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Performeur, danseur, acteur engagé… Bishop Black fait partie des visages incontournables de la scène du porno indépendant, queer et bien décidé à casser les codes. Il l’a d’ailleurs prouvé en oscillant entre des projets mêlant sexe et sciences occultes et de la pornographie éducative. Pour Le Tag Parfait, il évoque sa carrière, et ses prochains projets.
Hello Bishop ! Pour commencer, peux-tu te présenter ? Depuis combien de temps travailles-tu dans l’industrie du porn ?
Je m’appelle Bishop Black, je suis un performeur et acteur porno basé à Berlin, même si je viens de Londres. Cela fait maintenant 9 ans que je tourne régulièrement dans des productions pornographiques. Mon premier film remonte date d’il y a 12 ans.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans ce domaine ?
J’ai toujours eu un intérêt pour l’érotisme, et j’avais déjà fait des shootings photo avant de tourner dans mon premier film. Je pense que mon arrivée à Berlin a été le déclic. Je me suis de nouveau retrouvé dans l’univers du porno, puisque j’avais de l’expérience, et c’est devenu un moyen pour moi d’explorer mes intérêts sexuels.
Photo par CarminaCela fait également plusieurs années que tu es danseur : est-ce que cela a eu un impact sur ta façon de te mouvoir face à une caméra ?
Pour commencer, il faut préciser que j’étais performeur avant de prendre des cours de danse, donc cela ne fait pas si longtemps que je suis danseur. À part ça, le mouvement a toujours été quelque chose d’important pour moi, mais il se présente de différentes façons. Je pense qu’il y a de magnifiques comparaisons à faire entre la danse et la pornographie, qui frisent toutes deux l’intuition. Par exemple, quand il y a une vraie alchimie entre deux performeurs, qu’ils travaillent bien ensemble et qu’une connexion s’établit entre eux, c’est comme si leur performance devenait une danse en elle-même. Parfois chaotique, parfois libre… C’est sublime, et c’est quelque chose que j’aimerais explorer encore plus dans le futur.
Est-ce que tu vois le porno comme une performance, un spectacle, au même titre que pourrait l’être une danse ?
Complètement. Et comme je l’ai dit avant, les deux peuvent être combinés. Cela se voit par exemple dans le film Sonata et Quintet de David Bloom.
Parmi tes intérêts, on retrouve aussi les sciences occultes. Ça vient d’où ?
Mon intérêt pour les cultes vient d’une volonté de comprendre le monde au-delà de l’idéal chrétien dans lequel j’ai été élevé. Je me suis senti perdu en réalisant que je n’étais pas hétéro, et l’Église ne m’a jamais donné l’impression que je pouvais être moi-même et conserver cet idéal de la divinité. Je me suis également toujours senti très connecté aux cycles de la lune, à la façon dont la Terre traverse les saisons, et aux conséquences que cela peut avoir sur le corps humain. J’aime aussi les idéologies des Panthéons, et à la façon dont des saints et des divinités, des mécènes et des gardiens peuvent avoir différents intérêts tels que la danse, la luxure, les éléments, la sorcellerie, etc. D’ailleurs, je m’intéresse également au tarot, au travail des rêves et à la magie sexuelle.
Morning shots. pic.twitter.com/3Ynx1SE66R
— Bishop Black (@Bishopblackx) July 29, 2020
La danse est aussi très utilisée dans les rituels occultes, de même que le sexe. Au final, tout ne serait pas un peu lié ? Une façon de faire un porno qui soit véritablement à ton image ?
Il serait difficile d’ignorer le lien entre les trois pratiques au vu du travail que j’ai fait et que j’aimerais continuer à faire. J’aime l’idée de rituels comme pratique méditative, ainsi que le fait que la danse soit vue comme une forme de rituel et de méditation. Et je pense qu’il en va de même pour le sexe.
Aus dem Hinterhalt with Peaches.
— Bishop Black (@Bishopblackx) July 8, 2019
Amazing experience at the Deutsches Oper with a Great Group of Performers and an orchestra to boot.
Looking forward to more! pic.twitter.com/wDKtKJfYre
Cet esthétisme, on le retrouve dans plusieurs de tes collaborations, que ce soit Vesperal, Four Chambers… C’est important pour toi de travailler avec des personnes qui partagent cette vision ?
Ça aide, c’est sûr, mais ce n’est pas obligatoire. J’adore le travail de Four Chambers et leur relation à la nature, à la religion, et à la façon dont ces deux facteurs peuvent intrinsèquement être liés à la sexualité. En plus, ils sont très ouverts aux suggestions des perfomeurs. Chez Vesperal aussi, le lien entre l’occulte et la sexualité est très présent, et leurs narrations, à travers des images et la connexion entre les performeurs, m’inspirent également.
View this post on InstagramA post shared by Bishop Black (@thebishopblack3000) on Apr 23, 2020 at 12:53am PDT
Tu tournes aussi bien dans des scènes hétéro, bi que gay. Tu as une préférence ? Est-ce que tu les abordes différemment ?
Je n’ai pas vraiment de préférence. En tant que bisexuel, je prends chaque tournage avec la même ouverture d’esprit, quel que soit le type de porno.
Bishop dans « The End » de Noel AlejandroTu as participé au projet Sex School, où les performeurs deviennent des enseignants pour faire du porno un outil d’éducation. Le porno a-t-il réellement une vocation éducative, selon toi ?
La pornographie a été utilisée, et est toujours utilisée comme un outil non-officiel pour l’éducation sexuelle. Le porno tire de nombreuses bases d’un univers de fantasme, d’une réalisation d’un désir, et cela devient un problème car nous n’avons pas toujours la possibilité de communiquer nos limites, et on peut se brûler les ailes. Certaines choses issues du porno sont prises comme des faits, et cela peut être dangereux. Je pense que la pornographie peut être très utile comme outil éducatif, et il y a des gens formidables, comme Madita Oeming, par exemple, qui l’utilisent de la sorte. Sex School essaye de présenter différents scénarios qui ne sont pas toujours explicites, mais qui servent de base pour donner aux spectateur·trice·s les moyens d’exprimer leurs désirs d’une façon saine et sécuritaire pour eux, et donnent à chacun·e une chance d’explorer leurs identités sexuelles. Je trouve ça fantastique.
Tu fais partie des nombreux performeurs qui ont été touchés par la censure d’Instagram. Comment l’as-tu vécu ? Quel impact cela peut-il avoir sur ta carrière ?
C’est très démoralisant d’être censuré sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Instagram. Plusieurs fois, mon compte a été supprimé parce qu’une personne mal intentionnée a fait tout son possible pour me signaler, et ça craint. La première fois que ça m’est arrivé, je me suis senti vide, perdu. Désormais, j’essaye de ne plus trop m’impliquer sur Instagram. Je crois être particulièrement privilégié grâce à ma carrière. J’en suis à un point où je n’ai pas vraiment besoin de ce réseau social pour avoir de la visibilité. En revanche, le fait que les travailleurs du sexe, les personnes queer ou racisées soient invisibilisées parce que leur vision diffère de la perception mainstream de l’identité doit changer. Nous avons besoin d’être visibles. Le public a besoin de nous soutenir, pour ne pas que nous soyons seuls.
Bishop et Bertoulle dans « Another Sex Dimension »Bertoulle Beaurebec nous a confié que tu étais le performeur de ses rêves. Que retiens-tu de ton expérience avec elle, qui est aussi passionnée par la danse et l’occulte ?
Bertoulle est l’une des personnes les plus belles, intelligentes et inspirantes avec qui j’ai eu l’occasion de travailler. J’ai vraiment un faible pour elle. Et bien sûr, le fait que l’on soit attirés l’un par l’autre, et que l’on partage des passions a beaucoup aidé dans notre collaboration. C’était un véritable plaisir de travailler avec elle à deux reprises, et je la considère comme une amie très chère.
Y a-t-il des gens avec qui tu aimerais performer à l’avenir ?
J’ai eu la chance de travailler avec de formidables performeurs et réalisateurs, du coup je n’ai pas vraiment de wishlist en ce moment. Toutefois, j’aime beaucoup le travail d’Antonio Da Silva, ou encore le travail de studios américains tels que Kink ou Evil Angel. Et bien sûr, je ne dirais pas non à l’opportunité de travailler avec François Sagat !
Quels sont tes projets en cours ?
J’ai quelques films qui doivent sortir dans les semaines à venir, avec Noel Alejandro et Paulita Pappel. Je fais également partie d’une nouvelle collaboration basée à Berlin, qui s’appelle Overmorrow, qui vient de l’équipe de Bad Bruises. Et puis, j’espère avoir la chance de créer et réaliser quelque chose par moi-même !
Photo en une Bishop pendant une performance Bad Bruises