Le site de l’association KaosGL a rapporté cette semaine la découverte du corps sans vie d’un jeune homme, dimanche à Istanbul. La victime est un réfugié gay syrien, Wisam Sankari. Son cadavre, décapité, portait les traces de multiples coups de couteau et de violences sexuelles. Selon ses amis, Sankari faisait l’objet de harcèlement et de menaces de mort.
«Nous avons dû quitter un hébergement parce que nous sommes gays. Autour de nous, les gens surveillaient que nous ne fassions rien d’immoral. Il y a cinq mois, un groupe avait déjà kidnappé Wisam dans le quartier de Fatih. Ils l’avaient emmené dans une forêt pour le tabasser et le violer. Ils l’auraient tué s’il ne s’était pas échappé», raconte Rayan. Mais le harcèlement a continué, par téléphone et dans les rues d’Istanbul.
Les prochaines victimes?
Les trois amis de Wisam ne précisent pas quel type de groupe est derrière les menaces et les attaques, dont ils font aussi l’objet. Ils suggèrent que les agresseurs exigent qu’ils se soumettent à des relations sexuelles.
A présent, ils craignent d’être les prochaines victimes. Alertés, la police turque, l’ASAM (principale ONG turque d’aide aux migrants), ainsi que des représentants de l’ONU n’auraient pas levé le petit doigt pour les aider ou les protéger. Un autre compagnon de route de Wisam, Diya résume: «Peu importe que tu sois Syrien ou turc, si tu es gay tu es la cible de tout le monde.»