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Il est des visages qui donnent l’envie irrépressible de faire la connaissance de ceux qui les portent. Avec son allure de dandy, son insolente coupe de cheveux à la garçonne et ses grands yeux pâles perdus dans le lointain, Annemarie Schwarzenbach a déclenché les passions durant sa brève existence – elle est décédée à 34 ans des suites d’une mauvaise chute de bicyclette: «Elle avait un visage qui, je le savais, me hanterait jusqu’à la fin de ma vie», nota à son sujet la jeune romancière américaine Carson McCullers, qui la croise à New York en juin 1940 et succombe à sa beauté troublante. L’écrivain français Roger Martin Du Gard la remerciait de «promener sur cette terre son beau visage d’ange inconsolable», comme il l’écrira en dédicace d’un de ses livres en 1932, tandis que la photographe juive allemande Marianne Breslauer, qui l’accompagna en reportage, la comparait à «l’ange Gabriel» et à «une œuvre d’art».
Née en 1908 dans une richissime famille de la haute bourgeoisie suisse, Annemarie Schwarzenbach passe sa jeunesse dans l’immense propriété familiale à Bocken, au bord du paisible lac de Zurich. L’écriture va vite devenir un refuge pour cette adolescente solitaire et tourmentée, qui trouve là un moyen d’échapper à une mère autoritaire. L’année 1930 marque un tournant dans sa vie: alors qu’elle suit des études d’histoire et de littérature, elle fait la connaissance d’Erika Mann, la fille du célèbre écrivain allemand Thomas Mann. La jeune Suissesse de 22 ans, qui ne cache pas son penchant pour les femmes, tombe éperdument amoureuse de la comédienne de trois ans son aînée. Erika Mann ne lui rendra jamais son amour, mais les deux jeunes femmes se lieront d’amitié, formant bientôt avec le frère d’Erika, l’écrivain Klaus Mann, un trio inséparable.
Oiseau de nuit
Une amitié qui va rapidement attirer des ennuis à Annemarie: farouchement opposés à la montée du nazisme, les enfants Mann constituent aux yeux des époux Schwarzenbach de bien mauvaises fréquentations pour leur fille. Pour calmer les foudres parentales, Annemarie part alors vivre à Berlin, attirée par la vie culturelle déjà foisonnante de la capitale allemande. Elle devient rapidement un de ces oiseaux de nuit que l’on croise dans les cabarets berlinois, se perd dans les mondanités, l’alcool et la morphine. Une dépendance qui l’accaparera toute sa vie, malgré de nombreuses tentatives d’en finir avec la drogue. Les bruits de bottes nazies lui étant insupportables, elle finit par rentrer en Suisse quelques mois plus tard, où elle observe avec effroi le fascisme contaminer la haute société suisse, à commencer par ses propres parents.
En 1933, année où Hitler devient chancelier, elle lance une revue antifasciste, Die Sammlung («Le rassemblement»), destinée à donner la parole aux opposants au nazisme de sa génération, aux grands écrivains et aux personnes persécutées en Allemagne. En ces temps troubles, la revue sera un échec commercial, mais la jeune femme continuera toutefois à la financer sur ses deniers personnels durant deux ans. De plus en plus à l’étroit en Suisse, Annemarie Schwarzenbach décide de prendre la route. Elle est une des rares femmes de son époque à savoir conduire. Ce sera d’abord l’Espagne, où elle fait ses débuts de journaliste pour le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung, puis la Perse, où elle suit une formation d’archéologue sur un chantier de fouilles, tout en envoyant des correspondances à la presse suisse. De retour en 1934, elle songe déjà à repartir: «Quand je pense à l’Europe, je ne trouve rien qui puisse m’y retenir ou qui m’apparaisse un tant soit peu supportable», écrit-elle à ses amis. «Raghès, je serai essentiellement occupée à mesurer des crânes et je pourrai ainsi prouver l’absurdité de ces idiots de racistes allemands sur des spécimens iraniens – c’est la seule chose qui me paraisse attrayante.»
Mariage
Lors de son séjour en Iran, elle a fait la connaissance du diplomate Claude Clarac, en poste à Beyrouth, qu’elle épousera l’année suivante pour s’affranchir de la tutelle de ses parents. Lui aussi est homosexuel, ce mariage les arrange donc bien tous les deux. À peine six mois après l’avoir épousé, Annemarie reprend la route pour fuir la mélancolie qui l’accable. Direction l’URSS, puis les États-Unis, où elle documente avec ses photographies la misère dans laquelle la crise de 1929 a plongé les citoyens américains. En 1939, elle traverse toute l’Europe pour rejoindre l’Afghanistan au volant d’une Ford au côté de la romancière suisse Ella Maillart.
Comme elle l’écrira plus tard pour justifier son désir d’ailleurs au moment où l’Europe se déchirait: «Il était déloyal de regarder sans rien faire – et de toute façon cela m’était insupportable. Mais je voulais encore moins lutter, le rôle que l’on m’imposait me semblait faux. Oui, je suis partie par probité, et beaucoup de gens m’ont envié ma liberté et mon choix.»
«Je suis Annemarie Schwarzenbach» de Véronique Aubouy. France 2015, 85 min
Cyberpunk anti-heroes face global conspiracies, misused government R&D, thugs, drugs, true love, artificial intelligence, and vengeful sexbots in my newest collection, Wetware: Cyberpunk Erotica.
Wetware is the cyberpunk erotic anthology I’ve been working on — and it’s done! — and you can now pre-order it on Amazon for Kindle ($3.89)! It’s out on Thursday, August 6, and if you want to wait and get it from me direct, check DigitaPub.com on the same day for a .pdf at $3.49. I’m so excited! I’m extremely proud of this book.
Wetware shows how hot “high tech low life” can get when it’s spiked with all the glittering and frightening possibilities of cyberpunk. Seven unpredictable stories depict hackers, transhumans, androids, pop stars, armed revolutionaries, government contractors and more who discover that sex is hotter with hacked, stolen and renegade tech — especially when it’s a high-risk proposition.
Some erotica writers have ideas, others have visions. Love is a side-effect of stolen, weaponized biotech in “Bishop to King’s Pawn, Two” by Thomas S. Roche. In “Synthetic Skin” by Kendra Jarry, a government contractor steals secret field hardware for the sole purpose of seduction. A brainwave hacker’s conquest in a club bathroom stall takes a turn in Cecilia Tan’s “Rough, Trade.”
Lines are crossed and re-crossed when the household helper bot in Devyn X. Sands’ “Never Say No” has had enough of her owner’s perversions. “Sixty-Five Night” by Stephen Stavros charts a dangerous AI experiment that pushes one woman into a seedy neon ghetto for a public transhuman sexual encounter — under the shadow of a murder conspiracy.
Cyberpunk’s sexuality has always been transgressive and prescient; this collection brings the genre’s tradition into the current state of cyberpunk affairs. Wetware isn’t a typical erotica collection, nor is it a typical sci-fi anthology. It’s also a rich celebration of hacker and cyberpunk culture, within the hallmarks of this culture’s rich and diverse sexualities and genders. It’s a tech-savvy, philosophically-rich, erotic anthology artfully spiked with cyberpunk-themed cocktail recipes and recommendations for sexy cyberpunk films, books, and anime.
My introduction “Coded in Spirals and Pheromones” features story excerpts in an essay examining cyberpunk sexuality, and how our fantasies of a gilded cyberpunk future have arrived — while at the same time, something has gone horribly wrong with the way technology was supposed to empower us. Blue explains exactly why “it is our growing sense of things gone terribly wrong that gives the stories here their power, anchored in one of cyberpunk’s most defiant agents of change: Sex.”
Table of Contents
This book contains adult situations, including BDSM, domestic discipline, gender fluidity in sexual situations, backdoor and oral play, power exchange, role-play, spanking, bisexual men, and explicit scenes. The book also depicts non-monogamous relationships and sexual activity (and penetration) involving more than two individuals.
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