Je ne suis pas une grande consommatrice de porno. A vrai dire, je préfère regarder quelques photos sur internet de temps en temps plutôt que des films, question de goût je suppose.
Mais j’ai bientôt vingt-cinq ans, et je m’intéresse à ce qui se passe autour de moi. J’ai donc eu l’occasion d’en voir, d’en parler, d’en tourner (ah non, pas d’en tourner), de lire des critiques de films pornos, des dos de jaquette, des témoignages, des études sociologiques ou statistiques, des apologies et des condamnations. Bref, je vois vaguement ce qu’on peut trouver en matière de porno en France.
Mais jusqu’à mon année au Japon, je n’avais aucune idée de ce que pouvait être le porno japonais. J’avais bien vu une fois un anime « hentaï » avec une jeune fille mamelue qui se faisait violer par de gros tentacules bioniques, et j’avais entendu parler du goût des Japonais pour les poils, mais mes connaissances s’arrêtaient là. Quand mon petit ami (Japonais vivant en France) est venu quelques semaines dans ma campagne japonaise, j’ai donc sauté sur l’occasion pour aller louer des DVDs dans le vidéo club à côté de chez moi.
Tout au fond du magasin, sur deux allées séparées du reste par un petit rideau, rangés par genres, maisons de production, actrices… des centaines de DVDs pornos japonais, des vrais. J’allais enfin savoir !
Alors bon, il faut bien dire, il y a pas mal de points communs entre les pornos japonais et les pornos européens. Par exemple, ça représente généralement des gens ayant des relations sexuelles (si si), c’est souvent assez mal joué, et on retrouve un certain nombre de niches : SM, femmes matures, jeunes filles, actrices connues, infirmières, etc.
Mais il y a quand même beaucoup de choses qui m’ont étonnée, en flânant dans les rayons (« Et là, mon chéri, qu’est-ce qu’il y a écrit ? Et ici, qu’est-ce qu’elle fait la madame sur la jaquette ? ») en regardant les DVDs que j’avais empruntés, ou les films qui passaient dans les love hotels. Je vous livre ici mes principales constatations :
C’est sûrement connu, mais je ne le savais pas : au Japon, tous les sexes sont floutés. Même à l’heure d’internet où on peut tout voir, les vidéos continuent à cacher les sexes, féminins et masculins, et les poils pubiens (même si on peut en apercevoir parfois). Je ne vous cache pas que j’ai trouvé ça super frustrant. Et que j’ai bien ri en voyant les gros plans où tout l’écran est flou.
Les Japonais aiment le sperme en grande quantité. Mais alors très très grande quantité. Sur une jaquette, j’avais été choquée de voir ce que j’avais pris pour du vomi. Plus tard, en voyant des scènes d’éjaculation, j’ai compris. Selon mon copain, la rumeur dit que sur les tournages, il y a un assistant chargé de « fabriquer » le sperme à base de Calpis (une boisson sucrée blanchâtre). Ensuite, le floutage permettrait de cacher une sorte de pompe visant à simuler l’éjaculation. Je ne sais pas si c’est vrai, mais ça expliquerait qu’ils éjaculent un demi-litre en une fois.
Certains « genres » m’étaient inconnus : par exemple, le viol collectif d’un pauvre enseignant par toute une classe de lycéennes insolentes qui se moquent de lui. Très à la mode il y a quelques années. Ou alors la fille stimulée par des dizaines de vibromasseurs très puissants en même temps (sans pénétration, juste sur tout le corps et le clitoris). Ou bien la série de films où l’incontournable plombier de nos contrées est remplacé par un homme qui vient faire la lessive à domicile (service traditionnel au Japon). Ou encore la jeune fille timide dotée d’un énorme pénis (là aussi le floutage permet tous les trucages)…
En conclusion, pour l’instant, mon exploration du porno japonais m’a valu plus de fou rires que d’orgasmes, mais je sens qu’il me reste pas mal de choses à découvrir…