My oh face – flickr/greggoconnell
Hugues a trente ans, est toujours puceau et le vit avec l’amertume de celui qui est privé d’affection. Décidé à se prendre en main, il est tombé sur Justine grâce à un site de rencontres. Après les explications de Hugues sur l’origine de sa situation, et les conseils de Justine afin d’y remédier, voyons comment Hugues à sauté le pas après avoir réussi à rencontrer dans la vraie vie une femme avec qui il avait conversé sur Internet.
Comment votre dépucelage s’est-il passé ?
La première fois fut inégale : trop évident, l’instant manquait du charme de l’inattendu. La tension érotique, pourtant présente, n’était pour moi pas aussi vive que je le fantasmais. Sans doute est-ce lié au fait que j’était intimidé. Pourtant c’est moi qui ai dû mener les préliminaires, car je devais laisser croire à ma partenaire que ce n’était pas ma première fois, ne lui ayant pas dit que j’étais vierge. Je les ai mal commencés, trop abrupt à mon goût, je rêvais du plaisir de déshabiller, de prendre un temps infini, de découvrir chaque parcelle de sa peau…
J’étais préoccupé à l’idée qu’elle s’inquiète du fait que je ne bandais pas. Pour gagner du temps je lui ai fait un cunnilingus, le premier de ma vie, le premier soir. Ce fut le meilleur moment. Là j’ai pris mon temps, là j’ai découvert sa peau, senti son odeur, touché ses jambes, caressé son ventre, je n’ai plus pensé qu’à l’instant, et son plaisir m’a redonné confiance. L’exercice était difficile et j’ai eu la chance de le réussir avec brio, car elle m’a avoué que son clitoris était si petit qu’il était difficile de le trouver, et qu’elle pouvait compter sur les doigts d’une main les hommes qui l’avaient faite jouir ainsi.
Néanmoins, ce soir-là, n’ayant aucun préservatif à ma taille et ne sentant rien avec, je n’ai pas eu d’érection suffisante pour véritablement la pénétrer. J’ai su que c’était lié au préservatif, car ses fellations (sans préservatif) m’ont fait un effet immédiat.
Avez-vous joui trop tôt à votre goût ?
Je craignais l’éjaculation précoce, je n’y ai pas été sujet. Je n’ai pas joui une seule fois ce soir là. La soirée fut tout de même agréable, j’ai pris plaisir à lui masser les jambes et les pieds, elle m’a massé le dos.
La deuxième fois a eu lieu après que je lui ai avoué que j’étais puceau. Elle m’a dit que si elle l’avait su avant elle ne m’aurait pas rencontré.
Cette fois-là s’est bien mieux passée, mais ce fut en grande partie lié à une conduite à risque : malgré l’achat de préservatifs à ma taille, j’ai eu le même problème que le premier soir, l’excitation a fait qu’elle n’a pas insisté pour que je mette un préservatif. (Note de Camille : je me permets de rappeler que le SIDA et autres MST s’en foutent que ce soit le premier soir pour une première rencontre. La capote, c’est toujours, tout le temps, partout.)
J’ai toujours eu autant de difficulté à jouir, mais pour elle j’ai pu, comme le premier soir, garantir son plaisir grâce à de multiples cunnilingus, ce qui m’a rassuré.
Quels conseils donneriez vous à un jeune homme dans la même situation que vous?
Je répugne à l’idée de donner des conseils. Moi-même, malgré ma détresse, j’aurais très mal pris qu’une personne ignorante de mon histoire se permette de projeter des solutions sur un cas qui de toute évidence n’était pas le sien.
D’autre part, les conseils que j’ai reçus de Justine ne furent pas tant liés à la sexualité qu’au sens des relations humaines. Sens dont j’étais dépourvu. J’ai appris qu’il ne fait pas toujours bon être honnête sur son expérience, et ma première rencontre lui a donné raison. Apparemment le dicton “on ne prête qu’aux riches” est très pertinent et suffit pour transformer un puceau en un homme capable d’être désiré : prétendez être riche. J’ai prétendu, j’ai obtenu. Cette formulation est volontairement infecte.
Lorsque que j’ai admis mon statut de vierge, par souci d’honnêteté, par souci de sincérité, la femme que j’ai rencontrée a immédiatement et légitimement pensé que j’avais fait d’elle un cobaye. Mais pas seulement, car elle a aussi relevé ma sensibilité et mon intégrité, faute de quoi je ne l’aurais jamais revue.
En somme si on ne découvre pas sa sexualité pendant l’adolescence, où cela ne choque personne, subitement on devient un manipulateur qui traite les femmes comme des cobayes lorsqu’on la découvre à un âge qui n’admet pas l’inexpérience.
En conséquence, je me permettrais deux conseils un peu futiles : prenez goût à l’amertume, car que votre statut perdure ou qu’il évolue, vous aurez à y goûter. Et n’abandonnez pas. Abandonner c’est l’orgueil de l’échec. Echouez mais n’abandonnez pas
Pourriez vous jouer au jeu des 7 différences avant/après : qu’est ce qui a changé selon vous dans votre vie depuis le dépucelage?
Fondamentalement, le dépucelage n’a rien changé en lui-même : je ne me suis pas senti ni plus sûr de moi, ni plus viril, ni moins niais ni rien de tout ce genre de clichés.
Le vrai changement en moi s’est fait environ un mois avant, à commencer par un râteau qui m’a décidé à chercher de faire des rencontres sur internet. J’y ai rencontré Justine, et ce qu’elle a surtout changé par son discours, c’est la perception de celui que j’étais. Je me prête quand même au jeu des différences, mais cela va sembler très trivial :
Désormais il y a une boite de préservatifs dans ma chambre ;
J’ai appris que les tailles standard ne me conviennent pas ;
J’ai acheté de l’huile de massage ;
J’ai découvert qu’un éclairage tamisé dans une chambre n’est pas superflu ;
Je ne change mes draps encore plus régulièrement qu’avant ;
Mes rêves érotiques ne sont plus relatifs à la découverte d’un nouveau site pornographique ;
J’envisage sérieusement de développer mes compétences culinaires.