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Comme après la deuxième lecture, l'Assemblée nationale a rétabli la proposition de loi dans l'équilibre global de ses quatre piliers : lutte renforcée contre le proxénétisme, fin du délit de racolage et accompagnement de la sortie de prostitution, prévention et responsabilisation du client. Le texte a été adopté à une large majorité transpartisane.
- Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants, industries du sexePlayboy se rhabille, mais pas trop. Au début du mois d’octobre dernier, quand le célèbre magazine pour adultes a annoncé qu’il ne contiendrait plus de nudité explicite à compter de son numéro de mars 2016, les médias ont trompeté la fin d’une ère. Et puis, il y a quelques jours, le New York Times a reçu un exemplaire de cette édition fatidique en avant-première. Dans un article publié aujourd’hui, le célèbre quotidien l’assure : il y a toujours des femmes nues dans Playboy.
De la nudité, oui, mais pas de téton ou de pubis. Les modèles photographiées nues sont placées assez stratégiquement pour qu’aucune zone tendancieuse n’apparaissent à l’image. Certaines posent même légèrement habillées, comme Dree Hemingway. Sur la double-page du mois, l’arrière-petite fille d’Ernest s’étend dissimulée sous une culotte et une robe légères. Le cliché touche par son érotisme délicat, la chaleur de sa lumière et de son grain.
“Ms. Hemingway et les autres femmes présentes dans les pages du magazine n’ont pas été retouchées, note le New York Times. Les photographies de Playboy ont longtemps été des triomphes de technologie qui enrobaient leurs modèles d’un voile de perfection, impossible à atteindre sans des quantités considérables de lumières savamment placées et d’airbrushing agressif. Cette époque est révolue.”
Pour le New York Times, la nouvelle version de Playboy tient plus à sa nouvelle direction artistique qu’à l’abandon du nu explicite. “Dans le numéro de mars, certaines images sont granuleuses et semblent plus spontanées que posées, note le quotidien. Le magazine a adopté l’esthétique rendue célèbre par les publicités American Apparel et les photographes de mode type Terry Richardson, spontanée et sans fard.”
L’effort du nouveau Playboy vers un plus grand naturel se manifeste au-delà de ses photographies. Les illustrations grivoises et la traditionnelle publicité explicite de la quatrième de couverture ont pris la porte. La nouvelle maquette du magazine est plus aérée, “plus contemporaine, avec beaucoup plus d’espace blanc qu’avant”, note le New York Times. Avec ce profond changement d’apparence, Playboy espère conquérir un public plus jeune.
Cette quête d’une nouvelle cible est manifestée de manière éclatante par la couverture du nouveau magazine. La star d’Instagram aux yeux vairons Sarah McDaniel semble y prendre un selfie, barré par un “heyyy ;)” tout droit sorti de Snapchat. Ces jeunes que prétend séduire Playboy se laisseront-ils tenter par de tels appâts ? Mais surtout, resteront-ils s’ils mordent ?
Sur le fond, le magazine est resté fidèle à son ancienne version. Son numéro de mars 2016 contient notamment un long essai rédigé par l’écrivain norvégien Karl Ove Knausgaard et une interview de la présentatrice Rachel Maddow. Le New York Times grince : “Même si ce nouvelle formule échoue à séduire de nouveaux abonnés, elle rendra l’immortelle parade “Je le lis pour les articles” un peu plus facile à bafouiller avec un air sérieux.”
A découvrir dès le week-end prochain en kiosque.
Isabelle Fruchart est comédienne, auteure et maman depuis deux ans. Pour écrire sa prochaine pièce, elle s’installe en résidence de janvier à mai, dans l’unique maison de naissance à Paris, le CALM (Comme A La Maison). Au Cabinet de Curiosité Féminine, nous avons eu un coup de cœur pour ce projet et cette artiste engagés....
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Mercredi 3 février 2016, les députéEs ont voté en faveur de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et l'accompagnement des personnes prostituées. Notre association de soutien aux personnes prostituées se réjouit de cette nouvelle étape franchie vers l'adoption définitive du texte.
Plus encore, nous saluons la clairvoyance des députéEs qui ont veillé à rétablir la proposition de loi dans ses quatre piliers : soutien et accompagnement des personnes prostituées, renforcement de la lutte contre le proxénétisme, sanction des "clients" et sensibilisation à l'égard de l'opinion publique et des jeunes en particulier.
L'Assemblée nationale, en toute cohérence, a rendu son intégrité au texte en rétablissant ses dimensions progressistes : dépénalisation des personnes prostituées avec l'abrogation du délit de racolage, pénalisation des "clients" pour tarir la demande qui est un moteur du système, a réagi Jacques Hamon, président du Mouvement du Nid - France. Ce vote historique ouvre la porte à une politique inédite, de taille à affronter les enjeux posés par la prostitution : égalité femmes-hommes, lutte contre les violences sexistes et sexuelles… Cette loi est aussi la condition sine qua non d'une action efficace contre le trafic des êtres humain.
Pour Grégoire Théry, secrétaire général du Mouvement du Nid - France, la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et l'accompagnement des personnes prostituées remet les politiques publiques la tête à l'endroit en dépénalisant les personnes prostituées et en ouvrant de nouvelles pistes pour la sortie de la prostitution.
La préface du livre de bell hooks Ne suis-je pas une femme? est de Amandine Gay qui retrace le parcours de femmes noires activistes comme Sojourner Truth, une militante noire américaine, qui, en 1851, prononça le discours Ain't I a woman à une Convention des femmes à Akron en Ohio.
Elle évoque aussi Paulette Nardal, une martiniquaise, qui, en 1920 à Paris fut la première femme noire à étudier à la Sorbonne. Elle fonda des salons littéraires pour mettre en relation les diasporas noires. En 1930 elle co-fonda la Revue du Monde Noir avec Léo Sajoux. En 1945, elle crée le Rassemblement Féminin afin d'aider les femmes martiniquaises à exercer leur droit de vote.
Est également présentée, la journaliste Claudia Jones. secrétaire de la Commission des femmes du parti communiste des USA et secrétaire exécutive de la Commission nationale des femmes. Elle publie en 1949 "An end to the neglect of the problems of the negro woman". En 1952, elle est secrétaire du Conseil National de la Paix. En 1953 elle dirige le journal Negro affairs quarterly. A Londres où elle dut s'exiler, elle lance différents journaux ainsi que le Carribean festival qui existe encore aujourd'hui.
En 1976 en France se lance la Coordination des Femmes Noires dont les sujets d'intérêt sont les luttes des femmes, la luttes des classes, les luttes anti-impérialistes, la lutte contre l'apartheid et les questions des femmes immigrées. Cette coordination existera jusqu'en 1982. De 1982 à 1994, existe le Mouvement pour la Défense des Droits de la Femme Noire.
Aux Etats-Unis les noirs ont pu investir les universités ; c'est beaucoup plus difficile en France où cela est vu comme du communautarisme et allant à l'inverse de l'universalisme français.
Amandine Gay souligne employer le terme"afro-descendante" pour se qualifier.
Le mot intersectionnalité naît en 1989 de Kimberlé Crenshaw. les champs d'études spécifiques aux noirs sont peu étudiés comme par exemple la femme potomitan.
Depuis 2013, l'afro féminisme réapparait avec une grande vigueur en France avec des blogs, des manifestations, des collectifs, des émissions de radio, une revue, des conférences.
Dans les années 50, au début de lutte pour les droits civiques, il a été exigé que les femmes noires aient une position subalterne.
Les féministes blanches ont idéalisé les femmes noires en parlant de leur "'force". Or comme le souligne bell hooks, il est différent d'être forte face à l'oppression que d'être forte parce qu'on a vaincu l'oppression. Les femmes noires sont célébrées dans leur rôle de mère, leur disponibilité sexuelle, leur capacité à porter de lourdes charges.
Elles n'ont pas d'identité.
Quand on parles des noirs, on parle des hommes noirs.
Quand on parle des femmes, on parle des femmes blanches.
Ainsi quand les féministes blanches se comparent aux noirs, pour souligner les oppressions qu'elles vivent, elles oublient les femmes noires.
Pendant la période esclavagiste, le sexisme est aussi fort que le racisme.
Au XVIIème siècle, certaines femmes blanches sont encouragées à épouser des hommes noirs pour avoir des enfants métis qui pourront travailler. Avec l'apparition des lois anti métissage, ce sont les femmes noirs qui doivent faire des enfants, qui pourront servir ensuite d'esclaves. Les esclavagistes commencent donc à importer aux Etats-Unis des femmes noires car ils considéraient qu'elles étaient déjà habituées aux travaux des champs. Sur les bateaux, elles n'étaient pas enchaînées contrairement aux hommes ; mais cela favoriserait leur agression par les esclavagistes.
Les viols sont donc très nombreux ainsi que les grossesses qui en découlent.
Les femmes noires travaillent à la fois aux champs et dans les maisons ; elles sont donc masculinisés par les travaux qu'elles effectuent aux champs. La thèse consistant à dire que les hommes noirs ont été démasculinisés est donc fausse. Les femmes font les tâches les plus dures et ne peuvent avoir des postes à responsabilités comme être conducteur d'esclaves ou régisseur comme peuvent parfois l'être les hommes noirs.
Elles subissent les mêmes châtiments que les hommes.
Le travail de maison est moins physique que le travail des champs mais implique d'être à proximité du maître et de la maîtresse. L'exploitation sexuelle est donc fréquente. L'esclave dort souvent dans la chambre du maître. Celui-ci lui donne des cadeaux pou r la placer en situation de prostitution et non plus de viol. Angela Davis a ainsi montré que le viol est un terrorisme institutionnalisé qui vise à anéantir et déshumaniser les femmes noires.
Au XIXème la vision de la femme blanche évolue. On voit en elle une déesse, innocente. La femme noire, a contrario, est vue comme sauvage, sexuelle, une tentatrice, une prostituée.
Beaucoup d'abolitionnistes lorsqu'ils parlent des sévices subis par les femmes noires parlent de "prostitution" au lieu de viol pour éviter de choquer ; cela a contribué à véhiculer l'image d'une femme lascive et pécheresse.
Les femmes blanches voient souvent les femmes noires comme responsables du viol qu'elles subissent.
On constate que les punitions infligées sont aussi sexo-spécifiques ; ainsi on flagelle les femmes noires nues alors que la morale veut que les femmes soient perpétuellement très couvertes.
Les femme blanches esclavagistes ont beaucoup persécuté les femmes noires.
Les hommes noirs finissent par imiter les blancs, et violent aux aussi les femmes noires. Il est difficile d'estimer le nombre de grossesses issues des viols. Les femmes étaient parfois récompensées après la naissance d'un enfant (qui valait plus cher s'il était métis). Les fausses couches étaient extrêmement nombreuses ainsi que les mortes en couches.
A été théorisée l'idée que comme la femme noire a un rôle plus important que l'homme noir dans le foyer ; la masculinité avait été mise en péril. Or la puissance de la femme au foyer existait aussi chez les blancs et pourtant on n'a jamais théorisé sur la mise en péril de la masculinité chez les blancs.
Dans son célèbre livre sur le viol, Susan Brownmiller, une féministe blanche, parle du crime institutionnalisé qu'est le viol. Mais elle cantonne ce crime pour les femmes noire à la période de l'esclavage. Or cela a continué bien après sous la période de ségrégation raciale.
Brownmiller fera un chapitre entier sur le viol des femmes blanches par les hommes noirs, sans vraiment considérer le viol des femme noires par les hommes blancs comme important. Elle ne verra pas non plus combien ces viols systémiques ont conduit à considérer les femmes noires comme des putains, des prostituées, des femmes sexuellement disponibles.
Les liaisons entre femmes noires et hommes blancs ne sont pas interdites si elles ne se concrétisent pas par un mariage. Les hommes noirs ont intérêt à empêcher le mariage entre les femmes noires et les hommes blancs pour limiter la compétition sexuelle. Les hommes noirs expliquent donc aux femmes noires que les homme blancs vont les dégrader et les salir. Les hommes blancs disent aux femmes blanches que les hommes noirs sont des violeurs afin qu'elles ne s'en approchent pas.
Les femmes noires sont souvent averties que les hommes blancs vont les exploiter mais pas que les hommes noirs pourraient le faire également ; ce fut pourtant le cas dans les mouvements black power où la sexualité des femmes noirs fut contrôlée.
Beaucoup d'hommes noirs ont aussi tendance à idéaliser les femmes blanches qu'ils voient comme innocentes et pures au contraire des femmes noires.
Les femmes noires subissent des stéréotypes racistes comme Tante Jemima, Sapphire, Amazone, Matriarch. bell hooks montre combien ce dernier stéréotype va à l'encontre de la vie des femmes noires qui n'ont aucun pouvoir économique et politique. Néanmoins certaines femmes noires ont aimé qu'on les appelle matriarches car elles revendiquaient ainsi une hérédité africaine et préféraient être appelées ainsi qu'être traitées de prostituée. Cela leur donnait une illusion de pouvoir.
L'autre figure stéréotypique est celle de la mamma, grosse, sale, dévouée à ses maîtres et qui ne constitue pas une menace pour les blancs.
Les hommes noirs sont souvent réticents à reconnaître qu'ils peuvent oppresser par le sexisme car cela serait reconnaître qu'il existe une autre oppression que le racisme.
Les femmes noires sont souvent des femmes de ménage très peu payées ; les hommes noirs, eux, ne trouvent pas de travail. Parfois les femmes noires leur en veulent car elles sont obligées de travailler et qu'ils ne jouent pas leur rôle de chef de famille.
Les femmes noires sont opprimées à la fois par les hommes blancs et les hommes noirs. Certains hommes noirs expliquent ainsi que s'ils ne désirent pas les femme noires c'est qu'elles ne sont pas assez féminines contrairement aux femmes blanches. Des hommes noirs violents comme Iceberg slim ont été idéalisés. Le black muslim mouvement était également un mouvement misogyne qui idéalisait la femme noire et rabaissait la femme blanche.
Les mouvements de femmes blanches se sont construits sur des bases racistes. Beaucoup de femmes blanches se battaient pour le droit de vote mais contre celui des noirs. Elles étaient contre l'esclavage mais pas pour la suppression des inégalités. Beaucoup de suffragettes ne supportaient pas l'idée que les hommes noirs aient des droits avant elles ; certaines ont donc milité pour la suprématie blanche. Beaucoup soutenaient la ségrégation raciale. Elles étaient encore plus opposées aux femmes noires qui étaient vues comme moralement impures.
Dans les années 60, les femmes blanches commencèrent à se comparer aux noirs sans voir qu'elles oubliaient les femmes noires et que de toutes façons, leur sort n'avait rien de comparable. Pour elles, la vie de la femme blanche incarnait la vie de toutes les femmes. Ainsi par exemple elles ont dit que le travail était un moyen de libération pour les femmes sans penser que les femmes travaillent déjà depuis longtemps en étant sous-payées et exploitées et que le travail n'était donc pas du tout pour elle un moyen de libération. De plus lorsque les femmes blanches entrent sur le marché du travail, bien après les femmes noires donc, elles progressent beaucoup plus vite et sont mieux payées.
Les femmes blanches ont été les bénéficiaires les plus immédiates de l'esclavage ; cela ne changeait rien au statut de l'homme blanc mais beaucoup à celui de la femme blanche qui avait désormais un pouvoir sur quelqu'un. Après l'abolition de l'esclavage, les femmes noires ont travaillé comme domestiques et donc l'exploitation domestique a continué.
Beaucoup de militantes noires se sont intéressées aux droits des femmes après l'abolition, mais comme elles étaient obligées d'identifier leurs mouvements par leur couleur de peau, on supposait que leur priorité était de lutter contre le racisme et pas contre le sexisme. deux militantes afro-féministes : Josephine St. Pierre Ruffin et Frances "Fannie" Barrier Williams.
Entre 1920 et 1960 la plupart des groupes de femmes noirs ne sont pas féministes et ne voient la libération des noirs que dans le patriarcat. Angela Davis fut ainsi souvent ramenée à un stéréotype de belle femme dévouée aux hommes.
Dans les années 70, les femmes noires veulent s'approcher des mouvements féministes blancs mais ceux-ci ne s'intéressent pas à leurs problématiques. Pour bell hooks, dire que les hommes ont des privilèges c'est accréditer l'idée qu'on ne peut s'accomplir qu'en agissant comme un homme, et que le masculin est supérieur au féminin. Elle décide donc de se réapproprier un autre féminisme.
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