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Tous les tontons du web adorent la vidéo en direct. Twitter multiplie les partenariats dans l’espoir d’attirer les internautes sur Periscope, YouTube y croit si fort qu’il développe le livestreaming en 4K, Facebook a signé des contrats avec des grands noms des médias et du divertissement pour faire la promotion de Facebook Live. Dans un article publié le 30 décembre dernier par Mashable, la journaliste Kerry Flynn note que Mark Zuckerberg semble prêt à tolérer de drôles de choses pour promouvoir l’utilisation de la vidéo en direct sur son réseau social : des sondages vaseux, des références au hacking et même… Des camshows.
D’après Kerry Flynn, il suffit de naviguer à vue sur la carte mondiale des directs pour “entrevoir des bouts de seins et de fesses, couverts de suggestions des spectateurs concernant la suite des événements”. Une capture d’écran et un tweet accompagnent l’article. Dans la première, près de 400 personnes regardent une jeune femme écraser son décolleté pour l’objectif. Dans le second, un employé de Buzzfeed remarque que le deuxième direct le plus suivi le 11 octobre 2016 aux alentours de 22h30 était celui d’une camgirl.
L’un des profils douteux
Kerry Flynn a raison : la carte des directs est rarement exempte de camgirls. Comme les deux jeunes femmes mentionnées dans Mashable, elles diffusent depuis l’Amérique centrale ou latine et apparaissent liées à un réseau d’une dizaine de comptes suivis par environ 200 000 utilisateurs chacun. Au Tag Parfait, on trouve ça très louche. Ces femmes n’émettent sans doute pas en direct ; en fait, elles ressemblent plus à de faux profils alimentés par des filous qui cherchent à envoyer les internautes où bon leur semble.
Lors de leurs shows, nos mystérieuses camgirls se font lascives tout en se gardant bien de trop en révéler. La plus audacieuse que nous ayons croisée laissait deviner des aréoles brunes sous une nuisette légère, rien de plus. Dans ses standards de communauté, Facebook affirme pourtant limiter « certaines images de poitrines féminines si elles montrent le mamelon ». Un téton ou un sexe riment en général avec une suppression rapide du contenu. On sait à quel point le réseau social est chatouilleux à ce sujet.
La fameuse nuisette
Autre élément notable, les murs de ces camgirls contiennent essentiellement de courtes vidéos extraites de films X à l’aide d’un logiciel foireux. Les images, justes assez révélatrices pour ne pas contrevenir aux règles du réseau social, accompagnent des liens vers des pages externes à Facebook où le moindre clic fait surgir une pub verreuse. Kerry Flynn affirme qu’elle s’est retrouvée sur un site payant en suivant un lien affiché dans la description d’un direct crapuleux. Les standards de la communauté de Facebook interdisent ce genre de redirection.
Le but de toute cette entreprise est assez clair : gagner des sous en manipulant les plus naïfs. Les internautes se laissent happer par les « directs » et les extraits de films porno, cliquent sur les liens qui les accompagnent dans l’espoir d’en voir plus et finissent sur des ad farms et des pages payantes. Si tout ceci est le fait d’un seul webmaster, c’est un vrai malin. Reste à savoir pourquoi cet attrape-pigeon continue à exister sur Facebook Live.
Le genre de vidéo qui traîne sur le mur des « camgirls »
Mardi 3 janvier, Kerry Flynn a révélé que le réseau social était entré en contact avec elle après la publication de son article pour préciser qu’il ne surveillait que les directs qui atteignent un certain nombre de spectateurs ; en-dessous, seules les vidéos signalées sont vérifiées par des modérateurs. Ce nombre n’a pas été dévoilé. Notons que lorsqu’elle a été repérée par l’employé de Buzzfeed, la camgirl du 11 octobre était observée par 1 200 internautes. Ce mercredi 4 janvier, 1 600 personnes étaient présentes pour la nuisette révélatrice.
Bizarrement, Facebook n’a rien fait après avoir contacté la journaliste. Nos camgirls caribéennes et brésiliennes émettent toujours aujourd’hui. Leurs profils sont toujours là, les vidéos et les liens douteux aussi. le réseau social laisserait-il faire pour gonfler les statistiques de son service Live ? C’est moche et peu probable, mais le doute est permis. Des gens ont nécessairement signalé ces images, les modérateurs n’ont pas pu passer à côté. Ce manque de réaction n’augure rien de bon. Rappelons que le réseau social a révélé au début du mois de décembre dernier qu’il comptait faire surveiller les directs par un algorithme de détection des contenus explicites.
En 2016, vous avez voté une loi anti-prostitution qui nous a précariséEs, misEs en danger, qui a dégradé nos conditions de travail et d’existence. À cause de vous, de nombreuSEs travailleurSEs du sexe sont contraintEs à une plus grande mobilité, à prendre plus de risques pour leur vie, leur santé et leur sécurité. Nos revenus ont été diminués, et les signalements d’agressions sont plus nombreux.
Tout ceci n’est pas faute de vous avoir prévenu. Vous aviez à disposition tous les rapports scientifiques et institutionnels de l’ONUSIDA, de l’Organisation Mondiale de la Santé, d’Amnesty International, The Lancet, le Planning Familial, Aides, Médecins du Monde, le PNUD, la Commission Nationale Consultative sur les Droits de l’Homme, le Défenseur des Droits, de la Haute Autorité en Santé, etc.
Nous ne pouvons donc pas vous souhaiter une bonne année 2017, mais au contraire, un bon « parcours de sortie de la politique » à la suite d’une défaite électorale cinglante que vous méritez, et qui nous l’espérons, vous attend en 2017.
Le Syndicat du Travail Sexuel
Voici le résumé de Le star-système hollywoodien suivi de Marilyn Monroe et la sexualité de Richard Dyer. Ce livre m'a été offert par l'intermédiaire de ma wish list. Si mes résumés de livres féministes vous intéressent, je vous invite à y passer. Je ne peux malheureusement tous les acheter moi-même donc vous pouvez contribuer au blog de cette manière. Et si des éditeurs, éditrices ou auteur-es sont intéressé-es pour m'envoyer leurs livres, ils sont évidemment les bienvenu-es.
La star est une image produite. Aux débuts du cinéma, les stars sont des modèles, des dieux aux comportements idéaux. Avec l'apparition du parlant, elles incarnent des comportements typiques et deviennent des supports d'identification.
Pour certains ce changement est du à l'arrivée du son, ou le naturalisme accru du cinéma parlant avec des thèmes plus terre à terre que ceux du cinéma muet.
Vers 1900, les idoles sont deux qui produisent (politiques, hommes d'affaires, banquiers etc), vers 1950 ce sont des idoles de la consommation (sport, cinéma etc). La star évoque le mythe du succès américain ; n'importe qui peut réussir.
Il existe des types sociaux chez la star ("normes de comportement collectif correspondant à tel ou tel rôle défini et utilisé par un groupe social ; idéalisations de façons d'être ou d'agir qu'on attend des autres"). Ces types sociaux sont surtout blancs, mâles et hétérosexuels.
- le chic type (good joe) : peut être une femme. Bing Crosby, Bob Hope, Lucille Ball
- le dur à cuire (tough guy) : Clint Eastwood, Sean Connery (James Bond), James Cagney.
- la pin-up : Marilyn Monroe
Il existe des types alternatifs ou subversifs.
- le rebelle : Montgomery Clift, Jane Fonda, Marlon Brando, Steve McQueen, James Dean, Paul Newman.
- la femme indépendante : Joan Crawford, Katherine Hepburn, Bette Davis. Ce type est souvent présent dans des films avec des "reculades" à la fin. L'héroïne finit toujours par se marier/trouver l'amour (avoir besoin d'un homme). Souvent ces femmes sont ambigües sexuellement avec des physiques ou des attitudes plus masculines.
Marilyn Monroe et la sexualité
Dans ses films, MM a souvent un métier où elle s'exhibe pour le plaisir masculin : danseuse, actrice, secrétaire (fin 19eme métier prestigieux pour une femme avec des possibilités d'avancement mais dans les années 50 c'est un métier plus trivial où la seule possibilité de promotion est le mariage) etc. Elle est souvent sans nom et appelée "la fille". Elle n'existe qu'au travers du regard masculin et réduite à un profil "seins-fesses".
Beaucoup de livres montrent l'importance de la sexualité dans les années 50 : les rapports Kinsey, la naissance de Play Boy, des romans comme Peyton place.
Le 1er numéro de Play Boy sort en 1953 avec MM en couverture et en page centrale avec un nu dit artistique. MM justifie ces photos en disant qu'elle manquait d'argent ; cela montre qu'elle a un rapport sain au sexe. Elle est vue comme naturelle et sans culpabilité, elle projette une image spontanée. Elle même la simplicité et une sexualité débridée.
Play Boy ne se vend pas sous le manteau et est exposé en vendant l'idée que la sexualité est saine et que la playmate peut être une girl next door ; c'est l'idée qu'on retrouve dans 7 ans de réflexion.
MM a toutes les qualités d'une playmate. Elle est blanche et blonde. La femme blanche est vue à l'époque comme le bien le plus précieux des hommes blancs que tous les autres convoitent. Elle est constamment menacée de viol comme on le voit dans les films comme King Kong ou La naissance d'une nation. La blondeur est le signe ultime de la blancheur, de la richesse, cela montre qu'on est face à un "article authentique". En effet il y a une immense peur du métissage ; ainsi dans L'arbre de vie l'héroïne devient folle lorsqu'elle apprend qu'elle est métisse. Lena Horne, qui est métisse, ne réussira jamais sa carrière.
MM est vue comme vulnérable (y compris dans les épisodes de sa vie, parfois fantasmés), pas compliquée, disponible, pas dangereuse (à l'inverse de Dietrich, Harlow, Garbo).
Ce n'est pas une femme fatale ; beaucoup seront déstabilisés de ses rôles dans Troublez-moi ce soir et Niagara.
Elle représente la "belle victime", elle est souvent humiliée et manipulée dans les films comme dans Bus stop et Certains l'aiment chaud.
Elle est vue comme disponible et offerte. Dans les années 50, la femme doit être désirable ; c'est une source de satisfaction pour elle. Son plaisir passe par le fait de se laisser emporter par le désir masculin. Les femmes qui montrent un intérêt sexuel pour les hommes te el sont dites névrosées et prédatrices.
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