Mon esclave sexuelle, je l’appelle « ma belle pute d’amour ». Ou encore « ma pute bénévole ». Je me sers de ces petits mots doux pour lui rappeler qu’une femme, ce n’est pas qu’une maman. Ou une amie, une conjointe, une soeur ou une collègue de travail. Non. Elle est tout ça, chacune leur tour. Alleluia!
Ma petite pute d’amour est au service de mes envies intimes les plus hardies. Moyennant son obéissance, sa confiance, une part de folie, je l’amène à vivre une part sauvage d’elle-même, paradoxale, noire, audacieuse, consentante, délurée, en exerçant pleinement, et sans m’excuser, ma volonté sur la sienne dans la sphère érotique.
Le rêve de tout homme plusieur.e.s.
Je suis votre…
Parfois, dans le feu de l’action, elle me lance : « Je suis votre pute, Maître. Je suis votre chienne. Vous le savez, n’est-ce pas? »
Oh oui, ma chérie, je le sais.
Depuis ce premier moment où mes dents ont mordu dans la chair de son épaule dénudée, ce petit animal s’est transformé : louve, pouliche, chienne. She’s a shapeshifter. J’ose plus, elle ose plus, se donner, me donner, tout donner. Encore et encore, toujours plus. Si ce n’était du plafond du temps et de l’espace, elle me donnerait encore davantage… Et elle me reçoit, m’accueille, demande… oups, demander? Hiiii, ça c’est plus difficile…
Au fil du temps, des apprentissages, des stages, dans une cage ou un camp de perfectionnement… je lui apprends à demander, qu’elle apprenne, nous apprenons, vous apprenez, qu’ils la prennent…
Et mouah, j’apprends à la diriger comme on le ferait d’un cerf-volant à l’approche d’un orage allemand de la fin du XVIIIe siècle. Dans ce cas-ci, c’est une serf volante. M’enfin, je dis : une serf volante. Elle vole, vole, alors qu’elle se trouve, là, à quatre pattes devant mouah, attendant avec fébrilité ma prochaine diablerie…
Et là, parfois, elle va me dire : Monsieur, mes fantasmes sont beaucoup trop noirs. J’ai peur que vous ne m’aimiez plus si nous nous en approchons trop.
Mettre en oeuvre sa beauté
Dessin : Chester Brown.
Ma soumise est ma pute. Mais elle n’est pas « une pute » au service de n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment.
Certes, plusieurs aiment traiter une femme soumise « comme une pute ». C’est-à-dire de celles qu’on jette après usage. Avec « ce genre de femmes », sans respect, sans égards, on prend ce qui fait notre affaire et on jette le reste. Dégage.
Dans les sites de rencontres, quand des femmes osent affirmer pleinement leur désir de se soumettre, de recevoir, de donner tout ce qu’elles ont, il faut lire ce que les hommes leur écrivent. Ça fait dur en tabarnac : tout ce dénigrement, ce rabaissement, ce manque de considération, d’humanité.
Ne te demande pas, ducon, pourquoi aucune femme n’a d’intérêt pour tes fantasmes, si tu la dénigres ou lui aboie des ordres. La gestion du pouvoir, ça te dit quelque chose?
Ce n’est pas valorisant, le dénigrement. Alors que l’humiliation érotique offre tant de perspectives rafraîchissantes…
Une esclave sexuelle à disposition
Ma pute à mouah, elle rêve que son Maître fasse usage d’elle, sans trop de respect, plutôt durement. Qu’il ne lui laisse pas le choix. C’est son plus tendre souhait… Qu’il exige, impose, se fasse plaisir, avec toute son énergie animale, son sexe, tout son corps.
La posséder. Devant témoins bandés. Elle est à mouah. Cela se voit, cela s’entend.
Sans s’excuser.
« Sookie’s mine. »
Un processus de paix avec soi
« J’ai beau utiliser le terme « pute » avec ma soumise, je ne suis pas dans la dégradation, mais bien dans la mise en oeuvre de la beauté, de sa beauté. »
C’est beau une femme qui se donne. C’est touchant, pour ne pas dire bouleversant, parce que plutôt rare.
En plus de vingt ans de pratique de la relation de pouvoir érotique, je n’ai besoin que d’une main pour compter le nombre de celles qui se sont données. Ce n’est bien sûr pas un concours, mais un simple constat que je peux faire avec le recul.
Cette pouliche fait une belle esclave sexuelle. Avec le mors, les sangles, la queue de cheval, elle a de la prestance. Elle est crédible dans son besoin d’être menée.
Je veux l’amener à faire la paix avec ses besoins relationnels les plus intimes et ses désirs sexuels les plus violents, sachant qu’ils peuvent autant la choquer, lui faire honte que l’exciter…
Ses désirs sexuels les plus violents
Ses désirs sexuels les plus violents? Vous vous rappelez les aveux inattendus de la femme du bon docteur, dans le film Eyes Wide Shut?
Cette femme en processus de paix, dis-je, est d’abord sujet. Un sujet qui peut dire. Ou qui peut apprendre à le dire. Je suis un homme patient, vous faites une bonne élève?
J’admire celle qui se fait assez confiance pour oser me dire qu’elle est disposée à m’obéir.
Cette femme devient alors pour moi l’objet de mon culte. Elle se métamorphose progressivement en un objet dont j’apprends à faire usage sans tenir compte de ce qu’elle peut dire ou penser. Ce bel objet est constitué de son corps, ses talents, ses forces et ses qualités, son souffle, son énergie, ses orifices, son jus.
Il y a des femelles plus juteuses que d’autres, certes.
En faire mon esclave sexuelle, donc, de cette belle pouliche, en allant chercher ce jus en lui défonçant chacun de ses sens un à un… lui arrachant les râles qu’elle porte au fond d’elle… disposant avec soin des puits de forage autour de chacun de ses orifices.
L’objectif principal de l’entraînement de mon esclave sexuelle
Je veux que mon esclave sexuelle apprenne à se dédier à la satisfaction de mes priorités du moment, dans les temps qui nous sont impartis.
Cette femme va apprendre à se mouler à mon corps et mes gestes, mes demandes, mes priorités. Elle va apprendre ce qui est attendu d’elle, au gré des situations.
Je vise à faire de cette femelle une esclave sexuelle dont tout Maître et Maitresse pourrait se déclarer inspiré.e, choyé.e, fier.ère propriétaire.
Cela dit, l’entraînement de la pute sacrée n’est pas simple.
Cet entraînement requiert du temps, de la patience, de la patience et… de la patience. Il n’est pas simple, non pas parce que la candidate n’est pas motivée ou désobéissante. Il n’est pas simple, non pas parce que l’entraîneur n’a pas les qualités requises pour épuiser les résistances de la candidate.
Non.
Cet entraînement n’est pas simple parce qu’il met en scène trois paradoxes difficiles à concilier.
Les paradoxes terminaux
Une danse lascive pour Monsieur, photo : d, printemps 2017.
Le premier paradoxe, c’est que l’obéissance n’est pas quelque chose de passif. Bien au contraire. Il s’agit donc ici de faire apprendre à la candidate la soumission active, celle qui autorise la prise de la parole et la prise de décision dans un protocole d’obéissance simple.
Cette prise de la parole doit se faire sans crainte de représailles et de jugements.
Le second paradoxe tient au regard/jugement que la candidate a d’elle-même, qui constitue un frein important à l’acceptation de ses parts d’ombre.
Cette prise de la parole doit se faire en tenant compte des besoins de la personne soumise… qui préfère bien souvent répondre à ses désirs plutôt qu’à ses besoins… Au pire, elle ne veut pas déplaire… et donc, ne dit pas.
Le troisième paradoxe est double : comment respecter l’autre alors que nous lui témoignons de l’irrespect?
N’y a-t-il pas contradiction? Il y a un temps pour chaque chose.
Et c’est parce que je l’aime cette femme que je suis capable de lui faire mal, de l’irrespecter, de lui faire vivre mes folies furieuses. Si je ne l’aimais pas, je ne serais pas en mesure de le faire. Au risque de lui faire très mal et de me faire mal par la même occasion, parce que j’aurais moins le souci d’elle. Et ça, ça marche pas.
La beauté de la pute sacrée
Un texte écrit dans Fetlife le 23 novembre 2016.
Je lis dans le profil d’une gloutonne des mots qui résonnent :
« Je suis peut être une pute mais soyez sans crainte que mon intelligence Et mon savoir vivre mérite beaucoup plus qu’une simple demande d’amitié! »
Ces mots m’ont rappelé que la beauté de la pute sacrée, c’est-à-dire celle qui se met à quatre pattes devant moi avec un brin de résistance, le sourire trouble et l’esprit en feu… la beauté de la pute sacrée, dis-je, réside dans sa capacité à passer de l’élégance à la vulgarité.
Oh, je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’il devient foncièrement plus amusant que ce passage se fasse par petites touches… en alternance, d’un pôle à l’autre… au gré des fantaisies du Maître… avec gradation dans l’animalité… avec légèreté ou plus… d’autorité.
De ce point d’observation, on voit rapidement que la beauté de la pute sacrée est moins une question de savoir-vivre ou même d’un savoir-faire, qu’une question de savoir-être.
C’est en quelque sorte la vulgarité qui finit par se dissoudre dans le blanc des yeux :
– « Regarde-moi quand je te fiste, femelle… »
– « Hmm.. Monsieur..!? »
J’aurais envie de dire que la beauté de la pute sacrée, c’est une vulgarité qui se mérite.
Remarquez, la vulgarité du Maître aussi se mérite… >:- )
Comment je veux m’y prendre?
Cet entraînement peut se faire avec une obéissance totale sur de courtes périodes et moyennes périodes, et une obéissance inconditionnelle sur de courtes périodes, quel que soit le protocole en cours (simple, moyen ou élevé).
L’obéissance totale, c’est quand la personne soumise accepte toutes les décisions prises par la personne Dominante, de même que toutes les demandes. Elle conserve néanmoins le privilège d’en discuter avec elle.
Dans l’obéissance inconditionnelle, la personne soumise ne remet pas en cause les décisions et les demandes du Maître.
Elle agit.
Activités de mise en oeuvre
Photo : kink.com.
J’ai identifié quelques activités qui permettront à la candidate de devenir, avec le temps, la constance et la bonne attitude, une bonne esclave sexuelle : mon esclave sexuelle.
Pour y parvenir, je veux qu’elle fasse ses classes, en comprenant ce qu’elle fait et pourquoi elle le fait.
Les éléments qui suivent ne comportent pas d’ordre ascendant ou de difficultés.
Imposer la chasteté active à la femelle
Jusqu’à nouvel ordre, c’est la volonté de Monsieur qui décide du quoi, du qui, du où et du comment la femelle va recevoir des gratifications sexuelles… ou non.
Cet exercice est très instructif sur les capacités réelles de la candidate à l’obéissance. Hahahahaha.
Apprendre à la femelle à se donner
Décider du quand et du comment se donner au Maître, l’interroger sur ses envies sombres, exercer des orgasmes sur commande.
Apprendre à la femelle à s’exhiber
Danses diverses, danse lente, danse contact, effeuillage.
Augmenter le nombre et la variété de partenaires sexuels
Augmenter le nombre et la variété de partenaires sexuels, en variant le degré d’intimité (de la simple évocation de l’idée à sa réalisation pleine et entière).
Ôter à la femelle la capacité de choisir ses partenaires sexuels
Rencontres anonymes, étrangers, variations d’âge, de types, etc.
Rendre la femelle plus disponible à l’usage sexuel
Dans ses manières de se préparer, de s’habiller (extérieur sobre, intérieur spectaculaire), de se présenter, de se déshabiller, de s’offrir.
Diminuer la résistance de la femelle
Réduire le temps entre la manifestation de l’intérêt le moment où l’interaction a lieu, de façon à augmenter son ardeur à satisfaire les priorités du Maître.
Structures de mise en oeuvre
Par structures, j’entends des cadres relationnels ponctuels ou de plus longue portée, de même que des événements protocolaires spécifiques.
(Première version de ce texte : 3 juin 2012.)
L’article Une esclave sexuelle en entraînement est publié dans le site cercle O - L'échange de pouvoir érotique.