Cet article La FdS mute avec délices pour une 11ème édition foisonnante provient de Manifesto XXI.
Du 18 au 21 mai, la FdS (feu la Fête du Slip) revient en force pour une nouvelle année placée sous le signe des racines et des rhyzomes, symboles des liens qui nous unissent, affaire de fluides souterrains, et synonyme de culture vivante. Manifesto XXI est partenaire du festival et voici une petite sélection réjouie de performances, soirées et discussions.Cette année, la Fête du Slip est devenue « Festival artistique des affects, des genres et des sexualités » une manière de dire la place accordée à l’amour et aux émotions dans la curation de la FdS. « Notre festival est centré sur des thématiques mouvantes, qui évoluent vite, et il s’adapte donc en conséquence. Le festival se donne la liberté de changer plutôt que de s’institutionnaliser de manière définitive et rigide. » explique Valentina D’Avenia à la direction artistique dans le communiqué de presse. Ce choix s’explique aussi par l’urgence de mettre l’amour, comme force révolutionnaire positive, au centre des imaginaires dans un moment politique où les droits LGBTQI+ sont menacés partout dans le monde. Les affects donc, comme manière d’être en résistance, mais pas seulement : « Parler d’affects, c’est parler de comment faire famille et comment créer des liens hors du schéma patriarcal, qui hiérarchise les relations et qui donne une place secondaire à l’amitié, par exemple. » Dans cette optique, le festival a choisi aussi d’aborder la thématique du vieillir queer.
La FdS reste résolument ancrée dans une curation érotique, avec une sélection de courts-métrages et de performances qui font la part belle à la mécanique des fluides. Inspirée par la radical softness, l’artiste brésilienne Helena Araujo présentera sa création « My gentle wild squirts » vendredi 19 mai. Le lendemain, tout droit venue du Mexique, la ligue interplanétaire Lucha Lub proposera une joyeuse performance pour se réapproprier l’imaginaire de la lutte, avec force lubrifiant. La fluidité se retrouve aussi dans les réflexions autour des modes de narration : « Mermaid Escape Room » de l’artiste taïwannaise Betty Apple propose un jeu immersif pour explorer le pouvoir de la science fiction dans la contexte post-colonial.
La FdS fera aussi remuer les corps et les méninges avec des temps forts comme la soirée Black Technique qui promet un cocktail détonnant de sons ballroom, kuduro et ampiano.
Le dimanche, aura lieu une originale Guinguette Queer, moment de rencontre intergénérationel au sein de DJ Set des Mondiales Moquettes. En amont de ce moment inédit, la Karaoké-Jay Amal Alpha animera un atelier d’écriture/détournement de chanson pour seniorxs LGBTIQ+ sur le thème de vieillir queer. Voilà qui promet !
Côté discussions (appelées médiations) et ateliers, la FdS propose une table-ronde qui promet d’être passionnante sur le courant du matérialisme trans avec les chercheur·euses Joao Gabriel et Pauline Clochec comme invité·es, Cynthia Kraus et Nayansafaku Mufwankolo à la modération. Manifesto XXI est partenaire de cette édition où Audrey Couppé de Kermadec animera le workshop « Prendre soin de soi et de sa communauté » le samedi 20, dans la continuité d’une discussion de l’édition précédente sur le capital beauté dans le milieu queer à laquelle avait participé Costanza Spina, fondatrice du media. En avant-première, Audrey co-animera aussi juste avant une lecture participative du livre de Costanza, Manifeste pour une démocratie déviante, à paraître le 9 juin.
Vous ne pouvez pas être au festival mais vous êtes séduit·e par cette prog ? Qu’à cela ne tienne, pour la première fois, la programmation cinéma de la FdS est accessible via leur plateforme de stream. La table-ronde sur les matérialismes trans sera diffusée sur Radio 40.
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Image à la Une : © C. Mahalia Giot
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