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Cette année, l’étrange festival de Strasbourg a organisé une soirée érotique. Deux films étaient projetés en parallèle : Derrière la porte verte, un classique du porno des années 70 et Flesh Gordon, un nanard rigolo et quelque peu paillard. Souffrant d’allergie au pollen, j’avais mis mon paquet de kleenex sur l’accoudoir. Avant de me raviser.
En avant-programme, les organisateurs avaient réservé quelques surprises au public. Dans une salle, on pouvait découvrir un extrait de ton mari, cet inconnu, dans lequel les femmes peuvent apprendre à combler leur mari dans les règles de l’art. Dans l’autre salle, nous avions droit à une sélection de bandes-annonces cochonnes. Elles étaient aussi très drôles, ce qui a permis au public de se décontracter le slip devant des extraits quand même bien hard. Mais pour désamorcer une situation potentiellement tendue (partager du porno sur grand écran), rien de mieux que Francis Leroi qui présente ses films devant la cheminée. Il énumère tous les avantage de Cette salope d’Amanda, “un film sale à ne pas mettre devant n’importe quelle braguette”. D’autres bandes-annonces sont toutes aussi surréalistes. SOS Demoiselles “avec des pipes et des chattes” ou Baiser au soleil de Richard Allan (“hmmm c’est bon de baiser”).
Flesh Gordon est évidemment la parodie de Flash Gordon. Il s’agit d’une série Z de science-fiction avec des moments de nudité et de rapports simulés. Rien de bien choquant (si ce n’est les toisons fournies des dames !). Depuis sa planète Porno, le puissant empereur Wang utilise son rayon sexe contre la terre. Tous ceux qui passent dans son champ sont subitement pris d’une envie irrépressible de sexe, menant la population à se lancer dans des orgies improvisées. Si le film est très drôle, c’est principalement grâce à ses dialogues psychotroniques, et l’on sent que les doubleurs de la version française se sont beaucoup amusés. Il faut avouer que le rythme s’essouffle au bout d’un moment et que l’on nous ressert moult poursuites de manière un peu artificielle. Heureusement, la dernière partie fait la part belle à des effets spéciaux “image par image” plutôt réussis, à la façon Ray Harryhausen.
Derrière la porte verte est un classique du X américain. Quelques privilégiés sont invités à assister à un curieux spectacle. Une jeune femme innocente est déshabillée, puis caressée et touchée de manière très intimes par un groupe de femmes. Le spectateur a l’impression de participer à cette espèce de rituel digne d’une secte. Il faut avouer que le rythme est assez plan-plan et la mise en scène n’aide pas à rendre le récit très dynamique. Heureusement, le film ne dure qu’un peu plus d’une heure. Pendant un bon moment, il n’y a ni musique, ni dialogues, mais simplement de timides gémissements. Néanmoins, il faut l’avoir vu au moins une fois dans sa vie de petit cochon car c’est LE film qui a révélé la star Marilyn Chambers. Celle-ci faisait de la pub pour du savon mais elle a été virée suite à sa performance dans Derrière la porte verte. L’actrice est décédée en 2009.
Le film vaut aussi le coup d’oeil par son intérêt historique. Le hard crad n’est pas encore là. La caméra reste timide sur les parties génitales et l’on privilégie les plans d’ensemble, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Il faut attendre la toute fin pour enfin apercevoir de la vraie bidoche. Les actes sexuels sont amenés très progressivement, sans doute trop lentement par rapport aux standards d’aujourd’hui. Mais c’est aussi bien de prendre son temps !
Au bout de 30 minutes, le film change un peu de ton. La musique fait son apparition en même temps qu’un noir gâté par la nature. Le film avait d’ailleurs provoqué un scandale à l’époque en montrant une relation sexuelle entre un noir et une blanche !
La structure du film X est là. On commence par de gentils préliminaires, on continue par une pénétration et on finit par une orgie. Rien que du très classique, si l’on exclue cette invitée obèse qui se déshabille et commence à se toucher face caméra, et ces éjaculations au ralenti avec en fond sonore des synthétiseurs sataniques.
La fin de soirée à l’étrange festival était tout aussi animé puisqu’un quizz permettait de gagner des sextoys. Pour femmes, mais aussi pour hommes !
L’origine du monde, façon Marilyn Chambers