Il y a plusieurs manières d’être chômeur. Certains passent leurs journées à chercher un nouveau travail, les mains tremblantes ; d’autres profitent tranquillement de leur allocations en esquivant les appels de leur conseiller. Dans les deux cas, la consommation de pornographie de l’individu sans emploi est susceptible de grimper en flèche : après tout, le stress et l’ennui stimulent les envies. Même Google le dit.
Dans son livre Everybody Lies, l’ancien ingénieur du moteur de recherche Seth Stephens-Davidowitz raconte l’histoire de Google Correlate. Grâce à cet outil, les chercheurs peuvent découvrir quelles requêtes sont le plus corrélées à leur sujet d’étude. Exemple : quand les prix de l’immobilier augmentent, les Américains tapent plus souvent “hypothèque”. En branchant leur création sur le sujet du taux de chômage aux Etats-Unis, Stephens-Davidowitz et ses collègues ont découvert que le mot-clé le plus lié à lui était… “Slutload”, comme le site porno.
“Ça peut sembler étrange au premier abord, mais les gens qui n’ont pas d’emploi ont vraisemblablement beaucoup de temps à tuer, explique Stephens-Davidowitz dans Business Insider. Un grand nombre d’entre eux sont coincés à la maison, dans la solitude et l’ennui”. Ces malheureux seraient à l’origine d’un torrent de requêtes X qui aurait permis aux ingénieurs de Google de prédire le taux de chômage avant la publication des chiffres officiels.
Cum hoc ergo propter hoc, rappelleront les latinistes-sophistes : la corrélation n’implique pas la causalité. Dans ce cas précis, on a tout de même envie d’y croire. Si vous avez déjà été au chômage, on parie que vous aussi.