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Je vous ai déjà parlé de Nazario et du fantastique Anarcoma. El Vibora, la revue qui l’accueillait, n’en était pas à sa seule BD porno. A partir de 1991, elle avait déjà accueilli un autre classique du genre, délivrant une vision plus mainstream du sexe.
Dans une Espagne ultra religieuse et post-franquiste, quoi de plus amusant que de montrer de jeunes bourgeoises pieuses à socquettes, adorant recevoir giclées blanches et coups de reins quand les parents ne sont pas là ? C’est ce que dévoile Les Petites Vicieuses, que l’on doit au duo Beatriz & Monica – les pseudonymes de Santiago Segura et José Antonio Calvo Téluz en réalité. Malgré cette audace, force est d’admettre qu’au fil de ces divers récits courts – nous narrant la vie de demoiselles accrocs aux partouzes – les fantasmes mis en scènes restent assez classiques.
Si l’originalité semble discrète de prime abord, cette intégrale de 164 pages contient cependant plusieurs petites perles et autres morceaux de gloire. Car à l’instar de nombreux auteurs de l’époque, marqués par la libération des mœurs qui a succédé à la dictature, les instigateurs des Petites Vicieuses ne se privent pas d’explorer des tabous…et la zoophilie en fait partie.
Si certains récits sont juste là pour le gag, d’autres s’avèrent franchement excitants, ou jouent de la gêne provoquée en renversant les choses : une scène sexy devient un crime, une protagoniste se révèle être mineure… Les auteurs sont constamment sur le fil et l’on sent bien la volonté – déjà marquée chez Nazario – de briser toute la bienséance de la chape de plomb religieuse.
Les Petites Vicieuses est finalement une curieuse réussite, flirtant entre le génial réjouissant et le banal, voire le glauque. Une oeuvre qui parvient à ses fins, se faisant passer pour une BD porno très traditionnelle tout en parvenant à se détacher du lot. L’effet d’accumulation, qui lasse volontiers ailleurs, apporte ici une vraie plus-value grâce à la diversité des approches. Si la couverture de l’intégrale est très laide et peu représentative de l’intérieur, cette réunion des trois volumes en un (accompagnés de plusieurs documents méconnus) n’est rien de moins qu’une excellente idée.
Petit bonus, vous n’avez même pas à avoir honte de le lire et pourrez briller en société (et vous dédouaner un peu hypocritement de votre intérêt pour le porn) en expliquant qu’il s’agit de la seule BD de cul recommandée dans la bibliothèque idéale du Musée de la BD d’Angoulême !
Les Petites Vicieuses, Beatriz & Monica . Dynamite, 164 pages, 24,90 €
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- Fil de presse & infolettre mensuelle“Le meilleur orgasme”, c’est ce que promet le Satisfyer Men, nouvel imposant joujou tout droit sorti de la fameuse gamme germanique de jouets pour adultes Satisfyer [dont nous avons testé le modèle Pro Traveler récemment, ndlr]. Et quand c’est Rocco lui-même qui le dit, on se tait, on déballe et on fappe. Allez !
Il est tout beau ce Rocco costume-cravaté, léger sourire de satisfaction en coin et impérieuse posture d’égérie. Sur la boîte rectangulaire du sex toy, il donne l’impression de taper la pose pour un parfum aux senteurs exotiques, un déodorant garanti 24h ou une montre high tech. Mais non, c’est pour le Satisfyer Men qu’il joue au gentleman bien peigné à la Pierce Brosnan. Ce joujou qu’il tient dans sa main gauche, je m’en empare à mon tour sans rechigner. Première impression simple et basique : la bête est lourde en pognes. Certainement moins que le pénis de l’étalon italien, ou qu’un Fleshlight, mais ça reste fat. Ce masturbateur de 505 grammes a l’allure d’un sexe extra aux amusantes disproportions. C’est gros et ludique, comme l’annonce de Siffredi qui surplombe le packaging : “après 1800 films et 5000 femmes, j’ai enfin eu mon meilleur orgasme !”. Rires. Mais trêve de digressions.
L’emballage noir-nespresso ne ment pas sur la marchandise : un masturbateur d’une exemplaire sobriété esthétique, dont les dominantes noires sont traversées de formes ovales bleu-piscine. Enfin ça, c’est pour les couleurs. Le design, lui, envoie la sauce. En posant cette espèce de mini-missile sur mon sexe, j’ai l’impression que ma bite est devenue un obus. Planquez-vous les gars, j’ai en ma possession une véritable arme de masturbation massive. On comprend mieux la fiole de Rocco face à ce sex toy de vingt-quatre centimètres qui ferait rougir de jalousie n’importe quel tiroir à friandises. Sous ce “design sportif” (dixit la boîte) aux huit centimètres de diamètre, c’est une gaine d’un blanc immaculé à l’orifice – d’apparence buccale – de deux centimètres qui m’accueille. Sa matière est douce et ferme à la fois, alliance essentielle pour se palucher. L’intérieur en silicone ne dénote pas : sans grande surprise, une fois la case lubrifiants cochée sur ma To Do List, l’expérience est immersive, progressive et soft, sans accrocs. Chic.
Ne pas s’arrêter aux deux centimètres de l’orifice : le Satisfyer Men est loin d’être limité. En plein va et vient, je découvre sa chouette fonction Pompe, augmentant ou réduisant la quantité d’air du jouet. Enfoncer les côtés mous du sex toy permet ainsi d’ajuster son étroitesse. L’effet des coussins d’air sur mon érection est au départ discret mais, peu à peu, il se fait ressentir. Pas besoin de piles pour faire marcher ce régulateur de pression, dont l’usage est instinctif et naturel. Dit comme ça, on dirait un simple gadget, qui au fond n’ajoute pas grand chose à l’efficacité primaire d’un masturbateur manuel – les vraies vedettes sont mes mains. Mais pourtant, c’est un vrai atout. Réduire l’espace intérieur permet de jouer avec le confort de ma masturbation, rompre ou accélérer le rythme de ma branlette et, surtout, son intensité. L’idéal pour varier les plaisirs, en switchant d’un simple coup de doigts d’une stimulation orale à une stimulation vaginale ou anale. Un « trois-en-un » qui fait plaisir entre deux vidéos de Luna X James.
Mais alors, ce masturbateur pour hommes à l’onctueux marketing vaut-il vraiment les 1800 cochonneries hardcore de Rocco ? On s’en doute : non. Le plaisir est là, grâce à l’efficacité évidente d’un jouet oblong agréable et maniable, à la gaine caressante (la magie de la matière Cyberskin) doté d’une technologie très ludique. Mais justement, on aurait aimé que la tech’ soit plus organique voire « orgasmique » et ses effets de pression sur le sexe plus évidents. Mais les affamés du fap y trouvent rapidement leur compte, surtout avec un prix tout à fait abordable (moins de 40 €) pour un objet de cette qualité.
Vous l’aurez deviné, j’ai l’impression que le Satisfyer Men est un fidèle compagnon finalement très classique, dont le potentiel immersif est encore in progress. La satisfaction est là mais l’innovation est encore à peaufiner. Attention danger : prière de vous servir de lubrifiant à base d’eau, et rien d’autre, pour ne pas détériorer la gaine. Autre chose : buvez de l’eau justement, beaucoup, tout le temps. C’est important.
Satisfyer Men – 39,95 € sur notre boutique
Rendez-vous chaque mercredi pour retrouver une nouvelle BD de Mathilde !
Vous pouvez retrouver Mathilde et ses dessins sur son blog et sur son compte Instagram.… Lire la suite
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