A la base de ce projet : un homme, Thomas Mathieu. Après avoir vu le court-métrage de Sofie Peeters, Femme de rue, une vidéo en caméra cachée pour montrer le harcèlement subie par les femmes, Thomas Mathieu a demandé à ses amies si il leur était arrivé de vivre la même chose. Il a été surpris de voir que chacune avait plusieurs histoires de ce genre à raconter. Il s’est renseigné et a commencé à dessiner ces histoires liées au sexisme ordinaire incluant également le harcèlement de rue. Les hommes sont représentés en crocodiles, c’est pour lui une image qui englobe plusieurs idées : le sexisme, les clichés concernant le rôle de l’homme et de sa virilité… Si tous les hommes sont représentés de cette manière c’est qu’il s’agit d’un problème de société et non de quelques cas isolés, souligne Thomas Mathieu dans son avant-propos.
Les crocodiles, en vente en librairie.
Le 25 novembre dernier, 15 planches devaient être exposées à Toulouse lors de la journée internationale sur les violences faites aux femmes. C’est la mairie de Toulouse elle-même qui l’avait sollicité, seulement quelques jours avant l’exposition quelques voix s’opposent à ce projet, dont celle de l’élue UMP Laurence Katzenmayer. Cette dernière dénonce le caractère “provocateur et parfois vulgaire” de certains dessins. Parmi les images que les élus auraient trouvé choquantes, deux semblent avoir alimenté le débat. Une première où l’on voit un couple de lesbiennes se faire interpeller par un homme qui leur lance : “Hey les lesbiennes, vous voulez ma bite dans votre cul ?” La seconde montre une femme dont le copain la viole.
Il ne s’agit effectivement pas de dessins pour les enfants. Mais le harcèlement de rue et les autres violences ordinaires faites aux femmes sont une réalité que Thomas Mathieu dénonce intelligemment. Cette exposition aurait pourtant pu participer à sensibiliser sur ces sujets! En attendant que nos élus veuillent bien ouvrir les yeux, vous pouvez toujours aller voir le tumblr du Projet Crocodiles >>
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