En juillet 2012, La troupe de théâtre « Les Filles d’Eve et du Serpent » débarque et ébranle les règles de la bienséance avec ses trois spectacles érotiques interprétés au Festival d’Avignon. Ces spectacles propagent la vision désacralisée de la sexualité prônée par leur auteur et metteur en scène, Arthur Vernon. Provoquant des réactions de rejet ou d’admiration de la part des spectateurs, ces pièces génèrent surtout des turbulences au sein même de la troupe: les nerfs sont mis à rude épreuve, la pérennité des spectacles est compromise.
Le réalisateur Denys Maury a filmé en immersion totale au sein de la troupe de théâtre des Filles d’Eve et du Serpent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. A travers des extraits de spectacles, d’interviews des différents intervenants et d’une voix off narrative ironique, un film docu, sorti en salle depuis le 29 octobre, voit le jour.
La première partie est consacrée à la fin de l’exclusivité sexuelle dans le couple. Alors qu’Arthur Vernon propose une sexualité libre dans le couple, sous le regard dubitatif de Brigitte Lahaie qui l’interviewe dans son émission de radio sur RMC, l’écrivaine Françoise Simpère veut aller plus loin et propose de vivre plusieurs amours simultanément : c’est le concept du poly-amour dont elle est la plus grande spécialiste en France.
La deuxième partie traite de la vision du désir féminin dans la société, qui est le cœur même de la pièce « Rêveries d’une jeune fille amoureuse ». Arthur Vernon inscrit ce spectacle dans un courant féministe pro-sexe, celui des femmes qui revendiquent le droit à une sexualité libre et épanouie, au même titre que les hommes, sans faire l’objet d’un opprobre social. Ce point de vue est explicité par l’écrivaine Catherine Marx, spécialiste de la sexualité féminine.
Une seule ombre au tableau pour celles et ceux qui n’ont pas vu les spectacles, une envie indéniable de les découvrir se fait sentir après avoir découvert le film, malheureusement, ils ne sont plus joués (en tout cas pour le moment).
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