"Non, rien..." copyright Ernesto Timor. Modèle Angy Mini
Plus que l’amour, la mort d’un amour, ça fait couler des ancres.
Tu perds pied. Tu y laisses parfois ta chemise. Seuls les avocats s’en donnent à cœur joie.
Surtout, tu te perds toi.
L’ancien toi.
Alors tu marches à côté de ton ombre jusqu’au jour où elle te tape sur l’épaule : hé, réveille-toi, le jugement est prononcé.
Dans le miroir, tu hésites, encore un peu perdu. La colère enflamme toujours tes yeux. Si tout pouvait s’effacer d’un claquement de doigts ! Mais non. Parce qu’ils sont là. Parce que ce ne serait plus toi, même si tu es aujourd’hui différent d’hier.
Possible que j’ai envie de faire un bout de chemin avec toi, de visiter des sentiers ombragés en ta compagnie, de découvrir des clairières et des oasis. Probable que je prenne goût à dessiner sur ta peau, à l’encre invisible, des motifs que tu m’aides déjà à inventer.
Mais chut.
Mes mots te touchent, dis-tu.
Tout Toi me trouble.
Chut.