Je n’arrive pas à y croire que je me retrouve encore dans cette situation. Décidément, il n’y a qu’à moi que ça arrive.
— Anne, je suis désolé. Je ne voulais pas te faire de fausses promesses et encore moins te faire du mal. Je tiens beaucoup à toi.
— Pourquoi est-ce fini, si c’est le cas? Ce fut la nuit la plus parfaite de toute ma vie. Personne ne m’a jamais fait l’amour comme tu l’as fait.
— Tu dis ça juste parce que…
— Parce que rien. Tu ne m’as pas juste baisée, tu m’as aimée, passionnément, avec tout ton corps et tout ton âme. Je t’en prie, ne gâche pas ce que nous avons vécu en n’en faisant qu’une histoire d’un soir. Je ne crois pas que j’arriverai à m’en remettre…
Et c’est à ce moment que je me suis mise à pleurer comme une idiote. Il m’a alors prise dans ses bras et a tenté maladroitement de me rassurer.
— Ce n’est pas une histoire d’un soir quand c’est le destin qui nous sépare, mon amour. Si je reste, je te ferai du mal.
— Ça y est, voilà la vieille rengaine qui arrive : «Je ne suis pas bon pour toi, je vais te faire souffrir, tu mérites mieux, et patati et patata… » lui ai-je dit en me dégageant de son étreinte.
— Tu dois me croire. On ne peut pas faire autrement, je te supplie de me croire.
— Voilà une nuit qui aurait pu être parfaite qui se termine. Le soleil se lève. J’aimais tant les aurores, avant.
— Moi aussi, a-t-il dit en essuyant une larme.
Il a pris ma main et m’a entrainée jusqu’au balcon. Devant le soleil levant, il m’a embrassée tendrement, puis m’a murmuré à l’oreille :
— Adieu, Anne.
Il s’est ensuite instantanément embrasé jusqu’à ce qu’il soit réduit à un petit tas de cendres grisâtres, sa dernière larme bouillonnant en s’évaporant sur la rampe du balcon.
C’est toujours la même histoire. Les meilleurs mecs sont tous mariés, gays, ou alors des salopards de vampires.