Idée pour une nouvelle. Je suis à l’ordinateur et je peine sur le jargon bureaucratique abscons que j’ai promis à la dame du ministère de traduire avant seize heures sans faute. Juste à côté de moi, le menuisier installe les nouvelles étagères que je me suis payées avec l’argent que je n’ai pas encore reçu et que la même dame du même ministère m’a promis pour dans un mois sans faute. Description du type en question – en laisser beaucoup à l’imagination. J’ai le temps de prendre une bonne douche. Le travail autonome a ses avantages: pas de patron, pas de pointeuse, pas de dress code ni de casual Friday à la con. Je prends tout mon temps, je profite de la caresse de l’eau et de la mousse sur sa peau. Tiens, je me demande s’il aimerait avoir un café… «Oui s’il vous plaît» qu’il me répond en souriant. Et quittant le bureau, je vois le reflet de la douche dans l’armoire à glace. Il a dû se rincer l’oeil pendant de que me rinçais les fesses, le salaud! Je le regarde, il m’excite, je n’ai pas baisé depuis des semaines et son outil de menuisier est à portée de main… «Un café… ou mon cul?» que je lui demande. Il laisse tomber sa ceinture porte-outils et son pantalon pour me montrer sa mailloche. «Le cul d’abord, le café ensuite, double-double». Ma serviette de bain prend le bord, il me renverse sur le tapis BASNÄS qui m’a coûté la peau des fesses et qui finalement n’est pas MØCH du tout. Il me prend, vite, fort, je mords son épaule, je jouis comme une folle, les trucs habituels – ajouter des détails sur l’odeur de sa peau, ses mains calleuses…
— Voilà ma petite dame, tout est mis en place. Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre qui ferait votre bonheur?
— J’ai quelques idées en tête… mais non, pas pour l’instant. Merci beaucoup!
— Ça m’a fait plaisir. J’espère ne pas vous avoir trop dérangée dans votre ouvrage. Sur quoi vous travaillez en ce moment?
— Un texte à traduire… mais j’ai un peu la tête ailleurs, je dois avouer.
— Je ne vous embête pas plus longtemps. Bonne fin de journée!
— Merci encore!
Autre idée pour une nouvelle. «Belles étagères!» qu’elle me dit, admirative. Elle a décidé de venir me donner mon chèque en main propre et je lui a parle du menuisier, de la douche, de son érection, du coït animal qui s’en est suivi. J’ai le feu au cul et elle aussi semble très excitée. Elle ouvre son chemisier et me dit: «Baise-moi, espère de correctrice-réviseuse débauchée! Baise-moi tel que stipulé dans ma convention collective à l’article 56-c !». Commencer par un soixante-neuf, terminer avec le gode ceinture…