Prenez une poupée en silicone. En apparence, elle a tout d’une bimbo. En réalité… Un système de pénis interchangeables la métamorphose en partenaire mâle, membré selon vos goûts : du TBM au flasque. A vous de choisir.
Fin 1997, la firme Abyss lance les premiers modèles de poupées réalistes en silicone, des reproductions grandeur nature de femmes dotées de trois orifices : vaginal, anal et buccal.Moins de trois ans plus tard, en 2000, la version «queutée» des Real dolls est disponible sur le marché. Aux clients qui le désirent, Matt McMullen — le créateur de la firme Abyss – propose des modèles de transexuelle semi-op (à moitié opérée). Les poupées sont des femmes… à un détail près. «Au début, les she-male avaient le pénis intégré, précise McMullen. Mais en 2007, j’ai lancé des corps avec un sexe détachable appelé convertisseur.
Le sexe est disponible en cinq versions. Les clients qui le désirent peuvent donc acheter cinq pénis interchangeables en pièce détachée. La plupart des gens préfèrent cette option : s’ils abiment un pénis, il suffit de le remplacer. Et puis ils aiment choisir la taille du pénis en fonction de leurs envies. C’est aussi plus facile d’habiller la poupée quand on peut enlever son pénis. Quand elle a un sexe en érection, impossible de lui enfiler un pantalon». Les clients qui désirent un pénis intégré peuvent également sélectionner celui qu’ils préfèrent parmi les cinq modèles standard de «convertisseur».
Matt McMullen se fait fort de créer des poupées customs. En taille de pénis, il y a donc le small, le médium, le big, l’extra-big et… le flacide, pour pouvoir regarder la télévision ou lire un livre tranquillement à côté de sa poupée au repos. Elle a beau être she-male, cette poupée ne sert en effet bien souvent guère plus que de compagne. Ce qui est à la fois peu et beaucoup. Offrant sa présence, elle occupe l’appartement de son propriétaire qui l’assoit dans des postures d’attente ou la couche sur le lit afin qu’elle l’accueille, toujours disponible et bien disposée. Créature ambiguë, située à la double frontière qui sépare les humains des objets et les mâles des femelles, la poupée she-male correspond à un goût singulier pour l’étrange. Elle est d’autant plus étonnante que son sexe lui-même fait l’objet de mutations multiples sur commande.
Son pénis – qu’il soit extractible ou intégré – est en effet offert avec ou sans testicules au choix. Si on prend l’option «sans» (testicules), il est possible de demander la poupée avec vulve, clitoris et grandes lèvres en sus du pénis. «Le vagin de la poupée peut être éliminé ou gardé intact, selon votre goût, informe la page de renseignement. Le prix de la poupée she-male avec sa vulve intacte est de 1000 dollars.» Pourquoi 1000 dollars ? Parce qu’un ouvrier doit fixer à la colle le pénis dans le sexe féminin et souder les jointures avec des couches de silicone qui respectent la beauté de l’ensemble. «C’est un travail délicat, précise Matt Mc Mullen. Il faut que les deux sexes s’harmonisent.» Lorsqu’elle possède les deux appareils génitaux la she-male prend l’allure d’un étrange hermaphrodite : le pénis jaillit hors de sa vulve de façon étrangement obscène.
Sur l’ensemble des clients de la firme, seulement 5 à 10% d’entre eux font le choix d’une poupée she-male. «Le pourcentage des ventes est stable depuis le début, précise McMullen. Ca se vend sur tous les Etats-Unis et à l’étranger. Je suis incapable de dire s’il y a un pays à l’étranger qui m’en achète plus qu’un autre…». On s’en doute, il tient ses informations secrètes. La concurrence est rude sur le marché des poupées. Aux Etats-Unis cinq autres firmes lui livrent bataille. Mais aucune d’entre elles ne vend de she-male. Matt MacMullen est à ce jour le seul au monde qui propose des ersatz de transexuelles en silicone.