Retour sur 8 mois d’expérience (oui donc c’est un échec si l’on considère que je suis encore célibataire).
Moi vivante, jamais je ne m’inscris. C’est rempli de cas sociaux. Je vais jamais trouver chaussure à mon pied.
Phase 2 : Les expériences des autres
On ne va pas le nier, on a tous dans notre entourage quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a rencontré le grand amour sur Tinder. Du coup on ne va pas se mentir, ça donne espoir aux plus réfractaires. Il est donc temps de se lancer.
Phase 3 : La création du profil
En vrai, le seul truc qui compte, le choix de la ou des photos. C’est une fraction de seconde qui va déterminer le reste de ta vie. Un geste du pouce de gauche à droite ou de droite à gauche. Il faut pas se rater sur la photo donc.
Parce que soyons honnêtes, si des fois nous les filles lisons les descriptions, ça ne semble pas être le cas de nos homologues masculins.
Phase 4 : La découverte
Alors là encore, ne nous mentons pas. On devient accro de suite (enfin moi c’est une évidence). Ce pouvoir incroyable qui consiste dans le fait de zapper des mecs avec le pouce. Un réservoir intarissable de mecs. Passés les premiers jours où on ne fait que “sweeper” à gauche, il faut se lancer. Et hop un sweep à droite.
Phase 5 : Le premier match
Inéluctablement, le premier sweep à droite entraîne le premier match. L’application s’arrête, une fenêtre pop-up apparaît et il est écrit “It’s a match !“.
Mi-paniquée, mi flattée. Ça donne encore plus envie de sweeper à droite. So, tournée de sweeps droits !
Phase 6 : Les premiers échanges
Ma règle. Je n’écris jamais en premier. Tant pis. Déjà que je suis sur Tinder, je vais pas non plus m’amuser à engager la conversation. Allez, courage Guys.
Et le voilà. Le premier message. Souvent peu originaux, mais au moins ils ont le mérite d’exister. On ne peut pas voir le mal partout.
Je réponds à quelques uns. Les échanges basiques. ”Salut, Tu vas bien ?, tu fais quoi dans la vie ? Tu cherches quoi ici ? On passe sur Whats App ? (erreur fatale)”.
Il y a ceux qui mettent deux jours à répondre à chaque fois, parce qu’”ils ont une vie” (enfin mec tu es sur Tinder) et ceux qui te dématchent parce que tu n’as pas répondu dans les deux secondes.
La sélection naturelle, tu me diras. Toujours est-il que normalement, un de ceux qui restent va te proposer une rencontre.
Phase 7 : La rencontre
Après des jours à essayer de trouver un moment, deux ou trois rendez-vous annulés, c’est le D Day. La première rencontre avec un mec de Tinder.
Je me demande quels putains de mauvais choix j’ai pu faire pour en arriver au moment où je me prépare pour rencontrer un mec Tinder. Et si le mec il ressemble pas à sa photo, et s’il est moche, et s’il est un psychopathe…
(Petite parenthèse Security Check : j’envoie toujours un sms à une copine pour dire si ça va ou pas – bon il n’y a jamais eu de ça va pas donc on ne sait pas trop ce qu’on ferait dans ce cas-là).
J’ai 15 ans de la racine des cheveux au bout des orteils, comme le jour où j’arrivais au collège en sachant que tout le monde attende de moi que j’embrasse mon nouvel amoureux. Je n’ai pu ni manger ni dormir. Je peux respirer, certes dans un sachet, mais c’est déjà pas mal.
Et puis bon, il faut y aller. Va savoir si c’est pas l’homme de ma vie (spoiler : NON).
Je suis au lieu de rendez-vous. Il est en retard. Je le reconnais quand il arrive. Ouf. Il se ressemble et il est plutôt pas mal. Terrasse, verre, un, puis deux, puis on discute, puis le patron du bar nous vire. Puis il faut rentrer : on travaille demain. Puis, on se revoit ? Puis un baiser furtif, puis on se laisse.
Ça s’est bien passé je crois.
Phase 8 : La relation consommée.
C’est pas l’homme de ma vie (oui le spoiler était vrai). Il a plein de défauts que j’aime pas. On se voit quelques soirées, quelques nuits, quelques heures, quelques baisers.
On prend la tendresse dont on a besoin. On prend les pansements pour l’égo. On prend ce qu’on peut, comme on peut. En fait, et surtout, on fait comme on peut. Et on zappe.
Hop. Le principe de Tinder en fait. Next.
Phase 9 : On recommence ?
D’autres profils, d’autres rencontres. Les mêmes débuts. Ce pouvoir magique de la petite appréhension de la rencontre sans cesse renouvelée. Mais aussi ce côté pervers de ne jamais avoir envie de s’arrêter de chercher. Et s’il y avait mieux pour moi ?
Alors on les rencontre, tous différents, tous à peu près compatibles. En tout cas de tous ceux que j’ai rencontré, seul un je n’ai pas revu.
Il y a ceux qui deviennent les PQR, qu’on appelle quand on s’ennuie. On boit une bière, on baise, c’était sympa merci, à la prochaine. Il y a ceux qu’on aimerait revoir, “but it’s complicated” (genre une nana cachée). Il y a ceux qu’on laisse petit à petit rentrer dans notre vie et où on se rend compte au bout d’un moment que ça fait plus de 6 mois. Mais ça n’engage à rien, hein ?
Il y a ceux avec qui on rigole, il y a ceux avec qui on se sent bien, il y a ceux qui à leur façon soignent les blessures du self-esteem.
Et puis au milieu de tout ça, il y a celui qui donne envie de supprimer l’application. La croix en haut à gauche, le message d’avertissement “La suppression de l’application entraînera la perte de toutes les données. Êtes-vous sûre de vouloir continuer ?”.
On clique sur oui, on y croit tellement fort. Lui aussi nous dit avoir supprimé l’appli, depuis qu’il nous parle. On le croit.
On tente alors de se contenter d’un (d’une). C’est reposant de ne plus avoir à sweeper. Et puis une dispute. De rien du tout. Et on réinstalle l’appli pendant la nuit (SPOILER bis : très mauvaise idée). Et là, direct, on tombe sur lui.
Alors oui, retour à la case départ. Et on recommence. Et on essaie de continuer à y croire.
(cc) Jovan J
The post The Tinder Experience appeared first on Ladies Room.