Débuter une relation BDSM commence immanquablement par des questions, et l’une d’entre elles nous a tous plus ou moins chatouiller les neurones : règles ou pas règles ? Evidemment il suffit de quelques recherches sur la toile pour tomber sur les fameuses 12 règles de la soumise. Ceux qui me connaissent savent déjà tout le mal que j’en pense, effectivement elles étaient plus que pertinentes pour le couple qui les a créées, mais de là à les prendre comme parole divine et universelle sans même en changer une virgule fait montre de peu de créativité dans un domaine où l’imagination est capitale : la sexualité.
Chaque individu est unique. C’est ce que fait tout le charme de la vie. La conséquence de cette axiome, c’est que chaque couple est lui aussi unique. Une union ou relation, c’est la combinaison de deux entités fondamentalement différentes avec un vécu spécifique, un ressenti propre, des désirs particuliers. Vouloir appliquer les mêmes règles de vie à tous équivaut à admettre qu’il n’y a qu’une seule façon de vivre en couple. C’est comme si on vous disait que pour élever votre enfant, il n’y a qu’une seule méthode quel que soit l’enfant. Le BDSM ne fait pas exception à cette règle et nous qui aimerions être reconnus dans notre originalité, notre différence, ne pouvons pas tomber dans les mêmes pièges de la conformité que la grande majorité des couples vanilles.
Mais, allez-vous me dire, nous avons besoin d’un cadre, d’un fil conducteur, et vous avez tout à fait raison. Il n’y a qu’une seule solution : inventez vos propres règles, ou si vous y tenez vraiment modifiez-les de manière à ce qu’elles vous correspondent vraiment. Vous ne pourrez qu’apprécier la différence entre le prêt-à-porter et le sur-mesure…
Pour cela beaucoup d’outils sont à votre disposition, mais le principal, celui sur lequel je reviens constamment, c’est le dialogue. Chacun doit pouvoir dire à l’autre ce qu’il souhaite, parler de ses attentes, ses besoins et désirs. Les règles vont alors se construire tranquillement, sûrement et facilement. Evidemment, comme rien n’est parfait du premier coup, il faudra peut-être les réajuster. La relation risque d’évoluer, passer de quelques rendez-vous à une vie 24/7, des enfants peuvent pointer le bout de leurs nez, le travail, les horaires. Le règlement évoluera ainsi au fil des années pour coller au plus près de la situation réelle.
Il faut savoir que certains Dominants chercheront à imposer leurs propres règles sans tenir compte des souhaits de leur partenaire. Soyez bien être conscients qu’une telle relation risque d’aboutir, à plus ou moins long terme, au mal-être et à la souffrance psychique du dominé. C’est un mode de fonctionnement qui légitimise la violence conjugale en faisant croire à la femme qui si elle est frappée, c’est pour son bien parce qu’elle est une mauvaise soumise. Le Maître a pour fonction de permettre à la soumise de s’épanouir pleinement dans son statut. Il n’est pas la pour la détruire.