Elle l’avait évoqué lors d’une rencontre avec les associations du Centre de Paris Ile de France, la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme (Dilcra) – qui depuis cet été couvre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre – vient d’annoncer officiellement l’arrivée d’un conseiller en charge de la lutte contre les LGBTphobies. Militant de longue date à SOS homophobie, président de l’association de 2014 à 2016, il s’agit de Yohann Roszéwitch.
Yagg vous en dit plus sur la mission du nouveau conseiller.
Yohann Roszéwitch rejoint donc l’équipe de Gilles Clavreul pour s’occuper des questions LGBT. Au programme de cette rentrée, la Dilcra annonce l’élaboration et la mise-en-œuvre d’un plan d’actions contre les LGBTphobies fondé sur le modèle de celui présenté par Najat Vallaud-Belkacem en 2012, alors ministre des Droits des Femmes. «Cela va nous permettre de toucher à tous les sujets et d’impliquer l’ensemble des ministères, explique à Yagg Yohann Roszéwitch. Ce n’est effectivement pas un projet nouveau, mais depuis que Najat Vallaud-Belkacem est passée à l’Éducation nationale, cette question n’était plus véritablement attribuée. Désormais, il y a une personne identifiée.» Dans les semaines à venir, Gilles Clavreul et son nouveau délégué poursuivront les rencontres avec les associations nationales et régionales, avant d’annoncer leur plan d’actions dans le courant de l’automne.
Face aux craintes et à la méfiance de certaines associations et militant.e.s envers Gilles Clavreul, Yohann Roszéwitch se veut rassurant. Que ce soit à cause de ses propos polémiques sur le communautarisme, son opposition virulente à certaines associations antiracistes comme le Collectif contre l’Islamophobie en France (Ccif) ou plus récemment sa comparaison déconcertante entre le camp d’été décolonial et un restaurateur islamophobe à Tremblay, Gilles Clavreul ne fait pas l’unanimité. Yohann Roszéwitch affirme lui ne pas avoir d’inquiétudes: «Gilles Clavreul fait une différence entre communauté et communautariste. Il fait le distinguo. Il est conscient du besoin de se rassembler dans des associations, dans des lieux quand on est un groupe discriminé dans une société hétérocentrée.» L’ancien président de SOS homophobie estime d’ailleurs que le délégué est ouvert au dialogue et est prêt à discuter avec des interlocuteurs/trices qui ne partagent pas certaines de ses convictions: «A partir du moment où elles sont légitimes sur ces questions, il est tout à fait disposé à discuter et à débattre avec ces associations.»
Voir notre article La Dilcra, une nouvelle alliée pour les associations LGBT?