C’est avec énergie et combativité que la Pride de Nuit s’est élancée hier soir de la Fontaine des Innocents à Paris, avec en tête de cortège la banderole portant le mot d’ordre «PS, la fierté c’est pas son genre». Un mot d’ordre contestataire qui a donné à cette deuxième édition de la Pride de Nuit une teneur festive et hautement revendicatrice, doublée d’une envie de redonner un nouveau souffle au combat militant LGBT.
Avant la marche, plusieurs militant.e.s issu.e.s des associations signataires de l’appel de la Pride se sont succédé.e.s au micro pour rappeler les nombreuses revendications de cette marche: le changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes trans, l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, aux femmes célibataires et aux personnes trans, la mise en place d’une véritable politique de la lutte contre le VIH et contre la sérophobie, mais aussi la défense des droits des travailleurs et travailleuses du sexe, la lutte contre les violences racistes et islamophobes, et la solidarité avec les sans-papiers et les réfugié.e.s.
Environ 3 000 personnes étaient présentes selon les organisatrices, soit largement plus que lors de la première édition. La marche a traversé le Marais pour rejoindre la place Baudoyer vers 22h où une dernière prise de parole de la militante d’Acceptess-T Giovanna Rincon a eu lieu (photo ci-dessous). Avec beaucoup d’émotion, elle a rendu hommage aux militant.e.s LGBT turques réprimé.e.s par la police à Istanbul ce dimanche et à une amie trans décédée du sida quelques jours plus tôt.
On s’étonnera de la faible présence policière visible durant la Pride de Nuit alors que les contraintes sécuritaires sont sans précédent en ce qui concerne la Marche des fiertés qui doit se tenir dans quelques jours, samedi 2 juillet, et dont le parcours a été raccourci de moitié.
Photos Xavier Héraud