Le 28 novembre dernier, James Deen a été accusé de viol par son ancienne conjointe Stoya sur Twitter. Les déclarations de l’actrice pornographique ont délié les langues de deux autres professionnelles de l’industrie, Tori Lux et Ashley Fires. Toutes deux ont affirmé avoir été agressées sexuellement par le « boy next door » dans les colonnes du Daily Beast. James Deen a réagi en qualifiant ces déclarations de « fausses et diffamatoires » sur Twitter, mais ne s’est pas exprimé dans les médias traditionnels.
Stoya, la première à élever la voix
Rappelons que ces accusations, aussi crédibles soient-elles, ne sont pas des décisions de justice. Jusqu’à preuve du contraire, James Deen est innocent. Et malheureusement, il y a de bonnes chances pour qu’il ne soit jamais poursuivi. Face à la justice, la plupart des affaires d’agression sexuelle se résument à la parole du plaignant contre celle du défendant. Un face-à-face souvent trop difficile pour les victimes, qui choisissent de ne pas porter plainte pour s’épargner la douleur d’être scrutées comme des suspectes. Dans ce cas particulier, la situation est encore aggravée par la loi du silence et de la honte qui règne sur l’industrie.
C’est rageant, mais nous ne connaîtrons sans doute jamais la vérité. Cependant, les opinions personnelles n’ont pas besoin de cour de justice pour être formées et nous pouvons choisir de croire Stoya, Tori Lux et Ashley Fires. En éjectant James Deen de son équipe, c’est ce qu’a fait le magazine féminin en ligne Frisky. L’acteur y tenait une rubrique sexologique depuis le mois de juillet dernier. Dans une tribune publiée hier, la rédactrice en chef du site Amelia McDonell-Parry a expliqué sa décision sans ronds de jambe : « Je n’ai pas besoin que Stoya (…) « prouve » qu’elle a été violée pour que je la croie ».
L’Armory de San Francisco, maison des studios Kink
Le studio Kink a choisi, lui aussi, de croire les victimes présumées de l’acteur. Hier, le producteur BDSM a annoncé par communiqué qu’il « mettait un terme à toute forme de collaboration avec James Deen » : « Nos performeurs méritent (…) de pouvoir travailler sans craindre d’être agressés ». Kink a également affirmé que son règlement intérieur serait bientôt modifié pour « renforcer les droits des professionnels en dehors des plateaux » et qu’un travail serait entamé en collaboration avec l’industrie « pour aider les performeurs ayant été agressés à se manifester plus facilement ».
Enfin, James Deen a lui-même choisi de démissionner de l’Adult Performer Advocacy Committee (APAC), une organisation qui milite pour « l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail de l’industrie pornographique ». Il en était l’un des cinq co-présidents.
Edit :Dans le sillon de Kink, Evil Angel a décidé de suspendre ses collaborations avec James Deen. John Stagliano, le vénérable patron du studio, a annoncé à BuzzFeed que les derniers films Evil Angel dans lesquels figure l’acteur seraient également retirés de la vente : « Ces accusations sont d’une nature si contraire aux valeurs de notre entreprise que nous avons estimé nécessaire de suspendre les ventes en attendant de nouvelles informations ».