Les 12 millions d'entrées comptabilisées en France depuis la sortie de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu (Philippe de Chauveron, 2014) et le succès grandissant de la comédie exportée un peu partout en Europe, ne devraient pas suffire à en autoriser une exploitation aux États-Unis ou au Royaume-Uni, l'humour « racial » à la française étant généralement jugé « politiquement incorrect » dans l'esprit des spectateurs de culture anglo-américaine. Directrice internationale des ventes chez TF1, Sabine Chemaly confirme sur lepoint.fr, que « dans ces pays, on ne sait pas rire des différences, on vit avec, mais on n'accepte pas la caricature sur le sujet, même avec ce recul qu'apporte la comédie. »
Une objection comparable à celle déjà formulée à l'endroit du film Intouchables (Éric Toledano et Olivier Nakache) en 2011. Le journal Variety écrivait à l'époque : « Bien qu'ils ne soient pas connus pour leur subtilité, les co-réalisateurs et co-scénaristes [...] n'ont jamais produit un film aussi choquant qu'Intouchables, qui met en avant un racisme digne de l'Oncle Tom qui, on l'espère, a définitivement disparu des écrans américains. La Weinstein Company, qui a acquis les droits du film pour un remake américain, va devoir procéder à une réécriture en profondeur pour rendre cette comédie potable », et d'ajouter, exemple à l'appui : « un jeune de banlieue découvrant la "culture" auprès d'un riche. [...] Driss n'est traité que comme le singe d'un spectacle de cirque, avec tout ce que cela comporte comme connotations racistes, expliquant au blanc coincé comment s'amuser en remplaçant Vivaldi par "Boogie Wonderland" et lui montrant comment bouger sur le dancefloor. [...] Ce rôle n'est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréotypes de classe et de race. [...] Le pire, c'est quand Driss enfile un costume et que Magalie (la secrétaire du riche paraplégique) lui dit qu'il ressemble au président Obama, comme si le seul black en costard ne pouvait être que le président. »