Le Nouvel Observateur rapporte que si le directeur du comité de censure cinématographique égyptien a affirmé, en novembre dernier, que le film Secrets de famille de Hany Fawzy ne subira "aucune censure", Ahmed Awad a immédiatement ajouté que des modifications avaient toutefois été demandées pour certaines scènes. Pas de censure donc, mais des coupes et un remontage obligatoires...
Pour son premier film, le cinéaste égyptien a ainsi décidé de centrer son récit sur l'homosexualité de son héros, un jeune homme balloté entre une mère autoritaire, un père toujours absent et un frère aîné agressif, autrefois victime d'attouchements sexuels, qui va lui-même abuser de son jeune frère.
Selon Hany Fawzy, le film ne contient aucune scène de nudité et pourtant, "le comité de la censure a réclamé la suppression de 13 scènes, dont une est cruciale pour le déroulement de l'histoire, ce qui fait perdre au film une partie de sa valeur artistique." a-t-il déclaré à l'AFP. Parmi les passages que la censure veut voir disparaître, se trouve notamment "la scène où le héros avoue à sa sœur qu'il est homosexuel", ainsi qu'une autre "où il accuse son père d'être responsable de son orientation sexuelle".
Rappelons qu'en Égypte, tous les scénarios sont soumis à la lecture du comité de censure, qui émet des recommandations. Une fois achevé, le film passe devant le comité qui peut exiger des coupes, notamment sur la base de l'atteinte aux bonnes mœurs. Si la loi égyptienne ne semble pas interdire formellement l'homosexualité, contrairement à l'Arabie-Saoudite qui la punit de mort, plusieurs affaires ont défrayé la chronique dont la condamnation à de la prison ferme décidée pour 23 homosexuels interpellés durant une soirée organisée à bord d'un bateau-discothèque amarré au Caire en 2001.
Pour Secrets de famille, la décision des autorités égyptiennes n'a pas encore été rendue.