Une manœuvre procédurale peut-elle être assimilée à un acte de censure lorsqu'elle empêche l'attribution d'une subvention allant à l'encontre des intérêts de celui censé l'accorder ?
En avril 2013, le comité technique chargé d’émettre un avis sur les projets de film sollicitant une subvention de la région Pays de la Loire, a émis un avis favorable pour l'attribution d'une aide au développement de 4 000 euros au projet de documentaire du réalisateur très engagé Vincent Lapize (Coin de Paradis, Vent d'hiver, Dans la forêt grise, Sans les murs) intitulé Dernier continent, abordant la question de l’engagement collectif et retraçant la lutte des militants opposés au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Comme le prévoit la procédure d’attribution des subventions, l'avis du comité technique a été soumis en commission permanente au vote des élus de la Région. Considérant que le sujet du film allait à l’encontre du projet d’aéroport soutenu par l’exécutif régional, le dossier a été retiré de l’ordre du jour évitant ainsi tout débat avec les élus. Censure économique, manœuvre politique ou décision légitime ?
Choisissant de relayer la pétition dénonçant un "acte de censure", le site Médiapart reproduit aujourd'hui la "lettre ouverte" signée par un collectif de professionnels du cinéma adressée à Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire. L'affaire avait déjà fait l'objet de nombreux articles publiés dans la presse régionale en juillet dernier.