Personnage pittoresque, ce qui fait son charme, et atypique dans le milieu de la photo, Alain Sun est avant tout et surtout celui qui couvre un certain type d’évènements de la vie nocturne underground parisienne, essentiellement les soirées gothiques (voire glam et rock) et les nuits fétichistes même s’il couvre de temps à autre d’autres choses.
Mais si nous le connaissons toutes et tous c’est que dans les soirées fétichistes sa passion, devrais-je dire son « obsession » est de nous tirer le portrait, partout, dans tous les coins et recoins de la soirée, au début, au milieu comme à la fin de la nuit, il est toujours là pour créer des duos ou des groupes de personnes qui se connaissent ou ne se connaissent pas, tout simplement parce que son cerveau et ses yeux ont décidé pour des raisons esthétiques ou juste une envie que lui seul peut, peut-être (et ce n’est même pas sûr), expliquer de faire prendre la pose à des personnes qu’il souhaite immortaliser ensemble. Et quand Alain Sun a une idée dans la tête il n’est pas facile, voire impossible, de le faire changer d’avis même si vous êtes en pleine conversation avec des amis ou en plein travail pour ce qui concerne les membres des équipes des soirées qu’il a pour habitude d’enregistrer sur la carte mémoire de son appareil.
Et voilà ce qui explique ses assemblages complètement étonnants de personnes qui aiment prendre la pose mais qui, pour le coup, le font la moitié du temps avec des personnes qu’ils ne connaissaient même pas cinq minutes auparavant et ne croiseront peut-être plus jamais. C’est cet aspect absolument unique dans la petite vingtaine de photographes, aux visions très très différentes, qui couvrent la Nuit Élastique, la Pigalle New Wave ou la Nightoo pour n’en citer que trois soirées ainsi que bon nombre de nuits du célèbre et incontournable bar rock Les Furieux (vous le trouverai là-bas quasiment chaque jeudi sans oublier les week-ends évidemment).
Alain Sun ne compose pas des mises en scène qui prennent un temps fou, il vous embarque, insiste pour que vous le suiviez, vous dépose à côté de d’une ou plusieurs personnes prises dans son agréable piège et votre portrait, un ou plusieurs poses fulgurantes, se retrouve sur Facebook. C’est un travail de reportage en soirée que seul Alain Sun nous offre et c’est souvent étonnant, sexy ou drôle, c’est en tout cas une démarche qui n’appartient qu’à lui et qui fait que, si un jour vous avez l’avez croisé vous ne pouvez que vous souvenir de lui, de ses images, de ses cadrages particuliers (ce n’est pas le genre de photographe à se limiter au format carré pour être clair) et de ses assemblages imprévisibles.
Bien entendu, il ne vous force jamais à poser pour lui, vous êtes au final toujours volontaire, Alain Sun ne prend pas de photos à la volée, ne cherche pas les cadrages abstraits et les recherches artistiques alambiquées, c’est l’as des as du portrait qui vous donne un aperçu de l’ambiance du Paris alternatif : rock, gothique et fétichiste pour l’essentiel.
C’est aussi l’un de ces photographes, maintenant de plus en plus nombreux, à n’avoir aucun site web personnel, ses photos il les partage avec vous sur les réseaux sociaux, c’est un artiste qui vit pleinement son époque… et avec passion.
Dans le milieu fétichiste et BDSM, Alain Sun est l’un des photographes qui anime le désormais permanent studio photo de la Nuit Élastique depuis que celle-ci se déroule dans un nouveau et grand bateau à deux niveaux (le studio photo e la Nuit Élastique est systématiquement au fond du niveau inférieur, juste à côté de l’espace bondage/shibari).
Si vous ne le trouvez pas, ne vous inquiétez pas, il saura vous trouver tout seul puisque, je vous le dit et je vous l’assure, si on aime garder un souvenir de nos sorties alternatives on échappe pas pas à l’objectif de Alain Sun pour… notre plus grand bonheur.
Francis Dedobbeleer
Page Facebook de Alain Sun : https://www.facebook.com/alain.sun.7
Le portrait de Alain Sun qui illustre cet article est l’œuvre de Mark Kultajev.