Jeudi 18 septembre, 7h32
Le réveil est difficile. Le manque de sommeil se fait sentir et je ne parviens pas à trouver la force de me lever. En prenant mon téléphone, je me souviens du texto que m’a envoyé Ethan hier soir. L’idée de passer une nouvelle soirée torride en sa compagnie me ravit. Mais ma joie est de courte durée car un élément auquel je n’avais pas pensé me revient tout à coup en mémoire. J’avais promis à ma tante qui habite un peu plus loin dans la banlieue et que je n’ai pas vue depuis plus de deux ans de passer la soirée chez elle et d’y dormir. Une parole est une parole, pas question de me défiler. Alors que j’avais à peine réussi à fermer l’œil tellement ce sms m’avait excitée, voilà que l’idée de cette nuit folle s’envole. Déception. Bon, après tout, ce ne sera sûrement que partie remise. J’en informe aussitôt Ethan par sms.
« Bonjour Ethan. Je ne suis pas disponible ce soir. A une prochaine fois. » Je décide de ne pas lui donner de motif, un peu de mystère ne fait pas de mal ! Il me répond dans l’après-midi : « C’est vraiment dommage. Je ne te l’ai pas dit hier, mais je pars à l’étranger pour trois mois. Et je pars demain. Je voulais passer cette dernière nuit avec toi. On se reverra à mon retour, j’espère… ».
Quoi ?! A l’étranger ? Où ? Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt? Ce sms provoque en moi un sentiment de de désarroi, mêlé à de la colère. Mais je me reprends. Après tout, c’est peut être mieux comme ça. Je viens d’arriver à Paris, de belles rencontres m’attendent, une nouvelle vie se dessine devant moi. Ethan appartient au passé. Pas question de m’apitoyer sur mon sort, je tente de rester positive. Reste que trouver un aussi bon amant me parait compliqué, tant faire l’amour avec lui me faisait vibrer.
Mercredi 24 septembre, 20h30
Les cours reprennent demain. Je suis à la fois excitée et angoissée. Je me glisse sous ma couette et me décide à commencer le livre que m’a prêté Eva, ma cousine. « Ne lâche pas ma main », de Michel Bussi. A peine eu le temps de lire trois phrases que la sonnerie de mon téléphone me fait sursauter. C’est Axel, mon meilleur pote :
– Salut Mademoiselle, afterwork au QG ce soir, je passe te chercher dans une demi-heure.
– Hein ? Une demi-heure ? Au QG ? Quoi, mais non, demain c’est ma rentrée !
– Allez à tout à l’heure !
Il raccroche. J’hésite un instant. J’avais décidé, pour une fois, d’être raisonnable. Mais bon, la fin des vacances, ça s’arrose, non ? Allez hop, j’allume la musique et je file sous la douche. En me savonnant, je réfléchis à la tenue que je vais porter. J’opte pour une robe vert émeraude et des escarpins camel.
21h37, Axel frappe à la porte. Je sais qu’il m’avait dit qu’il passerait à 21 heures pour être sûre que je sois prête. C’est sa technique depuis que je suis arrivée avec plus d’une heure et demie de retard à un rendez-vous.
– C’est quoi le QG ? je demande.
– C’est un bar qu’on a surnommé comme ça, parce qu’on y va tous les mercredis soirs, avec mes collègues. Tu verras, c’est sympa.
Je suis aussitôt séduite par l’endroit. Une partie est en extérieur, avec un bar qui forme un cercle au milieu de la terrasse. Les serveurs sont au centre et ont l’air débordés. Il faut dire qu’il y a énormément de monde. Il y a de la musique, mais le volume est relativement faible, ce qui permet de discuter sans avoir à crier. Plus au fond, une grande salle fait office de boîte de nuit, mais reste pour l’instant déserte, excepté deux personnes qui dansent, visiblement fortement alcoolisées. On s’approche du bar et Axel me désigne quelqu’un de l’autre côté. « Ah, tiens, il y a Enzo, je croyais qu’il ne devait pas venir ». Je fronce les yeux pour mieux l’apercevoir. Il est grand, brun, métis, plutôt baraqué. Tout à fait mon genre. « OK. Présente-moi… ». Axel rit car il me connait et sait très bien ce que cela veut dire. On se faufile tant bien que mal pour rejoindre l’autre côté. Comme prévu, il me présente :
« Zoé, ma meilleure pote. Enzo, un collègue de boulot ».
Enzo plante son regard dans le mien : « Enchanté, Zoé ! J’ai entendu parler de toi, ravi de te rencontrer enfin.» Il nous désigne une table et nous propose de nous installer. Il explique à Axel qu’un certain Monsieur B. sera là, ce qui n’a pas l’air de le réjouir. Il s’absente un instant pour revenir avec une sorte de vase rempli à ras bord, une dizaine de pailles de toutes les couleurs à l’intérieur. Après l’avoir déposé au centre de la table, il prend place à côté de moi.
– C’est la tradition ! m’explique-t-il, enjoué. C’est un Mojito géant. Comme ça, on partage tous nos microbes. Ça renforce les liens ! Goûte.
Trois personnes nous rejoignent, deux jeunes filles et un homme d’une quarantaine d’années, un verre de bière à la main. Enzo commence à me poser un tout un tas de question. Ce que je fais dans la vie, d’où je viens, ce que je faisais avant. Je note qu’il ne me demande pas si je suis célibataire. Peut-être ne l’est-il pas ?! Je réponds à ses questions et les lui retourne. Il m’explique qu’il est dans la même boîte qu’Axel, que les deux filles sont des collègues, et l’homme à la bière, son supérieur. On se met ensuite à parler de Paris. Comme il connait bien la ville, y habitant depuis une dizaine d’années maintenant, il me propose de me faire découvrir tout un tas d’endroits. Je l’écoute parler avec attention, tout en sirotant de temps en temps du mojito, qui d’ailleurs me semble bien corsé. Au fil de la conversation, sûrement sous l’effet du rhum qui commence à monter, je me sens d’humeur de plus en plus charmeuse. Je devine bien que je lui plais, ce qu’il ne tarde pas à me confirmer :
– Tu vas me faire craquer avec ton regard…
– Et ben craque… Qu’est-ce que tu attends !
– Je t’aurais bien embrassée, mais avec le boss à côté, ça me bloque un peu.
Il pose une main sur ma cuisse. Je ne l’enlève pas. Au contraire, tout en me félicitant intérieurement de porter une robe, je la remonte un peu plus haut. J’ai toujours prêté attention aux mains des hommes et les siennes sont comme je les aime, larges et grandes. J’admire le contraste de sa peau foncée sur ma cuisse blanche. Il m’excite.
– On s’en fiche de ton boss. T’es plus au boulot là.
– Mmm, oui mais c’est compliqué… Mais crois-moi, s’il n’avait pas était là, ça fait longtemps que je t’aurais embrassée.
Ses doigts s’aventurent un peu plus loin, jusqu’à effleurer mon tanga en dentelle. Je décroise mes jambes pour lui faire comprendre que j’ai envie qu’il me caresse. Pas besoin de lui faire un dessin, ses doigts se faufilent aussitôt entre mes cuisses et me frôlent par-dessus la dentelle. Il prend ma main et, en s’assurant que personne ne puisse voir ce qu’il fait, la pose entre ses jambes pour me faire sentir son érection. Il murmure dans mon oreille : « Tu as vu l’effet que tu me fais. Tu es trop excitante… ». Sa phrase accentue mon désir. Discrètement, j’écarte ma culotte pour sentir ses doigts glisser sur mon clitoris. Mon cœur bat vite et fort. Je n’ai qu’une envie, c’est qu’il me prenne, là, tout de suite.
Soudain, Axel, qui était assis de l’autre côté de la table, en face d’une des filles, se lève, contourne la table et s’approche de moi. Il a le don d’arriver aux mauvais moments ! Il me dit qu’il est l’heure d’y aller, sinon on va rater le dernier métro. Je fais la bise à Enzo en lui lançant un rapide « A la prochaine ! » Il me retient : « Rentre avec moi ». Faisant preuve d’une sagesse que je ne me connaissais pas, je décline sa proposition en lui expliquant que j’ai cours le lendemain. Il faut que je dorme si je ne veux pas commencer l’année comme un zombie.
Mais voilà, arrivée chez moi, impossible de dormir. J’ai même hésité à me caresser sous la douche tant ses caresses m’avaient émoustillée. Tout à coup, idée lumineuse. J’envoie un texto à Axel pour lui demander le numéro d’Enzo, priant pour qu’il ne dorme pas déjà ou qu’il n’ait pas laissé son téléphone en silencieux. Ouf, il me répond dans la minute, en finissant son message par un « Je te souhaite une excellent nuit. J’imagine que tu seras bien reposée pour ta rentrée ! ». J’envoie un sms à Enzo avec mon adresse. Rien de plus.
2h23, mon téléphone sonne.
– C’est Enzo. C’est bien Zoé ? Je suis en bas de chez toi.
– Enzo, quelle bonne surprise ! Je descends t’ouvrir !
Je suis en robe. Une robe de plage qui me sert aussi accessoirement de nuisette. J’enfile à toute vitesse une paire de tongs et je descends. J’ai froid mais je m’en moque. Je lui ouvre le portail et le prends par la main pour qu’il me suive. Il me tire pour que je m’arrête, m’attrape par le menton et m’embrasse. Divinement bon. Je lui fais signe de me suivre dans l’escalier. J’habite au troisième étage mais l’ascenseur est en panne depuis plus de trois mois maintenant. Alors que je marche devant lui, il m’attrape par les hanches et se colle contre moi. D’une main, il écarte les cheveux de ma nuque et commence à l’embrasser. Son souffle, chaud et humide, me fait frissonner. Il se presse un peu plus contre moi et je sens son érection contre mes fesses.
– J’ai trop envie de toi… T’es trop sexy.
– J’ai trop envie aussi. J’ai pas arrêté de penser à toi dans mon lit.
Ses mains glissent sous ma robe pour parcourir mon corps. Je ne porte ni de culotte, ni de soutien-gorge, ce qui n’a pas l’air de lui déplaire. Il s’arrête sur mes seins, puis descend le long de ma taille et dessine le contour de mes hanches, tout en continuant de parcourir ma nuque de ses lèvres. Mon souffle s’accélère, ses caresses me rendent folle, je brûle de désir. Je me retourne pour déboutonner son pantalon et j’attrape sa queue. Tellement dure… Je commence à faire de lents va-et-vient. Il fouille dans sa poche et en sort un préservatif en me lançant un regard interrogateur. J’acquiesce de la tête en souriant et m’en empare pour le lui enfiler. Je me retourne à nouveau pour qu’il me prenne par derrière. Il est très grand et la marche d’avance que j’ai sur lui me permet d’être à la hauteur parfaite. On se trouve où l’escalier tourne, ce qui me permet de prendre la rambarde dans chaque main pour me stabiliser. Il commence à me pénétrer doucement. Un gémissement s’échappe de ma bouche. Je me cambre bien, pour qu’il puisse aller un peu plus profond. Ses mains tiennent fermement mes hanches. Je tourne ma tête pour le regarder. « T’es trop belle… ». Il accélère un peu les mouvements, mais le bruit du portail qui se ferme nous fait tressaillir. On s’interrompt et on monte les trois étages rapidement en riant.
On arrive chez moi. J’avance vers le lit en enlevant ma robe. Je m’allonge, écarte les jambes et commence à me caresser devant lui. Il enlève ses vêtements à toute vitesse sans me quitter des yeux. Il me rejoint sur le lit et m’embrasse langoureusement. Il fait glisser lentement ses lèvres jusqu’à mes seins, et commence à titiller mes tétons qui durcissent sous sa langue. Il descend encore et arrive entre mes jambes, où se trouve encore ma main. Il commence par lécher mes doigts, puis les écarte afin de jouer avec mon clitoris. Je suis trempée, mon excitation est tellement forte que je pourrais jouir tout de suite. Je le repousse doucement et me redresse. Je l’embrasse à nouveau, en parcourant son corps du bout des doigts. Je descends jusqu’à sa queue, que je prends à pleine main pour faire de grands va-et-vient, en plantant mon regard dans le sien pour pouvoir lire sur son visage l’effet que je lui fais. Ses yeux brillent, son désir semble être aussi fort que le mien.
Il attrape un préservatif dans la poche de son jean laissé par terre, l’enfile et me pénètre doucement. Pour qu’il puisse me prendre plus profondément, pour le sentir encore mieux, je relève mes jambes et les pose sur ses épaules. Il est brulant. Ses va-et-vient sont lents et profonds. A chaque fois qu’il s’enfonce en moi, un gémissement s’échappe de ma bouche sous l’effet qu’il me procure. Trop bon. Il continue en accélérant peu à peu la cadence, puis ralentit avant de se retirer pour s’allonger sur le dos : « Viens sur moi ». Je l’enjambe. L’équilibre du lit est précaire. Il s’agit d’un sommier posé sur quatre pieds usés. Sous mes coups de reins, un des pieds se décale et le lit bascule. J’éclate de rire. Je prends la couverture et la pose par terre pour m’y installer à quatre pattes, le dos bien cambré. Ne le sentant pas se coller à moi je tourne la tête. Il est un peu plus loin, derrière moi, à genoux, et me regarde, en se caressant. « Putain, t’es vraiment trop belle ». Son compliment me fait sourire.
Il finit par me rejoindre, se colle à moi et me prend à nouveau. Il attrape fermement mes fesses et fait des mouvements de plus en plus rapides. Il passe sa main pour caresser mon clitoris en même temps. J’écarte un peu plus les jambes et relève un peu le buste. Je sens l’orgasme s’approcher. Je tente de lui enlever la main pour ne pas jouir tout de suite. Il comprend et continue à me caresser. « Vas-y, jouis… Jouis pour moi… Allez, jouis… » souffle-t-il dans mon oreille. Je sens l’orgasme monter, monter, puis exploser en moi. La sensation est exquise. Le plaisir, si fort qu’il en est presque violent, se répand dans tout mon corps. Mon cœur s’accélère, je ne peux pas retenir mes cris… Il m’attrape un peu plus fermement, va un peu plus vite, plus fort, et me dit dans un murmure à peine compréhensible qu’il arrive lui aussi. Un râle grave s’échappe de sa bouche, il s’abandonne.
Une demi-heure plus tard il est parti. Je tire le matelas du sommier pour le poser par terre et m’endors presque aussi sec. En oubliant de mettre mon réveil…
Photo : alecska © (flickr)