La Suisse est encore un peu plus isolée en Europe occidentale dans le traitement qu’elle réserve à ses résidents LGBT. Diffusée aujourd’hui par l’ILGA-Europe, la Rainbow Map 2014 illustre la stagnation du pays en matière de protections légales. Alors que la France, l’Autriche et l’Italie ont gagné des points à l’indice calculé par l’association, la Confédération helvétique reste, elle, au score très médiocre de 29%. Elle se trouve désormais non seulement derrière trois de ses quatre principaux voisins, mais aussi derrière la Grèce, l’Albanie, la Bulgarie ou la Serbie, par exemple. En Europe occidentale, il n’y a plus guère que les LGBT italiens pour figurer derrière les Helvètes parmi les plus mal lotis. Mais sans doute plus pour longtemps.
Le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas caracolent en tête du classement, avec des taux avoisinant ou dépassant les 80%. La Suisse est très en-dessous de la moyenne des pays de l’UE, 46%, et même de celle du continent, 36%. Rappelons toutefois que l’indice de l’ILGA-Europe ne mesure que les dispositions législatives, et non les libertés effectives et l’acceptation sociale dont jouissent les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenre. Il souligne néanmoins la lenteur des processus en cours en Suisse.
Club peu convoité
En l’occurrence, l’association note que l’ouverture de l’adoption au partenaire de même sexe est toujours en suspens, tout comme la reconnaissance explicite de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre dans la Constitution. De tels amendements ont été adoptés dans certains pays des Balkans candidats à l’UE, au cours de l’année passée. L’ILGA-Europe redoute, en outre, de voir la Suisse rejoindre le club peu convoité des pays qui inscrivent l’hétérosexualité sacrée du mariage dans sa Constitution. Or c’est ce que propose une initiative démocrate-chrétienne, inexplicablement soutenue par le gouvernement.
Moralité, il est vraiment temps que la Suisse entre dans le XXIe siècle.