Pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi, en février, la Suisse sera bien représentée. La crème de la Confédération sera dans la tribune officielle, à savoir le futur président Didier Burkhalter et le ministre des Sports Ueli Maurer. Ce dernier, qui assure encore pour quelques jours la présidence tournante de la Confédération, a expliqué au «SonntagsBlick» qu’un boycott de l’événement en raison de la loi contre la «propagande homosexuelle» instituée cet été en Russie serait «mesquin».
François Hollande, Barack Obama et le président allemand Joachim Gauck ont tous trois décliné l’invitation russe sous des prétextes évasifs – sans évoquer les nombreuses atteintes aux droits de l’homme et aux libertés commises en Russie.
«On ne pourrait plus aller nulle part»
«Si la Russie a une attitude différente vis-à-vis de l’homosexualité et que cette attitude ne me convient pas, je dois tout de même l’accepter», s’est justifié le conseiller fédéral UDC dans le journal dominical. Selon lui, le raisonnement de ceux qui défendent le boycott ne tient pas. Ou sinon, «on devrait boycotter les Etats-Unis à cause de la peine de mort. On ne pourrait plus aller nulle part», a constaté Maurer.
Rappelons que les relations entre Berne et Moscou sont au beau fixe, alors que les rapports de Moscou avec la plupart des chancelleries occidentales n’ont cessé de se dégrader, ces derniers mois. Important investisseur en Russie, la Suisse est redevable à Moscou pour une invitation exceptionnelle au G20, présidé cette année par Vladimir Poutine. Un sacré coup de main: le club des grandes puissances discutait d’enjeux cruciaux pour les institutions financières suisses.