«Je peux vous assurer que je travaille avec ces gens, et parfois je leur décerne des décorations d’Etat ou des prix pour leurs réalisations dans différents domaines.» Ces «gens» dont le président semble vanter les mérites, ce sont les homosexuels. Ces mêmes homosexuels qu’il a lui-même réduits au silence par la loi contre la «propagande gay» édictée fin juin. De fait, mardi soir, le président russe a tenté de balayer les accusations de discriminations qui fusent contre son pays et contre sa personne.
Dans une interview à une télévision d’Etat, le leader russe s’est dit prêt à rencontrer des membres de la communauté gay et lesbiennes et il a assuré que les athlètes portant les couleurs de l’arc-en-ciel aux JO de Sotchi ne serait pas inquiétés. Le CIO avait récemment demandé des explications à Moscou à ce sujet, à moins de six mois des Jeux.
Vladimir Poutine a même estimé juste que l’on reconnaisse l’homosexualité du grand compositeur Piotr Tchaïkovski, dont un projet de biopic prévoit de gommer les passions masculines. «Il faut dire la vérité: ce n’est pas pour cela que l’on aime, mais il était un immense musicien», a précisé le leader russe.
A quelques jours du début du G20, dont il est l’hôte à Saint-Pétersbourg, le maître du Kremlin joue-t-il l’apaisement face à l’inquiétude occidentale sur le dossier LGBT? En tout cas, les mots ne coûtent pas grand chose. Poutine s’est d’ailleurs bien gardé de s’engager contre la flambée de violences homophobes dans son pays ou de remettre en cause l’application de ses lois antigay. Le contraire nous aurait étonné.