Les exigences actuelles du Vatican face aux prêtres homosexuels sont inapplicables. C’est, en substance, ce que le président de la Conférence des évêques suisses, Markus Büchel, a reconnu hier dans l’émission «Rundschau», sur la télévision alémanique. Théoriquement, les hommes d’Eglise doivent avoir surmonté leurs «tendances homosexuelles» trois ans avant l’ordination. «Cette interprétation me semble difficile», admet Büchel. L’ecclésiastique s’est dit «choqué» par le chiffre d’un tiers de prêtres homosexuels au sein de l’Eglise, articulé par Bruno Fluder, fondateur d’une association de théologiens et de prêtres gays.
Déchirement
Le prélat saint-gallois a exprimé «sa profonde tristesse» après avoir écouté le témoignage de curés homosexuels qui disaient leur peur et leur déchirement entre orientation sexuelle et vocation. «Il faut trouver une voie plus humaine, qui correspondrait aux normes de l’Eglise, mais qui donnerait aux prêtres homosexuels la possibilité d’être heureux», a commenté Büchel.
Pour lui, l’homosexualité est «un fait», et non une maladie que l’on pourrait guérir: «Il faut arrêter de regarder d’où provient [l'homosexualité], et s’intéresser à comment aider les gens». Il a rappelé que le pape François a amorcé un «changement de direction» sur ce dossier, en signalant sa ferme opposition aux discriminations. Et Büchel de conseiller aux gays d’exprimer leur orientation: «Vous ne devez surtout ne pas refouler cela, mais avoir quelqu’un à qui vous confier.»