Le 29 août débute le Jugendkulturfestival, rendez-vous de la jeune scène musicale bâloise. Mais l’affiche ne plaît pas à tout le monde. Trois groupes, en particulier, font grincer des dents du côté de la Habs, la principale association LGBT de la cité rhénane. We Invented Paris, The Drops et St. Augustine seraient liés à une Eglise évangélique charismatique basée à Zurich, l’International Christian Fellowship (ICF). Cette dernière est accusée de promouvoir les thérapies fumeuses de «conversion» des homosexuels à l’hétérosexualité. Elle collabore avec Torrents de vie et le militant ex-gay alémanique Rolf Rietmann. «Nous ne voulons pas que des gens qui ne se sont pas distancés des positions hostiles vise à-vis des homosexuels se voient offrir une plateforme publique», a écrit la Habs dans un communiqué.
«Nous n’avons rien contre les homos»
Flavian Graber, de We Invented Paris, se défend de tout a-priori. Le groupe ne serait en rien une émanation de l’ICF, même si un des membres adhère à l’Eglise à titre privé, a-t-il expliqué à «20 Minuten». Dans un message adressé à «360°», il tient à signaler que le groupe rejette «toute forme de discrimination et d’exclusion, que ce soit l’homophobie, le sexisme et le racisme. Une telle chose n’a pas sa place dans notre collectif et n’en aura jamais». «Nous sommes un groupe de gens créatifs qui sommes très différents. Nous ne sommes pas noir/blanc. Nous avons des nationalités, des sexualités différentes, nous n’avons pas les mêmes goûts culinaires ou musicaux, nous avons des opinions politiques et des visions du monde différentes, nous vivons dans la liberté de religion… Ces différences font de nous ce que nous sommes. Nous suivons notre cœur et notre passion de créer de la musique.» We Invented Paris est une des têtes d’affiche du festival. Le quintet d’indie pop a notamment tourné en Allemagne et en Scandinavie, dernièrement.
Les organisateurs du festival ont aussi réagi pour souligner que les groupes, sélectionnés par un jury indépendant pour prendre part au festival, n’ont aucun message missionnaire ou homophobe. De son côté, l’ICF a démenti offrir des thérapies pour les homosexuels: «Nous offrons des conseils dans des workshops, également pour des relations entre personnes de même sexe.»
(article mis à jour le 24 août)