Aujourd'hui s'est ouvert à Paris le procès d'un réseau de proxénétisme nigérian qui exploitait des victimes mineures, dont une, Grace, âgée de 10 ans. Le Mouvement du Nid, dont l'action première est aux côtés des victimes, a décidé de se porter partie civile dans cette affaire malheureusement exemplaire de l'horreur du système prostitueur. Un système, dans lequel les proxénètes et les réseaux de crime organisé n'hésitent pas à exploiter et torturer des enfants pour satisfaire par la demande de « clients » prostitueurs français.
« Les victimes, comme Grace, 10 ans, ont eu le courage exceptionnel, malgré les tortures subies, de dénoncer leurs agresseurs proxénètes. Malheureusement, si ceux-ci vont comparaître, les innombrables hommes qui les ont violées en payant pour enrichir les réseaux n'ont pas été inquiétés », déplore Lorraine Questiaux, avocate de l'association. Le Mouvement du Nid s'indigne en effet que les principaux responsables de cette violence extrême, les « clients », dont le dossier montre l'attitude sexiste et raciste, qui violent et abusent des plus vulnérables en connaissance de cause, bénéficient d'une telle impunité.
L'association rappelle que le viol est un crime, puni jusqu'à vingt ans de prison et que le recours à la prostitution de mineurs est passible de 7 ans de prison lorsqu'il est commis sur mineure de 15 ans.
La violence prostitutionnelle, véritable guerre contre les femmes et les enfants, est une œuvre de déshumanisation qui touche systématiquement les plus vulnérables. Les femmes et les enfants en immense majorité donc, venus de milieux défavorisés, racisé·es, migrant·es sont toujours les premières victimes de ce système dédié à satisfaire une demande d'hommes en France, et en enrichissant des hommes à la tête de réseaux de crime organisé.
Il est temps que la tolérance de la société pour ce système sexiste et raciste cesse !
Il est temps que la justice applique ce que la loi reconnaît comme une violence aggravée à de multiples égards, en infligeant des peines importantes aux proxénètes, mais aussi en appliquant la loi qui pénalise les « clients-prostitueurs ».
Nota Bene :
Dans un communiqué le 18 novembre, nous demandions d'appliquer strictement la législation concernant l'achat d'actes sexuels de mineur·es et de majeur·es sur l'ensemble du territoire : dans les affaires judiciaires, particulièrement celles concernant des mineur·es en prostitution, les “clients” doivent systématiquement être interpellés (via leurs adresses IP, n° de téléphone, etc.) et pénalisés. La gravité de la violence prostitutionnelle, ses conséquences sur les victimes et la société justifient que l'impunité des « clients » soit pleinement levée.