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Soir après soir, les militantEs du Mouvement du Nid des Alpes-Maritimes tiennent le journal de leurs sorties à la rencontre des personnes prostituées.
Sous les abribus, sur les trottoirs, à l'entrée des stations d'essence, les militantEs vont pas deux, généralement une femme et un homme, parler, écouter et distribuer la carte de l'association, en guise de main tendue et d'éventuelle promesse d'avenir.
L'atmosphère est lourde : clients qui ralentissent, tournent, s'arrêtent, parlementent, négocient, insultent ; voitures qui déposent les jeunes femmes et viennent les reprendre, phares qui se mettent à clignoter quand elles parlent avec les militants (un signal qui les fait stopper net), individus qui observent ces derniers et les prennent à l'occasion en filature...
Il y a celles qui se détournent et ne veulent pas parler, mais aussi toutes celles qui ont un besoin immense d'échange et d'attentions : des sœurs, des cousines (trois du même village de Moldavie), des Roumaines, des Bulgares, des Moldaves, des Nigérianes, souvent scotchées à leur téléphone portable.
Il y a celles qui disparaissent pour laisser place à des inconnues. Celles qui délivrent des récits terribles : les agressions par de vrais cinglés, les actes d'auto-protection qui en disent long (l'une met des collants en plein été pour ne pas se faire tripoter) ; celle qui ne sait pas lire et n'est jamais allée à l'école ; celle qui appelle les clients des cafards...
Les militantEs décrivent les soirées d'anniversaire passées au trottoir, les sanglots d'une "nouvelle", les talons aiguille sortis du sac, l'abattement et la tristesse, les insultes par la vitre ouverte des voitures (sales putains)... Dépositaires de confidences, ils écoutent et viennent en aide dans la mesure de leurs moyens : les unes disent avoir "fait" Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, et vu partout la même misère, les autres souffrent du manque de leurs enfants restés au pays, montrent leurs avis d'expulsion, racontent l'attente sans fin des papiers qui permettraient d'entrevoir un moyen d'échapper à la rue, expriment le désir de trouver un travail : n'importe lequel et j'arrête tout de suite ce boulot de merde.
Inlassablement, la délégation tisse des liens, jette des ponts, permet le dialogue, l'apprentissage de la confiance et de l'amitié. Un pas fondateur vers des contacts plus approfondis à la permanence et, qui sait, un jour, vers un autre avenir...
C’est un petit film que l’on croyait perdu depuis longtemps. La semaine dernière, les historiens de l’Oregon Historical Society ont retrouvé la bobine 16mm de Pages of Death, un court-métrage de propagande anti-pornographie réalisé en 1962. Dans l’espoir de dissuader la jeunesse de consommer des images obscènes et de convaincre leur parents de lutter contre leur diffusion, Pages of Death raconte l’histoire “inspirée de faits réels” de la petite Karen Fleming, 12 ans, assassinée par un adolescent corrompu par son goût pour le porn.
Le film soutient que l’exposition à des magazines et des diapositives pour adultes a suffi à transformer un jeune homme en meurtrier. A cause de ce genre d’images, “les gamins se mettent à penser que le sexe est sale, que l’amour et la luxure sont la même chose, qu’il est normal de se laisser aller à la perversion juste pour rire”, mitraille le détective en charge de l’enquête sur la mort de Karen au commerçant qui a vendu les magazines à son assassin. Comment cela peut-il engendrer des homicides ? On se le demande encore.
Pages of Death a été produit par Citizens for Decent Literature, un groupe Catholique fondé en 1958 par Charles Keating. Cet athlète, avocat et investisseur immobilier s’est fait connaître grâce à son furieux engagement contre la pornographie : les nombreux hôtels dont il était propriétaire interdisaient tout produit pour adulte, y compris les magazines Playboy. Ce prétendu combat pour la moralité ne l’a pas empêché de devenir un grand criminel en col blanc et de déclencher une petite catastrophe financière qui l’a envoyé en prison. Il y a passé un peu plus de quatre années, avant de mourir en 2014 à 90 ans.
Charles Keating
Avec son argumentaire absurde et son catastrophisme délirant, le court-métrage financé par notre banquier criminel évoque immanquablement Reefer Madness. Dans ce film réalisé en 1936 à la demande d’une église, l’addiction au cannabis pousse quelques adolescents au meurtre, à la violence sexuelle, à la maladie mentale et au suicide… Et même s’il nous fait ricaner, Pages of Death nous rappelle que les anti-porno existent depuis un bon bout de temps – et qu’ils n’ont pas beaucoup changé.
Vous savez que j’aime le fetish et que mon partenaire Dèmonia est une référence sur le marché Français, alors je vais vous faire un cadeau pour ceux qui aime le fetish comme moi. Voici les images du calendrier Dèmonia 2016 shooté par Miguel (son compte facebook). Cliquez sur la galerie pour les voir en plus…
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