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Je vais vous résumer le livre de Paola Tabet La construction sociale de l’inégalité des sexes. Des outils et des corps.
(l'article contient des descriptions explicites de viols et de tortures).
L'auteure veut étudier la différenciation par sexe des outils. La division sexuelle du travail est souvent vue par les anthropologues comme une relation de complémentarité, de réciprocité et de coopération, qui insistent sur le caractère naturel et biologique de cette division et donc sur sa nécessité.
Godelier dit par exemple que la reproduction empêche les femmes de chasser et faire la guerre.
Pour Tabet la division du travail n'est pas neutre mais orientée, asymétrique et de domination.
Pour cela elle va étudier les outils employés parles hommes et les femmes. Il est souvent dit que comme les femmes ont des tâches simples à faire, il est normal qu'elles n'aient que des outils simples.
La thèse de Tabet :
- les femmes accomplissent certaines tâches et pas d'autres selon les outils à utiliser
- ce sont dans les formes du contrôle masculin des outils (et donc dans le sous-équipement des femmes) qu'il faut chercher les facteurs de la division sexuelle du travail.
Sa démarche :
- montrer que dans beaucoup de sociétés de chasseurs/cueilleurs l'équipement féminin est moindre
- montrer que dans les activités nécessitant un outillage complexe, même si la part des femmes est la plus importante, les femmes ont les outils les plus rudimentaires
- les activités qi reviennent aux femmes sont souvent les plus archaïques
- l'emploi et le contrôle des outils par les femmes sont limités
- il n'y a pas d'activité proprement féminine.
- les activités féminines sont des activités qu'on peut qualifier de résiduelles. Elles ne sont permises aux femmes que si elles peuvent être faites sans outils ou avec des outils simples. dés qu'il y a l'obligation d'utiliser des outils, il y a masculinisation.
Chez les !Kung, il a été calculé qu'une femme parcourt 7800 km les 4 premières années de la vie de son enfant pour chasser et cueillir. Elles ont juste un bâton à fouir pour cela. une journée de cueillette leur permettra de rapporter entre 7 et 15 kg de nourriture.
Les hommes chassent et ont pour cela des arcs, des flèches et des sagaies.
Chez les Yamana, les femmes ne peuvent fabriquer leurs outils car seuls les hommes ont le droit de posséder les outils servant à les fabriquer.
Dans de nombreuses sociétés les femmes dépendent des hommes pour fabriquer leurs outils.
Constat :
La cueillette des végétaux est féminine à 80,3 % parce qu’elle se fait à main nue ou avec des outils rudimentaires comme le bâton à fouir.
La récolte du miel est masculine à 91,7 % parce qu’elle nécessite une hache pour couper les troncs et en extraire larves et miel. La chasse est à 100 % masculine pour les grands mammifères aquatiques, à 99,4 % pour les gros animaux terrestres, à 98 % quand il s’agit d’oiseaux, à 97,5 % pour la chasse avec pièges de petits mammifères terrestres.
LA CHASSE :
Quand les femmes chassent, elles ont les outils les moins perfectionnés. par ex chez les esquimaux, elles chassent le phoque et le caribou mais là où les hommes ont des arcs, des harpons et des fusils, elles ont juste un couteau domestique ou une massue en bois.
Dans beaucoup de sociétés, les femmes chassent si elles ne sont pas mariées.
Beaucoup font la battue à la chasse en courant et en aboyant pour effrayer le gibier. Elles ne sont pas armées. Elles servent d'épouvantail pour l'animal sans aucune protection.
Chez les Yamana, les femmes pagaient pendant que les hommes ont la lance.
Très souvent les femmes ont des massues quand les hommes ont des arcs.
La chasse aux petits animaux est pratiquée à égalité entre les hommes et les femmes. Beaucoup de femmes utilisent des pièges. Les hommes peuvent chasser à mains nues s'ils le souhaitent mais les femmes ne peuvent pas chasser avec des armes.
Conclusion : ce n'est donc pas la chasse qui est interdite aux femmes mais les armes.
LA PECHE :
Les femmes ont une plus large gamme d'outils et en fabriquent. En revanche l'embarcation est la plupart du temps fabriquée parles hommes.
Les outils masculins pour pêcher ont en général une rentabilité supérieure. L'activité des femmes est limitée par des tabous et des interdits.
La pêche au quotidien est souvent faite par des femmes ; les hommes pêchant dans des cérémonies prestigieuses. Les femmes fournissent souvent la majeure partie du produit de la pêche.
L'AGRICULTURE :
- En général la charrue est réservée aux hommes.
L'agriculture se divise en deux catégories si elle est rudimentaire :
- le bâton à fouir et la houe ; utilisés parles femmes
- la hâche, le coupe-coupe ; par les hommes qui sont aussi des armes et permettent de fabriquer d'autres outils.
Les hommes contrôlent souvent le processus entier.
Ils sont chargés de défricher ce qui est une activité de prestige.
On constate que quand la hâche a été introduite à l'époque coloniale, les hommes ont pu gagné du temps de loisir mais comme la surface défrichée avait augmenté, le travail des femmes a augmenté en durée.
L'ARTISANAT :
Sous-équipement des femmes. La poterie est faite à main nue parles femmes et avec un tour par les hommes.
Pour le tissage, les hommes ont un métier à pédale alors que les femmes ont un métier horizontal ou vertical.
Pour les matières premières, les métaux, pierre, os, bois, coquille sont réservés aux hommes et la terre, argile, peau, fibre végétale et animale aux femmes.
Les hommes ont donc les armes et les outils. Plus les outils sont complexes, plus la productivité est élevée. Lorsqu'il y a machinisation, les femmes en sont complètement exclues. Elles font toujours les travaux mais à main nue. Leur rendement est bas et demande beaucoup de temps et de patience. Les outils pour fabriquer d'autres outils sont détenus par les hommes.
L'appropriation physique des femmes par les hommes ne se limite pas à l'exploitation sexuelle et reproductive. Elle atteint aussi l'intégrité et l'expression corporelle : motricité contrainte, claustration, délimitation de l'espace, mutilations sexuelles, bandage des pieds etc
Chez les dugum dani, au décès d'un proche, les hommes donnent des porcs, les femmes donnent les doigts qu'on leur coupe.
Les hommes contrôlent la production des outils et des armes.
En détenant les armes, ils peuvent exercer de la violence envers les femmes.
En détenant les outils, ils sous-équipent les femmes.
FERTILITE NATURELLE, REPRODUCTION FORCEE :
On parle de reproduction et de fécondité féminine pour justifier l'état de subordination des femmes.
La position subordonnée des femmes serait dûe à des contrainte biologiques ; on pense souvent à la procréation come un événement biologique extérieur aux rapports sociaux.
Il y a une intervention généralisée sur la reproduction. ce qui va suivre sert à démontrer que la grossesse est socialement contrôlée et n'est pas un processus naturel.
L'humain est un mammifère relativement infertile. (vache avec insémination artificielle ; 75% de chances d'être enceinte, femme ; il faudra pour atteindre ce pourcentage 3 à 4 cycles avec 3 inséminations).
Comme les femmes n'ont pas de chaleur on ne sait pas quand elles sont fécondables. Le mariage semble la réponse sociale à la spécificité de la sexualité féminine.
Le mariage permet de les rendre "toujours copulables". Le mariage les expose en permanence au coït et au risque de grossesse.
Le mariage n'est pas le lieu où les deux partenaires réalisent leurs envies sexuelles dans une égalité réciproque. Il est souvent forcé pour l'un ou les deux par un dressage, un forçage.
les femmes sont dressées au coït. Tabet ne dit pas que les femmes n'ont pas de désir mais leurs envies sexuelles sont canalisées vers une seule chose le coït en expliquant que la maternité est leur seule véritable fonction, qu'elles sont faites pour procréer.
Chez les Hausa de l'Ader "la femmes a sa terre entre ses jambes".
Il y a un dressage psychologique, des menaces, de la violence, de la contrainte.
En Nouvelle Guinée, une femme qui se refuse à son mari subit un viol collectif.
Dans certains rites australiens, les femmes sont enlevées, introcisées avec un couteau de pierre puis violées afin qu'elles se "tiennent tranquilles".
elles sont contraintes au devoir conjugal et dans beaucoup de sociétés elles sont soumises à la volonté sexuelle du mari par des coups. Elles sont aussi frappées si elles veulent le quitter.
Engrosser une femme est un bon moyen de la garder à domicile.
La fécondité et la grossesse sont souvent surveillées.
Dans certaines sociétés, on gère la contraception et l'IVG. Parfois la femme enceinte est surveillée tout au long de sa grossesse.
Chez les chagga on excise la femme ce qui rend l'accouchement dangereux et très douloureux mais il lui est interdit de crier.
Il existe un infanticide sélectif des filles chez les esquimaux. Comme seuls les hommes peuvent chasser, les filles sont moins importantes. Or si une femme a une fille elle n'aura pas d'enfant pendant 3 ans avec l'allaitement donc la fille est tuée ou donnée à l'adoption.
Dans les sociétés nomades, si les naissances sont trop rapprochées cela épuisera la mère qui ne pourra travailler ; on va donc tuer la fille.
Dans beaucoup de sociétés, l'allaitement dure 1 à 3 ans ce qui fait que la femme n'est pas exposée au coït. Dans certaines populations si le père veut un autre enfant immédiatement, on ôte l'enfant à la mère et on le nourrit artificiellement. On le voit en Occident avec la mise en nourrice. Chez les bourgeois florentins du XVème et XVIème siècles, le père gère complètement l'accouchement. Il signe un contrat avec le mari ou le père de la nourrice.
Le corps reproducteur de la femme de bourgeois produira l'enfant
Le corps allaitant d'une femme de classe inférieure assura la deuxième partie du travail reproductif.
La contraception moderne sépare la reproduction de la procréation et introduit la non nécessité de procréer. Elle permet aux femmes d'avoir la maitrise des femmes sur leur corps mais elle conduit aussi les femmes à l'unique sexualité coïtale.
Les femmes sont divisées en catégories ; une à sexualité reproductive, une à sexualité non reproductive. Le contrôle de la prostitution au XIXème siècle, sert aussi à contrôler la sexualité extra conjugale et à faire en sorte qu'elle demeure "conforme à la nature".
Dans beaucoup de sociétés, il y a des structures arrangeant la sexualité pré-conjugale avec de nombreuses manières de structurer la sexualité juvénile non reproductive : coït interrompu, filles pas nubiles, autres actes que le coït, IVG et infanticides en cas de grossesse.
Chez les Rukuba, il existe des relations prémaritales pour les filles non mariées. Les hommes mariés peuvent avoir des relations avec ces filles. L'inverse (femmes mariées avec garçons non mariés est impossible). les hommes peuvent avoir plusieurs partenaires. Si la fille tombe enceinte, elle est avortée ou l'enfant est tué à la naissance. le coït interrompu et la préservatifs sont connus mais pas utilisés.
Chez les Samo un homme prend une maîtresse. elle tombe enceinte. Il se marie et prend l'enfant pour l'élever avec sa femme.
La reproduction est un système de contrôle et de manipulation de tout individu femelle (mâle aussi mais à un degré moindre) qui devient le pivot de rapport entre les sexes.
Il est possible que la mise en place de l'obligation à la reproduction ait empêché une sexualité polymorphe.
La grossesse représente une dépense énergétique importante comme l'allaitement. Unr journée d'allaitement correspondrait à 2 h de coupe de bois/9 h de marche. La grossesse correspondrait à 1 mois de coupe du bois.
Tabet étudie la procréation comme un travail car c'est différent des autres processus organiques :
- pas indispensable à la vie de l'individu qui se reproduit
- aboutit à un nouvel être
Pour s'approprier les instruments de travail dans la reproduction, on s'approprie le corps de la femme.
Le travail reproductif peut être libre ou forcé.
- on peut imposer la grossesse
- on peut imposer le choix du partenaire ; choix du temps de travail (quand va-t-elle tomber enceinte), du rythme de travail (combien de fois)
- imposer le type de produit : sexe, couleur de peau etc
- exproprier la femme de son produit (lui prendre l'enfant)
- l'exproprier symboliquement de sa capacité et de son travail (dire que la femme n'a aucun rôle dans la reproduction).
Dans le cas de l'allaitement, il a été fait des calculs (en Afrique par exemple) pour calculer le coût du lait maternel. On s'est rendu compte qu'il revenait moins cher de garder l'allaitement maternel car on ne nourrit pas assez les femmes et cela revient ainsi peu cher alors qu'un allaitement artificiel nécessiterait de nourrir correctement des vaches.
Tabet étudie la location d'uterus (GPA). Vente dans laquelle la force de procréation est échangée comme force de travail. C'est limité dans le temps. La force de procréation est offerte et vendue par son possesseur.
Elle étudie ensuite l'idée de famille monoparentale qui va croissant. L'appropriation privée des reproductrices n'est plus une condition nécessaire de la reproduction. Seule l'appropriation individuelle est atteinte par le phénomène des familles monoparentales pas l'appropriation collective. On se demande si cela constitue une remise en cause de la domination masculine ou juste un aménagement. Les femmes paient seules le coût de cette transformation sociale. Les hommes n'ont plus à payer pour le travail reproductif tout en continuant à en bénéficier.
Néanmoins il faut aussi noter qu'il y a réappropriation parles femmes. Certaines font le choix d'être seules.
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Rosen Hicher a survécu à 22 ans de prostitution et se bat aujourd'hui en faveur de son abolition. En octobre 2014, elle a accompli une marche de 800 kilomètres pour alerter sur l'urgence de soutenir les personnes prostituées et de mettre à fin aux violences qu'elles subissent. Au terme de cette marche, à Paris, six femmes, également survivantes de la prostitution, sont venues de Strasbourg l'accueillir. Quatre d'entre elles avaient aussi écrit cette lettre que nous reproduisons ci-dessous.
Chère Rosen,
Nous aussi on existe ! On est quatre survivantes de Strasbourg. On est de tout coeur avec toi, par la pensée et par l'action que tu représentes.
Pour nous, c'est encore très difficile de nous présenter devant la société qui est entrain de nous juger. C'est difficile de se battre pour la cause en étant à visage découvert ! On risque de perdre notre travail ou de ne pas en trouver. Même si on ne le perd pas, des gens risquent de se permettre de venir nous faire des propositions insultantes pensant que nous sommes toujours en service. Pour l'une d'entre nous qui a quitté depuis vingt ans, cela lui est encore arrivé récemment. Les gens ne s'imaginent pas que la prostitution était pour nous une obligation. On ne se met pas dans cette situation parce qu'on en a envie.
Quand nous témoignons, il y a aussi la peur du jugement pour nos familles. On a peur de mettre nos proches en difficulté. Même si nos enfants connaissent notre histoire ce sont leurs copains qui, s'ils la découvrent, risquent de se moquer d'eux.
Les prostituées qui te soutiennent, Rosen, ont peur de se présenter à cause de tous ces détails qui touchent leur vie, et surtout le regard des gens. C'est comme si on était condamnée à vie, les gens ne comprennent pas ! Et en plus lorsqu'on témoigne en tant qu'ancienne, on peut entendre : Elle est pute et en plus, elle parle ! Souvent les gens pensent cela, ils ont du mal à entendre des prostituées qui osent parler !
Mais nous Rosen, on te dit : Bravo de te mettre en lumière, de parler en notre nom pour dénoncer tout le mal que la prostitution nous a apporté !
Chaque jour dans la rue, on a vécu de la peur, et chaque jour on a eu l'impression que quelque chose se meurt en nous, on n'arrive jamais à l'oublier, cela revient, cela revient ! Même après les douches quotidiennes, on a toujours cette impression d'être toujours sale, intérieurement et extérieurement. Tu rentres à la maison pour prendre ta douche quand tu as fini ta nuit, tu as envie de vomir et souvent même tu vomis. Cela peut aussi t'arriver quand tu es sur ta place. Tu deviens malade psychologiquement. Certaines d'entre nous se calment avec de la drogue, de l'alcool.
Tout cela la société ne le voit pas. Souvent on pleure, pour certaines c'est même tous les jours et même encore maintenant à l'idée d'y penser. Et cela peut encore être pire lorsque tu ne peux même plus pleurer et que tu es angoissée jusqu'à faire des tentatives de suicide. Toutes, nous avons eu ces envies suicidaires, car lorsqu'on est dedans on ne voit pas le bout et la fin de la souffrance. La vie perd tout son sens. C'est lourd tout notre vécu et c'est pour cela que peu de personnes osent témoigner ! Vivre chaque jour dans la peur a des conséquences. On perd notre santé et d'autres d'entre nous, ont perdu leur vie.
Tu le sais, on est marquée pour toute notre vie. Mais même avec tout ce que nous avons vécu, à notre façon, nous continuons le combat, chacune à notre niveau. C'est un combat de tous les jours.
Pour moi Dochka, c'est en aidant pour les traductions des victimes, comme je l'ai été.
Pour Sandrine et Salematou, c'est lorsque l'année dernière, elles ont témoigné devant 300 jeunes venus d'Europe à Strasbourg. Leur témoignage a été traduit en quatre langues. Pour Salematou, c'était un moment très difficile et en même temps très touchant lorsque elle a vu ces 300 jeunes pour parler de son vécu dans la prostitution. À l'intérieur, elle avait honte et elle se demandait comment ils allaient la regarder. Mais après avoir réfléchi en pensant qu'ils étaient venus pour ce sujet, elle a eu le courage de parler. Et à la fin de l'intervention, les jeunes sont venus l'encourager, la solliciter et cela l'a soulagée car elle vu qu'ils ne la jugeaient pas comme elle en avait peur avant de commencer.
Nous te remercions de transmettre toutes nos expériences vécues aux sénateurs et aux responsables politiques. Nous leur demandons de commencer à faire changer la société. Voter la loi pour la pénalisation des clients, c'est protéger nos enfants. La société doit permettre d'avoir les moyens de sortir de la prostitution sans avoir besoin de l'argent des clients. C'est avec la pénalisation des clients et l'information des citoyens que commencera ce si lourd combat pour que nous ayons une vraie place que nous méritons et qui nous est dûe dans la société.
Aujourd'hui, la société se voile la face sur toutes les représentations autour de la prostitution. C'est trop facile de ne rien vouloir savoir. Nous on a le vécu. Et ce n'est pas facile de parler sur le vécu que nous avons toutes, lorsque nous avons été achetées.
Il faut avoir du caractère pour continuer et témoigner. Chacune de nous mène son combat aussi chaque jour pour se reconstruire et retrouver la santé.
On est fière de toi Rosen !
Merci pour ton combat et à bientôt à la marche dans Paris. De Strasbourg, on vient te rejoindre pour les derniers kilomètres, avec encore deux autres copines survivantes comme nous !
Dochka qui été 4-5 ans dans la prostitution et a arrêté depuis 6 ans ;
Salematou qui a connu la prostitution pendant 2 mois et a arrêtée depuis 14 mois ;
Ader qui a connu 8 années de prostitution et a arrêté depuis 3 ans ;
Sandrine qui a été environ 10 ans dans la prostitution et a arrêté depuis plus de 20 ans.
Merci à Ader, Dochka, Salematou, Sandrine et Rosen de nous avoir autorisé à publier ce texte. Merci à notre délégation du Bas-Rhin et à ses sympathisantEs qui ont contribué par leur appel aux dons solidaire et leur travail à permettre la venue des survivantes de Strasbourg à Paris le 12 octobre 2014.
Dans cet article "Les violences faites aux femmes sont-elles des faits-divers", était évoquée l'existence d'une charte journalistique espagnole sur la manière de traiter les violences faites aux femmes.
Une twitta m'a très gentiment proposée de traduire la charte, la voici. Les journaux français pourraient se pencher avec profit sur cette charte.
Charte à l’usage des journalistes sur la rédaction d’un articles concernant les violences faites aux femmes
Chartre rédigée par Pilar Lopez Diez, professeure à l’université Complutense de Madrid et chercheuse en «Politiques de genres et moyens de communication» à l’Instituto de la Mujer.
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Depuis quelques années, Amnesty International se montre vulnérable aux pressions de certains groupes d'intérêts : le lobby de l'exploitation sexuelle ou de l'« industrie du sexe » qui a infiltré cet organisme.
- Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants, industries du sexeLe Mouvement du Nid – France se réjouit de la publication, dans le Journal du Dimanche du 12 octobre 2014, d'une tribune de 200 maires et conseillerEs appelant à l'inscription et l'adoption rapide de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
Anne Hidalgo (Paris – PS), Johanna Rolland (Nantes – PS), Rolland Ries (Strasbourg – PS), Serge Grouard (Orléans – UMP), Jean Rottner (Mulhouse – UMP), Michèle Picard (Vénissieux – PCF), Sylvie Altman (Villeneuve Saint Georges – PCF) réaffirment dans cet appel que la prostitution est d'abord une exploitation des plus vulnérables, une violence et un obstacle à l'égalité qu'il convient de faire reculer tout en protégeant mieux ses victimes et demandent l'adoption rapide d'une loi globale incluant la pénalisation de tout achat d'un acte sexuel afin de sanctionner la violence d'actes sexuels imposés par l'argent et l'abus de situations de précarité et d'engager le recul du phénomène prostitutionnel en France.
Le Mouvement du Nid rappelle que dès décembre 2013, par la voix du précédent Secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, le Gouvernement s'était engagé à ce que la proposition de loi adoptée très largement par l'Assemblée nationale soit votée au Sénat avant juin 2014.
En l'absence de toute confirmation ou reprise publique de cet engagement du nouveau Secrétaire d'Etat, Jean-Marie Le Guen, le Mouvement du Nid appelle à nouveau solennellement Manuel Valls à indiquer avant le 18 octobre, journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains, une date d'inscription de la PPL à l'ordre du jour du Sénat.
Les 60 associations de lutte contre les violences sexuelles et sexistes, rassemblées au sein du Collectif Abolition 2012 demanderont à nouveau à être reçus par le Premier Ministre cette semaine.
Découvrir la tribune et ses signataires : Maires pour l'abolition
Avec Rosen Hicher, le collectif Abolition 2012 mobilise pour faire aboutir rapidement la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et d'obtenir son inscription à l'ordre du jour du Sénat dès octobre 2014. Le collectif invite toutes les forces progressistes à marcher avec Rosen lors de sa dernière étape dans Paris, prévue le 12 octobre 2014.
Le collectif Abolition 2012 salue l'engagement historique de Rosen Hicher, engagée depuis le 3 septembre dans une marche de 800 km vers Paris afin de protester contre la persistance de l'esclavage sexuel que constitue la prostitution.
Pour Rosen Hicher qui a connu 22 années de prostitution, comme pour nos 60 associations de lutte contre toutes les violences sexuelles et sexistes, l'abolition de l'esclavage sexuel passe notamment par la pénalisation de ceux qui exploitent la précarité des femmes pour leur imposer un acte sexuel par l'argent. « Laisser le droit aux clients de nous acheter, c'est laisser le droit aux proxos de nous vendre : tant qu'il y aura de la demande, il y aura de la vente » a t-elle ainsi déclaré à l'AFP dès le début de sa marche.
Avec Rosen Hicher, le collectif Abolition 2012 demande donc au Gouvernement de tenir sa promesse de faire aboutir dans les tous prochains mois la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et de s'engager aujourd'hui à l' inscrire à l'ordre du jour du Sénat dès octobre 2014.
Le collectif invite toutes les forces progressistes à marcher avec Rosen lors de sa dernière étape dans Paris, prévue le 12 octobre 2014.
Sur le webCe blog a été créé pour soutenir Rosen et prendre de ses nouvelles tout au long de son périple. Vous y trouverez des billets de sa main, une carte des lieux traversés, une revue de presse, les messages de soutien qu'elle reçoit... allez-y pour y ajouter le vôtre et faire un bout de route avec elle !
TRIBUNE - Dans un appel publié dans le Journal du Dimanche le 12 octobre 2014, Anne Hidalgo, Johanna Rolland, Roland Ries, Jean Rottner, Serge Grouard et 200 autres maires et conseillers municipaux de tous bords demandent une adoption rapide de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
Le système prostitutionnel est un défi majeur au coeur de la cité. Souvent appréhendé d'abord sous l'angle de l'ordre public, il met en lumière des enjeux bien plus vastes : implantation au sein de nos territoires de réseaux criminels internationaux, exploitation des populations les plus vulnérables, manifestation publique des violences et discriminations, atteinte à l'égalité femmes-hommes.
A cet égard, il est frappant de noter que lorsqu'un échange approfondi s'engage avec les riverains des lieux de prostitution, leurs préoccupations dépassent bien souvent les seules problématiques de préservation de la tranquillité publique. Au-delà de leurs inquiétudes légitimes, relatives par exemple, au bruit produit par le ballet incessant de voitures de clients dans certains quartiers, ou au danger que peut représenter le stationnement de camionnettes en bordures de routes nationales très fréquentées, ou encore au désagrément de retrouver au petit matin devant sa porte de nombreux préservatifs usagés, les riverains nous interpellent sur le sort des personnes prostituées et les multiples atteintes à leur intégrité et dignité ainsi que sur le défi que la prostitution fait peser sur le vivre-ensemble.
Comment éduquer nos enfants dans l'égalité entre filles et garçons si les hommes peuvent exploiter la précarité des femmes pour leur imposer un acte sexuel par l'argent ?
Que répondre à nos enfants parfois directement exposés à cette violence sociale et qui nous demandent qui sont ces personnes prostituées ?
Comment accepter que toute femme de passage sur un lieu de prostitution puisse être confrontée à la question : "C'est combien ?"
Comment expliquer qu'à peine un réseau démantelé par la justice, de nouvelles personnes soient exploitées sur les mêmes lieux ?
Que fait l'Etat pour aider ces personnes prostituées, souvent très jeunes et d'origine étrangère, dont la détresse est évidente ?
Face à ces interpellations, nous affirmons que seule une politique publique globale et cohérente permet de répondre durablement aux enjeux posés par la prostitution et la traite des êtres humains. A l'heure où la prostitution est mondialisée et où les réseaux proxénètes se jouent des territoires et des législations, aucune commune n'est en mesure d'apporter seule une réponse satisfaisante.
C'est pourquoi nous nous rassemblons aujourd'hui autour de deux convictions :
1- La prostitution est d'abord une exploitation des plus vulnérables, une violence et un obstacle à l'égalité qu'il convient de faire reculer tout en protégeant mieux ses victimes.
2- Seule une articulation accrue des différents niveaux de compétence (locales et nationales) et une coopération renforcée entre collectivités (de même compétences) permettra d'apporter une réponse cohérente à la complexité des enjeux prostitutionnels.
Dans ce contexte, nous saluons l'adoption par l'Assemblée nationale, à une large majorité, d'une proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel et esquissant, pour la première fois en France, les contours d'une politique publique globale et cohérente autour de quatre axes complémentaires et indissociables :
1- Le renforcement de la lutte contre le proxénétisme et la traite des êtres humains.
2- La mise en place d'une véritable politique de soutien aux victimes du proxénétisme et de développement d'alternatives à la prostitution.
3- La pénalisation de tout achat d'un acte sexuel afin de sanctionner la violence d'actes sexuels imposés par l'argent et l'abus de situations de précarité et d'engager le recul du phénomène prostitutionnel en France.
4- Le développement d'une politique d'éducation, de prévention auprès des jeunes, et de formation des professionnels.
La commission spéciale au Sénat en charge d'examiner le texte issu de l'Assemblée nationale a terminé ses travaux. Nous engageons à présent les sénateur-ice-s à adopter rapidement un texte équivalent, ou renforcé, à celui adopté à une large majorité par l'Assemblée nationale.
Si nous saluons ce nouvel élan donné à l'engagement abolitionniste de la France, nous rappelons aussi que sa mise en oeuvre nécessitera des moyens et une volonté politique de la décliner concrètement sur les territoires en partenariat étroit avec les collectivités locales.
A cet égard, nous affirmons ici notre engagement à prendre part à cette nouvelle dynamique et à favoriser la mise en place d'une réflexion nationale permettant d'identifier, sur la base de nos compétences propres, les leviers d'actions et les besoins des communes pour répondre à ce défi majeur.
En conclusion, les élu-e-s que nous sommes continueront à prendre leurs responsabilités et à agir face à une des pires formes d'exploitation des plus vulnérables et exigent de pouvoir le faire dans le cadre de nouvelles politiques publiques globales et cohérentes telles que dessinées par la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, pour laquelle nous appelons solennellement les sénateur-ice-s à se mobiliser.
INTERVIEW
Anne Hidalgo : "L'abolition de la prostitution est un défi de société"
source : http://www.lejdd.fr/Societe/Hidalgo...
. Boulevard Voltaire - À ceux qui veulent croire qu'il existe une charia "douce"
Cette charia "douce" est soigneusement entretenue et maintenue au premier plan par cette majorité d'hommes à différents étages de la société, même les plus élevés, autant à l'étranger que dans leurs pays d'origine.
. Le Devoir - À la mémoire des filles de Poly
Les récents événements nous forcent encore une fois à nous questionner sur la rapidité avec laquelle les autorités, les analystes de comportements tout autant que les journalistes ont toujours eu tendance à désigner la rage des attaquants en parlant de « folie ».
. Les Nouvelles/News - Emplois d'avenir : pas de coup de pouce à la mixité
L'étude d'impact de la loi de 2012 qui instaurait ces emplois aidés soulignait la nécessité d'éviter une « distorsion dans l'accès aux contrats par secteur entre femmes et hommes. »
. Les éditions du remue-ménage - Histoire de l'accouchement dans un Québec moderne
Ce livre propose une analyse critique de ses transformations durant la seconde moitié du 20e siècle, à partir de l'expérience des mères.
. L'Express - Égalité hommes-femmes : la France gagne 29 places dans un classement
En un an, la France est passée de la 45e place à la 16e place sur les 142 pays sondés. Mais elle se classe 126e sur 131 pour l'égalité salariale.
. La Presse- Mettre fin à l'excision « en une génération »
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé jeudi à Nairobi à mettre fin à l'excision en « une génération » : « Ça n'a rien à voir avec la culture, c'est une violation des droits de l'homme. »
. Le Devoir - Radicalisation : réveillez-vous, belles âmes
Avec ce qui s'est passé à Ottawa et à Saint-Jean-sur-Richelieu, les multiculturalistes doivent se rendre à l'évidence : non seulement ils ont échoué, mais leurs idées sont dangereuses.
. Encyclopédie de l'Agora (Homo Vivens) - Le choc Simone Weil
On reconnaît la philosophe chez Simone Weil à son engagement à ne jamais prendre prétexte d'un engagement politique, social ou religieux pour abdiquer son esprit critique.
. Entre les lignes entre les mots - Prostitution - Ébranler l'un des pilliers du pouvoir masculin
Préface de Claudine Legardinier au livre Elles ont fait reculer l'industrie du sexe ! Le modèle nordique.
. Le Devoir - Le féminisme récompensé
Militante féministe depuis les années 1970, Line Chamberland remporte le prix Pierre-Dansereau de l'Association francophone pour le savoir en raison de son engagement auprès de la collectivité.
, Cheek Magazine - Un court-métrage choc sur le viol et la non-assistance à personne en danger
Le passager, comme le spectateur, ne voit rien mais on entend tout. Les bruits ne laissent aucun doute sur le viol qui s'ensuit.
. Osez le féminisme - "Gone Girl", ou l'argumentaire des masculinistes
En plus de réutiliser la rhétorique essentialiste éculée de la femme perverse, cliché ô combien populaire dans la littérature, les arts et le cinéma, ce film a des effets absolument dévastateurs en défendant des points de vue masculinistes.
. TRADFEM - Andrea Dworkin : Terreur, torture et résistance
Nous sommes ici parce qu'il y a urgence. Ça me rend malade de voir le nombre de femmes qui sont brutalisées, violées, sodomisée, assassinées.
. Le Devoir - Un soldat vaut-il plus que des femmes autochtones ?
Le premier ministre du Canada a montré la semaine dernière qu'il y a deux poids deux mesures dans son pays en ce qui concerne le traitement des morts violentes.
. CDEACF - 16 jours d'activisme contre la violence de genre
La Campagne des 16 jours commence le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et se termine le 10 décembre, Journée des droits de l'homme, afin de bien souligner que les actes de violence de genre, ou sexiste, sont des violations du droit international humanitaire.
. Radio-Canada - Dilma Rousseff réélue présidente du Brésil
Dilma Rousseff, la présidente sortante du Brésil a été réélue au deuxième tour, devançant de justesse son adversaire de l'opposition Aecio Neves.
. Le Devoir - Nommer ce qui est
Attentats politiques. À trop vouloir couper les cheveux en quatre, le sens des événements se perd. Faudrait-il donc s'en tenir à l'individu et nier le politique ?
. Ricochet - Brébeuf : à l'école du Slut-Shaming
C'est sans grande surprise que nous avons appris la décision du Collège Jean-de-Brébeuf de congédier une de ses enseignantes suite à la découverte de sa participation dans des films à caractère érotique tournés il y a plus de quarante ans.
. Le Monde - Une jeune Iranienne pendue pour meurtre malgré les appels à la clémence
Les nombreux appels internationaux et les messages de soutiens n'auront pas suffi à l'épargner. Une Iranienne de 26 ans, Reyhaneh Jabbari, condamnée à mort pour le meurtre d'un homme, a été pendue samedi 25 octobre au matin, a rapporté l'agence officielle IRNA.
. Entre les lignes entre les mots - « Mme le président » : l'Académie persiste et signe… mollement
À l'heure actuelle, l'Académie ne compte aucun-e linguiste, aucun-e agrégé de grammaire, aucun-e historien-ne de la langue. Si elle voulait à nouveau être prise au sérieux, elle devrait commencer par se donner les moyens de remplir correctement la mission dont elle est si fière,
. Le Devoir - Nature et culture
Et si les femmes avaient une force insoupçonnée, qui ne se dégage qu'en les lisant sans préjugés ?
. Rue 89 - Le jour où je suis entré dans la peau d'une Algérienne
Être une femme en Algérie, c'est d'abord et avant-tout un métier. Un métier pénible, dur et éreintant. Un métier où il faut être tout le temps sur la défensive.
. La Presse - Monia Chokri : Jamais sans les filles
Je pense que la concurrence [entre les femmes] est créée par les hommes. On est dans un monde structuré par les hommes.
. Le Devoir - L'Église contre les femmes
Mais pourquoi les évêques ne se penchent-ils pas sur une question beaucoup plus importante, soit le rôle de la femme dans l'Église ? C'est d'autant plus universel ou « catholique » puisqu'elles représentent plus de la moitié de l'humanité. La discrimination contre la femme est peut-être le crime contre l'humanité le plus dramatique et le plus répandu.
. Boulevard Voltaire - Quand le sexe se banalise à l'école
Selon l'ACPE, une association qui se bat contre le tourisme sexuel, 5000 à 8000 mineur-e-s se prostitueraient en France avec, en ligne de mire, les enfants entre 10 et 14 ans. « C'était l'âge des premiers baisers, c'est devenu celui des premières fellations », dit Gisèle George, pédopsychiatre.
. Sisyphe et Le Devoir - La masculinité au temps du djihad électronique
Du djihadiste, on fait spontanément un être à part, étranger à l'humanité, et c'est exactement le but des mouvements djihadistes : alimenter cette conception antagoniste du choc des civilisations.
. L'Actualité - Le contrôle des armes sera au coeur de la commémoration du 25e de Polytechnique
Les organisateurs du grand spectacle visant à commémorer le triste 25e anniversaire de la tuerie de l'École Polytechnique, le 6 décembre prochain, comptent bien en faire un porte-voix pour soutenir le contrôle des armes à feu et dénoncer les politiques du gouvernement conservateur en telle matière.
. Le salon d'Andrée - De l'Intersectionnalité
Cette notion d'intersectionnalité est perverse. Elle met à mal le féminisme en divisant les femmes, en les dressant les unes contre les autres ; elle le dévitalise, de par la dissolution qu'elle opère de ce qui faisait notre force.
. ReSPUBLICA - L'infiltration des principes de la Charia au Royaume-Uni
Les intégristes musulmans ont mis en place une sorte de manœuvre en cisaille sous couleur de tolérance religieuse ; il s'agit en réalité d'un coup de force dans lequel le contrôle de la sexualité féminine est l'objectif central.
. Ricochet - Avoir le nous tout croche
Puis, il y a eu un homme qui a foncé sur des militaires avec sa voiture. Puis il y a eu des tirs au Parlement. Et tout d'un coup, je n'ai plus eu envie de parler de quoi que ce soit.
. La Presse - Un imam controversé à Saint-Jean-sur-Richelieu
La mosquée fréquentée par Martin Couture-Rouleau a accueilli à plusieurs reprises un imam controversé qui croit que l'Islam est « complètement » incompatible avec la démocratie.
. La Gazette des femmes - Femmes autochtones disparues ou assassinées - Et si on s'intéressait à nous quand nous sommes vivantes ?
Une commission d'enquête publique et indépendante serait une étape essentielle. Nous devons aussi mettre en œuvre des mesures adéquates qui permettront d'assurer aux femmes et aux filles autochtones une vie décente, sans discrimination.
. Le Monde - IRAN. Attaques à l'acide contre des femmes "mal voilées"
Ces attaques ont eu lieu alors que le Parlement iranien a validé le premier brouillon d'une loi qui prévoit une plus grande marge de manœuvre et une protection juridique pour les organisations et les individus qui sont chargés d'« ordonner le bien » et d'« interdire le mal ».
. La Presse - L'endoctrinement 2.0
Attentat à Ottawa. Son geste lui-même alimente la thèse de l'extrémisme. Car ses cibles n'étaient pas anodines. Elles représentent le pouvoir politique et militaire au Canada.
. Europe 1 - Devoir sexiste à l'école : le mea culpa d'une maison d'édition
PAPA REGARDE LA TÉLE, MAMAN PRÉPARE LE DÎNER - Un exercice pour les CP apprenant aux enfants que papa travaille pendant que maman fait le ménage et les courses a suscité l'indignation sur Twitter.
. Le blogue d'Isabelle Alonso - Puritaines ? Vraiment ?
Inversion patriarcale caractérisée : alors que le puritanisme a pour conséquence de renforcer le contrôle masculin sur la sexualité féminine, ils accusent de puritanisme les féministes qui veulent au contraire libérer les femmes de ce contrôle. Les sociétés puritaines, patriarcales et misogynes, s'accommodent fort bien de l'institution patriarcale et misogyne qu'est la prostitution.
. Médiapart - Le Collège des Psychologues de la Province de Buenos Aires s'oppose à la théorie du Syndrome d'Aliénation Parentale (SAP)
Le Syndrome d'Aliénation Parentale (SAP) est une théorie inventée par Richard Gardner, un homme connu pour sa complaisance envers les pédophiles. Cette théorie très controversée permet de donner des enfants en garde au parent accusé de pédocriminalité (en général le père), sous prétexte que ce seraient de fausses allégations.
. Ricochet - La misogynie, la violence et ses complices
La semaine dernière, la vlogueuse féministe Anita Sarkeesian a annulé une conférence à l'Université de l'Utah, après que l'administration de l'université ait reçu des menaces annonçant une tuerie « Montreal Massacre Style » (sic) si l'événement avait lieu. À quelques semaines du 25e sombre anniversaire de Polytechnique, ces mots font frissonner.
. Huffington Post France - Pédophilie sur internet : La fillette virtuelle Sweetie fait condamner un Australien
La branche néerlandaise de l'ONG avait annoncé en novembre 2013 avoir créé cette fillette philippine virtuelle de 10 ans, baptisée "Sweetie", ajoutant qu'elle avait été contactée par plus de 20 000 "prédateurs" de 71 pays.
. La Presse - Ventres à louer en Inde
Un rapport d'enquête publié en 2013 par le Centre indien pour la recherche sociale soulève plusieurs zones d'ombre dans l'industrie des mères porteuses.
. Les Nouvelles/News - Prostitution : l'Irlande du Nord s'en prend aux clients
Alors qu'en France le projet de loi sur le système prostitutionnel est bloqué au Sénat, l'Irlande du Nord s'engage vers le « modèle suédois ».
. Huffington Post Qc - Le capitalisme est né du corps des femmes
À l'inverse de la vision traditionnelle de la « transition au capitalisme », Caliban et la Sorcière prétend donc que l'avènement du capitalisme a plutôt été une contre-révolution face à la montée des « communaux » qui remettaient en question les structures de pouvoir du féodalisme au 13e et au 14e siècles. Les principales victimes de cette « contre-révolution » ont été, selon S. Federici, les femmes.
. Journal Métro - Macholand à l'assaut du sexisme ordinaire
Ras-le-bol ! Y'en a marre du sexisme quotidien en France. Au pays de Marianne, une « plateforme d'actions collectives » a vu le jour mardi dernier dans le cyberespace afin de combattre les préjugés et les stéréotypes sur les femmes.
. La Tribune de Genève - Les premiers artistes de l'humanité étaient des femmes
Une étude vient de paraître et contredit ce qui était jusqu'ici acquis. Elle démontre en effet que les femmes étaient sans doute les premières artistes de l'Humanité.
. Le Journal de Montréal - Le niqab au Canada
Zunera Ishaq est une musulmane pakistanaise arrivée au Canada (en Ontario, plus précisément) suite au parrainage de son mari. Mais arrivée ici, au moment de faire son serment de citoyenneté, elle a refusé de retirer son niqab.
. Le Soleil - Le dernier refuge des prostituées
Sept ans d'efforts seront finalement récompensés le 10 novembre. Les prostituées de Québec sans logis pourront trouver refuge dans un sanctuaire secret.
. INA - Camille Claudel, le relief de la passion
19 octobre 1943 : Décès de Camille Claudel. Retour sur son œuvre pleine de poésie qui reflète l'histoire de sa vie.
. Le Journal de Montréal - Madame Laurent-Auger
Lorsque j'étais plus jeune, j'ai étudié en théâtre dans un conservatoire, à Montréal. Cette femme, c'est Jacqueline Laurent-Auger. Depuis quelques heures, elle fait les manchettes pour avoir été congédiée du collège Brébeuf.
. Le Nouvel Obervateur - Nigeria : la justice confirme l'interdiction du voile dans les écoles publiques de Lagos
Une juge nigériane a confirmé vendredi l'interdiction du port du voile islamique dans les écoles publiques de Lagos : "Le Nigeria est un état laïc (...). Annuler l'interdiction du foulard islamique dans les écoles publiques de Lagos reviendrait à promouvoir une religion par rapport aux autres, ce qui pourrait provoquer des tensions sociales".
. Télé-Québec - Julie Miville-Dechêne nous parle de l'adoption du projet de loi C-36 sur la prostitution
Entrevue de Richard Martineau avec Julie Miville-Dechêne, présidente du Conseil du Statut de la femme, à l'émission Les francs-tireurs.
. Radio-Canada - Les nouvelles technologies facilitent le trafic sexuel des jeunes femmes
Le trafic d'êtres humains est un problème grandissant au Canada, selon un nouveau rapport de la Fondation canadienne des femmes. Au coeur du problème, l'utilisation des nouvelles technologies.
. La Gazette des femmes - Virginité à recoudre
L'hyménoplastie, vous connaissez ? Cette chirurgie de reconstruction de l'hymen sauve l'honneur de bien des femmes, au Québec comme ailleurs. Mais elle perpétue aussi des traditions que plusieurs jugent rétrogrades.
. Huffington Post France - Lettre ouverte au monde musulman
Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin - de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd'hui. Qu'est-ce que je vois mieux que d'autres sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ?
. Les Nouvelles/News - Les expertes du numérique sont en ligne
Le Guide des Expertes lancé jeudi 16 octobre par Girlz In Web propose déjà 150 profils de femmes spécialistes du numérique et des nouvelles technologies.
. La Presse - Vingt-cinq actrices rendent hommage à Kate Barry
Actrices : à travers les portraits de 25 comédiennes françaises et étrangères, à la « beauté sans artifice » et « au mystère silencieux », une exposition rend hommage à Rome à la photographe Kate Barry, disparue l'année dernière.
. Journal de Montréal - Compressions : dis-moi si je te fais mal…
Il serait grand temps que les citoyens sachent de quel bois idéologique et social – et non seulement "comptable" -, le gouvernement se chauffe pour vrai.
. RFI - Soudan du Sud : pour les femmes, « l'endroit le plus dangereux au monde »
Zeinab Bangura, la responsable des Nations Unies en charge des questions de violence sexuelle dans les conflits, témoigne de ce qu'elle a vu au Soudan du Sud.
. Les Nouvelles/News - Messages au Sénat pour ne pas enterrer la loi sur la prostitution
Faire reculer la prostitution en France, « cela passe par une vraie politique pour venir en aide aux personnes prostituées, pour protéger les victimes et pour offrir des possibilités de s'en sortir et de se reconstruire. .
. RCCQ - Les cuisines collectives dénoncent l'impact des mesures d'austérité sur l'autonomie alimentaire
Le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) profite de la Journée mondiale de l'alimentation, qui se souligne le 16 octobre, pour dénoncer l'impact des mesures d'austérité mises actuellement de l'avant par le gouvernement libéral sur l'autonomie alimentaire des Québécoises et Québécois.
. Les Nouvelles/News - Congélation d'ovocytes : avantage en nature dans la Silicon Valley
Facebook et Apple financeraient la congélation des ovocytes de leurs employées pour, selon ces sociétés, leur permettre de mieux gérer leur carrière et favoriser l'égalité femmes hommes au travail…
. Le Devoir - Le Prix de la langue française 2014 à Hélène Cixous
Le Prix de la langue française récompense depuis 1986 une personnalité littéraire, artistique ou scientifique dont l'oeuvre a contribué à illustrer qualité et beauté de la langue.
. Le Soleil - Pourquoi la santé mentale des filles est un enjeu d'intérêt national
Les filles canadiennes intériorisent le stress émotionnel et présentent des taux élevés de dépression, de détresse psychologique, de troubles anxieux et de troubles de l'alimentation.
. Sympatico - Les femmes en politique : la quantité et la qualité
C'est pourtant élémentaire : les parlements doivent être le reflet des sociétés qu'ils représentent. Quand 27,2 % seulement des députés à l'Assemblée nationale du Québec sont des femmes, il ne suffit pas d'attendre benoîtement que le changement de société se produise.
. Le Mouvement du Nid - Lettre pour Rosen. "Même avec tout ce que nous avons vécu, à notre façon nous continuons le combat"
On est quatre survivantes de Strasbourg. On est de tout coeur avec toi, par la pensée et par l'action que tu représentes.
. Sisyphe - "Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin !", retenu par le jury du Prix Médicis
Ce livre qui s'inscrit dans une polémique très actuelle est d'abord un remarquable travail d'historienne décrivant le long effort des grammairiens pour masculiniser le français. L'entreprise, entamée au XVIIe siècle, n'a réussi à s'imposer qu'à la fin du XIXe avec l'instruction obligatoire.
. Ricochet - Le mythe commode de la fée du logis
Un examen attentif des statistiques mises de l'avant par l'IRIS brosse un portrait moins réjouissant. Manifestement, l'intégration massive des femmes au marché du travail n'a pas suffi à pondérer équitablement le fardeau des tâches domestiques.
. La Presse - L'art de la programmation au féminin
Depuis le mois de janvier, Ladies Learning Code (LLC) prend de l'expansion à Montréal. Créé spécifiquement pour encourager les femmes à se lancer dans un univers masculin, l'organisme à but non lucratif né à Toronto propose en effet de démocratiser l'art du code et de la programmation.
. L'Actualité - Comment rendre les filles bonnes en maths et les garçons sensibles
Ce que les tests mesurent, en réalité, ce ne sont pas des aptitudes dictées par la nature, mais des stéréotypes.
. Boulevard Voltaire - Les filles de l'État islamique… maintenant, elles veulent rentrer à la maison !
Elles s'appellent Sabina et Samra. Elles ont 15 et 17 ans. Elles sont parties "faire le djihad" en Syrie. On connaît, grâce au témoignage de la petite Assia en France, les techniques de dissimulation enseignées aux petites.
. Sympatico - L'Orient et l'Occident : les deux côtés d'un même miroir
Le spectacle terrifiant qu'offre l'État islamique, Daech si l'on préfère l'acronyme arabe, donne froid dans le dos. Ne vous trompez pas sur les motivations réelles de cette démarche réfléchie.
. Huffington Post Fr - Pour les femmes dans les médias
Il est temps de se réveiller, il est temps de dire haut et fort qu'il faut donner la place aux femmes dans les médias, parce que nous assistons aujourd'hui à un phénomène absolument décourageant : le retour en arrière.
. Ressources prostitution - Prostitution : Manifeste des traumathérapeutes allemand-e-s
Au moment même où les politicien-nes allemand-es subissent de fortes pressions du lobby proxénète local pour en finir avec toutes les lois entourant la prostitution, des thérapeutes de traumatismes se lèvent pour rejoindre l'opposition à ce très riche et très puissant lobby.
. Le blogue de Pierre Allard - La patente à Drainville ?????
La Charte des valeurs serait maintenant "la patente à Drainville" ? Je lisais cet après-midi le « chronique-éditorial-pamphlet » d'Yves Boisvert, dans La Presse, et cela m'a ramené aux jours les plus sombres du débat sur la Charte.
. Le Monde - « Avez-vous déjà acheté une femme ? » : la longue marche de Rosen Hicher contre la prostitution
Rien n'arrête Rosen Hicher. A 57 ans, elle est partie début septembre de Saintes (Charente-Maritime), un sac sur le dos et des sandales en plastique aux pieds. Direction Paris. 800 km.
. Nouvel Observateur - L'école où les filles apprenaient "patience et soumission"
Le très bel ouvrage "La fabrique des filles" revient sur la manière française de scolariser le "sexe faible" entre 1870 et 1975. Et c'est édifiant.
. Le Devoir - Moins de femmes en politique depuis 10 ans : le DGE dévoile une étude
Le DGEQ constate qu'après avoir connu une montée progressive de la place des femmes en politique provinciale entre 1976 et 2003, le Québec se trouve, depuis 10 ans, dans une période où la proportion de femmes élues à l'Assemblée nationale n'augmente plus et ce, malgré la tenue de quatre élections générales.
. Business O féminin - Dunya Bouhacene, présidente du Women Equity for Growth. Women Equity for Growth est un programme européen visant à l'accompagnement des entreprises de croissance dirigées par des femmes, Dunya Bouhacene apporte des réponses à cette question : pourquoi ces sociétés, alors qu'elles représentent environ 15% des PME françaises, ne concernent que 5% à peine des investissements ?
. Le JDD - Pour l'adoption rapide de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel
Dans un appel publié dans le JDD de dimanche, Anne Hidalgo, Johanna Rolland, Roland Ries, Jean Rottner, Serge Grouard et 200 autres maires et conseillers municipaux de tous bords demandent une adoption rapide de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
. L'Orient le jour - L'EI a exécuté quatre femmes dans le nord de l'Irak
Le groupe État islamique (EI) a exécuté ces derniers jours au moins quatre femmes, dont deux médecins et une politicienne, dans le nord de l'Irak, ont rapporté samedi des proches et défenseurs des droits de l'Homme.
. Irréductiblement féministe - Pourrait-on débattre du patriarcat ?
Mon intention est seulement de montrer à quel point le débat est dévoyé par des arguments spécieux et fallacieux. Les partisans de la GPA en appellent désormais à l'origine des temps.
. Radio-Canada - Le Nobel de la paix remis à Malala Yousafzai et à Kailash Satyarthi
Le prix Nobel de la paix 2014 a été décerné à deux défenseurs des droits des enfants. Le Comité Nobel norvégien affirme les avoir choisis pour récompenser leur lutte en faveur de l'accès de tous les enfants à l'éducation.
. Journal Métro - Quelques recommandations au SPVM
Hier, en réaction à une vague d'agressions sexuelles dans les taxis de Montréal, le SPVM recommandait aux femmes de ne pas prendre un taxi seules si elles étaient en état d'ébriété. Cette maladresse probablement remplie de bonne volonté a suscité un tollé.
. Les Nouvelles/News - 140 députés font la police du féminisme
Lundi 6 octobre, lors de l'examen du projet de loi sur la transition énergétique, le député UMP du Vaucluse Julien Aubert a refusé obstinément d'appeler la présidente de séance Sandrine Mazetier « madame la présidente », préférant « madame le président ».
. Lise féministe - Lois sur le viol : les cadeaux empoisonnés du patriarcat
En France comme dans la plupart des pays occidentaux et suite aux actions menées par les féministes de la deuxième vague, plusieurs lois de protection des femmes contre les violences sexuelles ont été intégrées au Code pénal par étapes successives. Pourtant...
. Radio-Canada - Les femmes et la guerre : égales au front ou chair à canon ?
Les femmes kurdes se mobilisent de plus en plus contre le groupe armé État islamique. Un tiers des combattants de la branche kurde syrienne seraient des femmes. Peut-on conclure à une plus grande égalité des sexes ?
. MLQ - La prière de Saguenay contestée en Cour suprême. Le MLQ dépose son mémoire
Le Mouvement laïque québécois (MLQ) a déposé cette semaine son mémoire demandant à la Cour suprême du Canada de renverser le jugement de la Cour d'appel du Québec autorisant la ville de Saguenay à réciter une prière lors de l'ouverture des assemblées municipales. Audition le 14 octobre.
. Big Browser - Un des métiers les plus dangereux au monde ?
Le New Statesman nous raconte l'histoire de la docteure Lima (un pseudonyme), une médecin afghane qui s'est spécialisée en gynécologie, "la dangereuse profession qui consiste à offrir à des femmes désespérées l'accès à la contraception et à l'avortement", dans un des pays au monde où la liberté de la femme est la plus restreinte, à tous les niveaux de la société.
. Les Nouvelles News - "Mommy" : j'ai vengé ma mère
Energie pure, montagne russe émotionnelle, imagination et inventivité de la mise en scène, c'est Mommy le nouveau film de Xavier Dolan, jeune prodige québécois.
. Le Devoir - Réforme de la santé - À contre-courant ?
La vraie réforme du projet de loi 10, contrairement à ce que laisse entendre son titre, ce n'est pas l'abolition des agences.
. Ricochet - Bon débarras, coach !
La semaine dernière, l'entraîneur en chef de l'équipe de football de McGill, Clint Uttley, démissionnait avec fracas suite à l'expulsion, par les autorités de l'université, d'un joueur faisant face à des accusations de violence conjugale.
. TV5 Terriennes - Catholicisme : les femmes toujours plus exclues de l'Eglise
Et si l'Église anglicane d'Angleterre a dit oui à l'ordination de femmes évêques en juillet dernier, une enquête menée depuis mars 2012 par le Comité de la jupe révèle que 39% des paroisses catholiques en France excluent les femmes du service liturgique.
. Châtelaine - Rencontre avec des femmes de classe !
Une trentenaire, une quarantenaire et une cinquantenaire, mais trois fois la même énergie.
. L'Actualité - Éducation sexuelle : la réforme inachevée
Devrait-on parler de désir et de séduction à l'école ? Si l'approche conçue par la sexologue Francine Duquet avait été implantée dans toutes les écoles du Québec comme prévu, les enseignants le feraient depuis déjà dix ans !
. Radio-Canada - Enbridge : coup d'éclat à la raffinerie de Suncor à Montréal-Est
Quatre femmes ont bloqué l'entrée des installations de la pétrolière Suncor, à Montréal-Est, avant d'être évacuées des lieux par les policiers. Elles voulaient protester contre l'inversion du pipeline 9B d'Enbridge, qui transportera chaque jour 300 000 barils de pétrole provenant des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'à Montréal.
. Elle France - Le féminisme vu par des femmes des cinq continents
Partout dans le monde, le féminisme a encore de belles heures devant lui. C'est le constat sans appel d'une étude réalisée par Mazars, en partenariat avec le Comité ONU Femmes France, sur trois générations de femmes issues de cent huit pays, et publiée ce mardi. Le féminisme est ainsi toujours d'actualité pour 72% d'entre elles.
. Le Devoir - Avortement : les Maritimes irresponsables
Il y a 25 ans, la Cour suprême du Canada jugeait que les restrictions à l'avortement menaçaient la sécurité des femmes et donc violaient leurs droits fondamentaux. C'est pour cette raison que l'avortement a été décriminalisé.
. Le Point - Le sort tragique des femmes au pays du djihad
Depuis la proclamation de l'État islamique, les actes de brutalité, les viols, les exécutions de masse visant particulièrement les femmes et les enfants se sont multipliés, en Irak comme en Syrie.
. Le Devoir - Ottawa : la prostitution a son nouveau cadre légal
Le projet de loi C-36 modifiant l'encadrement légal de la prostitution au Canada a été adopté par la Chambre des communes lundi soir. Sans surprise, les conservateurs ont voté pour, tandis que néodémocrates, libéraux, bloquistes actuels et passés et verts ont voté contre.
. La Presse - Libérée du poids de la réalité
Combien de fois, de retour d'un reportage au Liban, en Syrie ou en Afghanistan, Michèle Ouimet a senti la chape des faits s'abattre sur elle et la plomber, l'empêchant parfois d'écrire ce qu'elle avait senti d'instinct, sans en avoir la preuve.
. CDEACF - Québec. Qui, au gouvernement, défend les femmes ?
Les regroupements nationaux des groupes de femmes du Québec se demandent qui au sein du gouvernement défend les intérêts des femmes. Le saccage des services publics ne fera qu'empirer la situation des femmes.
. L'Humanité - Élections au Brésil : Dilma Rousseff largement en tête
La présidente brésilienne de gauche Dilma Rousseff est arrivée largement en tête des élections avec 41,48% des voix. Elle affrontera au second tour Aecio Neves.
. TV5 Terriennes - Toutes les femmes ne veulent pas forcément des enfants
Pas un continent, pas une société, pas une culture n'échappe au modèle de la femme/mère, tant le deuxième sexe reste le plus souvent réduit ou magnifié à sa possibilité de procréation. Refuser d'enfanter c'est se "condamner" à rester "vieille fille".
. Le Figaro - Ces femmes méthodiquement réduites à l'esclavage sexuel par les djihadistes
Les témoignages qu'ont pu recueillir certains médias et un rapport de l'ONU révèlent comment l'Etat islamique transforme les femmes, violées et vendues, en valeurs marchandes.
. Hypathie blog - Les fileuses tissent le monde
Spinster : fileuse (le mot en anglais a dérivé et est devenu "old maid", vieille fille, sans doute parce qu'elle se rendaient utiles en filant la laine, et certainement parce que le patriarcat dégrade tout ce qui ne lui profite pas, et se soustrait de son service) : femme dont l'occupation est de filer la laine, de faire tourner le rouet, participant ainsi au mouvement cyclique de la Création.
. Les Nouvelles/News - Les images non stéréotypées ont du succès
« Parce qu'une image vaut mieux qu'un long discours », la responsable de Facebook Sheryl Sandberg, qui mène la campagne Lean In, s'est associée en février dernier à Getty Images. Résultat : une collection de photos pour donner une autre image des femmes, plus conforme à la réalité.
. La Presse - Le "BS" à Punta Cana
Les préjugés sur les plus démunis de la société sont tenaces. « Les pauvres ne veulent pas travailler. » « On vit bien sur le BS. » « Y a pas plus fraudeur qu'un BS… »
. Mulieres Helveticae - En 1967, Grisélidis Réal parle de la prostitution comme d'une torture
Grisélidis Réal est une écrivaine, peintre et prostituée, fondatrice en 1982 à Genève d'une association de défense des prostituées : l'Aspasie (association équivalente au STRASS - Syndicat du travail sexuel en France). « Loin d'être une partie de plaisir, écrivait-elle, c'est bien plutôt une TORTURE, la démolition de l'âme et du corps. »
. Sans compromis - A-t-on le droit de parler d'égalité des sexes entre hommes ?
Une annonce glissée par le ministre des Affaires étrangères islandais, dans le cadre bien plus vaste de son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies : en janvier prochain, l'Islande et le Surinam vont organiser une conférence « où les hommes parleront d'égalité des sexes entre hommes, avec une attention particulière portée aux violences contre les femmes. »
. Le Huffington Post - GPA : priver de tous droits parentaux les acheteurs d'enfants
Le législateur doit se prononcer sur le statut des enfants nés sous contrat de mères porteuses. Nous sommes des féministes opposées aux contrats de mères porteuses. Nous préconisons qu'il prenne les dispositions suivantes, basées sur deux idées maitresses.
. À dire d'elles - Manif pour tous, abolition et manipulations tous azimuts
Je suis extrêmement choquée ce matin devant le titre d'un communiqué de presse de l'Inter-LGBT : "Manuel Valls défilera aux côtés de La manif pour tous dimanche". Évidemment, le premier ministre ne va pas défiler dans les rues auprès de ce mouvement qui se développe sur des valeurs familialistes et homophobes.
. Stop aux violences sexuelles - Conséquences chroniques des violences sexuelles dans une consultation d'endocrinologie et de gynécologie médicale
Les violences sexuelles sont un immense fléau dont la fréquence est mal étudiée en raison de la difficulté à conduire des études épidémiologiques méthodologiquement irréprochables, du mutisme de nombre de victimes, de l'absence de dépistage actif du corps médical et du tabou qui entoure la sexualité.
. La FIQ - La FIQ demande au ministre Gaétan Barrette de faire cesser toutes les coupes dans les services à la population et dans les soins de santé
Monsieur le Ministre, nous les professionnelles en soins, ce que nous voulons c'est soigner et bien le faire. Nous nous battons pour des soins sécuritaires et de qualité. Nous avons des solutions qui permettraient un plus grand accès aux soins à moindre coût pour l'État.
. La Presse - Des coupes à l'aide sociale
Inquiet de la violence de la réaction de la population, le gouvernement Couillard ne touchera pas au programme d'assurance parentale. En revanche, une longue liste de compressions est à prévoir du côté de l'aide sociale et de l'emploi. On espère épargner ainsi 211 millions dès 2015-2016.
. Ricochet - La fausse liberté de choisir
On connait les militants pro-vie qui sont jour et nuit sur le boulevard St-Joseph, à Montréal, pour s'opposer aux femmes qui choisissent une interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais de nombreux centres de conseils grossesse au Québec qui se présentent comme étant libre-choix ne le sont pas.
. Le Devoir - Le démon du midi
Tu te demandes comment un homme réputé intelligent, féministe et militant, père de tes trois jeunes enfants de surcroît, peut tout balancer du jour au lendemain pour aller croquer la pomme (et tomber dans les pâmes) avec une jeune prof de kick-boxing de 15 ans sa cadette ?
. Slate France - À force de se déclarer féministes à tout va, les célébrités ont vidé le mot de son sens
Ce label « féministe » ne requiert aucune véritable prise de position. Les célébrités peuvent donc utiliser le mot de façon très intéressante ou lâcher le mot pour les journalistes, même si cela n'a aucun sens pour elles.
. Le Huffington Post - Pour abolir les inégalités hommes-femmes, chacun doit se mobiliser
Version française du discours intégral de l'actrice britannique Emma Watson, ambassadrice de bonne volonté à l'ONU Femmes, à l'occasion du lancement de la campagne HeForShe, au siège des Nations Unies.
. Radio-Canada - Cyberintimidation : quand le clavier fait mal
L'intimidation sera le sujet sur toutes les lèvres, jeudi, à Québec, lors du forum provincial qui réunira des intervenants de tous horizons en vue de jeter les bases d'un nouveau plan d'action pour enrayer le problème.
. Le Devoir - Violences
Lisez le dernier numéro de Vélo Mag à propos des cyclistes professionnelles : en récompense des mêmes heures de sueur que les hommes, ces femmes ne reçoivent que des salaires sans rapport avec leurs misères communes.
. Le Devoir - Un jugement aveugle sur le niqab
Le 23 septembre, la Cour supérieure a condamné le journaliste Mihai Claudiu Cristea à payer 7000$ en « dommages moraux » à un couple tunisien pour avoir publié, sans son consentement, la photographie de l'épouse en niqab.
. Média de la démocratie en action - Solidaires des femmes autochtones assassinées et disparues (vigile)
La Maison Communautaire Missinak, avec l'Association des femmes autochtones du Canada, Femmes autochtones du Québec et avec l'appui de la Coalition régionale de la Marche mondiale des femmes, organise une vigile des soeurs d'esprit. L'action du 4 octobre à Québec sera de midi à 14 h.
. Les Nouvelles/News - Une part de proportionnelle pour la prochaine Assemblée ?
C'était une préconisation de la commission Jospin pour la parité. Elle s'ajouterait aux pas pour la féminisation du Parlement que sont la limitation du cumul des mandats et le doublement des pénalités pour les partis récalcitrants.
. Le Huffington Post Québec - Plus de 3,7 milliards en pensions alimentaires impayées au Canada
Le montant des pensions alimentaires impayées augmente de plus de 100 millions de dollars par année au Canada. Et 97% des mauvais payeurs sont des hommes.
Un député s'obstine à appeler « Madame le Président » la Présidente de l'Assemblée nationale, alors qu'elle se désigne elle-même par le féminin. Elle lui inflige une amende. Plusieurs parlementaires accourent en soutien à leur collègue.
- Sexisme : langue, médias, pub / Féminisation des fonctionsLe contrat de mère-porteuse est contraire au principe de respect de la personne, aussi bien la personne de la femme qui porte l'enfant commandé que le respect de la personne de l'enfant, objet du contrat.
- Biotechnologies, GPA, PMAL'Association des Paralysés de France (APF) en Loire-Atlantique fait intervenir deux associations de terrain, Médecins du Monde et le Mouvement du Nid pour échanger sur les meilleures mesures à prendre vis-à-vis du système prostitutionnel.
Infos pratiquesMercredi 10 octobre 2014, à 20h00
APF - Délégation départementale de Loire-Atlantique
31 Boulevard Albert Einstein à Nantes).
Ouvert à tous et gratuit.
l'info en plus
L'APF organise des soirées thématiques : « les Mercredis Soirs de l'APF » une fois par mois, à la Délégation départementale de Loire-Atlantique. Les thèmes sont diversifiés et ne sont pas centrés sur le handicap (Echanges-débat, Initiation-découverte, Formation, sensibilisation, Divertissement). Ces soirées ont été créées pour sortir des logiques d'exclusion, de « ghettoïsation » des personnes en situation de handicap et afin de favoriser la rencontre, le partage et la convivialité. Ces soirées sont gratuites et ouvertes à tous, et ne sont pas seulement réservées aux adhérents de l'APF.
La délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe vous invite à une soirée exceptionnelle : la projection du documentaire L'Imposture suivie d'un débat avec Laurence Noëlle, survivante de la prostitution et auteure du livre Renaître de ses hontes.
Infos pratiquesLe vendredi 10 octobre 2014, à 20h30.
Salle EVE, avenue René Laennec, Le Mans.
Entrée libre, tout public.
Laurence Noëlle
Survivante de la prostitution, elle est l'auteure d'un livre-témoignage, Renaître de ses Hontes. Aujourd'hui, elle est formatrice professionnelle, spécialisée dans la prévention des violences.
Lire son interview sur le site de notre revue trimestrielle, Prostitution et Société et la présentation de son livre : Renaître de ses hontes.
Un documentaire a été consacré à la démarche de Laurence et d'autres femmes rescapées de la prostitution : Survivantes de la prostitution, par Hubert Dubois, 2014.
L'Imposture
Filmé avec une caméra de proximité, ce documentaire nous plonge au cœur de la réalité des prostituées. Elles y dévoilent la face cachée de ce prétendu "travail du sexe" qui ne relève pas d'un choix éclairé apportant richesse, plaisir et liberté. Qui peut le mieux s'exprimer à propos du système prostitutionnel, sinon les personnes prostituées elles-mêmes ? La réalisatrice québécoise Ève Lamont, riche de leur apport et leur complicité, fait fructifier leurs témoignages – 75 femmes rencontrées au fil d'une enquête de plusieurs années – et met en scène une douzaine d'entre elles dans L'Imposture, un documentaire inoubliable.
Elles ont 22, 34 ou 48 ans, elles habitent Montréal, Québec ou Ottawa... Ces femmes qui ont récemment quitté la prostitution ou qui tentent d'en sortir mènent un âpre combat pour se réinsérer socialement et retrouver quiétude et sécurité. Dans ce long processus parsemé d'embûches, chacune cherche à reprendre le contrôle de sa vie, à retrouver l'estime de soi et à s'offrir « une place au soleil ».
Pourquoi tant de personnes prostituées, indépendamment de leur voie d'entrée dans la prostitution, souhaitent désespérément en sortir, sans que rien ou presque ne soit fait – au Québec, en France et ailleurs... - pour le leur permettre ?
Il était 20.30 ce jeudi 2 octobre lorsque Henri Ledoux qui sortait son chien et sa poubelle, vit Georgette C. qui traversait la rue.
"Elle était seule dans la rue ! Je n'ai évidemment pas changé de trottoir, je ne suis pas de ces hommes-là", tonna le nonagénaire qui avait été grand résistant en 1946, "j'ai fait la seule chose qu'il convenait de faire : j'ai appelé la police et demandé à mon petit-fils de faire un twit".
Dix-sept minutes plus tard, 25 journalistes de BFMTV et le raid étaient sur place, les uns prêts à faire le travail journalistique qui les honore chaque jour, les autres là pour maîtriser la forcenée.
"C'est une situation rare mais qui arrive quelquefois", nous confiait le commissaire Brigocheau, "beaucoup de ces dames ont des réactions impulsives, souvent imprévisibles. Elles n'ont absolument pas conscience des dangers. C'est une situation qui nécessite tact et doigté et nous faisons souvent appel à un psychologue dans ces cas là, au fait de la psyché féminine."
"Les femmes", nous a assuré Stéphane Bourgoin, le grand spécialiste des tueurs en série et des femmes qui courent des risques, "ne savent pas qu'elles sont des proies de choix pour les tueurs en série qui égorgent des femmes avec des grands couteaux. Elles prennent des risques insensés, comme marcher dans la rue, en étant des femmes. c'est d'ailleurs un trait souvent vu dans l'inconscient féminin que ce masochisme latent".
Tout a pourtant été prévu depuis de nombreux années par les spécialistes. La météo chaque soir et son éphéméride permet de savoir quand le soleil se couche et se lève mais il semblerait que les femmes aient quelques difficultés à lire l'heure ou à comprendre ce que cela signifie.
Une application désormais cotée en bourse, "myhappyhome" permet aux plus étourdies d'être prévenues à intervalles réguliers de dix minutes qu'il est temps de rentrer.
"Cela aurait pu sauver mon mariage", nous révélait le mari de Georgette C. en sanglotant, "je lui avais dit de télécharger cette application (12.60 euros chez notre partenaire), j'en avais assez de l'appeler matin et soir pour savoir où elle était !"
Nous sommes allés interroger Eric Zemmour, essayiste, polémiste, journaliste, philosophe et historien pour avoir un éclairage d'expert et de sociologue sur la question. "Tout a commencé après 1968, lors de l'avènement de la pilule et des arabes. Le capitalisme international, a bien compris qu'il fallait faire croire aux femmes qu'elles manquaient de liberté et de sortie. Alors qu'elles rentraient auparavant directement chez elle pour faire le souper, d'un coup elles se sont imaginées qu'elles pouvaient se promener dans les rues. Elles se sont alors mis à dépenser. La mise à mal du capitalisme passe - et c'est bien évident - par le retour des femmes au foyer."
Après un siège qui aura duré une dizaine d'heures, Georgette C. a été maîtrisée par le raid, service habitué à des missions de ce genre. Elle a été jugée en comparaison immédiate, mis en examen pour mise en danger de la vie d'autrui et incarcérée pour une période de deux mois.
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Ce livre brosse un portrait vivant de la lutte des féministes contre la prostitution dans les pays nordiques. En Suède, en Norvège et en Islande, elles ont réussi à faire adopter des lois pénalisant l'achat de services sexuels et le proxénétisme tout en décriminalisant les personnes prostituées.
- Prostitution en Suède, "modèle" nordiqueLes plus récents articles publiés sur Sisyphe.
- Fil de presse & infolettre mensuelleLes écrans, comme l'argent, sont de mauvais maîtres. Dans un précédent article, on a vu que des conférenciers au colloque tenu à Paris le 30 avril 2014 ont analysé quelques répercussions négatives du temps d'exposition des enfants aux écrans. Dans le jargon militaire, on parlerait de dommages collatéraux du bombardement cathodique-numérique.
- ÉducationLorsqu'on naît en France en 2014, on est, dans l'immense majorité des cas, assigné mâle ou femelle et on sera ensuite éduqué, socialisé en fonction de cette assignation de genre. C'est la fameuse phrase de Beauvoir ; "on ne naît pas femme on le devient" et il en est de même pour les hommes ; on ne naît pas homme, on le devient par des processus de socialisation et d'éducation. On va vous apprendre des comportements, des attitudes, des manières de parler, de jouer, de travailler qui correspondront à ce qu'on attend d'un homme, ou d'une femme au XXIème siècle en France.
De façon quasi universelle, dans le monde, les familles préfèrent avoir un garçon qu'une fille. Dans certains pays, comme par exemple en Inde, on aura plus tendance à avorter d'un fœtus féminin, voire à tuer la nouvelle née dans certains pays. On tend également à pratiquer davantage d'échographies pour vérifier qu'on va bien accoucher d'un garçon et, dans de nombreuses familles, on dit vouloir continuer à faire des enfants jusqu'à ce qu'on ait un garçon.
Garçons et filles sont donc éduqués différemment et ce qu'on apprend aux garçons est valorisé, considéré comme plus intéressant, plus utile, que ce qui est enseigné aux filles.
Dés les premières heures de la vie :
Dés la naissance (et parfois même avant si l'on sait le sexe), à partir du moment où le genre est assigné, les parents projettent des attentes différentes sur le nouveau-né et commencent à le décrire de façon différente. Ainsi, alors que rien objectivement ne le justifie, la fille est décrite comme plus petite, plus douce, plus fine et moins attentive que le petit garçon. Elle est aussi vue comme moins coordonnée, plus calme et plus faible. De ces fausses constatations découlent évidemment des comportements différents et ce, à peine 24 h après la naissance ; une nouvelle-née de quelques heures sera vue comme calme même si rien ne le justifie. Le garçon bénéficie également d'attentions particulières ; ainsi la durée de l'allaitement est en moyenne de 30 minutes pour les garçons et de 10 minutes pour les filles. Le plus grand besoin de nourriture dont auraient besoin les garçons ne justifie évidemment absolument pas par les 20 minutes de différence. Il a également été montré que les enfants mâles sont nourris plus rapidement que les filles ; l'apprentissage de la frustration ne leur est pas inculqué. Une étude montre que les mères sont plus attachées à leur fils et plus indifférentes à leur fille.
Cowan et Hoffman montrent que les parents attendent de leur fils qu'il soit indépendant, ambitieux et travailleur alors qu'on attendra d'une fille qu'elle soit gentille et attirante. Les valeurs attendues pour un garçon sont évidemment valorisées dans notre société et correspondent davantage à l'idée qu'on se fait de la réussite par exemple. Si l'on attend d'une fille qu'elle soit par exemple attirante, cela signifie également qu'on dévalorisera les autres attitudes qu'elle pourrait avoir si ces attitudes sont jugées comme ne correspondant pas à son genre. Ainsi l'agressivité, pourtant vantée par nombre d'études comme la qualité pour être un bon leader, attitude hautement valorisée dans nos sociétés, sera fortement réprimée chez les filles.
Une étude de Condry et Condry étudie le comportement d'adultes face à la vidéo d'un jeune enfant, tour à tour habillé de manière féminine et masculine et mis face à un diable à ressort. Les réactions des adultes sont notées selon qu'ils croient avoir affaire à une fille ou à un garçon. Lorsqu'il s'agit d'un garçon, les adultes ont tendance à voir davantage de colère dans son attitude et à la valoriser. Lorsqu'il voient une fille, ils pensent voir davantage de peur. D'autres études, prenant comme participants des adultes ou des enfants montrent qu'on a toujours tendance à voir davantage la peur chez les filles (ou ce qu'on suppose être des filles) et de l'assurance chez les garçons. Le comportement et les attitudes des filles sont vues de façon plus négative que celui des garçons. Bien évidemment, l'attitude étudiée se répercute sur la façon dont on perçoit les enfants autour de nous ; à force de dire et répéter que les garçons sont forts et que les filles sont faibles, ils finissent par adhérer à ces stéréotypes et à les reproduire. L'expérience a été répétée avec pour observateurs des enfants entre 3 et 5 ans, observant des supposées filles et supposés garçons en train de jouer ; on constata que, malgré leur jeune âge, les observateurs avaient déjà des préjugés de genre.
Dans les crèches, les filles sont moins sollicitées et encouragées que les garçons ; les professionnels interrogent davantage les garçons en leur autorisant davantage d'interactions entre eux. En revanche ils interrompent les filles. Dés cette période, on porte une attention soutenue à l'apparence de la fille dont les vêtements ne lui permettent pas toujours de se mouvoir librement ou sans se salir, ce qui a visiblement davantage d'importance que chez un garçon. Les jouets de garçons sont davantage liés à l'extérieur, permettent plus de manipulation et sont présents en plus grand nombre à la crèche. Ils encouragent la réussite et la créativité alors que ceux des filles sont davantage tournés vers le "faire semblant" et "imiter maman". Dés l'âge de 4 ou 5 ans, les filles commencent à inhiber consciemment leur agressivité.
Lorsque les parents discutent avec leurs enfants ou racontent des histoires, ils évoquent davantage la tristesse avec leur fille et la colère avec leur fils. La colère est vue comme une qualité relativement positive pour un homme ; on dira qu'il a du tempérament et ne se laisse pas faire, alors qu'une fille en colère sera vue comme hystérique et sachant peu se contrôler. La tristesse correspond davantage à une qualité féminine, plus faite de passivité.
On constate ici que le garçon dés les premières années de sa vie, bénéficie d'un traitement avantageux face à la fille. Il est davantage interrogé, davantage stimulé et les qualités qu'on est censé avoir pour "réussir" dans nos sociétés sont valorisées chez lui alors qu'elles sont découragées chez les filles.
Le sexisme et les stéréotype dans les livres pour enfants.
On retrouve également des stéréotypes dans les livres pour enfants où le masculin est valorisé et mis en avant ; ainsi 60 % des personnages sont masculins. Dans les titres et la couverture, cette surreprésentation est encore plus importante : 2/3 des personnages sont des hommes. Dans les livres pour les plus jeunes enfants, on trouve énormément de personnages anthropomorphiques qui sont également sexués. Si par hasard ils ne l'étaient pas, le parent qui raconte, masculine les personnages animaux asexués. Anne Dafflon Novelle montre qu'il y a dix fois plus de héros masculins que féminins dans les livres consacrés aux enfants de 0 à 3 ans. Les femmes et les filles sont plus souvent représentées à l’intérieur, dans un lieu privé et prennent davantage part aux activités domestiques. Les hommes et les garçons sont plus illustrés dehors que dedans, dans un lieu public que privé, s'occupant de façon très active, en faisant du sport par exemple.
Nous nous habituons ainsi à considérer que le monde est avant tout masculin et que les femmes y exercent des rôles subalternes. Le masculin va de soi alors qu'il faut représenter le féminin pour qu'il existe. Les personnages masculins sont d'ailleurs peu représentés par des attributs de genre alors que les femmes le sont davantage avec une surabondance d'objets stéréotypés censés montrer ce qu'elles sont (bijoux, maquillage etc). En revanche, on décrit davantage le caractère des personnages masculins qui sont plus travaillés. L'universel est donc masculin dans les livres pour enfants.
Dans ces livres, les garçons reçoivent plus souvent des encouragements et des récompenses pendant que les filles se voient opposer des interdictions. Les garçons sont davantage grondés mais ont moins d'interdictions comme dans la vie réelle, en particulier au collège.
Nous nous habituons ainsi à concevoir des rôles sexués et sexistes où le monde appartient aux garçons et où les filles ne jouent qu'un rôle subalterne, secondaire. Le masculin devient le neutre, l'universel et on s'habitue progressivement à voir, par les livres pour enfants, des rôles fortement sexués où les filles ont toujours le second rôle;
A l'école maternelle
Dés l'école maternelle, les professeurs tendent à interroger davantage les garçons que les filles ; ils sont à la fois interrogés et sollicités, y compris lorsqu'ils ne le demandent pas. Les filles sont davantage invitées à se faire plus discrètes, voire à se taire. La punition pour une fille trop bavarde est de la mettre à côté d'un garçon. Les professeurs tendent à montrer aux enfants un monde où les femmes sont absentes : tous les personnages évoqués lors d'une activité sur les professions sont masculins par exemple. Les petits garçons sont davantage aidées par les profs, les ATSEM et les petites filles sur la demande des professeurs. Une autre étude menée en Suède rendait compte des mêmes conclusions : sans en avoir conscience, les enseignants encourageaient les garçons à prendre des risques et à s'amuser et répétaient sans cesse aux filles de "faire attention". Les adultes laissaient ainsi beaucoup plus de place aux garçons, qui utilisaient en moyenne les deux tiers du temps de parole. Lors des échanges avec les enfants, les éducateurs acceptaient sans difficulté que les garçons interrompent les filles alors qu'ils demandaient aux filles d'attendre patiemment leur tour. Lors des repas, les éducateurs demandaient de l'aide aux petites filles qui aidaient à servir et jamais aux garçons.
Ainsi là encore, le monde présenté est un monde où le masculin est valorisé ce qui offre aux garçons la perspective d'un monde qui leur appartient et où il est mieux d'être un garçon qu'une fille. Les filles, elles, sont mises en retrait et doivent aider leurs camarades garçons. Nous nous habituons collectivement à dévaloriser le féminin et à encourager le masculin.
Les jeux et activités
Les jeux et activités proposés aux enfants dépendent de leur sexe ; ce qui entraîne une relation différente à l'espace. En effet les garçons sont davantage supposés jouer au foot, à la bagarre dans l'espace public alors que les filles restent plutôt jouer à l’intérieur dans des espaces plus réduits. Ainsi, les garçons apprennent à occuper l'espace et à se l’approprier ; les femmes apprennent à le partager.
Cette socialisation se poursuit à l’adolescence. Yves Raibaud a étudié les espaces de loisir pour jeunes et a ainsi pu constater que les filles disparaissent progressivement du secteur public de loisirs à partir de 12 ans. Dans toutes les structures d’animation en France, l’offre de loisirs subventionnée s’adresse en moyenne à deux fois plus de garçons que de filles, toutes activités confondues. Raibaud en conclut : "La proposition sportive et culturelle organisée, proposée et en définitive consommée par les jeunes est donc inégalitaire. On peut penser de plus qu’elle participe à la consolidation des standards et stéréotypes sexués." Les pôles non mixtes habituent les adolescents au rôle qu'ils devront jouer ; ainsi la salle de danse avec ses miroirs et ses postures entraînera les filles à être gracieuses.
Les garçons apprennent ainsi à occuper l'espace et à se l'approprier au contraire des filles.
De l'école primaire à l'université
Dès le primaire, les filles sont plus performantes à l’école. Les statistiques de l'INSEE, nous montrent qu'elles redoublent moins et leur taux de réussite au brevet et au baccalauréat, pour l'ensemble des séries est meilleur. A la fin du collège, les filles s’orientent davantage vers l’enseignement général que vers l’enseignement professionnel mais en se détournant des filières scientifiques et techniques.
Comme à la maternelle et au primaire, les enseignants consacrent un peu moins de temps aux filles, notamment en mathématiques. Une étude de l'université de Liège montre que les interactions sont plus fréquentes avec les garçons qui sont plus fréquemment félicités pour leurs performances, et critiqués pour leur comportement. L’inverse est observé pour les filles, qui sont plus fréquemment louées pour leur bon comportement et critiquées pour leurs performances.
Marie Duru-Bellat a montré que les enseignants pensent inconsciemment qu'un garçon aura forcément un meilleur niveau qu'une fille. Plusieurs expériences de correction en aveugle ont ainsi montré que les professeurs ont tendance à surévaluer les bonnes copies des garçons et à sous-évaluer les bonnes copies de filles. Inversement, ils montrent plus d’indulgence pour les mauvaises copies de filles et plus de sévérité pour les mauvaises copies de garçons. Si les garçons réussissent c'est grâce à leur intelligence, si les filles le font c'est à cause de leur sérieux. Dans tous les cas, dés le primaire, les enseignants prédisent une meilleure réussite pour les garçons que pour les filles face à des élèves de niveau pourtant équivalent.
On est très exactement dans ce qu'on peut appeler une prophétie auto réalisatrice. Si nous partons du principe que les garçons sont meilleurs en sciences pures, que nous faisons tout pour les encourager - en multipliant les interactions, en les sur-valorisant, en punissant leurs mauvais résultats, alors les garçons réussiront mieux dans ces matières ; et cela n'aura rien d'inné. Une étude où le même exercice est nommé d'abord "géométrie", domaine où les filles sont censées être moins bonnes, puis "dessin" offrira des résultats différents ; dans le premier cas, les filles obtiendront des résultats inférieurs. Les filles intègrent donc également ce préjugé. A niveau égal et dès le collège, les filles s’estiment moins bonnes en mathématiques que les garçons et semblent moins apprécier cette matière. Puisque le corps enseignant, leurs parents leur font comprendre qu'elles ne sont pas faites pour les sciences dures et n'ont pas cette "fameuse bosse des maths" alors les filles font s'autocensurer et lorsque des élèves se jugent très bons en mathématiques si 8 garçons sur 10 vont en filière scientifique, seulement 6 filles le feront.
Tout ceci a évidemment des conséquences sur la vie estudiantine.
Post bac, les filles représentaient 42,8 % des effectifs des universités en 1960-1961 contre 57,57 % en 2009-2010. Mais les parcours universitaires demeurent nettement différenciés. Alors que les filles constituent 70 % des étudiants en lettres et sciences humaines, elles sont moins de 30 % dans le domaine des sciences fondamentales.
Au sein des classes préparatoires aux grandes écoles, les femmes représentent 75 % des étudiants dans les filières littéraires et 30 % des élèves scientifiques. Les filles sont très minoritaires dans les écoles réputées les plus prestigieuses du système scolaire français qui les ont acceptées tardivement (1973 pour Polytechnique, 1986 pour Normal Sup).
On peut donc en conclure que, si les filles font des études plus longues que les garçons, et obtiennent de meilleurs résultats, elles sont concentrées dans un nombre limité de filières qui sont moins professionnalisées. Les filles sont également moins présentes dans les filières les plus prestigieuses.
A force de répéter aux filles qu'elles ne peuvent pas, qu'elles n'y arriveront pas, qu'elles feraient mieux de, nous arrivons à ce qu'en effet, elles se cantonnent à certains rôles et n'osent pas.
Nous constatons que le garçon dés lors que son genre lui a été assigné, a des privilèges qui, certes lui échappent et dont il n'est pas responsable, mais dont il bénéficie bel et bien. Dés sa naissance, les qualités qui seront plus tard valorisées dans la réussite sociale, sont mises en avant et poussées. Son agressivité sera ainsi poussée et on la mettra plus tard en avant en expliquant qu'elle fait le bon leader. Par défaut, le masculin est l'universel et le féminin doit toujours être nommé pour exister. Ainsi il existe des blogs féminins, de la chick-lit, des magazines féminins. Il ne s'agit évidemment pas de tenir les garçons et hommes pour responsables de ces privilèges dont ils bénéficient bien malgré eux pour certains. Mais il s'agit de les nommer, les montrer et surtout tenter de les faire évoluer.
Bien évidemment l'étude des privilèges (de genre, de race, de classe etc) ne s'étudient qu'à autres privilèges égaux. Il n'aurait pas de sens, par exemple de comparer la situation d'un homme SDF et de Ségolène Royal.
Ce texte a avant tout pour but de montrer que ce qu'on appelle la domination masculine, le sexisme, sont des réalités. Nos sociétés élèvent leurs garçons en les considérant comme supérieurs aux filles et les préparent à avoir un rôle central dans la société alors que les femmes sont préparées à un rôle passif, subalterne.
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Entretien avec Rita Banerji, qui a fondé en 2006 la 50 Million Missing Campaign pour lutter contre le génocide féminin dans son pays.
- Biotechnologies, GPA, PMALe romantisme serait-il incompatible avec le féminisme ? C'est bien le cas du romantisme philosophique aux XVIIIème et XIXème siècles.
- PhilosophieJe vais vous résumer Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper.
Le livre est avant tout une façon pour les auteurs d'expliquer leur manière d'étudier les rapports coloniaux, une sorte d'historiographie.
Il existe différentes façons de voir la question coloniale.
1. La colonie est un domaine d'exploitation en utilisant des méthodes de production impossible en métropole.
2. La colonie est une zone exempte des inhibitions générées par la bourgeoisie. C'est un lieu d'opportunités sexuelles et économiques. On finira par établir la morale sexuelle dans le but de sauver la race (crainte de la mixité).
3. La colonie est le laboratoire de la modernité où l'on fait des expériences d'ingénierie sociale. Cela rencontrera la résistance des colonisés qui refuseront l'agriculture de plantations.
4. La colonie est l'endroit où se trouve l'Autre et face à qui s'exprime l'européanité.
On a peu étudié la façon dont l'empire se remet en cause lorsqu'il y a confrontation en son sein ou chez les colonisés. L'empire n'a jamais été omnipotent ou monolithique.
Les frontières entre blancs et colonisés sont perméables et changeantes. Parfois les colonisés sont classés dans des catégories où certains comportements les feront accuser de viol. Parfois l'empire ouvre la possibilité au mariage entre colons et colonisés.
L'empire s'interrogeait sur la dose de civilisation à insuffler au colonisé qui peut servir leurs intérêts.
Par exemple en Algérie française l'excellence d'un élève est d'être ni trop proche de normes françaises, ni trop éloigné de la culture algérienne.
L'empire colonial construit des catégories qui n'existaient pas vraiment chez les colonisés, comme par exemple les tribus en Afrique.
L'expansion coloniale a été impliquée dans la reconfiguration de la culture et de la société au XIXème et au XXème siècles.
George Balandier découvre Les "tribus" ne vivent pas dans un état original mais qui est conséquences de la situation coloniale. Sa découverte aura au départ peu d'écho. Dans les années 70, on pense le colonialisme indissociable du capitalisme. On étudie peu comment s'est construit le colonisé.
Dans les années 80, les études coloniales évoluent sous l'influence des études marxistes et féministes.
L'histoire coloniale ne peut être écrite à partir des archives coloniales car elle exclut différentes éléments et ne reflète que la vision du colon.
On n'est pas sûr que le colonialisme a bénéficié à l'économie de l'empire. On observe qu'il y a eu beaucoup de conflits dans les colonies, dans les entrepôts, les compagnies ferroviaires, chez les colons, les dirigeants d'entreprises et les responsables coloniaux.
L'état colonial se voit reproché sa brutalité par les missionnaires et au contraire, les colons lui reprochent de ne pas l'être assez.
Il n'y a pas de fonctionnement hégémonique, d'unité et de cohérence. Par exemple, dans les Indes Hollandaises, l'état peut se permettre d'intervenir dans l'enseignement en Hollande mais ne peut pas se permettre de ne pas intervenir dans les colonies car la préservation de la race en dépend.
L'empire n'est pas une extension de la nation.
Pendant la Révolution, la France est confronté au fait que le territoire revendiqué est différent de celui englobant des populations considérées comme françaises.
Après la Révolution, Napoléon envisage d'augmenter l'espace pour augmenter la nation. Pendant la 3eme République, on parle de 100 millions de français dont moins de la moitié vit dans l'hexagone et parle français.
Le lien entre la nation et l'empire est complexe.
Il est difficile d'être assimilationniste comme la France quand on veut maintenir une distance avec les populations colonisées. Selon Jacques Marseille, c'est l'intérêt pou l'Europe qui fait diminuer l'intérêt pour les colonises. On passe d'un modèle impérialiste à un modèle partiellement européen.
Le mot colonialisme risque de masquer le fait que les gens qui avaient tenté d'imposer le colonialisme ont été fort différents. Par exemple, l'armée. Les soldates exercent et subissent une coercition. Ils font respecter la volonté de l'élite et ont leurs propres exigences. Parfois les troupes ont des liens avec les colonisés et créent des catégories interstitielles.
Du côté des colonisés, on cherche le meilleur type d'alliances. Ainsi, en Afrique australe, on profite des règles coloniales pour renforcer le patriarcat. Dans les Indes néerlandaises, les javanaises préfèrent le concubinage au mariage avec les colons ainsi elles peuvent rester des propriétaires fonciers. Il est donc important d'étudier l'intime chez les colonisés, et la vision de la masculinité et de lé féminité des colonisés par les colonisateurs.
Il existe des stratégies différentes entre les empires ou au sein même de l'empire selon les lieux.
Par exemple en 1920 à Sumatra, on cherche à former des familles alors qu'en France et en Grande-Bretagne on pense qu'on ne peut rien changer au mariage africain.
A partir du XIXème siècle, l'impérialisme s'embourgeoise. L'esclavagisme colonial devient une question centrale. On précise ce qu'est une nation "civilisée" et on légitime le fondement de l'économie bourgeoise. On condamne l'esclavage au nom d'une définition universelle de la libre main d'œuvre. On souhaite que les anciens esclaves soient salariés ; comme ceux-ci ne le souhaitent pas, on affirme que leur différence repose sur la race et exige un contrôle strict.
Au XIXème siècle, le projet anti-esclavage voit l'esclave comme un être potentiellement civilisable ; phénomène du libérateur. L'intervention est une nécessité pour le progrès mondial.
A la fin du XIXème, l'intervention est toujours aussi brutale et coercitive mais on cherche à montrer que c'est dans un but raisonné. Par exemple la violence du roi Leopold au Congo est condamnée mais pas si elle peut être associée à un réformisme progressif.
Par exemple on pénètre dans l'intimité des foyers des colonisés, on cherche à démontrer qu'il n'y a qu'une façon pour un homme ou une femme d'être moderne.
Les colonisés réagissent différemment aux menaces ; panarabisme, panafricanisme, "péril noir", "péril jaune", étudiants coloniaux.
La "race" est un concept complexe dans les colonies ; il est à la fois élément majeur du projet colonial mais on n'en parle pas aussi souvent qu'on pourrait le penser. "Le terme “race” fut en effet évité aussi souvent qu’il fut appliqué".
Actuellement on s'interroge sur le concept de "post colonialité" comme un concept étendu dans le temps et l'espace. Le "post" suggère que la décolonisation reste encore à s'accomplir.
Le mot "colonialité" montrent qu'il y aurait une homogénéité de relations de pouvoir.
Le suffixe "ité" semble indiquer qu'il y a une essentialité au fait d'avoir été colonisé et que le colonialisme est le seul fait important et significatif pour tous ces peuples.
Même question autour des termes "héritage colonial" qui recouvre des réalités très différentes.
Cela suppose que l'historiographie coloniale a sous-estimé les catégories raciales. Au XVIIIème siècle, il y avait un flou entre la race et la classe. La notion de "racisme culturel" qu'on prétend nouvelle ne l'est peut-être pas tant que cela. Le racisme n'a jamais reposé sur le seul somatique et s'est au contraire toujours fondé sur des différences culturelles en matière d'éducation, de tempérament, de psychologie et sur le lien entre l'essence cachée de la race et ses marqueurs visuels.
Il n'y a pas de dichotomie aussi nette dans les colonies entre les dirigeants et les dirigés, les blancs et les noirs, les colonisateurs et les colonisés. Il existe des espaces interstitiels.
L'ambivalence fait aussi partie de la relation coloniale.
Ce seraient donc davantage les catégories du colonialisme qui perdureraient plutôt que le colonialisme en lui même. Il faut donc comprendre comment ces catégories ont façonné les contextes post-coloniaux.
On a d'abord parlé de mission civilisatrice puis on parle maintenant de développement ce qui fait office de pont pour franchir la période de la décolonisation.
Beaucoup d'agences de développement en Afrique australe estiment que leur objet est la pauvreté autochtone qui est vue comme le projet normal d'une croissance alors qu'il s'agit plutôt du résultat d'une histoire coloniale douloureuse. Le développement est critiquée carl plaque le concept de modernité sur tous les peuples.
Mais attention le développement n'est pas que cela ; les peuples s'en sont saisies pour en faire un outil de revendication comme par exemple en employant le mot "tiers-monde" prononcé à Bandung en référence au "tiers état". Il s'est ainsi constitué l'idée qu'un niveau de vie décent est un droit humain fondamental.
Il faut donc critiquer le développement mais en montrant que les populations peuvent s'en emparer.
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Je vais vous résumer Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper.
Le livre est avant tout une façon pour les auteurs d'expliquer leur manière d'étudier les rapports coloniaux, une sorte d'historiographie.
Il existe différentes façons de voir la question coloniale.
1. La colonie est un domaine d'exploitation en utilisant des méthodes de production impossible en métropole.
2. La colonie est une zone exempte des inhibitions générées par la bourgeoisie. C'est un lieu d'opportunités sexuelles et économiques. On finira par établir la morale sexuelle dans le but de sauver la race (crainte de la mixité).
3. La colonie est le laboratoire de la modernité où l'on fait des expériences d'ingénierie sociale. Cela rencontrera la résistance des colonisés qui refuseront l'agriculture de plantations.
4. La colonie est l'endroit où se trouve l'Autre et face à qui s'exprime l'européanité.
On a peu étudié la façon dont l'empire se remet en cause lorsqu'il y a confrontation en son sein ou chez les colonisés. L'empire n'a jamais été omnipotent ou monolithique.
Les frontières entre blancs et colonisés sont perméables et changeantes. Parfois les colonisés sont classés dans des catégories où certains comportements les feront accuser de viol. Parfois l'empire ouvre la possibilité au mariage entre colons et colonisés.
L'empire s'interrogeait sur la dose de civilisation à insuffler au colonisé qui peut servir leurs intérêts.
Par exemple en Algérie française l'excellence d'un élève est d'être ni trop proche de normes françaises, ni trop éloigné de la culture algérienne.
L'empire colonial construit des catégories qui n'existaient pas vraiment chez les colonisés, comme par exemple les tribus en Afrique.
L'expansion coloniale a été impliquée dans la reconfiguration de la culture et de la société au XIXème et au XXème siècles.
George Balandier découvre Les "tribus" ne vivent pas dans un état original mais qui est conséquences de la situation coloniale. Sa découverte aura au départ peu d'écho. Dans les années 70, on pense le colonialisme indissociable du capitalisme. On étudie peu comment s'est construit le colonisé.
Dans les années 80, les études coloniales évoluent sous l'influence des études marxistes et féministes.
L'histoire coloniale ne peut être écrite à partir des archives coloniales car elle exclut différentes éléments et ne reflète que la vision du colon.
On n'est pas sûr que le colonialisme a bénéficié à l'économie de l'empire. On observe qu'il y a eu beaucoup de conflits dans les colonies, dans les entrepôts, les compagnies ferroviaires, chez les colons, les dirigeants d'entreprises et les responsables coloniaux.
L'état colonial se voit reproché sa brutalité par les missionnaires et au contraire, les colons lui reprochent de ne pas l'être assez.
Il n'y a pas de fonctionnement hégémonique, d'unité et de cohérence. Par exemple, dans les Indes Hollandaises, l'état peut se permettre d'intervenir dans l'enseignement en Hollande mais ne peut pas se permettre de ne pas intervenir dans les colonies car la préservation de la race en dépend.
L'empire n'est pas une extension de la nation.
Pendant la Révolution, la France est confronté au fait que le territoire revendiqué est différent de celui englobant des populations considérées comme françaises.
Après la Révolution, Napoléon envisage d'augmenter l'espace pour augmenter la nation. Pendant la 3eme République, on parle de 100 millions de français dont moins de la moitié vit dans l'hexagone et parle français.
Le lien entre la nation et l'empire est complexe.
Il est difficile d'être assimilationniste comme la France quand on veut maintenir une distance avec les populations colonisées. Selon Jacques Marseille, c'est l'intérêt pou l'Europe qui fait diminuer l'intérêt pour les colonises. On passe d'un modèle impérialiste à un modèle partiellement européen.
Le mot colonialisme risque de masquer le fait que les gens qui avaient tenté d'imposer le colonialisme ont été fort différents. Par exemple, l'armée. Les soldates exercent et subissent une coercition. Ils font respecter la volonté de l'élite et ont leurs propres exigences. Parfois les troupes ont des liens avec les colonisés et créent des catégories interstitielles.
Du côté des colonisés, on cherche le meilleur type d'alliances. Ainsi, en Afrique australe, on profite des règles coloniales pour renforcer le patriarcat. Dans les Indes néerlandaises, les javanaises préfèrent le concubinage au mariage avec les colons ainsi elles peuvent rester des propriétaires fonciers. Il est donc important d'étudier l'intime chez les colonisés, et la vision de la masculinité et de lé féminité des colonisés par les colonisateurs.
Il existe des stratégies différentes entre les empires ou au sein même de l'empire selon les lieux.
Par exemple en 1920 à Sumatra, on cherche à former des familles alors qu'en France et en Grande-Bretagne on pense qu'on ne peut rien changer au mariage africain.
A partir du XIXème siècle, l'impérialisme s'embourgeoise. L'esclavagisme colonial devient une question centrale. On précise ce qu'est une nation "civilisée" et on légitime le fondement de l'économie bourgeoise. On condamne l'esclavage au nom d'une définition universelle de la libre main d'œuvre. On souhaite que les anciens esclaves soient salariés ; comme ceux-ci ne le souhaitent pas, on affirme que leur différence repose sur la race et exige un contrôle strict.
Au XIXème siècle, le projet anti-esclavage voit l'esclave comme un être potentiellement civilisable ; phénomène du libérateur. L'intervention est une nécessité pour le progrès mondial.
A la fin du XIXème, l'intervention est toujours aussi brutale et coercitive mais on cherche à montrer que c'est dans un but raisonné. Par exemple la violence du roi Leopold au Congo est condamnée mais pas si elle peut être associée à un réformisme progressif.
Par exemple on pénètre dans l'intimité des foyers des colonisés, on cherche à démontrer qu'il n'y a qu'une façon pour un homme ou une femme d'être moderne.
Les colonisés réagissent différemment aux menaces ; panarabisme, panafricanisme, "péril noir", "péril jaune", étudiants coloniaux.
La "race" est un concept complexe dans les colonies ; il est à la fois élément majeur du projet colonial mais on n'en parle pas aussi souvent qu'on pourrait le penser. "Le terme “race” fut en effet évité aussi souvent qu’il fut appliqué".
Actuellement on s'interroge sur le concept de "post colonialité" comme un concept étendu dans le temps et l'espace. Le "post" suggère que la décolonisation reste encore à s'accomplir.
Le mot "colonialité" montrent qu'il y aurait une homogénéité de relations de pouvoir.
Le suffixe "ité" semble indiquer qu'il y a une essentialité au fait d'avoir été colonisé et que le colonialisme est le seul fait important et significatif pour tous ces peuples.
Même question autour des termes "héritage colonial" qui recouvre des réalités très différentes.
Cela suppose que l'historiographie coloniale a sous-estimé les catégories raciales. Au XVIIIème siècle, il y avait un flou entre la race et la classe. La notion de "racisme culturel" qu'on prétend nouvelle ne l'est peut-être pas tant que cela. Le racisme n'a jamais reposé sur le seul somatique et s'est au contraire toujours fondé sur des différences culturelles en matière d'éducation, de tempérament, de psychologie et sur le lien entre l'essence cachée de la race et ses marqueurs visuels.
Il n'y a pas de dichotomie aussi nette dans les colonies entre les dirigeants et les dirigés, les blancs et les noirs, les colonisateurs et les colonisés. Il existe des espaces interstitiels.
L'ambivalence fait aussi partie de la relation coloniale.
Ce seraient donc davantage les catégories du colonialisme qui perdureraient plutôt que le colonialisme en lui même. Il faut donc comprendre comment ces catégories ont façonné les contextes post-coloniaux.
On a d'abord parlé de mission civilisatrice puis on parle maintenant de développement ce qui fait office de pont pour franchir la période de la décolonisation.
Beaucoup d'agences de développement en Afrique australe estiment que leur objet est la pauvreté autochtone qui est vue comme le projet normal d'une croissance alors qu'il s'agit plutôt du résultat d'une histoire coloniale douloureuse. Le développement est critiquée carl plaque le concept de modernité sur tous les peuples.
Mais attention le développement n'est pas que cela ; les peuples s'en sont saisies pour en faire un outil de revendication comme par exemple en employant le mot "tiers-monde" prononcé à Bandung en référence au "tiers état". Il s'est ainsi constitué l'idée qu'un niveau de vie décent est un droit humain fondamental.
Il faut donc critiquer le développement mais en montrant que les populations peuvent s'en emparer.
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L'approche de réduction des méfaits aurait pour but de réduire les méfaits individuels et sociaux liés à une pratique afin, prétend-on, de favoriser le bien-être des individus et de la communauté.
- Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants, industries du sexeLe verset 38 de la Sourate, Les femmes, proclame que « les hommes sont supérieurs aux femmes, parce Dieu leur a donné la prééminence sur elles et qu'il les dote de leurs biens.
- Voile ou foulard islamiqueNous sommes heureux de répondre à l'invitation de nos amies de Femmes solidaires le 4 octobre 2014 pour discuter Abolition avec le grand public.
Infos pratiquesSamedi 4 octobre 2014
Agora, 21 rue de Stalingrad, Nanterre
de 10h30 à 16h00
Entrée gratuite, inscription et programme : FS.abolition.4octobre@outlook.fr
Pour alerter l'opinion et nos éluEs, Rosen effectue une marche de 800 kms de Saintes à Paris. Elle témoigne. Venez nombreux la rencontrer et échanger avec elle ! La délégation du Mouvement du Nid du Loiret et ses partenaires (Mix-Cité, Forum des Droits Humains, PCF) vous invite à la projection du documentaire "Les Survivantes de la prostitution", qui sera suivie d'un débat.
Infos pratiquesSamedi 4 octobre 2014
Pour marcher avec Rosen, rendez-vous sur le site Marche pour l'abolition.
L'arrivée de Rosen et de ses soutiens est prévue à 17h00 Place du Martroi, où une conférence de presse aura lieu à 18h00 en présence du Maire de la ville
À 20h00, Salle Eiffel, 15 rue de la Tour Neuve à Orléans[le lieu a été mis à jour - 30/09/14],
nous projetons le documentaire Les Survivantes de la prostitution avant de débattre et échanger avec le public, en compagnie de Rosen.
Rosen Hicher a survécu à 22 ans de prostitution et milite aujourd'hui pour l'abolition du système prostitueur. Elle se bat pour que chacun regarde enfin en face la violence commise par les "clients" prostitueurs en exigeant et/ou en obtenant un acte prostitutionnel, ainsi que pour que toutes et tous aient un jour réellement le droit de ne pas être prostituées.
Rosen Hicher était de celles que notre société appelle "les indépendantes" parce qu'elles ne sont pas sous la coupe d'un proxénète ou d'une mafia. Elle dit pourtant aujourd'hui : Si j'avais continué, je serai morte.
Elle effectue une marche de 800 kms pour "l'abolition de l'esclavage sexuel », avec ce slogan : permettre aux "clients" de nous acheter, c'est permettre aux proxénètes de nous vendre. Rosen veut mobiliser autour de la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, qui doit être débattue au Sénat. Cette proposition de loi a été votée le 4 décembre 2013 par les députés à l'Assemblée Nationale.
La proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnelUn petit rappel de son contenu : renforcer la lutte contre le proxénétisme, supprimer la répression à l'encontre des personnes prostituées, interdire d'exploiter la précarité d'autrui pour lui imposer un acte sexuel par l'argent, responsabiliser les clients en les sanctionnant, et développer la prévention et l'éducation sur ce sujet.
Le 8 juillet 2014, une commission spéciale du Sénat a supprimé le volet "pénalisation du client" et cette proposition de loi tarde à être mise à l'ordre du jour des séances publiques du sénat d'une manière inquiétante.
Rosen Hicher, soutenue par 60 associations de lutte contre les violences faites aux femmes et défendant l'égalité Femmes - Hommes, est partie le 3 septembre 2014 de Saintes, le dernier endroit où elle a été prostituée, pour gagner à Paris, là où elle a été prostituée pour la première fois. Par cette marche, elle veut alerter l'opinion et nos éluEs de l'urgence à mettre un terme à l'esclavage sexuel et à voter cette proposition de loi dans son entier telle qu'elle a été votée à l'Assemblée nationale.
À lire aussiCe blog a été créé pour soutenir Rosen et prendre de ses nouvelles tout au long de son périple. Vous y trouverez des billets de sa main, une carte des lieux traversés, une revue de presse, les messages de soutien qu'elle reçoit... allez-y pour y ajouter le vôtre et faire un bout de route avec elle !
Suivons Rosen, en marche pour l'abolition
Aller à pied jusqu'au Sénat, à Paris. Choisir pour étapes les villes où elle a été prostituée. Etre péripatéticienne (au sens philosophique), marcher en pensant et en militant : c'est la décision qu'a prise Rosen, co-fondatrice du mouvement des Survivantes de la prostitution. Une façon de dire à nos éluEs l'urgence de voter la loi sur le système prostitutionnel mais aussi de donner espoir à toutes les personnes ligotées dans la prostitution et qui ne voient pas d'issue.
Entrée libre, tout public !
Samedi 4 octobre 2014 à 20h00
Maison diocésaine de Nîmes, 6 rue Salomon Reinach.
L'info en plus
La délégation du Mouvement du Nid du Gard excelle dans la prévention et la sensibilisation à travers le support théâtral. Au bout de la nuit est représenté les 3 et 4 octobre 2014 dans des lycées des environs, tandis que le 9 décembre 2014, c'est un lycée d'Alès qui reçoit la Compagnie les 100 têtes et la pièce de théâtre "Descentes", créée à partir des témoignages de personnes de personnes prostituées accueillies à la délégation du Gard et d'échanges avec l'équipe. À découvrir ici !
Au bout de la nuitAu bout de la nuit, c'est un coup de cœur que j'ai eu pour une œuvre autobiographique, "Le soleil au bout de la nuit". C'est une rencontre avec une femme extraordinaire, à la fois fragile et forte, généreuse et battante : l'auteure Nicole Castioni...
C'est ainsi qu'Annette Lowcay, comédienne et porteuse de l'adaptation théâtrale de l'histoire de la députée européenne, résume en quelques mots les motivations d'une entreprise artistique de qualité, menée sur le thème de la prostitution.
Entre rires et émotions, le spectateur suit l'histoire de Nicole, qui se démonte et se reconstruit comme les éléments de son décor ; transposée d'un univers de l'enfance, qu'on pouvait penser paisible, jusqu'au trottoir de la rue Saint-Denis. Nicole rêvait du grand amour, du prince charmant et d'un enfant... Mais un intrus lui vole son innocence et, à 20 ans, l'amour passionnel la conduira petit à petit vers une destruction programmée.
Après la rupture, les overdoses, le jeu avec la mort, l'ultime espoir l'amène sur le long et périlleux chemin de la réinsertion, jusqu'à nous permettre de partager les événements heureux de sa vie de femme : la naissance de ses filles, ses amours et son discours d'investiture au Parlement de Genève. Les différentes étapes du processus d'entrée dans la prostitution sont représentées dans la pièce avec une belle justesse : de la jeunesse volée aux illusions perdues en passant par la manipulation, le réseau et la drogue, tous les ingrédients de l'infernale spirale sont mis en scène.
Un grand moment d'émotion théâtrale
Toutes ces étapes douloureuses sont interprétées avec brio et mesure par une comédienne de talent endossant, avec une habilité déconcertante parfois, tantôt le rôle de Nicole et tantôt celui de ses agresseurs. Le chantage affectif, la toile subtile qui enchaîne, par l'amour et par la coke...
Annette Lowcay, seule en scène, a l'art de les rendre palpables, par son jeu, mais aussi par la vertu d'une poignée d'objets symboliques : un pardessus, une paire de chaussures, une cordelette. Rien d'impudique, rien de sordide ni d'excitant, mais une plongée sobre dans l'itinéraire exemplaire d'une femme peu commune.
Dans la presseVoix du Nord : « Un témoignage bouleversant… joué avec délicatesse et pudeur. »
Ouest France : « Une mise en scène sobre et épurée soulignant la violence des mots et des sentiments. »
La Provence : « Tout est admirable dans ce spectacle. L'adaptatrice et comédienne, Annette Lowcay, dont la voix est d'une rare beauté et le jeu tout en retenue... Un spectacle édifiant et bouleversant, tout en dignité. »
La Vie : « Une mise en scène ingénieuse et efficace, un sujet servi par un langage sans détour où l'autodérision vient alléger la gravité du propos. »
Dernières Nouvelles d'Alsace : « Une merveilleuse leçon d'espoir. »
Voix du Nord : « Nicole Castioni magistralement incarnée par Annette Lowcay … Une histoire qui donne envie de se battre parce que l'humanité peut aussi engendrer du bien !... Un pied de nez à la fatalité. »
Nouvelle République de Tours : « Une émouvante leçon d'humanité… une performance d'acteur. »
La Marseillaise : « “Au bout de la nuit” devrait être vu tant pour son exquise vitalité que pour la tendresse superbe qui débouche sur un hymne à la vie, stupéfiant de justesse. »
Au bout de la nuit, présentation et interview d'Annette Lowcay Paru dans notre revue trimestrielle, à l'occasion de l'anniversaire des 7 ans d'Au bout de la nuit.À télécharger, la double page consacrée à "Au bout de la nuit" lors de son septième anniversaire.
Cliquez sur les images pour les agrandir !
Entrée libre, tout public !
Samedi 4 octobre 2014 à 20h00
Maison diocésaine de Nîmes, 6 rue Salomon Reinach.
L'info en plus
La délégation du Mouvement du Nid du Gard excelle dans la prévention et la sensibilisation à travers le support théâtral. Au bout de la nuit est représenté les 3 et 4 octobre 2014 dans des lycées des environs, tandis que le 9 décembre 2014, c'est un lycée d'Alès qui reçoit la Compagnie les 100 têtes et la pièce de théâtre "Descentes", créée à partir des témoignages de personnes de personnes prostituées accueillies à la délégation du Gard et d'échanges avec l'équipe. À découvrir ici !
Au bout de la nuitAu bout de la nuit, c'est un coup de cœur que j'ai eu pour une œuvre autobiographique, "Le soleil au bout de la nuit". C'est une rencontre avec une femme extraordinaire, à la fois fragile et forte, généreuse et battante : l'auteure Nicole Castioni...
C'est ainsi qu'Annette Lowcay, comédienne et porteuse de l'adaptation théâtrale de l'histoire de la députée européenne, résume en quelques mots les motivations d'une entreprise artistique de qualité, menée sur le thème de la prostitution.
Entre rires et émotions, le spectateur suit l'histoire de Nicole, qui se démonte et se reconstruit comme les éléments de son décor ; transposée d'un univers de l'enfance, qu'on pouvait penser paisible, jusqu'au trottoir de la rue Saint-Denis. Nicole rêvait du grand amour, du prince charmant et d'un enfant... Mais un intrus lui vole son innocence et, à 20 ans, l'amour passionnel la conduira petit à petit vers une destruction programmée.
Après la rupture, les overdoses, le jeu avec la mort, l'ultime espoir l'amène sur le long et périlleux chemin de la réinsertion, jusqu'à nous permettre de partager les événements heureux de sa vie de femme : la naissance de ses filles, ses amours et son discours d'investiture au Parlement de Genève. Les différentes étapes du processus d'entrée dans la prostitution sont représentées dans la pièce avec une belle justesse : de la jeunesse volée aux illusions perdues en passant par la manipulation, le réseau et la drogue, tous les ingrédients de l'infernale spirale sont mis en scène.
Un grand moment d'émotion théâtrale
Toutes ces étapes douloureuses sont interprétées avec brio et mesure par une comédienne de talent endossant, avec une habilité déconcertante parfois, tantôt le rôle de Nicole et tantôt celui de ses agresseurs. Le chantage affectif, la toile subtile qui enchaîne, par l'amour et par la coke...
Annette Lowcay, seule en scène, a l'art de les rendre palpables, par son jeu, mais aussi par la vertu d'une poignée d'objets symboliques : un pardessus, une paire de chaussures, une cordelette. Rien d'impudique, rien de sordide ni d'excitant, mais une plongée sobre dans l'itinéraire exemplaire d'une femme peu commune.
Dans la presseVoix du Nord : « Un témoignage bouleversant… joué avec délicatesse et pudeur. »
Ouest France : « Une mise en scène sobre et épurée soulignant la violence des mots et des sentiments. »
La Provence : « Tout est admirable dans ce spectacle. L'adaptatrice et comédienne, Annette Lowcay, dont la voix est d'une rare beauté et le jeu tout en retenue... Un spectacle édifiant et bouleversant, tout en dignité. »
La Vie : « Une mise en scène ingénieuse et efficace, un sujet servi par un langage sans détour où l'autodérision vient alléger la gravité du propos. »
Dernières Nouvelles d'Alsace : « Une merveilleuse leçon d'espoir. »
Voix du Nord : « Nicole Castioni magistralement incarnée par Annette Lowcay … Une histoire qui donne envie de se battre parce que l'humanité peut aussi engendrer du bien !... Un pied de nez à la fatalité. »
Nouvelle République de Tours : « Une émouvante leçon d'humanité… une performance d'acteur. »
La Marseillaise : « “Au bout de la nuit” devrait être vu tant pour son exquise vitalité que pour la tendresse superbe qui débouche sur un hymne à la vie, stupéfiant de justesse. »
Au bout de la nuit, présentation et interview d'Annette Lowcay Paru dans notre revue trimestrielle, à l'occasion de l'anniversaire des 7 ans d'Au bout de la nuit.À télécharger, la double page consacrée à "Au bout de la nuit" lors de son septième anniversaire.
Cliquez sur les images pour les agrandir !
Le gouverneur de Californie, Jerry Brown, a entériné une loi faisant de cet État américain le premier à définir dans quelles circonstances « oui veut dire oui » et à instaurer des règles pour encadrer les enquêtes sur des accusations pour agressions sexuelles sur les campus.
- ViolencesLe 5 octobre de chaque année la Journée internationale de non prostitution est soulignée partout dans le monde. Cette année, la Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle (CLES) marque cette date en lançant une campagne sur les réseaux sociaux intitulée « Ni client, ni complice ! Refusons la banalisation de l'exploitation sexuelle ».
- Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants, industries du sexeLa représentation est suivie de libres échanges animés par nos associations : le CRLCLAF, Femmes Solidaires, Osez le Féminisme 69, la délégation du Mouvement du Nid du Rhône. À quelques jours de la quinzaine de l'Égalité, venez nombreuses, nombreux partager un spectacle intense et découvrir notre travail, nos convictions et nos revendications.
Infos pratiquesMercredi 1er octobre 2014, à 19h00, au Centre Culturel de Villeubanne
234 cours Émile Zola, m° Flachet
Entrée : 5 euros ; tarif réduit de 3 euros pour les étudiantEs
Le Mouvement du Nid recommande cette œuvre écrite à partir de récits de personnes en situation de prostitution, couronnée par le premier prix du concours d'auteurs d'œuvres théâtrales de Clermont-Ferrand en 2010 et représentée au Festival Off d'Avignon en 2013.
Synopsis
Marina est une jeune fille comme les autres. Dans les galères quotidiennes d'une existence banale. Les petits boulots, les fins de mois difficiles, les amours contrariées. Rien de plus. Rien de grave.
Sa rencontre avec un jeune homme, faussement prévenant, associée à sa candeur naturelle, vont l'entraîner dans l'univers sombre d'un réseau de prostitution. Violence mentale et physique, espace clos, horizon bouché, addictions de toutes sortes... Marina oscillera entre révolte, avilissement et résignation. A moins que ne survive l'infime espoir d'une échappatoire.
Et si toute cette histoire n'était qu'un mauvais rêve ?
Cliquez pour voir la bande-annonce
La presse en parle
[l'auteur] "raconte la grande et petite barbarie quotidienne" (...) avec, distillées parmi ces scènes qui secouent, des petites touches d'humour, comme une respiration. (...) En quelques secondes, l'enthousiasme et l'euphorie font écho à la révolte (...)
Midi-Libre, 28 février 2013
le texte de Grégoire Aubert donne naissance à un spectacle fort (...) dans la mise en scène précise, lisible et efficace de Gaëlle Veillon, le spectacle, d'une force immédiate et d'un impact évident, se déroule sur un rythme qui ne laisse guère le temps au public (averti) de décrocher du sujet (...) les comédiens signent des performances peu communes (...) aux échos prolongés.
Midi-Libre du 9 mars 2012
Pas question de voyeurisme, plutôt de se pencher sur les rapports avec le social (...) la portée de Descentes avec sa violence et ses mots crus, conduit à la réflexion sur la misère humaine. Et non pas au jugement abrupt.
Midi-Libre du 27 février 2012
Nous vous invitons à télécharger le dossier de presse pour tout connaître de la genèse de Descentes, consulter les articles parus dans la presse au sujet de la pièce, et découvrir la démarche de Grégoire Aubert, l'auteur, et de Gaëlle Veillon, metteuse en scène.
Notre expérience en prévention montre qu'il y a lieu de s'alarmer de l'implication des jeunes dans des situations prostitutionnelles, à divers degrés. De toute urgence, les institutions et les acteurs/trices de l'éducation et la protection de la jeunesse doivent se saisir du sujet. Pour comprendre et agir, le Mouvement du Nid - France et sa délégation du Rhône vous invite à participer à ce colloque qui fera date.
Infos pratiquesMardi 30 septembre 2014, de 14h00 à 18h00.
Conseil Régional – Salle de l'Assemblée
1 esplanade François Mitterrand à Lyon
Inscription obligatoire sur ce formulaire : http://bit.ly/3009colloqueados. Participation gratuite.
14h00 - Accueil des participants
Ouverture par M. Jacques Hamon, président du Mouvement du Nid - France et introduction par Mme Novelli, déléguée régionale à la politique de la ville, au logement et à la solidarité
14h30 - Table ronde n° 1 : éléments d'analyse
Constats à propos de la prostitution des jeunes en France, par Claudine Legardinier, journaliste ;
La perception de la prostitution et de l'égalité femmes/hommes par les jeunes. Analyse de l'enquête du Mouvement du Nid-France, par Benoît Kermorgant, sociologue ;
Les facteurs de risque prostitutionnel chez les jeunes, par Erwan Dieu, chercheur criminologue.
15h30 - Discussion/débat
15 h 45 - Table ronde n° 2 : expériences de terrain
Travail social d'accompagnement de jeunes de banlieue en situation de risque prostitutionnel, par Liliana Gil, éducatrice spécialisée à l'Aide Sociale à l'Enfance ;
Observations des services de Police de Lille (sous réserve) ;
L'accompagnement judiciaire des mineurEs : les défaillances du système, par Lorraine Questiaux, chargée de mission juridique et judiciaire du Mouvement du Nid-France
16h45 - Discussion/débat
Les nouveaux enjeux de la prévention : perspectives et recommandations, par Claire Quidet, vice-présidente du Mouvement du Nid-France.
18h00 - Pot amical
IntentionNotre expérience dans la prévention montre qu'il y a lieu de s'alarmer de l'implication des jeunes et même très jeunes dans des situations prostitutionnelles, à divers degrés. Nous pensons que le sujet doit attirer de toute urgence l'attention des institutions et des acteurs/trices concernés par l'éducation et la protection de la jeunesse : éluEs, responsables et personnels de l'Éducation nationale, personnels de la justice, de la police et de la protection judiciaire, promoteurs des Droits des Femmes, de l'égalité et de la lutte contre les violences sexistes, acteurs/trices sociaux et éducatifs, organisations de parents d'élèves, associations concernées.
Ce colloque organisé en tables-rondes privilégie les échanges entre les acteurs et actrices de terrain avec des appuis théoriques d'expertEs, sur ces deux axes :
=> Les adolescentEs déjà engagés dans des pratiques prostitutionnelles : scolaires, mineurs placés, isolés, étrangers ; cette pratique est déjà un fait chez certaines, certains d'entre eux. Qu'en connaissons-nous et comment y faire face ?
=> Les risques d'un basculement des adolescentEs dans la prostitution et ses facteurs favorisants : pornographie accessible, hyper-sexualisation, banalisation des rapports de sexe marqués par la violence, etc. Analyse de ces facteurs. Comment prévenir ?
Le Mouvement du Nid donnera à cette occasion les résultats de son enquête portant sur les représentations des jeunes de 15 à 25 ans sur la prostitution. Vous qui êtes concernés, nous vous invitons à participer à ce colloque et à vous y inscrire dès maintenant gratuitement en utilisant le lien suivant : http://bit.ly/3009colloqueados
Découvrez aussi sur simple demande le numéro 182 de notre revue, Prostitution et Société, "Prostitution des jeunes, notre cri d'alarme !".
Le groupe de travail « Comprendre le système prostitutionnel pour mieux agir », installé dans le département du Loir-et-Cher depuis 2 ans, accueille Rosen Hicher lors de son passage à Blois. Rendez-vous dans les locaux du Planning Familial pour une rencontre inoubliable avec la co-fondatrice des Survivantes de la prostitution.
Infos pratiquesLundi 29 septembre 2014, à partir de 18h00
Artemisia / Planning familial du Loir-et-Cher, 28 rue des Écoles, à Blois
Merci de confirmer votre présence auprès du Planning ! Rendez-vous sur sa page ou au 02 54 74 33 41 et par courriel : mfpf.41@wanadoo.fr
Rosen Hicher a survécu à 22 ans de prostitution et milite aujourd'hui pour l'abolition du système prostitueur. Elle se bat pour que chacun regarde enfin en face la violence commise par les "clients" prostitueurs en exigeant et/ou en obtenant un acte prostitutionnel, ainsi que pour que toutes et tous aient un jour réellement le droit de ne pas être prostituées.
Rosen Hicher était de celles que notre société appelle "les indépendantes" parce qu'elles ne sont pas sous la coupe d'un proxénète ou d'une mafia. Elle dit pourtant aujourd'hui : Si j'avais continué, je serai morte.
Elle effectue une marche de 800 kms pour "l'abolition de l'esclavage sexuel », avec ce slogan : permettre aux "clients" de nous acheter, c'est permettre aux proxénètes de nous vendre. Rosen veut mobiliser autour de la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, qui doit être débattue au Sénat. Cette proposition de loi a été votée le 4 décembre 2013 par les députés à l'Assemblée Nationale.
La proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnelUn petit rappel de son contenu : renforcer la lutte contre le proxénétisme, supprimer la répression à l'encontre des personnes prostituées, interdire d'exploiter la précarité d'autrui pour lui imposer un acte sexuel par l'argent, responsabiliser les clients en les sanctionnant, et développer la prévention et l'éducation sur ce sujet.
Le 8 juillet 2014, une commission spéciale du Sénat a supprimé le volet "pénalisation du client" et cette proposition de loi tarde à être mise à l'ordre du jour des séances publiques du sénat d'une manière inquiétante.
Rosen Hicher, soutenue par 60 associations de lutte contre les violences faites aux femmes et défendant l'égalité Femmes - Hommes, est partie le 3 septembre 2014 de Saintes, le dernier endroit où elle a été prostituée, pour gagner à Paris, là où elle a été prostituée pour la première fois. Par cette marche, elle veut alerter l'opinion et nos éluEs de l'urgence à mettre un terme à l'esclavage sexuel et à voter cette proposition de loi dans son entier telle qu'elle a été votée à l'Assemblée nationale.
À lire aussiCe blog a été créé pour soutenir Rosen et prendre de ses nouvelles tout au long de son périple. Vous y trouverez des billets de sa main, une carte des lieux traversés, une revue de presse, les messages de soutien qu'elle reçoit... allez-y pour y ajouter le vôtre et faire un bout de route avec elle !
Suivons Rosen, en marche pour l'abolition
Aller à pied jusqu'au Sénat, à Paris. Choisir pour étapes les villes où elle a été prostituée. Etre péripatéticienne (au sens philosophique), marcher en pensant et en militant : c'est la décision qu'a prise Rosen, co-fondatrice du mouvement des Survivantes de la prostitution. Une façon de dire à nos éluEs l'urgence de voter la loi sur le système prostitutionnel mais aussi de donner espoir à toutes les personnes ligotées dans la prostitution et qui ne voient pas d'issue.
(le texte n'est pas de moi mais de xenomorf,un habitué de site )
Le Guatemala – berceau de la civilisation maya - a été un des premiers pays colonisés par les espagnols, dès le début du XVIème siècle. Les Mayas étaient organisés en cités-Etats dont certaines étaient rivales, ce que les Espagnols ont su mettre à profit pour contrôler le pays, même si le dernier royaume maya a été soumis plus de 170 ans plus tard. Indépendant en 1821, le Guatemala appartient un temps à l’Empire du Mexique, puis aux Provinces Unies d’Amérique Centrale (démantelées en 1840). A la fin du XIXème siècle le pays finit par tomber sous la coupe de l’United Fruit Company, une compagnie américaine qui va faire la pluie et le beau temps autant en termes politiques qu’économiques pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui, la domination n’est plus si directe (au XIX, la UFC était propriétaires des chemins de fer, de ports, et de milliers d’hectares) mais le pays reste soumis aux intérêts privés et étrangers : concessions minières ou pétrolières, plantations de palme ou de bananes… jusqu’à devenir une base arrière des narcos mexicains. Ce modèle prédateur a entraîné une succession de coups d’État, de révolutions, de contre-révolutions… qui a abouti à créer les conditions d’une guerre civile sanguinaire, une des plus longues de l’histoire de l’humanité, qui a duré de 1960 (voire 1954) à 1996. En pleine guerre froide, l’oligarchie guatémaltèque a reçu l’appui des USA ; de l’autre côté, les rebelles se sont structurés en mouvements et organisations diverses. Certaines étaient plutôt marxistes (Forces armées rebelles - FAR, puis Armée de guérilla du peuple – EGP), d’autres plus liées à l’identité indigène (Organisation du peuple en arme – ORPA).
On ne saurait comprendre les divers conflits internes qui ont ravagé l’Amérique Latine (Colombie, Guatemala, Nicaragua) sans prendre en compte les très profondes inégalités notamment en terme d’accès et de propriété de la terre. Au Guatemala, très rural, qui reste un des pays les plus inégalitaires du monde, 2.6 % des propriétaires concentrent les 2/3 de la superficie du pays, pendant que 54 % des agriculteurs doivent se contenter de 14 % des terres. Ces inégalités se basent sur un profond racisme, qui a toujours structuré un système de pouvoir 1 dont la majorité indigène était absente, et entraîné le mépris à l’égard de leurs formes de vie et d’organisation. Le pays est pourtant d’une très grande diversité : 22 « nations » indigènes, plus les Xincas (peuple venu du nord avant la colonie, considéré comme indigène mais non maya), et les Garifunas (descendants d’esclaves africains).
Ce racisme et une idéologie anticommuniste soutenue par les USA a permis la mise en œuvre de stratégies de terreur : massacres de villages entiers, terre brûlée, tortures, disparitions, crimes et violences sexuelles systématiques, de la part de l’armée guatémaltèque, de groupes paramilitaires contre des villages « soupçonnés » d’être des bases arrières des guérillas. "Habituellement, la mécanique des tueries est la même : on commence par terroriser la population avec l’arrivée massive de troupes, accompagnées d’hélicoptères et d’avions qui procèdent en larguant des bombes jour et nuit. Ensuite, les soldats établissent un cordon autour des villages ciblés, tirent sur les gens qui essayent d’entrer ou de sortir ; ils maintiennent ce bouclier pendant une ou deux semaines afin d’affamer la population et de créer un état de panique. Les comités locaux d’autodéfense essaient d’installer les pièges, de creuser des tranchées au bord des chemins et d’user des feux d’artifice pour se défendre. L’armée, de son côté, essaie de brûler les entrepôts de grains et de maïs. Finalement, les soldats sélectionnent des villages et y entrent systématiquement, tirant des mitraillettes et lançant des grenades sur la population, brûlant les maisons et les champs. S’ensuit alors la fuite des villageoises, des femmes, des mères enceintes, des enfants de quatre, cinq et six ans affamés, trempés par la pluie et souvent blessés par les balles des soldats. Des témoins ont raconté des histoires de femmes violées, de mères enceintes tuées et de corps des bébés arrachés des ventres maternels et fracassés sur des roches." (Hickey, Les Mayas, victimes de l’histoire dans la guerre civile du Guatemala, 1954-1996). 83 % des plus de 200.000 morts et disparus étaient indigènes… ce qui a conduit à pouvoir mettre en avant la dimension de génocide du conflit. 626 villages détruits, plus d’1.5 millions de réfugiés ou déplacés. Dans 85 % des massacres, les femmes assassinées avaient été victimes de violences sexuelles. 35 % de ces victimes étaient des enfants et des adolescentes.
Après 20 ans d’impunité, où les victimes ont dû cohabiter avec leurs tortionnaires, les procès ont débuté autour de 2010/2011. L’ancien dictateur Rios Montt a été condamné le 10 mai 2013 pour génocide et crime contre l’humanité, faisant ainsi du Guatemala le premier pays au monde à avoir jugé un tortionnaire par un tribunal national. Quelques jours plus tard, le jugement était annulé, le procès doit encore reprendre depuis le début, et Rios Montt, très vieux et malade, ne fera vraisemblablement pas de prison. Reste quand même l’image de cette dizaine de femmes indigènes violées et torturées pendant la guerre civile qui ont attendu 17 années avant de pouvoir témoigner, sans aide psychologique, stigmatisées autant par le système que leurs communautés et qui ont pu parler et faire reconnaître les crimes dont elles ont été victimes. Ce procès, la dimension génocidaire, l’utilisation de la violence sexuelle dans les actes jugés ont aussi été rendu possible grâce à la détermination de 2 femmes : la juge Yasmin Barrios – qui a malheureusement été suspendue depuis, en raison de son rôle moteur contre les tortionnaires - et l’ancienne Ministre de la Justice Claudia Paz y Paz. Première femme à ce poste, nommée en 2010, Claudia Paz y Paz a permis en quelques années de faire chuter la criminalité de 9 %, dans un pays où structurellement l’impunité règne (moins de 2 % des cas d’homicides résolus). Son mandat n’a pas été renouvelé en mai dernier. Ses très bons résultats n’ont pas réussi à compenser ses actions qui mettaient en cause le système dominant.
Les pratiques de violence institutionnelles ont changé mais pas cessé. En 2011, 800 familles mayas ont été expulsées de leur communauté pour permettre l’installation d’un grand projet de biocarburants. Il y a actuellement plus de 3.200 conflits recensés autour de questions de ressources (terres, eau, concessions minières ou pétrolières), dont la majorité donne lieu à des pratiques de répression quasi quotidiennes extrêmement violentes et de criminalisation de la protestation sociale. Le 15 août 2014, 3 membres d’une communauté qui manifestait contre son expulsion ont été exécutés par la police. Non seulement l’État guatémaltèque ne respecte pas les droits territoriaux des communautés, ni les pratiques de négociation, mais il ne respecte pas non plus les lois qu’il a lui-même voté, les droits humains les plus élémentaires ni la Convention 169 de l’OIT – Organisation Internationale du Travail (Nations Unies) qui oblige les Etats à réaliser des consultations préalables des communautés, et quand ils le font, à respecter la décision. Cette question de l’accès aux ressources de production agricole pour les indigènes, en grande majorité paysans, prend d’autant plus d’importance quand on sait que le Guatemala est le pays où les taux de malnutrition infantile sont les plus forts d’Amérique Latine & Caraïbes – autour de 50 %, devant Haïti, et le 4ème au monde.
Cette violence et cette impunité institutionnalisées, l’exclusion économique, le manque de perspectives d’emploi, la pénétration des narcos, les inégalités, la pauvreté ont fait exploser les niveaux de violence dans les années 2000, aidé en cela par le développement des « pandillas », ces gangs de rue d’adolescent(e)s ultraviolents. Le taux d’homicides a quasiment doublé dans la dernière décennie, comme tous les pays d’Amérique Centrale. C’est une des seules régions du monde où tous les indicateurs se dégradent, avec les pays les plus dangereux du monde, où on meurt plus qu’en Irak ou en Afghanistan, poussant des milliers de jeunes honduriens, salvadoriens, guatémaltèques et mexicains à migrer en masse vers les USA.
Dans le même temps, un autre type de violence a augmenté. Le Guatemala occupe le 2ème rang des pays les plus violents à l’égard des femmes, après la Russie, non seulement en terme de fémicides, mais également les autres formes de violence malheureusement les plus courantes : violence domestique/intrafamiliale (les définitions de ces dernières changent selon les pays), violence sexuelle. Le Guatemala identifie également la violence économique ou patrimoniale. Chaque jour, 2 femmes sont assassinées au Guatemala. Depuis la signature des Accords de Paix en 1996, le pays s’est pourtant doté de lois adaptées aux conventions internationales réprimant la violence envers les femmes et notamment créé la figure juridique du fémicide2, à l’instar d’autres pays d’Amérique Latine, dès 2008. Pour autant, au Guatemala, on n’en a pas fait une circonstance aggravante, et la plupart des cas de meurtres de femmes ne sont pas classés comme fémicides (moins de 1%).
Le contexte d’impunité généralisée et de violence institutionnalisée a bien évidemment renforcé une violence de genre installée sur un machisme structurel particulièrement fort : l’adultère des femmes était seul puni jusqu’en 1995. Traditionnellement, les fêtes de naissance – et le paiement de la matrone – sont plus importantes si naît un homme. La violence est également acceptée socialement comme méthode éducative.
On a constaté une très forte augmentation des cas de violence intrafamiliale (d’environ 5.000 cas en 2003 à presque 35.000 en 2011), sans qu’on puisse précisément l’attribuer à une hausse réelle des cas, au rôle des organisations féministes qui poussent à la dénonciation où à un meilleur suivi statistique établi par les lois votées les années précédentes. 3 cas sur 5 concernent des familles sans emploi ou à revenus très bas. En ce qui concerne les violences sexuelles, on enregistre entre 3.500 et 4.000 cas par an, soit 54 pour 100.000, ce qui constitue un des taux les plus forts au monde, alors que les statistiques ne concernent pourtant que les zones urbaines principales. Une des principales causes de l’explosion de cette violence est l’impunité quasi généralisée qui règne au Guatemala. Le taux d’élucidation des homicides est déjà ridiculement bas, à l’image des crimes sexuels : presque 4.000 cas de crimes sexuels en 2011, dont 289 font l’objet de procès… et 68 condamnations. Le viol conjugal est sensé être puni mais comme dans d’autres pays il est peu dénoncé et surtout il reste « acceptable » socialement.
En matière de violences sexuelles, une organisation fait un travail absolument indispensable et remarquable : Colectiva Actoras de Cambio (la « Collective Actrices de changement »), née en 2003 à partir d’une équipe de projet travaillant sur l’accompagnement psychosocial des victimes du conflit armé, projet mené par l’UNAMG (Union nationale des femmes guatémaltèques). Cette « collective » s’est structurée juridiquement en 2009. Leur action contribue aussi bien au soin des femmes victimes, qu’à construire la mémoire des crimes qu’elles ont subis, la recherche de la justice mais aussi créer les conditions pour que cette violence ne se reproduise pas.
Ces victimes ne sont pas prise en compte par la médecine formelle. Celle-ci, d’origine occidentale, est totalement inadaptée à leur conception culturelle, d’autant qu’on ne devient pas médecin au Guatemala (comme dans beaucoup de pays d’Amérique latine) pour le serment d’Hippocrate mais pour bien gagner sa vie. En outre, d’un point de vue politique, Actoras de cambio ayant été créée sur des fondamentaux féministes, la médecine moderne ne permet pas de réflexion « politique » à partir du soin, par exemple une douleur physique augmentée par la stigmatisation ou la négation de la cause de cette douleur. Il a fallu créer des méthodes pour « Théoriser depuis le sensible », depuis le ressenti, les émotions, acceptées mais décortiquées et expliquées, comme point de départ de processus de soin mais aussi de débats politiques… tout en explorant d’autres voies : thérapie de libération émotionnelle - AFT, Advanced Integrated Therapy, de spiritualité libératrice, de bioénergie, de dialogue avec le corps… L’idée bien adaptée aux latinos et en particulier aux peuples indigènes est de ne pas séparer corps/esprit/cerveau, la grande erreur des peuples occidentaux. On retrouve aussi l’approche d’éducation populaire qui considère chaque personne comme source de savoir et vise à faire de chaque personne un acteur ou une actrice de sa propre vie (au contraire de l’approche verticale occidentale, où il y a des « sachants » et des « apprenants »).
Ce type de démarche est aussi né du contexte. Les survivantes et les victimes de violences sexuelles sont sorties du silence imposé autour de 2008. Depuis la fin du conflit armé, on évoquait certes les disparitions, les tortures, les exécutions mais très très peu les violences sexuelles, ce qui été vécu comme une forme de négation de la souffrance, d’élimination, notamment de la mémoire… ou une « memoria silenciada », une mémoire tue. Cette mémoire des violences sexuelles était invisibilisée aussi dans les communautés, et les victimes stigmatisées… d’autant que le conflit est très mal évoqué dans les programmes scolaires, car le discours officiel est celui de l’oubli. A partir de 2008, le silence est rompu, les femmes – qui avaient commencé à l’évoquer entre elles, en parlent, ainsi qu’à l’intérieur de leurs communautés, à défendre leur démarche, et à travailler avec d’autres groupes de survivantes, à créer des réseaux et des espaces de rencontre. Un 1er « festival » est organisé en 2008, non pas pour fêter mais pour rendre visible la douleur, le fait de se soigner et de retrouver sa dignité, à travers la danse, le théâtre, la poésie. Son slogan était « J’ai survécu, je suis là et je suis vivante ». Un gros travail est également réalisé avec les jeunes, avec les enseignantes pour introduire la question de la mémoire (actions de sensibilisation, guides pédagogiques). Certaines femmes acquièrent le courage de faire de leur témoignage de vie une publication, où elles se racontent, autant leur traumatisme que la façon dont elles s’en sont sorti. Les pratiques de travail au quotidien d’Actoras de Cambio ne sont pas éloignées de leurs positionnements politiques : communication non-violente, souci d’éviter les coupages de parole, les jugements de valeur, les réactions violentes ou exagérées analysées immédiatement… et elles ne sortent jamais d’une rencontre, d’une réunion avec un malaise ou des non-dits.
Cette violence est aussi présente dans les communautés. Certaines victimes ont continué à subir des violences sexuelles après le conflit, car elles étaient stigmatisées comme « putes », qui auraient elles-mêmes provoqué la violence sexuelle (!), mais le travail de récupération a aussi permis de lutter contre la violence installée dans les familles, les communautés, et que les autorités traditionnelles ne reconnaissent pas vraiment. Un travail d’autant plus délicat qu’en questionnant le machisme, elles questionnent les rôles, notamment traditionnels, et comment la cosmovision maya est interprétée comme un système de pouvoir à leur détriment. Le conflit a en outre installé et normalisé la violence sexuelle, qui a augmenté après. Les religions ne jouent pas leur rôle car elles ont un discours ambigu, qui légitime la violence contre les femmes qui sortent de leur rôle. D’autre part la vision traditionnelle a installé l’idée que les femmes ne savent pas faire en général, s’y prennent mal, parlent mal espagnol, à tel point qu’elles s’autocensuraient au début. Les festivals ont permis d’installer l’idée que les femmes sont victimes mais pas seulement, et elles sont aujourd’hui bien plus prises au sérieux, ce qui permet d’aborder d’autres thèmes : ni violence, ni maltraitance mais non plus de moqueries et de harcèlement. Elles sont de plus en plus reconnues comme actrices, prennent des responsabilités, sont de plus en plus invitées aux réunions, même si leur présence au sein des autorités traditionnelles reste limitée. Les festivaux de la mémoire (le 2ème a eu lieu en 2011) sont aussi important pour la visibilité de la problématique, la crédibilité de leur travail mais aussi comme moment de solidarité entre elles, dont elles sortent pleine d’énergie, comme étape « d’epoderamiento » (empouvoirement/empowerment). Les festivaux permettent également d’attirer d’autres personnes, des jeunes filles en particulier.
Ces initiatives sont structurantes. Après la violence, certains groupes souhaitent lancer des activités économiques. En tout état de cause, elles deviennent aussi référentes contre la violence, sont interpellées par d’autres victimes, les accompagnent à la police, au tribunal, et montre également un autre modèle au reste de la communauté, notamment aux enfants. Aujourd’hui, il y a quelques résultats, et des changements sont visibles. Si il y a des cas de violence, plusieurs femmes accompagnent la ou les victimes. Il peut y avoir des dénonciations publiques en cas d’inaction – dans la plupart des cas - des autorités. Il semble que le nombre de viols ai diminué dans certaines communautés. Il reste aussi des cas où les autorités communautaires n’ont pas voulu bouger après des dénonciations, même publiques, et au final ont rejeté les accusatrices ! L’impact est mitigé car même avec du rejet, on constate la fin d’une certaine impunité. Dans un autre cas, un violeur a fini par partir de lui-même car il était stigmatisé par les femmes de la communauté. Dans une autre communauté, 250 femmes ont lu publiquement les noms de violeurs connus. Qu’un groupe de femme soit mobilisé dans une communauté permet déjà de générer un climat de fin d’impunité voire de respect. Le rôle du collectif est d’autant plus important que les femmes ne sont pas indépendantes, elles n’ont souvent ni maison à leur nom ni travail. Ce type de démarche commence à se développer dans certains pays d’Amérique Centrale, sous le nom de « défense sociale des droits ». Cette approche s’est développé face à l’échec dans certains pays de l’approche traditionnelle par les droits, quant les institutions de la justice (police, justice, institutions démocratiques) ne fonctionnent pas ou sont corrompues. La défense sociale des droits apporte une protection, non pas via le droit et les institutions, mais via la communauté, le groupe, la mobilisation, la solidarité.
Quelques paroles :
« Logramos brillar » (Nous avons réussi à briller)
« Elles ne sont plus silencieuses mais maitresses de la parole » (Je traduit Senoras, au sens de SeigneuREs, puisque le mot n’existe pas en français, par maitresse. « Dame » traduit l’épouse du seigneur et n’est donc pas adapté)
« Yo soy voz de la memoria y cuerpo de la libertad » « je suis la voix de la mémoire et le corps de la liberté »
« Ni oubli, ni silence »
« Quand il y en a une, ce sont 10, 100, 1000 femmes sur le chemin de la liberté »
=====
(1)Le pouvoir est détenu par les « ladinos », blancs ou non-indiens, une oligarchie essentiellement terrienne. Les régimes militaires a aussi permis de créer une caste politique de généraux à la retraite. Depuis quelques années, une oligarchie commerçante commence à se structurer. Mais à la base, ces 3 secteurs ont les mêmes intérêts. Certaines familles ont des monopoles absolus sur certains produits et organisent des filières entières à leur seul profit (comme les médicaments, ou les œufs, qui valent plus cher que dans les pays voisins).(retour au texte1)
(2) Le fémicide est une figure juridique servant à mettre en avant la spécificité des crimes contre les femmes. Selon Diana Russell, « le fémicide est le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme ». En Argentine, c’est une circonstance aggravante. Un crime d’honneur est par exemple un fémicide. Un crime décrit comme « passionnel » est un fémicide. Selon l’OMS « Le fémicide est généralement commis par des hommes, mais il arrive parfois que des membres féminins de la famille soient impliqués. Le fémicide se distingue des homicides masculins par des particularités propres. Par exemple, la plupart des cas de fémicide sont commis par des partenaires ou des ex-partenaires, et sous-entendent des violences continuelles à la maison, des menaces ou des actes d’intimidation, des violences sexuelles ou des situations où les femmes ont moins de pouvoir ou moins de ressources que leur partenaire ». En Argentine, en 2009 a notamment été mis en avant le fait que le machisme des policiers avaient empêché une femme de porter plainte 5 fois… avant que son ex compagnon ne la tue. (retour au texte2)
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Aujourd'hui, nous allons étudier comment être cool sur twitter. Cela ne vous a peut-être jamais paru indispensable mais c'est là le but que tout le monde devrait chercher à atteindre.
Ces quelques conseils de pur bon sens devraient vous y aider.
1. La dénonciation des lobbies
Sachez dénoncer les lobbies, attaquer les groupes influents qui font du mal à notre coolitude par leur argent, leur pouvoir de nuisance et leurs accointances politiques.
Oui je parle bien évidemment des féministes. Et particulièrement des fausses féministes. Comment reconnaître une fausse féministe ? C'est assez simple, cela n'est pas Simone de Beauvoir. Vous pouvez donc sans trop de crainte de vous tromper, accuser de "faux féminisme" toutes celles qui ont l'outrecuidance de se prétendre comme telles.
Rajoutons bien sûr que vous êtes vous même un vrai féministe mais vous avez la délicatesse de ne pas l'étaler partout. Votre féminisme est tout intérieur et c'est là une politesse de cœur qui vous honore.
Prenons une situation pour illustrer notre situation. Un tout petit millier de braves garçons, sont en train de se rire (gentiment bien sûr) de victimes de harcèlement sexuel ou d'une victime de viol. Et voilà qu'une horde, que dis-je une meute, que dis-je une armée, que dis-je UNE TRENTAINE de féministes leur sautent dessus. c'est intolérable. Condamnez-les (les féministes hein qu'on s'entende bien). Il y en a marre de cet esprit de meute qui sévit dans le féminisme actuel, cela n'est pas Simone de Beauvoir qui aurait fait cela, on ne peut plus rien dire.
Pire que les fausses féministes, il y a les fausses féministes lesbiennes, les fausse féministes trans ou les fausses féministes noires. Et qu'est ce que sont ces méthodes que de préciser la couleur de peau, l'orientation sexuelle ou le genre ? ON EST TOUS DES HUMAINS MERDE. Avec leurs conneries, on aura Le Pen au pouvoir, ils ne viendront pas pleurer.
2. La dénonciation des lobbies (bis).
L'antiracisme, la lutte contre la transphobie ou l'homophobie c'est très bien mais quand même on doit savoir continuer à apprécier l'humour et une bonne blague sur les travelos du bois de Boulogne a le mérite de toujours détendre l'atmosphère ce que certains de ces "militants" ne savent plus reconnaître. Pourtant vous avez une pote trans qui en rigole beaucoup.
Vous mêmes êtes d'ailleurs de tous ces combats, puisqu'en tant qu'homme blanc hétérosexuel, vous savez à l'occasion, apostropher vos potes d'un vigoureux "pd" ou "negro". C'est votre petite participation à la lutte, bien plus efficace que les simagrées de ces faux militants (oui là aussi il y en a, c'est fou comme le monde est infecté) : déconstruire les stéréotypes, votre combat de tous les jours. Ce n'est pas Martin Luther King qui se serait comporté comme cela.
3. Ayez du BON SENS.
Ce qui manque à tous ces militants de pacotille c'est une démonstration frappée au coin du bon sens. On a quand même un président noir aux USA non ? Marine le Pen est présidente du FN, non ? AH. Tout cela est quand même un signe que les choses ne vont pas si mal.
3. Soyez transgressif.
Un bon compte twitter n'est rien sans une image, transgressive et politiquement incorrecte. Une bonne image de sodomie ou d’éjaculation faciale (appelez là "cumshot" on n'est pas chez les ploucs), en ces temps, où le cul est nul part, fera son petit effet. Evidemment là, appelez-la "image de petit chiot qui court" vous êtes un fin plaisantin.
Le porno reste un domaine injustement méconnu, peu présent sur Internet ; il est de votre devoir de le mettre en avant, de manière très régulière. L'amicale des libertaires anonymes vous en sera gré.
4. Blagues et militantisme, un combat.
Un frontiste qui fera une blague sur les femmes à renvoyer au foyer, cela serait très sexiste et pas beau à voir.
Mais vous vous n'êtes pas frontiste. Vous pouvez donc faire ce genre de blagues du moment que vous conservez cet air débonnaire, cynique et désabusé qui a fait votre réputation.
Gardez cela en mémoire. Si, dans votre fort intérieur, vous répétez que vous êtes dans le "second degré" alors tout vous est permis.
Il faudrait être quand même sacrément con pour ne pas comprendre que vos blagues sur les femmes et le ménage, sont, en plus d'être originales, une sorte de mise en abyme des réactionnaires. Vous êtes un grand incompris c'est là le problème.
5. Le vrai réactionnaire et vous.
Il y a les vrais réactionnaires qui mettent des logos de la manif pour tous et ont des propos très vilains. Et il y a vous, qui n'êtes pas réactionnaire puisque vous êtes vous. Vous avez donc toute légitimité - et cela n'a rien à voir c'est votre simple bon sens qui parle - à trouver "qu'on ne peut plus rien dire", "que le politiquement correct sévit", "que quand même cette histoire de cisgenre c'est du n'importe quoi", que "le féminisme c'était bien à partir du moment où ca consistait juste à demander le droit de vote".
N'hésitez pas à asséner cela très régulièrement entre deux twits de blagues cryptiques.
6. Etre drôle.
Ayez de l'ambition. Aspirez à devenir un futur Laurent Gerra. Faites des vannes sur le physique. La vie personnelle. L'orientation sexuelle. La couleur de peau. le poids. La maladie mentale. Les gens doivent savoir rire d'eux mêmes.
7. Ce qui se comprend bien s'énonce clairement.
Votre TL doit être composée à 75% des gifs animés et à 13.2% de videos youtube.
8. Réfléchissez à vos punchlines.
Un mec cool se doit de choquer (vous n'y êtes pour rien si les gens ne savent pas apprécier votre humour).
Une bonne phrase comme "hier ma grand-mère est morte est j'ai pensé à lui éjaculer dans la bouche" devrait faire son petit effet.
Une bonne blague doit comporter au choix :
- une évocation nécrophile
- une évocation pédophile
- une connotation antisémite
(Attention si vous combinez les 3, vous êtes dieudonné, méfiance).
9. Le cynisme débonnaire
Quand vous ne comprenez pas un concept féministe ou antiraciste, commencez par insulter celle ou celui qui en a parlé ; c'est là une façon amusante d'engager la conversation et on reconnaît ainsi rapidement les gens susceptibles. Puis exigez des explications. Surtout ne les lisez pas.
Terminez par une punchline à votre façon (voir point 9).
Ne cherchez surtout pas à comprendre ces concepts ; si cela vous semble con, c'est que cela l'est forcément.
Je comprends que tout ceci soit difficile à mettre en place et nécessite quelques ajustements de votre compte twitter ; c'est néanmoins à ce compte là que vous arriverez à être cool et apprécié des gens cool.
Demain nous étudierons la différence entre Finkielkraut et un gens cool de twitter.
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Prostitution des jeunes, notre cri d'alarme
Ce numéro est le dernier paru, découvrez-le sur simple demande!
ÉditorialJeunes et prostitution, le Mouvement du Nid lance l'alerte !
TémoignageFaute de données suffisantes, le phénomène demeure méconnu ; pourtant tout nous porte à croire que la prostitution des mineurs et jeunes majeurs – filles et garçons – est en nette augmentation, malgré sa quasi-invisibilité. (...) Les associations – dont le Mouvement du Nid – sont de plus en plus confrontées, dans nos villes, à des situations dramatiques, des vies brisées. Des réseaux criminels trafiquent et exploitent des filles toujours plus jeunes, sur notre territoire, mais ils sont loin d'être les seuls. Un proxénétisme « de proximité », insoupçonné et tout aussi florissant, cible les jeunes Françaises en situation de vulnérabilité.
Marc
Une relation sexuelle, ce n'est pas anodin. On y met de soi.
Extraits de témoignages de jeunes
Gros planDéfinitions
Le risque prostitutionnel chez les jeunes Bien d'autres facteurs de vulnérabilité que la précarité économique influent sur le passage à la prostitution. Il est utile de savoir les repérer mais aussi d'identifier des situations qui, dans le réel, sont bien éloignées des images d'Épinal présentées dans les médias...
Rencontre
Liliana Gil, éducatrice
La prostitution des mineures, c'est grave en Thaïlande mais ici, nos gamines, ce serait de leur faute ?
Aujourd'hui à l'Aide Sociale à l'Enfance, Liliana Gil a passé six ans en prévention spécialisée en Seine-Saint- Denis, où le Conseil général a impulsé un travail en direction des jeunes filles. Grâce au travail de rue, aux partenariats avec les collèges et les associations locales, elle a pu commencer à identifier les conduites prostitutionnelles des adolescentes et initier des actions d'accompagnement.
État des lieux
Dossier : Prostitution des mineurs, de jeunes victimes à l'abandonProstitution des jeunes, une banalisation évidente
Si rien ne permet encore de trancher l'éternelle bataille de chiffres sur les dimensions réelles du phénomène, les associations sont unanimes sur le rajeunissement des personnes qui entrent dans la prostitution. Réalité inséparable des migrations, ce fait touche aussi un nombre croissant de Françaises du fait des conditions socio-économiques actuelles et de la plus grande facilité du passage à l'acte.
Problème mal appréhendé par les institutions publiques, relatif déni par les acteurs institutionnels, faible investissement sur le sujet... un récent rapport de l'IGAS (Prostitutions : les enjeux sanitaires, 2012) soulignait les carences de la prise en charge des mineurs victimes de la prostitution dans notre pays : un déni qui rappelle celui qui a longtemps entouré la question de l'inceste et des agressions sexuelles sur enfants. La Protection Judiciaire de la Jeunesse parlait, dès 2006, d'une problématique totalement inexplorée et désinvestie (Anthropos, La prostitution de mineurs à Paris, 2006).
Le Mouvement du Nid témoigne des manques criants en matière de suivi éducatif et d'encadrement, des dysfonctionnements et des réponses inadéquates des services sociaux. Sur le terrain, nos délégations mesurent les conséquences dramatiques de l'ignorance des problématiques prostitutionnelles. Non seulement elle peut faire échouer la mission de protection due aux jeunes victimes, mais elle les met parfois directement en danger en les renvoyant aux mains de leurs proxénètes.
Bien entendu, les personnes compétentes et impliquées existent et sont à saluer. Mais leur bonne volonté est bien mal soutenue... C'est le sens même du mot « protection » des mineurs qui est bafoué. Une situation qui prive les jeunes victimes de leurs droits fondamentaux et viole les engagements internationaux de la France.
Initiatives du Mouvement du Nid et ses partenaires / Spécial PréventionNos outils, nos conceptions, nos actions sur le terrain.
Implanté dans toute la France, agissant sur les causes et les conséquences de la prostitution, le Mouvement du Nid France est à la fois une association de terrain et un mouvement de société. Savez-vous que vous avez une délégation du Mouvement du Nid dans votre département ?
Notre délégation de la Sarthe intervient dans la rencontre et l'accompagnement des personnes, la prévention auprès des jeunes, la sensibilisation par des soirées- débats, expositions, de l'information dans différentes manifestations et des formations.
Pour mieux nous connaitre et si vous avez envie de comprendre le système prostitueur (à travers des thèmes comme les enjeux de la proposition de loi abolitionniste en débat, mieux approfondir ce problème sociétal, bénéficier de plus amples informations) ; si vous souhaitez en parler en famille, avec vos amiEs, vos connaissances,
Les bénévoles du mouvement du Nid se proposent d'animer des rencontres conviviales et de proximité. Il vous suffit de rassembler 5 à 10 personnes autour de vous.
Organisation : Prendre contact avec nous. Nous conviendrons d'une date ensemble.
L'accueil se fait à votre initiative à votre domicile ou dans un autre lieu de votre choix
Nos coordonnées :
Délégation du Mouvement du Nid de la Sarthe
Espace Gisèle Halimi - 30 avenue Félix Géneslay 72100 Le Mans
Tél : 02.43.85.89.98 – Portable : 06.78.59.64.78
Courriel : utilisez notre formulaire de contact !

Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, nos militantEs de la délégation du Mouvement du Nid de Moselle apportent réflexions et analyses issues de leur action de terrain.
Infos pratiquesLe colloque a lieu à Metz. Nous vous indiquons dès que possible les lieu, modalités d'inscription et horaires !
D’un bout à l’autre de l’échiquier social, des militants aux naïfs, monte et gronde une même lamentation, qui a tous les avantages de l’épouvantail :
« Ah les femmes entre elles, c’est pire que les hommes !«
… la division des opprimées, ma bonne Dame…
Noues serions toujours à une mauvaise femme de notre liberté ou de notre solidarité.
Les gauchistes noues ont habituées à agiter le spectre de la femme-plus-dangereuse-que-les-hommes, ils l’ont appelée la Bourgeoise.
Les radicaux antiracistes (androcentrés) ont construit un autre mythe de la nuisible : la Blanche.
Les hommes auto-célébrés « pro-féministes » ont défini les contours inhospitaliers de la Radicale, objet hurlant non-identifié qu’il faut absolument neutraliser, si possible à l’aide d’autres femmes, bouclier ou kamikaze.
Enfin… l’affaire n’est pas nouvelle, le mari et son père ont déjà bien bavé sur la Belle-Mère (dont ils se partagent tout deux les fruits de l’esclavage) et les autres s’acharnent depuis des siècles sur la Maîtresse (cette co-victime d’un collectionneur d’objets humains) et la Lolita (la persécutée parmi les persécutée, dans une culture pédocriminelle).
Les uns font mine de noues prévenir du danger (sur le ton paternaliste propre à nos « camarades » de lutte) pour se dresser comme un ultime rempart neutre et bienveillant; les autres noues préviennent comme le fait un coup de fusil tiré en l’air : noues pourrions lui ressembler, à Elle, la Ève … alors faudrait quand même pas trop noues rebiffer …
Tous organisent la dépendance apeurée et la division entre femmes.
Tous, ils utilisent ces mythes pour blanchir et leurs crimes et leurs bénéfices. Voues voulez parler violences sexuelles masculines ? On voues parlera du racisme contre les hommes et la sur-représentation des hommes racisés et prolétaires en prison (on oubliera de dire que pour des crimes, souvent aggravés, ils ne feront que quelques mois fermes, au pire 3 ans), de la stigmatisation des « clients » du viol, de la persécution des hommes injustement accusés de proxénétisme, de la souffrance des gays et autres hommes « queer » à être stigmatisés par les méchantes « sexophobes » pour leurs « sexualités périphériques », etc. Voues voulez parler exploitation domestique et organisation mondiale de l’esclavage des femmes ? On voues parlera de ces femmes qui exploitent des femmes migrantes, de ces femmes qui sont patronnes …
Devant chaque charnier, voues trouverez un petit viril tout recroquevillé qui geint et pointe son doigt d’inquisiteur sur une femme.
Devant chaque armée d’hommes, voues trouverez un arbre criblé de balles : une femme, La Femme.
…
A l’amie qui, par désespoir et résignation, me disait qu’entre les femelles chimpanzées, elle existait une solidarité qui n’existait pas entre les femmes, je réponds ceci : les hommes ont de tout autres moyens de terreur et de lavage de cerveau que les animaux. La méchanceté (ce que les philosophes des catastrophes nomment le mal absolu et banal), le sadisme, la barbarie, la persécution génocidaire, la spiritualité nécrophile, la socialisation sociopathique, la psychologie psychopathique … ce sont des caractéristiques historiques et psychologiques des virils.
La vérité est que noues sommes toutes à au moins un mâle de notre soeur, à au moins un mal absolu de notre vie.
Noues méritons l’espoir.
Le texte comporte des références explicites au viol et à la violence.
Je pense à ces femmes qui sont rentrées le soir et ont nettoyé leur manteau plein du sperme d'un frotteur.
Je pense à ces femmes qui doivent décerner des médailles à leur mec lorsqu'il a fait, une fois, un plat de pâtes.
Je pense à ces femmes qui serrent les dents très fort devant un supérieur paternaliste.
Je pense à ces femmes qui sourient pour ne pas hurler devant une blague sexiste.
Je pense à ces femmes qui ont dix ans de thérapie pour arriver à gérer leur viol.
Je pense à ces femmes dont le mari les laisse sortir.
Je pense à ces femmes dont le mari aide au ménage.
Je pense à ces femmes dont on n'a pas écouté la voix et à qui on a pratiqué une épisiotomie malgré leur refus.
Je pense à ces femmes qui ne jouent plus à des jeux en ligne car c'était trop invivable.
Je pense à ces femmes qui font 2 km de détour pour rentrer chez elles.
Je pense à ces femmes qui ne sortent pas de chez elles quand il fait nuit.
Je pense à ces femmes qui craignent de rentrer chez elles car il les attend.
Je pense aux femmes aux coups, aux bleus, aux nez cassés, aux vagins déchirés, aux fistules anales après un viol, aux sourires sans dent après un énième coup de poing, aux morsures, aux coups de crosse, aux visages défigurés.
Je pense à ces femmes aux triples journées de travail.
Je pense à ces femmes dont le mari feint des maux de dos subits pour ne pas se taper le ménage.
Je pense à ces femmes qui se font mal au ventre à attendre qu'il daigne se bouger le cul et ne serait-ce que "les aider".
Je pense à ces femmes, ces "ma petite", ces "beaux petits culs", ces "joli chocolat", ces "mademoiselle hey psstt", ces "'hey ma grosse salope", ces "hey grosse pute tu vas répondre", ces "salope réponds ou je te défonce".
Je pense à ces femmes dont on a arraché le foulard dans la rue.
Je pense à ces femmes à qui on a montré l'échographie du foetus à avorter.
Je pense à toutes ces femmes qui ont raconté, qui ont parlé et qui les 3/4 du temps l'ont fait avec le sourire, en en riant parfois. Le sexisme est le quotidien et si l'on n'en rit pas, je ne sais plus ce qu'on pourrait faire. On finit par en rire de ces conjoints paresseux, des frotteurs du métro, des supérieurs condescendants, des blagues sexistes des collègues. Rien n'est grave ; on s'y fait, on tente de respirer. Peut-être un jour on rira du viol ; au point où on en est pour survivre et pour accepter. Pour supporter.
Andrea Dworkin avait écrit un texte Je veux une trêve de vingt-quatre heures durant laquelle il n'y aura pas de viol. Mais quelle optimiste (et dire cela de Dworkin est plutôt drôle). Mais je demande une trêve d'une demie-heure pendant laquelle il n'y aura pas de viol ! Et je sais que même cette demande là basique, simple, ne peut m'être donnée. Une simple demie-heure où pas une femme n'est violée. Vous imaginez le stade de désespoir où l'on peut en être quand on en est à formuler de telles choses ?
Je pense à tous ces hommes qui vont me lire.
Je sais qu'il n'y aura pas d''empathie. Je sais qu'on va me reprocher d'amalgamer trois verres pas lavés et le viol. Je sais que la majorité va lire en se sentant "non concernés". J'ai en effet la chance extrême de n'avoir que des paragons d'antisexisme parmi mes lecteurs masculins que voulez-vous. je sais que tout sera dit (du banal "elle est folle" à "elle n'exagère pas un peu") pour ne surtout pas lire les souffrances. Je sais que très peu vont se demander en quoi ils sont concernés. Comment ils peuvent agir. Pas un ne va s'arrêter sur l'immense souffrance que représentent toutes ces phrases pour mieux se concentrer sur ce que cela lui fait à lui.
Une féministe me disait dernièrement "ce serait bien si déjà ils avaient un peu d'empathie". Je crois que si certains arrivaient en lisant, à ressentir la souffrance que provoque le sexisme et à ressentir de l'empathie alors cela serait déjà un début.
Cela devient parfois difficile, très difficile de penser que le groupe des hommes ne nous haît pas. Quand il y a autant de violences, qu'on en est encore à faire accepter que ces violences ne sont pas le fruit de nos fantasmes, alors oui j'ai du mal à admettre qu'il n'y a pas de haine.
J'ai du mal à admettre que les femmes se tapent l'intégralité des tâches ménagères, soient mal payés, leurs boulots dévalorisées et en plus harcelées, battues, violées, tuées parce qu'elles sont des femmes et que tout cela se ferait sans haine. On ne peut pas vous haïr voyons, on vous aime (comme des beaux tableaux et des belles voitures) et puis on vous baise c'est un signe ça non ?
On nous viole mais sans haine. Ca va alors.
Et s'il devait y avoir une requête, une question ou une interpellation humaine dans ce cri, ce serait ceci : pourquoi êtes-vous si lents ? Pourquoi êtes-vous si lents à comprendre les choses les plus élémentaires ? Pas les choses idéologiques compliquées ; celles-là, vous les comprenez.Les choses simples. Les banalités comme celles-là : les femmes sont tout aussi humaines que vous, en degré et en qualité.
Et aussi : que nous n'avons pas le temps. Nous les femmes. Nous n'avons pas l'éternité devant nous. Certaines d'entre nous n'ont pas une semaine de plus ou un jour de plus à perdre pendant que vous discutez de ce qui pourra bien vous permettre de sortir dans la rue et de faire quelque chose. Nous sommes tout près de la mort. Toutes les femmes le sont. Et nous sommes tout près du viol et nous sommes tout près des coups. Et nous sommes dans un système d'humiliation duquel il n'y a pour nous aucune échappatoire. Nous utilisons les statistiques non pour essayer de quantifier les blessures, mais pour simplement convaincre le monde qu'elles existent bel et bien. Ces statistiques ne sont pas des abstractions. C'est facile de dire « Ah, les statistiques, quelqu'un les tourne d'une façon et quelqu'un d'autre les tourne d'une autre façon. » C'est vrai. Mais j'entends le récit des viols les uns après les autres, après les autres, après les autres, après les autres, ce qui est aussi la manière dont ils arrivent. Ces statistiques ne sont pas abstraites pour moi. Toutes les trois minutes une femme est violée. Toutes les dix-huit secondes une femme est battue par son conjoint. Il n'y a rien d'abstrait dans tout cela. Ça se passe maintenant au moment même où je vous parle.
Cela se passe pour une simple raison. Rien de complexe ou de difficile à comprendre : les hommes le font, en raison du type de pouvoir que les hommes ont sur les femmes. Ce pouvoir est réel, concret, exercé à partir d'un corps sur un autre corps, exercé par quelqu'un qui considère avoir le droit de l'exercer, de l'exercer en public et de l'exercer en privé. C'est le résumé et l'essentiel de l'oppression des femmes."
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Je vous propose de relire le résumé des femmes de droite avant de lire cet article-ci.
J'ai été assez étonnée au cours de cet été, du nombre de réactions au tumblr "women against feminism". Ce n'étaient que protestations outrées à peu près partout, et ce micro évènement a pris une importance démesurée.
Cette année il y aura eu, comme chaque année me direz-vous, 50 000 viols en France. En 2008, il y aurait eu plus de 200 000 viols ou tentatives de viol aux Etats-Unis. On pourrait également parler des femmes tuées par leur conjoint, des femmes harcelées dans la rue ou des femmes battues. Pensons aux inégalités salariales, au harcèlement au travail et au sexisme au quotidien.
Cet été une célèbre féministe américaine, a du quitter son logement suite à des menaces de viol et de meurtre. Ce n'était que le point culminant d'années de harcèlement divers et variés, tous organisés en ligne, à la vue de tous et toutes, dans des propos parfaitement clairs dans leurs intentions.
Des féministes françaises qui avaient souhaité dénoncer le harcèlement de rue se sont vus harcelées et moquées ; là encore sur des sites parfaitement visibles et consultables par tout le monde où des dizaines de topics et messages ont mis en doute la véracité de leurs propos, les ont moquées et tournées en ridicule.
Ces actes là sont concrets ; bien plus concrets qu'une page tumblr où quelques femmes posent avec une pancarte.
Il suffit d'une recherche google de quelques secondes pour trouver des milliers de pages, créées par des hommes, qui crachent sur les féministes et piétinent les droits des femmes.
Le viol, la violence conjugale, le harcèlement de rue, les violences sexuelles sont des actes clairs, concrets, commis par des hommes et qui sont des actes anti féministes. Et pourtant ils ne bénéficient pas du quart des articles dénonciateurs dont a bénéficié ce tumblr.
Et voilà que des gens s'étonnent que des femmes ne soient pas féministes ? Que des femmes se déclarent même anti féministes alors que chaque jour des centaines de milliers d'hommes à travers le monde commettent des ACTES BIEN CONCRETS qui vont à l'inverse des droits des femmes ?
Je suis devenue féministe le jour où j'ai voulu porter plainte quand j'avais 18 ans. Ce soir là j'aurais pu me dire que j'étais tombée sur "un taré", puis sur des flics "'un peu cons" et que ma famille avait été "maladroite". J'aurais pu. Bien sûr il m'a fallu des années pour me dire féministe et analyser tout ce qui m'était arrivé ce soir là ; mais du moins j'avais pu voir qu'il y avait un lien entre tous ces gens et ce qu'ils avaient pu dire ou faire. Ce jour là, mes yeux se sont grand ouverts.
Je le regrette parfois. Souvent.
Je regrette de ne pas rire quand on me demande si j'ai mes règles parce que je suis énervée, je regrette de ne pas rire quand on me siffle dans la rue, je regrette de ne pas parler d'un "gros lourd" quand on m'a peloté dans le metro, je regrette de ne pas apprécier les journaux féminins, je regrette de voir que ma mère déteste systématiquement - mais c'est un hasard - toutes les femmes politiques, je regrette de ne pouvoir voir un film, une série, une pub, sans y voir le sexisme qui y est présent si souvent. Je regrette de "voir le mal partout", d'analyser en termes de genre à peu près tout comportement. Je regrette de voir le sexisme car si, comme de nombreuses femmes, j'y voyais juste "de la connerie" ; peut-être que je serais en paix. Peut-être que je n'aurais pas l'impression d'un système si oppressif qu'il empêche de respirer parfois.
Je n'ai pas eu le choix ; nous n'avons pas le choix. J'ai ouvert les yeux et il était impossible de les refermer. On dit "pas de justice pas de paix". Le féminisme est une éternelle quête de justice alors je crois que cela veut dire que je n'aurais jamais la paix.
Je vois autour de moi beaucoup de féministes épuisée, vidées. Cents fois remettre l'ouvrage sur le métier dit-on. On le remet 100 fois, 200 fois, mille fois. On tâche de ne pas répliquer au 1000ème - qui croit être le premier - à nous demander pourquoi on n'est pas plutôt humaniste.
Il est reproché à ces femmes de ne pas être féministes mais on nous reproche de l'être ; toujours les mêmes règles schizophréniques imposées aux femmes. Il faudrait défendre ses droits mais pas trop, ou pas comme on le fait. On n'est jamais assez patiente, on ne s'occupe pas des vrais combats ou pas de la bonne façon, on explique mal, on s'énerve trop, on est trop pressée, on n'est pas assez gentille avec les hommes qui sont féministes mais qui vont cesser de l'être si on continue comme ça, on s'attache à des détails, on exagère les choses, on dénonce trop, on s'indigne trop.
Et vous vous demandez encore pourquoi des femmes ne sont pas féministes ?
A part la joie insigne de constater au quotidien le sexisme crasseux qui s'insinue à peu près partout, jusque dans nos lits et nos amitiés, à part le fait de se faire harceler, foutre de nous, moquer ou ridiculiser c'est vrai qu'on se demande bien pourquoi ces femmes n'ont pas choisi d'êtres féministes.
Les réseaux sociaux ont permis aux féministes de se retrouver et de diffuser leurs idées mais cela a eu une contrepartie énorme ; la visibilité gagnée nous a aussi infligé un harcèlement continu et parfaitement visible. Les féministes qui se sont attaquées aux pires bastions masculins du web ont été traitées dans la boue de la pire des manières, harcelées, moquées, menacées. Et vous vous demandez encore pourquoi ces femmes ne sont pas féministes ?
Se dire féministe est s'assurer dans la majeure partie des cas de longs regards incompréhensifs voire apitoyés qui deviendront ensuite moqueurs. Sur les réseaux sociaux, la grande mode n'est pas de se moquer, qui des racistes, qui des transphobes, qui des machistes pensez donc. Non il faut se moquer de celles et ceux qui les combattent c'est tellement plus drôle.
La stratégie de survie - et qu'on a été nombreuse à adopter pendant des temps plus ou moins longs - est de faire ce que le groupe agresseur attend de nous. Tu veux une paix relative - très relative entendons nous bien - ; dis que tu n'es pas féministe. Pendant quelques heures, tu te moqueras de concert des féministes avec des hommes sexistes et tu auras l'impression d'être en sécurité et puis tu feras semblant de croire que les blagues qui vont surgir à ton encontre sont des blagues entre potes, les mêmes qu'ils se font entre eux. Se dire non féministe c'est faire le pari de la paix, de la protection de ceux qui harcèlent les féministes. Et pourquoi ne pas le faire ? Les sexistes sont beaucoup plus nombreux que les féministes ; alors s'il faut jouer la "femme de service" je comprends ce choix. Je ne l'approuve pas mais le comprend.
Avant de se demander alors pourquoi ces femmes là ne sont pas féministes, je voudrais demander moi, pourquoi autant d'hommes ne le sont pas. Pourquoi autant d'actes non féministes, contraires aux droits des femmes dont perpétrés sans qu'on se demande pourquoi ils le sont ; c'est comme si au fond on trouvait tous ces actes là très normaux, très logiques. On attendait que les féministes les combattent mais pas un instant, on attendait les combattre soi-mêmes et les questionner. Ces femmes là sont non féministes ; il m'a été signalé que des féministes les ont insultées et menacées pour cela. Se tromper d'ennemi, faire le choix, de la victime qui cède parce que cela semble un choix plus rationnel à ce moment là me semble une erreur grave.
Les yeux grand ouverts. Les refermer l'espace d'un instant et ne plus penser au sexisme. Se reposer.
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Voici la 12ème édition de "Rentrée en Fête", une journée dédiée à toutes les associations d'Orléans. La délégation du Mouvement du Nid du Loiret vous invite chaleureusement sur son stand, pour vous présenter ses activités et échanger avec vous sur ses actions : prévention, relations garçons-filles, lutte contre les violences...
A l'occasion de cette 12ème "Rentrée en Fête", environ 500 associations seront réunies ! La délégation du Mouvement du Nid du Loiret a un stand dans le parc Campo Santo, situé tout près de la cathédrale d'Orléans.
C'est une occasion en or de faire connaissance avec les habitants de notre ville d'Orléans et de ses alentours, et notamment de souhaiter la bienvenue à nos voisins de fraîche date car la mairie associe cette journée à celle des nouveaux arrivants.
L'édition 2014 du Rendez-Vous des Associations, à Nice, accueille cette fois encore de très nombreux stands, dont celui de notre délégation du Gard !
[mise à jour après l'événement]
Le Rendez-Vous des Associations a connu un succès très vif cette année, avec près de 15 000 visiteurs ! Dans un esprit de découverte et dans une ambiance conviviale, les échanges sont allés bon train entre les habitants et leurs associations.
Sur le stand de la délégation du Mouvement du Nid du Gard, nous avons eu la joie de discuter à bâtons rompus avec de nombreuses personnes attirés par notre stand, qui pique toujours la curiosité : nous affichons des extraits de témoignages de personnes prostituées accueillies par l'association, les publications que nous avons mis au point pour la prévention et la conscientisation de l'opinion publique, et bien sûr l'énoncé très clair de nos convictions : la prostitution est une violence et une exploitation insupportable !
Notre stand ne laisse personne indifférent et c'est tant mieux comme le prouvent les échanges très riches que nous avons partagé ce jour-là.
Voici donc le résumé de Histoire du viol de Georges Vigarelloo (XVIème - XVIIIème siècle). Pour celles et ceux qui s'étonneraient de ce déferlement de résumés, je manque un peu d'inspiration en ce moment et le deal - du moins avec moi-même - lorsque j'ai sorti ma wishlist était de vous faire des résumés des livres offerts.
Le viol est sévèrement puni à l'époque classique mais peu poursuivi.
La violence est considérée comme naturelle et existe à la fois du côté des criminels et du côté de la justice ; ainsi entre 1775 et 1785 9 à 10% des décisions du Châtelet sont des exécutions capitales. On tue, on mutile, on torture.
Dans la loi, le viol est puni de mort et parfois de tortures. Si la victime était vierge, la punition est pire et l'est encore davantage si la victime n'est pas nubile. C'est la même chose pour l'inceste.
Le viol en temps de guerre est toléré.
Le rang de la victime, comme celui du violeur compte beaucoup.
Au XVIIIème siècle, la structure familiale change ; la famille est davantage nucléaire que clanique et l'on assiste à une augmentation de la domesticité. Cette domesticité est davantage battue, frappée et abusée. Dans le Languedoc, au XVIIIème, 94% des femmes qui déclarent un enfant illégitime, déclarent également des violences par le maître.
Il n'y a quasiment pas de jugement si la victime est une femme adulte , cela est souvent réglé par des procédures infrajuridiques : une compensation financière du ou de violeurs. dans le Languedoc, à la même époque, 31.68% des injures et des coups sont réglés après une entente financière.
Le vol de grand-chemin est vu comme le crime le plus grave sous l'ancien-régime. Il apparait comme un crime de lèse-majesté qui menace la communauté, met en danger la sécurité des biens et des personnes et empêche les déplacements. L'atteinte aux biens est souvent considérée comme pire que l'atteinte aux personnes.
Dans le cas du viol, on parle davantage de "rapt" ; on rattache le viol au détournement.
Dans les faits, même les victimes les plus jeunes (ex d'enfants de 5 ans) sont vues comme des séductrices. Les plaintes sont rares. Entre 1540 et 1692, il y a 49 plaintes au parlement de paris ; moins de 3 tous les dix ans. Entre 1760 et 1770, 3 et entre 1780 et 1790, 4.
Il est considéré qu'une enfant ou une jeune femme victime de viol ne pourra jamais se marier ; c'est pour cela qu'on préfère l'arrangement financier. On dit que la victime est "gâtée".
Le viol par sodomie n'est jamais évoqué. C'est la sodomie en tant que telle qui est punie, qu'elle soit consentante ou non. la loi à l'époque comprend encore des références à la religion et aux lois divines. Une victime d'un viol par sodomie est coupable au même titre que celui qui l'a violé-e. l'enfant qui "cède" à la violence est considéré comme perdu. L'âge n'est pas une excuse.
Il en est de même pour l'inceste où la victime est condamnée également; la faute est commune et partagée par les deux.
Pour déterminer qu'il y a eu viol, il faut que des témoins aient entendu crier, il faut pouvoir témoigner que la victime s'est défendue et a vigoureusement résisté. S'il n'y a pas de témoins, on examine la réputation de la victime.
A l'époque classique, un volonté contrainte reste une volonté (c'est pour cela qu'on croit aux aveux sous la torture) . On ne tient donc pas compte de la peur, des menaces, des pressions ou du chantage. On ne tient pas compte non plus des traces de coups ; seule compte la défloration.
On pense également qu'un homme seul ne peut violer une femme seule si elle est vraiment déterminée (on retrouve cette idée chez Voltaire, Diderot ou Rousseau).
Si une femme mariée est violée, l'injure est faire également à son mari.
Les viols poursuivis concernent majoritairement des viols sur enfants qui ne sont pas considérés comme des crimes spécifiques. On ne sait pas bien comment déterminer la virginité ; l'existence de l'hymen est discutée. On suppose qu'une fille déflorée aura une odeur différente, une voix qui change, la muqueuse sèche.
A la fin du XVIIIème siècle, la violence des tribunaux comme la torture est beaucoup moins bien acceptée ainsi que la violence aux personnes. Les atteintes aux personnes diminuent et les atteintes aux biens augmentent.
On entame des réflexions sur les crimes moraux comme la sodomie. On commence à dissocier la faute religieuse de l'atteinte aux personnes. On commence à être plus sensible aux viols sur les enfants. La vision sur le viol en général ne change pas mais certains sont vus comme plus odieux et les victimes plus innocentes.
Les plaintes ne sont pas plus nombreuses et les peines ne sont pas plus lourdes. Emergent des critiques sur la clémence des juges. Nait aussi l'idée du viol rural où les gens seraient plus arriérés.
On commence à rejeter le liberté noble et fortuné ; en témoignent les scandales autour de Sade. On ne distingue pas encore la violence sexuelle. La police note ce que font ces libertins mais pas en quoi cea constitue des violences.
Dans la physiognomonie (ex Della Porta), le mot "violeur" n'a pas de place et n'existe pas ; on parle de "satyriasis" qui aurait des érections incoercibles et ne pourrait se maitriser sauf lorsqu'il se marie.
La vision de l'enfance évolue après 1750-1760. Les crimes contre eux sont davantage mis en avant. On constate sa fragilité. Si on étudie le nombre de jugements en appel au Parlement de paris, on passe de 0 entre 1700 et 1705 à 5 entre 1780 et 1785 ; légère inflexion qui montre que le crime existe aux yeux de la justice. On sait davantage reconnaitre les déflorations, les blessures sexuelles, les indices. On connait un peu mieux l'hymen par exemple.
Les plaintes pour viols de garçons restent rarissimes ; c'est la même chose pour l'inceste.
Le nombre de plaintes augmente, mais un verdit de non culpabilité est rendu dans plus de 70% des cas. Quand une peine est prononcée, elle est légère (pour l'époque) : amende, blâme, fouet etc.
On ne sait pas graduer les brutalités et il n'y a en général pas de poursuites si la défloration n'est pas prouvée.
On croit encore en l'enfant libertin avec des enfants de 6 ou 7 ans vus comme sexuellement matures.
Pendant la période révolutionnaire, on voit apparaitre la déclaration des droits de l'hommes du 20 juillet 1789 où l'homme est considéré comme propriétaire de son corps.
l'article 29 du Code Pénal de 1791 dit que le viol sera puni de six ans de fers, mais ne le définit pas pour autant. On ne parle plus de rapt.
La loi sur le divorce est proclamée le 20septembre 1792.
Dans le code de 1791 il n'y a plus de référence religieuse. On juge les actes nuisibles à la société. Le blasphème, la luxure, le concubinage, la débauche, la sodomie ont disparu du code. On distingue les crimes et délits contre les biens et les crimes et attentats contre les personnes.
Cela ne change pas grand chose dans les faits, les femmes qui veulent divorcer pour violences, sont déboutées. La notion de chef de famille existe toujours. Si une femme porte plainte, il n'est pas rare qu'on classe sa plainte et qu'on demande au mari de porter plainte à sa place. On continue à ne pas juger des viols sous menace, chantage, contrainte etc.
Les victimes continuent à être vues comme coupables, porteuses de honte. On pense toujours qu'un homme seul ne peut violer une femme adulte et qu'il faut être plusieurs.
En revanche après 1791, les viols et incestes sur enfants changent ; les victimes ne peuvent plus être poursuivis. Le viol par sodomie n'a toujours pas d'existence pénale.
En revanche, on tend à définir des seuils de violences ; on fixe le degré de gravité par âge et parle nombre de complices. L'article 8 du code de police correctionnelle fixe d'autres délits que le viol ; les "délits contre les bonnes moeurs" ; cet article a une interprétation extensive de la part de la justice.
Les démarches, éventuellement financières entre la victime et le coupable sont parfois judiciarisées avec des contrats devant notaire.
Au XIXème siècle, on continue à penser que le viol se passe là où le progrès n'est pas arrivé ; les villages et les hameaux. On passe d'une criminalité de masse à une criminalité "de fanges et de marges" comme le dit Foucault. (il n'y a plus de bandes et la délinquance est individualisée et axée sur la propriété). La criminalité violente d'ancien-régime devient une criminalité de ruse et de fraude.
La sensibilité s'accentue face à la violence physique et la violence officielle. On supprime la chaîne et les forçats en 1828 et le carcan en 1832.
Le public n'est plus avide du spectacle de la torture et de l'échafaud, mais davantage de l'acte en lui même.
Le nombre de plaintes va croissant et les viols pour enfants occupent la moitié des crimes d'assise après 1850.
Dans le code de 1810, l'article 331 définit l'attentat à la pudeur et la violence sexuelle. La sodomie ne peut plus être punie .
La loi de 1810 approfondit l'intention criminelle. La tentative de viol est l'objet d'un article et d'une définition. La tentative existait avant mais on restait centré sur le forfait achevé.
L'article 64 définit "l'aliéné".
On crée une unité criminelle dans le code appelé "les attentats aux moeurs".
L'adultère est toujours condamné ; on ne condamne quasi exclusivement que l'adultère féminin.
Dans la loi, n'existent toujours pas la pression morale, la contrainte morale ou la tromperie.
Si le viol a eu lieu sans violence, il y aura acquittement.
Ces lois, dans les faits, ne sont toujours pas appliquées ;émerge par exemple l'idée que le viol d'un enfant par un adulte est impossible à cause de la différence de taille des organes génitaux.
En 1832, le code pénal est révisé et prend en compte le critère de l'âge ; l'attentat à la pudeur sur un enfant de moins de 11 ans sans violence sera puni. En 1863, avec la loi du 18 avril 1863, cet âge passe à 13 ans. Avec l'article 331, on définit la violence par ascendant qui élargit encore le critère de l'âge : "un mineur âgé de plus de 13 ans mais non émancipé parle mariage". La jurisprudence l'étant aux ascendants juridiques, par adoption et naturalisation.
Après 1850 par la jurisprudence, on commence à punir des cas où il y a eu violence morale, menace.
La médecine progresse et commence à voir les blessures, les ecchymoses, les traces d'ongles, les hématomes. On remarque le sang, le sperme, les tâches.
En 1857, Tardieu tente de définir les signes cliniques du viol, par exemple l'augmentation de organes génitaux sauf qu'il pense que cela existe également en cas d'onanisme.
En 1830, on traite 106 affaires de viols d'enfants. En 1870, 800. Elles se sont plutôt passées en ville avec le refus des arrangements financiers qui se maintiennent en campagne.
Emerge l'idée qu'il y aurait une pathologie urbaine dont souffriraient les ouvriers. On note la brutalité et la promiscuité présente dans les ateliers. On note que la mixité y règne, propice aux dérèglements.
En 1821, est faite la loi sur le travail des enfants.
Les responsables d'usines et d'ateliers doivent assurer la décence et les bonnes mœurs.
A partir de 1870, on juge de plus en plus le viol en correctionnel considérant que le jury d'assises et trop clément ; on a donc un glissement des chiffres d'une juridiction à l'autre. En 1850 : 50% des forfaits jugés en correctionnelle sont des crimes.
Vers 1880, on commence à comprendre la spécificité du viol sur enfant ; on parle de perversité, on dit que cela a à voir avec l'alcoolisme. On évoque la spécificité de l'inceste.
Plus que le viol ce qui domine l'opinion publique est la violence physique ; des lois en 1889 et 1898 sont là pour protéger les enfants des violences physiques.
On commence à avoir une curiosité pour le criminel, le violeur. On étudie sa physionomie parla craniologie. L'homme criminel serait resté à un âge antérieur de l'évolution comme le dit Cesare Lombroso.
Ces techniques furent rapidement décriées ; on comprend qu'il n'y a pas de caractéristiques physiques pour les criminels. Le "dégénéré" deviendrait criminel à cause de son milieu.
1886 : Krafft-Ebing définit les perversions sexuelles.
En 1906, le mot "pédorose" est créé pour les viols sur enfants. On pense que les pauvres et les étrangers (belges, italiens) sont plus susceptibles de violer.
La psychologie est une science embryonnaire. Fin 1880, on débat sur l'hypnose et on incite aux femmes à faire attention aux hommes qui les fixent dans la rue.
On commence à parler des conséquences psychiques du viol même si on n'a pas encore les outils pour les définir. On continue à penser qu'un enfant violé sera souillé, corrompu et donnera naissance à des rejetons pervers.
Le viol de femmes adultes est toujours très peu dénoncé.
En 1978 a lieu de le procès d'Aix en Provence. Au delà des violeurs, on fait le procès du viol et l'on souligne le rapport de force sur les femmes grâce à la présence de groupes féministes.
Ce procès a une logique culturelle (les victimes y jouent un rôle), une logique psychologique( on montre qu'il y a trauma), une logique juridique (on définit les faits, la violence, le non consentement).
Cela permet de constituer les textes de loi encore à l'œuvre aujourd'hui.
En 1990 encore 40% des procès en correctionnelle sont des viols déqualifiés. (il y a eu régression de la correctionnalisation). Le taux d'élucidation a augmenté ; de 71% en 1974 à 85% en 1994. Les peines augmentent, on passe de 54% à 74% entre 1978 et 1992 de condamnés à 5 ans et plus et de 13% à 35% pour les condamnés à 10 ans et plus.
Le nombre de peines pour attentats à la pudeur augmentent aussi.
Les choses changent car les rapports entre les hommes et les femmes changent.
Dans le code pénal du 16 décembre 1992, disparaissent les "attentats aux mœurs" et apparaissent les mots"agression sexuelle". On ne parle plus de "pudeur" et d'"outrage" mais de "violence".
Apparait dans les articles 222-23 le délit de harcèlement sexuel.
No nomme de nouvelles violences comme l'agression verbale , l'exhibitionnisme.
On punit désormais le viol entre époux.
On parle du viol en prison, du viol de guerre au moment de la guerre en Yougoslavie.
Les viols sur enfants deviennent le crime premier.
La parole des victimes est davantage écoutée, on a la certitude qu'il existe un trauma après le viol.
On instaure un suivi médico-social des violeurs.
Conclusion :
Avant le XXème siècle, les procédures sont rares. on tolère la violence. Les crimes contre les enfants ne comptent pas. L'enfant n'est pas vu différemment d'un adulte. Les crimes sur garçons sont méconnus. Les violeurs sont condamnés dans les lois mais pas dans les faits. La victime est culpabilisée ; la femme consent autant que l'homme. La menace, la contrainte ne sont pas prises en compte.
Pendant la révolution, apparait le mot "viol". On juge plus sévèrement le viol sur enfant qui est plus poursuivi, plus dénoncé et moins toléré. La perception des enfants change.
le viol de femmes adultes n'est pas beaucoup poursuivi.
Le violeur est perçu comme un pauvre, un vagabond.
Le XXème siècle permet une réflexion sur l'égalité entre les hommes et les femmes et a des conséquences que la perception du viol.
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J'avais publié sur facebook il y a quelques jours une réponse à Nadine Morano au sujet de son texte sur la plage et les femmes portant le foulard, certains m'ont demandé de le publier ici ; le voici donc.
Dans un court texte public sur facebook, Nadine Morano s'élevait contre la présence d'une femme portant un foulard sur une plage publique.
Nadine Morano voit donc arriver un couple ; l'homme va se baigner. La femme qui porte un foulard reste sur la plage.
En 3 minutes Nadine Morano en a conclu qu'ils sont mariés et que cette femme est une "douce soumise" à son mari ce qui l'empêche de se baigner.
Il existe des milliers de raisons qui ont pu empêcher cette femme de se baigner. Peut-être a-elle ses règles et n'aime t elle pas se baigner dans ces circonstances là ? Peut-être n'est elle pas à l'aise en maillot de bain ? Peut-être ne supporte-t-elle pas l'eau de mer ? Peut-être vient elle de manger ?
Mais parce qu'elle porte un foulard sur la tête Nadine Morano en conclut que c'est forcément à cause de l'islam en général et de son mari en particulier.
Peut-être en effet que cette femme estime qu'elle n'a pas à se dévêtir devant des inconnus, peut être estime-t-elle qu'hommes et femmes ont des rôles différents à jouer et que l'un peut se dévêtir à la plage pendant que l'autre ne le peut. On peut estimer cela stupide, Madame Morano, on peut le combattre politiquement mais RIEN dans cette brève scène ne vous permet de conclure quoi que ce soit. Et rien ne vous permet de conclure que son mari la force à quoi que ce soit.
Si vous aviez vu une femme blonde sans foulard, sur une plage mais très habillée, vous ne seriez pas allée en conclure qu'elle était sous la coupe d'une religion misogyne. Vous auriez sans doute cancané puisqu'il semble que la politique se fasse maintenant sous forme de cancans dépolitisés et populistes mais vous n'auriez pas conclu qu'elle était sous la coupe d'un mari misogyne et musulman.
Et c'est cela, madame, le danger de l'amalgame raciste ; interpréter tous les faits et gestes d'une personne au regard de sa religion (supposée ou non). Vous n'avez pas une seconde pensé que cette femme puisse ne pas se baigner pour d'autres raisons que sa religion car, pour vous, elle n'est que sa religion.
Et je le répète, quand bien même, elle déciderait de ne pas se baigner pour des raisons religieuses c'est son droit le plus strict.
Je vous rappelle, Madame, que des milliers de français ont manifesté, pétitionné, fait courir les rumeurs les plus folles pour empêcher la tenue d'un programme qui concourrait juste à assoir dans les établissements scolaires l'égalité entre hommes et femmes. Il me parait malvenu de faire la leçon à quiconque.
Arrivons à la seconde partie de votre texte où vous qualifiez la France de "patrie des droits de l'homme" et où règne "'égalité entre hommes et femmes".
Posons d'abord quelques chiffres
- 50 000 viols par an
- 1 femme qui meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint
- 26% de femmes à l'assemblée nationale
- 23.2% de femmes au sénat
- votre parti comme bien d'autres incapables de respecter la parité et tenus de payer des amendes colossales.
- inégalités salariales à poste et compétence égale
- les femmes plus pauvres et plus précaires que les hommes
- 30% de femmes dans les conseils d'administration des entreprises du CAC40.
Rappelons ensuite ce que toutes les femmes politiques ont eu à subir de la part de leurs coreligionnaires mais aussi des citoyens françaiss ; des phrases qui, sans cesse, leur expliquent qu'elles n'ont rien à faire dans des espaces masculins. Lorsque Patrick Balkany, se permet d'expliquer que Roselyne Bachelot n'a rien à faire sur un plateau télé vu son âge et son physique, que fait il d'autre que ce que vous supposez de ce couple ? Lui, un homme se permet d'expliquer à une femme quelle est sa place.
Lorsque des députés se permettent de caqueter devant des femmes députées que font ils d'autres que leur rappeler que, là encore, leur place n'est pas là ?
Lorsque des gens pendant plusieurs mois se permettent de faire courir les rumeurs les plus immondes et les plus bêtes concernant les ABCD de l'égalité que font ils d'autre que d'expliquer que les femmes n'ont pas à faire ce qu'elles veulent ?
Vous-même êtes très régulièrement attaquée non pas pour ce que vous dites mais pour ce que vous êtes ; les attaques machistes à votre égard sont multiples et intolérables.
Après la lecture de ces simples faits, madame, pensez vous vraiment encore que notre culture est championne en matière d'égalité entre hommes et femmes ?
Pensez vous que nous devons ad nauseam donner des leçons au monde entier alors que nous sommes viscéralement incapables de respecter l'égalité entre hommes et femmes ?
Au lieu de vous préoccuper et de présupposer des intentions d'une femme sur une plage, occupez-vous plutôt de faire respecter l'antisexisme au sein de votre propre parti ; cela vous occupera pour une vie au moins.
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Je vais vous résumer Roms & riverains : une politique municipale de la race de Eric Fassin, Carine Fouteau, Serge Guichard et Aurélie Windels. Le livre comporte une part importante de témoignages d'acteurs sociaux et de roms ; il n'était pas possible de les résumer.
Le 29 juillet 2010,des gens du voyage attaquent un commissariat après que l'un d'entre eux ait été tué par la police. Lors du discours de Grenoble, Sarkozy, alors président, assimile roms et gens du voyage. Il y déclare : "nous subissons les conséquences de 50 années d'immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l'intégration" et s'engage à faire démanteler la moitié des campements illégaux de roms dans les trois mois et à réformer la politique de lutte contre l'immigration illégale.
La réaction dans l'opposition est forte et Manuel Valls condamne fermement ce discours.
Viviane Reding, commissaire européenne, dénoncera en des termes vifs cette politique où est visée, non pas une nationalité, mais une ethnie (on a juridiquement le droit de traiter différemment une nationalité mais pas une ethnie). Ce sera elle qui sera vivement critiquée.
En 2012 François Hollande est devenu président et Valls ministre de l'intérieur. Est décrétée la circulaire interministérielle du 26 août 2012 qui poursuit l'action entamée par le gouvernement précédent.
Le 14 mars 2013, Valls parle des roms en disant qu'ils auraient "vocation" à rentrer en Roumanie. Le candidat aux primaires socialistes de Marseille dira, lui, qu"ils ne peuvent pas s'intégrer, ce n'est pas dans leur nature.
En octobre, Minute fait une Une raciste sur Taubira ; c'est l'occasion d'un grand meeting antiraciste où sont rassemblées toutes les forces de gauche.
On assiste ainsi à un effacement de trois clivages :
- entre la droite et l'extrême-droite en 2010
- entre la droite et la gauche en 2012
- entre l'aile droite et l'aile gauche du gouvernement du 2013
Il est difficile de savoir s'il existe vraiment une communauté rom ; certains anthropologues disent qu'il y aurait une pluralité de groupes. La question est tellement complexe que seuls les anthropologues peuvent en discuter et pas les politiques.
Il est difficile de savoir combien il y a de roms en France. On pense qu'il y a 20 000 personnes arrivés récemment, ceux qui vivent dans les bidonvilles et 400 000 pour la plupart français, installés depuis longtemps. Sur les 20 000 personnes arrivées récemment, il y a des non roms ; on parle donc d'un sous-groupe des roms dans lequel il n'y a pas que des roms.
Le livre parle donc des roms non pas comme une communauté fondée sur la culture ou l'origine mais comme une minorité caractérisée par l'expérience de la discrimination.
Il existe un processus d'altérisation ; il faut que le groupe qu'on discrimine n'ait rien à voir avec nous.
Les conséquences de la pauvreté et des discriminations (vivre dans des camps, l'insalubrité, la saleté) deviennent des éléments constitutifs d'une culture rom. Ils sont racialisés. On se souvient de ces "anges blonds" soit-disant enlevés qui ne pouvaient être rom,qui seraient tous bruns. Ressortent les vieilles rumeurs des tziganes qui enlèvent les enfants et mangent des animaux domestiques comme les chats. On assimile souvent les roms aux rats, sans jamais supposer qu'ils peuvent aussi souffrir de cette présence sur leurs bidonvilles. On entend des phrases comme "il a fallu subir les rom puis on a subi les rats".
La saleté supposée des roms est vue comme élément de leur culture voire même de leur nature.
Le fait par exemple qu'ils soient obligés de faire leurs besoins dehors parce qu'ils n'ont pas le choix devient un élément pour les distinguer de nous, qui ne ferions pas comme cela. Leurs conditions de vie sont décrites comme constitutives à ce qu'ils sont par les mairies comme si elles n'avaient rien à voir là dedans ; ainsi Aubry décrira la saleté des camps roms alors qu'il appartient à sa municipalité de ramasser les ordures.
Il est beaucoup dit qu'ils sont sales et vivent dans les ordures et les rats sans que soit rappelé que les municipalités refusent d'amener de l'eau courante, de construire des toilettes sèches et de ramasser les ordures de peur qu'ils s'installent.
Leur pauvreté, les discriminations subies sont donc vues comme des éléments de leur culture pour les différencier de nous et les racialiser.
Dans les années 90, aux Etats-Unis a été créé le concept d'auto-expulsion ; ils'agissait de rendre la vie tellement dure aux immigrés qu'ils finiraient par partir d'eux-mêmes.
Ainsi les administrations françaises rendent la vie difficile aux roms en espérant qu'ils repartent ; refus de ramasser les déchets, d'inscrire les enfants à l'école, le 115 n'a jamais de place disponible, refus de les inscrire sur des listes électorales, refus d'enregistrer leurs plaintes.
Le livre aborde ensuite le concept de "riverain" apparu dans les années 2000 lorsque Sarkozy,alors ministre de l'intérieur, fait voter la loi de sécurité intérieure qui pénalise, entre autres, le racolage passif. Apparaît alors le "riverain" qui serait dérangé par les prostituées.
A l'opposé du riverain, naît le bobo ; on se met à définir la classe sociale non plus par l'économie mais par la culture.
Le riverain serait celui qui serait incommodé par les roms et le bobo serait un droit de l'hommiste éloigné des réalités du terrain.
On constate qu'en adoptant ce langage et ce discours, le PS s'éloigne de ceux qui l'ont fait élire sans pour autant regagner le vote de l'électorat populaire.
Pour autant, ceux qu'on appelle les riverains ne sont pas toujours à proximité des roms et n'appartiennent pas toujours aux classes populaires. Les voisins, au sens propre du terme, peuvent parfois être très solidaires des roms même si les médias ne nous parlent pas de leurs initiatives.
La politique de la race définit les autres et nous définit nous mêmes. On fantasme un groupe "les petits blancs" ; c'est une manière d'opposer classe et race comme si les classes populaires étaient forcément blanches et comme si les sujets racialisés n'appartenaient forcément pas au peuple. On parlera de "blanchité" (whiteness en anglais) qui définit un champs d'études non pas d'un groupe social mais d'une identité. Aux Etats-Unis les irlandais sont ainsi devenus "blancs" (ils sont rentrés dans le groupe social dominant en quelque sorte) au détriment des noirs. En France, des groupes sociaux encore renvoyés à l'altérité (par exemple les maghrébins et leurs descendants) peuvent accéder à la blanchité aux dépends des roms.
Face aux roms, les immigrés ou descendant d'immigrés peuvent s'affirmer. On dresse les pauvres contre les encore plus pauvres en faisant miroiter aux premiers la promesse des bénéfices de la blanchité au détriment des seconds.
Dés 2009, nous sont montrés des groupes de "riverains" en colère contre les roms et qui montent des expéditions punitives, démontent ou brûlent des camps, frappent les roms ; groupes qui sont souvent menés en sous-main par des groupes identitaires.
Les municipalités disent "les comprendre".
On peut distinguer deux catégories de riverains :
- la classe moyenne qui se sent menacée dans ses biens et son bien-être
- la classe populaire qui n'est jamais écoutée sauf lorsqu'elle évoque les roms. Cela leur permet aussi de se distinguer d'eux en soulignant qu'eux sont pauvres, mais français et propres par exemple.
La colère des riverains permet aux maires de se tisser une clientèle à peu de frais; s'ils ne peuvent rien faire pour l'emploi ou le logement, ils peuvent au moins partager la colère des "riverains" face aux roms et organiser par exemples des expulsions.
Le commissaire divisionnaire Gilles Beretti nuance les statistiques criminelles autour des roms : pour lui ils sont sur-représentés car beaucoup plus arrêtés. Il souligne également qu'il existe peut de familles mafieuses ; peut-être 5 à 8 dans toute l'Ile de France et que les délits commis ne sont pas spécifiques aux roms mais aux pauvres (faire les poubelles et les dégrader, voler des vêtements mis en container etc).
D'autres policiers soulignent que certains profitent de la présence des roms pour commettre des délits, sachant que cela sera les roms qui en seront accusés.
Le livre, après une série de témoignages se termine par "une chronologie du pire entre 2010 et 2013". Je me suis permise de la recopier de façon exhaustive ; je crois qu'il est bon de la garder en mémoire.
2010 :
juillet :
"Chaque année, une dizaine de milliers de migrants en situation irrégulière, dont des Roms, repartent volontairement avec une aide de l'Etat. Et l'année suivante, après avoir quitté le territoire avec une aide de l'Etat, ils reviennent en toute illégalité pour demander une autre aide de l'Etat pour repartir. Cela s'appelle "un abus du droit à la libre circulation".
Nicolas Sarkozy, président de la République
Août :
"Le président de la République a fixé l’objectif précis, le 28 juillet dernier, pour l’évacuation de 300 campements ou implantations illicites d’ici 3 mois, en priorité ceux des Roms" [...] Dans le cadres des objectifs fixés, outre les démantèlements n'impliquant pas de moyens nationaux et menés à bien avec les moyens locaux, les préfets de zone s'assureront, dans leur zone de compétence, de la réalisation minimale d'une opération importante par semaine (évacuation/démantèlemement/recuite) concernant prioritairement des roms".
Circulaire du 05 août 2010, signée par le directeur de cabinet du ministre de L'intérieur, Eric Besson.
Septembre :
Un septuagénaire tire sur deux ados roms en train de le cambrioler.
"Quand on voit toutes les petites crapules qu'on met dehors alors qu'elles sont en attente de jugement et qu'elles peuvent recommencer, c'est vraiment un déni de justice et un véritable abus de pouvoir, c'st vraiment scandaleux".
A propos du fait que l'homme ait traité les roms de "sale race"
"Il a eu tort de le dire, il a le droit de le penser"
Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes
En couverture et illustré par l'image d'une petite fille visiblement rom : "Roms, allocations, mensonges... Ce qu'on n'ose pas dire"
Le point 30 septembre 2010.
2011 :
Juillet :
"La délinquance roumaine est une réalité et il faut que nous la combattions".
Claude Guéant, ministre de l'Intérieur.
Septembre
En couverture et illustré par l'image d'ne femme blonde victime d'un arrachage de sac à main sur un quai de métro : "Délinquance : le plan de lutte contre les jeunes roumains".
Le parisien, 12/09/2011
2012 :
Septembre :
"Nous savons que ce sont des minorités très criminogènes, d’une criminalité extrêmement cruelle d’ailleurs, parce qu’elle utilise beaucoup les enfants"
"Il n’y a qu’une seule solution : dissuader la venue de ces personnes et les renvoyer chez elles. Et les problèmes d’intégration, qui sont bien réels, ils doivent être traités dans leurs pays d’origine"
Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur
Après que des riverains ont expulsé des familles roms et mis le feu à leur campement"Je ne le condamne pas, je ne le cautionne pas, mais je le comprends, quand les pouvoirs publics n'interviennent plus".Samia Ghali,maire et sénatrice PS des XVeme et XVIeme arrondissements de Marseille.
2013
Mars :
A propos des villages d'insertion "Cela ne peut concerner qu'une minorité car, hélas, les occupants des campements ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution."
Manuel Valls, ministre de l'Intérieur
Avril :
"Quand les roms se mettent quelque part, c'est avéré, après on a une recrudscence des cambriolages."
Samia Ghali, maire et sénatrice PS des XVeme et XVIeme arrondissements de Mareille
Mai :
"Ils ne peuvent vivre qu'en faisant les poubelles, même s'il y en a quelques-uns qui travaillent, ils vivent de rapine."
Jean-François Noyes, conseiller général PS des Bouches-du-Rhône et ancien directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini.
Juin :
A propos des 200 roms vivant à Marseille
"Mais c'est 2000 de trop ! Même si c'était dix, c'est encore trop. Ce n'est pas le problème du nombre, c'est le problème de notre capacité à intégrer. Nous n'avons plus de capacité à intégrer. C'est 2000 plus les milliers d'immigrants clandestins ou réguliers qui déferlent sur ce pays. Et tout ça est à intégrer, tout ça est à scolariser, tout ça est à soigner, tout ça est à loger. C'est ça le problème."
"Ces gens bien entendu vivent de rapine et de vol.. Pas de l'air du temps !"
Guy Teissier, député-marie UMP des 9eme et 10eme arrondissements de Marseille
Sur twitter après que des cocktails molotov aient été lancés contre des caravanes
"Bientôt à Marseille #Capelette pour la même action"
Didier Réault, adjoint aumaire UMP de Marseille et conseiller général des Bouches-du-Rhône
Juillet :
"Vous avez quelques soucis" avec des "Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons... odorante [...] Je vous annonce que dans le courant de l'année 2014, il viendra à Nice 50.000 Roms au moins puisqu'à partir du 1er janvier, les 12 millions de Roms qui sont situés en Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie auront la possibilité de s'établir dans tous les pays d'Europe. Tout le monde est dans les starting-blocks, exactement comme dans les films du Far-West" retraçant la conquête de l'Ouest américain, c'est à cela que nous allons assister."
Jean-Marie Le Pen, député européen et président d'honneur du Front National
"J'en ai maté d'autres et je vous materai".
Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice
"Comme quoi Hitler n'en a peut-être pas tué assez..."
Gilles Bourdouleix, maire UDI de cholet (Seine-et-Loire)
Août :
En couverture : "Roms, l'overdose. Sondage exclusif. Le ras-le-bol des Français. Assistanat,délinquance... Ce qu'on n'a pas le droit de dire."
Valeurs Actuelles, 22 août 2013
Septembre :
"Si un croisien commet l'irréparable, je le soutiendrai."
Régis Cauche, maire UMP de Croix (Nord)
"Ils n'ont pas toujours les comportements adaptés à nos modes de vie et habitudes semant la crainte et l'exaspération"
Gérard Vignoble maire UDI de Wasquehal (Nord)
"[Manuel Valls] appelle un voyou, un voyou, et non un malheureux enfant, et tout le monde admire l'audace. Il dit que la délinquance venue de Roumanie est un problème, et tout le monde s'émeut, comme les bigotes du XIXeme siècle s'émouvaient devant une jambe dénudée. Les Roms chassés partent l'âme tranquille, ils savent qu'ils reviendront. C'est ce qu'ils ont déjà fait lorsque Sarkozy les a renvoyés. Parmi eux, la délinquance des enfants voleurs se poursuivra tranquillement, même si les arrangeurs de statistiques cherchent à faire croire qu'elle diminue."
Eric Zemmour, chroniqueur sur RTL, au Figaro Magazine et sur i>télé
A cause des Roms, "les français vivent un véritable enfer. [...] Tout cela crée une ambiance qui peut tourner au conflit, voire à la guerre civile."
Marine Le Pen, députée européenne et présidente du Front National
"Lorsqu'on installe des Roms, il y a le crime, il y a la drogue, il y a la prostitution. [...] Je trouve qu'on a trop, dans le passé sans doute, laissé faire les choses, c'est ce qui nous a conduits à des situations qui sont quelquefois extrêmement dangereuses."
Daniel Boisserie, député PS de la Haute-Vienne, maire de Saint-Yrieix-la-Perche
"J'ai l'impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens."
Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP de l'Essonne et candidate à la maitie de Paris
"Les Roms harcèlent les gamins à la sortie de l'école."
Rachida Dati, députée européenne UMP et maire du VIIeme arrondissement de Paris
"Paris ne peut pas être un campement géant."
Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris.
"C'est illusoire de penser qu'on réglera le problème des populations roms à travers uniquement l'insertion. Et donc cela passe par des reconduites à la frontière, cela est passé aussi par la fin de cette aide au retour qui a créé un véritable appel d'air, nous y avons mis fin. [...] Mais ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation. [...] Les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie."
Manuel Valls, ministre de l'Intérieur
Octobre :
"Ces gens-là ne peuvent pas s'intégrer, je ne dis pas "ne veulent pas", ils peuvent pas parce que c'est pas dans leur nature."
Christophe masse, conseiller municipal PS de Marseille et conseiller général des Bouches-du-Rhône
Novembre :
Un tweet relaie l'image d'une femme rom pratiquant la mendicité vête d'une jupe de contrefaçon "Givenchy".
Commentaire "'Leonarda de retour en France pour la fashion week".
Natacha Polony, journaliste à Europe 1 et chroniqueuse au Figaro et sur France 2
"Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms, m'ont mis neuf fois le feu ! Neuf fois des départs de feux éteints parle SDIS dont le dernier, ils se le sont mis eux-mêmes. Vous savez ce qu'ils font : ils piquent des câbles électriques et après ils les brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage, c'est qu'on ait appelé trop tôt les secours ! Non, mais parce que les Roms c'est un cauchemar..."
Luc Jousse, maire UMP de Roquebrune-sur-Argens(Var)
Décembre
"Il est plus facile aujourd'hui d'enlever une voiture à Paris,ça prend 15 minutes... Vous vous garez sur une livraison, j'en ai fait l'expérience, 15 minutes entre le moment où vous vous garez et le moment où on enlève la voiture. Il peut se passer des mois et des années avant que l'on bouge un mendiant rom qui est là à l'année, tous les matins, qui revient, qui repart. C'est insensé."
Pierre Lellouche, député UMP et conseiller de Paris.
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Je vais vous résumer Les femmes de droite d'Andrea Dworkin. Le livre date d'il y a trente ans ce qui explique par exemple qu'elle évoque le viol conjugal en soulignant qu'il est autorisé. Je résume ce livre en réaction aux nombreux textes réagissant au tumblr des femmes anti féministes.
Dans la préface, Christine Delphy souligne qu'à part Dworkin peu de féministes ont évoqué la sexualité hétérosexuelle dans une société patriarcale. On a revendiqué le droit des femmes à se prémunir des conséquences de cette sexualité via la contraception et l'IVG.
Dans la vision féministe comme dans la vision patriarcale, le viol, l'inceste sont vues comme des transgressions à la sexualité comme les violences conjugales sont vues comme des transgressions à la définition du mariage.
Pourtant s'ils sont aussi banalisés c'est qu'ils sont tolérés sinon encouragés et que la violence est partie intégrante de la sexualité hétérosexuelle patriarcale comme le pense Dworkin.
Dans ce livre Dworkin parle des femmes de droite qu'elle ne condamne pas mais dont elle regrette les choix. Elle estime qu'elles ont affaire à un pouvoir trop vaste et qu'elles se sont aménagées l'espace qu'elles pouvaient.
La question se pose de savoir sir les gains du mouvement féministe ne peuvent être saisis par les hommes et utilisé contre les femmes. Ainsi elle rappelle que la libération sexuelles des années 60 a enjoint les femmes à être disponibles envers les hommes sinon elles étaient considérées comme non libérées.
Delphy estime que les féministes ont échoué à définir la sexualité hétérosexuelle ; cela se définit toujours par un rapport sexuel qu'avant les femmes n'étaient pas censées aimer et que, maintenant elles doivent aimer.
Dworkin dit que la violence de l'acte sexuel ne réside pas dans l'anatomie masculine mais dans l'interprétation qui en est faite.
La sexualité hétérosexuelle devient un acte où la femme doit jouir de sa propre destruction, pour se conformer à l'archétype du masochisme féminin.
Delphy critique le féminisme queer qui réduit le genre aux rôles dans la sexualité qu'on pourrait performer alors que les discriminations persistent, elles, bel et bien.
Résumé de Dworkin.
Dworkin montre que la majeure partie des travaux faits par les femmes sont sous-payés, stéréotypés et stagnants. Pour elle, les femmes de droite ont fait un deal. Comme au foyer leur valeur est davantage reconnue qu'au travail, entre autres parce qu'elles sont mères, alors elles défendent le rôle de femme au foyer.
Le travail ne rend pas les femmes autonomes puisqu'elles sont en général mal et peu payées. Les féministes ont fait le pari qu'un salaire rendrait les femmes indépendantes sauf que cela n'arrivera pas tant qu'on sera dans une société patriarcale. Il y a un intérêt à maintenir les salaires des femmes bas ainsi elles vendront du sexe (dans le mariage ou la prostitution) pour survivre.
Pour Dworkin, le salaire égal pour un travail égal n'est donc pas une réforme mais une révolution.
De plus le marché du travail est devenu un autre lieu de coercition sexuelle pour les femmes.
Les femmes de droite ont donc fait le choix de rester au foyer en espérant que cela sera plus vivable que dehors.
Dworkin aborde ensuite le sujet de l'IVG. Le livre date des années 80, l'IVG est autorisé depuis dix ans et dans de nombreux états, le viol conjugal n'existe pas.
L'IVG peut rendre la femme coupable de ne pas mettre la maternité au coeur de sa vie alors qu'elle serait censée le faire.
Si le viol conjugal est autorisé, comment distinguer le viol dans le mariage du coït dans le mariage ?
Si un homme marié viole une femme comment pourrait-il voir cela différemment de ce qui se passe dans son couple où il a l'autorisation de l'état de violer sa femme ?
Si la grossesse doit être menée à terme dans le mariage où le viol est légitime alors pourquoi la grossesse issue d'un viol par un inconnu serait illégitime ?
Dans les années 60, les femmes doivent baiser (le mot est employé par Dworkin "fuck") sinon elles sont accusées de ne pas être libérées.
Or la possibilité d'une grossesse, ou le souvenir d'une IVG clandestine, ne leur donne ps envie de le faire.
Beaucoup d'hommes de gauche se sont alors engagés dans un combat pour l'IVG.
Robin Morgan dit en 1970 "Il est douloureux de comprendre qu'à Woodstock ou à Altamont, une femme pouvait être qualifiée de "coincé" ou "vieux jeu" si elle refusait de se laisser violer".
Lorsque les mouvements féministe émergent, ils font réaliser à beaucoup de femmes qu'elles ont été sexuellement utilisées. Elles vont alors lutter pour le contrôle de leur fertilité ; les mouvements de gauche vont alors se détourner des droits des femmes et de l'IVG puisqu'il ne s'agit plus de seulement pouvoir baiser des femmes.
Les femmes de droite dénoncent l'IVG car pour elles, cela a participé à l'avilissement sexuel des femmes. Elles ont vu que quand l'IVG a été légalisée, les hommes ont revendiqué l'accès au corps des femmes. Pour elles, l'IVG rend les femmes baisables par les hommes sans qu'ils en paient plus aucun conséquence comme un enfant à nourrir.
De leur point de vue, la grossesse est la conséquence du sexe qui oblige les hommes à rendre des comptes. Sans IVG, l'homme est obligée d'entretenir la femmes et les enfants qui ne pourrait s'en sortir seule puisque les salaires versés aux femmes sont trop faibles.
Dworkin évoque ensuite la peur de l'homosexualité masculine qui constitue un outil de contrôle des hommes. Elle dresse des groupes d'hommes les uns contre les autres dans une quête éperdue de la masculinité.
Dans le racisme, l'homme du groupe racisé, subit des stéréotypes sexuels ; soit il est violeur, soit il est dévirilisé. Les noirs dans les Etats-Unis esclavagistes sont dévirilisés et vus comme des animaux. Lorsque l'esclavage est aboli les hommes blancs se sentent dévirilisés, privés de leur masculinité, ils font des noirs des violeurs. Le viol par les hommes noirs (qui est une construction raciste) est avant tout vu comme un vol, non pas des femmes blanches mais de la masculinité des hommes blancs.
Pour Dworkin, les femmes de droite haïssent les homosexuels car pour elles, ils se passent des femmes. Sans la reproduction, les femmes en tant que classe n'ont rien ; les homosexuels font donc croire aux femmes que les hommes n'ont plus besoin d'elles.
Dworkin évoque le programme démographique d'état qu'elle qualifie de "gynecide programmé".
Elle paele des femmes noirs et hispaniques stérilisées contre leur gré. Elle évoque des contraceptifs testé à Puerto Rico chez les femmes hispaniques.
Elle souligne que les femmes sans valeur reproductive, les pauvres, les malades, les droguées, les prostituées, les malades mentales sont enfermées. La majorité des personnes pauvres et âgées aux USA sont des femmes. Dans les hospices, 72% des patients sont des femmes.
Les noirs (hommes comme femmes) meurent plus jeunes à cause du racisme systémique qui les privent par exemple de soins. Il n'y a que 9% de non blancs chez les personnes âgées et 5% dans les hospices.
Les femmes sont surmédicalisées tout au long de leur vie, surtout avec des anti dépresseurs, barbituriques etc.
On verse peu de prestations sociales aux femmes ainsi elles restent obligées d'accepter des emplois peu qualifiés. C'est encore plus vrai pour les femmes noires ; il faut que leurs prestations sociales soient très basses pour qu'elles continuent à faire les boulots les plus difficiles.
Les aides sociales maintiennent les femmes en état de dépendance. Elles n'auront de toutes façons que des emplois mal payés et où elles seront exploitées. Elles punissent les femmes d'avoir eu des enfants hors mariage, crée une main d'œuvre disponible à bas prix et permet le contrôle reproductif des femmes qui n'ont pas à se reproduire comme les noires et les hispaniques. Selon Dworkin, les femmes n'existent que si elles sont une valeur reproductive.
Dworkin craint que le modèle du bordel (là où des femmes sont disponibles sexuellement pour les hommes) s'étende à la reproduction, qu'elle appelle "modèle de la ferme" . Elle pense que les technologies reproductive vont permettre de créer des fermes où la reproduction sera une marchandise.
Elle évoque ensuite l'anti féminisme qui se développe selon 3 axes :
- le modèle "séparés mais égaux" qui consiste à dire qu'il existe un principe de nature masculine, un principe de nature féminine qui sont si différents qu'ils entrainent une séparation sociale absolue et des choix de vie complètement différents. On déclare les hommes et les femmes égaux car chacun fait également ce qui est propre à sa clase de sexe. On promet l'égalité si chacun reste à sa place.
- le modèle de la supériorité féminine. Les femmes sont vénérées de façon abstraite, selon des modèles inatteignables comme la vierge Marie. Les femmes ont un tel pouvoir sur les hommes qu'elles les forcent à faire des choses comme les conquérir, les forcer.
- le modèle de la supériorité masculine : dieu et la biologie ont déclaré que les hommes étaient supérieurs.
Les femmes sont exploitées par le viol, la violence conjugale, l'exploitation économique, l'exploitation reproductive. Elles forment une classe subordonnée aux hommes, colonisée sexuellement; privée de droits, traitées comme une possession.
La pornographie et la prostitution condensent toutes ces exploitations. Il y a antiféminisme lorsqu'on propose de sacrifier une partie de la population féminine pour épargner les autres.
Pour les femmes de droite, le mariage est censé les protéger du viol.
En étant entretenu au foyer, elles sont censées être protégées de l'exploitation économique.
La reproduction leur accorde un peu de respect et de valeur.
Un mariage religieux les garantit contre la violence conjugale.
Bien sûr elles se trompent. Elles risquent davantage d'être violée par leur mari que par un inconnu, sans argent elles sont sous la dépendance économique de leur mari. Le foyer reste le lieu le plus dangereux pour une femme.
La postface de Frederick Gagnon parler de l'Amérique post 2008 pour voir si les choses ont changé.
85%des victimes de violence conjugale sont des femmes.
20%des femmes ont déjà subi un viol.
Le salaire hebdomadaire d'une femme est de 669 dollars contre 824 pour un homme.
Pendant les élections de 2008, il y a eu énormément de misogynie envers Clinton et Palin. L'une était bête, l'autre trop émotive. Clinton a tenté de contrer ces attaques en se comportant comme un homme. Palin a adopté l'attitude de la femme parfaite en misant sur son look, elle a été qualifiée de babe et de MILF quand Clinton était qualifiée de bitch et de cunt.
Le nombre de femmes de droite n'a pas diminué ; Palin se revendique féministe, ne veut pas voir les femmes comme des victimes mais comme des femmes capables de tout y compris de mener à terme une grossesse non désirée. Elle se définit comme la "mama grizzly", pro-carrière, pro-famille, pro-maternité et pro-vie. Elles reproduisent ce que Dworkin avait dénoncé.
L'antiféminisme est toujours très populaire aux Etats-Unis et les combats contre l'IVG, la contraception le viol sont persistants.
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Je vais vous résumer le livre d'Ann Laura Stoler La chair de l'empire Savoirs intimes et pouvoirs raciaux en régime colonial.
L'étude de Stoler porte essentiellement sur les Indes néerlandaises entre la fin du 19eme siècle et le début du 20ème siècle, comme la colonie de Deli à Sumatra.
Etudier l'intimité permet d'identifier les enjeux politiques dans la définition du privé et du public.
L'autorité coloniale repose sur deux prémisses fausses :
- les européens constituent une entité biologique et sociale identifiable
- les frontières entre colonisateurs et colonisés sont faciles à identifier
Elle articule dans ce livre les relations entre genre, race et pouvoir.
Le racisme ne sert pas uniquement à justifier la prolongation du colonialisme et de la suprématie blanche mais sert également une logique de classe.
Ainsi l'on dissimulait les blancs pauvres, indigents, fous, malades ou âgés afin qu'ils n'entament pas le prestige racial blanc. Les administrateurs sont mis à la retraite dés 55 ans afin que les colonisés ne les voient pas vieillir et déchoir.
On évitait de trop faire venir des pauvres et si des colons s'appauvrissent on les renvoie chez eux. Un blanc pauvre pourrait en effet être amené à fréquenter des colonisés et, par sa pauvreté ou sa faiblesse physique, être moins respecté d'eux et ainsi nuire à la réputation de l'empire. On ne souhaite pas non plus que les blancs pauvres aient des relations avec les femmes colonisées ce qui engendrerait des enfants à coup sûr délinquants ; la délinquance étant calculée au pourcentage de sang indigène du coupable.
On leur interdit de se marier et de faire venir des femmes blanches car l'état ne veut pas voir des familles blanches pauvres qui nuiraient au prestige de la race. On suppose que les femmes coûtent cher, qu'elles vont demander à retourner au pays et que les enfants vont tomber malades.
Le concubinage est donc complètement toléré et admis."On préférait la sexualité interraciale à la déchéance européenne". La femme colonisée est préférée car elle revient moins cher et son entretien est aux seuls frais de son concubin et pas de l'état néerlandais. L'homme, parce qu'il a une concubine sur place, sera plus tenté de rester. Ainsi, avec le concubinage l'empire voit la population augmenter à moindre frais sans faire venir des femmes blanches. Les femmes colonisées n'ont en plus aucun droit sur les enfants qui peuvent être considérés comme enfants de l'empire à part entière si on le désire. de plus laisser les colons avec des femmes colonisées et pauvres évitent d'augmenter les salaires, chose qu'on serait obligé de faire si des femmes blanches venaient puisqu'on ne voudrait pas voir des femmes blanches, pauvres.
A partir de 1920, l'interdiction de mariage est levée et les femmes blanches commencent à arriver.
Leur arrivée sert les intérêts de l'empire et on compte sur leur présence pour renforcer la séparation entre asiatiques et blancs. Elle sont là pour sécuriser l'empire et pallier sa vulnérabilité.
Les femmes blanches sont à la fois des agents de l'empire à part entière mais également des subordonnées dans la hiérarchie coloniale du fait qu'elles sont femmes. Stoler questionne à quel point les inégalités de genre sont essentielles au racisme colonial et de l’autorité de l'empire.
L'arrivée des femmes blanches fait qu'apparait une nouvelle notion de l'intimité. On pense que les femmes ont besoin de plus d'espace, d'espaces davantage clos et de plus de confort. Ces idées reçues servent à accentuer la ségrégation avec les domestiques colonisés. Stoler récuse l'idée que les femmes blanches sont les seules responsables du racisme colonial. Elles sont des agents de ce racisme tout en étant victime de pratiques sexistes et patriarcales.
Dans les romans, les hommes blancs sont montrés comme désirant des femmes "indigènes" et pas les blanches et les femmes blanches sont imaginées comme désirées par les hommes "indigènes". On appelle ceci le "black peril" dans l'Empire britannique c'est à dire la peur du viol de femmes blanches par des hommes indigènes (ou esclaves puisque cette peur existait dans l'Amérique esclavagiste). Cette peur voit l'apparition de clubs de tir pour femmes et l'apparition de milices.
Ce péril ne correspond à rien de concret puisqu'il n'y a pas particulièrement de viols de femmes blanches commis par des hommes colonisés. Dans tous les cas, les viols commis par les hommes blancs et le viol des femmes colonisées ne sont pas poursuivis.
Le péril noir symbolise avant tout un danger d'insurrection par les colonisés et recouvre une variété de comportements nombreux ; se promener devant la maison de blancs, entrer par erreur dans une chambre peuvent être considérés comme des tentatives de viol.
Les hommes colonisés sont vus comme sexuellement agressifs.
En général, la chasse aux colonisés vus comme des criminels sexuels suit des mouvements sociaux de blancs pauvres. Ainsi, entre 1890 et 1914 en Afrique du sud il y eut de nombreuses grèves de mineurs noirs et blancs. Des accusations de viol de femmes blanches par des hommes noirs servirent à ré-unir les blancs autour d'une cause commune.
Les femmes blanches sont quant à elles vues comme responsables de leur viol potentiel. Elles ne sauraient pas parler aux domestiques, seraient trop familières. L'empire empêche donc les femmes de rester seules ou de diriger une plantation. On limite l'arrivée de femmes modestes de crainte qu'elles ne se prostituent.
L'arrivée des femmes coïncide avec un discours autour de la dégénérescence qui menace la virilité, la maternité et la moralité.
L'image du colon évolue. On le voit désormais comme un type social dégénéré, corrompu par le climat.
La médecine invente une maladie spécifique du colon ; la neurasthénie. Les stations climatiques où l'on soigne les colons malades prolifèrent.
Le concubinage et le métissage sont vus désormais comme des menaces et sont accusés de saper ce qu'ils consolidaient un siècle plus tôt.
Dans ce contexte les femmes occidentales sont censés protéger la morale et isoler les hommes de la contagion culturelle et sexuelle.
Si la femme blanche s'occupe bien du foyer, le mari ne tombera pas malade et n'ira pas voir une femme colonisée ; l'empire sera protégé.
La fécondité devient un devoir national et les équipements médicaux, les maternités sont améliorés dans les colonies.
On enquête sur les femmes blanches vivant aux colonies car l'on est persuadé qu'elle souffre de dégénérescence et ne pourra plus se reproduire. On suppose également que les enfants blancs vont mourir.
On demande aux femmes blanches d'élever elles mêmes leurs enfants et de conserver des distances raisonnables avec les domestiques colonisés. Les enfants blancs ne doivent pas jouer avec les enfants "indigènes" et les nourrices ne doivent pas les tenir trop près d'elles de peur qu'ils s'imprègnent de leur sueur. On craint que les enfants blancs nés aux colonies soient malades et n'aient pas de repère culturel. On fait attention à la langue parlée devant eux. On développe les écoles maternelles où l'on tente de pallier les manques des parents.
Le sort des enfants métis suscite beaucoup d'interrogations. Menacent-ils la nation ? Si l'état ne les aide pas, ne risque-t-on de voir beaucoup de métisses pauvres contribuant au déclin de la nation ?
Les autorités tiennent à empêcher les blancs d'abandonner leurs enfants métisses qui seraient alors sous l'influence délétère des mères colonisées. On crée donc des institutions d'état pour héberger ces enfants et on juge durement les mères qui refusent de les y laisser.
Une jeune femme métisse est vue positivement à plus d'un titre ; mariée avec un colonisé, elle lui enseignera la culture occidentale. Mariée à un blanc elle n'hésitera pas à rester sur place voire à aller dans une région reculée.
L'état se demande donc s'il doit faire des métis une catégorie à part ou les associer aux citoyens pour atténuer la menace qu'ils représentent.
Les enfants métis sont vus comme la conséquence des excès de l'empire. Ils sont perçus comme menaçant l'autorité paternelle puisqu'ils vivent dans un monde colonial inversé où les femmes assument les charges masculines. On décidera finalement de ne pas leur accorder une existence juridique car ils pourraient devenir des éléments séditieux.
Pour Stoler, les métis et les blancs pauvres constituent pour l'empire, de éléments potentiellement subversifs, des renégats racialisés et des "ennemis de l'intérieur", plus que leur couleur de peau c'est la question de leur désirs et de leurs appartenances qui jouent.
Elle rejette dans ce livre la fixité des catégories raciales.
L'état colonial a donc policé l'intimité, les relations sexuelles, les sentiments afin de se consolider. Cela rejoint l'idée féministe que le privé est politique.
Stoler montre que les pratiques coloniales n'ont pas été monolithiques et ont beaucoup évolué et se sont transformés. Elle montre que les colons et les colonisés ne sont pas des catégories homogènes.
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J'emploierai au cours de ce texte deux mots différents.
J'appellerai réactionnaires celles et ceux qui revendiquent une volonté politique et/ou idéologique (les deux ne vont pas forcément voire rarement de pair) à conserver les choses en état voire le retour à une situation antérieure, souvent fantasmée. Ainsi nombre d'europhobes du Front National fantasment la situation de la France avant son entrée dans l'Europe.
Je parlerai d'extrêmes-droites lorsqu'il s'agira de qualifier des groupes politiques identifiés et reconnus comme tels. Je sais que le mot ne recouvre plus rien de précis ; d'aucuns, avec raison, y placeront des politiques et des journalistes qui ne font pas pour autant partie de groupes politiques identifiés comme d'extrêmes droites.
Dés lés début des années 2000, les groupes d'extrême-droite ont très bien compris les avantages d'Internet :
- se regrouper entre soi pour discuter et se renforcer dans un anonymat relatif.
- la possibilité d'approcher des gens qui auraient rejeté en bloc toute tentative dans "la vraie vie".
- la possibilité d'appréhender au mieux les angoisses des français. Internet a permis aux gens de se regrouper selon des communautés d'intérêts venant d'horizons très divers. Ainsi se créaient des communautés virtuelles de juifs qui avaient peur de l'antisémitisme en France, des communautés de musulmans qui avaient peur de l'islamophobie et du racisme, des communautés de femmes, du viol, des communautés de citoyens qui avaient peur "des racailles".
Je prendrai le dernier exemple comme exemple de parfaite stratégie d'entrisme de groupes d'extrême-droite. En 2000 un jeune homme crée le site "anti racailles" où il témoigne de son ras le bol d'être agressé par ce qu'il appelle des racailles. Aucun discours racialiste n'est (encore) posé et il n'envisage pas de voter FN. Pour autant il voudrait rentrer chez lui sans être agressé. Le site a un succès énorme et les témoignages affluent. Face à cela, le discours des progressistes n'a pas su se construire (et je ne sais toujours pas 14ans après ce qu'il y avait ou non à dire) ; toujours est il que des forces d'extrême-droite sont, elles, arrivées rapidement et ont su rassurer les personnes, occuper le terrain et les convainque qu'eux allaient faire quelque chose. Le site sos-racaille se monta en 2001 ; lui était de toutes évidences issu des droites extrêmes mais avec la présence de ceux qu'on appellera les "hésitants". Si le site a rapidement fermé ; il constitue - et c'est pour cela que j'en parle - un des premiers cas des stratégies des extrêmes-droites sur le net.
Je prétends qu'il y a un lien direct entre la théorisation du mot "racaille" dés le début des années 2000 sur le net et la présence aujourd'hui en 2014 de milices nationalistes dans les métros français pour soit-disant sécuriser les lignes. Il aura fallu 14 ans pour donner une consistance au mot racaille, qui ne veut strictement rien dire dans les faits ; on n'est pas une "racaille", on est un délinquant coupable de tel ou tel acte à un moment X mais racaille ne définit aucune identité précise, n'a aucune réalité tangible. Il aura donc fallu plus d'une dizaine d'années pour que ce mot soit quasi un classique de la langue française, pour désigner à peu près tout et n'importe qui (enfin surtout les gamins d'origine maghrébine et africaine).ce mot, on y reviendra, témoigne de l'éclatante lepenisation des esprits puisqu'il ne signifie rien d'autre que "encore un arabe/noir délinquant mais dans un terme apparemment neutre.
- la possibilité donc de fédérer. J'ai encore entendu une représentante du Front de gauche déclarer en 2014 au vice-président du FN "ah on ne vous voyait jamais dans telle ville, on ne vous a jamais vus sur les marchés". Si la gauche en est encore à croire qu'on conquiert un nombre de voix intéressants en tendant des tracts en sortie de marché, je crois qu'on comprend mieux leurs scores.
J'ai pu, puisque je gère des communautés de journaux en ligne depuis le début des années 2000, appréhender les différentes stratégies de conquête des extrêmes-droites.
- la création de sites dédiés aux faits-divers. Nous sommes noyés sous les faits-divers dans la presse en ligne mais je prétends que les sites d'extrêmes-droites et en particulier fdesouche a initié le mouvement. On se souviendra de l'affaire Paul Voise en 2002 qui a été abondamment analysée et qui aurait pu, selon certains, faire basculer l'élection de 2002. Présenter des faits-divers sordides, en boucle, en les choisissant soigneusement (ne sont ainsi sélectionnés que ceux où le coupable présumé a un nom d'origine étrangère ou ceux où le coupable n'est pas nommé ce qui permet d'alimenter les théories du complot "on sait bien que le coupable est un arabe maison ne nous le dit pas car la presse est aux ordres) permet de plonger ceux qui les lisent dans une atmosphère de panique et d'accentuer ce qu'on a appelé le "sentiment d'insécurité".
- la création d'agences de press dédiée de type novopress.
- l'entrisme sur toutes les communautés en ligne selon des stratégies soigneusement établies. Les extrêmes-droite ont toujours su s'organiser de manière efficace et cela a été particulièrement frappant sur les journaux en ligne. Au moindre fait-divers où est impliqué quelqu'un au nom à consonance étrangère vous voyez débarquer une première salve qui postait à peu près toujours le même message de type "encore un bougnoule". Cette stratégie là ne sert pas spécialement à convaincre, elle cherche avant tout à attendrit la viande pour la deuxième salve, bien décrite par cet ancien militant. La deuxième salve consiste à dire la même chose mais dans des termes choisis et très entendables "quand même on peut se demander si cette immigration massive n'a pas quelque rapport avec l'augmentation de la délinquance et des crimes".
Ce travail de fond a ensuite été considérablement facilité par les différents journaux en ligne qui ont fait du fait-divers leur fond de commerce.
Certains utilisaient aussi d'une stratégie simple, prendre un pseudo à consonance arabe ou africaine qui arrivait tout d'un coup sur une communauté en disant "et bien moi Mamadou je m'en vais égorger vos enfants et violer vos femmes ! Allah Akbhar". Parfois ces gens ne pensent pas à changer leur email et vous constatez que le dit Mamadou a comme email jeanpaulperuchon@machin.fr.
Les réactionnaires ont un certain nombre de forces qui expliquent également leur succès :
- il est infiniment plus facile de militer pour que les choses demeurent en l'état (au moins on sait ce qui nous attend) que pour un changement de fond. C'est par exemple toute la stratégie des réactionnaires militant contre le mariage homosexuel, souligner qu'on est très bien ainsi et qu'on ne sait pas ce qui se passerait s'il y avait un changement. Peu importe que cela soit complètement irrationnel, il suffit d'insuffler un "et si" pour que cela fonctionne. A l'inverse, les progressistes ont à promettre, chose qu'il n'est pas possible de faire, que tout se passera bien après le changement souhaité.
- un discours populiste : dire "les arabes nous piquent notre pain" est un discours qui fonctionne relativement bien. Si vous vous attelez à déconstruire cette simple phrase, vous en aurez pour quelques heures avec la certitude d'avoir endormi la moitié de votre auditoire à la fin.
- la moralisation du discours. face à cette difficulté à combattre certains discours, certains ont pensé que la moralisation du discours suffirait (et ont aussi cru que s'emparer des discours progressistes leur permettraient de gagner des voix ce qui n'a pas mal marché du moins entre 81 et 95). Au début des années 80, lorsque se créent de mouvements antiracistes, le PS ne tarde pas à créer ses propres groupes et à imposer une nouvelle ligne de conduite face aux discours racistes le très construit "c'est mal". Cette tactique continuera au cours des années avec entre autres la loi Gayssot "c'est mal de tenir des discours négationnistes sur la shoah alors on va les interdire" et le toute récente volonté de supprimer le mot "race" de la constitution "c'est mal d'employer ce mot alors que cela n'existe pas".
Cette stratégie, d'une rare bêtise a permis aux réactionnaires de se poser en martyr, d'instaurer une théorie du complot, d'inventer un nouveau langage qu'ils ont considérablement policé. Et cela a surtout empêché les progressistes de combattre leurs discours.
- une complète méconnaissances des codes des extrêmes-droites. J'avais ici, sur un ton humoristique, décrypté quelques uns des éléments de langage des extrêmes-droites. La plupart utilise des références, des images (je me souviens encore de cet internaute qui avait pris comme avatar une photo de Goebbels enfant, nous nous étions fait avoir),des sources littéraires qui sont maintenant moins connues qu'il y a 30 ans. Les réactionnaires les emploient régulièrement ce qui permet de les diffuser de manière plus ou moins insidieuse.
- la capacité à s'allier et c'est d'ailleurs qu'on constate à quel point ce sont davantage des politiques que des idéologues. Si vous observez les compositions de manifs lors de Jour de colère ou de MPT, vous constatez la présence voisine de groupes qui, en temps normal, se lyncherait.
le Fn est assuré d'une chose ; la fidélité de son électorat. Untel peut bien avoir des désaccords profonds avec Marine Le Pen qui est détestée par bon nombre d'hommes de la branche dure des extrêmes-droites, elle aura toujours leur voix parce qu'il n'ont de toutes façons personne d'autre pour qui voter(on se souvient du grand succès du MNR).
- la possibilité de jouer sur les peurs des français.
- la dédiabolisation diabolisée des discours réactionnaires.
Les journaux en ligne ont bien compris une chose ; l'importance du buzz qui attire des lecteurs et chaque article sur les réactionnaires leur permet, non pas de rouler pour l'extrême-droite (on se tromperait à voir une quelconque idéologie là dedans) mais d'accumuler des revenus publicitaires et de faire parler d'eux. On s'indigne à raison, des sondages de type "êtes vous pour ou contre l'IVG" mais ils sont surtout là pour qu'on s'en indigne et qu'on en parle.
On assiste chez certains politiques et journalistes à des exercices d'équilibriste relevant de la haute volée ; condamner le front National tout en tenant les mêmes discours que lui ; manque de pot le FN l'a parfaitement remarqué et ne se prive pas de le faire savoir.
- le fait pour certains d'entre eux et en particulier le FN de n'avoir jamais été au pouvoir. Vous aurez beau faire ; ni UMP ni PS ne peuvent dire qu'ils n'avaient pas les moyens de faire ce qu'ils disent alors que le FN peut jouer sur la corde sensible du "laissez nous notre chance".
- les théories complotistes ; prouver qu'on ne va pas masturber des enfants de 3 ans en maternelle est aussi impossible que de prouver que les licornes n'existent pas. En jouant sur des choses irrationnelles, mais qu'on ne peut pas démonter, du moins pas comme cela et pas en 3 minutes, les réactionnaires s'assurent sinon la voix du moins l'attention de certains.
- la bêtise récurrente à droite comme à gauche qui pense qu'en faisant comme les réactionnaires, on obtient leurs votes. On a eu le populisme de Mélenchon dans certains discours publics qui, à mon sens, l'a perdu en partie. On a eu la gauche qui s'est plié devant les demandes réacs sur les ABCD de l'égalité et la PMA (en espérant quoi ? que d'un coup des gens qui traditionnellement votent UMP ou FN vont voter PS ?), on a les petites phrases des portes-flingues de l'UMP (Mariani ou Ciotti par exemple) qui espèrent conquérir des voix frontistes.
- la permanente adaptation du discours réactionnaire ; le FN est à ce titre exemplaire. Voir en 15 ans par exemple l'évolution du discours officiel du FN sur les juifs est quelque chose de tout à fait étonnant.
- la dépolitisation de notre société avec la mise en place de discours indigents qui vaudraient que tout se vaut et que toute opinion est licite. On voit ainsi de plus en plus souvent dans les media des personnes dont l'opinion semble valoir quelque chose. Inviter quelqu'un qui est contre l'IVG en France semble maintenant présenter un intérêt parce que les media cherchent avant tout à capter notre attention, sinon notre intérêt et la présence de ce que l'on nomme de manière dépolitisée un "provocateur" permet de le faire.
L'hypothèse d'un FN au second tour en 2017 est maintenant probable et si sa victoire n'est pas assurée (et à mon avis elle ne le sera pas), cela importe au final peu ; la contagion réactionnaire s'est bel et bien effectuée.
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Vous allez retrouver, ces prochaines semaines, d'anciens articles que je ré-écris, n'en soyez donc pas étonné-e-s.
Vous vous demandez sans doute souvent pourquoi les féministes préfèrent se qualifier comme telles plutôt que d'humanistes comme si nous choisissions de privilégier les femmes aux hommes.
Le féminisme est né parce que les femmes avaient à l'époque besoin de faire reconnaître qu'elles souffraient de discriminations légales. Par exemple, elles ne pouvaient pas voter, pas disposer de leur propre argent, pas travailler sans l'autorisation d'un homme et n'avaient pas l'autorité parentale sur leurs enfants. Il était important de pointer qu'elles souffraient de ces discriminations parce qu'elles étaient des femmes et que c'était ce point là et lui seul qui causait les discriminations.
Et ainsi aujourd'hui on continue de prendre cet angle là lorsqu'on réfléchit sous un axe féministe. Evidemment il n'est pas toujours suffisant et l'on en ajoute d'autres ; la classe sociale par exemple. Ainsi par exemple pour étudier les insultes faites à Taubira, il était important de prendre en considération plusieurs axes de discriminations. On n'aurait pu étudier ce qu'elle subit en se contentant de l'étudier sous l'angle féministe par exemple.
Il ne s'agit évidemment pas de dire que ce que les femmes vivent est pire ou plus grave que ceux que vivent les hommes mais de comprendre au mieux comment fonctionne une discrimination.
Si je dis que Ségolène Royal est une mauvaise ministre j'énonce une opinion. Si je dis qu'elle ferait mieux de retourner à ses casseroles, je la ramène à sa condition de femme et je tiens un discours sexiste.
Si vous êtes frappé dans la rue, que vous soyez un homme ou une femme parce que, par exemple, vous avez refusé de donner une cigarette c'est aussi grave qu'une femme qui serait frappée par son mari car elle a souri au voisin mais les causes ne sont pas les mêmes. Dans le cas de la violence conjugale citée, il y a une idée sexiste qui pré-existe et qui dit qu'une femme n'a pas à sourire à quelqu'un d'autre que son mari. Ainsi si vous luttez contre toute forme de violence en général, vous serez humaniste et si vous luttez contre les violences spécifiquement sexistes, vous serez féministe.
Afin de lutter au mieux contre les préjugés, les idées reçues il convient de comprendre d'où ils viennent.
Afin de combattre ce dont sont victimes les femmes, nous devons comprendre les discriminations sexistes en ce qu'elles ont de spécifique.
Si nous tenons à faire reculer le sexisme, il faut comprendre ce que ces discriminations ont de spécifique.
Si vous vous dites humaniste, c'est à dire que vous luttez pour tous les humains sans distinction c'est une très belle idée mais vous ne pointez plus les discriminations spécifiques dont on peut être victime.
Lorsque des homosexuels sont insultés en termes homophobes ou qu'une ministre noire est traitée en des termes sexistes et racistes, il est nécessaire, justement pour lutter contre, de montrer que ce dont ils ont été victimes n'est pas de la même nature. Cela ne signifie pas que l'un est plus grave que l'autre bien évidemment.
Nous sommes tous et tous faits de plusieurs identités. Toutes ces identités ne sont pas identiques ; être noir en France n'est pas comme être blanc. Etre femme n'est pas comme être homme. Etre une femme noire n'est pas comme être un homme noir, mais pas non plus comme être une femme blanche. Etre une femme pauvre n'est pas pareil qu'être une femme riche. Dans l'idéal, nous sommes égaux mais on sait bien que cela n'est pas vrai à l'heure actuelle ; parce que certains souffrent de discriminations dont ne souffriront pas d'autres.
Se dire humaniste est une très belle idée mais vous risquez d'oublier beaucoup de discriminations au passage. Ainsi le féminisme est né parce que les femmes avaient le sentiment justifié que ceux qui menaient des combats contre des injustices sociales ne se préoccupaient pas de celles les concernant.
Beaucoup de militants de gauche nous renvoient sans cesse au contexte économique en nous expliquant doctement que les autres inégalités disparaîtront lorsqu'il n'y aura plus d'inégalités économiques. C'est faire un sacré pari... et faire fi de l'histoire qui montre que sexisme et racisme, par exemple, n'ont pas attendu l'avènement du capitalisme pour exister.
L'humanisme serait une lutte contre toutes les discriminations. mais comment voulez vous lutter contre ces discriminations si vous ne les nommez pas ?
On tend ces dernières années à morceler de plus en plus les combats contre les discriminations; c'est indispensable dans la mesure où force est de constater que si l'on ne nomme pas un combat, on l'oublie.
Reprenons notre terme "humanisme". Comptez-vous englober là dedans les luttes contre le sexisme, l'islamophobie, la négrophobie, la transphobie, le racisme antijuifs, l'homophobie et j'en oublie des dizaines ? Comment voulez-vous lutter contre ces discriminations si l'on ne les étudie pas attentivement en les nommant et en les étudiant ?
Prenons deux exemples ; l'embauche d'une femme blanche et l'embauche d'un homme noir.
La femme blanche risque d'être discriminée à l'embauche par rapport à un homme blanc car beaucoup considèrent qu'une femme est moins efficace qu'un homme, peut tomber enceinte ou peut s'absenter pour cause d'enfants malades.
L'homme noir risque d'être discriminé à l'embauche par rapport à un homme blanc parce qu'il sera jugé plus paresseux, moins intelligent.
Dans les deux cas, vous avez des exemples flagrants de discriminations ; pour autant vous constatez bien que l'on ne discrimine pas sur les mêmes choses ; il importe donc d'étudier chaque type de discrimination de manière claire (tout en les liant aux autres si besoin bien évidemment).
Enfin l'humanisme tend à oublier que le sexisme est structurel c'est à dire que si on compare notre société à une maison, le sexisme fait partie des fondations de cette maison ; on pourra bien la parer de toutes les jolies choses qu'on veut, les fondations seront, elles, toujours les mêmes. Il tend à tout mettre sur le même plan et à considérer par exemple que les blancs souffrent autant de discriminations que les noirs, que les hétérosexuels seraient discriminés comme les homosexuels. Il nous dit que tout se vaut et que ne pas être augmenté parce que le patron ne nous a pas à la bonne revient au même que de ne pas l'être parce qu'on est une femme. Dans les deux cas c'est aussi injuste bien sûr, mais dans un cas on parlera de sexisme structurel alors que dans l'autre on a une inimitié entre un patron et son salarié (encore une fois complètement injuste).
Voilà pourquoi le féminisme ne peut être nommé humanisme parce qu'on a toujours constaté que, lorsqu'on englobe des luttes spécifiques dans un discours plus large, on tend à les oublier.
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J'inaugure ici une nouvelle rubrique. Nous discutions la dernière fois avec une amie belge qui se reconnaîtra , qui me disait que les français avaient l'art de discuter mais étaient un peu moins au point en matière de solutions pragmatiques.
Je constate en effet que beaucoup semblent en demande de solutions clés en main ou de conseils face à des problèmes quotidiens.
J'ai donc relevé dans les commentaires du billet précédent un commentaire parlant d'une situation que je trouve relativement courante et je vous propose de chercher ensemble des solutions réalistes face à cette situation là.
Voici le commentaire : "Nous avions l’autre jour une discussion entre collègues sur les dilemmes qu’on nous soumet parfois en cours d’éthique pendant nos études, et cela a dérivé sur le problème de responsabilisation des victimes, puis du harcèlement de rue. J’ai essayé de parler du sexisme ordinaire et du fait que, non, une remarque dans la rue ce n’est pas un compliment et ça ne fait pas plaisir. Sur ce, les autres ont donc pris à partie la seule femme présente… qui a répondu que cela ne la gênait pas plus que cela et que ça peut partir d’une bonne intention, ce n’est pas bien grave. Spontanément, j’ai eu envie de lui dire que si, ça pouvait être grave, et de lui promettre de lui envoyer plein de liens vers des analyses et des témoignages (elle n’est pas du tout adepte d’internet) ; mais je n’ai rien dit, ça m’aurait gêné de lui expliquer pourquoi elle avait besoin du féminisme. Est-ce que ça aurait été autant du mansplaining que dans le cas où un homme explique à une personne féministe pourquoi elle milite mal ou pourquoi elle se trompe de combat ? Y a-t-il une bonne façon de réagir dans ces cas-là ?"
Expliquons déjà ce qu'est le mansplaining qui est le fait pour un homme de devenir expliquer à une femme comment elle devrait vivre telle situation qu'elle a jugée sexiste. Une femme est agressée dans le métro (main aux fesses) ; elle en parle à un ami qui lui explique qu'elle ne devrait pas en faire un tel drame et que c'est un hommage. Le mansplaining commence parce que l'homme réagit face à une situation qu'il a peu de risques de connaître, avec une construction sociale masculine face à un problème sexo-spécifique. Parler de féminisme quand on est un homme n'est évidemment pas du mansplaining ; expliquer aux femmes que le féminisme est dépassé et qu'elle feraient mieux de faire autre chose en est. (je vous rappelle par ailleurs que cela n'est pas le sujet ici je peux faire un billet si besoin mais concentrons nous sur le cas présent).
Essayons déjà de borner la situation.
- Nous sommes dans un contexte de travail ; on ne peut donc pas tout dire puisque cela pourrait se retourner contre nous. On passe un grand nombre d'heures avec ses collègues, on ne peut se les mettre à dos, la situation deviendrait invivable.
- On est dans le cas-type et courant où une femme vient justifier le sexisme et surtout ne le voit pas.
- On est dans une discussion informelle entre collègues où l'on parle de tout et rien, sans vraiment réfléchir ; on n'est pas en colloque universitaire.
- Le fait sexiste dont ils discutent n'est pas le plus simple à décoder. S'il s'agissait de quelque chose de basique ("je considère que les hommes ne doivent pas s'occuper des enfants cela n'est pas leur rôle"), les choses seraient plus faciles. Ici il s'agit encore d'une situation relativement acceptée par beaucoup de femmes (les hommes n'en parlons pas) et qui est un sujet féministe encore peu admis par la plupart. La plupart des billets que j'ai faits sur ce sujet ont été très mal pris et les insultes nombreuses; remettre en cause ce qu'on appelle "la drague" est encore difficile.
- Si une femme vit une situation sexiste comme normale, il n'est pas simple de lui dire que cela ne l'est pas. Il peut être considéré comme violent de vouloir à tout prix qu'elle voit la violence de cette situation.
Je pense qu'il convient avant tout de jauger
- du temps qu'on a pour exposer les choses : par exemple devant la machine à café alors que chacun est pressé peut s'avérer inutile et contreproductif
- de la façon dont les gens expriment le sexisme : si vous constatez que ces gens n'ont jamais réfléchi à aucun sujet féministe, allez vous arriver à leur faire comprendre le point que vous voulez défendre ?
- votre capacité à argumenter : le sujet dont il est question ici n'est pas facile à décortiquer ; c'est un sujet que je considère bien maîtriser et je me suis heurtée à des murs d'incompréhension..sans doute aussi parce que je n'avais pas trouvé la bonne clé.
- de la situation. Je citais une situation sexiste qui m'est arrivée hier. Un homme a sorti une ânerie sexiste, les 8 personnes dont 6 femmes ont rigolé, approuvé et enfoncé le clou. Nous étions en cours (je suis des cours d'anglais). J'ai estimé qu'il ne servait à rien que je réagisse car le contexte ne s'y prêtait pas (on est là pour apprendre l'anglais, la prof m'aurait sans doute dit de me taire), les gens étaient dans une ambiance kikoolol rigolarde qui est très peu propice à la discussion. Je précise une chose ; le contexte ne DOIT PAS justifier que vous vous taisiez systématiquement. J'en vois beaucoup trop se taire en invoquant le contexte. Se montrer ouvertement comme féministe ne sera jamais confortable ; n'ayez aucune illusion là dessus.
Ne cherchez pas à tout prix à convaincre dans la seconde. C'est le gros défaut que nous avons tous et toutes surtout sur Internet. On poste quelque chose, quelqu'un vient dire une ânerie et on finit dans une discussion à reloader frénétiquement la page et à répondre mal et trop vite car on veut à tout prix le convaincre (je plaide coupable et j'applique très peu ce conseil ! ) . Essayons le pragmatisme ; si on est face à un-e abruti-e qui poste/dit des âneries, il y a peu de chances qu'il/elle voit la lumière dans la seconde. Il faut donc avoir un discours argumenté et posé, tant pour celles et ceux qui lisent ou écoutent silencieusement. Une fois qu'on a dit ce qu'on avait à dire, on sort de la discussion. Aller plus loin va juste faire qu'on s'énerve et qu'on se décrédibilise.
Pour la situation évoquée suivante, voilà comment, à mon sens il faudrait procéder.
Sur le coup, je pense qu'il ne faut rien dire car le contexte ne s'y prête pas et qu'on n'a pas des heures devant soi.
Il faut ensuite ramener la discussion sur un terrain plus maîtrisé ; la conversation à deux par mail par exemple où on peut dire quelque chose comme "au fait tu te souviens de la discussion que nous avons eu la dernière fois ? J'ai lu ce texte (et on fournit un seul texte, pas cinquante et sans terme imbitable pour quelqu'un qui n'est pas féministe) ; je suis assez d'accord et toi ?" Et de là peut s'engager une discussion.
Je vous propose donc en commentaire d'exposer vos idées à ce sujet.
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L'Assemblée nationale et le Sénat viennent d'adopter définitivement la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Nos 60 associations se réjouissent du fait que la loi demande à l'Etat, dès son article 1er, de renforcer la lutte contre le système prostitutionnel pour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes.
En plaçant la lutte contre le système prostitutionnel au coeur des priorités de l'Etat en matière d'égalité, le Parlement réaffirme que l'exploitation des plus vulnérables et la violence sexuelle extrême que constitue la prostitution sont incompatibles avec tout projet de société visant l'égalité réelle entre femmes et hommes. Le Gouvernement a encouragé cette dynamique en soutenant en séance, par la voix de Najat Vallaud-Belkacem, la nouvelle rédaction de l'article 1, telle que proposée par la députée Marie-George Buffet. Nous nous en félicitons !
Les deux assemblées s'inscrivent ici dans la continuité de l'ensemble des recommandations et résolutions adoptées ces dernières années en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et de promotion de l'égalité femmes-hommes :
Alors que des dizaines de milliers de personnes demeurent enfermées dans le système prostitutionnel, nos associations rappellent qu'il est urgent de faire adopter définitivement une loi globale et cohérente visant à faire reculer la prostitution tout en soutenant ses victimes. Dans ce contexte, elles appellent le Gouvernement à concrétiser enfin son engagement en inscrivant au plus vite la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel à l'ordre du jour des deux assemblées pour y être adoptée définitivement.
Le collectif Abolition2012 rassemble 60 associations de soutien aux personnes prostituées et de lutte contre toute forme de violence sexuelle ou sexiste.
Je voudrais donc ré-aborder ici la relation des hommes au féminisme et de ce qu'ils peuvent faire pour collaborer à l'avancée des droits. Le sexisme ne fonctionne pas de la même façon que les deux autres grands systèmes inégalitaires que sont le racisme et le capitalisme ; ces deux derniers fonctionnement sur la subordination des uns aux autres. Dans le racisme, le ou les groupes racialisés sont subordonnés au groupe qui racialise. Dans l'Amérique esclavagiste, les noirs sont subordonnés aux blancs face à qui ils ont des devoirs et des obligations. Dans le capitalisme, les prolétaires sont subordonnés à ceux détenant les moyens de production.
Dans le sexisme, les femmes sont subordonnées aux hommes mais se rajoute une donnée inédite ; la complémentarité. On part ainsi du principe qu'hommes et femmes sont complémentaires car intrinsèquement différents. Ainsi une femme a telle qualité et n'a pas l'homme et vice versa.
Dans ses premières phases, le féminisme a lutté contre des inégalités de faits légales comme le droit de vote par exemple pour ensuite s'intéresser aux rôles sociaux des uns et des autres.
Ainsi nous avons beaucoup œuvré à faire comprendre que les femmes n'avaient pas à être assignées à telle ou telle tâche et c'est maintenant un fait compris de la majorité. Ainsi la plupart des gens ont compris et intégré que, par exemple, une femme n'a pas à systématiquement s'occuper du ménage ou des soins aux enfants.
Mais nous avons très peu travaillé sur le rôle social des hommes, point pourtant indispensable pour mettre à mal le sexisme.
En suivant mon même exemple, si l'on n'arrive pas à faire comprendre qu'un homme doit s'occuper de ses enfants, alors par défaut la femme devra le faire, même si tout le monde admet que c'est injuste.
Les hommes qui sont féministes ou souhaiteraient s'y engager ont donc une tâche lourde ; décortiquer le genre masculin. Diffuser les informations autour des droits des femmes est évidemment très bien comme de relever le sexisme dont elles sont victimes mais l'urgence me parait être dans le fait de travailler sur leurs propres conditionnements. Sans ce travail là - que les femmes ne peuvent faire -les droits des femmes n'avanceront pas. Prenons un exemple type ; le cas de l'enfant malade que l'un ou l'autre doit garder. Chacun s'attend à ce que cela soit la femme (dans un couple hétérosexuel) qui le fasse ; non pas parce que c'est une femme - nous avons dépassé ce stade-là - mais parce que cela ne peut être un homme. Vous noterez d'ailleurs que dans beaucoup d'entreprises, on soulignera que si l'on avait embauché un homme cela n'arriverait pas ces absences "enfant malade" sans se rendre compte que, mécaniquement, les hommes ayant forcément à un moment ou à un autre un enfant malade, il faut bien que quelqu'un le garde.
Essayons donc d'aborder quelques points utiles :
- Prendre son congé paternité et s'en servir pour vraiment soulager la mère,si vous êtes dans un couple hétérosexuel. Ce congé est déjà beaucoup pris mais certains témoignent que cela n'a pas été évident de le faire, entre ronchonnements du patron et moqueries des collègues. Refuser les compliments comme "vous êtes tellement gentil de vous arrêter pour aider votre femme" comme si vous n'aviez pas les mêmes droits et devoirs qu'elle face à cet enfant.
- Lobbying pour augmenter la durée de ce congé : depuis 2002, je vois énormément de pères se plaindre de la durée de ce congé et je n'en ai pas vu faire du lobbying pour cela. Si vous êtes nombreux à vous plaindre, vous serez, sans aucun doute, écouté.
- Lobbying pour le développement de techniques contraceptives ; la pilule masculine, la vasectomie temporaire, la vasectomie pour ceux qui ne veulent pas ou plus d'enfant.
- Ne plus tolérer le sexisme autour de soi. Le sexisme banal, insidieux, fait énormément de mal comme Le fameux "ahlala ces bonnes femmes". Essayez de vous y opposer. Combattre ces petites phrases n'est pas chose aisée. Déjà on les dit souvent "comme cela" sans vraiment y penser. Lorsqu'un collègue fait une blague sexiste et que les autres rigolent, femmes comprises, il peut s'avérer contreproductif de le faire remarquer sur le coup ; à part passer pour un coincé qui ne comprend pas l'humour, vous risquez de n'arriver à rien. Il y a donc des cas où mieux vaut attendre un moment plus opportun ; mais dans la mesure du possible réagissez ; passer pour un coincé n'est pas agréable mais vivre le sexisme au quotidien l'est encore moins.
- Vous avez peut-être grandi dans une famille où votre mère faisait tout (ou votre mère et vos sœurs). cela ne vous avait jamais frappé jusqu'à présent. Essayez de remédier à cela, peu à peu en aidant. Là encore vous essuyez des refus, des moqueries ; il y a sans doute des moyens de les contourner en disant par exemple que vous ne voulez dépendre de personne pour faire une machine (ce qui me semble juste ; qui a envie de devoir demander à quelqu'un de laver ses affaires sales ?).
edit ; je précise que le mot "aider" est employé à dessein. Il est probable qu'un discours sur le partage des tâches face à vos parents, où les habitudes sont ancrées aura du mal à passer. Y aller par petites touches, en aidant justement, sera sans doute mieux pris et compris. Et un jour, vous pourrez vous permettre de dire que vous n'aidez pas justement, puisque le ménage n'est pas plus affaire de femme que d'homme mais que vous participez aux tâches.
- Abandonnez définitivement les "elle m'empêche de faire le ménage" et les "elle me dit qu'elle fait mieux que vous" qui vous arrangent bien. Si elle estime et vous rebat les oreilles avec son indéniable capacité à passer le balai, passez le quand même. Si cela ne lui va pas, elle le repassera.
- Les complicités masculines foireuses. Beaucoup de complicités masculines passent par l'objectisation des femmes, la moquerie d'hommes considérés comme moins virils (et donc par de l'homophobie). Je comprends très bien qu'on puisse mentir si l'on est vierge au milieu d'un groupe de potes parce qu'on n'a pas envie d'être moqué. Pour autant il n'est absolument pas nécessaire d’enchaîner les propos sexistes et homophobes pour montrer qu'on est un vrai mec.
- Ne jugez pas des loisirs de vos potes, cousins, neveux, enfants.Interdire à un gamin de jouer à la poupée s'il le souhaite est du sexisme. Moquer le copain qui passe ses soirées à regarder des séries romantiques, également.
- Interrogez-vous sur votre attitude face aux femmes en particulier en matière sexuelle. Personne ne vous demande de le faire publiquement. Avez-vous déjà couché avec une femme saoule au point de ne plus pouvoir consentir ? Avez-vous poussé et insisté pour obtenir des faveurs sexuelles ? Comment vous assurez-vous du consentement ?
Toute cette liste n'est évidemment pas exhaustive et je vous incite à partager vos expériences et vos idées dans les commentaires.
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Le fait contre lequel il est le plus difficile de lutter est ce qu'on appelle le "bon sens", le bon gros bon sens qui tâche qui fait tant de dégât et qui a la force d'inertie d'un socialiste devant le MEDEF.
"Oui tu m'as montré statistiques à l'appui que la plupart des viols sont commis dans un appartement par un proche, mais tout de même ON SAIT BIEN que se promener en mini jupe tard le soir est imprudent".
On sait bien que.
Il y a des évidences, fausses, qui concourent au sexisme, à la culture du viol mais qu'il ne fait pas bon remettre en question sans doute parce qu'elles sont trop douloureuses, remettent en question un ordre établi où seules les vilaines filles court-vêtues qui sortent le soir risquent d'être violées et pas n'importe quelle femme, à n'importe quel moment.
C'est ainsi donc que 20 minutes nous sort un marronnier sur le viol.
Qui 20 minutes a t il trouvé pour parler du sujet ? Une association de lutte contre le viol ? Non un profiler médiatique qui s'était déjà commis dans des sujets de qualité et loin du racolage habituel tel que La carte des plus célèbres serial killers parisiens.
La thèse de 20 minutes est donc de nous dire
- qu'il y a davantage de viols en été
- que cette augmentation du nombre de viols est due aux tenues légères des victimes et à l'alcool qu'elles ont ingéré
Constatons déjà que les chiffres de 20 minutes(le fameux 2635 faits en juillet 2013) ne concernent pas les viols de manière générale mais les plaintes pour viol déposées par des personnes majeures. Ne sont pas prises en compte les plaintes déposées par des personnes mineures.
D'après différentes études, on sait qu'environ 10 % des victimes portent plaintes (âges et genre confondus) . Il est donc tout à fait faux de mélanger "plaintes pour viol" et "nombre de viols". Rappelons également que des hommes sont également violés chaque année ce que semble oublier 20 minutes ; mais on corrèle moins la tenue masculine et le viol ( on a plus tendance à culpabiliser les victimes masculines via d'autres critères que la tenue) ceci expliquant sans doute le silence de 20 minutes sur le sujet.
Corrigeons donc déjà l'hypothèse pour 20 minutes et partons sur la piste suivante : il y a davantage de plaintes pour viol en été ce qui pourrait nous laisser entendre qu'on viole davantage en été. Soulignons toutefois que cela n'est pas parce que le nombre de plaintes augmente que le nombre de viols a forcément augmenté ; si par exemple une campagne de lutte contre le viol a été efficace on peut voir le nombre de plaintes augmenter - parce que les victimes se sont senties davantage en confiance pour porter plainte par exemple - cela ne voudra absolument pas dire que le nombre de viols a augmenté.
Voici les chiffres que j'ai collectés sur cartocrime concernant les plaintes pour viol sur tout le territoire français déposées par des personnes majeures) :
- janvier 2013 : 2352
- février 2013 : 2291
- mars 2013 : 2419
- avril 2013 : 2404
- mai 2013 : 2391
- juin 2013 : 2552
- juillet 2013 : 2635
- août 2013 : 2215
- septembre 2013 : 2272
- octobre 2013 : 2643
- novembre 2013 : 2416
- décembre : 2417
J'ai également pris les chiffres pour le Var estimant que c'était une destination traditionnelle de vacances.
- janvier 2013 : 22
- février 2013 : 27
- mars 2013 : 32
- avril 2013 : 28
- mai 2013 : 19
- juin 2013 : 34
- juillet 2013 : 33
- août 2013 : 34
- septembre 2013 : 42
- octobre 2013 : 39
- novembre 2013 : 34
- décembre : 26
Au niveau national, constatons déjà que le mois où le plus de plaintes pour viol ont été déposées est le mois d'octobre 2013. Le mois d'août est le mois où le moins de plaintes ont été déposées. Avec ces deux chiffres on pourrait arriver à la thèse opposée à celle de 20 minutes et conclure un magnifique "les femmes ont l'habitude de porter davantage d'imperméables et des parapluies en octobre et cela explique sans doute qu'on viole beaucoup plus en octobre". Enfin on pourrait peut-être aussi arguer que c'est l'été indien et que la thèse de 20 minutes reste juste.
Au niveau départemental, en prenant le très touristique département du Var on constate une hausse en septembre et octobre mais absolument pas l'explosion du nombre de plaintes en juillet, août qu'on attendait.
Donc les chiffres de 20 minutes sont faux et il n'y absolument pas plus de plaintes pour viol en été.
Nous pouvons donc en conclure déjà que le journaliste de 20 minutes n'a pas pris la peine de vérifier les chiffres sur un an, pas plus que son rédacteur en chef et que ce papier - que je peinerais à appeler un article - est surtout là pour racoler et faire de la page vue à peu de frais.
Seconde hypothèse de 20 minutes ; on est davantage violée quand on est en tenue légère et/ou alcoolisée.
Nous sommes dans une société - cela n'est pas la seule - qui assimile le viol au fait de trouver une femme séduisante. Une femme en mini jupe est séduisante et sexy, elle plait aux hommes hétéros DONC il n'est pas anormal de penser que certains en viennent au viol.
Le viol est ainsi assimilé à un acte d'excitation sexuelle face à des jambes ou des seins.
Des études ont été faites aux Etats-Unis sur ce dont se souvenaient les violeurs de leur victime ; dans la majeure partie des cas, ils n'avaient aucun souvenir de ce qu'elle portait. Ils avaient une parfaite conscience de ce qu'ils avaient interprété comme quelque chose d'excitant ; en clair n'importe quel acte, attitude, geste, sourire, non sourire, pouvait être perçue comme excitante mais jamais la tenue de leur victime n'avait influencé leur acte.
Il est aisé de mélanger excitation sexuelle et viol parce qu'on parle d'un crime sexuel. Parler d'un crime qui passe par les organes génitaux permettait - peut-être è d'évacuer dans la tête du tout venant que l'excitation sexuelle a quelque chose à voir dans l'histoire.
Le viol ne provient pas d'une excitation sexuelle sauf à moins d'être excité par un corps amorphe, endormi, ivre mort, tétanisé, hurlant, tremblant ce qui existe évidemment mais ne constitue absolument pas l'immense majorité des violeurs qui ne sont pas des sadiques - au sens clinique du terme. Le viol est avant tout une prise de pouvoir sur quelqu'un. Si le viol avait quelque chose à voir avec une excitation physique devant une femme jugée sexy, alors il serait profondément pulsionnel (des hordes d'hommes sauteraient sans contrôle sur des femmes dans la rue), alors il aurait beaucoup lieu dans des lieux où les femmes sont souvent peu vêtues (ex la boite de nuit) et cela n'est pas le cas) et le violeur s'arrêterait immédiatement devant les réactions des victimes ; en général on est assez peu excité devant quelqu'un qui est terrorisé sauf si justement ce qu'on recherche est l'humiliation et la domination de la victime.
Il n'y a pas de corrélation entre le physique d'une victime et son viol ; on viole des gens qui sont loin des canons de beauté. On viole des gens âgés, des enfants, des bébés, des gens considérés comme laids dans nos sociétés, des femmes en jupe ou en jogging, en baskets ou en escarpin, des femmes en débardeur ou en burqa.
Rappelons également que le viol est davantage commis au domicile du violeur ou de la victime par une connaissance ; le viol d'Argelès auquel se réfère l'article de 20 minutes ou celui de Perpignan sont des viols rares, contrairement à ce qui nous est enseigné.
Donc le fait de sortir tard, comme le dit Bourgoin, n'a strictement rien à voir avec le fait de risquer d'être violée ou non par un inconnu dans la rue. Nous sommes nourris avec l'image du violeur armé d'un couteau qui sort d'une ruelle sombre qui est une image fausse et infondée.
j'en profite pour souligner cette interview de Bourgoin commise il y a un an.
Je cite " Nous savons tout de même que les crimes sexuels sont en augmentation durant l’été. Les causes sont connues. La chaleur accentue le désir. D’autant que les gens sont moins vêtus et surtout moins vigilants. Tout est accentué durant les vacances. On consomme plus d’alcool. On va plus en boîte de nuit. En somme: les conduites à risque sont multipliées. Et les prédateurs sont nombreux."
Nous savons déjà que les crimes sexuels ne sont pas en augmentation. On peut se demander par quel effet biologique la chaleur accentuerait le désir ; on est encore là dans une idée reçue de l'ordre du bon sens populaire mais fondée sur strictement rien de concret. Enfin nous apprenons que la boite de nuit est un lieu "à risque". Comme je l'ai déjà dit et répété ce sont les domiciles privés qui sont des lieux à risque.
Maintenant est-ce qu'on risque davantage si l'on a bu/consommé des drogues.
Aux Etats-Unis les statistiques montrent qu'en effet le risque augmente. Il n'est sans doute pas illogique de penser la même chose pour la France.
Il importe de prévenir TOUT LE MONDE que la prise d'alcool vous met en état de vulnérabilité (et pas seulement en ce qui concerne le viol souvenons nous des nombreux jeunes hommes morts noyés dans la Deule). C'est nécessaire de le dire en rajoutant toujours une chose ; quel que soit votre état d'ébriété, vous ne serez pas responsable si vous êtes violé-e/agressé-e. Vous n'aurez rien "cherché" du tout, vous ne serez responsable de rien. Il y a toujours un seul coupable dans un viol, et pas à 90%, 99% ou 99.9999% mais à 100% : le violeur.
Il ne me parait pas gênant de prévenir les gens de manière générale, que l'alcool accentue la vulnérabilité sauf que cela n'est évidemment pas ce qui nous est dit.
Si l'alcool augmente le risque d'être violé-e il augmente le risque de violer également.
Or si on ne cesse de répéter aux femmes qu'elles ne doivent pas boire car "'elles se mettent en danger", on n'entend que très peu le conseil inverse à savoir qu'un homme ivre peut devenir un violeur et qu'il conviendrait donc que les hommes ne boivent pas. Encore une fois le viol devient le seul crime où la responsabilité de la victime - homme comme femme d'ailleurs - est engagée et celle du coupable ne l'est que très rarement.
Cet article alimente la culture du viol à plusieurs titres :
- il fait mentir les chiffres pour assoir l'idée qu'on viole davantage des femmes légèrement vêtues
- il associe tenue et viol alors qu'il a été maintes et maintes fois prouvé que les deux faits ne sont pas liés
- il fait porter la responsabilité aux victimes. Il ne s'agit pas de ne rien dire aux femmes mais il s'agit de leur dire la vérité. Si l'on veut vraiment parler de viol, alors qu'il faudra leur dire que le risque vient plutôt des connaissances que de l'inconnu croisé dans la rue tard le soir. Si l'on veut parler de risques alors qu'on dise la même chose aux hommes ; qu'on leur apprenne qu'ils risquent aussi d'être blessés ou agressés sexuellement dans l'espace public.
A chaque crime où la victime est une femme (viol dans l'espace public ou meurtre de joggeuse), nous avons droit dans tous les journaux, nos cercles de connaissance, notre famille, à la litanie de conseils stériles, inefficaces, visant avant tout à restreindre notre liberté et pire on nous rappelle qu'il était tout de même bien imprudent de sortir dehors, d'aller en boite de nuit ou de courir. Il y a eu 4 ou 5 meurtres de femmes qui faisaient leur jogging sur les 3 dernières années ; je vous laisse comparer avec le meurtre de femmes par leur conjoint. Il y a beaucoup moins de viol dans l'espace public par un inconnu que par une connaissance ; pourtant l'on ne cessera de rappeler aux femmes le danger à sortir, à jogger. Nous attendons toujours - si l'on veut vraiment lutter contre le viol ou la violence conjugale - les faits et pas de vagues idées reçue infondées.
Ce genre d'article en plus d'être mensonger colporte des idées fausses autour du viol et, en cela, participe à la culture du viol.
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