En Ukraine, deux amants plutôt avinés
Sur les rails du chemin de fer ont eu envie
Comme des lapins en chaleur de forniquer:
Il a perdu ses deux jambes et elle, sa vie.
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En Ukraine, deux amants plutôt avinés
Sur les rails du chemin de fer ont eu envie
Comme des lapins en chaleur de forniquer:
Il a perdu ses deux jambes et elle, sa vie.
Cat, après vingt ans de mariage, a appris
À son mari que gouine, elle a toujours été;
Il lui a répondu qu’il est lui-même gay
– Et il est devenu une femme depuis.
Elle préparait son examen de français langue seconde. Nous parlions chaque jour une heure au téléphone et elle me payait vingt dollars par appel. Après deux mois, nous sommes devenues de bonnes copines, même si nous ne nous sommes vues qu’une seule fois.
— Je suis comme un vieux creep qui paie pour parler à une fille, me dit-elle un jour en blaguant.
— Ne t’en fais pas, je suis habituée de vendre mes organes à la minute.
— You are not saying that you are a part time hooker, aren’t you?
— En français… lui rappelais-je gentiment.
— Je sais, je sais. Tu dis pas que tu es sexe travailleuse, quand même.
— «Tu NE dis pas», et «travailleuse du sexe». Pour répondre à ta question: non – du moins, plus maintenant. Aujourd’hui, je me contente de vendre mon ouïe et ma voix. Et aussi ma maîtrise de la langue.
— God… Je aurais bien de besoin de une personne qui maîtrise sa langue right now.
— Je vais mettre ce sous-entendu graveleux sur le compte de ton français hésitant.
— Je ne te fais pas mal à l’aise quand je parle à ce sujet, j’espère…
— Mais non, pas du tout. Mais je dirais «Je ne te rends pas mal à l’aise quand je parle de ce sujet», par contre.
— Trouver un homme qui est prêt de utiliser sa langue, you know? C’est très dur.
— Ils ne savent pas ce qu’ils manquent, Kimberly.
— Ok, now I need to know if you are coming on to me.
— En français, peut-être.
Une dame a donné un gun à son mari
Pour qu’il puisse assassiner le voisin obèse
Qui, selon ses dires, utilisait du free base
Pour mieux la violer de loin, par télépathie.
Lili n’était pas une salope ordinaire, comme on en rencontre dans tous les bungalows de banlieue si on se donne la peine de gratter un peu le vernis de respectabilité dont sont enduites les jeunes filles bien de la petite bourgeoisie. Elle appartenait clairement à la sous-catégorie des freaks, des salopes complètement marteau, celles dont les inhibitions et le sens de la pudeur ont rétréci au lavage à force de prendre des douches froides pour calmer leurs ardeurs, celles qui baisent comme des détraquées et font des trucs invraisemblables sans penser ne serait-ce qu’une seconde aux conséquences de ses gestes.
Quand nous étions adolescentes, elle avait le don de m’entrainer dans des aventures invraisemblables et de me convaincre de faire des choses inouïes qui n’auraient jamais traversé jamais l’esprit de la fille raisonnable et réservée que j’étais. Comme la fois où, en jouant à Vérité ou Conséquences un jour de pluie, elle m’a fait sortir dans la cour toute nue avec un sac de papier brun sur la tête. On devrait avoir douze ans, peut-être treize, et je n’osais même pas prendre ma douche sans mon maillot de bain dans les vestiaires de la piscine de l’école. Ou, beaucoup plus tard, quand elle avait piqué deux godemichés à sa tante et les avait collés avec de la colle contact sur l’escarpolette du parc du quartier «pour qu’on puisse vraiment s’amuser». Sans parler de la fois où je me suis réveillée dans sa chambre au sous-sol, sans le bas de mon pyjama et avec sa langue contre ma chatte… «Je voulais juste vérifier si tu dormais», qu’elle m’avait alors dit en s’essuyant la bouche du revers de la main.
Lorsqu’elle se mit à fréquenter les garçons, c’est devenu pire, bien pire. Combien de fois ai-je dû faire le guet, la tête dans l’entrebâillement de la porte, pendant qu’elle se tapait à la sauvette le chanteur du groupe rock de garage, le père d’une copine, l’animateur de pastorale ou l’équipe masculine de hand-ball au grand complet? Et ces baisers mêlés de foutre qu’elle me donnait pour me signifier que je pouvais cesser de jouer la sœur Anne qui voyait tout venir… elle finissait toujours par obtenir ce qu’elle voulait et de la manière qu’elle le voulait.
Or, le mariage ne faisait pas du tout partie de la liste interminable de ses désirs. «Pourquoi je m’attacherais à un homme en particulier alors qu’il y en a tant qui n’attendent que leur chance de me traiter comme une reine ? » disait-elle toujours. « Je vais te le dire franchement, ma vieille, les hommes se transforment en geôliers dès qu’ils réussissent à te passer l’anneau au doigt – et je dis geôlier pour être polie, parce que le mot qui me vient spontanément à l’esprit est plutôt trou de cul».
Imaginez donc ma surprise lorsque j’ai trouvé le faire part de son mariage parmi les comptes impayés qui remplissent d’ordinaire ma boîte aux lettres. Je connaissais un peu Sylvain, l’élu de son cœur – je me souvenais l’avoir vu, impeccablement coiffé et souriant à pleines dents, assis au premier rang de l’auditorium de la fac où tous les aspirants avocats suivaient ce cours d’histoire de première année en attendant d’avoir les notes pour entrer en droit. Soit, c’était un bon gars : belle gueule, de bonne famille, poli et tout et tout. Bien sûr, il avait de l’argent à ne plus savoir qu’en faire, mais de là à penser qu’il était en mesure de dompter les pulsions bizarres de Lili… surtout qu’il me donnait l’impression d’être un peu dadais sur les bords. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer? Elle avait découvert que Sylvain était monté comme un taureau? Ou, de façon encore plus improbable, elle avait eu une illumination et avait donné sa vie à Jésus?
Je me suis donc rendue au mariage un peu à reculons, par fidélité pour une vieille amie – et aussi, je dois bien l’admettre, poussée par une curiosité piquée à vif. La cérémonie avait lieu dans une église catholique, ce qui en soi était une incongruité, elle qui n’avait jamais exprimé le moindre intérêt pour Dieu et son racket de protection. Elle était là, devant l’autel, resplendissante dans sa robe blanche, rougissante comme une pucelle. La scène était si invraisemblable que je dus me pincer pour me convaincre que je ne rêvais pas. Lorsque qu’elle eut dit «je le veux», je dus me rendre à l’évidence : la freak que j’avais tant aimée n’était plus.
Je ne connaissais personne à la réception. J’étais la seule invitée qui avait connu la mariée à l’époque de sa folle jeunesse, le seul témoin de ses années de folle débauche. Triste et un peu abasourdie, j’ai un peu trop profité de l’open-bar. Plus tard dans la soirée, après que tous les hommes aient dansé avec elle, je me suis dit que c’était à mon tour. Sur la piste de danse, je lui ai marmonné les trucs habituels, ceux qu’on s’attend à se faire dire dans ces circonstances : «Félicitations, tu es superbe…» – enfin, ce genre de chose.
Elle a alors souri, s’est penchée à mon oreille et a chuchoté : « Tu sais que je n’ai pas de culotte? Rendez-vous dans la suite nuptiale dans quinze minutes, et amène un dude avec toi».
Mes yeux s’embuèrent de larmes de bonheur. Sœur Anne reprenait enfin du service.
Namita couche avec son frère Abhimanyu.
Samar, l’autre frère, pour sauver leur honneur
Engage des truands pour liquider sa sœur
Mais c’est lui qui se fait buter par ces voyous.
Blessée par balle, une fillette de dix ans
Pendant cinq heures dans son lit aurait saigné
Avant qu’à l’hôpital on ne l’ait amenée :
«On la croyait menstruée» ont dit ses parents.
Par le feu et sur la vulve, un Arizonien
A gravé ses initiales sur une dame
Et en a fait baiser deux autres par son chien
Le tout filmé sur vidéo — quel mélodrame !
À Chapparal, Nouveau-Mexique, deux gamins
Dans un mobile home auraient, semble-t-il, volé
Des DVD porn mettant en scène des nains :
De Google n’ont-ils jamais entendu parler ?
Un cul-terreux, dans le sud de la Caroline,
Aurait frappé par deux fois sa petite amie
Parce qu’elle a un peu trop aimé, selon lui,
S’adonner au triolisme avec sa cousine.
Au Parc naturel du Montana, une belle,
Lasse du type qu’elle venait d’épouser
L’a tué en le poussant en bas d’un glacier :
«Il voulait le voir avant de mourir», dit-elle.
— Stop! Où est-ce que tu penses aller, comme ça?
— Je sors.
— Oh non, pas question! Pas avant que nous parlions toi et moi de ce qui s’est passé hier soir.
— De quoi veux-tu qu’on parle? Il n’y a rien à y dire. Tu m’as demandé de garder Mathis et c’est ce que j’ai fait. On a joué aux Légos et à Skylanders et j’ai dû lui lire Max et les Maximonstres au moins cinq fois. Il dormait à huit heures. C’était bien, l’opéra ?
— N’essaie pas de changer de sujet ! Bruno était furax et il était à deux doigts de te foutre dehors ! Tu ne sais même pas le temps que ça m’a pris simplement pour le calmer.
— Ton Bruno n’est rien qu’un vieux grognon.
— Il me semble pourtant avoir été claire quand je t’ai dit que tu pouvais revenir à la maison à la condition que tu n’invites personne sans ma permission.
— Mes amis sont venus après que Mathis se soit endormi. Il n’a rien vu et rien entendu.
— Parlons-en de tes amis! Tu ne changeras jamais, hein ? Toujours à traîner avec des individus peu recommandables ! Vous étiez dans la salle de séjour… Bruno a tout vu ! Deux mecs à la fois ! En même temps ! Tu étais assise face à l’un et l’autre te prenait pas derrière… et comme si ce n’était pas déjà assez scabreux, ils ont fini leur petite affaire sur ton visage et toi, tu as tout léché comme dans un mauvais porno.
— On voit qu’il a quand même pris le temps de se rincer l’œil, ce sale pervers. Et qu’il ne s’est pas privé du plaisir de tout te raconter en détail.
— Dis-moi au moins que tu t’es protégée ! Je n’arrive pas à croire qu’on partage les mêmes gènes, toi et moi.
— Moi non plus, je n’arrive pas à croire que nous sommes du même sang. Tu es si prude, si pimbêche… surtout depuis que tu as marié ton barbon de Bruno.
— Tu peux le traiter de barbon autant que tu voudras, cette maison est quand même la sienne et aussi la mienne, par le fait même. Aussi longtemps que tu vivras sous notre toit, tu devras te plier à nos règles, sinon c’est la porte. Compris?
— Ça va, ça va, inutile de péter les plombs.
— Maman? J’ai entendu crier… Qu’est-ce qui se passe ?
— Ce n’est rien Mathis. Grand-maman était sur le point de sortir.
Il fait sombre, mais une lueur diffuse venue de quelque part éclaire suffisamment le dortoir pour que je puisse observer tout ce qui s’y passe sans trop faire d’efforts. Dans le lit d’à côté, Pierrot est couché sur le dos. Il ne porte que le t-shirt jaune-canari réglementaire du camp – mais la nuit, tous les t-shirts sont gris. Les yeux fermés, la main enroulée autour de son pénis en érection que dans son demi-sommeil il caresse paresseusement de haut en bas. Ce cher, ce tendre Pierrot.
Isabelle, sur son lit, s’est soulevée sur un coude. Sa nuisette arrive à peine à contenir ses seins lourds et la lueur de la lune se reflète dans ses yeux. Elle contemple fixement Pierrot, sa main, ses cuisses musclées, la cambrure veineuse de son membre.
Je veux la voir se lever pour le rejoindre dans son lit, je veux la regarder l’enjamber, relever son baby doll, écarter ses lourdes cuisses et remplacer la main maigre de Pierrot par la dense volupté de son sexe. Ou alors, glisser dans un demi-sommeil et mêler mes rêves alors grognements et à leurs soupirs pendant qu’ils baisent l’air étouffant d’humidité du dortoir, dans le lit juste à côté de moi.
Mais nous sommes beaucoup trop fatiguées, elle comme moi, pour consentir à un tel effort. Elle va comme moi se contenter de le regarder se caresser jusqu’à ce qu’il jouisse, jusqu’à ce qu’il se répande et s’essuie sur ses draps tachés, jusqu’à ce que nous nous endormions tous les trois dans l’odeur aigrelette de son foutre.
Demain, demain peut-être – si les petits monstres ne vampirisent pas toute notre énergie, comme ils l’ont fait chaque jour depuis trois semaines.
Un pasteur à la douteuse moralité
Aurait sucé des ados comme un vieux satyre
Pour leur permettre de (selon ses propres dires)
Les guérir de leur homosexualité.
Dans la province d’Aceh, en Indonésie
L’école a donné comme devoir aux garçons
D’aller mesurer la taille de leur zizi :
Pour apprendre à compter, quelle belle façon !
Idée pour une nouvelle. Je suis à l’ordinateur et je peine sur le jargon bureaucratique abscons que j’ai promis à la dame du ministère de traduire avant seize heures sans faute. Juste à côté de moi, le menuisier installe les nouvelles étagères que je me suis payées avec l’argent que je n’ai pas encore reçu et que la même dame du même ministère m’a promis pour dans un mois sans faute. Description du type en question – en laisser beaucoup à l’imagination. J’ai le temps de prendre une bonne douche. Le travail autonome a ses avantages: pas de patron, pas de pointeuse, pas de dress code ni de casual Friday à la con. Je prends tout mon temps, je profite de la caresse de l’eau et de la mousse sur sa peau. Tiens, je me demande s’il aimerait avoir un café… «Oui s’il vous plaît» qu’il me répond en souriant. Et quittant le bureau, je vois le reflet de la douche dans l’armoire à glace. Il a dû se rincer l’oeil pendant de que me rinçais les fesses, le salaud! Je le regarde, il m’excite, je n’ai pas baisé depuis des semaines et son outil de menuisier est à portée de main… «Un café… ou mon cul?» que je lui demande. Il laisse tomber sa ceinture porte-outils et son pantalon pour me montrer sa mailloche. «Le cul d’abord, le café ensuite, double-double». Ma serviette de bain prend le bord, il me renverse sur le tapis BASNÄS qui m’a coûté la peau des fesses et qui finalement n’est pas MØCH du tout. Il me prend, vite, fort, je mords son épaule, je jouis comme une folle, les trucs habituels – ajouter des détails sur l’odeur de sa peau, ses mains calleuses…
— Voilà ma petite dame, tout est mis en place. Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre qui ferait votre bonheur?
— J’ai quelques idées en tête… mais non, pas pour l’instant. Merci beaucoup!
— Ça m’a fait plaisir. J’espère ne pas vous avoir trop dérangée dans votre ouvrage. Sur quoi vous travaillez en ce moment?
— Un texte à traduire… mais j’ai un peu la tête ailleurs, je dois avouer.
— Je ne vous embête pas plus longtemps. Bonne fin de journée!
— Merci encore!
Autre idée pour une nouvelle. «Belles étagères!» qu’elle me dit, admirative. Elle a décidé de venir me donner mon chèque en main propre et je lui a parle du menuisier, de la douche, de son érection, du coït animal qui s’en est suivi. J’ai le feu au cul et elle aussi semble très excitée. Elle ouvre son chemisier et me dit: «Baise-moi, espère de correctrice-réviseuse débauchée! Baise-moi tel que stipulé dans ma convention collective à l’article 56-c !». Commencer par un soixante-neuf, terminer avec le gode ceinture…
Dix colocs étudiants à l’université
Cherchent une cougar prête à faire leur ménage
En échange de multiples dévergondages
– Mieux vaut se prostituer que se ramasser.
En Idaho, un zoophile scélérat
Avait l’habitude, en chien, de se costumer
Pour abuser sexuellement de son chat :
Moi je dis que c’est Disney qui est à blâmer.
— Quelqu’un t’accompagne à la soirée, vendredi?
— Je te vois venir avec tes gros sabots. Épargne ta salive, c’est non.
— Un gars s’essaie, hein.
— Pour tout dire, je pensais inviter Édith.
— Édith-la-salope ?
— Hey ! Qu’est-ce que c’est que ce langage de macho à la noix ?
— Je n’ai strictement aucun préjugé envers les salopes, tu sauras. Je ne fais pas de slut shaming; je fais plutôt du slut worshipping. Et puis, si je n’aimais pas les salopes, jamais je n’aurais envisagé de t’inviter à la soirée.
— Parce que moi aussi, je suis une salope ?
— La reine des salopes. Prends-le comme un compliment, parce que c’en est un.
— Je suis prête à admettre que je suis une salope, mais Édith, franchement…
— Je vous ai vus ce matin, déjeunant les yeux dans les yeux… ne me dis pas que tu es amoureuse?
Édith était la seule autre personne matinale de ce tout inclus tropical où je m’étais impulsivement retrouvée après une crise aiguë de ras-le-bol contre l’hiver. Je la voyais chaque matin dans la salle à manger de l’hôtel et nous ne faisions qu’échanger des sourires furtifs et polis. Il m’avait fallu quatre jours pour avoir le cran de m’inviter à sa table.
— Il se trouve que j’aime avoir de la compagnie quand le mange et que vous êtes toujours trop saouls, tous autant que vous êtes, pour vous lever à une heure raisonnable.
— Pffff. Je parie que tu penses à déguster autre chose que des toasts au beurre de pinotte quand tu es avec elle, Anne-la-salope.
— Arrête de m’appeler comme ça, crétin… Qu’est-ce que tu fais ?
— Je l’appelle, tiens. Ça n’a pas été bien difficile d’obtenir son numéro de cell, imagine-toi.
— Je…
— Yo Édith ? C’est Mike. Comment va ?… Ouais… Écoute, je suis avec Anne, ta copine de déjeuner, au bout de la plage, tu sais, près de la crique, à l’écart… On sirote quelques drinks. Ça te dirait de te joindre à nous? C’est que j’ai quelque chose à te demander… Oui… Oui… Vers dix heures ? Super. Ok, à tantôt. Bye !
— Veux-tu bien me dire ce que tu as en tête?
Il se tourna vers moi et me dit, avec son air d’abruti triomphant:
— Je vais me la taper devant toi, ici, sur la plage, devant toi. Tu vas voir.
— Pfff. Je vais plutôt voir si l’eau est bonne.
J’enlevai mon paréo et marchai jusqu’à la mer. L’eau était froide et les vagues peu vigoureuses. Je fis quelques brasses, nageai un peu sur le dos, puis me laissai un peu bercer par la houle. Quand je sortis de l’eau, Édith était là, debout en face de Mike, dos à la mer. Je m’approchai d’eux.
— La voilà qui revient ! s’écria Mike, assis comme un prince dans sa chaise de plage.
— Salut Anne ! me dit Édith en se retournant vers moi.
Je pris ma serviette et m’essuyai le corps et les cheveux.
Le vent fouettait ses longs cheveux dorés qui flottaient autour de son visage. Elle portait un maillot sport deux pièces – pas un bikini, plutôt un costume de volleyeuse de plage. Elle le portait sacrément bien, d’ailleurs. Sa peau portait le hale de la fin des vacances et ses mamelons pointaient légèrement à travers l’élasthanne du soutien-gorge.
— Je me rendais à la piscine avec Pascale quand ton chum m’a téléphoné.
— Ce n’est pas mon «chum», protestai-je faiblement.
Je lui souris timidement et haussai les épaules. Elle plissa le nez de façon malicieuse.
— Hey Édith… dit Mike. Je t’ai appelée parce que je me demandais si tu avais envie de baiser.
— De baiser?
Ses yeux s’écarquillèrent.
— Ouain, tsé. Baiser.
— Comme ça ? Sur la plage ?
— Pourquoi pas ?
Il sourit et écarta ses cuisses velues comme un ours. Nous pouvions toutes deux voir la bosse dans son short de bain. Elle me regarda de nouveau, je haussai encore les épaules.
— Et bien… est-ce que tu es un bon coup, au moins ?
Il éclata de rire.
— Bébé, je suis le meilleur.
Il tortilla sur cul sur la chaise et fit glisser son short jusqu’à ses chevilles. Sa queue à moitié bandée reposait sur sa cuisse.
— Elle n’est pas bien grosse, dit Édith, les mains sur les hanches et le bout de la langue passant distraitement sur ses lèvres.
— T’inquiète pas, elle va grossir, grogna Mike en faisant courir ses mains épaisses contre ses cuisses poilues.
— Et qu’est-ce qui pourrait la faire grandir ?
Elle s’avança et jeta une de ses longues jambes bronzées par-dessus les genoux de Mike, pour l’enfourcher. Un bras de chaque côté de la tête de l’homme, elle agrippa le dossier de sa chaise. Il osa à peine la regarder dans les yeux. Mike a beau être un trou du cul, reste que c’est aussi un sentimental.
Ils restèrent immobiles un long moment, leurs corps plaqués l’un contre l’autre et leurs visages caressés dans le vent salin. Soudain, elle l’embrassa légèrement sur le côté de la bouche, puis elle l’embrassa à nouveau, un peu plus fort. Et une troisième fois, les yeux fermés. Il posa une main derrière la tête d’Édith. Leurs lèvres étaient ouvertes et luisantes de salive. Je vis que sa bite se raidissait. Édith ouvrit les yeux et recula en souriant, à bout de souffle et le rouge au front.
Édith tendit une main vers le bas et enroula ses doigts autour du sexe rigide. Elle me regarda de nouveau en souriant bizarrement, on aurait cru qu’elle cherchait à obtenir mon approbation. J’opinai donc de la tête et admirai son corps et son visage. Une étrange sensation de chaleur déferlait en moi. Elle ferma les yeux et l’embrassa de nouveau, glissant sa langue dans sa bouche; quant à Mike, il caressait de ses mains énormes la poitrine de son amante et pinçait de temps à autre ses mamelons. Il finit par glisser ses mains sous le haut de son maillot.
Il tira le tissu vers le haut et libéra les seins. Il les pelota tout en baisant délicatement les paupières d’Édith qui poussa un profond soupir. Elle se dégagea de son étreinte et se releva.
— Ok, dit-elle. Je crois que tu peux me baiser.
Elle fit glisser gracieusement le bas de son maillot le long de ses jambes fuselées, le plia soigneusement et le rangea dans mon sac de plage. Elle retira ensuite le haut, découvrant ainsi complètement ses seins. Lorsque ce fut fait, elle se rassit sur les genoux de Mike, face à lui, la base de sa queue nichée dans la fourrure de son entrecuisse.
— Vas-y lentement, je ne suis pas très mouillée.
— Qu’est-ce qui te ferait mouille? Demanda-t-il d’une voix étrangement gutturale, en caressant les seins d’Édith à pleines mains.
Elle voûta son dos pour mieux s’offrir à la caresse et il en profita pour embrasser son cou. Il ouvrit sa bouche, et se mit à sucer le mamelon gauche du bout de ses lèvres. Elle haletait et agitait ses hanches, se frottant contre la verge gonflée. Il embrassa l’autre sein et mordilla le mamelon. De ses mains, il caressa les épaules et la nuque d’Édith dont le corps ondulait rythmiquement sur ses genoux.
— Bon, ok, ça va… Je mouille en masse maintenant, dit-elle en soupirant.
Elle posa encore sa main entre eux et se souleva juste assez pour que le bout du pénis puisse glisser dans l’obscurité de ses cuisses. Il grogna et saisit les bras d’Édit des deux mains. Elle se laissa choir lentement, laissant ainsi le pieu frayer un passage dans les replis brûlants de sa chair. Lui, soupirait, bouche ouverte.
Ils se mirent à baiser avec une lenteur presque insoutenable pour la spectatrice que j’étais, en s’embrassant les joues et la bouche, en haletant et en prononçant des paroles délirantes qui se perdaient dans le vent marin. Quelques instants avant de jouir, elle ouvrit les yeux et me regarda, le visage en feu et extatique. Ma chatte était humide, elle palpitait dans mon maillot, mais je me suis bien gardée d’y glisser les doigts. Je me mordais les lèvres quand elle me regarda. Elle ferma les yeux de nouveau et attrapa Mike par le cou comme le ferait une noyée à une bouée lorsqu’elle sentit monter l’orgasme en elle. Lui, prit ses fesses et les pétrit. Elle cria et se raidit lorsqu’il grogna et éjacula son foutre en elle.
Elle l’embrassa une dernière fois, longuement, langoureusement, puis tira lentement ses hanches vers l’arrière, jusqu’à ce que la bite baveuse glisse hors d’elle. Elle se leva, les jambes un peu tremblantes, elle récupéra le bas de son maillot, nous sourit, puis s’en fut sur la plage. Nous la regardâmes enfiler son costume en marchant pour ensuite plonger dans les vagues. Mike eut un soupir de contentement. Quant à moi, le grognai de déplaisir et retournai sans mot dire à ma chambre où m’attendait mon vibro et un peu de soulagement.
— Tu penseras à mon offre pour vendredi ! me dit Mike dès que j’eus le dos tourné.
Je n’eus même pas la politesse de me retourner pour lui tendre mon majeur. Qu’il aille se faire foutre, ce trou du cul.
Lorsque je m’éveillai le lendemain matin, je ne savais pas si elle serait au petit déjeuner. Mais elle y était et je me suis assise à sa table. Nous avons bavardé, comme d’habitude. Et j’ai trouvé que de l’avoir vu nue, que d’avoir vu la bouche de Mike sur ses seins, que d’avoir vu son cul faire des bonds de cabri alors qu’elle se faisait sauter par ce fâcheux, que tout cela ne signifiait tout compte fait pas grand-chose. Ce que je voulais d’elle allait au-delà de tout ça. Je désirais quelque chose de plus profond, quelque chose qu’une bite ne peut jamais atteindre.