The post Eye Candy: Quickies appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
34113 éléments (2506 non lus) dans 75 canaux
Lorsque Mary Richardson, en 1914, a frappé les fesses de la Vénus au miroir, s’en prenait-elle à une offensante nudité ? Probablement pas. Pourtant, son geste est devenu le symbole d’un féminisme stéréotypé… Le féminisme anti-cul. Celui qui frappe à tort (et à travers) des cibles fantoches.
Le 10 mars 1914, Mary Richardson lacère la toile de Velasquez – La Vénus au miroir – parce que, dit-elle (1) : «J’ai voulu détruire le tableau de la femme la plus belle de toute l’histoire mythologique pour protester contre le gouvernement qui cherche à détruire Mlle Pankhurst, le plus beau personnage de l’époque moderne.»
A partir de ce témoignage, et d’autres entretiens plus tardifs, il est clair que Mary Richardson identifie la femme représentée dans le tableau (Vénus) avec Emmeline Pankhurst, leader du mouvement WSPU qui milite pour le droit de vote des femmes. Elle ne fait pas de différence entre le corps de Vénus et l’esprit d’Emmeline. Des milliers d’hommes viennent admirer le premier, mais ils méprisent et bafouent le deuxième. Mary attaque donc le tableau, afin de rendre visible sur le corps d’une femme les blessures qu’ils infligent à l’esprit d’une autre. Afin que la violence souterraine d’un système politique s’incarne et prenne forme, de façon spectaculairement choquante : Mary la balafreuse met l’Angleterre en face de ses responsabilités.
«La justice est une forme de beauté, autant que les couleurs et les formes sur la toile, dit-elle. Madame Pankhurst demande plus de justice pour les femmes et, pour cette raison, elle est condamnée à la mort lente par un gouvernement de politiciens iscariotes. A moins d’être hypocrites, les personnes qui protestent contre la destruction d’une femme peinte devraient aussi protester contre la destruction d’une femme vivante.» Pour Mary, l’opinion publique, qui voue son acte aux gémonies, devrait en toute logique se soulever contre le même acte perpétré dans la vie réelle. Ce que Mary a fait dans le domaine de la représentation, d’autres le font dans le domaine du vivant et pourtant… c’est elle que l’on lapide ? Quelle mascarade ! «Chacune de ces pierres lancée contre moi est une preuve de duplicité morale et politique», conclut-elle, par allusion à l’épisode célèbre des Evangiles qui voit Jésus s’interposer entre une foule de pharisiens et la prostituée dont ils veulent faire leur bouc émissaire : «Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre».
Les «souffrances» que Mary fait subir au tableau ne renvoient donc qu’aux souffrances infligées à Emmeline Pankhurst en prison. Pour l’anthropologue Alfred Gell, qui consacre à cet épisode quelques pages éclairantes dans son livre L’Art et ses agents, le geste de lacérer la toile ressemble fort à celui qui consiste à planter des clous dans une poupée de paille afin de jeter un sort. Alfred Gell note cependant que le sort vise, ici, non pas à faire du mal mais à faire du bien.
«Nous avons affaire ici à un cas de “sorcellerie des voults“ inversé», dit-il. Examinant l’image de la toile déchirée, Alfred Gell remarque d’ailleurs «que l’entaille la plus profonde se situe au niveau du coeur (3).» Comparant la version tailladée avec un fétiche à clous du Congo, il affirme que le pouvoir des oeuvres d’art n’est en rien différent de celui des fétiches qui servent à matérialiser des désirs ou des intentions. Chaque clou planté dans la sculpture inscrit concrètement le désir dans la matière même du réel et donne au voeu sa puissance opératoire. Plus fort sera le coup, plus efficace sa magie. N’importe quelle pièce de Musée peut cristalliser le même désir d’influencer le cours du monde, en y portant un coup. Surtout si cette pièce est célèbre, dit Gell, qui voit dans le vandalisme de Mary l’équivalent d’un geste artistique : «La Vénus au miroir “tailladée“ de Richardson est sans aucun doute une image plus forte que l’ancienne Vénus de Velasquez, même si elle est moins esthétique».
De façon très révélatrice, le geste de Mary qui pose l’équation entre la beauté physique de Vénus et la beauté spirituelle d’Emmeline Pankhurst, sera plus tard complètement détourné de son sens original… Sous l’influence de certaines mouvances féministes, il devient commun de dire que Mary Richardson a détruit la Vénus parce que celle-ci présentait de façon infamante, voire «outrageante», une image de la femme réduite au seul statut d’objet de désir… Sur quoi s’appuient ces allégations ? Sur des propos que Mary aurait tenu en 1952, soit 38 ans après les faits. S’il faut en croire Wikipedia, qui cite non pas Mary, mais un article du Sunday Times datant de 2006 (sic) Mary aurait affirmé «dans une interview de 1952 qu’elle “n’aimait pas la façon dont les visiteurs masculins regardaient [la Vénus] bouche-bée toute la journée“. » Quelle foi accorder à ce propos ? Si Mary a réellement dit cela, il se peut fort qu’elle ne l’ait dit que par conformité à l’esprit du temps, pour complaire à des journalistes ou à des militantes cherchant à «excuser» son geste en modifiant son sens.
Il semble de nos jours légitime qu’une femme attaque l’image d’un corps féminin dénudé parce qu’elle y voit quelque chose d’obscène et qu’elle désire, symboliquement, se protéger de l’agression que représente le regard «violeur» des hommes. Cette femme-là, finalement, n’est jamais qu’une personne en état de légitime défense. Son geste, alors, devient celui d’une victime : ne cherchait-elle pas à se défendre ? Ne vivons-nous pas dans «une société hypersexualisée qui nous agresse quotidiennement» (sic) ? Voilà comment on réécrit l’histoire et comment, de façon pernicieuse, on rend «honorable» le geste qui consiste à détruire une oeuvre d’art. Il s’avère que lorsque Mary a attaqué Vénus, elle le faisait avant tout parce qu’elle y voyait quelque chose de beau. Ce n’était pas par dégoût d’un corps nu, ni même par aversion pour une peinture lascive, mais parce que ce tableau était le plus célèbre et le plus prestigieux de la National Gallery. Mary avait conscience que ce qu’elle détruisait avait de la valeur. A ses yeux, «La Vénus au miroir» n’était pas que le simple support d’une rêverie pornographique, même si – bien sûr – l’image montrait une femme offerte, allongée passivement et que cela n’a rien d’innocent…
Son geste, à l’époque, n’est pas isolé. Le WSPU à laquelle Mary appartient a décidé d’attaquer systématiquement des oeuvres d’art : après la Vénus (10 mars 1914), onze autres tableaux sont détruits au cours de la même année (4). De façon très révélatrice, il s’agit presque toujours de portraits d’hommes célèbres et de scènes à caractère solennel. Les femmes vandales attaquent la pompe de l’Etat, ses flonflons, son prestige, ses trésors nationaux. Mary Wood, une «vieille dame au maintien respectable» qui attaque à coups de hachoir le portrait d’Henry James à la Royal Academy le fait, dit-elle, «parce que je voulais montrer au public que tant que les femmes n’obtiendront pas la liberté politique aucune oeuvre nationale, aucun chef d’oeuvre ne sera à l’abri.» Il s’agit de se battre «en actes pas en mots» (Deeds, not words est le slogan du WSPU). Trois châteaux écossais sont brûlés en une seule nuit, ainsi que la bibliothèque Carnegie de Birmingham. Des stations de train sont vandalisées, des débarcadères, des pavillons de sport, des meules de foin… On essaye aussi de faire sauter des réserves d’eau. Une bombe explose à Westminster Abbey…
Les suffragettes les plus radicales se lancent dans le terrorisme. Certaines concoctent des lettres remplies d’acide sulfurique qui explosent au visage des postiers. D’autres se suicident : Emily Wilding Davidson, notamment, perd la vie en se jetant au milieu des chevaux lancés dans une course à laquelle des milliers de personnes assistent (le Derby d’Epsom en 1913). L’escalade de violence est telle que l’entrée en guerre de la Grande Bretagne fait presque l’effet d’une salutaire distraction. De tous ces actes de vandalisme qui auraient pu mener à une véritable guerre civile, l’histoire ne garde la mémoire que des coups qui ont balafré le derrière de Vénus. Mais ces coups ne peuvent se comprendre que remis dans le contexte ultra-violent du combat que les suffragettes ont mené pour le droit de vote. Mary Richardson, de ce point de vue, ne saurait être comparée à ces personnes qui tagent «Putain du capitalisme» sur les affiches de publicité pour des lingeries féminines. Le combat qui consiste à détruire des publicités suggestives ou agresser des animatrices de salon érotique ne contribue guère qu’à renforcer l’image des féministes comme «culs-coincés» puritaines. C’est contre-productif. Cela ne mène nulle part. Le geste de Mary la balafreuse avait une portée autrement plus forte.
Sa portée était d’autant plus forte, d’ailleurs, que le tableau de Velasquez n’était peut-être pas le portrait d’une belle femme, ainsi que son cul galbé le laissait croire… Au Grand-Palais, l’exposition Velasquez qui dure jusqu’au 13 juillet, dévoile un pan du mystère. Cette Venus dont on ne voit que la splendide anatomie de dos, jette vers le spectateur un regard rendu aveugle : son visage, qui se reflète dans un miroir, reste flou, les traits noyés, surchargés d’un fard qui empâte l’ébauche grossière… Velasquez a fait en sorte qu’on ne puisse identifier la personne.
Et s’il ne s’agissait pas d’une femme, mais d’un androgyne ? Dans la pièce où se trouve la toile, la sculpture d’une créature possédant pénis et sein s’allonge dans la même posture. Velasquez connaissait cette sculpture antique et l’aurait prise pour modèle.
Le public peut d’ailleurs comparer et tirer la leçon qui s’impose : il ne faut jamais juger sur l’apparence. Ce n’est pas parce qu’une personne est nue qu’elle est une putain. Ce n’est pas parce qu’on ressemble à une femme, aussi belle soit-elle, qu’on en est une. Une femme n’est-elle de toute manière rien d’autre qu’une représentation ? Un homme n’est-il, de toute manière, rien d’autre qu’une image socialement construite ? Velasquez et Richardson n’en avaient-ils pas conscience ?
A LIRE : L’Art et ses agents, d’Alfred Gell. Introduction de Maurice Bloch, traduit par Olivier Renaut et Sophie Renaut, édité par Alexandre Laumonier et Stéphanie Dubois, éditions Les Presses du Réel.
NOTES
(1) Déclaration de Mary Richardson mise par écrit et signée, peu de temps après l’acte de vandalisme, au WSPU.
(2) Women’s Social and Political Union (Union sociale et politique des femmes), association fondée en 1903 par Emmeline et Christabel Pankhurst, à laquelle Mary appartient et qui milite pour le droit de vote des femmes. Ce sont les membres de cette association qui sont nommées, les premières, «suffragettes», de façon ironique.
(3) L’art et ses agents, d’Alfred Gell.
(4) 4 Mai 1914 : “Henry James” de Sargeant . 12 Mai 1914 : “The Duke of Wellington” de Herkomer. 22 Mai 1914 : “The Agony of the Garden,” “The Madonna of the Pomegranate,” et “The Death of St. Peter, Martyr” de Bellini. “Portrait of a Mathematician” de Gentile ainsi qu’un portrait de l’école de Gentile. 23 Mai 1914 : “Primavera” de Clausen . 3 Juin 1914 : “Portrait Study of the King for the Royal Family at Buckingham Palace, 1913″, de Lavery. 8 Juin 1914 : “Master John Bensley Thornhill” de Romney. 17 Juin 1914 : “Carlyle” de Millais.
ILLUSTRATIONS
Diego Velázquez. Vénus au miroir (vers 1647-1651). Huile sur toile, 122,5 x 177 cm. Londres, the National Gallery © The National Gallery
Vue de l’exposition Velázquez. Scénographie Atelier Maciej Fiszer. © Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais, Paris 2015
EN SAVOIR PLUS : La première partie de ce dossier sur Les 400 culs : «Une paire de fesses tailladée au hachoir».
L'histoire du WSPU, article écrit à partir des sources suivantes : Lynda Nead, The Female Nude: Art, Obscenity and Sexuality (Routledge, London 1992) et l’autobiographie de Mary Richardson, Laugh a Defiance (Weidenfeld and Nicolson, London, 1953).
«Why Did Suffragettes Attack Works of Art ?», de la chercheuse Rowena Fowler.
EXPOSITION : «Velázquez», au Grand Palais, du 25 mars au 13 juillet 2015 (version «agrandie» de l’exposition qui se tenait à Vienne l’année dernière et qui ne comportait pas le tableau de la Vénus au miroir, si mes souvenirs sont bons).
Once I found what people were doing with DeepDream and porn images online, I immediately had to see as much as I possibly could. Salvador Dali would be crazed with delight to have this tool to play with; maybe he’d feel like there was a place for him in our new technologies. These images are the result of feeding an image (in this post, porn photos) into an artificial neural network, thanks to Google.
Google researchers discovered, “neural networks that were trained to discriminate between different kinds of images have quite a bit of the information needed to generate images too.” Google released DeepDream on June 17, in this post on its research blog. VICE describes DeepDream thusly,
Google’s DeepDream program takes images fed into the company’s image recognition system and turns them into the most extreme version of that image imaginable. The network snags tiny portions of an image and runs it through its recognition system, exaggerating small features within it. As we explained last month:
“This basically generated a feedback loop, which exaggerated or read more meaning into simple features. For example, the researchers explained that: ‘If a cloud looks a little bit like a bird, the network will make it look more like a bird. This in turn will make the network recognize the bird even more strongly on the next pass and so forth, until a highly detailed bird appears, seemingly out of nowhere.'”
This large-scale .gif is just insane. Find a more at Deepdream Porn and r/deepdream.
The post The best of #DeepDream porn appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
If you loved Secretary, our new collection will make you purr: Bent Over His Desk: Hot Office Kink ($4.49).
Gratitude to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
1 @Penthouse has a new mil/vet affairs column 2 It's titled Embrace The Suck 3 I am its author 4 Read the articles! pic.twitter.com/dVXlJ8p4LS
— Matt Gallagher (@MattGallagher0) July 6, 2015
Thank you to our sponsor in France, Explicite Art.
Thank you to our sponsor and friends, Pink Label TV.
The post Sex News: Sexbots everywhere, Oculus porn at Comic-Con, terrifying TwerkingButt, sex and antidepressants appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
En avant première de la très classe version papier du nouveau magazine Netech Le Mag, mes dernières facéties journalistiques. Le temps d’un week-end, j’ai...
The post Nuits berlinoises, Monsieur Phallus et ma Palombe appeared first on Paris Derrière.
Alors que l’obscurantisme sexuel des lobbies religieux et bien pensant reste toujours présent voire s’étend encore plus sur l’éducation sexuelle de nos enfants à l’école, il me semble plus que nécessaire d’adapter l’éducation sexuelle de nos enfants aux temps actuels. Non qu’il faille les faire grandir trop vite bien évidemment, mais plutôt, qu’il faille leur…
Cet article De l’éducation sexuelle de nos adolescents est apparu en premier sur NXPL.
Jusqu’au 13 juillet, au Grand Palais, il est possible de voir une beauté nue, de dos, dont le cul bien fendu et les hanches de guêpe portent encore la trace des coups de hachoir qui ont lacéré la toile en 1914. L’acte est commis par une femme. Pourquoi ?
Le 11 mars 1914, Le Times annonce ainsi l’acte de vandalisme qualifié comme le plus scandaleux du XXe siècle : «Le célèbre Vélasquez, communément appelé La Vénus au miroir, a été mutilé hier matin par la suffragette Mary Richardson, activiste notoire. Elle a attaqué le tableau avec un petit hachoir à la lame longue et aiguisée semblables à celles qu’utilisent les bouchers et en quelques secondes lui a infligé des blessures aussi graves qu’irréparables. Suite à cet outrage, les portes de la National Gallery resteront fermées jusqu’à nouvel ordre.»
Mary Richardson lacère-t-elle la toile parce qu’elle la considère comme «outrageante» ? Il est en effet courant de penser qu’une féministe ne supporte pas la vue de beautés déshabillées. Une femme nue, de dos, qui s’offre comme un pur objet sexuel ne peut probablement que choquer une militante pour l’égalité des sexes ? Non. L’histoire de ce crime est plus compliquée. Elle commence quatre ans plus tôt : le 18 novembre 1910, des militantes anglaises réclament le droit de vote en prenant d’assaut le Parlement. La répression est brutale. Pour la première fois : du sang. Deux femmes sont tuées. Deux cents arrêtées. Mary Richardson (1889-1961) – choquée par la violence policière à laquelle elle assiste ce jour-là – se radicalise. En à peine deux ans ans, elle est arrêtée neuf fois pour agressions contre les forces de l’ordre, bris de verre et désordre sur la voie publique.
Chaque fois qu’elle est arrêtée, Mary cesse de manger et de boire. La grève de la faim est alors la seule forme de résistance laissée aux suffragettes. Au début, les autorités judiciaires – prises de court – cèdent et sont obligées de les relâcher. Les femmes qui sortent de prison sont affaiblies, mais d’autant plus remontées encore. Elles recommencent à militer dans les rues, ameutent les foules, prennent la parole lors de meetings, affirmant – leurs os saillants le prouvent – qu’en les privant de liberté on les tue… Il faut les faire taire. Il faut les enfermer. Mary Richardson fait partie des premières victimes d’une technique de gavage qui consiste à garder les femmes en vie, de force avec un tube de 90 cm enfoncé par le nez, dans leur œsophage, jusqu’à l’estomac. C’est très douloureux. L’opinion publique s’en émeut. Il faut trouver une autre solution pour mettre les suffragettes au silence.
La loi «Chat et souris» (le Cat and mouse act) est alors votée. Les défenseurs de l’ordre sont contents : ils peuvent arrêter les militantes, les emprisonner, les relâcher juste avant qu’elles ne meurent de faim et, une fois qu’elles vont mieux, les remettre en prison. Ce petit jeu cruel est-il dissuasif ? Pas vraiment. Les militantes, émaciées, reviennent à l’assaut dans l’arène publique, multiplient les meetings et les marches de protestation. Les coups de matraque et les condamnations leur attirent même le soutien d’hommes qui créent à leur tour des associations en faveur du suffrage universel. En dépit de tous ces mouvements de sympathie, le gouvernement résiste. Les meneuses deviennent les cibles à abattre. Les plus dangereuses – Sylvia Pankhurst et sa mère Emmeline – sont entourées de gardes du corps formées au jujitsu. Le 8 et le 9 mars 1914, on dépêche contre elles des escouades de policier qui font le coup de poing et les mettent sous les verrous. Mary Richardson est indignée.
La perfection de la féminité attaquée par une suffragetteLe 10 mars, vers 10 heures du matin, elle entre dans le Musée où se trouve «le plus célèbre tableau détenu par la Grande Bretagne», une toile acquise en 1906, qui représente ce que Le Times décrit comme «la perfection de la féminité au moment même où elle passe du bourgeon à la fleur». La toile de Vélasquez, peinte entre 1647 et 1651, représente une femme allongée qui se regarde dans un miroir. Son postérieur attire irrésistiblement le regard. Il est la cible préméditée de Mary. Pour tromper la surveillance, elle se promène d’abord pendant deux heures dans le Musée, en faisant des croquis d’œuvres… Elle a caché dans sa manche un couperet à viande qui tient par des épingles. Mary est une ancienne étudiante en art. Elle connaît bien les lieux.
Vers midi, un gardien se lève et s’en va déjeuner. L’autre ouvre un journal. Mary alors, ainsi qu’elle le racontera lors d’une émission radio en 1959 : «J’ai frappé le tableau. Le premier coup a brisé le verre qui était si épais…» Le gardien, trompé par le bruit, lève les yeux vers le vasistas, sans comprendre, ce qui laisse le temps à Mary de «donner cinq autres charmants coups», ainsi qu’elle le dit. Après quoi, désarmée, emportée par les gardiens, elle se contente sans résister de clamer aux spectateurs ahuris : «Je suis une suffragette. On peut remplacer des tableaux, mais pas des humains. Ils sont en train de tuer Madame Pankhurst.» Quelques heures plus tard, elle est inculpée. Elle encourt une peine à payer 40 000 livres de dommages et intérêts. Elle se moque des juges. Elle souligne avec arrogance qu’il s’agit de sa dixième arrestation et que cette farce qui consiste à l’emprisonner pour la relâcher ne s’arrêtera qu’avec sa mort.
Dans la presse de 1914, les journalistes parlent d’une «aliénée». C’est d’actualité. Les médias trouvent toujours plus prudent de donner la version officielle : ils répètent que certains criminels sont des «déséquilibrés mentaux», mettant sur le compte de «troubles psychiques» les actes commis au nom d’opinions politiques… Ce faisant, ils ne font que jeter de l’huile sur le feu. Et c’est pourquoi le tableau de Vélasquez, qu’il est encore possible de voir pendant une semaine, mérite le détour. Au-delà de montrer la paire de fesses la plus rare de la peinture espagnole, il montre surtout la façon dont les informations sont perverties, afin d’atténuer la charge perturbante qu’elles véhiculent. Richardson, au final, sera condamnée à 6 mois de prison, la peine maximale pour les faits qui lui sont reprochés. «Le Procureur pleurait presque de ne pouvoir me faire condamner plus lourdement», raconte-t-elle. Elle entame une grève de la faim et ne purge sa peine que quelques semaines.
Que reste-t-il de son crime ? Pas grand-chose, en apparence. Mais. La déflagration de son geste fait encore vibrer les visiteurs qui se penchent sur la toile, cherchant la trace de la lame… Slasher Mary («Mary la balafreuse») n’a pas fini de nous hanter. Cette paire de fesses, doublement fendues, n’a pas fini de nous attirer. Pourquoi une œuvre abîmée nous fait-elle aussi mal ? Pourquoi un attentat est-il presque aussi choquant (voire plus) qu’un acte iconoclaste ? Réponse lundi…
POUR EN SAVOIR PLUS : Une émission de France Culture sur La Vénus au miroir. Un portrait de Mary Richardson. Fichier photo des «suffragettes militantes» établi par la police (Mary se trouve en haut à l’extrême gauche… Il s’avère qu’elle finira dans l’extrême droite quelque 20 ans plus tard).
L’exposition «Velázquez», au Grand Palais, du 25 mars au 13 juillet 2015
La nouvelle gamme G5 de Fun Factory vient de sortir et est disponible depuis quelques semaines dans les magasins. Pour célébrer cela, je vais tester aujourd’hui le tout nouveau vibromasseur Tiger G5 qui promet de vous faire rugir de plaisir … Présentation du Fun Factory Tiger G5 Le Fun Factory Tiger G5 fait parie de…
Cet article Test du vibromasseur Fun Factory Tiger G5 est apparu en premier sur NXPL.
If you loved Secretary, our new collection will make you purr: Bent Over His Desk: Hot Office Kink ($4.49).
Thanks to FrolicMe for the lovely, exclusive photo above!
Thanks to FrolicMe for the lovely, exclusive photos below!
The post Eye Candy: Pretty Pretty Porn appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
La pornographie dresse la carte précise des frontières morales de la culture au sein de laquelle elle émerge. Mais… quels interdits met-elle en scène ? Dans quelle mesure peut-on dire qu’elle est «transgressive» ?
Pour l’essayiste américaine Laura Kipnis, les pornos dessinent de façon très révélatrice les contours de nos interdits : «la pornographie commence là où s’arrêtent les convenances et la bienséance», dit-elle. Il suffit de cartographier le système des tabous mis en scène dans les films X pour obtenir «un schéma détaillé des angoisses et des contradictions d’une culture donnée». Dans un article intitulé «Se saisir de la pornographie» (publié dans l’ouvrage collectif Cultures pornographiques, aux éditions Amsterdam), Laura Kipnis essaye de montrer qu’en dépit de l’image généralement négative qui s’attache à la pornographie actuelle, celle-ci reste «le refuge que viennent naturellement habiter toutes les formes de rébellion ou d’expérimentation. A la manière des adolescents qui expriment leur rébellion à travers le sexe, tout ce qui n’a pas droit de cité peut passer par la représentation pornographique pour accéder à la sphère publique par la porte de derrière». Pour Laura Kipnis, donc, la pornographie est, par essence, une culture de la transgression. Reste à savoir quels tabous elle transgresse… Des tabous de première ou seconde zone ? Peut-on parler de transgression quand un puceau se fait frissonner en taguant «Sodomie» sur le mur des WC ? Existe-t-il dans le porno des transgressions plus «sérieuses», capables de faire vaciller notre mode de pensée ?
A ces questions, Laura Kipnis répond indirectement : «Les transgressions de la pornographie, comme celles des avant gardes, sont avant tout esthétiques. La pornographie nous confronte à des corps qui nous répugnent – les corps gras, par exemple, dans une culture obsédée par la minceur – et nous déstabilisent – le travestissement, par exemple, dans une culture obsédée par le maintien à tout prix de la binarité du genre. Elle oriente le regard vers ce qui est conventionnellement exclu de la vue. La pornographie déborde de chocs sensoriels et de surprises esthétiques. En voici une autre illustration : dans un contexte culturel qui renvoie systématiquement la sexualité à la jeunesse, où, ailleurs que dans la pornographie, peut-on trouver l’expression d’un désir sexuel envers les corps affaissés et vieillissants ? Il y a en effet un pan entier du porno – tant homo qu’hétéro – dédié à la gérontophilie, que l’on pense à un magazine comme 40+, avec ses mannequins ridées aux poitrines flasques, à Over 50, illustré de mamies nues au corps affaissé et aux cheveux blancs, aux papys aux cheveux blancs de Classics, avec leurs gros ventres et leurs fronts dégarnis, ou encore, quelques pages plus loin, aux deux PDG bien en chair qui se caressent vêtus d’un simple boxer et de lunettes à double foyer. Le malaise esthétique qui nous saisit à la lecture de ces magazines nous indique à quel point les conventions sociales sont enchevêtrées à nos corps et à nos sexualités. Cela permet de comprendre pourquoi la pornographie tend à importuner et contrarier les dominants. Les visions de chair antédiluvienne […] vont à l’encontre de tout ce que la culture grand public affirme au sujet du sexe et de l’esthétique sexuelle».
S’il faut en croire Laura Kipnis, la pornographie – qui nous confronte à une très grande diversité de corps – ne se contente pas, ce faisant, de satisfaire des «préférences individuelles» : elle remet en cause le schémas normatif qui fait des corps jeunes et sveltes les seuls corps désirables. La transgression, dit-elle, réside là : le porno n’est pas conforme aux canons de beauté en vigueur. Il n’est pas conforme non plus, dit-elle, à la répartition stricte des rôles homme-femme, dans la mesure où beaucoup de pornos font des normes de genre un fantasme jouissif. Peut-on encore parler de «domination masculine» alors que certains pornos mettent en scène des femmes dévoreuses de petits mâles humiliés, des trans en couches-culottes ou des gays sado-masos qui détournent avec jubilation le vocabulaire courant de la misogynie ? Dans ces films, ce sont des hommes qui se font traiter de «pute femelle» et de «trou à bite». Cela vous met-il mal à l’aise ? Il n’y a pas de quoi. Pas plus que de voir des femmes jouir ligotées, bâillonnées, maltraitées… Les fantasmes les plus excitants sont souvent les plus «caricaturaux». Leurs excès ne renvoient, en miroir, qu’aux excès de bienséance et de politiquement correct qui dominent notre société. «La pornographie nous confronte à nos hypocrisies. Et à notre inconscient», affirme Laura Kipnis en insistant sur le «sentiment d’inconfort» provoqué par le fait de parcourir les sites qui annoncent en teaser : «Grosse chienne black cartonnée par un blanc», «Mon grand-père sait comment me baiser» ou «Sodomie de naine avec caca»… C’est sûr que ça dérange. Mais c’est le but : frapper l’esprit, voire choquer. Gratuitement ? Pas vraiment. La pornographie fait son miel des instruments éducatifs que sont «la honte et la répression», explique Laura Kipnis qui voit dans les hyperboles du porno une sorte de retour du refoulé.
«Le parcours des marges est une expérience de la frontière qui mêle le plaisir et le danger, l’excitation et l’indignation. […] Sa transgression minutieusement calculée des codes stricts que nous avons incorporés dès le berceau fait de la pornographie une expérience excitante et éprouvante. Ce sont ces limites que nous mourrons d’envie de dépasser, de défier – certain(e)s d’entre nous plus que d’autres, apparemment. (Les tabous fonctionnent en effet de manière à stimuler simultanément le désir pour la chose taboue et pour sa prohibition.) Le danger et le frisson de la transgression sociale peuvent aussi bien être profondément gratifiants qu’extrêmement désagréables, mais, dans un cas comme dans l’autre, la pornographie ne laisse personne inaffecté. Pourquoi ? Parce que l’obsession de la pornographie pour la précarité et la perméabilité des frontières culturelles est indissociable de la finesse et de la fragilité de nos propres frontières psychiques. Nous sommes constitué(e)s du même système bancal de renoncements et de refoulements. Les allégories pornographiques de la transgression révèlent non seulement les frontières culturelles mais également les frontières subjectives, dans ce qu’elles ont de plus viscéral. Et l’odeur de soufre qui entoure la pornographie signale à quel point les préceptes culturels qui nous constituent s’accompagnent d’intenses sentiments de honte et de désir. Un des buts de la pornographie est précisément de susciter un embarras profond, de tourner en dérision le numéro d’équilibrisme psychique quotidien entre l’anarchie des désirs sexuels et la camisole de force des responsabilités sociales».
La pornographie fonctionne en miroir de la société. Elle renvoie l’image inversée de nos valeurs, telles qu’elles évoluent au fil de l’histoire. Tout ce à quoi nous aspirons comme à un bien, la pornographie le contredit. Si nous aspirons à être polis, raffinés et propres, elle est misogyne, vulgaire et sale. Si nous aspirons à devenir des êtres nobles, reléguant notre corps aux fonctions immondes que sont l’excrétion ou la jouissance, la pornographie nous fait sauter au visage ces «parties basses» avec un rire grinçant : trous dilatés, anus en chou-fleur… C’est ici que l’analyse de Laura Kipnis devient la plus lumineuse. Elle explique : «la pornographie est indissociable du franchissement de la ligne rouge qui sépare le public du privé.» Pour le dire plus clairement : la pornographie apparaît en même temps que la notion de vie privée. Elle est un produit de l’histoire récente, liée à «l’invention» de la pudeur et à l’émergence de la bourgeoisie. «Or, ce qui nous intéresse dans cette histoire moderne de la pudeur qui a commencé avec la Renaissance, c’est qu’elle entraîne la constitution des fonctions sexuelles et corporelles en lieux de dégoût et de honte». Pour Laura Kipnis, la raison d’être du porno se trouve là, dans cette exhibition, sans censure ni trucage, des objets que notre culture a voulu éliminer d’une monde voué à l’euphémisme et au non-dit. Le porno nous dégoûte ? Tant mieux. Plus il nous dégoûte, plus il joue son rôle, qui est celui du fou et du pétomane : nous rappeler que nous sommes des êtres de chair, que notre moi réside aussi dans les entrailles. Que nos désirs sont voués à la pourriture. Le porno n’a cure de nos protestations offensées. Le porno se veut bas, vicelard, idiot, populaire et définitivement anti-romantique. C’est là toute son utilité sociale, voire «sa force de rédemption», ainsi que l’affirme Laura Kipnis : il faut regarder du porno comme on écoute la voix de sa conscience.
A LIRE : : Cultures pornographiques, dirigé par Florian Vörös, aux éditions Amsterdam. 320 pages. 23 euros. En librairie depuis le 22 mai 2015.
ILLUSTRATION : Love doll japonaise produite par la firme 4Woods, distribuée en Europe par la société Doll Story.
Voici le point de vue et texte de Natasha Lamant sur la sexualité avec un beau parallèle entre la sexualité et l’art. Je vous laisse le découvrir… Il n’y a pas de normalité en sexualité, chacun a la sienne et chacun a son propre mode d’expression corporel. La sexualité n’est pas un art mais vous…
Cet article Envisagez la sexualité comme un art est apparu en premier sur NXPL.
C’est vrai ça au fait, c’est quoi la vie d’une lesbienne au quotidien ? Qu’est-ce que ça change réellement dans le rapport à l’autre ? La websérie canadienne, Féminin Féminin, nous propose un portrait de vie de lesbiennes sans clichés ni artifice. A regarder absolument !
« Quand t’es lesbienne tu peux dire « gouine », mais quand t’es hétéro comme toi c’est vraiment déplacé ». Dès les premières minutes du 1er épisode, le ton est donné, nous voici au milieu d’une conversation fraîche d’une bande de copines majoritairement lesbiennes.… Lire la suite
Cet article Féminin Féminin : qu’est-ce qu’être lesbienne ? est apparu en premier sur Desculottees.
IF you loved Secretary, this erotica will give you filthy fantasies: Bent Over His Desk: Hot Office Kink ($4.49).
Gratitude to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Thank you to our sponsor in France, Explicite Art.
Thank you to our sponsor and friends, Abby Winters.
The post Sex News: Visa and Mastercard discrimination, Motörhead sex toys, Oculus about-face on porn appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Aujourd’hui, je complète ma collection kinky et BDSM avec le test d’un masque en cuir de chez Dèmonia pour supprimer le sens de la vue à votre partenaire. Le masque 100% cuir se présente en forme de lunettes pour coller le mieux aux yeux, il est très molletonné ce qui le rend confortable. Les coutures…
Cet article Test du masque en cuir Dèmonia est apparu en premier sur NXPL.
Above is the embed for Rihanna’s new video, Bitch Better Have My Money (a non-YouTube link is here on Vevo if you’re held back by Google’s restrictions). It comes with a sex and violence warning for readers; survivors of sexual assault and trauma will skip hitting the ‘play’ button on this one. Why? It’s a full-on, blood-drenched cult film, a reverently grindhouse-style spectacle of sex, violence and style. So it isn’t for everyone, but is certainly, definitely for me.
I couldn’t decide whether to put this one in erotic art or erotic fashion, because it’s a visual feast, yet the couture is off the hook in every scene (as we’ve come to expect from Rihanna). So much couture/shoe/rubber/everything envy here. But if you’re a cult and horror film addict like me, this little flick is even more of a treat — and I’m enjoying watching the media scramble to call all the cult film references here. There are tons. The closest so far is Dazed, who writes,
For such an overtly cinematic watch, it’s no surprise that the seven-minute Rihanna and Megaforce-directed blockbuster doesn’t shy away from paying homage to cult film. BBHMM relentlessly throws out references across the spectrum, making for a full-blooded visual spectacle and a music video that wears its grindhouse and slash horror influences on its sleeve.
While BBHMM certainly draws on the blood reds of Dario Argento’s work or the comic horror of 70’s B-movies, we’ve aimed for the big screen and decoded RiRi’s reverence for Hollywood. (…read more, dazeddigital.com)
Well, they tried. Also, if you’re a Hannibal fan like me, you’ll love the shots of Mads Mikkelsen at the end, one of which I’ll confess to replaying a few times because… well, let’s just say… it works for me.
The post Cult film spectacle: Rihanna’s ‘Bitch Better Have My Money’ video appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
If you’re visiting for the first time from Chilango’s Violet Blue: la evangelista del sexo y la tecnología, welcome to TinyNibbles!
Spanish speakers will appreciate my translated sex guides, El Arte Del Sexo Oral/The Art of Oral Sex (La Felación), El Arte Del Sexo Oral II/ the Art of Oral Sex II (El cunnilingus), and Imaginación Sexual: Disfrute del sexo total (Fantasías, juegos, posturas, vestuario y fetiches) – nuevas y exitantes historias de la famosa autora de literatura erótica Alison Tyler.
In addition, I had many of the sex guides I wrote for Good Vibrations translated en Español when I worked there. You can find a few of them here (“Sexo en Español”).
While you’re here… descubra Erika Lust! She’s the director of my favorite woman-run porn site in Spain, Lust Cinema.
Doing the laundry has never been so sensual… #LaReinedesCulottes http://t.co/8kbpvmMXkx pic.twitter.com/f5WetjMSiv
— Erika Lust (@erikalust) June 16, 2015
Thank you for visiting! I hope you enjoy the topics on this site, including Accurate Sex Information and my Favorite Sex Websites (Links), articles about women and pornography and porn harms, Erotic Art, Sex News, and much more.
Platicamos con @violetblue, la evangelista del sexo y la tecnología http://t.co/44priDUvPp pic.twitter.com/bkVwxYR0C6
— Chilango.com (@ChilangoCom) July 1, 2015
The post Hola y bienvenida a los lectores Chilango! appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Après une matinée riche auprès de Nathalie Giraud, sexothérapeute et créatrice de Piment Rose, et de Céline Peltier, musicothérapeute, il me fallait rejoindre les Chahuteuses. Décidément ce dimanche 7 juin était plus qu’enrichissant! Eve de Candaulie m’a accompagnée jusqu’au bar Le 153, lieu de nos ateliers. Elle a eu la gentillesse de m’offrir un livre…
Cet article Journée de la Sexualité des Chahuteuses est apparu en premier sur NXPL.
Depuis les années 70 en France, la pornographie n’est plus illégale. N’importe qui peut tourner son porno-maison, mettre en scène ses fantasmes, même les plus bizarres, sans être accusé de crime. Cela signifie-t-il qu’il n’y a plus de tabous ?
En France, plus personne ne va en prison pour avoir photographié un corps nu, ni filmé un coït. Ce qui autorise les nostalgiques de la «proscription» à déplorer ce qu’ils désignent comme une «prescription» : «Maintenant, le plaisir est une norme». «Autrefois, il relevait de la transgression». «C’était la part maudite…». Surfant sur le sentiment général de malaise qui frappe notre société, certains affirment : «il n’y a plus de mystère». D’autres vont jusqu’à regretter le bon vieux temps durant lequel, «il était encore possible de profaner des interdits»… Comme si notre époque était celle d’une permissivité générale. Qu’en est-il en réalité ? L’idée de la transgression a-t-elle réellement disparue ? Oui et non. Dans un ouvrage collectif intitulé Cultures pornographiques, dirigé par le sociologue Florian Vörös, l’essayiste américaine Laura Kipnis signe un texte qui bouscule les idées reçues.
«La pornographie nous prend aux tripes. Toutes les réactions que l’on peut avoir, du dégoût à l’excitation en passant par l’indignation et le titillement, ne sont que des variantes du même corps-à-corps intense, viscéral, avec ce que la pornographie a à dire. […] Il ne s’agit pas que de friction et de corps dénudés : la pornographie a de l’éloquence. Elle a du sens, elle porte des idées. Elle porte même des idées rédemptrices. Mais alors d’où vient notre gêne ?». Pour Laura Kipnis, la gêne date peut-être du jour où la pornographie est devenue légale. Entre le moment de son apparition (au siècle des Lumières) et pendant tout le XIXe siècle, la pornographie opère «comme une forme de critique sociale dirigée à l’encontre des autorités politiques et religieuses.» Le pouvoir en place multiplie les condamnations. Sous couvert de moralité publique, il s’agit de «censurer l’agenda politique dont elle porteuse». Vient 1974. Brusquement, n’importe quel adolescent de 18 ans peut pousser la porte d’une salle de cinéma pour avoir sa dose d’organes génitaux en gros plan… Avec l’apparition du Web 2.0, dans les années 2000, une nouvelle étape est franchie : n’importe qui obtient l’accès aux vidéos porno qui sont mises en ligne via des sites de piratage ou autre.
Du jour au lendemain, ceux qui se régalaient d’images «interdites» se mettent à les dénigrer. Elles sont devenues des images à consommer, en libre-accès, offertes à tous, scandale. Et c’est pourquoi, criant à la «décadence», les amateurs de curiosités affirment que le porno n’est désormais plus porteur d’aucune transgression. Pour eux, le label X – synonyme de plaisir sans honte, ni culpabilité – rime avec sexe sans enjeux. Ils affirment que ces images ne lèvent aucune barrière morale et n’enfoncent plus que des portes ouvertes… ou des vagins déjà béants. C’est comme si – en démocratisant le porno – on lui avait fait perdre tout son pouvoir de déstabilisation. Ce que Laura Kipnis réfute : «Comme tous les autres genres de la culture populaire (la science-fiction, la comédie romantique, le policier, le noir), la pornographie obéit à certaines règles. Or sa règle première est la transgression. C’est un peu comme cet oncle qui réussit à mettre tout le monde mal à l’aise lors des repas de famille : son plus grand plaisir est d’aller chercher un à un les tabous, interdits et conventions de la société pour les transgresser».
S’il faut en croire Laura Kipnis, non seulement les tabous sexuels existent encore dans notre société, mais en très grand nombre. La pornographie elle-même n’est qu’une immense mise en image des interdits qu’elle bafoue et des règles qu’elle viole joyeusement. «La sueur qui coule des corps dénudés et de leurs improbables acrobaties sexuelles n’est pas la seule raison pour laquelle les images pornographiques nous collent à la peau. Nous sommes également captivé(e)s par la pornographie en tant que théâtre de la transgression», dit-elle, insistant sur le malaise que provoquent souvent les images de vidéos X. Si elles nous mettent mal à l’aise, n’est-ce pas justement parce qu’elles touchent au coeur même de nos «hontes cachées» et de nos «secrets sordides» ? «Les avant-gardes le savaient : la transgression n’a rien de facile, c’est un exercice intellectuel qui doit être calculé avec précision. Il faut connaître la culture de l’intérieur, réussir à discerner ses hontes cachées et ses secrets sordides, savoir comment l’humilier au mieux pour la faire tomber de son piédestal. (Aussi, pour commettre un sacrilège, faut-il d’abord avoir étudié la religion.)».
Reste à répondre à la question : quels tabous la pornographie met-elle à mal ?
La suite lundi.
A LIRE : Cultures pornographiques, dirigé par Florian Vörös, aux éditions Amsterdam. 320 pages. 23 euros. En librairie depuis le 22 mai 2015.
L’article de Laura Kipnis s’intitule : «Comment se saisir de la pornographie ?»
IF you loved Secretary, our new collection will make you purr: Bent Over His Desk: Hot Office Kink ($4.49).
@CNN: Raid on #DildoISIS sleeper cell in London shows range of weapons they have in their arsenal pic.twitter.com/ZDlaaCQ0RX
— Sunny (@SunScot) June 28, 2015
Gratitude to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
The EL James PR team right about now. #AskELJames pic.twitter.com/bZ3jyIdPUG
— Deb Bailey (@DebBC) June 29, 2015
Thank you to our sponsor, Cocky Boys.
SHOWGIRLSXXX • GAY PORN PARODY — Pool Fuck — Take One! @LeviKarterCB & @RickyRomanXXX #teamTan pic.twitter.com/rRq4Srx8sp
— Jake Jaxson (@cockyboys) June 26, 2015
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Thank you to our sponsor and friends, Pink Label TV.
Natalie Wood after a pie fight, 1965. pic.twitter.com/XAM818dGHZ
— ClassicPics (@History_Pics) June 26, 2015
The post Sex News: Porn addiction debunked, UK porn witch hunts, #AskELJames, FEMEN documentary appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Il y a quelques dimanches se déroulait sur Paris deux jolies manifestations pour tous les sexplorateurs et sexploratrices : la journée Piment Rose et celle des Chahuteuses. Dans ce premier article, je raconte la journée Piment Rose. Nathalie Giraud, sexothérapeute et créatrice du site Piment rose organisait une rencontre autour des sens près de République dans…
Cet article La journée « Sens et sensualité pour pimenter sa vie amoureuse » de Piment Rose est apparu en premier sur NXPL.
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Comment parler de la sexualité de jeunes musulmanes à l’heure de la « guerre des civilisations » (c’est Valls qui le dit) ? Samedi dernier, les moins ensommeillés d’entre vous auront pu découvrir « Haramiste » sur Arte. Les autres pourront se rattraper en replay ou le découvrir dans les salles obscures (à Paris au cinéma Les 3 Luxembourg à partir du mercredi 1 juillet).
Je vous en livre le pitch : « Rim, jeune femme voilée de 18 ans, rappelle à sa sœur Yasmina, 17 ans, qu’elle ne doit pas aller parler au garçon qui lui plaît. Mais à force de parler de tout ce qui est interdit, cela donne des envies. Le soir-même, Yasmina surprend Rim sur un site de rencontres. « Pour se moquer des obsédés, serial killers et pédophiles »… Qu’elle dit ! De rappels en conseils, Haramiste raconte l’histoire d’amour/haine entre deux sœurs qui s’adorent, se déchirent, se trahissent, se vengent, se retrouvent, s’abandonnent, s’aiment… s’émancipent. »
Antoine Desrosières s’est intéressé dans « Vanda Spengler… aura ta peau » à une photographe qui questionne le tabou de la nudité dans l’espace public. C’est donc un autre contrôle des corps qui est inspecté dans « Haramiste ». Si Antoine Desrosières l’a réalisé, le scénario et les dialogues ont été écrits de façon collaborative, avec sa comparse Anne-Sophie Nanki et surtout avec ses deux comédiennes.
Les dialogues semblent improvisés, les actrices étaient à l’aise sur la question?
Tout est dans le « semble ». Le jour du tournage nous avions un scénario dialogué de 50 pages qui a été respecté. Cependant ce scénario est issu du développement avec les actrices en répétition, par ma méthode d’improvisations prospectives. Elles étaient donc très à l’aise avec la question. L’une des deux a été voilée pendant trois ans.
D’où est venue l’envie de faire ce film et de traiter ce sujet?
Au départ c’était une commande: écrire un film sur les rencontres internet, j’ai pensé à raconter celle pour qui c’était le plus salutaire, celle pour qui le sexe était le plus interdit et dont l’outil le plus utile, les jeunes femme voilées.
Quel est le sujet du film selon toi?
Il y en a deux: l’émancipation sexuelle de deux soeurs maghrébines et voilées, et l’histoire d’amour haine entre deux soeurs qui s’adorent, se détestent, et s’adorent quand même. D’un point de vue plus large, il s’agit de montrer comment la religion musulmane, comme toutes les autres religions, culpabilise le plaisir.
Pendant tout le film, j’ai eu cette impression que le sujet était très transgressif, car parler de religion musulmane aujourd’hui en France est ultra délicat parler de sexualité des jeunes n’est pas très facile, j’ai l’impression qu’on est là dans une sorte de méga-combo du tabou. C’était voulu?
Ben j’ai rien contre, mais bon, moi j’ai fait ça très naturellement et sans difficulté.
Le film est illustré de chansons des années 60 (« Maman laisse-moi twister »), c’est un clin d’oeil aux germes de libération sexuelle qu’il y a pu avoir à ce moment-là?
Exactement. Je pense que les femmes voilées d’aujourd’hui sont les mêmes que les jeunes françaises des années 60 pour qui le sexe était interdit. A quand leur 68?
Au départ la grande soeur dissuade la petite de contacter le mec (« il va le raconter, tout le monde va le savoir, tu vas passer pour une salope ») et à l’inverse elle s’autorise une aventure via un site de rencontre (« il ne connaît pas mes amis, ils ne le sauront pas ») C’est une façon de montrer que la religion est un outil de pression sociale?
Pas qu’un peu! Mais il n’y a pas que la religion, aussi les relations de voisinage et la pression du qu’en dira-t-on emprunt de culture pudibonde commune. Mais heureusement internet permet aux individus de vivre individuellement, en-dehors de leur famille ou de leur quartier.
Le film reste ouvert à interprétation : si il suggère qu’il y a une vie derrière l’interdit, il ne s’agit pas de généraliser ou de stigmatiser celles qui ne se reconnaîtraient pas dans le film. « Je voulais rendre leur dignité aux femmes condamnées dans leur culture pour ce qu’elles font. Sans pour autant dire que toutes font ça. »
Le film marche donc sur une ligne de crête étroite. Pas étonnant alors qu’un site d’extrême droite comme fdesouche s’en soit fait l’écho. Même si « ça fait mal« , dit Antoine.
Les mots pour désigner le ciel ont investi tous les domaines de notre vie, y compris amoureuse ou sexuelle. Il y a un lien entre les étoiles et le désir. Entre l’aubade et la planète Vénus. Entre le malotru et l’astre mauvais…
Pourquoi on dit «Mon Dieu» quand on jouit
La révolution de la Terre autour du Soleil se fait en un an, ce que l’astronome Daniel Kunth résume en demandant aux enfants non pas leur âge mais le nombre de fois qu’ils ont fait le tour du soleil… «Il est vrai que le coût de la vie est élevé, mais on oublie qu’il comprend, chaque année, un voyage gratuit autour du soleil», dit-il. Dans un livre tout juste réédité aux éditions du CNRS, intitulé Les Mots du ciel, il s’amuse à chercher l’origine des mots utilisés pour désigner au firmament tout ce qui brille ou bouge. Ce qui brille est souvent nommé à l’aide de noms accordés aux dieux. Le mot «dieu» (deus) est d’ailleurs directement relié au mot «jour» (dies) : «Dei c’est le ciel lumineux, avec en plus l’idée de divinité, explique-t-il. «Dei servira à nommer Dieu, qui vient du ciel et avec lui lumière, foudre et tonnerre».
Par opposition aux hommes qui sont les habitants de la Terre (homo en latin renvoie à humus, la terre), les dieux sont les habitants du jour lumineux. «Cette très ancienne dénomination indo-européenne de Dei remonte à près de sept mille ans, vers le cinquième millénaire avant Jésus-Christ, quelque part vers le Danube. On la retrouve en latin, en celtique, en balte, en sanskrit. En grec, la racine indo-européenne est devenue dios au sens de brillant et en latin sous la forme deus, «dieu. Le Français en découle»… C’est la raison pour laquelle chaque jour de la semaine finit par le suffixe di : lundi (jour de la lune), mardi (jour du dieu Mars), mercredi (jour du dieu Mercure), etc. En latin, le mot diurnum (diurne, «qui se passe le jour»), dérivé de dies, se prononçait djorn ce qui, par suite d’altérations phonétiques, donne successivement jorn, jor, puis jur avant d’aboutir au mot «jour» en Français. «Dieu», «diurne» et «jour» viennent donc d’une racine commune.
Pourquoi le désir est lié au ciel
Ces lumières dans le ciel qui invitent au voyage font plus que guider les marins dans la nuit. Elles appellent. Elles appellent au point que le mot «désir» lui-même dérive du mot «constellation» qui se dit en latin sidus-sideris. Dé-sir, littéralement «absence d’étoiles» (préfixe privatif de suivi de sidus-eris) indique avec une nuance de regret le fait que lorsque l’homme ne peut plus voir le firmament il éprouve une sensation du manque. Lorsque l’étoile a disparu, reste la soif, l’élan et l’envie. Daniel Kunth, à ce sujet, cite avec malice le vers de Corneille qui contient le mot «fesses» : «Et le désir s’accroît quand l’effet se recule». Mais aussi ce poème de Jacques Prévert qui associe la lumière au désir. Ne dit-on pas une «allumeuse» pour désigner une «séductrice» ou des «allumés» pour des «excités» ?
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras
Pourquoi on se fait des câlins à l’ombre
La lumière synonyme d’extase (lux a donné lustrer, c’est-à-dire frotter pour faire reluire) n’est cependant pas toujours compatible avec la sexualité. En été, elle est trop forte. Le mot canicule qui signifie littéralement «petite chienne» désigne la période de grande chaleur durant laquelle Sirius (étoile principale de la constellation du grand chien) se lève et se couche en même temps que le soleil. Plus précisément, c’est la période allant du 22 juillet au 23 août… C’est la période durant laquelle les paysans chôment, c’est-à-dire se reposent à midi pour éviter les insolations. Ils «sont au chômage» littéralement : au repos. A l’ombre. Comme les «chenilles» dont le nom dérive du latin canicula, ils restent à l’abri du soleil et… se lovent.
«Que peut-on faire les jours de grande chaleur ? Des câlins ? Câlin vient du normand et se disait au Moyen Age des animaux qui se reposaient à l’ombre des fortes chaleurs. Chacun aura remarqué que les coins d’ombre sont également propices aux ébats. Le mot a fortement évolué, jusqu’à devenir dans les années 1970 [par insupportable euphémisme], l’acte de l’amour».
Pourquoi Venus est associée à deux chants d’amour
Vénus est l’astre le plus brillant vu de la Terre (après le Soleil et la Lune). On la remarque à l’Ouest le soir et à l’Est le matin. «A l’époque de Pythagore (Ive siècle av. J.-C.), elle a deux noms Hesperos «Celle du soir» et Eosphoros «Celle qui amène l’aube». On croyait qu’il s’agissait de deux astres différents. Lorsqu’ils réalisèrent que Vénus était un seul et même corps céleste, les Grecs l’associèrent à la déesse de l’amour, Aphrodite.» Pourquoi ? Daniel Kunth affirme que cette étoile duelle correspond parfaitement à l’image que les anciens se font de la femme : à la fois vierge et salope ? «Ce symbole de la féminité sied comme un gant à ce corps céleste apparaissant tantôt dans la fraîcheur du matin, tantôt dans la langueur du crépuscule, dit-il avec délicatesse. Aubades et sérénades sont les hommages rendus à l’être aimé qui accompagnent le lever ou le coucher de cet astre».
Vénus est donc à la fois matutinale (celle qui annonce la venue du jour) et vespérale (celle qui annonce la venue de la nuit). Elle marque le passage du jour à la nuit et de la nuit au jour, par engendrements successifs.
POUR EN SAVOIR PLUS, LIRE : Les Mots du ciel, de Daniel Kunth, éditions CNRS, 2012. Réédition en livre de poche.
ILLUSTRATION : Twilight, le film.
La Copa America bat son plein. C’est une compétition qui rassemble tous les deux ans les équipes nationales d’Amérique du Sud. Jeudi dernier, l’Uruguay affrontait le Chili. Outre le résultat sportif (victoire 1-0 du Chili), ce match a surtout vu Gonzalo Jara, joueur chilien, attaquer le jouer uruguayen Edinson Cavani d’une pénétration anale. Jugez plutôt :
//Après avoir perpétré cette agression, Jara se laisse tomber, simulant une agression de la part de Cavani. L’arbitre, qui n’a rien vu, se laisse abuser par le chilien et… expulse Cavani (deuxième carton jaune).
Et là je n’ai pas envie de faire de blague, à base de « simulation », de « doigt dans le cul » ou autre. Franchement, imaginez-vous au boulot dans une réunion animée. Un collègue s’approche de vous et vous met un doigt dans l’anus. Comment réagiriez-vous? Une plainte au commissariat direct! En tout cas c’est ce que je ferais.
Figurez-vous que Jara, le chilien, a un employeur. C’est le club de foot de Mayence, en Allemagne. Et de voir leur salarié commettre cet acte, ça ne leur a pas du tout plu. Vous me direz, « oui agresser sexuellement un adversaire, c’est inacceptable ». Que nenni! Jugez donc la réaction, rapportée par l’Equipe, de Christian Heidel, le directeur sportif du FSV Mayence 05 :
On ne tolère pas ça. Plus que son premier geste, c’est ce qui vient après qui me met en colère. Je déteste les simulateurs plus que tout.
D’accord Christian! Le doigt dans l’anus, c’est pas grave hein! Quel bel exemple…
Retenez donc bien ce conseil : si vous agressez quelqu’un d’un attouchement sexuel, surtout ne vous laissez pas tomber par terre, ayez l’air le plus naturel possible.
Après avoir testé un bâillon dont la boule est en verre (le test est ici), je teste aujourd’hui le bâillon entièrement en silicone de mon partenaire Dèmonia. Tout d’abord, il faut s’enlever l’idée en tête qu’utiliser un bâillon est une pratique extrême et dégradante dans sa sexualité. Franchement, tout le monde trouve l’utilisation du bandeau…
Cet article Test du bâillon boule en silicone est apparu en premier sur NXPL.
So, every year here in San Francisco on the day before the parade, there’s the Dyke March and Pink Saturday. There’s a lot of important history behind both of those things, and I recommend investigating them beyond this post. Every year, I go to both, which is pretty easy to do because the Dyke March goes from Dolores Park, down the traditional march route through the Mission District, and then ends back up in the Castro, where everyone chills out, dances, drinks, eats, and the streets are closed to cars for the party (called Pink Saturday). It’s a “take back the night” sort of event.
This year, something changed with who runs the organization of the combined event. I’m an outsider so I don’t have all the details on a lot of this, but I can tell you what happened as far as I understand it. Usually the Sisters of Perpetual Indulgence organize it, and get donations to do so during the event. They do a really amazing job every year, security is tight but that’s reassuring, and the streets are clear and clean by midnight. The morning after Pink Saturday, you’ll walk out into the Castro and you can’t really tell that 100,000 people were just partying wildly in the street.
But the Sisters didn’t run it this year. Someone ran it who had no fucking idea what they were doing. And they had the entirely non-brilliant idea of changing the time of the march, the march route, and the time of the event’s shutdown. It not being the Sisters’ event, they couldn’t call it Pink Saturday and tried to re-brand it as “Pink Party.” I heard, from people in the street while everyone was asking what the fuck was going on (I’ll get to that in a minute), that proper community outreach wasn’t done, and the new schedule was probably going to impact the services at local churches, who usually re-schedule their Saturday services around the march.
Anyway, they decided to start the Dyke March 2 1/2 hours early. Before they started it, they ranted on the microphone about how they were saving the Dyke March, and talked shit about the Sisters, which was really fucking classless and disrespectful. They spoke as if they were going to run it form now on. Then they said, let’s march.
The Dykes on Bikes revved their engines, parked around the corner from where they traditionally park, now out of view of Dolores Park. There were much fewer than usual. The new organizers started the march. And everyone was completely confused.
Before they started the march, Dolores Park and the surrounding area looked like this:
After they started the march, and marched away with some of the people, Dolores Park and the surrounding area looked like this:
This is when all us total strangers started asking each other what the hell was going on. We stood there, wondering what to do. My friends asked if we should go with the march, and I said I didn’t want to, that I wanted to see what might happen. After a few minutes of nothing, we decided to go to the Big Gay Karaoke House Party we go to every year, which is along the old Dyke March route — used to be you could sit on the porch and cheer on the dykes as they went by.
So we walked past a barrier of motorcycle cops, and another gate, and just outside the gate, I turned around and saw this:
I told my friends to stop. I walked out into traffic. And saw a wall of dykes, marching. Through the cops, who decided there were too many to stop. (I have it on good authority one of the cops actually high-fived one of the marchers.)
I stayed in the middle of the intersection. The wall surged forward, over the barrier and into the intersection of Guerrero and 18th.
They were chanting. They were powerful. They were angry, and it was a righteous anger.
They were taking back the Dyke March.
And the march was massive. Blocks and blocks of women smiling and yelling, “Whose streets? OUR STREETS! Whose streets? OUR STREETS!” And I yelled with them, shooting photos with one hand and making a fist in the air with the other one.
I went to take a picture of this person, and they said no — you belong in the photo, and pulled me in.
We all walked with the march down to our house party, and then parked our platforms and drank beer on the porch, cheering on the dykes, who streamed past for a long time.
Upstairs later, I noticed this new paint job on 18th:
After some epic gay karaoke, we ambled out to get food, and people were literally dancing in the street all down 18th, in front of Bi-Rite, and they were insanely happy, and friendly. But then at 7, the police started clearing the street, and the street sweepers came (this usually happens at midnight). People danced on the sidewalk — until the cops cleared them along. There were tons of police, it was way too early to kick everyone out, and they were visibly frustrated.
We walked back to my apartment, and saw that they were trying to shut down the Castro, too — four hours before the party usually ends. Before dark. If you’ve ever been to Pink Saturday, or you know anything about it, you know that this makes no sense, and it flies in the face of why being in the Castro on that night (night in particular) is important.
I noticed that one half of the event had like no police, and security was so lax in places that it was worrying (we weren’t checked, or stopped, or anything). So, I really hope everyone gets home safe tonight. Like, please.
I hope The City gives the Sisters everything they need — like, MONEY and support — to run the event next year.
If you want to see all the photos I took of the Dyke March, they’re in this Flickr album. I’m in the Pride parade tomorrow with Senator Mark Leno, so if you watch it on TV — look for me!
The post What happened at the Dyke March today appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Grande victoire du respect, de l’égalité et de l’amour aux USA, hier, la Cour Suprême américaine a voté la légalisation du mariage des couples homosexuels dans les 50 États des États-Unis d’Amérique. Jusqu’ici 14 états refusaient ce mariage, ils vont être obliger d’accorder ce droit maintenant. Bien évidemment, c’est une décision extrêmement importante pour les…
Cet article #Lovewins – Grande victoire de l’amour aux US et Gay Pride est apparu en premier sur NXPL.
Love wins! It’s Pride weekend here in San Francisco, and my beautiful hometown is overflowing with beautiful people of all genders and orientations. It’s my favorite weekend of the year! I hope you enjoy this Pride-tastic, hot, wet, deliciously queer installment of Eye Candy! It is my hope that this post’s theme reflects the wish in so may of our hearts and nethers during this wonderful time to be alive: equality for all.
Genderqueer lesbians
Trans men
Trans women
Queer/genderqueer lesbians
Gay men
More queer/genderqueer lesbians
More gay men
Even more queer/genderqueer lesbians
Even more gay men
The post LGBT Eye Candy: Trans women, trans men, genderqueer lesbians, gay men and more! appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Today is a really happy day in the U.S., and especially here in my hometown San Francisco. People are literally going happy-crazy in the streets — and we expect this to last all weekend long. It’s beyond amazing!
There’s something I want you to read, however, which is LGBT related and is something that I’m trying to raise awareness about. It’s my newest investigative piece for Engadget, Women, LGBT least safe on Facebook, despite ‘real name’ policy.
If you, or anyone you know, has been asked to submit ID to Facebook, please read this. It’s also the first report to show that Facebook is the number one hot spot online for stalking, harassment and abuse — despite its “real names” policy.
For those of us who watched Google evolve during the #Nymwars it’s both terrifying and validating.
The report is from NNEDV, and those at extreme risk (at least 23 million Facebook users) are victims of domestic violence, victims of sexual assault, women, and LGBTQ people.
In it, I interviewed people who have submitted legal ID to Facebook to unlock their accounts after being “flagged” for allegedly using a fake name — and the company used their ID to change their account names without their consent, and locked the account function so they cannot change the name back.
Here’s an excerpt:
Despite Facebook’s insistence that its “real names” policy keeps its users safe, a new report reveals that Facebook is the least safe place for women online. And things are turning more explosive, as stories emerge that Facebook has been changing its users’ names without their consent — and the company isn’t allowing them to remove their real names from their accounts. Meanwhile, a furious LGBT coalition has rallied around the safety threats posed to its communities by the policy. Though, it was unsuccessful in blocking the company from marching in America’s largest gay pride parade.
… The Safety Net Project (at the National Network to End Domestic Violence, NNEDV) recently released a report based on results from victim service providers called A Glimpse From the Field: How Abusers Are Misusing Technology.
The report found that nearly all (99 percent) the responding programs reported that Facebook is the most misused social media platform by abusers.
… When reached for comment about the How Abusers Are Misusing Technology report, a Facebook spokesperson referred us to this Facebook post explaining how the company’s “authentic name” policy “creates a safer community for everyone.”
@MissLoreleiLee @courtneytrouble @violetblue my childhood abuser found me on fb, 2 months ago my fb was suspended as I won't use real name
— m a g g i e (@angrymaggie) June 26, 2015
… However, Facebook didn’t have anything to say to us about reports that the company is changing its users’ names without their consent.
Read more in Women, LGBT least safe on Facebook, despite ‘real name’ policy
The post Don’t give Facebook your ID, and a report showing it as ground zero for abuse appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Moi qui ne mets pas de crème sur le visage, je devrais me mettre de la crème sur mes parties génitales ? euh … zêtes fou ?… et tiens pourquoi pas finalement ? … allez, tentons l’expérience avec la crème Mojo Natural Sex Care Et voila comment l’expérience à commencée, mon partenaire Espace Libido m’a…
Cet article Test du soin fraicheur revitalisant Mojo Natural Sex Care pour homme est apparu en premier sur NXPL.
IF you loved Secretary, our new collection will make you purr: Bent Over His Desk: Hot Office Kink ($4.49).
Image: From sense8, the Netflix show I love right now, a perfect pick for Pride.
Thank you to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Thank you to our sponsor in Holland, Abby Winters.
The post Sex News: Light-up condoms, adult comics on Android, sexing up California’s drought appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
En 1879, le docteur Dujardin-Beaumetz, de l’hôpital St Antoine à Paris publie le cas inédit d’une jeune femme qui ne sent rien quand on la transperce d’aiguilles mais dont la peau est si sensible qu’on peut écrire sur elle… du bout du doigt.
Lorsqu’elle entre dans le service du docteur Dujardin-Beaumetz, Marie présente tous les symptômes de l’hystérie. Elle est souvent saisie de compulsions (pleurs et rires involontaires), s’évanouit à répétition et souffre tantôt de surdité, tantôt de somnambulisme, de catalepsie ou de convulsions. Cette malade de 29 ans présente surtout la particularité d’être totalement insensible à la douleur. «On peut lui traverser de part en part la peau des membres, du ventre, des seins, de la face, sans qu’elle ressente la moindre douleur», écrit Dujardin-Beaumetz. Chose inouïe, la peau qui ne réagit pas aux piqures semble en revanche ultra-sensible aux contacts légers. Elle est anesthésiée mais rougit «au moindre contact» (1). «On peut tracer les caractères que l’on veut sur la peau de cette malade». Il suffit d’y promener le bout du doigt. Ahuri par le phénomène, Dujardin-Beaumetz en fait part à un collègue, Ernest Mesnet, qui constate à son tour, stupéfait.
«Si, prenant un stylet mousse, un crayon taillé fin, nous traçons sur ses épaules, sur sa poitrine, sur les bras, sur les cuisses, le simulacre d’un mot, d’un nom, d’une figure […] nous voyons presque à l’instant une rougeur vive se manifester sur la ligne parcourue par l’instrument. Cette rougeur diffuse constitue le premier temps du phénomène. Deux minutes après, la lettre ou l’inscription commence à paraître sous forme d’un tracé blanc rosé, d’une teinte beaucoup plus pâle que l’érythème rubéolique qui l’encadre de tous côtés». Encore quelques minutes et voilà que «la ligne pâle s’étend, grossit rapidement, prend un relief de plus en plus saillant» qui peut atteindre 1 à 2 millimètres de hauteur. «Bien des fois, nous avons obtenu ainsi des inscriptions assez développées pour qu’on pût les lire à vingt mètres de distance », affirme Mesnet qui propose de baptiser le phénomène «autographie». Dujardin-Beaumetz suggère, quant à lui, de nommer la patiente «femme-cliché», par allusion au daguerrotype, alors en plein essor. Son allocution, prononcée le 11 juillet 1879, fait un triomphe. Tous les médecins se mettent à tracer des signes sur leurs patients, dans l’attente du même phénomène qu’ils essayent de comprendre…
Dans un chapitre de son livre L’Image ouverte, le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman essaye lui aussi de comprendre. La nomenclature évolue, dit-il. Dans le courant du XIXe siècle, on parle d’«urticaire factice» ou «nerveuse», de «dermoneurose vasomotrice», de « sténographie cutanée», de «stigmatographisme»… Puis on se lasse d’écrire sur le dos des patients en espérant saisir quoi que ce soit de leur maladie. Il y en a trop. En 1893, une thèse rédigée sur le «dermographisme» s’appuie sur l’étude de 70 cas. En 1901, le chiffre a probablement doublé, voire triplé. Un médecin note, blasé, que ce symptôme n’est finalement «pas très rare si on prend la peine de le chercher.» Il s’avère que les hystériques incorporent volontiers des troubles sur simple effet de suggestion. Les malades sont «impressionnables», dans tous les sens du terme. Il suffit de leur en faire la suggestion pour qu’ils se mettent à simuler sur commande quantité de maladies, dont leur peau reproduit magiquement les apparences. Certains d’entre eux peuvent contrefaire des boutons de scarlatine un jour, les érythèmes de la variole le lendemain et les rougeurs de la rougeole, le surlendemain. Leur peau est celle d’un caméléon, éperdument saisie par l’envie de «figurer» le mal (2).
L’hystérie est une «structure de fantasme», explique Didi-Huberman. Cette forme d’auto-intoxication consiste à simuler tous les troubles associés dans l’imaginaire populaire à ce que les médecins ont nommé «hystérie». Usant de leur corps comme d’un outil théâtral, les hystériques mettent en scène des symptômes. «Leur surface corporelle ne les spécifie qu’à devenir la pure surface d’inscription du désir de l’autre». C’est ainsi, note Didi-Huberman, que cette peau se stigmatise. Celle de Marie, notamment, – qui «perd son sens pour faire Accueil au sens de l’autre» – n’est pas sans rappeler la peau des sorcières qui, dit-on, les trahit par des marques attestant qu’elles appartiennent au diable. En 1890, Mesnet publie d’ailleurs, au sujet de Marie, un texte établissant le curieux parallèle entre les caractéristiques de sa maladie et «les stigmates de la sorcellerie». «De même qu’autrefois les maîtres imprimaient à leurs esclaves des marques pour les reconnaître dans leurs fuites, de même aussi les démons imprimaient, avec leurs ongles des marques qui attestaient perpétuellement la servitude dans laquelle ils avaient entraîné leurs nouveaux adeptes. Ces marques, ces stigmates étaient, entre tous les signes de possession, le plus démonstratif, le plus fatal ! C’était le stigma ou sigillum diaboli !».
«Une éraillure de la peau, une ou plusieurs empreintes accusaient la griffe du diable, marquée soit par un ongle — le plus souvent l’auriculaire — soit par tous les doigts ensembles appliqués sur la peau. Une cicatrice — où qu’elle fut placée — était signe de possession ancienne ; une rougeur avec gonflement et saillie indiquait la possession récente. […] Entre toutes les épreuves, celle de l’aiguille était la plus redoutable ! car si le démon, seul, pouvait, disait-on rendre la peau insensible à la piqûre, lui seul pouvait bien mieux encore faire naître des rougeurs, des élevures, des saillies sur ces régions du corps privé de sensibilité. (3)» Mesnet se félicite que «l’époque de fanatisme» et d’inquisition barbare soit révolue. Dieu merci, on ne condamne plus au bucher les femmes portant la «marque du diable». Mais le stigmate, pourtant, continue d’exister et ce sont les médecins eux-mêmes qui l’apposent. Ils ne se privent en effet pas de tracer des signes cabalistiques sur la peau de leurs patientes. Parfois même, ainsi que Didi-Huberman le révèle dans son livre, les médecins écrivent le mot SATAN sur le dos des hystériques.
«Le diable a dû battre en retraite devant les progrès de la Science et de la Raison», affirme Mesnet, qui omet pudiquement de dire à quel point la notion du Mal reste prégnante dans les milieux de la médecine. Le Mal, bien sûr, n’est plus de nature démoniaque, mais les mots savants dont on l’habille restent infamants. Ce qui explique peut-être pourquoi les hystériques du XIXe siècle manifestent de façon spectaculaire leurs troubles, affichant à même la peau le désordre qui les frappe : celui qui touche à l’utérus (hysteria). Elles ont le mal du désir, résume Didi-Huberman. Or ce mal, d’où vient-il sinon de l’autre ? Les femmes autographes en sont parfois «affectées» jusqu’au prodige. Certaines se mettent à avoir leurs règles dès lors qu’on leur caresse le dos. Le simple contact d’un doigt déclenche une montée de sang, ou plutôt «une remontée du viscéral vers la surface : c’est le moment où le sang fait “anadrome“, par dilatation du système vasomoteur, et vient, du dedans, troubler la surface cutanée». Il n’y a là rien d’innocent, ajoute-t-il : «cette “remontée“ de l’incarnat fut le plus souvent associé, dans les anciennes théories figuratives, à une naissance du désir».
A LIRE : L’Image ouverte, de Georges Didi-Huberman, éditions Gallimard. Collection Le Temps des images. 2007.
NOTES
(1) Son allocution, le 11 juillet 1879 à la Société des Hôpitaux, est suivie de la publication d’un texte intitulé «Troubles vasomoteurs de la peau observés sur une hystérique», dans le Bulletin de la Société médicale des Hôpitaux.
(2) Dès 1859, le médecin nommé Briquet (qui fut le professeur de Mesnet et Dujardin) insiste sur «l’élément affectif du système nerveux [qui] constitue le fondement de la prédisposition à l’hystérie.»
(3) Source : Ernest Mesnet. «Autographisme et stigmates dans la sorcellerie au XVIe siècle». Brochure publiée à Paris, en 1890, illustrée de 3 photos de Marie.
Ma relation avec le porno a commencé il y a 15 ans. Je ne me doutais pas que ce serait une histoire longue durée, ni une histoire tout court. Je crois, aussi loin que je m’en souvienne, que je n’ai jamais été choquée ou dégoûtée par le porno. Mon rapport au porno s’est toujours plutôt situé dans la fascination à vrai dire. Et bien sûr, l’excitation. J’appartiens à cette génération Youporn, Xhamster, Redtube, Xxxbunker… et j’adore ça !
Coup de foudre à Pornoland !Cet article Pourquoi j’aime mater du porno est apparu en premier sur Desculottees.
Photographer Rasmus Mogensen has a breathtaking portfolio. While every photo is worth your time, you may want to get right to the fine art nudes.
If you want to see more of the strange and amazing way Mogensen sees the world, check out the moving images gallery, too. Mogensen’s Vimeo channel has more. I discovered Mogensen in this big post at at 25th Century.
Find more posts like this in my brand new Art section.
The post Rasmus Mogensen: Fine art nudes appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Les messages érotiques et les images d’inspiration pornographique envahissent Internet, la pub… Faut-il en déduire que nous sommes sexuellement libérés ? Demain soir, mardi 23 juin à 23h10, sur France 2, des jeunes femmes répondent.
«De nos jours, tout laisse à croire que nous vivons dans une société décomplexée. Le sexe s’affiche partout. Nous sommes inondés de messages érotiques. Cette surabondance d’images sexuelles me laisse perplexe.» Ancienne actrice de X, réalisatrice de films pornos et de vidéos d’éducation sexuelle, Ovidie dresse le bilan doux-amer de ses espérances. Dans un documentaire – qui sera diffusé mardi 23 juin, à 23h10, sur France 2 – elle pose la question : sommes-nous plus émancipé(e)s ? «J’avais 18 ans [à la fin des années 1990] lorsque j’ai décidé de m’impliquer dans un mouvement appelé féminisme pro-sexe. Ce mouvement invitait les femmes à prendre en main leur propre plaisir. Les féministes pro-sexe – qui se distinguaient des autres féministes – considéraient qu’il était suicidaire de laisse le porno aux mains des hommes. Elles y voyaient un potentiel instrument de libération. C’était une possibilité de combattre la misogynie sur son propre terrain et avec les mêmes armes. Il ne fallait pas interdire le porno, il fallait au contraire en proposer une autre forme, différente, respectueuse, égalitaire. J’ai milité en prônant une mise en scène du désir par les femmes. Pour moi, nous ne pouvions pas espérer nous libérer sans abolir toute forme de censure». Ovidie est-elle fière du résultat ? Pas vraiment.
En apparence, tout est possible.Presque vingt ans ont passé… Mais les normes sont restées les mêmes. En apparence, bien sûr, tout semble différent. En apparence, tout est possible. Rencontres libertines, plans cul avec des inconnus, clubs SM, soirées fetish, parties à trois ou plus… La sexualité, affranchie de la procréation, s’est transformée en grand terrain de jeu pour adultes. Hélas, de façon très contradictoire, le discours dominant qui nous encourage à profiter de cette liberté s’appuie sur une rhétorique bien-pensante et conformiste qui produit l’effet exactement inverse. Oui, nous avons peut-être acquis le droit de jouir, mais sous conditions : il faut que ça soit rentable, c’est-à-dire «bon pour la santé» ou «bon pour le couple». Interrogé par Ovidie, le sociologue Michel Bozon explique : «En termes de représentations sociales, on reste sur des images très inégalitaires. C’est-à-dire que «les garçons ont des besoins sexuels par nature, il faut que ça soit satisfait». Les femmes, elles, ne peuvent avoir accès à la sexualité que si elles sont amoureuses.» Le message dominant en Occident, c’est que les femmes ont moins de désirs que les hommes. Officiellement, «la sexualité ne les intéresse pas.» Ou plutôt, ainsi que le précise Michel Bozon, la sexualité ne les intéresse que comme moyen d’obtenir des choses en échange : «de l’amour ou du couple».
L’orgasme au service d’un système répressif«Quand on lit la presse pour les ados et pour les femmes, c’est le message récurrent : il faut apprendre à être un peu la pute «dans votre couple». Donc attention, on rappelle bien aux filles, toujours, qu’il faut «être en couple». Donc le premier travail qui leur est demandé, c’est de trouver «le bon». Ensuite «il faut le garder» et là tous les moyens sont bons.» C’est pourquoi les filles sont encouragées à prendre «un peu» pour modèles les prostituées ou les pornstars… mais attention il s’agit de faire semblant, bien sûr. Lingeries sexy, boules de geisha, crèmes dépilatoires pour le pubis, huiles de massage… «On peut utiliser ça pour pimenter le couple, pour intéresser le partenaire, mais en gros, on fait ça pour avoir autre chose en échange. C’est pas parce qu’on en a envie.» Les injonctions auxquelles sont soumises les jeunes filles ne sont finalement guère différentes de celles que subissaient leurs arrières grands-mères, incitées à soigner leur corps non pas pour elles-mêmes mais «pour plaire». Incitées à s’instruire non pas pour nourrir leur esprit, mais pour devenir de bonnes épouses. «Avant on encourageait les femmes à être de parfaites fées du logis. Aujourd’hui, on leur explique que la fellation est le ciment du couple. Finalement, c’est un peu la même idée», résume Ovidie, en une formule choc.
Ainsi qu’elle le montre dans son documentaire, l’orgasme a été mis au service d’un système répressif qui, sous couvert d’hédonisme, continue d’encadrer strictement la sexualité. Nous nous croyons libres. «Nous ne sommes pas plus libres, ni plus aliénés qu’avant», répond Ovidie. L’injonction à jouir cache une forme rampante de censure. Jouir, oui, mais uniquement pour améliorer son «atout bien-être» et son «capital séduction». Le plaisir n’est pas une fin en soi. Le plaisir, d’ailleurs, est très rarement mentionné dans les articles ou les émissions qui parlent de sexualité : il est plus souvent fait allusion aux «bénéfices» d’une «technique érotique». Si vous savez sucer, Mesdemoiselles, vous serez irrésistibles. Peu importe que vous y preniez du plaisir ou pas. «Tu es censée adorer la sexualité, être hyper à l’aise et bien dans ta culotte et en même temps il faut que tu gardes une part de maman parce que sinon tu n’es qu’une pute», résume Clarence, créatrice du blogue Poulet rotique qui, suivie par la caméra d’Ovidie, se rend chez une esthéticienne puis chez un chirurgien plastique pour les interroger sur les «nouveaux» canons de beauté. Clarence est effarée. Elle peut comprendre que des filles se fassent faire une nymphoplastie ou une épilation intégrale, bien sûr. Mais qu’elles le fassent uniquement pour l’apparence ?
La priorité n’est pas de jouir«J’ai vu plein de forums sur lesquelles les nanas posent des questions à celles qui l’ont déjà fait pour savoir : est-ce que ça fait mal ? Et bien sûr, elles veulent voir avant et après, la cicatrisation… mais aucune ne parle de plaisir. J’ai même vu une nana qui expliquait que l’opération avait été mal faite, une vraie catastrophe : ça avait touché le clitoris, mais ça ne lui posait pas de problème parce que… elle disait : «Ça ne se voit pas». Effrayant ! Ah bien, si ça ne se voit pas, ce n’est pas grave, c’est juste ton clitoris, je veux dire, c’est juste le seul organe qui est là uniquement pour te donner du plaisir, mais ce n’est pas si important n’est-ce pas…» Egalement interrogée par Ovidie, Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial, déplore le fait que le plaisir reste quelque chose de très secondaire dans le discours sur la sexualité. La priorité, ce n’est pas de jouir, ni d’explorer son corps, ni de se décomplexer, c’est d’avoir l’air d’une personne sexuellement performante : «Socialement on met dans la tête des garçons et des filles qu’il faut rentrer dans des cases et que, faute de ça, ils-elles sont dans l’incapacité de la séduction.» «Etre désirable», dit-elle, compte plus qu’avoir du désir. «D’une façon remarquable, [dans les articles et les émissions sur le sexe], on montre des corps, on ne parle jamais du plaisir… mais il faut plaire à l’autre».
Plaire compte plus qu’avoir du plaisir. Etre désirable compte plus qu’avoir du désir. Ce qui explique pourquoi tant de femmes, maintenant, se font amputer le sexe : que leurs nymphes possèdent des nerfs ultrasensibles, elles s’en fichent. Mieux vaut avoir l’air d’une poupée à la vulve en plastique que d’une femme aimant le plaisir ou aimant son corps. Michel Bozon raconte : «Il est certain que les jeunes femmes sont toujours élevées à considérer qu’il y a un problème avec leur corps. Leur apparence est toujours problématique et cela renvoie au fait que le fait d’être femme est en soi problématique [dans notre société]. C’est-à-dire qu’elle doit être disponible pour les hommes, MAIS qu’elle ne doit pas avoir elle-même de désirs propres (ne pas être une salope). Elle doit faire en sorte qu’un homme accepte de former un couple avec elle, MAIS sans trop lui donner de sexe [sinon, elle est une salope]. C’est la quadrature du cercle. Pour les femmes, tout le travail sur leur apparence sert à résoudre des injonctions totalement contradictoires.» Elles doivent être des expertes sexuelles, mais uniquement pour capter l’amour d’un homme avec qui fonder un foyer… Avoir un corps de pute, mais un sexe en tirelire qui, si possible, ne mouille pas.
Le sexe reste le coupable idéalLe message dominant sur le sexe n’a donc rien d’excitant. Au contraire. Lorsqu’il faut «jouir utile», peut-on encore parler de plaisir ? Il n’est pas innocent, à cet égard, que l’expression «dictature du plaisir» ait tellement de succès, alors qu’elle relève du non-sens. Nous ne vivons pas dans une dictature du plaisir (ce serait trop beau), nous vivons dans une société qui ne peut concevoir le sexe qu’en termes de gains. Dans cette société, en dépit des apparences, la pute et la pornstar restent des figures repoussoirs. On peut les imiter, mais juste pour la forme, pour de faux. Quant au porno, il reste – malgré sa banalisation – le coupable idéal sur qui reporter la faute. On l’accuse d’ «objectifier» la femme, ce que la photographe et réalisatrice Ortie réfute en quelques phrases cinglantes : «Les gens qui crient au porno coupable de montrer la femme soumise, j’ai envie de leur dire : «allumez la TV, regardez les pubs». Si on s’en prend au porno pour ces histoires de femme-objet, comme on s’en prend aux jeux vidéo pour la violence, c’est juste parce qu’on a besoin de trouver un bouc émissaire et de prétendre : «Le X c’est ce qui a créé l’inégalité entre les sexes dans la société «… alors qu’au final c’est la société qui a créé l’inégalité. Mais remettre en question la société c’est compliqué. Taper sur ce sur quoi tout le monde tape déjà, c’est beaucoup plus simple».
Lorsqu’Ovidie tourne son documentaire, bizarrement, elle parle beaucoup des vidéos X comme du principal responsable du malaise actuel. A-t-elle tort ou raison ? On peut comprendre qu’elle s’en prenne au porno, qui n’a pas été – ainsi qu’elle l’espérait à 18 ans – un instrument de libération aussi efficace qu’elle pensait. Mais, ainsi qu’elle le reconnaît tout de même à la fin du documentaire : «Vouloir interdire Internet, les jeux vidéo, le porno, serait une fausse solution vouée à l’échec. Nous ne devons surtout pas prôner un retour en arrière car il existe malgré tout une évolution positive : des jeunes filles comme Clarence ou Ortie prouvent que leur génération est loin d’être dupe. Elles ne subissent pas, elles réfléchissent, elles remettent en question. Alors, même si le chemin est semé d’embûches, nous n’avons d’autre choix que continuer à avancer, car non, ce n’était définitivement pas mieux avant».
A LIRE : Enquête sur la sexualité en France, de Nathalie Bajos et Michel Bozon, éd. La Découverte.
INFORMATIONS : le documentaire Infrarouge «A quoi rêvent les jeunes filles?» réalisé par Ovidie, sera diffusé mardi 23 juin 2015, à 23h10, sur France 2. Une production YAMI 2 (Christophe Nick et Thomas Bornot)
Avec : Clarence, journaliste et blogueuse, www.pouletrotique.com / Ortie, artiste (photographe, réalisatrice, modèle) https://vimeo.com/ortie / Ariane, rédactrice au Tag Parfait, www.letagparfait.com / Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning Familial / Michel Bozon, sociologue / Mar_lard, gameuse
POUR EN SAVOIR PLUS.
Pourquoi tout le monde croit (même les filles) qu’une fille, ça a moins de besoins sexuels qu’un garçon : «Faire l’amour pour faire plaisir».
La langue française elle-même induit les hommes à penser que ce sont eux qui ont des désirs, pas la femme : «Les mots pour le dire».
Les journaux féminins eux-mêmes stigmatisent les femmes qui osent faire le premier pas ou parler de leurs envies sexuelles : «Peut-on aimer le sexe sans avoir à s’en cacher ?».
Résultat : les femmes qui fréquentent les sites de rencontre font facilement monter les enchères : «Pourquoi les femmes dominent le marché du sexe ?».
Que se passe-t-il quand le Fetish rencontre le cinéma dans un dédale de caves près de Paris ? Et bien, quelque chose de surprenant, de détonant et de décadent. Il se passe bien évidemment la Nuit Dèmonia, la plus grande soirée Fetish de l’année en France. Voici le récit de cette soirée (pour ce qui…
Cet article La Nuit Dèmonia 2015 : Fetish Movies est apparu en premier sur NXPL.
Tous les médias (même le Figaro! Christine Boutin, que sont tes amis devenus?) se font l’écho des 10 ans du Hellfest, grand-messe annuelle du métal et troisième festival musical français en termes de fréquentation. Gigantisme (150000 festivaliers sur 3 jours), réussite financière, reconnaissance, tous les compliments y passent. Le seul à ma connaissance à avoir posé une question pertinente, c’est Le Monde avec cet édito : le hard-rock est-il une musique de vieux? Jetez un oeil aux têtes d’affiche : Judas Priest, ZZ Top, Scorpions, Alice Cooper, Motörhead, Billy Idol, ça respire sacrément la carte vermeil.
Les têtes d’affiche 2015 du Hellfest
Musique de vieux ou musique de mecs?
En février dernier, la presse anglaise s’était emparée d’une polémique née d’un exercice original : à quoi ressemblerait l’affiche du festival de Leeds/Reading (qui compte parmi les plus gros festivals anglais) si on y enlevait tous les groupes ne comportant aucune femme.
L’exercice fut décliné sur s’autres festivals anglais/américains, pour un résultat toujours similaire : les affiches y sont tenues à 90% par des hommes. La palme revenait certainement au Download Festival, qu’on pourrait surnommer le « Hellfest anglais ».
Download Festival, acts featuring non-male members. (credit @floofyscorp) pic.twitter.com/xHMMBzc7CE
— Crack In The Road (@crackintheroad) 25 Février 2015
C’est en voyant ce vendredi sur la scène du Hellfest (oui oui j’y étais) la guitariste Nita Strauss enquiller les solos ravageurs pendant le concert d’Alice Cooper que j’ai eu souvenir de ces « affiches sans les hommes » du mois de février.
Nina Strauss et Alice Cooper
Du coup j’ai eu envie de faire l’exercice pour le Hellfest, sachant très bien ce que ça allait donner. Mais une image valant mieux que 36 posts de blog, voici le résultat. Vous m’excuserez, je n’ai travaillé que sur les 2 scènes principales, mais vous voyez le topo.
Les têtes d’affiche du Hellfest, sans les groupes exclusivement masculins
Ne pas rater le (crazy) train
Simone, la chanteuse d’Epica
Hypothèse : et si le vieillissement des têtes d’affiche avait à voir avec la masculinité écrasante de ses membres? Pourtant quand on se promène dans les allées du Hellfest, on constate que les femmes sont plus nombreuses dans le public que sur la scène. Une étude statistique poussée et scientifiquement de pointe (j’ai compté le pourcentage de femmes autour de moi en 2 minutes chrono) situe le public du Hellfest à environ 20% de femmes.
Mais le métal est-il en train de rater le train de la féminisation de la société? Même dans le foot féminin, thème pourtant éminemment masculin au sein de la société française, on peut percevoir un fond de changement. Les matches de l’équipe de France ou la finale de la coupe d’Europe féminines sont télédiffusées, certes pas encore sur TF1, mais devant des audiences loin d’être confidentielles.
Les quelques groupes qui confient le micro à des femmes en font un argument marketing central. Ce sont très souvent des chanteuses lyriques dont les décolletés sont mis très en avant : Epica, Nightwish, Within Temptation, …
Quant aux chanteuses qui hurlent, prenez l’exemple d’Arch Enemy. Ce groupe suédois avait la particularité de compter en son sein une hurleuse de première, Angela Gossow. Une de ces voix d’outre-tombe dont la saturation rend le timbre tout à fait impossible à reconnaître.
Figurez-vous qu’Angela a récemment laissé tomber le micro. Par qui ces messieurs d’Arch Enemy l’ont-ils remplacée? Par Alissa White-Gluz, nouvelle chanteuse-hurleuse dont je vous défie de distinguer le timbre de tous les autres hurleurs métal. Arch Enemy a donc préservé son positionnement marketing de groupe-de-métal-à-chanteuse-qui-gueule.
Peut-être qu’un jour le tag « métal à chanteuse » ne sera plus un sous-genre curieux, comme peut l’être « orgie avec des nains » sur un tube porno. Et peut-être que l’industrie musicale métal ferait bien de ne pas rater le train en marche. Dans 5 ans, la moitié des têtes d’affiche actuelles des festivals métal seront à la retraite. Pour grandir, voire pour se maintenir en vie, les labels et tourneurs ont là un marché en friche à travailler : les femmes. Ce que le foot a compris, le métal doit-t-il le comprendre pour sa survie? C’est une vraie question que je me pose.
On peut dire que les festivals métal se sont déjà quelque peu féminisés : dans les années 80 et 90, les affiches du Monsters of Rock étaient 100% masculines. Mais il y a encore du chemin à parcourir. Alors, le métal est-il en danger? Je vous laisse réfléchir, en attendant je vais aller voir Life of Agony et essayer d’interviewer Mina Caputo, la chanteuse transsexuelle MTF de ce groupe unique dans le paysage métallique.
If you loved Secretary, our new collection will make you purr: Bent Over His Desk: Hot Office Kink ($4.49).
Pretty ladies playing solo
Pretty ladies playing with each other
Along with the new design, this website has a new section you may want to see: Check out That Devil Pornography.
Pretty gentlemen playing together
Two girls and a guy
M-F couple, heterosexual focus
Indie queer porn needs our support:
The post Eye Candy: Pretty porn for NSFW Sunday appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
IF you loved Secretary, our new collection will make you purr: Bent Over His Desk: Hot Office Kink ($4.49).
Gratitude to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Great places to shop for FtM needs http://t.co/tkZCj1iKDi @Earlytobed @ftmessentials @toolshedtoys
— BrokeTransBoy (@broketransboy) June 19, 2015
Thank you to our sponsor in France, Explicite Art.
Thank you to our sponsor and friends, Pink Label TV.
The post Sex News: Batman vs. Superman, Chris Pratt, small penis contest, David Simon’s porn series appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Ils auraient pu s’attaquer à Saw 6, dont le titre autorisait tous les calembours indécents. Mais c’est à Saw 3D, film-boucherie sorti il y a 5 ans, que le Conseil d’Etat vient de sucrer le visa d’exploitation sous les coups de boutoir de Promouvoir, une association dont le but inavoué semble être de se substituer à la commission de classification des films.
J’ai interrogé Christophe Triollet, auteur du récent « Le contrôle cinématographique en France« , une somme sur l’histoire du contrôle du sexe, de la violence et de la religion au cinéma,
Des le début du cinema, le sexe a été censuré : le premier film de baiser filmé et censuré date d’un an après la création du cinéma. Pour la violence, c’est arrivé quand?
En même temps que l’invention du cinéma, les hommes ont mis en scène des ébats amoureux, parfois très crus. La violence à l’écran est apparue à peu près au même moment, même si au commencement sa forme n’a pas eu le même aspect que celui qu’on lui prête aujourd’hui. En 1895, la projection du film de Louis et Auguste Lumière, Arrivée d’un train en gare de La Ciotat, a ainsi provoqué la peur des spectateurs qui craignaient que la locomotive ne sorte de l’écran pour foncer droit sur eux. La violence au cinéma a d’abord été suggestive même si dès 1929, Luis Buñuel et Salvador Dali ont montré en gros plan, avec un réalisme incroyable, Simone Mareuil se faire placidement trancher un œil au rasoir laissant couler l’humeur vitrée dans Un chien andalou.
On voit que c’est la même association (« Promouvoir ») à l’origine du retrait du visa de Saw 3D cette annee et de Baise-moi en 2000. Mais si la bible dit « tu ne tueras point », les groupes religieux s’attaquent-ils autant à la violence qu’au sexe à l’écran?
En France, certains groupes de pression religieux veillent tout particulièrement aux messages véhiculés à l’écran. Il faut distinguer les groupes qui agissent lorsque leur foi est atteinte, je pense aux actions menées contre les films La Dernière tentation du Christ (1988, Martin Scorsese) ou La Passion du Christ (2004, Mel Gibson) ; et les associations qui défendent des valeurs morales parfois associées à la religion. Dans ce dernier cas, il existe l’association Promouvoir, bien sûr, mais aussi d’autres groupes très actifs tels l’institut Civitas ou encore la fondation Citizengo qui ont fait parler d’eux lors d’actions conduites contre le film Tomboy au nom de la lutte contre la théorie du genre.
« Promouvoir » est partout dans votre livre. Qui sont-ils? Comment l’association est-elle financée?
L’association Promouvoir, créée en 1996 par un magistrat à la retraite, a pour objet de promouvoir « les valeurs judéo-chrétiennes, dans tous les domaines de la vie sociale ». Selon ses statuts, l’association milite notamment en faveur « de la dignité de l’homme, de la femme et de l’enfant, et se propose à ce titre de faire obstacle au développement de l’ensemble des pratiques contraires à cette dignité, parmi lesquelles l’inceste, le viol, l’homosexualité, la pornographie ou l’embrigadement par les sectes ». Au cinéma, l’association n’a de cesse d’attaquer les décisions ministérielles autorisant l’exploitation de films interdits aux mineurs de 16 et 18 ans lorsque les œuvres présentées au public contiennent une ou plusieurs scènes de sexe explicites, ou de la violence, exigeant du ministre et du juge, une interdiction totale ou, pour le moins, un classement sur la liste des films à caractère pornographique ou incitant à la violence.
L’attaque menée en 2000 contre le film Baise-moi a incontestablement été une très grande victoire pour l’association, tout comme celles lancées contre Ken Park, Antichrist ou les deux volets de Nymphomaniac en 2014. Avec l’annulation du visa d’exploitation de Saw 3D : chapitre final obtenue en mai 2015 (la décision a été rendue publique par le Conseil d’État en juin), Promouvoir vient de remporter une nouvelle bataille sur le terrain des films de « très grande violence ». En effet, à l’instar du sexe, le juge exige dorénavant du ministre que la violence au cinéma fasse plus systématiquement l’objet d’une interdiction aux moins de 18 ans lorsqu’elle dépasse certaines limites, plus précisément, lorsqu’un film contient des scènes de « grande violence ». Mais toutes ces notions restent peu claires, car comment différencier un film violent (interdit aux mineurs de 12 ans), d’un film de grande violence (interdit aux moins de 16 ans), d’un film de très grande violence (interdit aux moins de 18 ans), d’un film d’incitation à la violence (interdit aux mineurs de 18 ans et classé X), d’un film de violence extrême ou de violence gratuite ?
On parle souvent d’un retour à l’ordre moral (la Manif’ pour Tous, la montée du FN, …) mais est-il jamais vraiment parti? Même en 1974?
Mais qu’est-ce que la morale ? Une notion bien subjective, assurément. Pendant très longtemps, le juge a admis que l’atteinte à la moralité publique puisse être un motif légitime de restriction à l’exploitation d’une œuvre cinématographique. Ce qui n’est dorénavant plus le cas, seule la protection de l’enfance et de la jeunesse devant aujourd’hui guider l’action du ministre de la Culture, de la Commission de classification, ou encore celle du juge lorsqu’il est saisi. Seule la notion d’atteinte à la dignité humaine semble encore pouvoir poser problème, car elle n’est pas clairement définie, et la loi en confie pourtant la sauvegarde au ministre.
Les films étant maintenant largement en dehors des salles de cinéma (vod, téléchargement legal ou non…), le contrôle par l’Etat de l’exploitation en salles est-il devenu purement symbolique?
C’est une question pertinente. Le cinéma demeure aujourd’hui le seul moyen de communication des idées soumis au contrôle préalable obligatoire de l’État en application du Code du cinéma et de l’image animée. Comment expliquer ce régime particulier portant atteinte à la liberté d’expression alors qu’Internet est accessible au plus grand nombre ? Rappelons qu’au départ, le visa d’exploitation national avait pour objectif d’empêcher que les maires ne décident seuls et arbitrairement du niveau de classification des films projetés dans leur commune. Ceci étant, en juin 2010, Sylvie Hubac, présidente de la Commission de classification jusqu’en 2012, me précisait que, contrairement à d’autres médias, le cinéma a toujours un impact particulier sur les spectateurs, une situation qui nécessite une classification : « Il y a une vraie différence entre apercevoir une image furtivement au journal télévisé ou sur Internet et subir la projection d’un film dans une salle obscure. » Ce qui est parfaitement exact. La vraie question aujourd’hui serait plutôt de savoir s’il faut laisser à l’État cette responsabilité, ou bien la confier aux professionnels de l’industrie du cinéma (comme on l’a fait pour la vidéo en 2007, pour les affiches de films en 2008), le juge pouvant toujours être saisi en cas de litige.
Vous citez Jean-Francois Théry, president de la commission de classification de 1981 à 1994. En 1993 il distinguait une homosexualité « prosélyte » d’une homosexualité « refuge » (de la peur des femmes). Ces propos peuvent choquer aujourd’hui, mais la polémique de 2014 sur le film « l’Inconnu du Lac » était de même teneur, sauf qu’elle s’est axée sur les affiches dans certaines villes et pas sur la classification du film. Est-ce une façon de déplacer le terrain de la censure?
Les polémiques nées de la classification des films suivent les évolutions et les débats au sein de la société. C’est un fait. Le traitement de l’homosexualité a toujours posé problème depuis l’interdiction totale du film Un chant d’amour (Jean Genet, 1950) décrivant la passion amoureuse de deux détenus. Plus récemment, l’affiche du film L’Inconnu du lac, et l’affaire de la classification du film La Vie d’Adèle, démontrent bien que le débat est toujours d’actualité.
Darling Diamante features Ellen von Unwerth shooting Luma Grothe, for Vogue Brasil; it’s a video from their stunning September 2014 shoot that von Unwerth only put online two weeks ago. Via Portraits of Girls.
The post Darling Diamante: Luma Grothe by Ellen von Unwerth for Vogue Brasil appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
You’re looking at a completely new TinyNibbles! New design, evolved style, refined topics, faster everything, mobile prettiness, and better security (with a few more added security features wrapping up as I write this). As much as I hated not posting here for a week, now you know what’s been keeping me so busy. Working on this site is where I’ve been day and night (and several all-nighters). It’s not that anything was a particular problem, but that I don’t have the cash to hire help, and this website is entering its 15th year. That’s hundreds of articles, thousands of posts, and countless feels; it’s a lot to re-organize.
I’m really happy with the results. When I started this website I was hand-coding pages, everything was tables, and I kept a ‘journal’ then… Because commercial blogging software wasn’t available for websites yet.
This website has been refined into what you see now: A dedicated resource for sex culture and information, and an outlet with which to view and discover art, sex-positive erotic entertainment — as well as a safe place for elements of life those in power would readily see censored, sidelined, and relegated to the discriminatory corners of the internet.
The new, sleek menu across the top has everything you need for navigation, though there is a dedicated search box on the top right for specifics, such as names, sex acts, that one post you’re trying to find, or the news item you wanted to share. Social sharing buttons are at the bottom of each post.
New sections include That Devil Pornography, Sex Culture, Literate Smut, Ms. Violet Blue, and Accurate Sex Information.
Speaking of erotica excitingness, today also happens to be the day that our newest Digita Pub erotica collection is available for sale! Please click on over and say hi to the first book by Alison Tyler I’m honored to publish — Bent Over His Desk: Hot Office Kink ($4.49 on Kindle; $4.29 direct on DigitaPub.com).
It’s a superb anthology, and has a different curation style that I think you’ll really like; Tyler adds a voice to Digita Pub that makes my indie-pub catalog into something greater than I’d ever hoped. That Bent comes out right now makes today a very celebratory day for my two biggest labors of love, TinyNibbles and Digita Pub. I hope you enjoy both!
I plan to add more features to TinyNibbles now that I’m fully upgraded in every department. I can’t wait! I’m going to launch a Patreon soon to help offset the costs of everything here, and so I can add more (I hope to pull enough in to bring back the podcast). I had to sideline valuable freelance gigs to get this move done, and it had to be done ASAP, because Google’s algo changes were (are) really hurting me. I’m actually not done fixing everything here. But, if you have suggestions for anything you’d like to see me add (Disqus? Discussion forum? Newsletter?), let me know. Also let me know if you find any 404s that I can fix :)
Thank you for sticking with me. Here’s to another 15 years of fighting the sex-positive, inclusive, indie fight.
The post All new site design, the release of Bent, and 15 years of sex-positivity online appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
LMG se définit comme «névroplasticienne», terme inventé par elle en 2011. Elle fait de l’art avec les névroses, les siennes ou celles des autres. LMG, accessoirement, fait de l’art avec du sang menstruel et des fèces, matières transmutées en encres d’or.
Elle s’appelle Lolita M’Gouni mais signe ses oeuvres LMG, qui se prononce comme «Elle aime G», «en écho à une personne qui compte énormément pour moi». LMG n’en dit pas plus. Elle préfère garder certaines informations secrètes : date et lieu de naissance inconnus. De sa vie privée, elle ne dévoile que quelques bribes. «Enfant j’ai fait plusieurs tentatives de suicide pour des raisons qui m’appartiennent et que je n’ai pas envie ici de détailler. Mais je crois que c’est à ce moment là que j’ai “goûté“ et “projeté“ la mort. Entendre ses parents pleurer alors que vous êtes dans un semi-coma, c’est un peu comme assister à ses propres funérailles, sans être vraiment mort…». Ses parents étaient professeurs. Elle-même est professeur, agrégée, en arts plastiques et doctorante à la Sorbonne. Lorsqu’elle n’enseigne pas, elle consacre tout son temps libre à la collecte de névroses dont elle dissèque les symptômes dans des carnets de notes et de croquis.
«Sont principalement archivées des névroses existentielles et traumatiques liées à la peur de la maladie et des névroses timor mortis liées à la peur de mourir. Mes carnets détaillés précisent que les névroses employées à des fins plastiques proviennent d’expériences personnelles ou de confidences envoyées par des personnes désireuses de faire cesser leurs névroses ou tout du moins de mieux vivre avec.» LMG inscrit sa démarche dans la lignée des thérapies psychiques. Mettre des mots sur les maux, dit-elle, c’est déjà une manière de les circonscrire. Pour elle, d’ailleurs, tout a commencé dans le cadre des hôpitaux.
«Enfant, j’allais très souvent voir ma grand-mère maternelle, médecin, sur son lieu de travail. Parfois, elle se rendait dans un service gériatrique de l’Hôpital de Dieppe pour visiter d’anciens patients et je l’accompagnais. Mes premières expériences esthétiques avec la mort datent de cette période. Cet hôpital possédait un grand et vaste parc dans lequel je pouvais m’amuser avec les autres enfants. Je croisais souvent dans ce parc des hommes et des femmes appareillés ou équipés de perfusions mobiles dont l’apparent manège des fluides me fascinait». Naissance d’une vocation. Observant les poches à urine ou à sérum physiologique, LMG développe précocement son goût pour les liquides humains.
Les fluides ou les matières, lorsqu’ils sortent du corps, évoquent souvent la mort. La «merde », par exemple, – ainsi qu’LMG se plaît à la nommer – c’est «la fin d’un cycle de digestion, la sortie du rebut inutile à l’organisme». Tout juste un déchet puant… Mais «c’est aussi la vie, qui alimentera les égouts de Paris, nourrira les insectes coprophages, constituera l’humus des forêts, le purin-engrais des jardins… ou donnera naissance à mes images.» Pas de vie sans cette matière fécale, ni le sournois travail de la dissolution générale… Raison pour laquelle les images qu’elle produit (sous le nom générique «Les images de merde») représentent si souvent des pénis en érection sur lesquels se promènent des escargots baveurs ou des mouches grises à viande (sarcophagia carnaria)… Qui pourrait deviner la nature exacte des encres utilisées par LMG ? Tracés du bout de pinceaux fins, les images sont d’exquises reproductions de muqueuses et de velours.
Leurs couleurs peut-être ? LMG affirme que nous possédons tous-tes des trésors chromatiques en réserve dans les intestins. «Je fais des bocaux avec des échantillons. Ca va du presque noir (quand j’ai mangé du fer) à des ocres orangés (les lendemains de trop grande ivresse)». Elle s’est ainsi constitué «une palette de couleurs assez étonnante, littéralement des jus de merdes», obtenus sans recette aucune, par simples expérimentations. «Après de multiples tentatives, celle appliquée pour “Les images de merde“ consiste à déposer un échantillon de mes propres selles dans un petit pot hermétique avec du diluant à peintures. (J’ai tenté en amont avec de la pisse ou de l’eau, mais cela ne convenait pas). Techniquement, je prélève un échantillon directement dans la cuvette de mes WC à l’aide de petits outils chirurgicaux, je place cet échantillon en bocal avec le diluant, et je laisse faire le temps.» Le résultat : des gouaches et des aquarelles aussi délicates que les fines pattes de diptères.
Qu’elles soient des «images de merde» ne les empêchent donc pas d’avoir l’aspect de subtiles dentelles. Il y a d’ailleurs, entre elles et le tissage, une sorte de connivence. «J’ai toujours été fascinée par les insectes et les arachnides. Quel enfant n’a jamais arraché les pattes d’une araignée… pour voir ? L’araignée d’Odilon Redon m’a souvent accompagnée. Adolescente, je conservais dans des cahiers d’écoliers toutes les araignées mortes trouvées dans le sous-sol de mes grands parents… C’était comme un herbier d’arthropodes.» De ses première collections, LMG a gardé le goût prégnant. Maintenant, elle dessine le réseau vascularisé de certains tissu humains comme des toiles sécrétées par les glandes. LMG dessine aussi des yeux aux muqueuses humides contre lesquelles se lovent des larves ou des poumons dont la surface nervurée se confond avec les ailes d’insectes aux pattes crochues… Des malades intubés de son enfance, reliés à la vie comme par un fil, elle représente la fragile beauté par fragments épars. Chaque image montre un morceau d’anatomie. Chaque morceau est étiqueté, numéroté, daté… Jusqu’ici 29 «images de merde» ont vu le jour. Elles seront exposées dans le cadre de l’exposition collective «Suturation», à Tournai, en Belgique, du 19 juin au 4 juillet 2015.
EXPOSITION : «Suturation» («Poésie de l’abject et plaisir en coutures»). 19 juin - 4 juillet
L’exposition s’inscrit dans une réflexion artistique libre en réaction à l’asepsie générale. Avec les oeuvres de : Stéphane Blanquet / Bere / Els Brodelet / Dawamesk / Francesco Defourny / Charly Desoubry / Ellenore / Féebrile / Gordon War / Cécile Jarsaillon / Jika / Jürg / Emmanuel Kowandy / Lefaser / Lolmède / Elodie Moreau / Lmg Névroplasticienne / The Pit / Jef Palumbo / Toshy / Tristan des Limbes / Collectif Triii
Illustration-Peinture-Sérigraphie-Broderie-Céramique-Photographie-Vidéo
L’exposition est visible du 19 juin au 04 juillet 2015, du mardi au samedi de 13h à 18h30 ainsi que le dimanche 21 juin sur rdv.
Adresse: Tattoo Shop - 8, rue Royale 7500 Tournai - Belgique. Contact: 0032 (0) 69/212849. Vernissage le vendredi 19 juin 2015 en présence des artistes - D.J set par Comic D.J’s.
Paris friserait le burn out. Seule solution : la décadence joyeuse ! N’en déplaise à Michel Onfray. Foutu pour foutu, autant se marrer. Et...
The post Burne out appeared first on Paris Derrière.
Fable pétillante, Sexus Nullus relate le combat d’un politicien qui, au nom de l’égalité des sexes, veut faire supprimer les mentions de sexe dans les papiers d’identité. Si cet homme existait, voteriez-vous pour qu’il devienne le président de la République ?
«Nous avons un sexe, chacun d’entre nous. Mais pourquoi la République s’en mêle-t-elle ? Pourquoi l’État se préoccupe-t-il de mon sexe ? Pourquoi inscrire sur l’acte de naissance des enfants : fille/garçon, sexe féminin/sexe masculin. À qui cette information sert-elle ?». Dans un roman au suspens haletant (Sexus Nullus ou l’égalité), Thierry Hoquet, professeur de philosophie à l’Université de Lyon 3, spécialiste des théories du sexe biologique, raconte l’histoire d’un homme qui veut faire changer les mentalités. Il élève seul une petite fille. Il espère un monde nouveau pour elle. Les politiques appliquées en France mettent en avant la parité femmes-hommes, l’objectif étant d’obtenir un ratio de 50% d’hommes et de 50% de femmes dans chaque profession, à tous les niveaux de la vie sociale. Mais la parité ne fonctionne pas. Elle ne garantit ni l’égalité ni la justice.
#EffacerSexes vs #SauverSexesLe héros du roman défend une idée plus radicale : il faudrait éliminer les sexes de l’état civil. «De la maternelle au baccalauréat, l’école est mixte, les enfants sont élevés ensemble, sur des programmes communs, avec des examens communs. Il est révolu le temps où, pour obtenir le certificat d’études, les filles devaient subir une épreuve de couture et les garçons de travaux manuels. À la majorité, qui est la même pour tout le monde, il n’y a plus en France de service militaire. Tous les citoyens de plus de dix-huit ans ont le droit de vote et paient leurs impôts de la même manière. […] Ainsi, dans de multiples composantes de la vie publique, la République se passe très bien de connaître le sexe des individus. Pourtant, on le fait toujours figurer à l’état civil. Au nom de quoi ? ».
Sa question, tout d’abord, ne suscite qu’un intérêt amusé. Mais lorsque le politicien fait de cette réforme la base d’un programme électoral… la France devient la proie de violents affrontements entre deux factions qui sur Twitter échangent des arguments. Le clan #EffacerSexes affronte le clan #SauverSexes. Des féministes s’inquiètent : et si l’effacement des sexes n’allait pas supprimer le cadre juridique protégeant les femmes ? Les championnes de sport seraient balayées des compétitions. Des géants testostéronés pulvériseraient le fragile univers des performances féminines… Des homosexuels s’inquiètent aussi : et si l’effacement des sexes n’allait pas du même coup effacer la distinction homo-hétéro ? Leur «droit à la différence» risquerait d’en prendre un coup face à l’apparition d’êtres aux identités multiples «trop foisonnantes pour être étiquetables».
Pour calmer ces inquiétudes, le politicien prononce un discours convaincant : «L’esclavage ancien se fondait sur la théorie des races, dit-il. L’esclavage toujours en vigueur, celui dont je parle, repose sur la théorie des sexes. C’est parce qu’on est persuadé que l’humanité est divisée en deux moitiés irréconciliables que cet esclavage insidieux se perpétue. Les esclaves, de nos jours, ont pour nom «Femmes», et leurs chaînes se nomment bracelets, talons aiguilles, bijoux, gaines, maquillage, strings, robes et jupons. Leur esclavage se prétend fondé sur la nature. Il paraît gravé dans nos corps, aussi ancien que l’histoire humaine. Cette forme d’esclavage a été enjolivée. On lui a donné le nom de Féminité, ou celui de Maternité. On l’a rendue désirable. Du côté des hommes, la liberté n’est pas non plus de mise : ils tiennent à leur Virilité comme à leur bien le plus précieux.» Pour lui, cette servitude est la principale responsable des inégalités sociales.
L’égalité est inscrite partout en théorie, mais impossible à réaliser dans les faits. «Dans toutes les catégories socioprofessionnelles, les femmes sont moins promues que les hommes, leurs salaires augmentent moins au cours de leur carrière et elles restent minoritaires à tous les postes de décision. Partout, un mystérieux «plafond de verre «fait obstacle à leur avancement. Même si les filles sont meilleures à l’école, une fois entrées dans la vie dite active leur brillant parcours ne leur sert pas à grand-chose. Les garçons gardent la main sur les meilleurs postes. Une étrange malédiction pèse sur l’ascension professionnelle des femmes.» Pourquoi ? Parce qu’en dépit des directives officielles incitant à combattre les préjugés (oui, une femme peut devenir pompière, charpentière ou maçonne) le problème reste inscrit à la racine : quand un enfant naît, si c’est une fille on l’habille de rose et on l’appelle «Ma petite puce». Si c’est un garçon, on lui met du bleu et on l’appelle «Mon grand».
Tous égaux sans distinction de race, de classe, de sexeTant que les «esclaves modernes», dit-il, continueront de croire que les femmes viennent de Vénus et les hommes de Mars… les enfants seront élevés suivant des préjugés de sexe, niant leurs infinies possibilités d’épanouissement. Le mal est là. Pour le héros de Sexus Nullus, supprimer les sexes, c’est offrir «plus d’opportunités» à chacun d’entre nous. «Il ne s’agit pas de nous transformer en créatures angéliques, de renoncer au sexuel ou de nier la fécondité et la sexualité des corps. Il s’agit seulement de libérer toutes les potentialités entravées par le leurre de la différence des sexes érigée en principe discriminatoire». Interviewé par la presse people, le voilà qui prône les prénoms épicènes comme Alix, Ange, Charlie, Camille, Maxime ou Yann. Comme par un fait exprès, «partout dans le monde, des parents avaient choisi d’appeler leurs enfants «Storm», «Pop», «Dakota», «Sidney», «Casey», «Armani», «Taylor» ou encore «Sasha», tous prénoms faisant fi de la distinction de sexe». Ses idées sont dans l’air du temps.
Surfant sur un énorme courant de popularité, le politicien prononce un discours qui le place en tête des sondages : «L’État ne doit plus avoir affaire qu’à des citoyens, sans distinction de sexe, de race ou de classe. J’appelle à en finir avec les discriminations liées au sexe. Avec l’effacement du sexe de l’état civil, il n’y aura plus de 1 et de 2 dans les numéros de Sécurité sociale : à l’avenir, tout le monde sera «numéro 1». Plus de marquage du sexe, plus de sexage des enfants à la naissance. L’effacement du sexe est la nouvelle frontière de l’égalité. […] Dans le monde de demain comme dans celui d’aujourd’hui, il y aura des princesses et il y aura des chevaliers, et les princesses attendront peut-être d’être sauvées par des chevaliers. Mais tout le monde pourra être princesse et tout le monde pourra être chevalier. Car princesse et chevalier ne seront plus que des rôles : des personnages scintillants que tout un chacun pourra adopter ou non, des costumes que l’on pourra revêtir selon son bon plaisir et dont on pourra changer au gré de l’humeur ou du moment. Des rôles variables tout au long de la vie, tout au long de la journée. Nous aurons toute liberté de choisir».
Et pourquoi pas quatre genresSon discours fait mouche. Mais les milieux catholiques s’insurgent : la politesse va disparaître. On ne pourra plus dire «Merci madame», se moquent-ils. Faudra-t-il dire «Merci Citoyen-ne» ? Le politicien réplique : «En littérature on appelle cela une métonymie : la partie prise pour le tout. Car lorsqu’on dit Monsieur ou Madame, en réalité on ne prend en compte que la partie – braquemard ou vulve ! «Bonjour Braquemard !», «Merci Vulve !». Avouez qu’il s’agit là d’une bien étrange politesse !». Pour lui, il ne s’agit pas d’abolir la réalité physiologique des sexes mais «la fixation sur une identité sexuée au demeurant accessoire et sans pertinence pour les actes de la vie civile». Il ajoute : «Dès lors qu’on ne marquera plus les sexes, l’uniformisation régnera, redoute-t-on. En réalité, l’effacement des sexes de l’état civil fera surgir mille différences. Mille et mille différences qui ne seront plus rabattues sur une dualité qui, si elle a bien une signification biologique (la reproduction), n’autorise pas à classifier les individus humains».
Ses adversaires ne désarment pas. Ils l’accusent de vouloir abolir ce qui constitue «le fondement même» des sociétés humaines. La distinction entre les principes – mâle, femelle – se vérifie dans tous les groupes humains, disent-ils. Faux, réplique le politicien : la dichotomie femelle/mâle n’est qu’une invention récente, datant du XVIIIe siècle. Des historiens défendent son point de vue : «Les sexes tels que nous les concevons aujourd’hui ont tout au plus deux ou trois siècles d’existence. Pendant le millénaire qui a précédé, les sexes n’étaient pas pensés comme deux natures différentes, opposées terme à terme. La médecine d’Hippocrate et de Galien proposait un cadre beaucoup plus riche, une bien plus grande diversité de caractères et de tempéraments». Chaud, froid, sec, humide… C’était le règne du quatre.
Voilà le politicien invité dans une émission TV américaine, animé par une star, Angel Phoenix, dont personne ne connaît la véritable identité sexuelle. Angel Phoenix présente l’émission tantôt en femme, tantôt en homme et «dans chacun des deux rôles, ille était également si crédible que personne n’était capable de savoir ce qui se cachait dans sa culotte». L’émission est très regardée. «Pourquoi ne pas juste rajouter une case troisième sexe sur les actes de naissance ?» demande Angel, par allusion à des pays qui, comme l’Inde ou l’Australie, ont ouvert une troisième option sur les passeports, un «genre non spécifique», pour que le système législatif prenne en compte la diversité des identités. Le politicien répond : «Vous proposez d’ajouter une troisième catégorie qui servirait de fourre-tout et que tout le monde continuerait de considérer comme un ramassis de freaks. Si deux catégories ne vous paraissent pas suffisantes, si vous pensez que la répartition en mâles et en femelles est trop sommaire, pourquoi ne pas en revenir carrément au système à quatre genres qui était en vigueur chez les Navajos ? Et si vous acceptez quatre catégories, pourquoi pas davantage ?».
«Pourquoi ne pas copier le Facebook qui propose quantité de statuts à ses utilisateurs, tels que gender fluid, ou genderqueer, ou encore neither, pangender ou two-spirit… Combien y en a-t-il en tout ? Quelque chose comme cinquante-six, non ? Franchement, on ne s’en sortira qu’avec l’abolition de la mention de sexe. Puisqu’on est tous d’accord pour trouver que ces deux catégories nous compliquent inutilement la vie, il n’y a pas à raffiner : il faut les supprimer». Sa proposition est radicale : plutôt qu’ajouter des catégories, rayer tout simplement la mention du sexe, afin que les individus deviennent libres. «En démocratie, les règles doivent être les mêmes pour tous et si le droit n’est pas aveugle au sexe il faut parler de discrimination !», dit-il. Angel Phoenix proteste : mais si les papiers d’identité ne mentionnent plus le sexe, va-t-on se faire palper à l’aéroport par un agent… ou par une agente de sécurité ? «Pour rejoindre New York, j’ai pris l’avion. À l’embarquement, on m’a demandé de préciser si j’étais un homme ou une femme. Qui a besoin de le savoir ? J’ai coché «homme«, mais je vous rassure : on ne m’a pas assigné un siège bleu, avec double ration de bifteck et kit de mousse à raser».
La côte de popularité du politicien explose. Le voilà qui affronte le candidat numéro un à la présidentielle, lors d’un débat télévisé suivi par près de 30 millions d’auditeurs-ices. «Dans le monde de demain, ce monde où les sexes auront disparu de l’état civil, il y aura toujours des mâles et des femelles, il y aura toujours du masculin et du féminin. Les individus se paieront même le luxe incroyable d’être l’un et l’autre, masculins et féminins, sans plus sacrifier tel ou tel aspect de leur personnalité pour se conformer aux stéréotypes. Nous serons tout sauf neutres, nous serons ce que les Latins appelaient uterque : l’un et l’autre, chacun des deux.»
Si vous entendiez un homme (une femme) politique dire cela… en voudriez-vous pour Président(e) ?
A LIRE : Sexus Nullus ou l’égalité, de Thierry Hoquet, éditions iXe. Parution en juin 2015.
ILLUSTRATION : Barbie et Ken, poupées créées par la firme Mattel.
PLUS D’INFORMATIONS :
Pourquoi y’a t-il 1 et 2 sur le numéro de sécu ? «Numéro de sécurité: il faut abolir le 1 et le 2».
La catégorie du troisième sexe est-il pertinente ? «Intersexe : un corps peut en cacher une paire», «Il n’existe pas 2 sexes (mâle, femelle), mais 48», «Mâle, femelle et… sexe douteux».
De quand date en Occident la distinction mâle-femelle ? «Invention de la femme : viens poupoule, viens», «Quand la jouissance féminine était obligatoire».
Sur le sport : «Les femmes sont-elles naturellement ou culturellement moins fortes que les hommes ?»
Non, ceci n’est pas mon coming out polyamoureux ! Les deux jeunes personnes qui sourient avec moi sur la photo sont des chahuteurs, membres de l’association Les Chahuteuses qui prône une sexualité joyeuse et décomplexée. A l’occasion de leur événement : la journée de la Sexualité Joyeuse au 153, j’ai assisté à un débat sur le polyamour.
« Ouais, le polyamour, je connais… c’est quand t’es un célibataire et que tu papillonnes parce que tu as peur de l’engagement ! » allez-vous me dire (ou pas d’ailleurs, si vous connaissez le milieu)… Mais c’est un peu plus subtil que ça : c’est une façon de voir la vie et sa relation avec les autres à travers un prisme aux antipodes de celui de la société.
C’est un choix de mode de vie, pas une peur, et cela demande en fait… une sacrée dose de courage !
Quand j’ai demandé à Elise, Aurélien et Anne, polyamoureux et familiers de l’association www.polyamour.info de me définir le polyamour, ils m’ont regardé, un sourire amusé aux lèvres.
Tous ne s’accordent pas sur une définition stricte et précise du polyamour, car il faudrait au préalable énumérer les critères qui distinguent une relation « amoureuse », d’une relation « affective »… ce qui est, à y réfléchir, assez difficile (et non, tout ne se limite pas au sexe). Disons que c’est lorsqu’on choisi de s’affranchir des barrières d’entamer de nouvelles relations, quelles qu’en soit leur nature. En particulier, c’est aussi faire le constat qu’une seule relation ne peut (et ne doit pas) répondre à tous nos besoins et qu’il est possible de s’épanouir via d’autres relations Et pour cela, il est primordial de faire très attention à l’état émotionnel des autres (Et voilà -out- le cliché du célibataire blasé, imbu de lui-même et détaché de tout sentiment). C’est pour ça que les polyamoureux ont défini deux règles de base :
1. Tout autant que l’on s’accorde le droit d’aller vers les autres sans restrictions, ni honte, ni gêne (dans la limite de la liberté de son prochain), on accorde dans la même mesure ce droit à tous ses partenaires qu’ils soient de passage ou qu’ils restent plus longtemps, homme comme femme. Pas de polyamour sans équité, donc (et en ce sens les mariages polygames africains sont quand même loin du polyamour).
2. De même, il y a un devoir d’honnêteté avec ses partenaires actuels et/ou futurs, c’est à dire, mentionner sa vie sentimentale exhaustive à tous ses partenaires, et donc ne pas omettre que l’on soit polyamoureux lors d’une nouvelle relation.
Un équilibre précaire ?Lorsque j’ai demandé si le polyamour, n’était pas quelque part, un équilibre plus précaire que la relation exclusive, Aurélien m’a de suite répondu en riant : « L’équilibre d’un tabouret est-il plus précaire s’il a deux pieds ou trois voire quatre pieds ? ». Même si c’est absurde, j’ai bien aimé la phrase !
Plus sérieusement, il m’a répondu que l’équilibre de la monogamie ne tient que lorsque l’un des deux partenaires ne tombe pas amoureux d’un autre… et cela peut être tout aussi bien vu comme quelque chose de précaire. Plusieurs personnes voient le polyamour comme un réseau de soutien et sont plus rassurés dans ce système ! De plus, on ne perd pas une personne dès lors que l’on en rencontre une autre. Ce n’est donc pas si précaire que ça ?
Et la jalousie dans tout ça… ?Attention, nous rentrons maintenant dans le jargon technique du polyamour. Vous allez me dire… comment nier ce moment où nous tombons amoureux, où les minutes que l’on ne passe pas avec son partenaire semblent inutiles, et que le monde autour de soi disparait, tant notre esprit est chamboulé (omnibulé même) par cette nouvelle et si merveilleuse personne ? Les polymaoureux appellent ça : La NRE (New Relationship Energy), cette énergie provisoire mais tellement…mmm…positive… celle qui nous fait faire des bonds partout et oublier jusqu’à notre propre prénom !!
Comment gérer alors que son partenaire d’amour que l’on aime fort-fort ait de la NRE avec un(e) autre femme/homme (et qu’il soit tout content de nous l’annoncer, l’animal !) ? Tout simplement en entrant en compersion (oui, ce mot existe). C’est à dire en se réjouissant pour lui et en effaçant toute jalousie de son cerveau. En gros, c’est réagir comme si votre meilleure amie de toujours vous annonçait qu’elle était enceinte (et qu’elle cherchait à l’être depuis 10 ans). Bien sûr, s’il y a un souci avec cette nouvelle relation, il y a toujours moyen de s’expliquer avec son chéri pour revenir sur certains points qui ne vous plaisent pas.
Bref, la base de polyamour c’est : communiquer, en un mot comme en deux.
Mon point de vue que la question : J’en viens à penser que si le mot compersion est bien moins connu que le mot jalousie c’est peut-être… qu’il n’est pas si évident à ressentir ? Soit notre société individualiste et cruelle nous oté de ce don naturel (« Non, pour te battre avec les loups, tu as besoin d’être agressif pas comperssif !!!), soit c’est un long apprentissage, et cela tiendrait donc l’acquis. Je crois (aujourd’hui) que je préfère un relation monogame pour plusieurs raisons (discutables et subjectives) :
– De un, je ne me vois pas partager mon investissement psychologique et physique, cela me demande beaucoup d’énergie, de temps et d’attention lorsque cela est dirigé vers une personne et j’ai l’impression que mes relations ne seraient pas « entières » si j’en avais plusieurs… (et puis ma vie deviendrait un enfer…)
– De deux, j’ai accepté que mon partenaire ne comble pas tous mes besoins. D’ailleurs, j’ai décidé de répondre à mes (vrais) besoins moi-même, pour éviter toute dépendance affective. En règle générale, mon partenaire répond à nombreuses de mes envies, et cela me convient.
– De trois, la monogamie, ne veut pas dire (selon moi) l’exclusivité sexuelle ni l’exclusivité de relations affectives. Cela veut juste dire que c’est le couple avant, les autres après. Et chacun détermine les règles fluctuantes de son couple comme il le souhaite.
– De quatre, je crois en l’évolution constante du couple. C’est un peu comme si c’était du polyamour avec la même personne, non ?
Ce qu’il faut retenir : Ce n’est pas mon point de vue, ni celui d’Aurélien, d’Elise ou d’Anne qui compte. C’est que nous nous soyons posé la question de « comment » et de « à combien » nous voulions vivre et que nous avons trouvé une réponse qui nous convenait.
Ce qu’il faut retenir, deuxième partie : Aujourd’hui, être polyamoureux est plus difficile qu’être monogame pour plein de raisons : (impôts, achat d’appartement, adoption d’enfant etc.)… c’est une façon de nier ce choix et de nous l’imposer directement, sans nous remettre en question un seul instant. Et si demain, je changeais d’avis ?
Non, ceci n’est pas mon coming out polyamoureux ! Les deux jeunes personnes qui sourient avec moi sur la photo sont des chahuteurs, membres de l’association Les Chahuteuses qui prône une sexualité joyeuse et décomplexée. A l’occasion de leur événement : la journée de la Sexualité Joyeuse au 153, j’ai assisté à un débat sur le polyamour.
« Ouais, le polyamour, je connais… c’est quand t’es un célibataire et que tu papillonnes parce que tu as peur de l’engagement ! » allez-vous me dire (ou pas d’ailleurs, si vous connaissez le milieu)… Mais c’est un peu plus subtil que ça : c’est une façon de voir la vie et sa relation avec les autres à travers un prisme aux antipodes de celui de la société.
C’est un choix de mode de vie, pas une peur, et cela demande en fait… une sacrée dose de courage !
Quand j’ai demandé à Elise, Aurélien et Anne, polyamoureux et familiers de l’association www.polyamour.info de me définir le polyamour, ils m’ont regardé, un sourire amusé aux lèvres.
Tous ne s’accordent pas sur une définition stricte et précise du polyamour, car il faudrait au préalable énumérer les critères qui distinguent une relation « amoureuse », d’une relation « affective »… ce qui est, à y réfléchir, assez difficile (et non, tout ne se limite pas au sexe). Disons que c’est lorsqu’on choisi de s’affranchir des barrières d’entamer de nouvelles relations, quelles qu’en soit leur nature. En particulier, c’est aussi faire le constat qu’une seule relation ne peut (et ne doit pas) répondre à tous nos besoins et qu’il est possible de s’épanouir via d’autres relations Et pour cela, il est primordial de faire très attention à l’état émotionnel des autres (Et voilà -out- le cliché du célibataire blasé, imbu de lui-même et détaché de tout sentiment). C’est pour ça que les polyamoureux ont défini deux règles de base :
1. Tout autant que l’on s’accorde le droit d’aller vers les autres sans restrictions, ni honte, ni gêne (dans la limite de la liberté de son prochain), on accorde dans la même mesure ce droit à tous ses partenaires qu’ils soient de passage ou qu’ils restent plus longtemps, homme comme femme. Pas de polyamour sans équité, donc (et en ce sens les mariages polygames africains sont quand même loin du polyamour).
2. De même, il y a un devoir d’honnêteté avec ses partenaires actuels et/ou futurs, c’est à dire, mentionner sa vie sentimentale exhaustive à tous ses partenaires, et donc ne pas omettre que l’on soit polyamoureux lors d’une nouvelle relation.
Un équilibre précaire ?Lorsque j’ai demandé si le polyamour, n’était pas quelque part, un équilibre plus précaire que la relation exclusive, Aurélien m’a de suite répondu en riant : « L’équilibre d’un tabouret est-il plus précaire s’il a deux pieds ou trois voire quatre pieds ? ». Même si c’est absurde, j’ai bien aimé la phrase !
Plus sérieusement, il m’a répondu que l’équilibre de la monogamie ne tient que lorsque l’un des deux partenaires ne tombe pas amoureux d’un autre… et cela peut être tout aussi bien vu comme quelque chose de précaire. Plusieurs personnes voient le polyamour comme un réseau de soutien et sont plus rassurés dans ce système ! De plus, on ne perd pas une personne dès lors que l’on en rencontre une autre. Ce n’est donc pas si précaire que ça ?
Et la jalousie dans tout ça… ?Attention, nous rentrons maintenant dans le jargon technique du polyamour. Vous allez me dire… comment nier ce moment où nous tombons amoureux, où les minutes que l’on ne passe pas avec son partenaire semblent inutiles, et que le monde autour de soi disparait, tant notre esprit est chamboulé (omnibulé même) par cette nouvelle et si merveilleuse personne ? Les polymaoureux appellent ça : La NRE (New Relationship Energy), cette énergie provisoire mais tellement…mmm…positive… celle qui nous fait faire des bonds partout et oublier jusqu’à notre propre prénom !!
Comment gérer alors que son partenaire d’amour que l’on aime fort-fort ait de la NRE avec un(e) autre femme/homme (et qu’il soit tout content de nous l’annoncer, l’animal !) ? Tout simplement en entrant en compersion (oui, ce mot existe). C’est à dire en se réjouissant pour lui et en effaçant toute jalousie de son cerveau. En gros, c’est réagir comme si votre meilleure amie de toujours vous annonçait qu’elle était enceinte (et qu’elle cherchait à l’être depuis 10 ans). Bien sûr, s’il y a un souci avec cette nouvelle relation, il y a toujours moyen de s’expliquer avec son chéri pour revenir sur certains points qui ne vous plaisent pas.
Bref, la base de polyamour c’est : communiquer, en un mot comme en deux.
Mon point de vue que la question : J’en viens à penser que si le mot compersion est bien moins connu que le mot jalousie c’est peut-être… qu’il n’est pas si évident à ressentir ? Soit notre société individualiste et cruelle nous oté de ce don naturel (« Non, pour te battre avec les loups, tu as besoin d’être agressif pas comperssif !!!), soit c’est un long apprentissage, et cela tiendrait donc l’acquis. Je crois (aujourd’hui) que je préfère un relation monogame pour plusieurs raisons (discutables et subjectives) :
– De un, je ne me vois pas partager mon investissement psychologique et physique, cela me demande beaucoup d’énergie, de temps et d’attention lorsque cela est dirigé vers une personne et j’ai l’impression que mes relations ne seraient pas « entières » si j’en avais plusieurs… (et puis ma vie deviendrait un enfer…)
– De deux, j’ai accepté que mon partenaire ne comble pas tous mes besoins. D’ailleurs, j’ai décidé de répondre à mes (vrais) besoins moi-même, pour éviter toute dépendance affective. En règle générale, mon partenaire répond à nombreuses de mes envies, et cela me convient.
– De trois, la monogamie, ne veut pas dire (selon moi) l’exclusivité sexuelle ni l’exclusivité de relations affectives. Cela veut juste dire que c’est le couple avant, les autres après. Et chacun détermine les règles fluctuantes de son couple comme il le souhaite.
– De quatre, je crois en l’évolution constante du couple. C’est un peu comme si c’était du polyamour avec la même personne, non ?
Ce qu’il faut retenir : Ce n’est pas mon point de vue, ni celui d’Aurélien, d’Elise ou d’Anne qui compte. C’est que nous nous soyons posé la question de « comment » et de « à combien » nous voulions vivre et que nous avons trouvé une réponse qui nous convenait.
Ce qu’il faut retenir, deuxième partie : Aujourd’hui, être polyamoureux est plus difficile qu’être monogame pour plein de raisons : (impôts, achat d’appartement, adoption d’enfant etc.)… c’est une façon de nier ce choix et de nous l’imposer directement, sans nous remettre en question un seul instant. Et si demain, je changeais d’avis ?
Les insexuel(le)s sont des personnes dont il est impossible de dire s’il s’agit d’hommes ou de femmes. L’artiste a fait d’un insexuel le héros d’un court-métrage aux allures de cauchemar malsain : The Corridors, projeté demain mardi 16 juin au festival Côté court.
Aurélie Dubois se définit comme une «artiste de garde». Son travail tourne autour des orifices excréteurs qui annulent la différence des sexes. Comme l’explique le psychanalyste Daniel Androvski, avec qui elle collabore depuis quelques années : «Aurélie Dubois nous propose d’épurer, de faire sortir le venin de la morale, où la jouissance ne serait qu’un funeste brouillon mêlant le plus-de-jouir à l’esthétique du trou.» Ce n’est pas très clair, mais le mot « funeste » associé à « jouissance » résume bien le propos. Il s’agit d’explorer une sexualité qui «n’a d’effet qu’à être régressive et ne peut prendre son sens que dans l’interdit». L’exploration prend parfois les allures de vidéo-clips bizarres et nauséeux.
Projeté au festival Côté Court (Seine St Denis, Pantin), dimanche 14 juin à 18h puis mardi 16 juin à 22h, le nouvel opus d’Aurélie Dubois est un film de 12 minutes intitulé The Corridors, qui joue avec délices sur la fibre du film d’angoisse : un vieillard vêtu d’une robe de petite fille s’y dandine au fil d’une chorégraphie pédo-pornographique qui le voit se toucher la culotte et soulever sa robe en faisant des simagrées. Vision d’horreur accompagnée en voix off par Daniel Androvski, dont le commentaire poétique – L’irréparable de la vie – fait très efficacement résonner l’effroi provoqué par les images : «Cette douce et tendre femelle qui était en moi voulait se reproduire». Comment comprendre ce film ? Un entretien avec Aurélie Dubois.
– The Corridors est-il un documentaire ou une fiction ?
The Corridors n’est ni l’un ni l’autre. Il est un événement. Comme Deleuze disait : le seul vrai événement est une œuvre d’art.
– Qui est la personne mise en scène ? Comment, quand et où la rencontre s’est faite ?
La personne mise en scène est un mutant Human Behavior, un être divin hors du temps et des conventions esthétiques. C’est «quelqu’un qui n’existe pas» et qui existe partout.
– Dans quelles circonstances l’idée est venue d’en faire le héros-héroïne de The Corridors ?
Dans la nature, avec Human Behavior qui est ouvert sur un terrain où peu de personne sont capables de jouer.
- Cette personne est-elle insexuelle ? Est-ce ainsi que lui-elle-même se définit ? Ou est-ce ainsi que le personnage de fiction a été mis au point ?
C’est au regardeur de le définir et oui c’est une intention de le présenter comme un mutant du sexe.
- Que pensez-vous des catégories de genre, de sexe ou de sexualité ?
C’est quelque chose que j’ai du mal à comprendre. Pour moi le genre et le sexe n’existe pas. C’est une imposture depuis des siècles. Il est douteux de se circonscrire avec de la sexualité qui n’est qu’imaginaire et qui ne regarde personne d’autre que soi et ses partenaires.
- Pourquoi ce titre ?
The Corridors : simplement les couloirs qui relient les expériences les unes aux autres. Un passage entre deux mondes. «Le haut vers le bas», etc.
- La personne que vous filmez semble sortir d’un film d’horreur. Pourquoi avoir fait le choix de montrer l’insexualité sous les traits répulsifs d’un vieillard habillé en gamine ? La fin du monde est souvent associée dans les mythologies à un moment durant lequel l’homme et la femme échangent les rôles, où l’inférieur renverse le supérieur sont mélangés, où les règles sociales sont perverties… The Corridors est-il une mise en garde terrifiante contre ce qui menace les sociétés lorsqu’elles font sauter les frontières et les séparations ?
C’est une question de point de vue. J’ai fait le pari de montrer un personnage apocalyptique composé de signe «de tout genre». C’est un mutant. Nous traversons la vie de l’enfance à la vieillesse. Ce personnage porte toute la vérité avec sa beauté et sa laideur.
PLUS D’INFORMATIONS : Le http://www.aurelie-dubois.com/site d’Aurélie Dubois.
Aurélie Dubois sur le site du festival “Côte Court“.
Pre-order our next book NOW!!! :D Bent Over His Desk: Hot Office Erotica.
Gratitude to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Bent Over His Desk—a brand-new collection from @digitapub and @violetblue http://t.co/MtrWxW79dx #erotica #smut pic.twitter.com/4UdkvDipao
— Alison Tyler (@AlisonTyler) June 11, 2015
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Thank you to our sponsor in France, Explicite Art.
Are you ready to upgrade your homemade porn skills? @dannywylde is here to help at http://t.co/RiPSCiXoxd! pic.twitter.com/mgTikCLwOt
— Erika Moen (@ErikaMoen) June 9, 2015
Thank you to our sponsor and friends, Pink Label TV.
The post Sex News: RealDoll’s AI research, sex in space fundraiser, Grindr for sale, Muslim sex lives appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Hier soir avec ma Chérie, elle m’a sauté au cou dès que je suis rentré … et nous nous sommes roulé le patin du siècle.
– « J’suis trop contente mon Chéri. J’ai eu une super idée, et j’ai tout préparé pour le câlin ! »
Re-patin, du millénaire cette fois-ci ……. puis elle m’a relâché, m’a regardé, et a fait :
– « Oups ! »
Je bandais dru, et ça se voyait j’imagine, mais son regard ne fixait que les deux superbes petits ronds roses dont ma chemise blanche était à présent agrémentée.
– « Mince, j’étais tellement excitée de te voir que j’en ai oublié que je m’étais mis du gloss sur les seins. Attends, je retourne m’en mettre mais tu ne bouges pas, hein ? »
Et elles sont reparties en courant, elle, ses miches frétillantes et sa petite culotte. J’aime bien quand ma Chérie me fait des surprises.
J’ai à peine eu le temps de me déshabiller qu’elle était déjà de retour :
– « Mais, tu en es déjà à l’étape 2 ! »
– « L’étape 2 ? »
– « Oui, l’étape 2, celle où tu es déshabillé. Bon, c’est pas grave. Viens. »
Sur la cheminée du salon, un diaporama nous attendait, et à coté : une bouteille + deux verres. Le puzzle semblait à ma portée.
J’allais nous servir, mais elle m’a tapé sur les doigts :
– « Nan, suis les instructions. »
Et elle a lancé le diaporama.
Etape 1 : sur la photo, un couple en sous-vêtements sexy dansait enlacé.
Mais comme j’étais déjà le mandrin à l’air et à l’horizontale, c’était un peu compliqué pour danser collés ; mon sexe gênait, ça faisait distance de sécurité, mais bon. Au bout d’un bon moment de love-collé-serré je lui ai dit :
– Tu es sûr qu’il a démarré, le diapo ? ton ordi me semble bloqué sur la première photo.
– Non mon Chéri, c’est normal, ce sont les préliminaires. Mais tu verras, ça s’accélère après.
En effet, cela a changé peu après. Plusieurs photos de couples nus se sont succédées, où l’homme buvait devant une femme pendant qu’elle, à genou, l’embouchait suavement. Alors, comme un Pacha, je me suis laissé turluté goulument par ma Chérie, debout au milieu du salon, le verre à la main, et la bouteille dans l’autre. Elle est pas belle, la vie ?
Ce fut trop court cependant, j’adore quand elle me suce et j’avais fermé les yeux. Il a fallu que ma Chérie me claque la fesse pour que je passe à l’étape 3 : je devais la prendre par derrière, face au canapé, ses seins collés au dossier. J’étais en retard, alors tant pis pour les manœuvres d’approche : j’ai craché sur sa vulve pour faciliter l’entrée, puis me suis relevé et hop d’un coup :
« Tiens, prends ça ! »
Ma Chérie a crié. Je me suis inquiété.
– « Non, ça va. Accélère, tu n’auras pas le temps »
– « Hein ? »
Je n’ai pas tout compris, à part « Accélère », alors je suis passé en cadence d’envol.
Une autre série de photos est arrivée très rapidement, l’étape 4.
– « Attends » que j’ai dit à ma Chérie, « ça ne fait même pas deux minutes que … »
– « Suis le rythme, mon Chéri, j’ai envie de tout avec toi ce soir. »
Alors hop : je me suis allongé dare-dare sur le dos et la table basse. Ma Chérie a pris son verre dans une main, mon sexe dans l’autre, l’a guidé, et « ouiiiiiii », s’est assise dessus.
– « Tchin » qu’elle m’a dit, en sirotant son Bazillac.
Peu après, elle s’est désempalée presto et a crié :
– « Étape 5 »
J’ai regardé l’écran : position Bonobo. Je me suis relevé comme une fusée et rhaann : jusqu’à la garde. C’était foutrement excitant, tous ces fantasmes qu’elle nous avait collés bout à bout ma Chérie, mais fallait suivre, j’étais en nage.
– « Étape 6 ! : debout l’un sur l’autre »
– « Étape 7 ! : anal »
Je n’en pouvais plus. Je l’enfilais dans tous les sens et les étapes s’enchainaient de plus en plus vite.
– « Étape 8 ! : fondue bourre-mignonne »
– « Étape 9 ! : … je ne sais plus, mais encore mieux »
Ma Chérie, d’habitude, je reste assez lucide pour pouvoir vous dire le lendemain par où, comment et en quelle langue elle crie. Mais là : impossible ! C’était frénétique, hystérique et Ô combien jouissif à la fois. Ne plus penser, baiser, baiser, baiser … et suivre le rythme.
Puis le mot FIN est apparu, avec en fond d’écran un déluge de sperme. Alors ma Chérie s’est lâchée et a joui longuement pendant que je m’écroulais sur elle, soufflant comme un forcené.
Juste après, elle s’est éclipsée dans la salle de bain – un petit pipi, je crois – puis est revenue.
– « Ça t’a plu ? »
J’avais rampé jusque sur le canapé, le bassin encore agité de spasmes coïtaux.
– « Génial … mais frustrant. Pour un mec, ton diapo : à part si on est éjaculateur précoce, il y a pas moyen de jouir avant de changer de position, c’est trop court. »
Là, elle m’a regardé en souriant bizarrement :
– « Pas grave, mais si tu veux on recommence. Je suis sûre que tu peux y arriver mon Chéri. »
En fait, ma Chéri ne me demandait pas vraiment mon avis. Elle a remplit les verres, et relancé le diapo. J’vous raconte pas : aujourd’hui, je suis mort de chez mort, mais j’ai réussi. Oui, j’ai réussi, au bout du troisième tour j’ai enfin joui … et croyez moi, je lui en ai mis partout.
Je me demande si je ne vais pas résilier mon abonnement à mon club de remise en forme.
La sensualité se vit de différentes manières. Il n’y en a pas une plus honorable qu’une autre. La seule obligation: vibrer en se respectant et en respectant son partenaire. Ce texte est un cri de sensualité un brin BDSM. Belle lecture à vous. Ta bouche, je la veux. Ton sexe raide aussi. Je brûle pour…
Cet article Ma petite putain adorée est apparu en premier sur NXPL.
First: Don’t miss Trollop with a Question #60, which features our just-announced, litsmut ebook Bent Over His Desk, and what an erotic authoress craves from her characters …
Congrats to everyone who worked on PUT the NEEDLE on the RECORD, because it has been selected to screen at FRAMELINE39, the 39th San Francisco International LGBTQ Film Festival!
The post Eye Candy: Tuesday quickies appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Lorsque les psychosociologues évolutionnistes étudient les mécanismes de la séduction, ils ont souvent tendance à conclure que l’homme est «bête» parce qu’il se laisse guider par quelque chose qui paralyse l’intelligence. Leur vision simpliste et négative des relations amoureuses fait toujours des émules. Pourquoi ?
Etre «ivre d’amour» est une métaphore courante dans notre culture qui assimile souvent l’attirance sexuelle ou sentimentale à une perte momentanée de raison… L’alcool induit un état second à quoi on a souvent comparé le désir. Il rend fou. Il fait sauter les inhibitions. Il pousse les gens à faire des choses que la société réprouve. Bref, on n’est plus tout à fait le maître de soi-même lorsqu’on a bu ou lorsqu’on a très envie de l’autre. C’est peut-être la raison pour laquelle les discours élaborés par les écoles issues de la «psychologie évolutionnaire» passent comme une lettre à la poste dans les médias… et dans les esprits. C’est comme si ces discours relevaient du bon sens. Que disent-ils ? Que les êtres humains ne sont plus lucides dès lors qu’on les confronte à des images de partenaire sexuel(le) potentiel(le). Les hommes, en particulier, auraient la curieuse propension de trouver très attirantes des femmes présentant les signes d’une plus grande fertilité et surtout d’une plus grande «disponibilité» sexuelle, car c’est ainsi qu’on décrit celles qui ressemblent à des bimbos décérébrées – la bouche entrouverte, l’œil bovin – avec un coup dans le nez.
L’homme prédateur obsédéDans un article de 2012, intitulé «Les hommes trouvent-ils les femmes plus attirantes quand elles ont l’air abruti ?», et qui porte comme sous-titre «Oui, si on en croit une nouvelle étude» (écrit par la journaliste Jesse Bering, traduit par Peggy Sastre), il est ainsi possible d’apprendre que lorsqu’on présente la photo d’une fille ivre à un étudiant américain, il la trouvera beaucoup plus désirable (pour un coup vite fait) que la fille sobre de la photo d’à-côté. Que doit-on en déduire ? A priori, l’explication est simple : l’alcool favorise le sexe. On «tire» le vin. Il nous fait faire des «saillies»… Il me semble normal que l’étudiant américain préfère la femme dont l’état d’esprit, rendu euphorique, sera le plus en phase avec son désir. Mais pour l’équipe de Cari Goetz, étudiante de troisième cycle de l’université du Texas (Austin), qui a conduit cette étude, l’explication va bien au-delà de ce simple raisonnement. Goetz pense en effet que si l’ivresse rend une femme attirante, c’est parce que l’homme est un prédateur obsédé par le désir d’inséminer toutes les femmes possibles, sans avoir à négocier avec elles: il ne veut pas assumer la paternité, car cela suppose devenir monogame. Il veut juste qu’un maximum de femmes soient enceintes de lui et qu’elles le laissent copuler à tout vent. Cari Goetz appelle cela la «stratégie reproductive à court terme», une expression savante pour dire que le cerveau de l’homme se situe dans ses testicules. Ou bien le contraire.
Pour Goetz (comme pour l’immense majorité des chercheurs venus des écoles de pensée «fonctionnalistes») l’adage commun qui assimile l’homme à une «tête de nœud» se vérifie. Aux yeux de ces chercheurs, l’homme n’est qu’un prédateur sexuel, conçu dans un bain d’hormones, prédéterminé par son cerveau et ses glandes à choisir des proies femelles dans le seul but (fonctionnel donc), de les féconder en ayant l’assurance qu’elles élèveront et protègeront sa descendance… Et si leurs thèses alambiquées, absurdes et rétrogrades trouvent un écho si favorable auprès du grand public c’est probablement parce que le désir, dans notre culture, est toujours considéré d’un œil méfiant comme une forme de dépossession. Sous l’effet de l’excitation ou de l’éthanol, les êtres ne sortent-ils pas de la réserve à laquelle ils sont d’habitude tenus ?
ἐνθουσιασμόςL’amour rend bête. Le sexe aussi, comme le vin. Et cette trilogie, dont l’origine remonte aux plus anciens écrits de l’antiquité, est à ce point gravée dans nos esprits que nous ne sommes même plus capables de distinguer les discours qui exploitent cette métaphore de l’ivresse. Lorsque les Grecs chantaient les effets sublimes de l’alcool sur la libido et sur la raison, ils faisaient surtout l’éloge de son pouvoir : l’alcool et le désir rendent l’humain semblable aux dieux. Le poète athénien Aristophane (445-385 ou 375 av. J.-C.) le disait en ces termes : «Que le vin est doux à boire, ce lait d’Aphrodite» (1), louant l’effet conjugué du boire et du baiser. Dans un livre consacré au couple Eros Bacchus, l’historienne Anne-Françoise Jaccottet explique : «Le vin tout comme l’amour prennent littéralement possession des êtres, leur instillant une folie que les Grecs nomment mania, et qui les engage tout entiers sur des chemins qui ne sont pas ceux de la raison et des comportements usuels. Délices ou souffrances, souvent indissolublement enchevêtrées, unissent Dionysos et Aphrodite. C’est par le terme d’enthousiasme (ἐνθουσιασμός /enthousiasmos) que les Grecs expriment cette entrée du dieu dans l’être humain, cette prise de possession et de contrôle de l’homme par le divin ; enthousiasme, dans son sens antique, qui peut élever aux plus belles choses comme mener aux pires dérives».
Bien qu’il repose sur la même association d’idée entre désir et aliénation, le discours des Grecs antiques est donc très différent de celui de Cari Goetz. D’un côté, l’«enthousiasme», la «manie» sacrée qui ébranle votre être à la manière d’une transe. De l’autre, La «stratégie évolutive», à l’œuvre dans nos mécanismes cérébraux qui nous pousse à échantillonner les femelles les plus aptes à mettre au monde nos rejetons, SIC (2)… Les deux discours ont beau se résumer en une phrase –«l’amour rend bête» –, il y en a des deux qui n’est pas très… enthousiasmant.
A LIRE : Eros Bacchus, l’amour et le vin, éditions Humus.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR L’IMPOSTURE EVOLUTIONNISTE : Nos amours sont-elles génétiques ?, L’infidélité, c’est mâle ?, Idée reçue : l’homme demande, la femme refuse, Les hommes sont plus attirés par les cruches ?, La culotte peut-elle être chaude et la tête froide ?, Les femmes préfèrent un homme plus riche qu’elles, etc.
NOTES
(1) ἡδύς γε πίνειν οἶνος, Ἀφροδίτης γάλα (hèdus ge pinein oinos, Aphroditès gala). Aristophane, fragment 596.
(2) Ces mécanismes perpétueraient, à notre corps défendant, une «logique évolutive» propre à l’espèce et inscrite dans nos gènes… C’est en tout cas ce que prétendent les chercheurs issus de l’école de la psychologie évolutionnaire et fonctionnaliste datant des années 1880. Leurs théories plus que douteuses, inspirées des travaux de Darwin, sont très controversées en France et font pourtant font flores auprès du grand public.
ILLUSTRATION : Eros Bacchus, l’amour et le vin, éditions Humus, Lausanne.
La contraception, nous sommes toutes d’accord pour dire que c’est important d’y porter attention. Pour éviter une grossesse non désirée ou d’attraper des infections et maladies, mieux vaut être au fait des moyens à notre disposition. Mais les connaissons-nous vraiment ? « Nuit Chaude, Douche Froide » propose de nous aider à revoir certains basiques grâce à une expérience interactive et ludique.
« Nuit Chaude, Douche Froide » est un film interactif dans lequel vous prenez part aux aventures d’Amélie. Amélie, c’est une jeune fille ordinaire, qui après une soirée un peu trop arrosée, se retrouve dans le lit de ce mec super mignon qu’elle vient de rencontrer.… Lire la suite
Cet article Nuit Chaude, Douche Froide : un film interactif sur la contraception est apparu en premier sur Desculottees.
I make the books I want to read: Check out Fetish Sex, Filthy Housewives, Bisexual Husbands and pre-order the new (revised, expanded) Smart Girl’s Guide to Privacy.
Above: Mad Max Fury Road actress Rosie Huntington Whiteley on the cover of Lui’s June issue.
Gratitude to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
For shame, Apple. pic.twitter.com/P7MB6v7Ntw
— Anna Holmes (@AnnaHolmes) June 5, 2015
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Check out my newest short film "Self/ies" – about self-love and erotic imagery https://t.co/JtC4v8xuNT It's at http://t.co/41BtnGhKId
— Ms Naughty (@msnaughty) June 6, 2015
Thank you to our sponsor in France, Explicite Art.
Thank you to our sponsor and friends, Pink Label TV.
The post Sunday Sex Reads: Popcorn Time for porn, aphrodisiac weed, Trans Lifeline, the quantified cockring appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
J’ai eu la chance de rencontrer Cosimo Ferri à une soirée « Les écrits polissons » de Flore Cherry, et je suis d’autant plus chanceux d’avoir gagné la bande dessinée « Witching yours » de Cosimo Ferri. Cette bande dessinée étant très sensuelle, elle a toute sa place dans la section #CULture, voici donc ce que j’en pense. Je…
Cet article Critique de « Witching yours » de Cosimo Ferri est apparu en premier sur NXPL.
Would you flirt with an A.I. (artificial intelligence) companion? Would you try out a dirty talking chatbot? I would. Apparently the author of Love and Sex with Robots wants to make people like me happy, because David Levy (in partnership with Paul Andrews of House of Erotica) has launched Erotic Chatbots Ltd. — and they now have a fundraising page.
Our flirty chatbots are designed for people who enjoy amorous conversations without any overtly sexual content. We believe that the flirty style will also appeal to shy people and to those who would be embarrassed by a more adult style of conversation. The adult style is designed for users who prefer to chat dirty.
If this sounds like the film Her, then you’re getting the picture. While these chatbots won’t be anywhere near that level of omnipresence or awareness, it’s highly likely that if Erotic Chatbots succeeds with their ideas, achieving Her will eventually be a matter of development and adoption. Despite all the dystopian sci-fi I consume, which tells me this is only going to end with the machines enslaving us, I can’t wait for my potty-mouthed artificial companions.
Last week, Erotic Chatbots Ltd. launched its Indiegogo campaign to raise development money, and the perks are pretty sweet (though they need a better video). They’re going to have two offerings for the erotic chatbot lines, Flirty Chatbots and Sexy Chatbots.
Each of our chatbots will have the personality of an entertaining, interesting and amorous partner, who remembers its past conversations with you, learning more and more about you as time goes on.
(…) Our chatbots will be driven by our own Artificial Intelligence software. They will be able to converse on a huge variety of subjects, and their conversation will exhibit several humanlike characteristics. The primary purpose of our chatbots is to entertain, which they will do by providing an engaging conversational capability, but they can also help you to practice and improve your own flirting and erotic chat skills.
Our chatbots are being developed by a team which has twice won the prestigious Loebner Prize contest for human-computer conversation.
The page explains that the bots will come in standard gender binary flavors (female and male), with a heterosexual focus. Their plan is to later expand into lesbian and gay versions, which is great, though I’m wondering if that means bisexuality is already in there somewhere. Let’s hope so. I also hope that since the entire product has shed the construct of bodies, they’ll also eventually shed the antiquated notion of binary gender and expand to embrace the gender spectrum.
But here’s one of the really cool parts:
We are also creating a limited edition of personalized chatbots, each of which is designed and programmed to know about and be affectionate with a particular person. That person can be you, or anyone to whom you decide to gift one of these personalized chatbots.
They will be programmed with information acquired from a “personalizing questionnaire” which you will receive shortly before we are ready to deliver your chatbot(s). The questionnaire will ask about the user’s likes and dislikes, their interests, and various other aspects of their lives. Whatever answers you give when you return the questionnaire(s) to us will make a chatbot more knowledgeable about its user. Your chatbot can therefore start its “life” knowing quite a lot about its user, and what it knows will often be worked into its conversations. That same knowledge will also make the chatbot more interested in its user, and make the user’s personal characteristics more appealing to the chatbot’s persona.
I really hope to see this happen. It’s not the first erotic chatbot venture, but it’s the best. Until now, erotic chatbots haven’t exactly been used for good. In 2013, Security research firm Cloudmark documented the rise of a flirty bot called Text Girlie (covered a year later on BBC). After obtaining a victim’s name and telephone number from their Facebook profile, TextGirlie would send the victim a personalized message asking them to continue the conversation on Skype or Yahoo Messenger. A few coquettish exchanges later, and the victim would be asked to click on a link to an adult dating/cam site. According to Cloudmark, Text Girlie failed the Turing test.
I struggled to rewrite A.L.I.C.E. until 2008 (having started work on her in 2004), to make her sex-positive and sexual, but something like this requires time and resources. Either way, I’m really excited to see what ends up coming out of the mad science labs at Erotic Chatbots, Ltd.
Main post image via this gallery, by artist biomechanoid56.
The post Exciting launch: David Levy’s Erotic Chatbots Ltd. now raising funds appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Thanks to Jiz Lee for mentioning this on Twitter: It looks like Kink shot its first glorious scene with a BBW performer — none other than friend and award-winning adult performer, April Flores!
The shoot is a treatment of David Lynch’s iconic Blue Velvet scene where Dennis Hopper menaces Isabella Rossellini while huffing through a gas mask, and it looks compelling. In Baby Wants to Fuck, Flores joins forces with Mistress Mona Wales to turn the tables on “Frank Booth” and they top the living daylights out of lucky Will Havoc. Kink’s set and atmosphere for the shoot lends it a “Black Lodge” (the “Red Room”) vibe that really works. The commenters are loving it, with at least one female viewer praising the sexy scene. Another commenter adds, “Plz more BBW on Divine Bitches!”
Here is Kink’s scene description for the scene, Baby Wants To Fuck:
Divine Bitches is proud to introduce 2x AVN BBW performer of the year, April Flores! She shines as the ULTIMATE DIVINE goddess alongside Mistress Mona Wales. In this surrealist femdom porn flick, every curve and every inch of her creamy white flesh is worshipped. (…) Goddess April Flores is the embodiment of what every Divine Bitch strives to be. She is the archetype. Will Havoc begs to be penetrated by both goddesses at the same time until he sprays his load all over Goddess April’s round belly and licks her clean!
Hope you enjoy this pornographic femdom homage to David Lynch’s Blue Velvet. Soundtrack sung and recorded by resident Divine Bitch, Mistress Mona Wales.
Honored 2b first! "@jizlee: Is @TheAprilFlores the first BBW performer on a @kinkdotcom site? http://t.co/5tKeV06wkM pic.twitter.com/zV4hW44wWp"
— AprilFlores (@TheAprilFlores) June 6, 2015
The post Femdom ‘Blue Velvet’ fantasy: April Flores shines as Kink’s first BBW performer appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Aujourd’hui, un test orienté bondage avec les menottes en cuir de mon partenaire Dèmonia. C’est d’autant plus d’actualité que le 13 Juin 2015 se déroule la Nuit Dèmonia qui va regrouper tous les Fétichistes, BDSM et quelques libertins de France et de Navarre. Quoi de mieux pour commencer à s’entrainer à la maison ? Plus…
Cet article Test des menottes Cuir Marron Dèmonia est apparu en premier sur NXPL.
This isn’t a sex-related post, but it does fit here in the same vein as the Kink Your Kindle posts I do every few months. I was chatting on Twitter with someone in my ongoing quest to find new horror and crime books to read, and they suggested I make a list of what I’ve read recently. You see, I’m really into reading horror. Below are probably all of the horror Kindle books I’ve read in the past six months (though I’ve read some actual paper books too like San Francisco Noir, which is pretty good).
I didn’t write reviews for these, I just provided a one-line snap judgment for each, and added a ‘LE SUCK to ZOMFG’ rating system of sorts. You’ll need to click through to read plot descriptions, but many are zombie, some are serial killers, and most are paranormal/sci-fi in some way or another. What I like isn’t going to be what you like, of course. But, I practically live off a steady diet of other people’s reading lists because discovery is such a challenge.
If you like this sort of thing (horror and crime novels), I hope my list has something for you. These are in order of most recently read.
The post Murder Your Kindle appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Extremely kinky couples: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Image above via Nerve’s interview and gallery with Tafv Sampson.
Gratitude to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Here's our PSA poster about porous sex toys to decorate your cubicle. :) pic.twitter.com/GSGHWZ5I5k
— Smitten Kitten (@SmittenKittenMN) June 2, 2015
Thank you to our sponsor in France, Explicite Art.
Finally able to use Facebook again. Got banned for 3 days for posting this titless, cuntless, dickless pic… pic.twitter.com/LI5kp6YGyg
— Lucie Blush (@lucieblush) June 2, 2015
Thank you to our sponsor and friends, Pink Label TV.
Finally, my thoughts on #CaitlynJenner, her media dominance, access and glamour: http://t.co/zA9FBlvRx9 #girlslikeus pic.twitter.com/wdxCotLKjX
— Janet Mock (@janetmock) June 3, 2015
The post Sex News: Dr. Ruth under fire, devs on dong detection, dot-porn begins, #HotGirlsWanted slut-shaming appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Demoniq est une marque Polonaise crée en Décembre 2013, qui est spécialisée dans la lingerie, les sous vêtements et les maillots de bain. Cette marque se distingue par des collections assez sexy voire carrément indécentes. Je ne pouvais donc que demander quelques exemplaires pour tester et vous dire ce que j’en pense afin que, mesdames,…
Cet article Test de la robe Véronique et accessoire Lydie II de Demoniq est apparu en premier sur NXPL.
Quand un chien agite ses reins contre la jambe d’une dame afin de stimuler ses parties génitales, on dit en anglais qu’il fait du humping. Deux amis artistes pratiquent depuis 2011 cette forme étrange de sexualité qui consiste à se frotter contre des murs, des statues ou des rampes d’escalier.
Le mot humping ne connaît pas d’équivalent en Français : il désigne le mouvement d’un bassin qui ondule lorsqu’une personne essaye de se faire jouir sans l’aide des mains. Au Japon, le humping constitue une catégorie à part entière de la pornographie bizarre. Les vidéos montrent des jeunes femmes aux bras entravés qui essayent désespérément de se faire jouir en stimulant leur clitoris, à travers la culotte, sur des poignées de porte, contre l’angle d’une table ou un montant de lit. Elles se tordent et soupirent, sans parvenir à atteindre l’orgasme, visage crispé de frustration… Tout l’intérêt de ces productions réside dans l’énervement palpable qui s’empare des actrices au fur et à mesure qu’elles s’épuisent en vain.
En 2011, deux danseurs et amis – Dmitry Paranyushkin et Diego Agulló – lancent un projet nommé «Humping Pact» qui consiste à «occuper des espaces et s’y frotter ensemble». Ainsi qu’il l’expliquent sur le site consacré à ce pacte étrange : «Nous partageons la même perversion qui consiste à multiplier nos deux corps nus et les disposer sur toute la surface du décor. Les espaces que nous choisissons pour le humping correspondent eux-mêmes à quelque chose de pervers ou de dysfonctionnel : usines à l’abandon, zones urbaines décaties, installations désaffectées ou détournées de leur usage… Nous mettons nos corps en relation avec ces sites dans le but de libérer le désir en excédent et la tension qui les habitent.» Les deux amis se sont fixés pour «mission» d’investir par le humping toutes sortes de lieux à travers la planète et de filmer ou de photographier chaque performance comme une chorégraphie
La première fois, «c’était pendant une résidence de danse à Essen, explique Diego Agulló. Nous avions pour projet de multiplier notre corps dans l’espace et, pour l’occuper, nous nous sommes mis à nous y frotter… D’abord c’était dans un studio. Ensuite dans une mine de charbon…». L’espace doit être sélectionné avec soin : il faut des lieux ayant perdu leur raison d’être. «S’ils n’ont plus la fonction qu’ils avaient à l’origine, en plus d’être des lieux intrigants ou beaux», le humping prend les dimensions dantesques d’une scène tirée de L’Enfer, car les corps qui s’agitent, multipliés par dizaines, nus et vulnérables, remuent comme s’ils étaient en proie aux souffrances d’une obsession sans issue. Comment jouir dans le Palais de Justice de Bruxelles, par exemple ? Lorsqu’ils simulent l’acte sexuel contre l’escalier monumental encadré par deux colosses de marbre, les danseurs prennent les allures de spectres qui hanteraient un Tribunal des âmes. Ce contre quoi ils se frottent reste insensible. Les paysages désolés qu’ils choisissent pour s’y «disséminer» dégagent une impression de grandeur déchue, parfois même de fin du monde.
L’homme toujours a «le désir de conquérir et l’illusion qu’il se rendra maître de nouveaux territoires», explique Agulló. Mais ses tentatives sont condamnées d’avance. Il veut l’impossible et c’est pourquoi les oeuvres des deux danseurs, subtilement teintées d’ironie, suscitent l’envie de rire d’un rire navré. Elles vont bien au-delà de la potacherie. Elles touchent au coeur même de nos attentes : nous espérons tous, toutes, réaliser une forme de grandeur et que nos voeux soient exaucés. Rencontrer quelqu’un, aimer, être aimé, laisser une trace sur terre… Mais quelle trace peuvent laisser nos pauvres espérances ? A l’échelle des siècles, certainement, ce que nous sommes n’a pas plus d’impact que le frottement d’un corps contre une dalle de béton. Confrontant le spectateur au spectacle pathétique d’une tentative avortée de se faire jouir, les oeuvres d’Agulló et Paranyushkin prennent la valeur de méditations troublantes sur l’impuissance. De toutes leurs forces, ils jettent leurs hanches en avant. Elles remuent dans le vide. Dans les espaces qu’ils prennent d’assaut, où ils s’éreintent littéralement, le décalage entre les désirs et la réalité saute aux yeux de façon pathétique.
Leurs mouvements convulsifs suscitent l’impression d’un aveugle entêtement. Telles sont les créatures qui s’obstinent, jusqu’à l’exténuation, agitant leurs ailes ou leur flagelle contre la surface d’un univers impénétrable. Et pourtant, Diego Agulló prétend qu’il y a de l’espoir malgré tout : «Depuis quatre ans que nous pratiquons le humping, nous avons fini par développer un rapport très différent à nos environnements, un rapport d’intimité à l’espace. Tout devient potentiellement sensible comme si le monde se dévoilait comme une sorte d’épiderme.»
A SAVOIR : Humping Pact était exposé lors du Festival Explicit, organisé par la chercheuse-performeuse Marianne Chargois et le chorégraphe Matthieu Hocquemiller, du 22 au 25 mai 2015 au CND de Montpellier.
Chinese photographer WANIMAL is causing a stir right now in Chinese papers (and a bit in the UK and US) for a couple of art nudes he took in the Forbidden City palace in Bejiing, China. The photos are lovely, though erotic, and the Palace Museum is not happy about it. In a statement issued on Monday, the Museum said that such behavior should be “condemned by society” and “violates the public order and social morals.”
China’s Global Times writes,
According to the museum, security camera footage shows that at 8:30 am on May 17, four visitors ran ahead of other visitors into the museum. Among them was a woman wearing long grey clothing.
At 8:50, staff at the museum discovered the group taking inappropriate photos at The Hall of Supreme Harmony (taihe dian) during a patrol and stopped them.
Based on previous posts on Wang’s Sina Weibo, he began scouting the museum as early as May 13. The museum denied that it had any knowledge of the shoot beforehand.
In an interview with guancha.com on Thursday, Wang said that taking photos at tourist attractions “is not something new” for him and that he feels his behavior hasn’t affected anyone. He added that if people wish to take offense at his work then so be it.
Wang is a graduate from the Central Academy of Drama and received further education in the US. In addition to the recent controversial nude photos in the Forbidden City, he has also photographed nude models in the streets of Hong Kong and at the Museum of Fine Arts in Boston.
He should put the Palace’s statement in his bio under “accomplishments.” He’s a hell of an artist — do hop over to WANIMAL’s Tumblr and feast on miles of gorgeous art nudes brimming with skin, tattoos, and highly condemnable behavior.
The post Forbidden City Palace Museum condemns art nude photographer WANIMAL appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
S’il vous est arrivé de pousser un cri d’horreur en entendant le mot autrice (pour auteure) et de pester contre cette sale manie qu’ont adopté les Présidents de dire, en préambule de leurs discours, «Français, Françaises», lisez ce qui suit.
Pourquoi le mot queue est-il féminin et le mot vagin masculin ? C’est l’arbitraire de la langue. Au XVIIe siècle, des puristes décident de faire rentrer les mots de force dans des cases sexuées. Ils veulent faire régner l’ordre. Mieux : puisque la nature, disent-ils, pose la supériorité du mâle sur la femelle, ils décident que certains mots –qui jusqu’ici se conjuguaient au féminin– resteront l’apanage exclusif du sexe fort. C’est le cas par exemple du mot autrice, littéralement éliminé des dictionnaires et des mémoires.
Couramment utilisé au XVIe siècle, le mot autrice vient du latin auctor-auctrix, «matrice naturelle des doublets auteur/autrice et acteur/actrice». Ainsi que l’explique l’historienne Eliane Viennot dans un ouvrage à l’érudition truculente (Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin !, aux éditions iXe) seul le mot actrice est resté dans l’usage. Autrice, lui, est devenu la bête noire des puristes. L’Académie française, notamment a tout fait pour qu’il disparaisse. De nos jours encore, –sous couvert de protéger la «pureté» de notre langue (1)– ces «messieurs de l’Académie» ne font qu’entériner des décisions politiques datant du XVIIe siècle.
Tomber en quenouilleIl s’avère en effet que de nombreuses règles de grammaire, de conjugaison et de masculinisation des mots datent d’une époque qui correspond à une crise dynastique : dans les années 1580, «alors que la descendance d’Henri II et de Catherine de Médicis semblait assurée, avec quatre garçons, aucun n’a eu de fils légitime et presque tous sont morts jeunes, voire très jeunes.» Le futur Henri IV mène alors campagne au nom de descendant direct de Saint Louis selon la loi salique. Cette loi d’origine douteuse (une mystification, pour le dire clairement) interdit aux femmes de monter sur le trône. L’argument du peuple français trop glorieux pour que son trône puisse jamais tomber en quenouille (entre les mains d’une femme), fait mouche. Henri IV monte sur le trône.
Sitôt le Bourbon couronné, alors qu’aucune femme ne semble pouvoir relever le gant dans le domaine politique, le combat se déplace de façon insidieuse sur le terrain de l’accès au savoir. Béroalde de Verville écrit ainsi cette année-là : «On dit que si les femmes savaient, elles voudraient commander». Une kyrielle de femmes lettrées prennent alors la parole, publiant de longs textes intitulés «L’égalité des hommes et des femmes» (Marie de Gournay, 1622), «Apologie pour les dames» (Jacqueline de Mirmont, 1602), «Harangue qui s’adresse aux hommes qui veuillent bien défendre la science aux femmes» (Charlotte de Brachart, 1604), etc. C’est précisément l’époque où des auteurs comme Malherbe entendent nettoyer la langue française «de ce que l’on commence à appeler des “impuretés“ », explique Eliane Viennot qui recense avec humour la prolifération de textes visant à «corriger» l’usage des mots, qu’ils masculinisent dès lors que ces mots désignent des choses nobles ou d’esprit. Une épuration presque invisible commence.
Faire disparaître le féminin des métiers savants«L’urgence de mener ce combat réside moins dans le nouveau retour de femmes au pouvoir qui suit l’assassinat de Henri IV, en 1610, puis la mort de Louis XIII, en 1643, que dans l’installation aux premières loges de l’actualité de deux groupes particulièrement impressionnants : les femmes de la Cour et les femmes de lettres.» En 1630, Marie de Médicis est écartée du pouvoir par le cardinal Richelieu. En 1635, celui-ci créé l’Académie française, «assemblée à laquelle est officiellement confiée la mission de produire un dictionnaire.» Que cette même Académie soit justement celle qui condamne l’usage du mot autrice ne relève pas du hasard, affirme Eliane Viennot qui voit une volonté affirmée d’éliminer les femmes de la langue elle-même dans «le rôle joué par l’État dans un domaine où il n’avait a priori que faire». Elle en donne d’innombrables exemples, tantôt cocasses, tantôt affligeants et souligne d’une plume acérée «la lourde composante sexiste des réformes pensées pour la langue française au XVIIe siècle».
Certains métiers qui, jusqu’ici, étaient déclinés au féminin (2) se voient systématiquement «neutralisés». Alors qu’au XVIe siècle, il existait couramment des mots comme poétesse, philosophesse, médecine, autrice, peintresse, apprentisse, doyenne, emperière, financière, officière, avocate, mareschale, boursière, cordière, fusicienne, feronne, clergesse ou dompteresse, la réforme impose de faire disparaître le féminin de tous les métiers trop savants. Désormais, «il faut dire cette femme est poète, philosophe, médecin, auteur»… Eliane Viennot note avec ironie : «Si philosophesse recule vite, c’est à l’évidence en raison du son fesse que l’on y entend, et que les ennemis de la créature en question ne se privent pas de mettre en évidence. Ses partisans battront donc vite en retraite, mais l’on sera désormais obligé·e d’adjoindre à philosophe le mot femme afin de lever la confusion possible – d’autant que, parallèlement, l’offensive pour dénier aux femmes la capacité d’exercer cette activité va bon train. Une partie des autres mots en esse sera petit à petit entraînée dans ce discrédit, quoiqu’on n’y aperçoive aucune fesse (vainqueresse, capitainesse…). Beaucoup perdureront en revanche longtemps, d’une part dans la langue juridique, où la clarté est nécessaire (demanderesse, défenderesse…), d’autre part dans la langue commune. Pauvresse, poétesse, prophétesse se maintiendront contre vents et marée jusqu’à nos jours.»
Après avoir dénié aux femmes la possibilité de philosopher au féminin, les puristes se donnent pour mission de masculiniser des mots importants, synonymes de force et de puissance, ainsi que tous les mots qui se finissent par des sons «durs» et de féminiser des mots dits «mols », trop alanguis pour être attribués au genre noble. Il s’agit d’établir une stricte distinction et que les Français cessent de «confondre le masculin avec le féminin». Cela semble d’autant plus important que «certains mots paraissent avoir les deux genres, comme horoscope, rencontre, épitaphe, maxime…» Les linguistes du XVIIe siècle cherchent à faire régner, là aussi, «l’ordre du genre», se moque Eliane Viennot dont je me permets de citer ici un morceau de chapitre, véritable régal.
«“Minuit est-il masculin ou féminin ?“, se demande gravement une quinzaine de membres de l’Académie française en 1674, à l’occasion d’une séance de travail consacrée au Dictionnaire. “On l’a fait autrefois féminin et on disait sur la minuit, vers la minuit ; mais maintenant, on le fait masculin: en plein minuit, sur le minuit“.
«Ils légifèrent aussi avec succès sur le mot sphynx, au terme d’une discussion sûrement très amusante : “La question n’a pas été trouvée sans difficulté ; on a apporté entre autres raisons, pour le faire féminin, qu’il était de ce genre-là dans les langues grecque et latine, et que ce monstre avait un visage de femme. Néanmoins, il a passé à la pluralité des voix qu’il était masculin“. Les anciens féminins art, comté, duché, évêché, archevêché, honneur, poison, serpent… subiront, avec d’autres, ce même sort.
«L’effort inverse est également bien représenté. Buffet rapporte la discussion et la décision de savants de son temps (vraisemblablement ceux de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres, fondée en 1663) : “Il fut décidé il y a quelque temps dans une Académie, savoir si comète devait être masculin ou féminin ; il fut arrêté qu’il fallait dire une comète, la comète, contre le mot latin qui la met au masculin“.
«[…] Quelques années plus tard, le père Bouhours : “Tous les gens qui parlent bien disent maintenant une rencontre : Ce n’est point un duel, ce n’est qu’une rencontre. Le féminin a prévalu. […] On ne dit plus de sanglantes reproches, on dit de sanglants reproches“.
«Bien d’autres substantifs deviendront ainsi féminins, après avoir commencé leur carrière au masculin : affaire, cuillère (réorthographié à partir de l’ancien cuiller), date, équivoque, horloge, image, insulte, ombre… Quelques-uns deviendront “bisexuels“, comme amour, oeuvre, qui s’emploient dès le XVIIe siècle tantôt au féminin, tantôt au masculin. Quelques-uns résisteront vaillamment aux offenses qu’on veut leur faire subir. “Erreur est aussi masculin“, note Buffet.
«[…] Y voit-on plus clair au bout du compte ? Non, car l’effort a été insuffisant – ou les résistances trop grandes. Sans parler des mots qui ont changé de sexe en dépit des injonctions et des belles raisons inventées, comme âge ou automne ou caprice, devenus masculins ; ni de ceux qui changent de sexe en changeant de nombre, comme délice et orgue (masculins au singulier, féminins au pluriel) ; ni de ceux qui varient en fonction du contexte linguistique (gens) ; ni de ceux qui subirent des récupérations opportunistes, comme aigle, qui passe au masculin après le Ier Empire, par analogie avec Napoléon qui avait identifié cet animal avec son pouvoir… Il convient donc toujours, semble-t-il, de signaler les fantaisies de la langue française, “aussi fâcheuse à gouverner qu’une femme“. L’auteur anonyme des Fautes de langage corrigées écrit ainsi en 1829 : “Il n’est peut-être pas hors de propos de faire remarquer que busc, ciseaux, centime, décime, épisode, épiderme, incendie, indice, simple […] sont masculins ; qu’absinthe, armoire, glue, offre, nacre, sont féminins“.
«Il n’est peut-être pas hors de propos non plus de signaler que la science, de son côté, piétine. Alors que tout le monde répète que le genre de ces mots est arbitraire, Bescherelle se laisse aller à une douce rêverie au début du Second Empire [en 1852] : “Il serait assez curieux de rechercher si les noms masculins ont été donnés par les femmes, et les noms féminins par les hommes, aux choses qui servent plus particulièrement aux usages de chaque sexe, et si les premiers ont été faits du genre masculin parce qu’ils présentaient des caractères de force et de puissance, et les seconds du genre féminin parce qu’ils offraient des caractères de grâces et d’agréments“. ».
A LIRE : Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française, d’Eliane Viennot, éditions iXe.
Pour ce qui concerne le mot autrice, Eliane Viennot s’est inspirée des recherches menée par Aurore Evain, à qui elle rend hommage. Il est indispensable de lire ce texte sur l’histoire du mot autrice ici. Sinon, un lien vers le blog des correcteurs du Monde au sujet de ce mot.
NOTES
(1) «Le terme continue ensuite d’être taxé d’incorrection et condamné au profit du masculin, ce qui prouve qu’il reste couramment utilisé. En 1752, par exemple, le Dictionnaire de Trévoux donne cette définition : “Autrice. Substantif féminin. Mot que l’usage n’admet pas, pour signifier celle qui a composé un ouvrage d’esprit. J’avais déjà lu plus d’une fois, Madamoiselle, la lettre sur les bons mots, insérée dans le Mercure du mois d’avril dernier, lorsque Madame la Marquise de la S.** me dit que vous en êtes l’autrice (Mercure, juin 1726). Il fallait dire l’auteur, suivant le bon usage et la décision de l’Académie française“.» (Source : Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin !, d’Eliane Viennot).
(2) Le Guide d’aide à la féminisation des noms, donne la liste suivante des métiers soumis à l’impôt, d’après le Livre de la Taille de 1296-1297 : « aiguilliere, archiere, blaetiere, blastiere, bouchere, boursiere, boutonniere, brouderesse, cervoisiere, chambriere, chandeliere, chanevaciere, chapeliere, coffriere, cordiere, cordoaniere, courtepointiere, couturiere, crespiniere, cuilliere, cuisiniere, escueliere, estuveresse, estuviere, feronne, foaciere, fourniere, from(m)agiere, fusicienne, gasteliere, heaulmiere, la(i)niere, lavandiere, liniere, mairesse, marchande, mareschale, merciere, oublaiere, ouvriere, pevriere, portiere, potiere, poulailliere, prevoste, tainturiere, tapiciere, taverniere… » (Idem).
ILLUSTRATION : Frédéric Fontenoy, photographe français, éminent défenseur de la «correction», dans tous les sens du terme.
Aurélien Guilbert nous ouvre les portes d’un univers sombre, où les anges déchus font du trafic de drogue, tuent et profitent de la vie en baisant par ci par là. Cette série est prévue en trois tomes, pour le moment deux sont disponibles « Verset 1 – Cosmologie » et « Verset 2 – Eden, Ouvre moi tes…
Cet article Critique de « Déchus », Verset 1 & 2, d’Aurélien Guilbert est apparu en premier sur NXPL.
Meet indie erotica’s perfect couple: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Thank you to our woman-owned sponsor in Spain, Lust Cinema.
Thank you to our Dutch sponsor, Abby Winters.
Thank you to our Bay Area sponsor, HardTied.
The post Sunday Sex Reads: FDA lube shakedown, Sunny Leone, Bill Nye on sex appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Nous n’en « crayons » pas nos yeux ! Inédit à Paris : des modèles en chair en os prennent des poses érotiques pour le plus...
The post Érotiqu’Art : l’atelier d’exquises esquisses appeared first on Paris Derrière.
Les éditions Dominique Leroy proposaient récemment de lire leurs deux derniers opus : « Hélène, fleur de soufre » de Julie Derussy et « Les Honneurs de Sophie » de Jean-Luc Manet en échange d’un petit commentaire. Ni une ni deux je me porte volontaire, heureuse de lire mes premiers e-book. Je commence par l’ouvrage de Julie Derussy qui se…
Cet article Critique d’ « Hélène, fleur de soufre » et « Les honneurs de Sophie » est apparu en premier sur NXPL.
Le même rituel périodique revient sans cesse : se débarrasser de nos poils comme de la peste. A croire que nous nous sentons moins femmes avec nos poils. Un diktat de la beauté qu’on nous impose ou qu’on s’impose ?
Ces poils que je ne saurais voirTous les mois, j’ai mon rendez-vous à ne pas manquer : l’esthéticienne ! Et c’est parti pour se faire « cirer » (avec plus ou moins de douleur) les jambes et le minou. Et chaque fois, pour supporter la douleur, je pense à cette phrase que nos mères nous ont toutes répétées religieusement : « Il faut souffrir pour être belle ! » Bonjour le conditionnement masochiste.… Lire la suite
Cet article A vos poils, prêts, partez ! est apparu en premier sur Desculottees.
These are dirty, dirty couples: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
The post Eye Candy: Quickies appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Depuis toujours, les personnes handicapées étaient considérées comme des personnes asexuées, car il était admis que le désir et le plaisir étaient incompatibles avec les souffrances qu’elles éprouvaient. Cette idée a été nommée « angélisation » puisque comme il se doit, les anges ne possèdent pas de sexe. Et jusqu’à il y a peu, on ne parlait…
Cet article De la sexualité et du handicap est apparu en premier sur NXPL.
Le saint suaire est un drap taché sur lequel aucune silhouette n’est visible. S’agit-il de traces de sang ? Oui, disent les croyants, qui veulent y voir la trace d’une agonie. Certains même affirment que le Saint Suaire aurait recueilli… le sperme du crucifié.
Longtemps, le saint suaire n’a été qu’un drap vaguement maculé dont personne ne connaissait l’existence, et pour cause. C’était un archipel de taches illisibles, ne montrant rien : aucune silhouette humaine, aucun visage. Et puis un jour, ou plutôt une nuit – la nuit du 28 au 29 mai 1898, un photographe nommé Secundo Pia mit dans un bain révélateur «son ultime tentative pour réaliser une épreuve photographique convenable du saint suaire. Les précédentes avaient été malheureuses : sous-exposées. Or voici ce qui arriva : au moment de la révélation du négatif, dans la chambre noire, un visage se mit à regarder Pia du fond de l’eau, Un visage qu’il n’avait jamais vu sur le linge lui-même. Un visage inespéré, comme il lui arriva de le dire.» Dans un ouvrage intitulé L’Image ouverte, le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman relate ainsi l’apparition du Christ dans le Saint Suaire, ou – plutôt – le moment où «le Saint Suaire devint visible». Car jusqu’ici il n’y avait jamais rien eu à voir dans ce morceau de tissu. Dépêchez-vous d’aller vérifier : il est exceptionnellement montré au public jusqu’au 24 juin à la cathédrale de Turin.
Quelles sont ces taches?
«C’est une grande pièce de lin, maculée de taches, Elle est doublée de soie rouge […] et soigneusement roulée dans un reliquaire d’argent. Le reliquaire est lui-même verrouillé, engrillagé et enclavé dans un autel monumental, sous le marbre noir et la vertigineuse coupole de Guarini à Turin. On ne voit donc rien du drap lui-même. On s’agenouille devant une diapositive en négatif, enchâssé dans l’autel et éclairé de l’intérieur.» Ce que les croyants regardent n’est pas le drap lorsqu’ils prient devant, mais le négatif photo de 1898 qui est le véritable miracle. C’est cette photo qui a fait du Suaire l’empreinte négative du corps du Christ, «son index lumineux miraculeusement effectué et miraculeusement inversé dans l’acte même de la résurrection». C’est ce négatif photo qui donne au Saint Suaire son aura et qui incite, rapidement, des dizaines de médecins et de prêtres à rechercher dans le drap lui-même la preuve matérielle de la crucifixion. Transposant la silhouette fantasmée du Christ dans les taches éparses, ils essayent de comprendre comment il est mort. Certains se mettent à interpréter chacune des macules… allant jusqu’à trouver des traces de sperme à l’endroit où sur le drap, ils pensent que se situait le sexe de Jésus.
En 1935, Pierre Barbet chirurgien à l’hôpital Saint Joseph à Paris est un des premiers à soumettre le saint suaire à l’épreuve de ce qu’il prétend être la vérité scientifique. Comme il lui faut parfois amputer certains de ses patients, il récupère les bras qu’il a lui-même sciés et, immédiatement, les fixe à coup de marteaux sur des planches de bois pour observer la trace laissée par le clou dans les chairs et comparer avec celles du Saint Suaire. Il s’agit pour lui de prouver que les clous n’ont pas été plantés dans les paumes du Christ mais dans ses poignets. Dans un ouvrage intitulé Les cinq plaies du Christ, il explique que dans le but de vérifier l’emplacement des bras et des plaies, il a poussé jusqu’au bout la rigueur de sa démarche : «J’ai pris au vestiaire de l’amphithéâtre d’anatomie une quelconque guenille humaine, fraîche et parfaitement souple», dit-il, sans hésiter à mettre les photos pour preuve de son sérieux. Les clichés montrent le cadavre d’un vieillard squelettique, revêtu d’un pagne blanc, comme dans les églises. Pierre Barbet s’est amusé à le clouer sur une croix de fortune. «Je m’excuse de donner encore ces photos que pour ma part je trouve hideuses et presque blasphématoires», commente-t-il, avec une feinte horreur.
Les sindonologues à l’œuvreTout au long du XXe siècle, de nombreux «experts» (les sindonologues) reconstituent chaque protocole de la passion du Christ et géométrisent les taches du Suaire, dont ils infèrent toutes sortes de détail avec un souci pervers d’exactitude. Ils calculent le nombre de coups infligés lors de la flagellation, le nombre de billes d’acier par lanière, le nombre de lanières, la dimension des clous, la forme exacte de la Croix et reconstituent jusqu’aux ultimes postures d’agonie du Christ… A-t-il tenté de s’appuyer sur un bras, en pliant l’autre, pour soulager sa douleur ? «Curieusement, cette reconstitution du spasme est nommée axonométrie par Monseigneur Ricci, un des principaux sindonologues contemporains», remarque ironiquement Didi-Huberman qui ajoute : la nature des taches n’a toujours pas été établie. Et pourtant, tous les sindonologues s’évertuent à chercher en elles la preuve d’une souffrance sans nom… preuve dont certains vont jusqu’à rechercher la trace cachée sous les mains croisées du Christ. Ainsi que le négatif photo le «révèle», Jésus aurait en effet été enroulé dans le Suaire avec les mains jointes l’une sur l’autre. Or ses mains auraient été jointes au niveau du sexe. Pourquoi ?
L’hypothèse du père Côme, défendue dans un petit ouvrage publié à compte d’auteur puis au congrès de sindonologie d’octobre 1978, est la suivante : «Pour croiser les mains du supplicié sur la région pubienne, ce qui dissimule son sexe, il a fallu rabattre les bras le long du corps malgré la rigidité cadavérique portée au degré suprême par la tétanie propre à la crucifixion. Cela prouve la volonté des ensevelisseurs provisoires de masquer quelque chose qui était intolérable à leurs yeux.» Didi-Huberman enchaîne : «Ce quelque chose personne ne l’a jamais vu parce que, écrit le Père Côme, personne n’a jamais osé y regarder de plus près. Ce quelque chose, il le nomme le détail le plus atroce de la Passion du Christ.» «Ce quelque chose, c’est le sperme du Christ. C’est le réflexe, noté ailleurs par quelques médecins légistes, consécutif aux pendaisons ou aux crucifixions. «Le spasme suprême de l’érection et de l’éjaculation du crucifié, dont il y a, continue notre auteur, «à notre portée, sur le Saint Linceul, la possibilité de vérification directe, lorsqu’on le voudra.»
Les gouttes de sperme parcelles sacrées de nos communionsDe cette thèse «aberrante» mais «exemplaire», Georges Didi-Huberman tire la conclusion suivante : «Peu importe la valeur historique – la non-valeur – de cette thèse. Elle réalise comme un passage à la limite d’un fantasme. […] Le père Côme donne son hypothèse comme un véritable télos [accomplissement, achèvement, ndlr] de la foi elle-même, parce qu’elle emporte la compassion jusqu’à l’atrocité c’est-à-dire, selon lui, «jusqu’à la vérité totale «. Télos également sacramentel, celui de la communion eucharistique : les gouttes de sperme sont pour lui «les innombrables parcelles sacrées de nos communions «. Télos enfin de l’incarnation : Jésus aura voulu l’absolutiser en poussant jusqu’au bout la déchéance – sexualisée – de sa mort. Et cela aussi est affirmé en toute logique. Le «détail suprême «, écrit le père Côme, aura permis que «maintenant seulement s’impose à nous le sentiment d’un tableau enfin complet «. […] Résumons. Il y avait un linge éclaboussé de taches. Une substance leur fut donnée : c’était du sang. A travers le contact, l’acte fut décrit et l’acteur nommé. Puis sa mort remise en scène. […] Mais ce sang n’a-t-il pas été rêvé ? L’excellente méthode de la peroxydation – les médecins décèlent grâce à elle des taches même invisibles, dit-on, et fort anciennes – ne révèle rien, rien du tout. Il n’y a pas, à ce jour, de sang connu sur le saint suaire.» Ni de sperme ? Peu importe. Jésus ayant ressuscité, il peut paraître normal que les sécrétions issues de son corps se soient, comme lui, transformées en substances de gloire.
A LIRE : L’Image ouverte, de Georges Didi-Huberman, éditions Gallimard. Collection Le Temps des images. 2007.
POUR EN SAVOIR PLUS : L’exposition du Saint Suaire (article du Monde)
Le Saint Suaire est un drap taché sur lequel aucune silhouette n’est visible. S’agit-il de traces de sang ? Oui, disent les croyants, qui veulent y voir la trace d’une agonie. Certains même affirment que le Saint Suaire aurait recueilli… le sperme du crucifié.
Longtemps, le Saint Suaire n’a été qu’un drap vaguement maculé dont personne ne connaissait l’existence, et pour cause. C’était un archipel de taches illisibles, ne montrant rien : aucune silhouette humaine, aucun visage. Et puis un jour, ou plutôt une nuit – la nuit du 28 au 29 mai 1898, un photographe nommé Secundo Pia mit dans un bain révélateur «son ultime tentative pour réaliser une épreuve photographique convenable du Saint Suaire. Les précédentes avaient été malheureuses : sous-exposées. Or voici ce qui arriva : au moment de la révélation du négatif, dans la chambre noire, un visage se mit à regarder Pia du fond de l’eau, Un visage qu’il n’avait jamais vu sur le linge lui-même. Un visage inespéré, comme il lui arriva de le dire.» Dans un ouvrage intitulé L’Image ouverte, le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman relate ainsi l’apparition du Christ dans le Saint Suaire, ou – plutôt – le moment où «le Saint Suaire devint visible». Car jusqu’ici il n’y avait jamais rien eu à voir dans ce morceau de tissu. Dépêchez-vous d’aller vérifier : il est exceptionnellement montré au public jusqu’au 24 juin à la cathédrale de Turin.
Quelles sont ces taches?
«C’est une grande pièce de lin, maculée de taches, Elle est doublée de soie rouge […] et soigneusement roulée dans un reliquaire d’argent. Le reliquaire est lui-même verrouillé, engrillagé et enclavé dans un autel monumental, sous le marbre noir et la vertigineuse coupole de Guarini à Turin. On ne voit donc rien du drap lui-même. On s’agenouille devant une diapositive en négatif, enchâssé dans l’autel et éclairé de l’intérieur.» Ce que les croyants regardent n’est pas le drap lorsqu’ils prient devant, mais le négatif photo de 1898 qui est le véritable miracle. C’est cette photo qui a fait du Suaire l’empreinte négative du corps du Christ, «son index lumineux miraculeusement effectué et miraculeusement inversé dans l’acte même de la résurrection». C’est ce négatif photo qui donne au Saint Suaire son aura et qui incite, rapidement, des dizaines de médecins et de prêtres à rechercher dans le drap lui-même la preuve matérielle de la crucifixion. Transposant la silhouette fantasmée du Christ dans les taches éparses, ils essayent de comprendre comment il est mort. Certains se mettent à interpréter chacune des macules… allant jusqu’à trouver des traces de sperme à l’endroit où sur le drap, ils pensent que se situait le sexe de Jésus.
En 1935, Pierre Barbet chirurgien à l’hôpital Saint Joseph à Paris est un des premiers à soumettre le Saint Suaire à l’épreuve de ce qu’il prétend être la vérité scientifique. Comme il lui faut parfois amputer certains de ses patients, il récupère les bras qu’il a lui-même sciés et, immédiatement, les fixe à coup de marteaux sur des planches de bois pour observer la trace laissée par le clou dans les chairs et comparer avec celles du Saint Suaire. Il s’agit pour lui de prouver que les clous n’ont pas été plantés dans les paumes du Christ mais dans ses poignets. Dans un ouvrage intitulé Les cinq plaies du Christ, il explique que dans le but de vérifier l’emplacement des bras et des plaies, il a poussé jusqu’au bout la rigueur de sa démarche : «J’ai pris au vestiaire de l’amphithéâtre d’anatomie une quelconque guenille humaine, fraîche et parfaitement souple», dit-il, sans hésiter à mettre les photos pour preuve de son sérieux. Les clichés montrent le cadavre d’un vieillard squelettique, revêtu d’un pagne blanc, comme dans les églises. Pierre Barbet s’est amusé à le clouer sur une croix de fortune. «Je m’excuse de donner encore ces photos que pour ma part je trouve hideuses et presque blasphématoires», commente-t-il, avec une feinte horreur.
Les sindonologues à l’œuvreTout au long du XXe siècle, de nombreux «experts» (les sindonologues) reconstituent chaque protocole de la passion du Christ et géométrisent les taches du Suaire, dont ils infèrent toutes sortes de détail avec un souci pervers d’exactitude. Ils calculent le nombre de coups infligés lors de la flagellation, le nombre de billes d’acier par lanière, le nombre de lanières, la dimension des clous, la forme exacte de la Croix et reconstituent jusqu’aux ultimes postures d’agonie du Christ… A-t-il tenté de s’appuyer sur un bras, en pliant l’autre, pour soulager sa douleur ? «Curieusement, cette reconstitution du spasme est nommée axonométrie par Monseigneur Ricci, un des principaux sindonologues contemporains», remarque ironiquement Didi-Huberman qui ajoute : la nature des taches n’a toujours pas été établie. Et pourtant, tous les sindonologues s’évertuent à chercher en elles la preuve d’une souffrance sans nom… preuve dont certains vont jusqu’à rechercher la trace cachée sous les mains croisées du Christ. Ainsi que le négatif photo le «révèle», Jésus aurait en effet été enroulé dans le Suaire avec les mains jointes l’une sur l’autre. Or ses mains auraient été jointes au niveau du sexe. Pourquoi ?
L’hypothèse du père Côme, défendue dans un petit ouvrage publié à compte d’auteur puis au congrès de sindonologie d’octobre 1978, est la suivante : «Pour croiser les mains du supplicié sur la région pubienne, ce qui dissimule son sexe, il a fallu rabattre les bras le long du corps malgré la rigidité cadavérique portée au degré suprême par la tétanie propre à la crucifixion. Cela prouve la volonté des ensevelisseurs provisoires de masquer quelque chose qui était intolérable à leurs yeux.» Didi-Huberman enchaîne : «Ce quelque chose personne ne l’a jamais vu parce que, écrit le Père Côme, personne n’a jamais osé y regarder de plus près. Ce quelque chose, il le nomme le détail le plus atroce de la Passion du Christ.» «Ce quelque chose, c’est le sperme du Christ. C’est le réflexe, noté ailleurs par quelques médecins légistes, consécutif aux pendaisons ou aux crucifixions. «Le spasme suprême de l’érection et de l’éjaculation du crucifié, dont il y a, continue notre auteur, «à notre portée, sur le Saint Linceul, la possibilité de vérification directe, lorsqu’on le voudra.»
Les gouttes de sperme parcelles sacrées de nos communionsDe cette thèse «aberrante» mais «exemplaire», Georges Didi-Huberman tire la conclusion suivante : «Peu importe la valeur historique – la non-valeur – de cette thèse. Elle réalise comme un passage à la limite d’un fantasme. […] Le père Côme donne son hypothèse comme un véritable télos [accomplissement, achèvement, ndlr] de la foi elle-même, parce qu’elle emporte la compassion jusqu’à l’atrocité c’est-à-dire, selon lui, «jusqu’à la vérité totale «. Télos également sacramentel, celui de la communion eucharistique : les gouttes de sperme sont pour lui «les innombrables parcelles sacrées de nos communions «. Télos enfin de l’incarnation : Jésus aura voulu l’absolutiser en poussant jusqu’au bout la déchéance – sexualisée – de sa mort. Et cela aussi est affirmé en toute logique. Le «détail suprême «, écrit le père Côme, aura permis que «maintenant seulement s’impose à nous le sentiment d’un tableau enfin complet «. […] Résumons. Il y avait un linge éclaboussé de taches. Une substance leur fut donnée : c’était du sang. A travers le contact, l’acte fut décrit et l’acteur nommé. Puis sa mort remise en scène. […] Mais ce sang n’a-t-il pas été rêvé ? L’excellente méthode de la peroxydation – les médecins décèlent grâce à elle des taches même invisibles, dit-on, et fort anciennes – ne révèle rien, rien du tout. Il n’y a pas, à ce jour, de sang connu sur le saint Suaire.» Ni de sperme ? Peu importe. Jésus ayant ressuscité, il peut paraître normal que les sécrétions issues de son corps se soient, comme lui, transformées en substances de gloire.
A LIRE : L’Image ouverte, de Georges Didi-Huberman, éditions Gallimard. Collection Le Temps des images. 2007.
POUR EN SAVOIR PLUS : L’exposition du Saint Suaire (article du Monde)
Meet indie erotica’s perfect couple: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Thank you to our woman-run sponsor in Spain, Lust Cinema.
Thank you to our proudly queer, indie Bay Area sponsor, Pink Label TV.
Thank you to our sponsor in France, Explicite Art.
Word of the Week: Narratophilia – sexual arousal from obscene words or stories. http://t.co/ExEb7gQhKO pic.twitter.com/IgAr18RNhD
— The CSPH (@TheCSPH) May 25, 2015
The post Sex News: A robotic butt, risky penis decisions, sextech, Bill Cosby’s statute legacy appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Je me souviens parfaitement de Valérie, rencontrée chez des amis un après-midi d’été. Rousse au visage posé, elle dégageait une féminité qui transpirait de son regard, s’étendait le long de ses sourcils pour poursuivre son chemin le long de sa chevelure. Sa présence certaine m’avait attirée ce jour-là, et au cours des heures passées ensemble,…
Cet article Elle s’appelait Valérie. Non, en fait…Emma… est apparu en premier sur NXPL.
Four Chambers is one of my favorite erotic art groups, and their video work continues to amaze, arouse and make you generally want to celebrate the power of bold art and artists. flux : tease is their brand-new work, a compelling four-minute video that has a riveting continuous shot in the beginning, then artfully takes us through a domination scene starring Joey Minx and Nenetl Avril, framed by artful (and emotional, narrative, tasteful) editing, perfect timing, and some really hot set-to-music action.
Find Four Chambered on Twitter here. Their mantra is indie DIY erotic cinema, and if you want to support their creative work, you can contribute to the Four Chambers Patreon.
I love, love, LOVE this gleefully cute video, Vanilla Whip: A Documentary About Love. The language, I believe, is fairly universal.
They have a Facebook page (I hope they get a real website before Facebook deletes them), and I found AKTUALNY PROJEKT: KLIMAT I WANILIA // VANILLA WHIP. I hope to see more of this fun project, even though Google doesn’t seem to return any accurate results for it… I’ll be on the lookout.
Voici un double test du Lelo Ina Wave et du Mona Wave. L’Ina et le Mona étant déjà deux best sellers de Lelo et parmi les meilleurs sextoys du marché dans leur catégorie, cette évolution appelée Wave (et vous verrez bientôt pourquoi) intrigue et innove. Le Lelo Mona Wave est un vibromasseur classique tandis que…
Cet article Test du Lelo Ina Wave et Mona Wave est apparu en premier sur NXPL.
Les versets qui relatent, dans l’Ancien Testament, la création de l’humanité, racontent deux histoires, incompatibles. Prenez la peine de les relire et posez-vous la question : est-ce la raison pour laquelle tous les prénoms avec deux L sont ceux de femmes impudiques, lascives et fatales ?
Il y a un bug dans La Genèse. Au verset 1:27, il est dit «Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.» S’il faut en croire cette version, l’homme et la femme durent donc créés en même temps, donc égaux l’un à l’autre. Mais au chapitre suivant, il est dit : «Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. il insuffla dans ses narines l’haleine de vie et l’homme devint un être vivant.» (Genèse 2:7). Dans cette version-là de l’histoire, l’homme est créé en premier suivant un principe de préséance qui induit l’infériorité ou du moins la subordination de la femme à l’homme. De fait, le récit qui suit raconte : «Le seigneur Dieu dit : «il n’est pas bon pour l’homme d’être seul. Je veux lui faire une aide qui lui soit accordée.[…] Le seigneur Dieu fit tomber dans une torpeur l’homme qui s’endormit ; il prit l’une de ses côtes et referma la chair à sa place. Le seigneur Dieu transforma la côte qu’il avait prise à l’homme en une femme qu’il lui amena. L’homme s’écria : «Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair, celle-ci, on l’appellera femme car c’est de l’homme qu’elle a été prise.» (Genèse 2: 18-23).
Comment comprendre que la création de l’humain se fasse en deux temps, suivant deux scénarios contradictoires ? Certains commentateurs de l’Ancien Testament échafaudent une théorie. Ils pensent que La Genèse comporte une omission. C’est un récit censuré, disent-ils. Un morceau de l’histoire a été coupé. Etait trop scandaleux pour être raconté ? Pour combler le vide, ils élaborent l’hypothèse selon laquelle Adam aurait eu deux femmes. La première, créée comme lui avec de la terre, était son égale. La seconde, créée à partir de lui, était Eve. Mais qui était la première ? Que lui est-il arrivé ? L’Alphabet de Ben Sira, rédigé vers le Xe siècle après J.-C., retrace l’histoire suivante, censée résoudre l’incohérence et la lacune du récit biblique : «Lorsque le Saint, béni soit-il, créa le premier homme unique, il lui dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul, il lui créa une femme de la terre comme lui et il l’appela Lilith. Ils en vinrent immédiatement à se quereller. Elle dit je ne me couche pas au-dessous, il lui dit, je ne me couche pas au-dessous mais au-dessus, car tu es destinée toi, à être en dessous et au-dessus. Elle lui dit : nous sommes tous les deux égaux parce que nous sommes tous les deux de la terre. Mais ils ne purent s’entendre, et lorsque Lilith en fut convaincue, elle prononça le Nom dans son intégralité et elle s’envola dans les airs de l’univers, Adam, debout, pria : La femme que tu m’as donnée, m’a quitté. Le Saint, béni soit-il, envoya immédiatement à sa poursuite ces trois anges pour qu’ils la ramènent», mais en vain…
Ainsi que l’Alphabet le raconte, Lilith refusa de se soumettre et, pour la forcer, Dieu la menaça de faire périr tous ses enfants. Elle serait désormais une femme qui ne donne pas la vie, mais la mort. Lilith, pour se venger, affirma que désormais elle tuerait tous les nourrissons mâles âgés de moins de 8 jours et les femelles de moins de 21 jours. Son destin fut ainsi scellé. Dans un ouvrage passionnant (Lilith, avatars et métamorphoses d’un mythe), Pascale Auraix-Jonchière résume : Lilith, suivant cette tradition d’exégèse biblique, fut donc inventée comme la première femme, l’égale de l’homme, douée d’un savoir tel qu’il lui fut possible de prononcer le «Nom» ineffable de Jehova, de s’envoler et de se rebeller. Figure de l’absolu, radicale rebelle, femme déviante et stérile, Lilith fait un triomphe dans l’imaginaire occidental qui l’associe d’abord à la femme ou à la fille du diable, puis au serpent, à une sirène, à une créature de la nuit et surtout à une sublime prostituée. Comme les prostituées, Lilith n’a d’ailleurs pas pour fonction d’enfanter. Elle fournit du plaisir sans lendemains, sans responsabilité, sans entraves. Elle devient l’héroïne d’innombrables romans qui la dépeignent sous les traits d’une lolita (stérile comme elle), dont le nom dérive du sien.
Tous les noms de femme qui redoublent la lettre L sont d’ailleurs à ce point évocateurs du nom de Lilith qu’il n’est jamais vraiment innocent qu’une femme se nomme Lola, Lilou, Leyla, Lolita, Lalitha, Layla ou Liliane… Tous ces noms, fortement connotés, remontent au mot sumérien «Lils» qui désigne, au IVe millénaire avant Jésus-Christ, les forces hostiles de la nature, notamment le vent et l’orage. Cette racine «Lils» se retrouve «plus tard dans le nom féminisé de la grande prostituée «Lilitu«, courtisane sacrée de la déesse de la guerre et de l’amour, Inanna, l’Ishtar des Babyloniens. Lilitu a pour rôle de séduire les hommes», explique Pascale Auraix-Jonchière qui ajoute : Lilitu a pour pendant le démon mâle Lilu, «esprit de licence et de lascivité». Dans les exorcismes dont on a retrouvé des traces écrites, cette démone apparaît souvent comme une «ravisseuse nocturne», ailée, aux pouvoirs vampiriques. «Or cette croyance aux démons est importée en Palestine à l’issue du premier exil des Juifs : Lilith s’enracine alors dans la pensée juive à la faveur de son insertion dans les textes scripturaires».
Il s’avère en effet que bien avant de devenir un prénom, celui d’une épouse rebelle, le mot Lilith est utilisé dans l’Ancien Testament (rédigé entre 700 et 400 avant J.-C., durant l’asservissement des Hébreux cananéens par les Babyloniens) pour désigner un être démoniaque, emprunté de toute évidence à la religion de l’ennemi. Dans la Bible hébraïque, fait curieux, ce mot est un hapax. C’est-à-dire qu’il n’apparaît qu’une seule fois. En tout et pour tout, une fois, une seule. Il est mentionné dans Isaïe 34:14, et fait partie d’une longue énumération de créatures négatives. Voici ce texte étrange qui décrit le pays d’Edom, damné par le Seigneur :
Dans ses forteresses pousseront des ronces
Dans ses fortifications des orties et des chardons
Ce sera le repaire des chacals,
l’aire des autruches
Les chats sauvages y rencontreront des hyènes
Les satyres s’y répondront. Et là aussi s’installera Lilith :
elle y trouvera le repos (1).
C’est là que le serpent fera son nid, pondra, couvera ses œuf
et les fera éclore sous sa protection. (TOB, les éditions du Cerf, 1984).
Cette inconnue, sous la protection de laquelle les serpents font éclore leurs oeufs, nul doute que la postérité lui accorde une sinistre aura. Le nom des Lils a sombré dans l’oubli, mais il suffit d’un simple redoublement de L pour que les têtes se retournent, pleines de méfiance. Les femmes au nom mellifluent sont maudites. Dans un article consacré au mythe de la lolita, Marika Moisseeff note par exemple que «le remariage du roi Léopold III de Belgique avec la gouvernante de ses enfants, Liliane, après le décès de sa première épouse, fut très mal jugé par le peuple belge : Liliane fut considérée comme une femme de mauvaise influence… ». Il y a heureusement des gens pour qui Lilith est un nom hautement positif. Murat, qui lui consacre un album, par exemple. Dans une interview publiée par Télérama en 2004, il pose la question : «Est-ce qu’une femme doit être une Lilith ou une Ève ? Moi je préfère les Lilith».
A LIRE : «Lilith, avatars et métamorphoses d’un mythe entre romantisme et décadence», de Pascale Auraix-Jonchière, Presses universitaires Blaise Pascal. «Les lolitas ou l’histoire d’une altérité structurelle», de Marika Moisseeff. Publié dans la revue Adolescence, numéro 49, en 2004 (p. 605-618).
POUR EN SAVOIR PLUS : La lolita ou le triomphe de la stérilité ; Mamelle ou objet érotique ? ; La lolita, entre interdit et industrie ; Alien Tampon : femmes monstres et fins du monde ; Le massacre des lolitas ; Que faire face à la curiosité sexuelle des enfants ?
NOTES
(1) Ce passage étrange qui n’explique pas ce qu’est «lilith» et la mentionne comme si ce mot seul suffisait à la qualifier sera diversement traduit. En 1673, le traducteur Lemaître de Sacy privilégie le terme de «sirène». Louis Segond, en 1877, choisit une périphrase couramment employée au XVIII et XIX : le «spectre de la nuit». Les traducteurs suivants préfèrent dire Lilith, sans que l’on sache très bien s’il s’agit d’un nom générique de succube ou d’un prénom (et si oui… préfigure-t-elle la Lilith inventée par les rabbins au Xe siècle ?).
Louis Segond : «Les animaux du désert y rencontreront les chiens sauvages. Et les boucs s’y appelleront les uns les autres ; Là, le spectre de la nuit aura sa demeure. Et trouvera son lieu de repos […]».
John Nelson Darby : «Les bêtes du désert s’y rencontreront avec les chacals, et le bouc sauvage y criera à son compagnon. Là aussi la Lilith se reposera et trouvera sa tranquille habitation».
André Chouraqui : «Les lynx rencontrent les chacals, le satyre y crie contre son compagnon. Là, se délasse Lilit ; elle s’est trouvée un reposoir !».
Lemaître de Sacy : «Les démons et les onocentaures s’y rencontreront, et les satyres y jetteront des cris les uns aux autres. C’est là que la sirène se retire, c’est où elle trouve son repos».
ILLUSTRATIONS : Liz Earl, «Days of the cougar», éditions Taschen.
Les versets qui relatent, dans l’Ancien Testament, la création de l’humanité, racontent deux histoires, incompatibles. Prenez la peine de les relire et posez-vous la question : est-ce la raison pour laquelle tous les prénoms avec deux L sont ceux de femmes impudiques, lascives et fatales ?
Il y a un bug dans La Genèse. Au verset 1:27, il est dit «Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.» S’il faut en croire cette version, l’homme et la femme durent donc créés en même temps, donc égaux l’un à l’autre. Mais au chapitre suivant, il est dit : «Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. il insuffla dans ses narines l’haleine de vie et l’homme devint un être vivant.» (Genèse 2:7). Dans cette version-là de l’histoire, l’homme est créé en premier suivant un principe de préséance qui induit l’infériorité ou du moins la subordination de la femme à l’homme. De fait, le récit qui suit raconte : «Le seigneur Dieu dit : «il n’est pas bon pour l’homme d’être seul. Je veux lui faire une aide qui lui soit accordée.[…] Le seigneur Dieu fit tomber dans une torpeur l’homme qui s’endormit ; il prit l’une de ses côtes et referma la chair à sa place. Le seigneur Dieu transforma la côte qu’il avait prise à l’homme en une femme qu’il lui amena. L’homme s’écria : «Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair, celle-ci, on l’appellera femme car c’est de l’homme qu’elle a été prise.» (Genèse 2: 18-23).
Comment comprendre que la création de l’humain se fasse en deux temps, suivant deux scénarios contradictoires ? Certains commentateurs de l’Ancien Testament échafaudent une théorie. Ils pensent que La Genèse comporte une omission. C’est un récit censuré, disent-ils. Un morceau de l’histoire a été coupé. Etait trop scandaleux pour être raconté ? Pour combler le vide, ils élaborent l’hypothèse selon laquelle Adam aurait eu deux femmes. La première, créée comme lui avec de la terre, était son égale. La seconde, créée à partir de lui, était Eve. Mais qui était la première ? Que lui est-il arrivé ? L’Alphabet de Ben Sira, rédigé vers le Xe siècle après J.-C., retrace l’histoire suivante, censée résoudre l’incohérence et la lacune du récit biblique : «Lorsque le Saint, béni soit-il, créa le premier homme unique, il lui dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul, il lui créa une femme de la terre comme lui et il l’appela Lilith. Ils en vinrent immédiatement à se quereller. Elle dit je ne me couche pas au-dessous, il lui dit, je ne me couche pas au-dessous mais au-dessus, car tu es destinée toi, à être en dessous et au-dessus. Elle lui dit : nous sommes tous les deux égaux parce que nous sommes tous les deux de la terre. Mais ils ne purent s’entendre, et lorsque Lilith en fut convaincue, elle prononça le Nom dans son intégralité et elle s’envola dans les airs de l’univers, Adam, debout, pria : La femme que tu m’as donnée, m’a quitté. Le Saint, béni soit-il, envoya immédiatement à sa poursuite ces trois anges pour qu’ils la ramènent», mais en vain…
Ainsi que l’Alphabet le raconte, Lilith refusa de se soumettre et, pour la forcer, Dieu la menaça de faire périr tous ses enfants. Elle serait désormais une femme qui ne donne pas la vie, mais la mort. Lilith, pour se venger, affirma que désormais elle tuerait tous les nourrissons mâles âgés de moins de 8 jours et les femelles de moins de 21 jours. Son destin fut ainsi scellé. Dans un ouvrage passionnant (Lilith, avatars et métamorphoses d’un mythe), Pascale Auraix-Jonchière résume : Lilith, suivant cette tradition d’exégèse biblique, fut donc inventée comme la première femme, l’égale de l’homme, douée d’un savoir tel qu’il lui fut possible de prononcer le «Nom» ineffable de Jehova, de s’envoler et de se rebeller. Figure de l’absolu, radicale rebelle, femme déviante et stérile, Lilith fait un triomphe dans l’imaginaire occidental qui l’associe d’abord à la femme ou à la fille du diable, puis au serpent, à une sirène, à une créature de la nuit et surtout à une sublime prostituée. Comme les prostituées, Lilith n’a d’ailleurs pas pour fonction d’enfanter. Elle fournit du plaisir sans lendemains, sans responsabilité, sans entraves. Elle devient l’héroïne d’innombrables romans qui la dépeignent sous les traits d’une lolita (stérile comme elle), dont le nom dérive du sien.
Tous les noms de femme qui redoublent la lettre L sont d’ailleurs à ce point évocateurs du nom de Lilith qu’il n’est jamais vraiment innocent qu’une femme se nomme Lola, Lilou, Leyla, Lolita, Lalitha, Layla ou Liliane… Tous ces noms, fortement connotés, remontent au mot sumérien «Lils» qui désigne, au IVe millénaire avant Jésus-Christ, les forces hostiles de la nature, notamment le vent et l’orage. Cette racine «Lils» se retrouve «plus tard dans le nom féminisé de la grande prostituée «Lilitu«, courtisane sacrée de la déesse de la guerre et de l’amour, Inanna, l’Ishtar des Babyloniens. Lilitu a pour rôle de séduire les hommes», explique Pascale Auraix-Jonchière qui ajoute : Lilitu a pour pendant le démon mâle Lilu, «esprit de licence et de lascivité». Dans les exorcismes dont on a retrouvé des traces écrites, cette démone apparaît souvent comme une «ravisseuse nocturne», ailée, aux pouvoirs vampiriques. «Or cette croyance aux démons est importée en Palestine à l’issue du premier exil des Juifs : Lilith s’enracine alors dans la pensée juive à la faveur de son insertion dans les textes scripturaires».
Il s’avère en effet que bien avant de devenir un prénom, celui d’une épouse rebelle, le mot Lilith est utilisé dans l’Ancien Testament (rédigé entre 700 et 400 avant J.-C., durant l’asservissement des Hébreux cananéens par les Babyloniens) pour désigner un être démoniaque, emprunté de toute évidence à la religion de l’ennemi. Dans la Bible hébraïque, fait curieux, ce mot est un hapax. C’est-à-dire qu’il n’apparaît qu’une seule fois. En tout et pour tout, une fois, une seule. Il est mentionné dans Isaïe 34:14, et fait partie d’une longue énumération de créatures négatives. Voici ce texte étrange qui décrit le pays d’Edom, damné par le Seigneur :
Dans ses forteresses pousseront des ronces
Dans ses fortifications des orties et des chardons
Ce sera le repaire des chacals,
l’aire des autruches
Les chats sauvages y rencontreront des hyènes
Les satyres s’y répondront. Et là aussi s’installera Lilith :
elle y trouvera le repos (1).
C’est là que le serpent fera son nid, pondra, couvera ses œuf
et les fera éclore sous sa protection. (TOB, les éditions du Cerf, 1984).
Cette inconnue, sous la protection de laquelle les serpents font éclore leurs oeufs, nul doute que la postérité lui accorde une sinistre aura. Le nom des Lils a sombré dans l’oubli, mais il suffit d’un simple redoublement de L pour que les têtes se retournent, pleines de méfiance. Les femmes au nom mellifluent sont maudites. Dans un article consacré au mythe de la lolita, Marika Moisseeff note par exemple que «le remariage du roi Léopold III de Belgique avec la gouvernante de ses enfants, Liliane, après le décès de sa première épouse, fut très mal jugé par le peuple belge : Liliane fut considérée comme une femme de mauvaise influence… ». Il y a heureusement des gens pour qui Lilith est un nom hautement positif. Murat, qui lui consacre un album, par exemple. Dans une interview publiée par Télérama en 2004, il pose la question : «Est-ce qu’une femme doit être une Lilith ou une Ève ? Moi je préfère les Lilith».
A LIRE : «Lilith, avatars et métamorphoses d’un mythe entre romantisme et décadence», de Pascale Auraix-Jonchière, Presses universitaires Blaise Pascal. «Les lolitas ou l’histoire d’une altérité structurelle», de Marika Moisseeff. Publié dans la revue Adolescence, numéro 49, en 2004 (p. 605-618).
NOTES
(1) Ce passage étrange qui n’explique pas ce qu’est «lilith» et la mentionne comme si ce mot seul suffisait à la qualifier sera diversement traduit. En 1673, le traducteur Lemaître de Sacy privilégie le terme de «sirène». Louis Segond, en 1877, choisit une périphrase couramment employée au XVIII et XIX : le «spectre de la nuit». Les traducteurs suivants préfèrent dire Lilith, sans que l’on sache très bien s’il s’agit d’un nom générique de succube ou d’un prénom (et si oui… préfigure-t-elle la Lilith inventée par les rabbins au Xe siècle ?).
Louis Segond : «Les animaux du désert y rencontreront les chiens sauvages. Et les boucs s’y appelleront les uns les autres ; Là, le spectre de la nuit aura sa demeure. Et trouvera son lieu de repos […]».
John Nelson Darby : «Les bêtes du désert s’y rencontreront avec les chacals, et le bouc sauvage y criera à son compagnon. Là aussi la Lilith se reposera et trouvera sa tranquille habitation».
André Chouraqui : «Les lynx rencontrent les chacals, le satyre y crie contre son compagnon. Là, se délasse Lilit ; elle s’est trouvée un reposoir !».
Lemaître de Sacy : «Les démons et les onocentaures s’y rencontreront, et les satyres y jetteront des cris les uns aux autres. C’est là que la sirène se retire, c’est où elle trouve son repos».
ILLUSTRATIONS : Liz Earl, «Days of the cougar», éditions Taschen.
A Paris, le Mage Altiz tire les cartes et plus particulièrement le « sexo-tarot ». Quoi donc ? Un jeu de tarot utilisé pour lire votre...
The post Ô Mage ! « Sexo-tarotes » moi ! appeared first on Paris Derrière.
Meet indie erotica’s perfect couple: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Thank you to our French sponsor, Dorcel Club.
Thank you to our Dutch sponsor, Abby Winters.
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Carlo Mollino (1905-1973) was an architect, designer, photographer and writer, not to mention a race-car driver and a pilot. His buildings include the Royal Theatre in Turin, and his furniture, like his photography, is ever more valuable. In 2005, a Mollino table sold for $3.8 million, setting a world record for twentieth-century decorative art.
Upon his death, it was discovered that he had a vast, stunning body of work in Polaroids spanning 1962-1973.
DesignBoom tells us that these were, “the private photographic work he kept which included over 1,000 polaroids portraying beauties of Turin’s nightlife in the nude in mise-en-scène settings. These photographs were part of the preparation of his “house for the warrior’s rest,” known as Casa Mollino, a villa in Turin, situated along the River Po.”
Mollino, said to be one of Italy’s most influential mid-20th century designers, wanted to model his death on those of the ancient Egyptian pharaohs, whose souls were taken by boat to a sumptuous city, where they enjoyed opulent afterlives. Casa Mollino was a house he created for his afterlife, “inspired by the project of the construction of the Egyptian pyramid which is the house for the perpetuity of the pharaohs.”
Flashbak has this nice collection. See also, more here and here.
Thanks @violetblue for supporting #SNAPSHOTtheFILM! Had some fun with this one. http://t.co/4TJIyJJLzI pic.twitter.com/yIfC3W1EL7
— Jiz Lee (@jizlee) May 22, 2015
The post Eye Candy: Pretty Dirty Porn appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Le Festival Explicit, dont la première édition a lieu à Montpellier les 22, 23 et 24 mai 2015, est plus qu’une occasion de voir des performances, vidéos ou conférences consacrées aux représentations sexuelles : il s’agit de se demander si c’est normal de réduire le sexe à du «fun».
Il existe sur «le marché du désir» des millions de personnes en manque d’un(e) partenaire ou d’un bon coup. Ces personnes postent sur Internet leurs photos, en prenant des pauses tellement codifiées qu’il suffit parfois de les mettre bout à bout pour faire un montage de film. C’est à ce petit jeu que s’est amusé le réalisateur Antonio Da Silva, dont le travail est projeté dans le cadre du Festival Explicit, au CND de Montpellier jusqu’à dimanche soir. Antonio Da Siva a collecté 2500 selfies de gays pour en faire une vidéo de 3 minutes (intitulée PIX), passant à la moulinette, sur un rythme staccato, les postures codifiées de la séduction mâle. Qu’ils se photographient dans un miroir, par devant ou par derrière, leurs mimiques et leurs déhanchés sont à ce point répétitifs que le film donne l’impression que les 2500 corps n’en forment qu’un seul et unique. La démonstration est saisissante. Pour Antonio Da Silva, ainsi qu’il l’explique sur son site Internet, «nous vivons à une époque où nos vies sont dominée par Internet et par les réseaux sociaux. Pour les gays qui ont adopté le système de rencontre en ligne, la recherche d’un partenaire relève tantôt du jeu d’exhibitionnisme narcissique, tantôt de la quête voyeuse sans fin. Ma vidéo intitulée PIX est une mosaïque constituée par des milliers de corps mâles dans les pauses typiques de la virilité…». Ces corps sont sans visage. Ce qui pousse parfois les visiteurs des sites de rencontre à se branler sur les photos plutôt qu’à envoyer des messages à leurs auteurs.
A la rencontre, certains préfèrent la masturbation. Et quand la rencontre a lieu, elle ne possède pas forcément pour eux plus de valeur qu’une masturbation à deux. Que penser de ce constat négatif que dresse Antonio Da Silva ? Pour lui, les auto-portraits de séduction sont devenus à ce point codifiés qu’ils ne se distinguent presque plus des clichés de magazines masturbatoires. «Un miroir, un torse exposé et la promesse d’un NSA fun sont devenus les synonymes du comportement banal des gays dans le domaine de la rencontre», dit-il. Le NSA fun (No String Attached fun) pourrait se traduire «de l’amusement sans obligations». Antonio Da Silva fait-il la morale ? Difficile à dire. Il pose d’ailleurs lui-même la question : «le comportement gay en ligne isole-t-il les homosexuels ou les aide-t-il à communiquer ?». Que les règles de séduction soient stéréotypées ne les empêche en effet pas d’être efficaces : aucune communauté ne peut faire l’économie d’un langage corporel commun. Reste à savoir dans quelle mesure ce langage est facteur d’échanges. C’est ici qu’Antonio s’interroge. Pour lui, semble-t-il, l’imagerie gay est à ce point conventionnelle qu’elle élimine même le désir d’une rencontre en réel.
A quoi bon un contact IRL (In Real Life) quand on peut jouir sur une belle photo ? Les Adonis et les Hercule des sites de rencontres, paraissent finalement plus attirants que les vrais hommes qui se cachent derrière ces pectoraux et ces braquemarts dressés en étendard. «Le besoin de presser le bouton “Télécharger plus de mecs“ n’a t-il pas pris le pas sur le besoin de se connecter émotionnellement ?», demande Antonio. Sa question a des allures douteuses. Qui est-il pour juger la sexualité des autres ? Pourquoi le fait de se masturber sur des selfies serait-il condamnable ? Antonio affirme qu’il se contente de renvoyer en miroir ce que la société actuelle génère en termes d’images… Il parle de la «normalité» à laquelle les gays aspirent. Le fait d’être body-buildé, toujours jeune et Très Bien Membré ne semble pas pour lui être une «normalité» pertinente. Mais l’idéal viril des gays n’est au fond guère plus caricatural que celui des hétéros. Les femmes qui veulent trouver l’âme-soeur sur Internet (ou un plan cul pour la soirée) ne prennent pas forcément de pauses plus inventives. Lorsqu’un répertoire d’attitudes identitaires se met en place et que les membres d’une communauté se mettent à avoir tous les mêmes mimiques et les mêmes façons de bouger, il est toujours facile de crier à l’invasion des clones. Surtout lorsque ces clones se multiplient de façon virale sur Internet. Il y a toujours des gens pour s’en inquiéter et leurs arguments, invariablement basés sur le même système de valeur, soulèvent toujours la question du «sentiment».
Dans notre société, la sexualité reste subordonnée au diktat de l’amour. Raison pour laquelle, peut-être, Antonio Da Silva, affirme avec prudence qu’il n’a personnellement aucune opinion. Son travail, PIX, n’a officiellement pour but que de nous confronter à nous-même. «La prochaine fois que vous vous regarderez dans un miroir en prenant des pauses, réfléchissez à cette vidéo», dit-il. PIX est effectivement si magnifiquement réalisée qu’il est difficile de la voir sans se sentir un peu honteux d’avoir soi-même un jour cédé à la facilité des pauses érotico-démagogiques. Le Festival Explicit, à l’image de cette vidéo, se fixe pour objectif de questionner les standards masculins et féminins. Pour ses deux programmateurs, la chercheuse Marianne Chargois (également auteure de livre et performeuse) et le chorégraphe Matthieu Hocquemiller : «La volonté de ce festival est de traiter du sexuel sous toutes ses formes, présentations et représentations, et hors de toute hiérarchie, si ce n’est celle de l’exigence. Cela implique pour nous que des films post-porn puissent côtoyer du discours universitaire, du documentaire, de la danse contemporaine ou encore des installations. Que le sexuel soit abordé ici comme une contre-culture existante, riche de sens politique et d’inventions artistiques. Le festival réunira autour de cette idée des acteurs et actrices de ces marges de la sexualité mainstream et normative. » Le Festival se fait en partenariat avec Rodrigo Garcia, qui a pris la direction du CND de Montpellier, et qui accueille l’événement dans son lieu.
Festival Explicite. Du 22 au 25 mai 2015. CND de Montpellier.
PIX sera diffusé aujourd’hui, vendredi 22 mai, lors du vernissage à 18h.
Pour en savoir plus sur Marianne Chargois.
Le Festival Explicit, dont la première édition a lieu à Montpellier les 22, 23 et 24 mai 2015, est plus qu’une occasion de voir des performances, vidéos ou conférences consacrées aux représentations sexuelles : il s’agit de se demander si c’est normal de réduire le sexe à du «fun».
Il existe sur «le marché du désir» des millions de personnes en manque d’un(e) partenaire ou d’un bon coup. Ces personnes postent sur Internet leurs photos, en prenant des pauses tellement codifiées qu’il suffit parfois de les mettre bout à bout pour faire un montage de film. C’est à ce petit jeu que s’est amusé le réalisateur Antonio Da Silva, dont le travail est projeté dans le cadre du Festival Explicit, au CND de Montpellier jusqu’à dimanche soir. Antonio Da Siva a collecté 2500 selfies de gays pour en faire une vidéo de 3 minutes (intitulée PIX), passant à la moulinette, sur un rythme staccato, les postures codifiées de la séduction mâle. Qu’ils se photographient dans un miroir, par devant ou par derrière, leurs mimiques et leurs déhanchés sont à ce point répétitifs que le film donne l’impression que les 2500 corps n’en forment qu’un seul et unique. La démonstration est saisissante. Pour Antonio Da Silva, ainsi qu’il l’explique sur son site Internet, «nous vivons à une époque où nos vies sont dominée par Internet et par les réseaux sociaux. Pour les gays qui ont adopté le système de rencontre en ligne, la recherche d’un partenaire relève tantôt du jeu d’exhibitionnisme narcissique, tantôt de la quête voyeuse sans fin. Ma vidéo intitulée PIX est une mosaïque constituée par des milliers de corps mâles dans les pauses typiques de la virilité…». Ces corps sont sans visage. Ce qui pousse parfois les visiteurs des sites de rencontre à se branler sur les photos plutôt qu’à envoyer des messages à leurs auteurs.
A la rencontre, certains préfèrent la masturbation. Et quand la rencontre a lieu, elle ne possède pas forcément pour eux plus de valeur qu’une masturbation à deux. Que penser de ce constat négatif que dresse Antonio Da Silva ? Pour lui, les auto-portraits de séduction sont devenus à ce point codifiés qu’ils ne se distinguent presque plus des clichés de magazines masturbatoires. «Un miroir, un torse exposé et la promesse d’un NSA fun sont devenus les synonymes du comportement banal des gays dans le domaine de la rencontre», dit-il. Le NSA fun (No String Attached fun) pourrait se traduire «de l’amusement sans obligations». Antonio Da Silva fait-il la morale ? Difficile à dire. Il pose d’ailleurs lui-même la question : «le comportement gay en ligne isole-t-il les homosexuels ou les aide-t-il à communiquer ?». Que les règles de séduction soient stéréotypées ne les empêche en effet pas d’être efficaces : aucune communauté ne peut faire l’économie d’un langage corporel commun. Reste à savoir dans quelle mesure ce langage est facteur d’échanges. C’est ici qu’Antonio s’interroge. Pour lui, semble-t-il, l’imagerie gay est à ce point conventionnelle qu’elle élimine même le désir d’une rencontre en réel.
A quoi bon un contact IRL (In Real Life) quand on peut jouir sur une belle photo ? Les Adonis et les Hercule des sites de rencontres, paraissent finalement plus attirants que les vrais hommes qui se cachent derrière ces pectoraux et ces braquemarts dressés en étendard. «Le besoin de presser le bouton “Télécharger plus de mecs“ n’a t-il pas pris le pas sur le besoin de se connecter émotionnellement ?», demande Antonio. Sa question a des allures douteuses. Qui est-il pour juger la sexualité des autres ? Pourquoi le fait de se masturber sur des selfies serait-il condamnable ? Antonio affirme qu’il se contente de renvoyer en miroir ce que la société actuelle génère en termes d’images… Il parle de la «normalité» à laquelle les gays aspirent. Le fait d’être body-buildé, toujours jeune et Très Bien Membré ne semble pas pour lui être une «normalité» pertinente. Mais l’idéal viril des gays n’est au fond guère plus caricatural que celui des hétéros. Les femmes qui veulent trouver l’âme-soeur sur Internet (ou un plan cul pour la soirée) ne prennent pas forcément de pauses plus inventives. Lorsqu’un répertoire d’attitudes identitaires se met en place et que les membres d’une communauté se mettent à avoir tous les mêmes mimiques et les mêmes façons de bouger, il est toujours facile de crier à l’invasion des clones. Surtout lorsque ces clones se multiplient de façon virale sur Internet. Il y a toujours des gens pour s’en inquiéter et leurs arguments, invariablement basés sur le même système de valeur, soulèvent toujours la question du «sentiment».
Dans notre société, la sexualité reste subordonnée au diktat de l’amour. Raison pour laquelle, peut-être, Antonio Da Silva, affirme avec prudence qu’il n’a personnellement aucune opinion. Son travail, PIX, n’a officiellement pour but que de nous confronter à nous-même. «La prochaine fois que vous vous regarderez dans un miroir en prenant des pauses, réfléchissez à cette vidéo», dit-il. PIX est effectivement si magnifiquement réalisée qu’il est difficile de la voir sans se sentir un peu honteux d’avoir soi-même un jour cédé à la facilité des pauses érotico-démagogiques. Le Festival Explicit, à l’image de cette vidéo, se fixe pour objectif de questionner les standards masculins et féminins. Pour ses deux programmateurs, la chercheuse Marianne Chargois (également auteure de livre et performeuse) et le chorégraphe Matthieu Hocquemiller : «La volonté de ce festival est de traiter du sexuel sous toutes ses formes, présentations et représentations, et hors de toute hiérarchie, si ce n’est celle de l’exigence. Cela implique pour nous que des films post-porn puissent côtoyer du discours universitaire, du documentaire, de la danse contemporaine ou encore des installations. Que le sexuel soit abordé ici comme une contre-culture existante, riche de sens politique et d’inventions artistiques. Le festival réunira autour de cette idée des acteurs et actrices de ces marges de la sexualité mainstream et normative. » Le Festival se fait en partenariat avec Rodrigo Garcia, qui a pris la direction du CND de Montpellier, et qui accueille l’événement dans son lieu.
Festival Explicite. Du 22 au 25 mai 2015. CND de Montpellier.
PIX sera diffusé aujourd’hui, vendredi 22 mai, lors du vernissage à 18h.
Pour en savoir plus sur Marianne Chargois.
Meet indie erotica’s perfect couple: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
The new federal anti-trafficking act means: lots of money will be given to people who want to harass, arrest and deport sex workers.
— mistressmatisse (@mistressmatisse) May 20, 2015
Thank you to our woman-run sponsor in Spain, Lust Films.
The Best Feminist Porn Directors to Check Out… (Includes @ShineLouise!) http://t.co/CjuFvjGnxe @slutist pic.twitter.com/7YskzRvyVh
— Pink & White (@PinkWhite) May 19, 2015
Thank you to our Bay Area sponsor, HardTied.
New #GrabBag toys just in. Grab 'em while they're hot! #MAYDAY #Maybation #GrabBagSwag http://t.co/kCnZBz5ELu pic.twitter.com/HFPREjc8wG
— Tantus, Inc. (@tantus) May 20, 2015
Thank you to our woman-run sponsor in Australia, Bright Desire.
The post Sex News: Taylor Swift in Syren latex, air marshal scandal, Google murder case, Kosher vibrators appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Suite à une campagne de lobbying électronique, pas moins de 390 000 Britanniques se déclarent comme de «religion« Jedi lors du recensement de 2001. Le mouvement touche ensuite l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada… Une épidémie de fiction. Révélatrice de quels désirs secrets ?
Longtemps dénigré, ravalé au rang d’enfantillage sans valeur, le jeu fait son retour dans le monde adulte en Occident. La chercheuse Anne Besson (maître de conférences en littérature à l’Université d’Artois,), consacre au phénomène un ouvrage intitulé Constellations. Depuis environ vingt ans, dit-elle, on assiste à un déferlement de jeux pour adultes. L’engouement pour les mondes alternatifs touche des dizaines de millions de personnes à travers la planète. «C’est un phénomène progressif, né avec le jeu vidéo et les jeux de rôle, et qui aboutit à l’émergence d’une culture geek plus globale», caractérisée par l’inversion des valeurs : «le monde est une histoire, l’œuvre est un monde, tout est un jeu, à part le jeu lui-même. Les consommateurs se saisissent de plus en plus des œuvres aimées pour en incarner les personnages, en poursuivre ou en détourner l’intrigue. Si cela n’est pas fondamentalement nouveau, l’échelle des phénomènes d’appropriation explose avec la démocratisation d’Internet. Usagers, lecteurs, spectateurs, joueurs peuvent aisément devenir créateurs à leur tour, avec un énorme public potentiel.»
De façon très révélatrice, cette invasion massive des jeux adultes se révèle fortement imprégnée de «fantasy». Les univers imaginaires qui séduisent le plus grand nombre s’inspirent des sagas de Tolkien (Le Seigneur des anneaux) et des légendes médiévales aux origines obscures. Il flotte un noir parfum de paganisme sur ces mondes qui, – même conjugués au futur (comme Star Wars ou Avatar) –, multiplient les allusions à des formes de religion étrangères ou lointaines. Anne Besson note que ces religions sont parfois préférées à celles qui dominent maintenant notre culture.
Croire en la force de l’imaginaire«Quand 0,7 % de la population choisit de se déclarer comme appartenant à la religion Jedi lors du recensement officiel de la population en 2001 […] cela n’a rien d’un épiphénomène contestataire, et il serait un peu rapide de crier qu’ils sont tous devenus fous… Un tel choix de rattachement revient bien sûr à étendre abusivement le champ du «culte», mais il n’est pas prioritairement guidé par une volonté de prendre le contre-pied potache des «cases officielles», ni même par un anticléricalisme conscient : il s’agit bel et bien, aussi et d’abord, de faire «prendre au sérieux» ce sentiment, cette volonté, d’appartenance à un monde imaginaire, à un vaste jeu, à une autre histoire. C’est ce phénomène, non seulement existant mais encore assumé et répandu, qui nous servira de fil conducteur, à la recherche de ce qui le suscite et des façons dont il se manifeste aujourd’hui».
Pourquoi des centaines de milliers de personnes affirment-elles «croire» en la Force ? Anne Besson ne répond qu’en partie à cette question. Elle voit dans l’attrait pour le jeu une «aspiration à continuer le voyage dans l’autre univers, au-delà de limites fatalement réductrices.» Le monde réel, c’est certain, limite ce que nous sommes. Dans la «vraie» vie, il est impossible de se transformer en femme, en extraterrestre ou en Jedi. Dans le jeu, en revanche, l’être humain ouvre à sa vie des horizons sans fin. Interrogée par Le Monde au sujet de «Games of Thrones», Anne Besson ajoute : «Il y a sans doute un besoin de fuir le malaise contemporain, d’explorer d’autres mondes où tout semble possible.»
L’expansion infinie des univers fictionnelsPour elle, le succès des mondes alternatifs vient donc en grande partie de ce qu’ils semblent reculer sans fin au fur et à mesure qu’on les explore : chaque joueur peut devenir le héros de cette aventure qui consiste à chercher dans les recoins d’une fiction virtuelle les zones cachées, les autres niveaux ou les dimensions parallèles qui se déploient autour d’elle en réseau. Tout alors semble possible, car rien n’est achevé.
L’attrait des jeux se trouve là, dans cette «incomplétude, moteur d’expansion de tous les univers fictionnels», qui nous invite à aller de l’avant… Le jeu propose «un horizon, qui toujours se maintiendra à distance – après lequel on pourra courir, sans risque pourtant de le rattraper jamais, puisqu’il n’existe pas mais nous le fait simplement croire : l’illusion volontaire et grisante qu’est le désir, sans (trop) de frustration ou de perte. Il y a une érotique indéniable de ce plein qui se donne et se refuse dans le même temps». Anne Besson cite au passage la célèbre théorie du danois Jesper Juul – ludologue et thérapeute familial – qui voit s’élaborer dans la pratique du jeu vidéo une «mystique des confins» qu’elle résume ainsi : on peut parler d’une mystique du jeu, dit-elle, «dans la mesure où celui-ci interdit sa propre exploration tout en la donnant comme horizon». Ainsi donc, la séduction du jeu viendrait de ce mouvement d’oscillation constant entre le fait de vouloir arriver «au bout» du jeu et le fait de savoir qu’il n’y a pas de bout. Un monde imaginaire ne possède par définition aucune fin. L’analyse d’Anne Besson ne va pas plus loin que cette rapide allusion à une mystique ludique. Elle s’arrête prudemment ici, au seuil de la question : quel lien unit le jeu et la croyance ?
En 1969, le psychanalyste Octave Mannoni dit que l’attitude de croyance – toujours mitigée – se constitue de façon dynamique dans l’incertitude. «Je sais bien, mais quand même…, dit-il, pour définir la croyance. Comme lui, les rôlistes disent : «Je sais bien que les elfes n’existent pas, mais quand même…». Ils incarnent des elfes. De même ceux qui jouent à la poupée : «Je sais bien que ce n’est pas la réalité, mais cette poupée a l’air de m’aimer.» De même ceux qui traversent un jardin en évitant de se faire toucher par les fougères : «Je sais bien que les fougères ne peuvent pas faire de mal, mais quand même…» Nous cultivons toujours la relation avec l’invisible comme une forme de jeu. Et c’est pourquoi nous jouons avec sérieux. Après tout, la foi n’a-t-elle pas le pouvoir de changer l’apparence des choses ?
«Toutes les activités humaines […] supposent un jeu existentiel sans lequel nul mouvement dialectique ne saurait opérer au sein de l’Être» (Jacques Henriot, Le jeu, Puf, 1969).
Du moment qu’on a envie d’y croire, l’image projetée par le désir n’a-t-elle pas autant de consistance, sinon plus à nos yeux, que la chose ou la personne qui sert de support à cette projection ? Tout jeu consiste à spéculer sur l’effet possible, dans le monde réel, de notre pouvoir d’imagination. Toute cérémonie religieuse fait appel au même pouvoir de la métaphore. «C’est du respect des règles que l’effet du rite est escompté», résume Roberte Hamayon (Jouer. Une étude anthropologique, 2012). Dans la plupart des religions, à travers le monde, il est bien plus important de «bien faire» (orthopraxie) que de «bien penser» (orthodoxie). Or le jeu, précisément, ne peut se jouer que dans le respect le plus strict de ses règles. Il s’agit de bien faire. Et c’est pourquoi les rôlistes – qui «font» comme s’ils étaient des créatures magiques – sont aussi sérieux que des prêtres accomplissant une cérémonie.
Le jeu engage une forme de foiSachant cela, il n’est guère étonnant de constater la peur que suscitent les jeux pour adultes en Occident. Dès le deuxième siècle de notre ère, les Pères de l’Eglise les condamnent, les méprisent, les déprécient et les associent tour à tour à l’enfance, à l’immaturité ou à la pathologie (Lire notre billet précédent La sexualité est-elle un jeu?). Il est vital pour eux que soit interdites toutes ces manifestations (danses, luttes, déguisements, simulations, spectacles…). Ils savent pertinemment que le jeu va au-delà de l’innocent loisir à quoi ils tentent de le réduire. Le jeu engage bien plus que le simple désir de «s’amuser». Le jeu engage une forme de foi. Si l’on y croit, le fait de lancer les dés peut certainement abolir le hasard. Si l’on y croit, lorsqu’on aura atteint le bout du jardin sans être touché par une seule fougère, la mort sera vaincue. Si l’on y croit, les fées existeront, peut-être. Il faut faire comme si, il faut le faire à plusieurs et avec ardeur. Il faut y mettre toute sa force, tout en sachant cependant, que les fées n’existent pas et que la mort est inévitable. Cette modalité de la croyance, purement formelle, ne s’offre à voir que comme performance. Or les Pères de l’Eglise ne veulent pas que les croyants performent. Au-delà du jeu, ce qu’ils veulent anéantir c’est le «comme si», le «faire semblant», intolérable à leurs yeux. Ils s’emploient donc à éliminer l’incertitude et l’aléa d’un monde désormais voué à l’univoque. Raison pour laquelle, tout en dénigrant le jeu (qu’ils relèguent au rang d’activité inutile, gratuite, frivole, désacralisée), ils s’en méfient autant que d’un culte concurrent. Ont-ils tort d’avoir peur ? Pas vraiment.
Ils ont beau avoir stigmatisé le jeu et l’avoir amputé de sa part de sacré, le jeu revient en force sur la scène occidentale. Pourquoi ? Parce que le jeu nous libère des dogmes, des vérités absolues et surtout de l’obligation de choisir un monde plutôt qu’un autre. «Le choix est un impératif ignoble» (Baudrillard, Les Stratégies fatales). Au monde unique, le jeu substitue ce que le Tobie Nathan (dans Médecins et Sorciers) appelle des «mondes à univers multiples». Jouer, c’est consciemment agir et exister dans une aire intermédiaire du réel à laquelle on donne forme afin de faire advenir quelque chose qui peut changer nos vies. Toujours, celui qui jette les dès espère que son vœu sera entendu. Le mouvement de va-et-vient entre la réalité et le simulacre met potentiellement en jeu des forces qui nous dépassent.
Savoir que l’on joue et oublier que l’on joueLa dynamique du joueur repose sur un mouvement d’alternance psychologique entre le fait de savoir que l’on joue et le fait d’oublier que l’on joue. Le joueur hésite sans cesse entre «être dans le jeu» et rester dehors. Jouer, c’est se situer dans l’entre-deux. La langue française donne d’ailleurs au mot «jeu» le double sens d’intervalle, d’espace intermédiaire. On dit qu’«il faut du jeu» à un piston, au gond d’une porte, à des rouages pour qu’une porte puisse s’ouvrir ou qu’un mécanisme puisse fonctionner. L’espace qui sépare les choses est l’espace qui rend tout possible. Il faut aussi du jeu (une marge de manœuvre) entre les sexes pour que la relation sexuelle ou la séduction puisse se déployer.
Le jeu, dans tous les sens du terme, est l’espace de la liberté. Il abolit les strictes distinctions mâle-femelle, animé-inanimé, humain-divin, etc. Il autorise le passage de l’un vers l’autre.
Klaus-Peter Köpping (dans The Games of God and Man, 1997) fait du mouvement perpétuel sa notion centrale : «Tel un pendule, le jeu crée un espace défini par le mouvement, où toutes les différences sont suspendues. De ce fait, le jeu est par essence «liminal» et potentiellement transgressif ; il ne peut y avoir d’orthodoxie dans le jeu».
Ce qui n’est pas sans rappeler cette «séduisante» théorie de Baudrillard : la séduction, dit-il, est le propre des religions occidentales d’avant le Christ. «La séduction est païenne, l’amour est chrétien.» La séduction ne respecte pas de la Loi, mais des règles. Elle relève non pas de la vérité mais de l’artifice. La séduction est réversible, mouvante, ambiguë, de l’ordre du mystère et du rite. Derrière son «jeu réglé des apparences» : rien d’autre que l’énigme (la mort). Aucune promesse de salut.
«Toujours la séduction veille à détruire l’ordre de Dieu […].
Pour toutes les orthodoxies elle continue d’être le maléfice et l’artifice, une magie noire de détournement de toutes les vérités, une exaltation des signes dans leur usage maléfique.
Tout discours est menacé par cette soudaine réversibilité ou absorption dans ses propres signes sans trace de sens.
C’est pourquoi toutes les disciplines, qui ont pour axiome la cohérence et la finalité de leur discours, ne peuvent que l’exorciser [la combattre].» La séduction est jeu. Elle ne renvoie à une aucune réalité absolue et définitive, mais au charme troublant d’une illusion à laquelle il serait tentant de succomber, «quand même».
A LIRE : Constellations. Des mondes fictionnels dans l’imaginaire contemporain, d’Anne Besson, éditions CNRS, 7 mai 2015. Réédition d’un ouvrage paru en 2004.
A LIRE EGALEMENT : Sous couleur de jouer. La métaphore ludique, de Jacques Henriot, Corti, 1989.
Half-Real: Video Games Between Real Rules and Fictional WorldsHalf-Real: Video Games Between Real Rules and Fictional Worlds, de Jesper Juul, Cambridge, MIT Press, 2005.
Jouer. Une approche anthropologique, de Roberte Hamayon, La Découverte, 2012.
The Games of God and Man, de Klaus-Peter Köpping, Lit Verlag, 1997.
Médecins et Sorciers, de Tobie Nathan et Isabelle Stenghers, La Découverte, 2012.
Les Stratégies fatales, Jean Baudrillard, Grasset, 1983.
Suite à une campagne de lobbying électronique, pas moins de 390 000 Britanniques se déclarent comme de «religion« Jedi lors du recensement de 2001. Le mouvement touche ensuite l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada… Une épidémie de fiction. Révélatrice de quels désirs secrets ?
Longtemps dénigré, ravalé au rang d’enfantillage sans valeur, le jeu fait son retour dans le monde adulte en Occident. La chercheuse Anne Besson (maître de conférences en littérature à l’Université d’Artois,), consacre au phénomène un ouvrage intitulé Constellations. Depuis environ vingt ans, dit-elle, on assiste à un déferlement de jeux pour adultes. L’engouement pour les mondes alternatifs touche des dizaines de millions de personnes à travers la planète. «C’est un phénomène progressif, né avec le jeu vidéo et les jeux de rôle, et qui aboutit à l’émergence d’une culture geek plus globale», caractérisée par l’inversion des valeurs : «le monde est une histoire, l’œuvre est un monde, tout est un jeu, à part le jeu lui-même. Les consommateurs se saisissent de plus en plus des œuvres aimées pour en incarner les personnages, en poursuivre ou en détourner l’intrigue. Si cela n’est pas fondamentalement nouveau, l’échelle des phénomènes d’appropriation explose avec la démocratisation d’Internet. Usagers, lecteurs, spectateurs, joueurs peuvent aisément devenir créateurs à leur tour, avec un énorme public potentiel.»
De façon très révélatrice, cette invasion massive des jeux adultes se révèle fortement imprégnée de «fantasy». Les univers imaginaires qui séduisent le plus grand nombre s’inspirent des sagas de Tolkien (Le Seigneur des anneaux) et des légendes médiévales aux origines obscures. Il flotte un noir parfum de paganisme sur ces mondes qui, – même conjugués au futur (comme Star Wars ou Avatar) –, multiplient les allusions à des formes de religion étrangères ou lointaines. Anne Besson note que ces religions sont parfois préférées à celles qui dominent maintenant notre culture.
Croire en la force de l’imaginaire«Quand 0,7 % de la population choisit de se déclarer comme appartenant à la religion Jedi lors du recensement officiel de la population en 2001 […] cela n’a rien d’un épiphénomène contestataire, et il serait un peu rapide de crier qu’ils sont tous devenus fous… Un tel choix de rattachement revient bien sûr à étendre abusivement le champ du «culte», mais il n’est pas prioritairement guidé par une volonté de prendre le contre-pied potache des «cases officielles», ni même par un anticléricalisme conscient : il s’agit bel et bien, aussi et d’abord, de faire «prendre au sérieux» ce sentiment, cette volonté, d’appartenance à un monde imaginaire, à un vaste jeu, à une autre histoire. C’est ce phénomène, non seulement existant mais encore assumé et répandu, qui nous servira de fil conducteur, à la recherche de ce qui le suscite et des façons dont il se manifeste aujourd’hui».
Pourquoi des centaines de milliers de personnes affirment-elles «croire» en la Force ? Anne Besson ne répond qu’en partie à cette question. Elle voit dans l’attrait pour le jeu une «aspiration à continuer le voyage dans l’autre univers, au-delà de limites fatalement réductrices.» Le monde réel, c’est certain, limite ce que nous sommes. Dans la «vraie» vie, il est impossible de se transformer en femme, en extraterrestre ou en Jedi. Dans le jeu, en revanche, l’être humain ouvre à sa vie des horizons sans fin. Interrogée par Le Monde au sujet de «Games of Thrones», Anne Besson ajoute : «Il y a sans doute un besoin de fuir le malaise contemporain, d’explorer d’autres mondes où tout semble possible.»
L’expansion infinie des univers fictionnelsPour elle, le succès des mondes alternatifs vient donc en grande partie de ce qu’ils semblent reculer sans fin au fur et à mesure qu’on les explore : chaque joueur peut devenir le héros de cette aventure qui consiste à chercher dans les recoins d’une fiction virtuelle les zones cachées, les autres niveaux ou les dimensions parallèles qui se déploient autour d’elle en réseau. Tout alors semble possible, car rien n’est achevé.
L’attrait des jeux se trouve là, dans cette «incomplétude, moteur d’expansion de tous les univers fictionnels», qui nous invite à aller de l’avant… Le jeu propose «un horizon, qui toujours se maintiendra à distance – après lequel on pourra courir, sans risque pourtant de le rattraper jamais, puisqu’il n’existe pas mais nous le fait simplement croire : l’illusion volontaire et grisante qu’est le désir, sans (trop) de frustration ou de perte. Il y a une érotique indéniable de ce plein qui se donne et se refuse dans le même temps». Anne Besson cite au passage la célèbre théorie du danois Jesper Juul – ludologue et thérapeute familial – qui voit s’élaborer dans la pratique du jeu vidéo une «mystique des confins» qu’elle résume ainsi : on peut parler d’une mystique du jeu, dit-elle, «dans la mesure où celui-ci interdit sa propre exploration tout en la donnant comme horizon». Ainsi donc, la séduction du jeu viendrait de ce mouvement d’oscillation constant entre le fait de vouloir arriver «au bout» du jeu et le fait de savoir qu’il n’y a pas de bout. Un monde imaginaire ne possède par définition aucune fin. L’analyse d’Anne Besson ne va pas plus loin que cette rapide allusion à une mystique ludique. Elle s’arrête prudemment ici, au seuil de la question : quel lien unit le jeu et la croyance ?
En 1969, le psychanalyste Octave Mannoni dit que l’attitude de croyance – toujours mitigée – se constitue de façon dynamique dans l’incertitude. «Je sais bien, mais quand même…, dit-il, pour définir la croyance. Comme lui, les rôlistes disent : «Je sais bien que les elfes n’existent pas, mais quand même…». Ils incarnent des elfes. De même ceux qui jouent à la poupée : «Je sais bien que ce n’est pas la réalité, mais cette poupée a l’air de m’aimer.» De même ceux qui traversent un jardin en évitant de se faire toucher par les fougères : «Je sais bien que les fougères ne peuvent pas faire de mal, mais quand même…» Nous cultivons toujours la relation avec l’invisible comme une forme de jeu. Et c’est pourquoi nous jouons avec sérieux. Après tout, la foi n’a-t-elle pas le pouvoir de changer l’apparence des choses ?
«Toutes les activités humaines […] supposent un jeu existentiel sans lequel nul mouvement dialectique ne saurait opérer au sein de l’Être» (Jacques Henriot, Le jeu, Puf, 1969).
Du moment qu’on a envie d’y croire, l’image projetée par le désir n’a-t-elle pas autant de consistance, sinon plus à nos yeux, que la chose ou la personne qui sert de support à cette projection ? Tout jeu consiste à spéculer sur l’effet possible, dans le monde réel, de notre pouvoir d’imagination. Toute cérémonie religieuse fait appel au même pouvoir de la métaphore. «C’est du respect des règles que l’effet du rite est escompté», résume Roberte Hamayon (Jouer. Une étude anthropologique, 2012). Dans la plupart des religions, à travers le monde, il est bien plus important de «bien faire» (orthopraxie) que de «bien penser» (orthodoxie). Or le jeu, précisément, ne peut se jouer que dans le respect le plus strict de ses règles. Il s’agit de bien faire. Et c’est pourquoi les rôlistes – qui «font» comme s’ils étaient des créatures magiques – sont aussi sérieux que des prêtres accomplissant une cérémonie.
Le jeu engage une forme de foiSachant cela, il n’est guère étonnant de constater la peur que suscitent les jeux pour adultes en Occident. Dès le deuxième siècle de notre ère, les Pères de l’Eglise les condamnent, les méprisent, les déprécient et les associent tour à tour à l’enfance, à l’immaturité ou à la pathologie (Lire notre billet précédent La sexualité est-elle un jeu?). Il est vital pour eux que soit interdites toutes ces manifestations (danses, luttes, déguisements, simulations, spectacles…). Ils savent pertinemment que le jeu va au-delà de l’innocent loisir à quoi ils tentent de le réduire. Le jeu engage bien plus que le simple désir de «s’amuser». Le jeu engage une forme de foi. Si l’on y croit, le fait de lancer les dés peut certainement abolir le hasard. Si l’on y croit, lorsqu’on aura atteint le bout du jardin sans être touché par une seule fougère, la mort sera vaincue. Si l’on y croit, les fées existeront, peut-être. Il faut faire comme si, il faut le faire à plusieurs et avec ardeur. Il faut y mettre toute sa force, tout en sachant cependant, que les fées n’existent pas et que la mort est inévitable. Cette modalité de la croyance, purement formelle, ne s’offre à voir que comme performance. Or les Pères de l’Eglise ne veulent pas que les croyants performent. Au-delà du jeu, ce qu’ils veulent anéantir c’est le «comme si», le «faire semblant», intolérable à leurs yeux. Ils s’emploient donc à éliminer l’incertitude et l’aléa d’un monde désormais voué à l’univoque. Raison pour laquelle, tout en dénigrant le jeu (qu’ils relèguent au rang d’activité inutile, gratuite, frivole, désacralisée), ils s’en méfient autant que d’un culte concurrent. Ont-ils tort d’avoir peur ? Pas vraiment.
Ils ont beau avoir stigmatisé le jeu et l’avoir amputé de sa part de sacré, le jeu revient en force sur la scène occidentale. Pourquoi ? Parce que le jeu nous libère des dogmes, des vérités absolues et surtout de l’obligation de choisir un monde plutôt qu’un autre. «Le choix est un impératif ignoble» (Baudrillard, Les Stratégies fatales). Au monde unique, le jeu substitue ce que le Tobie Nathan (dans Médecins et Sorciers) appelle des «mondes à univers multiples». Jouer, c’est consciemment agir et exister dans une aire intermédiaire du réel à laquelle on donne forme afin de faire advenir quelque chose qui peut changer nos vies. Toujours, celui qui jette les dès espère que son vœu sera entendu. Le mouvement de va-et-vient entre la réalité et le simulacre met potentiellement en jeu des forces qui nous dépassent.
Savoir que l’on joue et oublier que l’on joueLa dynamique du joueur repose sur un mouvement d’alternance psychologique entre le fait de savoir que l’on joue et le fait d’oublier que l’on joue. Le joueur hésite sans cesse entre «être dans le jeu» et rester dehors. Jouer, c’est se situer dans l’entre-deux. La langue française donne d’ailleurs au mot «jeu» le double sens d’intervalle, d’espace intermédiaire. On dit qu’«il faut du jeu» à un piston, au gond d’une porte, à des rouages pour qu’une porte puisse s’ouvrir ou qu’un mécanisme puisse fonctionner. L’espace qui sépare les choses est l’espace qui rend tout possible. Il faut aussi du jeu (une marge de manœuvre) entre les sexes pour que la relation sexuelle ou la séduction puisse se déployer.
Le jeu, dans tous les sens du terme, est l’espace de la liberté. Il abolit les strictes distinctions mâle-femelle, animé-inanimé, humain-divin, etc. Il autorise le passage de l’un vers l’autre.
Klaus-Peter Köpping (dans The Games of God and Man, 1997) fait du mouvement perpétuel sa notion centrale : «Tel un pendule, le jeu crée un espace défini par le mouvement, où toutes les différences sont suspendues. De ce fait, le jeu est par essence «liminal» et potentiellement transgressif ; il ne peut y avoir d’orthodoxie dans le jeu».
Ce qui n’est pas sans rappeler cette «séduisante» théorie de Baudrillard : la séduction, dit-il, est le propre des religions occidentales d’avant le Christ. «La séduction est païenne, l’amour est chrétien.» La séduction ne respecte pas de la Loi, mais des règles. Elle relève non pas de la vérité mais de l’artifice. La séduction est réversible, mouvante, ambiguë, de l’ordre du mystère et du rite. Derrière son «jeu réglé des apparences» : rien d’autre que l’énigme (la mort). Aucune promesse de salut.
«Toujours la séduction veille à détruire l’ordre de Dieu […].
Pour toutes les orthodoxies elle continue d’être le maléfice et l’artifice, une magie noire de détournement de toutes les vérités, une exaltation des signes dans leur usage maléfique.
Tout discours est menacé par cette soudaine réversibilité ou absorption dans ses propres signes sans trace de sens.
C’est pourquoi toutes les disciplines, qui ont pour axiome la cohérence et la finalité de leur discours, ne peuvent que l’exorciser [la combattre].» La séduction est jeu. Elle ne renvoie à une aucune réalité absolue et définitive, mais au charme troublant d’une illusion à laquelle il serait tentant de succomber, «quand même».
A LIRE : Constellations. Des mondes fictionnels dans l’imaginaire contemporain, d’Anne Besson, éditions CNRS, 7 mai 2015. Réédition d’un ouvrage paru en 2004.
A LIRE EGALEMENT : Sous couleur de jouer. La métaphore ludique, de Jacques Henriot, Corti, 1989.
Half-Real: Video Games Between Real Rules and Fictional WorldsHalf-Real: Video Games Between Real Rules and Fictional Worlds, de Jesper Juul, Cambridge, MIT Press, 2005.
Jouer. Une approche anthropologique, de Roberte Hamayon, La Découverte, 2012.
The Games of God and Man, de Klaus-Peter Köpping, Lit Verlag, 1997.
Médecins et Sorciers, de Tobie Nathan et Isabelle Stenghers, La Découverte, 2012.
Les Stratégies fatales, Jean Baudrillard, Grasset, 1983.
De l’extérieur, le bar libertin « Menin 51″; à Menin, en Belgique, ressemble à un banal café en coin, à un détail près: toutes ses fenêtres sont opaques. Pour entrer, il faut sonner. Nous pénétrons, alors, dans un sas où l’on vient nous ouvrir. L’accueil de ces clubs libertins est vraiment propice aux fantasmes et permet…
Cet article Le 51, bar libertin Belge est apparu en premier sur NXPL.
Shine Louise Houston, the Director and Producer at Pink and White Productions, is definitely one of my personal heroes (and a friend, though we haven’t seen each other in like a million years). One of my all-time favorite quotes in our contemporary sex revolution came when Houston said, “There is power in creating images, and for a woman of color and a queer to take that power. I don’t find it exploitative; I think it’s necessary.”
I’ve had the privilege over the years to be able to support Houston’s projects, sometimes with really hot exclusives, and I’m ridiculously excited to find out that Houston is working on a new film: SNAPSHOT. Announced Monday, the crowdfunding just began here on Indiegogo, and I strongly recommend throwing even just $5 in the kitty.
I’m Shine Louise Houston, and I’ve been creating erotic queer cinema through my company Pink & White Productions for almost a decade. My films have screened across the globe, have received numerous awards, and appear frequently in academic work and sexuality textbooks. In my films, I work to create an alternate vision of what’s sexy, one that is more reflective of the queer communities and communities of color that I identify with.
This summer I’m taking a big directorial leap by making my first independently produced feature film, SNAPSHOT. It will be my 5th feature film, but the first that Pink & White will have full control over.
(…) Growing up queer, I was always frustrated with the coming out stories I was hearing and seeing: there were so few queers of color, the representations’ idea of ‘sexy’ wasn’t mine, narratives were formulaic and stereotypical, and the production quality left a lot to be desired. SNAPSHOT is an attempt to provide a different coming out narrative in a tone that reflects some of my most profound filmic influences. It involves two women of color as its main characters. The character whose “coming out” is in focus is in her late 30s — and her coming out has to do more with the intricacies of new desires than with gender.
There’s much more to read on SNAPSHOT’S crowdfunding page, including its timeline and goals. But it’s the personal text from Shine that’s a must-read; it’ll give you goosebumps, make you smile, and if you’re like me, a bit of both while shouting “viva la revolucion!” Also, in San Francisco style, SNAPSHOT is about a murder.
SNAPSHOT is an erotic suspense thriller that draws inspiration from film classics such as Hitchcock’s Rear Window and Antonioni’s Blow Up.
As a queer love story, SNAPSHOT doesn’t shy away from portraying explicit sexuality, which gives context to the characters’ intimacy and exists as a key element of my storytelling. Popular examples of movies that include realistic sex are Shortbus and the lesbian film, Blue is the Warmest Color. My pornographic aesthetics draw heavily from Radley Metzger. Pink & White Productions films show the mechanics of intimate sexuality, and uncensored portrayals of genuine pleasure, which is what our company is best known for.
Donate to SNAPSHOT! Help make it happen! I really want to see this film!
The post Signal boost: Fundraising for Shine Louise Houston’s SNAPSHOT appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Que veut dire le mot « libertin » ? Les libertins ne sont pas tous échangistes alors que les échangistes sont tous libertins. Pourquoi la prostitution...
The post Chronique du milieu libertin parisien appeared first on Paris Derrière.
En 1974, deux amis – Gigax et Arneson – inventent «Donjons et Dragons», le premier jeu de rôles, peuplé d’elfes sexy et de noirs magiciens… Aux Etats-Unis, le jeu provoque une levée de boucliers dans les milieux chrétiens qui l’accusent d’encourager le viol, la perversion sexuelle et le culte de Satan. Entre autres.
Le 15 août 1979, un jeune prodige de l’informatique, fan d’heroic fantasy et joueur de D&D – Dallas Egbert, 16 ans – disparaît pendant un mois. L’enquêteur chargé de le retrouver attribue sa disparition au fait que Dallas Egbert se soit pris au jeu qui consiste à explorer les souterrains de Blackmoor (1). Il suggère que l’adolescent s’est perdu dans le dédale des tunnels situés sous le campus, dédale qu’il utilise souvent comme décor pour chasser les dragons… L’enquêteur n’écarte cependant pas l’hypothèse d’un suicide, ni celle d’un viol suivi de meurtre. Tout le monde sait en effet que Dallas Egbert, qui vient de découvrir son homosexualité, traverse une période difficile. Par ailleurs, ses parents le harcèlent pour qu’il soit le meilleur en classe. L’adolescent se drogue (il est si fort en chimie qu’il crée ses propres molécules de synthèse). Pendant un mois, en l’absence de toute certitude, la presse s’empare des hypothèses les plus romanesques pour expliquer cette disparition. Le milieu des rôlistes, étiqueté par les médias comme une sorte de secte, est désigné coupable. «Dallas Egbert s’est pris pour un chevalier». «Dallas Egbert est mort d’avoir trop cru aux démons»… En réalité, Dallas a raté une tentative de suicide puis s’est réfugié chez une connaissance, bien décidé à punir ses parents en se faisant passer pour mort. Lorsqu’il refait surface, un mois plus tard, la crise semble passée. Il retourne à ses études puis… se tire une balle dans la tête à l’âge de 17 ans. Aux yeux du grand public, l’affaire est étroitement associée à la «menace» des jeux de rôles (2).
Faire interdire Donjons et DragonsUne nouvelle tragédie renforce cette rumeur : en juin 1982, un jeune garçon – Irving Pulling, souffrant de dépressions chroniques – se suicide avec le révolver chargé que sa mère garde à la maison. Une fois de plus, les jeux de rôle sont stigmatisés. Mais l’affaire s’envenime. La mère, Patricia Pulling, se met en tête de faire interdire les D&D, coupables dit-elle, de promouvoir «la sorcellerie, le viol, le blasphème, la perversion sexuelle, l’homosexualité, la prostitution, le cannibalisme, le sadisme, la profanation, la nécromancie, la divination, la sorcellerie et l’invocation des démons»… entre autres (3). Elle accuse un des joueurs d’avoir «jeté un sort» sur son fils pendant une de leurs parties. Elle crée le groupe Bothered About Dungeons and Dragons (BADD : «Inquiet au sujet des Donjons et Dragons») et fanatise des milliers de personnes issues des mouvements fondamentalistes chrétiens et de la droite puritaine. Leur combat anti-jeu-de-rôle, – qui génère une véritable panique morale aux Etats-Unis –, prend les allures d’une guerre des religions. Et c’est bien de cela qu’il est question à mots couverts : les jeux de rôle s’inspirent trop d’univers païens. On soupçonne les «maîtres du jeu» de vouloir convertir les jeunes à des croyances barbares impliquant rituels satanistes et messes noires. Pulling publie d’ailleurs un livre intitulé «La Toile du diable» (The Devil’s Web) qui vise l’aspect occulte des jeux.
Tertullien (193 de l’ère chrétienne) contre les jeuxNe vous y trompez pas, dit-elle. Ce sont bien plus que des jeux. Ce sont des outils de propagande au service d’une religion barbare, outils d’autant plus dangereux qu’ils séduisent des millions de jeunes en quête de divertissement. Sans le savoir (?), Patricia Pulling reprend les arguments que les Pères de l’église n’ont jamais cessé d’utiliser pour condamner les jeux. Il faut relire le livre de la chercheuse Roberte Hamayon («Jouer. Une approche anthropologique»), pour mesurer l’étonnante similitude des propos tenus par tous ces contempteurs. Cela commence dès le deuxième siècle de notre ère. Tertullien, Berbère de Carthage converti au christianisme en 193, ouvre le feu. Il publie un ouvrage intitulé «Le Traité sur les spectacles». C’est «la première des entreprises moralisatrices des Pères de l’Eglise à viser le thème du jeu.» Tertullien s’attaque d’abord à un jeu de sinistre mémoire, et pour cause : les jeux du cirque.
«Les anciens s’imaginaient que ces spectacles étaient un devoir rendu aux morts […] Autrefois en effet, dans la persuasion que le sang humain apaisait les âmes des morts, on égorgeait sur leurs tombeaux des captifs, ou des esclaves de mauvais aloi achetés dans ce but. On trouva convenable, dans la suite, de couvrir des voiles du plaisir cette exécrable impiété. […] C’est ainsi que l’on consolait la mort par l’homicide. Telle fut l’origine du devoir.».
Ainsi que Tertullien le révèle, les jeux du cirque n’ont donc rien à voir avec un spectacle gratuit. Il s’agit d’une cérémonie d’origine funéraire. Roberte Hamayon le souligne avec insistance : ces jeux qui relèvent d’un devoir rituel consistent à apaiser l’âme des morts par un don à la fois de sang et de joie. Assister aux jeux, dit-elle, c’est partager collectivement à l’offrande, à l’effervescence, à la libation sauvage. C’est convier les forces invisibles à partager ce bonheur, suscité, invoqué «en vue de renouveler les énergies vitales». La fête sanglante du cirque, bien sûr, ne survit pas au nouvel ordre moral. Les autorités chrétiennes n’admettent plus désormais que la célébration d’un seul sacrifice, celui de Jésus-Christ (4). Progressivement, «les manifestations dédiées aux dieux païens» sont donc interdites, ce qui implique l’abolition de «toutes les formes de jeu, corps à corps ou divertissements». Spectacles, luttes, danses, festins, sauts… Tout ce qui, dans les religions romaines, participe du «devoir» de réjouissance collectif fait l’objet d’attaques répétées.
L’empereur Théodose abolit tous les jeuxEn 393, l’empereur Théodose émet un décret abolissant les jeux (y compris les jeux olympiques). Ce décret abouti à la fermeture progressive des stades puis, en 399, à la fermeture des écoles de gladiateurs. Comme par hasard, c’est sous le règne de Théodose que le christianisme devient la religion dominante : désormais toute manifestation officielle dédiée aux «idoles» est proscrite, les temples sont fermés et les statues de divinités païennes retirées ou détruites. Les représentations théâtrales tombent aussi sous le coup de cette répression. Les drames et les comédies doivent être abolis car – ainsi que l’explique Tertullien – Dieu défend toute espèce de simulacre : «l’auteur de la vérité n’aime pas ce qui est faux». Plus loin, comparant le théâtre au culte de Venus, il dit : «la pantomime emprunte tout à la femme», par allusion au fait que la femme soit naturellement une menteuse, voire une simulatrice. Les jeux trompent les humains en contrefaisant l’œuvre divine. Ce sont des simulacres qui détournent l’homme de la vérité. Pire : ils procurent du plaisir.
«Mais là où il y a plaisir, il y a passion ; autrement le plaisir serait insipide. Là où il y a passion, arrive aussi la jalousie ; autrement la passion serait insipide. Or la jalousie traîne avec elle la fureur, la vengeance, la colère, la douleur et tout le cortège des passions incompatibles avec la règle.»
Faut-il s’en étonner ? Les manifestations populaires au cours desquelles on danse ou saute paraissent aussi terriblement suspectes aux yeux des Pères de l’Eglise. Elles ressemblent trop à des transes. Basile de Césarée (329-379), s’emporte : «Vous remuez les pieds, vous sautez comme des insensés, vous vous permettez des danses peu honnêtes, lorsque vous devriez fléchir les genoux pour adorer le Seigneur.» Jean Chrysostome (349-379) condamne à sa suite «les postures des mimes et des danseuses» disloquant leur «corps par mille contorsions», dont on devine bien – à le lire – qu’il réprouve la nature profondément religieuse. Ce qu’il décrit, ce sont les danses de possession, au cours desquelles l’humain imitant des animaux ou des créatures imaginaires se laisse envahir par les forces qui le dépassent. Scandale. Scandale également que ces rires et ces émotions suscitées par le jeu. «Le monde, dit-il, n’est pas un théâtre fait pour rire. […] Ce n’est pas Dieu qui nous donne l’occasion de jouer, mais le diable». Au XIIIe siècle, pour éviter les courses folles et les mouvements débridés, l’évêque Guillaume Durand «encouragera les processions, genre liturgique où l’on marche juste un pied devant l’autre, sagement».
Pour l’église les jeux c’est pour les enfantsIl s’agit de domestiquer les humains. L’entreprise de dressage mental passe par celui des corps, désormais contraints aux postures «honnêtes» de la solennité. Pendant douze siècles, les contempteurs du jeu ne cessent de vouloir interdire, – quoique en vain –, tout ce qui rappelle la foi ancienne. Au sein même de l’Eglise, d’innombrables prêtres, moines et nonnes ne cessent d’enfreindre les interdits : des Mystères sont représentés devant les cathédrales, des carnavals grotesques concurrencent les processions, des mystiques font danser leurs émules sur le battement hypnotique d’un tambourin… L’Eglise a les pires peines du monde à lutter contre le jeu et n’y parvient que lorsque le protestantisme se développe au XVIe siècle. A la faveur de ce schisme, brusquement, les masques et les tréteaux disparaissent des parvis. Les chants lubriques et à boire des goliards sont proscrits. Fini de rire. Fini de jouer. Seuls les enfants ont encore le droit de jouer, et encore. Jouer devient la marque d’une nature frivole, immature, vicieuse. Un adulte ne saurait sans déchoir jouer comme une petite fille à faire «comme si» il était quelqu’un d’autre. On le soupçonne d’être pervers, morbide ou déviant.
Dans son livre, l’anthropologue Roberte Hamayon pousse plus loin encore son analyse. Afin de priver le jeu de son contenu liturgique et de sa puissance opérative, dit-elle, l’Eglise non seulement infantilise les jeux mais les dissocie et en professionnalise certains aspects. La danse et le théâtre, par exemple, sont relégués du côté des «arts». De créateurs, les musiciens virent exécutants. Ils «jouent» d’un instrument, sans plus. De même, les activités corporelles dérivées de la lutte – transformées en «sport» – deviennent de simples techniques. Les guerriers laissent place aux soldats, chargés d’exécuter les ordres, si possible sans réfléchir. L’invention des catégories «arts» et «sports» participe de cette castration organisée du monde occidental. Ce qui, autrefois, était une forme d’échange avec les puissances invisibles ou avec les âmes des morts, se voit relégué au rang de loisir, de métier ou de «hobby». Que reste-t-il ? Des devoirs de réjouissance païens, nous n’avons gardé que les multiples formes de jeux voués à n’être que des occupations infantiles, non-productives, gratuites et méprisées (5). Certainement, il est possible de faire le lien avec cette vision tronquée, réductrice, stupidement «hédoniste» que notre société donne de la sexualité. La sexualité elle aussi, qui permettait – comme le jeu – d’entrer en contact avec des forces surnaturelles, a été domestiquée, désacralisée, vidée de son sens et ravalée au rang d’amusement hygiénique. Pourquoi ? De quoi veut-on nous protéger ? Faut-il avoir peur des jeux ?
La suite au prochain numéro : un article sur «la religion du Jedi».
A LIRE : Jouer. Une approche anthropologique, de Roberte Hamayon, La Découverte. 2012.
NOTES
(1) Le scénario de D&D (acronyme de Donjons et Dragons) repose sur l’exploration d’un labyrinthe situé dans le royaume imaginaire de Blackmoor. Il s’agit de lancer des sorts, affronter des monstres et trouver des trésors à l’aide de dés à huit, dix ou 20 faces. («Avec deux dés classiques, à six faces, les probabilités d’obtenir un 2 et un 12 sont plus rares (une chance sur douze) que celles d’avoir un 6, 7 ou 8. Un dé à vingt faces rééquilibre la situation, chaque nombre ayant la même probabilité de sortir (5%). Source : Slate)
(2) Un film, »Maze and monsters«, avec Tom Hanks, réalisé par Steven Hilliard Stern (d’après le roman de Rona Jaffe), met en scène un roliste qui finit par confondre le jeu avec la réalité. Le scénario insiste sur le danger de ces jeux de rôles capables de faire basculer des garçons sains d’esprit dans la folie suicidaire. On ne joue pas impunément à être un chasseur de dragon !
(3) «A fantasy role-playing game which uses demonology, witchcraft, voodoo, murder, rape, blasphemy, suicide, assassination, insanity, sex perversion, homosexuality, prostitution, satanic type rituals, gambling, barbarism, cannibalism, sadism, desecration, demon summoning, necromantics, divination and other teachings.» (Source : extrait d’un texte rédigé par Patricia Pulling, cité dans un article publié sur le site de la BBC)
(4) Tertullien le souligne lui-même : «Vous faut-il du sang ? Celui de Jésus-Christ coule sous vos yeux.» (Le Traité des spectacles, XXXIX)
(5) Même Roger Caillois (dans Les jeux et les hommes, aux éditions Gallimard, 1958) reprend à son compte cette définition du jeu comme occupation «improductive». C’est dire si l’Eglise a fait du bon travail. Nous restons persuadés que le jeu n’a rien d’utile et qu’il ne peut pas modifier nos existences, ni influencer le réel.
En 1974, deux amis – Gigax et Arneson – inventent «Donjons et Dragons», le premier jeu de rôles, peuplé d’elfes sexy et de noirs magiciens… Aux Etats-Unis, le jeu provoque une levée de boucliers dans les milieux chrétiens qui l’accusent d’encourager le viol, la perversion sexuelle et le culte de Satan. Entre autres.
Le 15 août 1979, un jeune prodige de l’informatique, fan d’heroic fantasy et joueur de D&D – Dallas Egbert, 16 ans – disparaît pendant un mois. L’enquêteur chargé de le retrouver attribue sa disparition au fait que Dallas Egbert se soit pris au jeu qui consiste à explorer les souterrains de Blackmoor (1). Il suggère que l’adolescent s’est perdu dans le dédale des tunnels situés sous le campus, dédale qu’il utilise souvent comme décor pour chasser les dragons… L’enquêteur n’écarte cependant pas l’hypothèse d’un suicide, ni celle d’un viol suivi de meurtre. Tout le monde sait en effet que Dallas Egbert, qui vient de découvrir son homosexualité, traverse une période difficile. Par ailleurs, ses parents le harcèlent pour qu’il soit le meilleur en classe. L’adolescent se drogue (il est si fort en chimie qu’il crée ses propres molécules de synthèse). Pendant un mois, en l’absence de toute certitude, la presse s’empare des hypothèses les plus romanesques pour expliquer cette disparition. Le milieu des rôlistes, étiqueté par les médias comme une sorte de secte, est désigné coupable. «Dallas Egbert s’est pris pour un chevalier». «Dallas Egbert est mort d’avoir trop cru aux démons»… En réalité, Dallas a raté une tentative de suicide puis s’est réfugié chez une connaissance, bien décidé à punir ses parents en se faisant passer pour mort. Lorsqu’il refait surface, un mois plus tard, la crise semble passée. Il retourne à ses études puis… se tire une balle dans la tête à l’âge de 17 ans. Aux yeux du grand public, l’affaire est étroitement associée à la «menace» des jeux de rôles (2).
Faire interdire Donjons et DragonsUne nouvelle tragédie renforce cette rumeur : en juin 1982, un jeune garçon – Irving Pulling, souffrant de dépressions chroniques – se suicide avec le révolver chargé que sa mère garde à la maison. Une fois de plus, les jeux de rôle sont stigmatisés. Mais l’affaire s’envenime. La mère, Patricia Pulling, se met en tête de faire interdire les D&D, coupables dit-elle, de promouvoir «la sorcellerie, le viol, le blasphème, la perversion sexuelle, l’homosexualité, la prostitution, le cannibalisme, le sadisme, la profanation, la nécromancie, la divination, la sorcellerie et l’invocation des démons»… entre autres (3). Elle accuse un des joueurs d’avoir «jeté un sort» sur son fils pendant une de leurs parties. Elle crée le groupe Bothered About Dungeons and Dragons (BADD : «Inquiet au sujet des Donjons et Dragons») et fanatise des milliers de personnes issues des mouvements fondamentalistes chrétiens et de la droite puritaine. Leur combat anti-jeu-de-rôle, – qui génère une véritable panique morale aux Etats-Unis –, prend les allures d’une guerre des religions. Et c’est bien de cela qu’il est question à mots couverts : les jeux de rôle s’inspirent trop d’univers païens. On soupçonne les «maîtres du jeu» de vouloir convertir les jeunes à des croyances barbares impliquant rituels satanistes et messes noires. Pulling publie d’ailleurs un livre intitulé «La Toile du diable» (The Devil’s Web) qui vise l’aspect occulte des jeux.
Tertullien (193 de l’ère chrétienne) contre les jeuxNe vous y trompez pas, dit-elle. Ce sont bien plus que des jeux. Ce sont des outils de propagande au service d’une religion barbare, outils d’autant plus dangereux qu’ils séduisent des millions de jeunes en quête de divertissement. Sans le savoir (?), Patricia Pulling reprend les arguments que les Pères de l’église n’ont jamais cessé d’utiliser pour condamner les jeux. Il faut relire le livre de la chercheuse Roberte Hamayon («Jouer. Une approche anthropologique»), pour mesurer l’étonnante similitude des propos tenus par tous ces contempteurs. Cela commence dès le deuxième siècle de notre ère. Tertullien, Berbère de Carthage converti au christianisme en 193, ouvre le feu. Il publie un ouvrage intitulé «Le Traité sur les spectacles». C’est «la première des entreprises moralisatrices des Pères de l’Eglise à viser le thème du jeu.» Tertullien s’attaque d’abord à un jeu de sinistre mémoire, et pour cause : les jeux du cirque.
«Les anciens s’imaginaient que ces spectacles étaient un devoir rendu aux morts […] Autrefois en effet, dans la persuasion que le sang humain apaisait les âmes des morts, on égorgeait sur leurs tombeaux des captifs, ou des esclaves de mauvais aloi achetés dans ce but. On trouva convenable, dans la suite, de couvrir des voiles du plaisir cette exécrable impiété. […] C’est ainsi que l’on consolait la mort par l’homicide. Telle fut l’origine du devoir.».
Ainsi que Tertullien le révèle, les jeux du cirque n’ont donc rien à voir avec un spectacle gratuit. Il s’agit d’une cérémonie d’origine funéraire. Roberte Hamayon le souligne avec insistance : ces jeux qui relèvent d’un devoir rituel consistent à apaiser l’âme des morts par un don à la fois de sang et de joie. Assister aux jeux, dit-elle, c’est partager collectivement à l’offrande, à l’effervescence, à la libation sauvage. C’est convier les forces invisibles à partager ce bonheur, suscité, invoqué «en vue de renouveler les énergies vitales». La fête sanglante du cirque, bien sûr, ne survit pas au nouvel ordre moral. Les autorités chrétiennes n’admettent plus désormais que la célébration d’un seul sacrifice, celui de Jésus-Christ (4). Progressivement, «les manifestations dédiées aux dieux païens» sont donc interdites, ce qui implique l’abolition de «toutes les formes de jeu, corps à corps ou divertissements». Spectacles, luttes, danses, festins, sauts… Tout ce qui, dans les religions romaines, participe du «devoir» de réjouissance collectif fait l’objet d’attaques répétées.
L’empereur Théodose abolit tous les jeuxEn 393, l’empereur Théodose émet un décret abolissant les jeux (y compris les jeux olympiques). Ce décret abouti à la fermeture progressive des stades puis, en 399, à la fermeture des écoles de gladiateurs. Comme par hasard, c’est sous le règne de Théodose que le christianisme devient la religion dominante : désormais toute manifestation officielle dédiée aux «idoles» est proscrite, les temples sont fermés et les statues de divinités païennes retirées ou détruites. Les représentations théâtrales tombent aussi sous le coup de cette répression. Les drames et les comédies doivent être abolis car – ainsi que l’explique Tertullien – Dieu défend toute espèce de simulacre : «l’auteur de la vérité n’aime pas ce qui est faux». Plus loin, comparant le théâtre au culte de Venus, il dit : «la pantomime emprunte tout à la femme», par allusion au fait que la femme soit naturellement une menteuse, voire une simulatrice. Les jeux trompent les humains en contrefaisant l’œuvre divine. Ce sont des simulacres qui détournent l’homme de la vérité. Pire : ils procurent du plaisir.
«Mais là où il y a plaisir, il y a passion ; autrement le plaisir serait insipide. Là où il y a passion, arrive aussi la jalousie ; autrement la passion serait insipide. Or la jalousie traîne avec elle la fureur, la vengeance, la colère, la douleur et tout le cortège des passions incompatibles avec la règle.»
Faut-il s’en étonner ? Les manifestations populaires au cours desquelles on danse ou saute paraissent aussi terriblement suspectes aux yeux des Pères de l’Eglise. Elles ressemblent trop à des transes. Basile de Césarée (329-379), s’emporte : «Vous remuez les pieds, vous sautez comme des insensés, vous vous permettez des danses peu honnêtes, lorsque vous devriez fléchir les genoux pour adorer le Seigneur.» Jean Chrysostome (349-379) condamne à sa suite «les postures des mimes et des danseuses» disloquant leur «corps par mille contorsions», dont on devine bien – à le lire – qu’il réprouve la nature profondément religieuse. Ce qu’il décrit, ce sont les danses de possession, au cours desquelles l’humain imitant des animaux ou des créatures imaginaires se laisse envahir par les forces qui le dépassent. Scandale. Scandale également que ces rires et ces émotions suscitées par le jeu. «Le monde, dit-il, n’est pas un théâtre fait pour rire. […] Ce n’est pas Dieu qui nous donne l’occasion de jouer, mais le diable». Au XIIIe siècle, pour éviter les courses folles et les mouvements débridés, l’évêque Guillaume Durand «encouragera les processions, genre liturgique où l’on marche juste un pied devant l’autre, sagement».
Pour l’église les jeux c’est pour les enfantsIl s’agit de domestiquer les humains. L’entreprise de dressage mental passe par celui des corps, désormais contraints aux postures «honnêtes» de la solennité. Pendant douze siècles, les contempteurs du jeu ne cessent de vouloir interdire, – quoique en vain –, tout ce qui rappelle la foi ancienne. Au sein même de l’Eglise, d’innombrables prêtres, moines et nonnes ne cessent d’enfreindre les interdits : des Mystères sont représentés devant les cathédrales, des carnavals grotesques concurrencent les processions, des mystiques font danser leurs émules sur le battement hypnotique d’un tambourin… L’Eglise a les pires peines du monde à lutter contre le jeu et n’y parvient que lorsque le protestantisme se développe au XVIe siècle. A la faveur de ce schisme, brusquement, les masques et les tréteaux disparaissent des parvis. Les chants lubriques et à boire des goliards sont proscrits. Fini de rire. Fini de jouer. Seuls les enfants ont encore le droit de jouer, et encore. Jouer devient la marque d’une nature frivole, immature, vicieuse. Un adulte ne saurait sans déchoir jouer comme une petite fille à faire «comme si» il était quelqu’un d’autre. On le soupçonne d’être pervers, morbide ou déviant.
Dans son livre, l’anthropologue Roberte Hamayon pousse plus loin encore son analyse. Afin de priver le jeu de son contenu liturgique et de sa puissance opérative, dit-elle, l’Eglise non seulement infantilise les jeux mais les dissocie et en professionnalise certains aspects. La danse et le théâtre, par exemple, sont relégués du côté des «arts». De créateurs, les musiciens virent exécutants. Ils «jouent» d’un instrument, sans plus. De même, les activités corporelles dérivées de la lutte – transformées en «sport» – deviennent de simples techniques. Les guerriers laissent place aux soldats, chargés d’exécuter les ordres, si possible sans réfléchir. L’invention des catégories «arts» et «sports» participe de cette castration organisée du monde occidental. Ce qui, autrefois, était une forme d’échange avec les puissances invisibles ou avec les âmes des morts, se voit relégué au rang de loisir, de métier ou de «hobby». Que reste-t-il ? Des devoirs de réjouissance païens, nous n’avons gardé que les multiples formes de jeux voués à n’être que des occupations infantiles, non-productives, gratuites et méprisées (5). Certainement, il est possible de faire le lien avec cette vision tronquée, réductrice, stupidement «hédoniste» que notre société donne de la sexualité. La sexualité elle aussi, qui permettait – comme le jeu – d’entrer en contact avec des forces surnaturelles, a été domestiquée, désacralisée, vidée de son sens et ravalée au rang d’amusement hygiénique. Pourquoi ? De quoi veut-on nous protéger ? Faut-il avoir peur des jeux ?
La suite au prochain numéro : un article sur «la religion du Jedi».
A LIRE : Jouer. Une approche anthropologique, de Roberte Hamayon, La Découverte. 2012.
NOTES
(1) Le scénario de D&D (acronyme de Donjons et Dragons) repose sur l’exploration d’un labyrinthe situé dans le royaume imaginaire de Blackmoor. Il s’agit de lancer des sorts, affronter des monstres et trouver des trésors à l’aide de dés à huit, dix ou 20 faces. («Avec deux dés classiques, à six faces, les probabilités d’obtenir un 2 et un 12 sont plus rares (une chance sur douze) que celles d’avoir un 6, 7 ou 8. Un dé à vingt faces rééquilibre la situation, chaque nombre ayant la même probabilité de sortir (5%). Source : Slate)
(2) Un film, »Maze and monsters«, avec Tom Hanks, réalisé par Steven Hilliard Stern (d’après le roman de Rona Jaffe), met en scène un roliste qui finit par confondre le jeu avec la réalité. Le scénario insiste sur le danger de ces jeux de rôles capables de faire basculer des garçons sains d’esprit dans la folie suicidaire. On ne joue pas impunément à être un chasseur de dragon !
(3) «A fantasy role-playing game which uses demonology, witchcraft, voodoo, murder, rape, blasphemy, suicide, assassination, insanity, sex perversion, homosexuality, prostitution, satanic type rituals, gambling, barbarism, cannibalism, sadism, desecration, demon summoning, necromantics, divination and other teachings.» (Source : extrait d’un texte rédigé par Patricia Pulling, cité dans un article publié sur le site de la BBC)
(4) Tertullien le souligne lui-même : «Vous faut-il du sang ? Celui de Jésus-Christ coule sous vos yeux.» (Le Traité des spectacles, XXXIX)
(5) Même Roger Caillois (dans Les jeux et les hommes, aux éditions Gallimard, 1958) reprend à son compte cette définition du jeu comme occupation «improductive». C’est dire si l’Eglise a fait du bon travail. Nous restons persuadés que le jeu n’a rien d’utile et qu’il ne peut pas modifier nos existences, ni influencer le réel.
The post Sunday Sex Reads appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Le beau travail de photo de Jade Beall est l’occasion de se pencher sur la normalité ou non des corps. Ou plus exactement de l’image que chacun a de son corps dans son regard et celui des autres. Nous construisons nos références dans un contexte culturel particulier. Dans le notre, celui du monde occidental, celui…
Cet article La réalité du corps et ses cicatrices après l’accouchement est apparu en premier sur NXPL.
L’amour parfois s’inscrit dans le corps autant que dans le cœur. Les ruptures parfois prennent du temps à se digérer. Parfois quand la tête croit avoir tourné la page le corps nous rappelle que l’aimé vit encore en nous. Moments douloureux qui passeront un jour…. Elle hurle aux loups de lui reprendre au plus…
Cet article Il est des combats d’amour qui créent des symphonies est apparu en premier sur NXPL.
Got indies? Meet indie erotica’s perfect couple: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Gay sailor sign to provoke Russian submarines by Swedish Peace & Arbitration Society: http://t.co/JY7cemVCbz pic.twitter.com/UEQqbT4y3b
— The Nobel Prize (@NobelPrize) May 12, 2015
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
Thank you to our Dutch sponsor, Abby Winters.
This 1997 'How to Have Cybersex on the Internet' video is the weirdest thing… http://t.co/PBWpgKPfku pic.twitter.com/HLGJnYmVuI
— Playboy (@Playboy) May 14, 2015
Thank you to our French sponsor, Explicite Art.
Save the date July 15th. @PenUSA presents Genderqueer: And Other Gender Identities w/@BuckAngel @jizlee @FactorJenny https://t.co/bzfxuKrZBp
— Dave Naz (@davenaz) May 14, 2015
Thank you to our sponsor, Cocky Boys.
Good lord. "Fox news station blurs out breasts on record-breaking Pablo Picasso artwork" http://t.co/Lri4v9pNG8 pic.twitter.com/cOtXH6MWMu
— pourmecoffee (@pourmecoffee) May 14, 2015
The post Sex News: 50 Shades of Black, 2257 a bit unconstitutional, Instagram’s backchannels appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
Pour faire suite à la publication des photos d’Emylee (ici), je lui ai posé la question de pourquoi elle aimait faire de la photo érotique. Voici son témoignage: J’ai débuté à faire des photos érotiques quand j’ai ouvert ma société de vente de lingerie et sex-toys à domicile. Je voulais faire des photos de lingerie…
Cet article Témoignage : Pourquoi je fais de la photo érotique ? est apparu en premier sur NXPL.
My pals over at Lovehoney are at it again: Their fun and always-delightful Design A Sex Toy competition is back. The winner of each category can win $1,500, with the bonus Judges’ Pick award receiving an extra $3,000 (submit here).
Then, Lovehoney makes and distributes your toy, and shares all the sales royalties with you. Apparently the guy who invented the 2009 winner the Sqwueel has raked in over $150K. That’s not too bad for a bit of extra regular income and adding a cool toy to the ‘verse (and not having to hassle with manufacturing, trademark and copyright, legal, shipping, being treated like a fucking criminal by Facebook and Instagram when you try to promote your legitimate business, getting kicked off Kickstarter and then having to make it your whole damn life on Indiegogo).
Here’s Lovehoney’s spiel:
Lovehoney has assembled a panel of expert judges, including the ‘Philippe Starck of sex toys’ – Lelo and Tickler Founder Eric Kalén, Lovehoney Operations Manager Paul Jaques, Lovehoney Product Director Bonny Hall and Lovehoney Online Trading Manager Alice Little.
There are three categories to enter: Sex Toys for Men, Sex Toys for Women and Sex Toys for Couples. The winner of each category will win $1,500 and the Judges’ Pick will receive an extra $3,000 (…)
The Lovehoney team will consider all designs submitted to them, from high tech computer-generated designs to 3D models, and even a scribble on a Post-It note. What are you waiting for?
PS – Lovehoney made me this cute discount page.
The post Lovehoney’s ‘Design A Sex Toy’ competition is back appeared first on Violet Blue ® :: Open Source Sex - Journalist and author Violet Blue's site for sex and tech culture, accurate sex information, erotica and more..
On ne demande jamais à un écrivain ce que ça fait d’être un homme qui écrit. A une femme on le demande encore. Elle est donc obligée de s’en défendre. Dans une anthologie de la poésie féminine, sept poètes expliquent pourquoi elles ont accepté d’y figurer, tout en étant contre…
Le 1er avril 2015, pour lancer leur nouvelle collection consacrée à la poésie, les Éditions Le Bateau Ivre choisissent de «laisser les hommes sur le rivage pour consacrer leur premier ouvrage à la poésie féminine. Un concept qui peut paraître discutable, mais une réalité incontestable, si l’on regarde les programmes des festivals de poésie ou les publications collectives, où les hommes continuent d’occuper généreusement le haut du pavé.» C’est un homme, Guilhem Favre, qui se charge de trouver les poètes femmes de cette anthologie intitulée «Muse toi-même ! Anthologie arbitraire de la poésie féminine du XXIe siècle». La démarche de Guilhem Fabre présente ceci d’intéressant qu’il a parfaitement conscience de l’aspect outrageusement réducteur du projet. Il rassemble donc sept poètes et leur demande à chacune ce qu’elles pensent de la «poésie féminine». L’idée est excellente. Les sept poètes en pensent toutes du mal. Elles le disent avec des mots réjouissants qui servent de préface à leurs poèmes. En voici quelques extraits.
EMMANUEL K.
«Poésie féminine !? Comment cela peut-il faire sens ? Tout acte créatif est un acte érotique et Éros n’a pas de genre, il les a tous. Il n’y a pas de poésie masculine que je sache ? Je suis femme et j’écris. Mon sexe n’est qu’une des mille composantes qui font que ma poésie naît. Aussi n’ai-je accepté de figurer dans cette anthologie qu’à la condition de pouvoir questionner la notion même de poésie féminine, aussi étrange à concevoir que le mot poétesse à entendre ! Face à la puissance de l’expérience poétique, l’idée d’une catégorie poésie féminine me hérisse. Je ne m’y retrouve pas.»
Emmanuel K. se rebelle contre cette étiquette de femme qu’elle juge «passéiste» et «enfermante». Il s’agit d’une forme larvée de sexisme, qui s’inscrit dans la logique de la répression qui a frappé les femmes pendant des siècles. «C’est l’évidence : l’histoire politique et sociale des femmes celle de l’ignorance et de la servitude, du mépris et de la discrimination, au pire, de l’enfermement. Elle est lourde et longue et court toujours. Les femmes comme catégorie, une notion directement issue de cette histoire. […] C’est pour cela que nous autres filles refusons (parfois farouchement) d’être réduites à cette féminité-là. Par nécessité de résistance à cette histoire-là, à cet ostracisme-là, par refus d’être ou d’avoir été considérées comme des sous-êtres : civilement irresponsables, enjeux de guerre, de possession, d’honneur (???), de puissance sociale, chasses gardées des familles, monnaie d’échange».
CLAUDIE LENZI
«Je suis une poète, et la poésie que je défends n’a pas de sexe. C’est une poésie de l’individu. Sur ce qu’il dit au présent et de ce qu’il vit dans un temps donné, qu’il soit homme ou femme. Or, il se trouve que je suis une femme. Mais ça, c’est un pur hasard de la génétique… D’autant que dans chaque femme il y a une part d’homme qui sommeille. Et inversement.»
NADINE AGOSTINI :
«Quand j’écris «et vient boire à mon ventre comme aspirer le ciel», ça n’a pas de sexe.»
Il existe un préjugé courant qui dit que les femmes écrivent plus dans l’intime, à partir de leur corps, ou comme disait Cixous, avec «l’encre blanche» de leur lait… Dans les années 1975-1985, l’idée de l’écriture féminine est à la mode. Mais beaucoup de chercheurs (ses) critiquent ce concept. Monique Wittig notamment, y voit une manière pernicieuse d’enfermer encore et toujours la femme dans le ghetto naturalisant. L’étiquette «féminine», c’est celle de la différence, dit-elle. La différence repose sur l’idée que l’homme créé à partir de sa raison et que la femme secrète naturellement des fluides… Il serait temps d’en finir avec les stéréotypes ressassés d’une écriture privilégiant la description des sentiments ou de la nature. Raison peut-être pour laquelle Nadine Agostini – qui pose volontiers en Aphrodite (dans la version de Botticelli) – écrit par ailleurs des poèmes qui disent : «Tu ne peux pas savoir ce qu’il y a dans ma tête ce que j’ai fait entrer dans ma tête tu ne peux pas savoir ce qui est entré dans ma tête avec ma permission ou tout seul tu ne peux pas savoir tu ne peux pas savoir comment je pense tant que tu n’as pas dans ta tête ce qu’il y a dans la mienne tu ne peux rien savoir».
PAULINE CATHERINOT
«La poésie n’a pas de sexe. Je ne conçois pas la poésie comme un enfermement mais comme une ouverture. L’envie de parler, d’aller vers l’autre. Qu’il soit un homme ou une femme. Je suis contre le fait qu’une poésie écrite par les femmes soit une littérature de femme et pour les femmes. Contre le fait que l’on nous offre des espaces parce que nous sommes des femmes.»
ANNE-MARIE JEANJEAN
A l’instar de Virgina Woolf qui disait «Il est beaucoup plus important d’être soi-même que quoi que ce soit», Anne-Marie Jeanjean pose la question : «Ne cherchons nous pas toutes et tous - sans forcément y parvenir - une «parole singulière?».
«Que dans cette recherche qui tourne autour de l’identité profonde, - même lorsque c’est très masqué, dissimulé ou nié - il se trouve dans cet acharnement à travailler la langue, consciemment ou inconsciemment, nombre d’éléments ayant trait au statut de qui écrit… sans doute.» Mais, ainsi qu’elle l’ajoute : le prénom devrait suffire à qualifier une personne.
«Ici (en cette douce France) Peut-on être poète ? […] Souventefois lorsque l’on me présente il est ajouté : «poète-femme «. Tiens-tiens… mon prénom ne suffit donc pas ? Certains même se risquent, croyant me plaire, à dire po-é-tesse… ce mot qui rime si bien avec pécheresse, emmerderesse, ou pis encore. Lorsqu’ UN poète est invité doit-on préciser : poète-homme poète-mec poète-mâle poète-costaud poète-malabar-fort-des-halles. UNE poète c’est tellement difficile à formuler pour les gosiers d’ICI»
ALICE POPIEUL
««L’avion, l’avion, l’avion, ça fait monter les yeux. La femme, la femme, la femme, ça fait monter la queue. «, qu’on dit chez moi, sur l’air d’une fanfare militaire qui a oublié qu’il faudrait mourir».
EDITH AZAM
«Il n’est pas plus d’écriture féminine, que de chasse masculine etc. à la limite oui, il est quelque part sur terre, une limace poétique. […] Mais de quoi parle-t-on? Sans doute pas du taux de testostérone ou progestérone dans le sang. Le texte à lui tout seul fait sexe, au sens où le lecteur le pénètre autant qu’il le reçoit, et ce, indépendamment de son auteur, n’en déplaisent aux narcissiques patenté(e)s, baiseurzébaiseuses chroniques, incorrigibles libidineux-zéneuses, qu’ils soient auteurs, lecteurs, critiques ou autres. Et pour finir et pour faire simple, les mythes, comme les anges, n’ont pas de sexe. Homme ? Femme ? Mais de quoi on se mêle ?».
A LIRE : «Muse toi-même ! Anthologie arbitraire de la poésie féminine du XXIe siècle», textes choisis par Guilhem Fabre, éditions du Bateau Ivre.
ILLUSTRATION : Photo et shibari de Philippe Boxis. Cette image est extraite du guide : «Shibari. L’atelier des cordes de Philippe Boxis» aux éditions Tabou.
On ne demande jamais à un écrivain ce que ça fait d’être un homme qui écrit. A une femme on le demande encore. Elle est donc obligée de s’en défendre. Dans une anthologie de la poésie féminine, sept poètes expliquent pourquoi elles ont accepté d’y figurer, tout en étant contre…
Le 1er avril 2015, pour lancer leur nouvelle collection consacrée à la poésie, les Éditions Le Bateau Ivre choisissent de «laisser les hommes sur le rivage pour consacrer leur premier ouvrage à la poésie féminine. Un concept qui peut paraître discutable, mais une réalité incontestable, si l’on regarde les programmes des festivals de poésie ou les publications collectives, où les hommes continuent d’occuper généreusement le haut du pavé.» C’est un homme, Guilhem Favre, qui se charge de trouver les poètes femmes de cette anthologie intitulée «Muse toi-même ! Anthologie arbitraire de la poésie féminine du XXIe siècle». La démarche de Guilhem Fabre présente ceci d’intéressant qu’il a parfaitement conscience de l’aspect outrageusement réducteur du projet. Il rassemble donc sept poètes et leur demande à chacune ce qu’elles pensent de la «poésie féminine». L’idée est excellente. Les sept poètes en pensent toutes du mal. Elles le disent avec des mots réjouissants qui servent de préface à leurs poèmes. En voici quelques extraits.
EMMANUEL K.
«Poésie féminine !? Comment cela peut-il faire sens ? Tout acte créatif est un acte érotique et Éros n’a pas de genre, il les a tous. Il n’y a pas de poésie masculine que je sache ? Je suis femme et j’écris. Mon sexe n’est qu’une des mille composantes qui font que ma poésie naît. Aussi n’ai-je accepté de figurer dans cette anthologie qu’à la condition de pouvoir questionner la notion même de poésie féminine, aussi étrange à concevoir que le mot poétesse à entendre ! Face à la puissance de l’expérience poétique, l’idée d’une catégorie poésie féminine me hérisse. Je ne m’y retrouve pas.»
Emmanuel K. se rebelle contre cette étiquette de femme qu’elle juge «passéiste» et «enfermante». Il s’agit d’une forme larvée de sexisme, qui s’inscrit dans la logique de la répression qui a frappé les femmes pendant des siècles. «C’est l’évidence : l’histoire politique et sociale des femmes celle de l’ignorance et de la servitude, du mépris et de la discrimination, au pire, de l’enfermement. Elle est lourde et longue et court toujours. Les femmes comme catégorie, une notion directement issue de cette histoire. […] C’est pour cela que nous autres filles refusons (parfois farouchement) d’être réduites à cette féminité-là. Par nécessité de résistance à cette histoire-là, à cet ostracisme-là, par refus d’être ou d’avoir été considérées comme des sous-êtres : civilement irresponsables, enjeux de guerre, de possession, d’honneur (???), de puissance sociale, chasses gardées des familles, monnaie d’échange».
CLAUDIE LENZI
«Je suis une poète, et la poésie que je défends n’a pas de sexe. C’est une poésie de l’individu. Sur ce qu’il dit au présent et de ce qu’il vit dans un temps donné, qu’il soit homme ou femme. Or, il se trouve que je suis une femme. Mais ça, c’est un pur hasard de la génétique… D’autant que dans chaque femme il y a une part d’homme qui sommeille. Et inversement.»
NADINE AGOSTINI :
«Quand j’écris «et vient boire à mon ventre comme aspirer le ciel», ça n’a pas de sexe.»
Il existe un préjugé courant qui dit que les femmes écrivent plus dans l’intime, à partir de leur corps, ou comme disait Cixous, avec «l’encre blanche» de leur lait… Dans les années 1975-1985, l’idée de l’écriture féminine est à la mode. Mais beaucoup de chercheurs (ses) critiquent ce concept. Monique Wittig notamment, y voit une manière pernicieuse d’enfermer encore et toujours la femme dans le ghetto naturalisant. L’étiquette «féminine», c’est celle de la différence, dit-elle. La différence repose sur l’idée que l’homme créé à partir de sa raison et que la femme secrète naturellement des fluides… Il serait temps d’en finir avec les stéréotypes ressassés d’une écriture privilégiant la description des sentiments ou de la nature. Raison peut-être pour laquelle Nadine Agostini – qui pose volontiers en Aphrodite (dans la version de Botticelli) – écrit par ailleurs des poèmes qui disent : «Tu ne peux pas savoir ce qu’il y a dans ma tête ce que j’ai fait entrer dans ma tête tu ne peux pas savoir ce qui est entré dans ma tête avec ma permission ou tout seul tu ne peux pas savoir tu ne peux pas savoir comment je pense tant que tu n’as pas dans ta tête ce qu’il y a dans la mienne tu ne peux rien savoir».
PAULINE CATHERINOT
«La poésie n’a pas de sexe. Je ne conçois pas la poésie comme un enfermement mais comme une ouverture. L’envie de parler, d’aller vers l’autre. Qu’il soit un homme ou une femme. Je suis contre le fait qu’une poésie écrite par les femmes soit une littérature de femme et pour les femmes. Contre le fait que l’on nous offre des espaces parce que nous sommes des femmes.»
ANNE-MARIE JEANJEAN
A l’instar de Virgina Woolf qui disait «Il est beaucoup plus important d’être soi-même que quoi que ce soit», Anne-Marie Jeanjean pose la question : «Ne cherchons nous pas toutes et tous - sans forcément y parvenir - une «parole singulière?».
«Que dans cette recherche qui tourne autour de l’identité profonde, - même lorsque c’est très masqué, dissimulé ou nié - il se trouve dans cet acharnement à travailler la langue, consciemment ou inconsciemment, nombre d’éléments ayant trait au statut de qui écrit… sans doute.» Mais, ainsi qu’elle l’ajoute : le prénom devrait suffire à qualifier une personne.
«Ici (en cette douce France) Peut-on être poète ? […] Souventefois lorsque l’on me présente il est ajouté : «poète-femme «. Tiens-tiens… mon prénom ne suffit donc pas ? Certains même se risquent, croyant me plaire, à dire po-é-tesse… ce mot qui rime si bien avec pécheresse, emmerderesse, ou pis encore. Lorsqu’ UN poète est invité doit-on préciser : poète-homme poète-mec poète-mâle poète-costaud poète-malabar-fort-des-halles. UNE poète c’est tellement difficile à formuler pour les gosiers d’ICI»
ALICE POPIEUL
««L’avion, l’avion, l’avion, ça fait monter les yeux. La femme, la femme, la femme, ça fait monter la queue. «, qu’on dit chez moi, sur l’air d’une fanfare militaire qui a oublié qu’il faudrait mourir».
EDITH AZAM
«Il n’est pas plus d’écriture féminine, que de chasse masculine etc. à la limite oui, il est quelque part sur terre, une limace poétique. […] Mais de quoi parle-t-on? Sans doute pas du taux de testostérone ou progestérone dans le sang. Le texte à lui tout seul fait sexe, au sens où le lecteur le pénètre autant qu’il le reçoit, et ce, indépendamment de son auteur, n’en déplaisent aux narcissiques patenté(e)s, baiseurzébaiseuses chroniques, incorrigibles libidineux-zéneuses, qu’ils soient auteurs, lecteurs, critiques ou autres. Et pour finir et pour faire simple, les mythes, comme les anges, n’ont pas de sexe. Homme ? Femme ? Mais de quoi on se mêle ?».
A LIRE : «Muse toi-même ! Anthologie arbitraire de la poésie féminine du XXIe siècle», textes choisis par Guilhem Fabre, éditions du Bateau Ivre.
ILLUSTRATION : Photo et shibari de Philippe Boxis. Cette image est extraite du guide : «Shibari. L’atelier des cordes de Philippe Boxis» aux éditions Tabou.
Après de longs jours à discuter sur le tchat avec X, le jour J arriva… enfin cette rencontre palpitante que nous attendions tous les deux. Au cours de nos discussions centrées pour la plupart sur la sexualité, il m’avoua aimer dominer tel un Maître avec son élève. Il sentait en moi une foule de sensations…
Cet article Témoignage : Soumise un jour, dominatrice un autre … est apparu en premier sur NXPL.
Deux femmes, un violoncelle et de la poésie érotique. La promesse de « Au fond, la chose » est de vous chuchoter le sexe au creux de l’oreille, mêlant leurs cordes vocales à celles du violoncelle. Cécile Martin et Lola Malique ont réussi à me faire saliver, et vous?
Comment vous est venue l’idée de ce spectacle? Y a-t-il eu une influence des « Monologues du vagin« ?
Tout d’abord, l’idée de ce spectacle est venue de l’envie de faire entendre des beaux textes sur un sujet important : le sexe. Quoi de mieux que la poésie pour parler de désir, de sensualité. Quasiment tous les grands auteurs ont écrit des textes érotiques, souvent peu connus. A une époque, c’était très transgressif d’écrire sur l’érotisme, les textes s’échangeaient sous le manteau, on lisait en cachette. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, mais pourtant la manière dont on parle de sexe ne nous convient pas non plus. Nous avons la sensation que l’on est soit dans la pudibonderie, soit dans une vulgarité outrancière. Nous avions envie d’une parole différente, à la fois classe et drôle. Nous ne voulions pas faire un spectacle intello ou élitiste. Un spectacle de poésie ça peut faire peur sur le papier mais en réalité les textes que nous avons choisis sont très accessibles. Aussi, nous racontons des anecdotes rigolotes entre les textes : par exemple vous pourrez apprendre à vous servir du nouveau sextoy biologique, recyclable et biodégradable ! Nous n’avions pas vraiment de références de spectacle sur ce thème. Nous n’avons pas vu « Les monologues du vagin », malgré son très grand succès. Nos influences artistiques sont plutôt sur le genre du spectacle musical et de la musique contemporaine.
Considérez vous ce spectacle comme érotique ? Féministe ? Les deux?
« Au fond, la Chose » n’est pas érotique au sens commun du terme, dans le sens où nous ne montrons rien. Cependant, il est érotique par ce qu’il y est raconté. Nous partons du fait qu’il n’y aura rien à voir, mais tout à entendre. Ainsi, nous ne sommes pas les objets du désir, c’est bien la poésie et la musique qui sont mises à l’honneur pour éveiller nos sens. Le propos du spectacle ne relève pas forcement d’un engagement féministe, bien que nous ayons toutes deux des convictions féministes. Dans le spectacle nous sommes deux femmes qui parlons de sexe sans tabou, notamment de sexualité féminine (une partie du spectacle est consacrée au thème de la masturbation chez les femmes) et c’est sûrement en cela que le spectacle peut être considéré comme féministe.
Quels sont vos liens avec le cabinet de curiosité féminine ?
Nous avons découvert le Cabinet de Curiosité Féminine lors de nos recherches pour créer le spectacle. Nous voulions récolter des témoignages de femmes sur leur sexualité et nous avions alors assisté à un des ateliers du CCF. Nous avons beaucoup aimé la manière dont elles parlaient de sexe, qui est très bien résumé dans leur petit slogan « le sexe est un sujet sérieux qu’il faut traiter avec légèreté et inversement ». Suite à cette rencontre, Cécile est devenue chroniqueuse littéraire pour le blog. Puis Alexia Bacouël, la fondatrice, est venue voir le spectacle et a beaucoup aimé. Elle a décidé de nous soutenir notamment en relayant l’information sur le site et sur l’émission de radio du CCF.
Le violoncelle oblige l’artiste à jouer les jambes écartées avec un gros truc entre les jambes; c’est un instrument intrinsèquement érotique. C’est pour ça que vous l’avez choisi?
Nous avions déjà travaillé ensemble sur une petite forme mêlant poésie et violoncelle pour le projet de fin de Conservatoire de Lola. Dans l’imaginaire commun, il est vrai que le violoncelle est un instrument très sensuel. Nous avons tous en tête cette célèbre photo de Manray « Le Violon d’Ingres » avec Kiki de Montparnasse, nue, de dos. Il y a le timbre chaud et proche de la voix humaine, la posture assise, mais également le répertoire, les œuvres les plus jouées sont des pièces romantiques et très passionnées (Concerto de Schumann, de Dvorak etc…). Le violoncelle est donc parfaitement adapté pour un spectacle de poésie érotique !
Quelles sont les réactions de vos spectateurs?
Le public est toujours conquis et cela nous fait chaud au cœur ! Les spectateurs sont heureux de découvrir de très beaux textes et pour beaucoup c’est la première fois qu’ils entendent de la poésie érotique. Le point de départ du spectacle c’est « Comment faire pour retrouver le désir perdu ?». Plusieurs fois, des couples venus nous voir, sont partis rapidement après le spectacle en nous disant « Désolé, on ne reste pas, on a très envie de… » ! Et ça c’est chouette ! Aussi, lors de la première représentation, un homme avait invité une femme qu’il désirait depuis longtemps mais il n’avait jamais osé lui dire. On a appris quelques mois plus tard qu’ils étaient en couple et que notre spectacle avait bien délié les langues…
« Au fond, la chose », les lundis et mercredis à 21h15 au Théâtre Darius Milhaud, 80 allée Darius Milhaud (Paris 19, Métro Porte de Pantin).
Hier soir avec ma Chérie, nous avons fait du sport. Et nous avons même échangé les maillots … mais avant le match. Moi j’ai eu sa culotte et elle m’a piqué ma chemise.
Ça a commencé dans l’entrée de l’immeuble, en bas de l’escalier. On rentrait de la dernière séance du ciné :
– « Le premier arrivé … » m’a-t-elle dit.
Ma Chérie n’a pas eu le temps de terminer ; je lui ai baissé le pantalon et la culotte sur les genoux et je me suis enfui dans l’escalier. Elle a crié « Tricheur ! » , m’a agrippé par les chaussures, m’a fait tomber et, tout en lutant-rampant-remontant vers moi, a réussi à me gober la queue.
Mais la porte de l’immeuble s’est ouverte. En mode panique, nous avons grimpé vite fait quelques marches de plus, les fesses à l’air et nous nous sommes immobilisés. Les secondes nous semblaient des minutes. Alors, pendant que l’homme attendait l’ascenseur juste en-dessous de nous, j’en ai profité pour glisser deux doigts dans ma Chérie, tout comme elle aime. Ça sifflotait en bas et gémissait en haut. Je lui ai plaqué ma main sur la bouche :
– « Tais-toi mon Amour, tu vas nous faire prendre ! »
Ma Chérie se tortillait dans tous les sens sur les marches. Elle s’agrippait à mon manche comme une noyée à sa planche et finalement, elle a réussi à jouir sans faire un seul bruit, juste au moment où la lumière s’est éteinte d’ailleurs ; le voisin et l’ascenseur s’étaient évanouis dans les étages depuis un bon bout de temps, semble-t-il.
Nous sommes restés encore un moment comme ça, immobiles, mes doigts en elle. Elle a eu un frisson, et c’est là qu’elle a passé ma chemise. Puis elle m’a attrapé par le seul vêtement qui me restait, ma cravate, et m’a entraîné à sa suite dans l’escalier.
Elle se déhanchait devant moi, lascive, aguicheuse, et se retournait de temps en temps pour me sourire. Dans la pénombre, je voyais la forme et le balancement trouble de ses fesses sous ma chemise et je ne saurais garantir que je ne bavais pas, ni de la bouche, ni du gland.
Arrivée au palier de notre étage : elle m’arrête, farfouille dans le tas de linge que je porte, en extirpe sa petite culotte … qu’elle me fourre aussi sec dans la bouche.
Elle me jauge du regard :
– « Voilà, c’est mieux comme ça »
puis enchaîne :
– « Je disais donc, mon petit Chéri : la première arrivée … est baisée. »
et pose aussitôt la main sur la porte :
– « Gagné ! »
Que voulez-vous ? Obligé : je l’ai prise, là, en la collant à notre porte d’entrée.
On ne s’est rendu compte qu’après, lorsqu’on a voulu rentrer, qu’on avait dû perdre les clés quelque part dans l’escalier. On est redescendu et, en fait, je crois bien que nous avons fait l’amour sur tous les paliers hier soir, rez-de-chaussée compris. Mais pas une seule fois, j’ai gagné.
Non, je n’ai pas gardé sa culotte. Par contre ma Chérie, elle, a dormi avec ma chemise. Enfin, comme d’hab’, quoi.
D’un pavillon de chasse, le jeune Louis XIV fait une garçonnière pour y abriter ses premières amours avec la timide Louise de La Vallière, déflorée à 17 ans. Un ouvrage érudit retrace l’histoire de ce château, prétexte à parler des mœurs étonnantes du «Grand Siècle»… et de l’initiation du future Roi-soleil par une «vieille pute».
«Versailles fut, pour commencer, la garçonnière lointaine et faussement discrète du jeune Louis XIV, âgé de 23 ans. Un lieu de plaisirs et de libertinage à moins de vingt kilomètres de Paris. Un lieu pas forcément de vraies débauches mais de vraie liberté.»
«D’où d’ailleurs la fureur de Colbert quand il vit le jeune roi transformer son lieu de plaisir en centre du pouvoir politique. Colbert, si froid qu’on le baptisa «le Nord» d’après Mme de Sévigné, Colbert, le ministre austère vêtu de noir, Colbert, le rigoureux comptable des deniers du royaume, ne voulait pas que son souverain passe à la postérité pour avoir aménagé le lupanar «de ses jeunes années».
Dans un ouvrage intitulé Une Histoire érotique de Versailles – publié le 6 mai chez Payot-Rivages –, Michel Vergé-Franceschi (professeur d’histoire moderne à l’Université de Tours, spécialiste de l’Ancien Régime) et Anna Moretti (docteur en esthétique de l’Université de Corse, spécialiste de la féminité en littérature) retracent par le menu la vie sexuelle et amoureuse des monarques qui se succédèrent entre les alcôves accueillantes des appartements de Le Brun ou dans les bosquets propices des jardins de Le Nôtre… C’est l’occasion d’apprendre d’où vient la chanson «Auprès de ma blonde», entre mille anecdotes mêlant le masque de fer, les journaux intimes des dames de la Cour et les histoires de filles qui sortent glorieusement du ruisseau… le temps d’un bal.
Tout commence de façon austère : Louis XIII, «fort peu porté sur les femmes, pas plus que sur les hommes d’ailleurs» se fait bâtir un pavillon de chasse dans un coin de campagne giboyeuse. C’est un manoir champêtre si «chétif» qu’«un simple gentilhomme» ne pourrait en tirer «vanité». «Versailles est né sans «chambre de la reine «! Versailles est un rendez-vous de chasse purement masculin ! «Un grand nombre de femmes me gâterait tout «, déclarait Louis XIII.» Néanmoins, il y invite Anne d’Autriche sa femme en novembre 1626. «Mais il ne garda pas la reine à coucher malgré ses 25 ans…». Il ne s’intéresse pas au sexe. Il s’y intéresse si peu que lors de sa nuit de noce, il mange comme un ogre – sans tenir compte des conseils qu’on lui donne – puis marque sur son journal «rien» au lendemain de sa première nuit conjugale. Marié en 1615, il ne devient le père de Louis XIV qu’en 1638… Anne d’Autriche, la Reine mère, craint pour son fils la même inappétence. Elle désigne une «professionnelle» de 38 ans pour initier le jeune Louis aux plaisirs de la chair. Il n’a alors que 14 ans.
Cette «vieille pute», ainsi que le disent Michel Vergé-Franceschi et Anna Moretti, est «connue dans l’Histoire sous le nom de «Cateau la Borgnesse». Son vrai nom est Catherine-Henriette Bellier. Fille d’un marchand d’étoffes, elle est devenue la femme de chambre préférée d’Anne d’Autriche. Comment ? Pourquoi ? Les auteurs du livre hésitent. Cateau est très habile dans l’art de pratiquer le lavement anal : «elle excelle en effet dans l’introduction des clystères, alors fort prisés.» Par ailleurs, Cateau jouit «d’un atout : sa lubricité, doublée de la complaisance d’un mari peu jaloux. Ce dernier, Pierre Beauvais, lui-même marchand de rubans à Paris, est suffisamment fier d’être l’époux de la servante-confidente préférée de la Reine pour accepter les écarts de celle-ci.» Cateau, disent-ils est une «sorte d’infirmière diplômée à la cuisse hospitalière». C’est donc cette femme qui est chargée de déniaiser Louis XIV.
«Elle s’y emploie avec délectation et finit par atteindre son but – enfin ! – pour ses 16 ans, d’où deux mille livres de pension, l’octroi d’un château et une foule d’autres privilège». Louis dépucelé, Pierre Beauvais voit ses terres érigées en baronnie et, de modeste marchand de mode, le voilà promu «conseiller du roi». Quant à sa femme, elle devient, sous le nom de «baronne de Beauvais», une femme que Louis protégera jusqu’à sa mort, survenue à 76 ans, en 1689, preuve qu’elle l’avait bien initié et que ce premier souvenir sexuel lui était plutôt agréable… «Il faut dire que Cateau était femme de grande expérience, si l’on en croit Saint-Simon qui la définit ainsi : «Créature de beaucoup d’esprit, d’une grande intrigue, fort audacieuse, qui eut le grappin sur la Reine mère, et qui était plus que galante. Habituée aux «grands», Cateau – pourtant fort laide et borgne si l’on en croit le mascaron féminin de l’hôtel de Beauvais qui la représenterait édentée et aux lèvres négroïdes – était une femme experte, couverte d’amants parmi lesquels Mgr l’archevêque de Sens».
Si vous voulez savoir la suite… il faut lire le livre.
A LIRE : Une histoire érotique de Versailles, de Michel Vergé-Franceschi et Anna Moretti. Paru le 6 mai chez Payot-Rivages.
ILLUSTRATION : Nathalie Shau.
D’un pavillon de chasse, le jeune Louis XIV fait une garçonnière pour y abriter ses premières amours avec la timide Louise de La Vallière, déflorée à 17 ans. Un ouvrage érudit retrace l’histoire de ce château, prétexte à parler des mœurs étonnantes du «Grand Siècle»… et de l’initiation du future Roi-soleil par une «vieille pute».
«Versailles fut, pour commencer, la garçonnière lointaine et faussement discrète du jeune Louis XIV, âgé de 23 ans. Un lieu de plaisirs et de libertinage à moins de vingt kilomètres de Paris. Un lieu pas forcément de vraies débauches mais de vraie liberté.»
«D’où d’ailleurs la fureur de Colbert quand il vit le jeune roi transformer son lieu de plaisir en centre du pouvoir politique. Colbert, si froid qu’on le baptisa «le Nord» d’après Mme de Sévigné, Colbert, le ministre austère vêtu de noir, Colbert, le rigoureux comptable des deniers du royaume, ne voulait pas que son souverain passe à la postérité pour avoir aménagé le lupanar «de ses jeunes années».
Dans un ouvrage intitulé Une Histoire érotique de Versailles – publié le 6 mai chez Payot-Rivages –, Michel Vergé-Franceschi (professeur d’histoire moderne à l’Université de Tours, spécialiste de l’Ancien Régime) et Anna Moretti (docteur en esthétique de l’Université de Corse, spécialiste de la féminité en littérature) retracent par le menu la vie sexuelle et amoureuse des monarques qui se succédèrent entre les alcôves accueillantes des appartements de Le Brun ou dans les bosquets propices des jardins de Le Nôtre… C’est l’occasion d’apprendre d’où vient la chanson «Auprès de ma blonde», entre mille anecdotes mêlant le masque de fer, les journaux intimes des dames de la Cour et les histoires de filles qui sortent glorieusement du ruisseau… le temps d’un bal.
Tout commence de façon austère : Louis XIII, «fort peu porté sur les femmes, pas plus que sur les hommes d’ailleurs» se fait bâtir un pavillon de chasse dans un coin de campagne giboyeuse. C’est un manoir champêtre si «chétif» qu’«un simple gentilhomme» ne pourrait en tirer «vanité». «Versailles est né sans «chambre de la reine «! Versailles est un rendez-vous de chasse purement masculin ! «Un grand nombre de femmes me gâterait tout «, déclarait Louis XIII.» Néanmoins, il y invite Anne d’Autriche sa femme en novembre 1626. «Mais il ne garda pas la reine à coucher malgré ses 25 ans…». Il ne s’intéresse pas au sexe. Il s’y intéresse si peu que lors de sa nuit de noce, il mange comme un ogre – sans tenir compte des conseils qu’on lui donne – puis marque sur son journal «rien» au lendemain de sa première nuit conjugale. Marié en 1615, il ne devient le père de Louis XIV qu’en 1638… Anne d’Autriche, la Reine mère, craint pour son fils la même inappétence. Elle désigne une «professionnelle» de 38 ans pour initier le jeune Louis aux plaisirs de la chair. Il n’a alors que 14 ans.
Cette «vieille pute», ainsi que le disent Michel Vergé-Franceschi et Anna Moretti, est «connue dans l’Histoire sous le nom de «Cateau la Borgnesse». Son vrai nom est Catherine-Henriette Bellier. Fille d’un marchand d’étoffes, elle est devenue la femme de chambre préférée d’Anne d’Autriche. Comment ? Pourquoi ? Les auteurs du livre hésitent. Cateau est très habile dans l’art de pratiquer le lavement anal : «elle excelle en effet dans l’introduction des clystères, alors fort prisés.» Par ailleurs, Cateau jouit «d’un atout : sa lubricité, doublée de la complaisance d’un mari peu jaloux. Ce dernier, Pierre Beauvais, lui-même marchand de rubans à Paris, est suffisamment fier d’être l’époux de la servante-confidente préférée de la Reine pour accepter les écarts de celle-ci.» Cateau, disent-ils est une «sorte d’infirmière diplômée à la cuisse hospitalière». C’est donc cette femme qui est chargée de déniaiser Louis XIV.
«Elle s’y emploie avec délectation et finit par atteindre son but – enfin ! – pour ses 16 ans, d’où deux mille livres de pension, l’octroi d’un château et une foule d’autres privilège». Louis dépucelé, Pierre Beauvais voit ses terres érigées en baronnie et, de modeste marchand de mode, le voilà promu «conseiller du roi». Quant à sa femme, elle devient, sous le nom de «baronne de Beauvais», une femme que Louis protégera jusqu’à sa mort, survenue à 76 ans, en 1689, preuve qu’elle l’avait bien initié et que ce premier souvenir sexuel lui était plutôt agréable… «Il faut dire que Cateau était femme de grande expérience, si l’on en croit Saint-Simon qui la définit ainsi : «Créature de beaucoup d’esprit, d’une grande intrigue, fort audacieuse, qui eut le grappin sur la Reine mère, et qui était plus que galante. Habituée aux «grands», Cateau – pourtant fort laide et borgne si l’on en croit le mascaron féminin de l’hôtel de Beauvais qui la représenterait édentée et aux lèvres négroïdes – était une femme experte, couverte d’amants parmi lesquels Mgr l’archevêque de Sens».
Si vous voulez savoir la suite… il faut lire le livre.
A LIRE : Une histoire érotique de Versailles, de Michel Vergé-Franceschi et Anna Moretti. Paru le 6 mai chez Payot-Rivages.
ILLUSTRATION : Nathalie Shau.
Meet indie erotica’s perfect couple: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Thank you to our French sponsor, Dorcel Club.
I do not like it in my ass. I do not like dildos made of glass. I do not like it rough and dry. I do not like it in my eye. #DrSeussSexts
— Al Vimh (@al_vimh) October 1, 2014
Thank you to our woman-run sponsor in Spain, Lust Cinema.
Britain is the only democracy in the world where you can vote by drawing a penis next to the candidate of your choice pic.twitter.com/XmO6FswWkZ
— David Byers (@davidbyers26) May 9, 2015
Thank you to our proudly queer, indie Bay Area sponsor, Pink Label TV.
Thank you to our female-run Australian sponsor, I Feel Myself.
Voici un test Rock’N’Roll avec la marque Nalone et mon Partenaire Piment Rose. En effet, le Nalone Rhythm est un vibromasseur qui a la belle idée de réagir à la voix et au volume sonore de manière plus générale. Voyons voir ce que donne le vibromasseur préféré de la Castafiore … Présentation du Nalone Rhythm…
Cet article Test du vibromasseur Nalone Rhythm est apparu en premier sur NXPL.
Aujourd’hui, je souhaiterais pousser un coup de gueule et m’adresser à tous les Trouducs de ce monde qui pensent que la femme est un objet qu’on touche à sa guise sans impunité.
La bite ne fait pas l’homme !J’adresse ce message à tous les imbéciles qui pensent que leur petite bite inutile entre leurs jambes leur donne tout pouvoir sur les autres.
J’adresse ce message à ces mécréants qui croient que sous prétexte qu’il fait nuit et que les chattes sont grises, leurs actes irrespectueux sont acceptables.… Lire la suite
Cet article Mon message aux Trouducs est apparu en premier sur Desculottees.
Cuisine amoureuse, sensuelle, aphrodiasiaque… C’est du pipeau ? Ève de Candaulie est allée goûter dans un atelier dédié. Je consulte peu Facebook (enfin pas...
The post Cuisine amoureuse : les goûts et les ardeurs… appeared first on Paris Derrière.
Yiihhaaa ! Si je vous dis qu’aujourd’hui on va s’amuser à capturer au lasso et électrocuter vous pensez tout de suite à votre prochain steak saignant avec des frites non ? Et bien vous avez tout faux ! Aujourd’hui, on va faire ça sur mon sexe … wow … Oo … Maintenant que vous savez…
Cet article Electrostim : Test du Mystim Rodeo Robin est apparu en premier sur NXPL.
Le masturbateur est le sextoy masculin par essence et que l’on soit seul ou en couple, il est possible de bien s’amuser avec un masturbateur. Ne prenez pas ce jouet sexuel pour une bête machine à se masturber devant un porno mais plutôt comme un jouet offrant de multiples possibilités. Aujourd’hui, je teste le masturbateur…
Cet article Test du masturbateur Fleshlight Katsuni est apparu en premier sur NXPL.
Un tout petit article pour vous dire que je suis interviewé dans le Magazine web d’Union, la revue CULte dans le domaine du sexe en France. Je réponds aux questions suivantes: Bonjour Adam, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ? Comme on peut le lire dans ton blog, la naissance de ton site…
Cet article Interview d’Adam dans Union est apparu en premier sur NXPL.
Meet indie erotica’s perfect couple: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Thank you to our French sponsor, Dorcel Club.
The second volume of Oh Joy Sex Toy is bigger and better and it's ready for you. http://t.co/ZKkUizy6JA pic.twitter.com/tevp10YCmp
— Erika Moen (@ErikaMoen) May 4, 2015
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
"Feminism isn't about personal choice." Okay, but it isn't about claiming women are too stupid to recognize their own motivations, either.
— Chris Lowrance (@chrislowrance) May 3, 2015
Thank you to our Spanish sponsor, woman-run Lust Cinema.
You cannot conceive of the fucking BULLSHIT runaround keystone cops who's-on-first crap one goes through to make porn sites operational.
— Trixie Fontaine (@tastytrixie) May 3, 2015
Wall from my show. Paintings of @courtneytrouble @AJAPOPFILMS @jacqueline_mary @ZahraStardust @femme_as_fuck @jizlee pic.twitter.com/gGzxg6X0EL
— Astrotwitch (@astrotwitch) May 3, 2015
Au Japon, quand un pêcheur a attrapé un gros poisson, il garde une trace de son exploit sous la forme d’un gyotaku («empreinte de poisson»). Il recouvre son trophée d’encre et y tamponne une feuille de papier afin d’en immortaliser les dimensions. L’équivalent amoureux du gyotaku se dit mantaku («empreinte de vulve») ou shintaku («empreinte de pénis»).
Spécialisée dans le design nippon, la galerie Vanessa Rau, située aux puces de Saint-Ouen, à Paris, met actuellement en vente un gyotaku de «pagre tête noire» (1). Gyotaku (魚拓) – littéralement «impression de poisson» (2) – se dit «ichtyogramme» en français. L’oeuvre est signée d’un sceau au cinabre qui consacre sa valeur : telle une calligraphie, l’empreinte de poisson fait partie des arts populaires au Japon. Il se pourrait que cette forme d’art tire son origine des relevés d’empreintes de stèles bouddhiques, technique d’origine chinoise dont un des plus anciens exemples répertorié serait un Sûtra du Diamant datant de l’an 868 après Jésus-Christ… Il est impossible bien sûr d’établir une filiation directe entre les empreintes de stèles et celles de poissons, mais très séduisant d’imaginer que les pêcheurs aient désiré fixer leur mémoire comme s’il y avait un lien entre la lecture d’un texte et la célébration d’une belle prise. Certaines choses, fuyantes, laissent des impressions qui disparaissent trop vite. C’est comme si elles n’avaient jamais existé.
Au Japon, (s’il faut en croire Wikipedia) les deux exemplaires les plus anciens de gyotaku que l’on connaisse dateraient de 1862. L’un reproduit une daurade royale, l’autre une daurade grise, symboles du bonheur. Dans les années 70, des producteurs de revues érotiques s’amusent à détourner cette technique d’impression inversée. Alors que la censure fait rage et que les parties génitales – noircies, grattées ou recouvertes de mosaïques – sont systématiquement éliminées des magazines pornographiques, ces éditeurs ont l’idée ingénieuse de publier des mantaku («empreintes de vulve») pour contourner l’interdit. A côté des photos caviardées de femmes nues, ils publient l’image en négatif de ce que les lecteurs n’ont pas le droit de voir. Parallèlement, dans le milieu de la prostitution, l’empreinte génitale se développe sous la forme d’options payantes (3). Si le client désire garder une trace de la femme qu’il a possédée, moyennant un petit supplément, il peut enduire son entre-jambe d’encre et y presser une feuille qu’il emporte en souvenir. Empreintes poétiques, les mantaku font beaucoup penser à des tâches de Rorschach. Elles ressemblent à des papillons noirs ou à d’étranges silhouettes d’oiseaux aux ailes dissymétriques.
La censure étant toujours de mise au Japon, certaines publicités pour des reproductions réalistes de vagin s’accompagnent d’un gyotaku, par clin d’oeil à l’idée de la transgression : il est toujours plus vendeur de signifier qu’un produit relève de l’interdit. Ci-dessous, une image scannée dans le catalogue de sex-toys «Dr Goods» de la firme Hokuto Partners. Date : 2007. Le produit est un ersatz de vagin en élasthanne, vendu en deux versions : à gauche Yuri (ゆり), à droite Riho (りほ). Cet ersatz de vagin est livré dans une boîte qui contient, en plus produit : un mantaku (マン拓) et une empreinte de bouche réalisée au rouge à lèvre.
La grande vulve saisie directement grandeur nature !! (Gensun dai o-manko chokutori !! 原寸大おまんこ直採り!!)
1 Le jus de vulve pris à la source. (1. Genba de saishu shita manjû. 1現場で採取したマン汁)
2 Un poster d’empreinte de vulve. (2. Mantaku pôsutâ. 2マン拓ポースター).
3 Un ona hole moulé sur une vulve grande ouverte. (3. Pakkuri mantaku hôru. 3ぱっくりマン拓ホール).
Les photo qui montrent les modèles s’asseoir sur une feuille de papier pour réaliser leur empreinte de sexe sont légendées : «bien aplatie» (pettan, ぺったん). Pettan est une onomatopée qui désigne le fait d’écraser ses parties génitales sur une surface à laquelle les chairs se mettent à coller. Pettan désigne aussi le «splosh» d’une crêpe molle et collante qui tombe par terre et fait ventouse. Le mot Pettan désigne également tout ce qui est désespérément plat : les poitrines de certaines filles, par exemple.
Les deux photos du dessous montrent Yuri et Riho imprimer leurs lèvres sur le papier, juste sous l’empreinte de vulve, en guise de signature buccale. La légende est : «bizz» (chu, ちゅ). L’équation posée entre les lèvres du haut et les lèvres du bas fait donc du visage de la femme l’équivalent d’une offrande.
A gauche, le verso du poster : une empreinte de poisson (gyotaku, 魚拓). A droite, le recto du poster : une empreinte de vulve. Le gyotaku joue le rôle d’oeuvre d’art en trompe l’oeil : «A l’envers, une empreinte de poisson fait office de camouflage» (Nanto uramen ha kamofura yô gyotaku, なんと裏面はカモフラ用魚拓). L’image en négatif renvoie ici à toute poétique de l’envers et de l’endroit, des lèvres du haut (dont la taille correspond, dit-on, à celle du vagin) qui restent closes et des lèvres du bas, largement écartées en signe de bienvenue…
NOTES
(1) «chinu ちぬ en japonais - acanthopagrus schlegelii en scientifique», précise Vanessa Rau
(2) «Généralement sur les gyotaku, le nom du poisson est écrit car on garde l’empreinte du poisson quand c’est une prise un peu exceptionnelle (taille du poisson ou rareté de l’espèce). Ici ce n’est pas le cas. L’œuvre n’a pas de nom. Je la titre simplement Gyotaku - 1988. Souvent, sur un gyotaku, on inscrit : le nom du poisson, sa taille, son poids, le lieu et la date de la prise. Ici, seul le sceau de l’artiste (Takayama) est inscrit. Cette œuvre est en vente à 380€. Les prix sont très variables selon la qualité, l’artiste, l’époque ; et peuvent vite monter. En effet, les gyotaku ne se trouvent pas facilement. C’est un souvenir personnel ou familial, donc on ne les vend pas. Après une demande de gyotaku de la part d’un client, j’ai mis une année à trouver une belle pièce. J’avais demandé à mes contacts japonais, et ils étaient tous très surpris de ma requête. Un brocanteur m’a même dit que j’aurais plus vite fait de le faire moi-même !» (La galieriste Vanessa Rau. Entretien par email, 24 avril 2015)
(3) L’histoire des empreintes reste à faire. «A l’époque Edo, il est d’usage que les lutteurs de sumo laissent une trace apposée de leur main (tegata) en guise d’autographe. Elle est réalisée à l’encre rouge quand les lutteurs ont atteint un certain niveau. Une autre coutume (relativement) ancienne, propre au milieu du théâtre kabuki, c’est l’empreinte de visage (oshiguma) : à la fin d’une représentation, pour remercier leurs fans, certaines stars pressent contre leur visage une pièce de soie ou de papier qui imprime leur maquillage et qu’ils offrent en souvenir. Le plus ancien oshiguma répertorié est celui d’Ichikawa Danjuro VIII, qui se tua de façon spectaculaire à l’âge de 32 ans par seppuku. L’empreinte macabre de son visage remonterait à 1849, soit cinq ans avant son suicide. Mais les spécialistes estiment que les premiers oshiguma datent des années 1830. Quant aux empreintes génitales… aucun historien ne s’est encore penché sur l’origine de ces curieuses signatures corporelles.» Dans les années 2000, une firme lance des empreintes de tétons de pornstars. Pour plus de renseignements : Les Objets du désir au Japon (Glénat).
ADRESSE : galerie Vanessa Rau, Puces de Paris - Saint-Ouen Marché Serpette Allée 3 Stand 11 110, rue des Rosiers 93400 Saint Ouen Tél : 07.86.51.97.62. Email : contact@galerievanessarau.com
POUR EN SAVOIR PLUS : le Facebook Poisson de Groix ; le catalogue (aux éditions Coop Breizh) de l’exposition «Gyotaku, l’âme des poissons» qui a eu lieu à Concarneau en 2012. Il y a également eu une exposition à Paris en 2013, avec la publication d’un catalogue chez Payot : «Gyotaku, empreintes de la mer».
Au Japon, quand un pêcheur a attrapé un gros poisson, il garde une trace de son exploit sous la forme d’un gyotaku («empreinte de poisson»). Il recouvre son trophée d’encre et y tamponne une feuille de papier afin d’en immortaliser les dimensions. L’équivalent amoureux du gyotaku se dit mantaku («empreinte de vulve») ou shintaku («empreinte de pénis»).
Spécialisée dans le design nippon, la galerie Vanessa Rau, située aux puces de Saint-Ouen, à Paris, met actuellement en vente un gyotaku de «pagre tête noire» (1). Gyotaku (魚拓) – littéralement «impression de poisson» (2) – se dit «ichtyogramme» en français. L’oeuvre est signée d’un sceau au cinabre qui consacre sa valeur : telle une calligraphie, l’empreinte de poisson fait partie des arts populaires au Japon. Il se pourrait que cette forme d’art tire son origine des relevés d’empreintes de stèles bouddhiques, technique d’origine chinoise dont un des plus anciens exemples répertorié serait un Sûtra du Diamant datant de l’an 868 après Jésus-Christ… Il est impossible bien sûr d’établir une filiation directe entre les empreintes de stèles et celles de poissons, mais très séduisant d’imaginer que les pêcheurs aient désiré fixer leur mémoire comme s’il y avait un lien entre la lecture d’un texte et la célébration d’une belle prise. Certaines choses, fuyantes, laissent des impressions qui disparaissent trop vite. C’est comme si elles n’avaient jamais existé.
Au Japon, (s’il faut en croire Wikipedia) les deux exemplaires les plus anciens de gyotaku que l’on connaisse dateraient de 1862. L’un reproduit une daurade royale, l’autre une daurade grise, symboles du bonheur. Dans les années 70, des producteurs de revues érotiques s’amusent à détourner cette technique d’impression inversée. Alors que la censure fait rage et que les parties génitales – noircies, grattées ou recouvertes de mosaïques – sont systématiquement éliminées des magazines pornographiques, ces éditeurs ont l’idée ingénieuse de publier des mantaku («empreintes de vulve») pour contourner l’interdit. A côté des photos caviardées de femmes nues, ils publient l’image en négatif de ce que les lecteurs n’ont pas le droit de voir. Parallèlement, dans le milieu de la prostitution, l’empreinte génitale se développe sous la forme d’options payantes (3). Si le client désire garder une trace de la femme qu’il a possédée, moyennant un petit supplément, il peut enduire son entre-jambe d’encre et y presser une feuille qu’il emporte en souvenir. Empreintes poétiques, les mantaku font beaucoup penser à des tâches de Rorschach. Elles ressemblent à des papillons noirs ou à d’étranges silhouettes d’oiseaux aux ailes dissymétriques.
La censure étant toujours de mise au Japon, certaines publicités pour des reproductions réalistes de vagin s’accompagnent d’un gyotaku, par clin d’oeil à l’idée de la transgression : il est toujours plus vendeur de signifier qu’un produit relève de l’interdit. Ci-dessous, une image scannée dans le catalogue de sex-toys «Dr Goods» de la firme Hokuto Partners. Date : 2007. Le produit est un ersatz de vagin en élasthanne, vendu en deux versions : à gauche Yuri (ゆり), à droite Riho (りほ). Cet ersatz de vagin est livré dans une boîte qui contient, en plus produit : un mantaku (マン拓) et une empreinte de bouche réalisée au rouge à lèvre.
La grande vulve saisie directement grandeur nature !! (Gensun dai o-manko chokutori !! 原寸大おまんこ直採り!!)
1 Le jus de vulve pris à la source. (1. Genba de saishu shita manjû. 1現場で採取したマン汁)
2 Un poster d’empreinte de vulve. (2. Mantaku pôsutâ. 2マン拓ポースター).
3 Un ona hole moulé sur une vulve grande ouverte. (3. Pakkuri mantaku hôru. 3ぱっくりマン拓ホール).
Les photo qui montrent les modèles s’asseoir sur une feuille de papier pour réaliser leur empreinte de sexe sont légendées : «bien aplatie» (pettan, ぺったん). Pettan est une onomatopée qui désigne le fait d’écraser ses parties génitales sur une surface à laquelle les chairs se mettent à coller. Pettan désigne aussi le «splosh» d’une crêpe molle et collante qui tombe par terre et fait ventouse. Le mot Pettan désigne également tout ce qui est désespérément plat : les poitrines de certaines filles, par exemple.
Les deux photos du dessous montrent Yuri et Riho imprimer leurs lèvres sur le papier, juste sous l’empreinte de vulve, en guise de signature buccale. La légende est : «bizz» (chu, ちゅ). L’équation posée entre les lèvres du haut et les lèvres du bas fait donc du visage de la femme l’équivalent d’une offrande.
A gauche, le verso du poster : une empreinte de poisson (gyotaku, 魚拓). A droite, le recto du poster : une empreinte de vulve. Le gyotaku joue le rôle d’oeuvre d’art en trompe l’oeil : «A l’envers, une empreinte de poisson fait office de camouflage» (Nanto uramen ha kamofura yô gyotaku, なんと裏面はカモフラ用魚拓). L’image en négatif renvoie ici à toute poétique de l’envers et de l’endroit, des lèvres du haut (dont la taille correspond, dit-on, à celle du vagin) qui restent closes et des lèvres du bas, largement écartées en signe de bienvenue…
NOTES
(1) «chinu ちぬ en japonais - acanthopagrus schlegelii en scientifique», précise Vanessa Rau
(2) «Généralement sur les gyotaku, le nom du poisson est écrit car on garde l’empreinte du poisson quand c’est une prise un peu exceptionnelle (taille du poisson ou rareté de l’espèce). Ici ce n’est pas le cas. L’œuvre n’a pas de nom. Je la titre simplement Gyotaku - 1988. Souvent, sur un gyotaku, on inscrit : le nom du poisson, sa taille, son poids, le lieu et la date de la prise. Ici, seul le sceau de l’artiste (Takayama) est inscrit. Cette œuvre est en vente à 380€. Les prix sont très variables selon la qualité, l’artiste, l’époque ; et peuvent vite monter. En effet, les gyotaku ne se trouvent pas facilement. C’est un souvenir personnel ou familial, donc on ne les vend pas. Après une demande de gyotaku de la part d’un client, j’ai mis une année à trouver une belle pièce. J’avais demandé à mes contacts japonais, et ils étaient tous très surpris de ma requête. Un brocanteur m’a même dit que j’aurais plus vite fait de le faire moi-même !» (La galieriste Vanessa Rau. Entretien par email, 24 avril 2015)
(3) L’histoire des empreintes reste à faire. «A l’époque Edo, il est d’usage que les lutteurs de sumo laissent une trace apposée de leur main (tegata) en guise d’autographe. Elle est réalisée à l’encre rouge quand les lutteurs ont atteint un certain niveau. Une autre coutume (relativement) ancienne, propre au milieu du théâtre kabuki, c’est l’empreinte de visage (oshiguma) : à la fin d’une représentation, pour remercier leurs fans, certaines stars pressent contre leur visage une pièce de soie ou de papier qui imprime leur maquillage et qu’ils offrent en souvenir. Le plus ancien oshiguma répertorié est celui d’Ichikawa Danjuro VIII, qui se tua de façon spectaculaire à l’âge de 32 ans par seppuku. L’empreinte macabre de son visage remonterait à 1849, soit cinq ans avant son suicide. Mais les spécialistes estiment que les premiers oshiguma datent des années 1830. Quant aux empreintes génitales… aucun historien ne s’est encore penché sur l’origine de ces curieuses signatures corporelles.» Dans les années 2000, une firme lance des empreintes de tétons de pornstars. Pour plus de renseignements : Les Objets du désir au Japon (Glénat).
ADRESSE : galerie Vanessa Rau, Puces de Paris - Saint-Ouen Marché Serpette Allée 3 Stand 11 110, rue des Rosiers 93400 Saint Ouen Tél : 07.86.51.97.62. Email : contact@galerievanessarau.com
POUR EN SAVOIR PLUS : le Facebook Poisson de Groix ; le catalogue (aux éditions Coop Breizh) de l’exposition «Gyotaku, l’âme des poissons» qui a eu lieu à Concarneau en 2012. Il y a également eu une exposition à Paris en 2013, avec la publication d’un catalogue chez Payot : «Gyotaku, empreintes de la mer».
Il y a des femmes ou des hommes qui pèsent 50 kilos, dont 10 kilos d’or réparti en bracelets, chaînes, dents et croix de la Vierge… Ces gens-là n’ont rien d’autre que leur corps. Démunis de tout, mais couverts d’or. Rêvant d’avoir de l’or jusque sur leurs organes intimes, dans une sorte de défi lancé à la misère.
Il travaille au rayon légumes d’un supermarché. Un jour, un collègue magasinier lui fait découvrir la poésie. Alors, Washington Cucurto se met à écrire des poèmes sur ses aventures. Un jour, dit-il, ma petite copine Idalina a voulu que je devienne le dieu maïs.
«Elle m’a tellement bassiné, Idalina, avec cette histoire. “C’est que tu as une […] idéale pour être recouverte d’or. Ni trop grande ni trop petite, mais extrêmement grosse, avec le gland comme une pomme. Allez ! On la fait en or ! Inventons l’affaire du Siècle : l’homme à la […] en or, séducteur de mulâtresses dominicaines. On pourrait même en faire une émission de télé. Je connais l’homme qui peut réaliser ce travail.“»
«Les Aventures du dieu maïs» commencent. C’est une auto-biographie (tout juste publiée aux éditions Le Nouvel Attila) en forme de poème héroïque, dans la lignée des récits d’initiation.
«Elle me bassinait toujours quand elle l’avait en elle. “Cúcu, cúcu… change-la en or, ah ah, change-la en or. Comme ça, tu pourras quitter cette horrible baraque et ce supermarché, et moi je quitterai la rue.“ »
A force d’insistance, Idalina obtient gain de cause. Washington Cucurto ne sait pas précisément ce qu’elle veut. Mais dit Oui…
«Le lendemain, Idalina, ma copine dominicaine, s’est levée du lit d’un bond. Elle a embrassé le bout de ma queue, comme tous les jours. Elle s’est signée face au Vénéré Boudin Noir. – Bonjour, mon Roi. Je vais chercher de l’or au Paraguay».
Comment résister à l’amour que les créatures les plus démunies vouent à l’or ? Autrefois les indiens faisaient des sacrifices humains au soleil. Fils d’indien, vivant en Argentine, Washington Cucurto dresse le portrait de toutes les personnes qu’il a croisées dans les conventillo (maisons communes pour les immigrants) et qui partagent cette fascination pour la couleur dorée de leurs rêves.
«L’or péruvien brille beaucoup. Si tu as la peau brune, tu le portes et tu as l’air d’un taxi, tu jettes des éclairs dans le métro et dans les rues du quartier. Tu peux pas sortir de la ville parce qu’à tous les coups tu te fais enlever. En plus, il est de très mauvaise qualité et il te laisse des taches vertes sur la peau. On dit que l’or péruvien attire les Noirs ; quand tu te laves et qu’il entre en contact avec l’eau, il libère une odeur qui excite les métisses. C’est pour ça que ce genre de métal est aussi apprécié par le monde gay de la nuit».
Ses mots coulent comme du sang et font traverser sous la forme de flashs étonnants ces ghettos de l’Amérique latine où se côtoient les filles perdues et les garçons magasiniers, tous clinquants, à la parade.
«L’or bolivien est le plus léger : on l’utilise pour des chaînettes et des petits bracelets, il porte chance, il contient un bon mélange de cuivre ce qui lui donne un éclat magnifique. En plus on dit qu’il attire les fées de la nuit. Les putes et les petites provinciales qui dansent dans les bals. Si par une nuit d’automne tu te balades dans Constitución avec une chaîne autour du cou, tu seras comme un fils du Président tout juste descendu du Paraguay. Ce sera toi le Roi de la Cumbia […] parce que la cumbia naît des sons produits par le frottement de ce métal. Tu vois, il y a encore un monde qui vit à l’Âge du Métal ! Et ce monde, c’est le nôtre».
L’auteur de ce livre d’amour éperdu, enfiévré, parle à la première personne. Il mélange le vrai et le faux, si habilement qu’il semble tout à fait plausible qu’il soit un jour allé chez le bijoutier de la 123 rue Libertad, pour se faire transformer en dieu maïs. Pourquoi pas ? Son récit raconte qu’à cette adresse, se trouve l’enseigne de la «Maison Roi-Soleil». C’était trois jours avant la Célébration du dieu maïs, dit-il. La bijouterie était tenue par un gay. Il a été endormi pour l’opération et quand il s’est réveillé… Entre les cuisses, «j’avais une brillante fulgurance d’or bolivien», d’une valeur de 45 000 dollars. Soit 6 mois de travail pour Idalina.
Quand la célébration du dieu maïs commence… Toutes les femmes viennent s’offrir à lui dans l’espoir que le dieu maïs les exauce. Elles mettent de l’argent dans ses poches avant de repartir et aucune d’entre elle ne voit ses voeux se réaliser. La vie est dure. Washington Cucurto le sait bien.
«Les heures de ma jeunesse ont toutes été gratos. Qu’est-ce que je pouvais y faire ? Je suis tombé en plein boom du néolibéralisme et je n’ai pas eu d’autre choix que de remplir une demande d’emploi dans une de ces agences d’intérim, ou de travail temporaire, comme ils appelaient ça à l’époque. Les mots “temporaire“ et “superpromo“ circulaient, je me souviens qu’on appelait plein de jolies filles “Superpromo“. Nous étions tous de la marchandise. […] Combien d’heures gratos de mes 17, 18, 19 ans ; des dimanches et des jours fériés et des week-end de Pâques à travailler à fond, à donner des heures au nom d’une promotion d’employés, au nom d’une croissance de l’entreprise qu’on ne voyait jamais. Qu’est-ce que je pouvais y faire !».
Son récit bifurque. Il parle des rayons de légume dont il est si fier de s’occuper et des laitues sur lesquelles il écrit des poèmes avec la pointe d’une carotte. Les clientes qui achètent leur salade pour mincir savent-elles qu’elles mangent bien plus que des feuilles vertes dopées à la vitamine A double dose pour le bronzage ? En réalité, ce qu’elles mangent est une «Laitue Pièce Maîtresse de la Poésie», couverte de cryptogrammes, «phrases inintelligibles pour le monde», qui recèlent le «secret merveilleux»…
«Les Aventures du dieu maïs» se lisent comme une sublime déclaration de sexe. Elles sont signées du nom d’auteur Washington Cucurto. «Son vrai nom est Santiago Vega, explique la traductrice, Adrienne Orssaud. Il est né dans la région de Buenos Aires, mais pas dans la capitale, ce qui est important pour lui, parce que Buenos Aires est assez européanisée, alors que la province reste plus “américaine“ et métisse, et c’est là l’Argentine qu’il revendique. Dans ses textes, il cherche à représenter une partie de la population et certains quartiers qui ne sont jamais ou très rarement présents dans la littérature argentine, alors qu’ils sont au centre de la réalité argentine. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en Argentine tous ceux qui ne sont pas blancs sont «noirs», y compris les indiens… une certaine négation des origines du pays…
«Cucurto vient d’une famille modeste, il a fait beaucoup de petits boulots. Il a entre autres travaillé dans des supermarchés, et il semble que ce soit un collègue de supermarché qui lui ait fait découvrir la poésie. Il a créé une maison d’édition il y a une quinzaine d’années, Eloisa Cartonera, un projet assez spécial, puisqu’il achète le carton récupéré par les cartoneros (des habitants des bidonvilles qui trient les poubelles en ville pour vendre ce qui ce recycle aux usines de recyclage) pour en faire les couvertures des livres et emploie des cartoneros pour la fabrication des livres».
A LIRE : Les Aventures du dieu maïs», de Washington Cucurto, éditions Le Nouvel Attila. Traduction : Adrienne Orssaud. Illustrations : Tom de Pékin.
ILLUSTRATION : Tom de Pékin.
Il y a des femmes ou des hommes qui pèsent 50 kilos, dont 10 kilos d’or réparti en bracelets, chaînes, dents et croix de la Vierge… Ces gens-là n’ont rien d’autre que leur corps. Démunis de tout, mais couverts d’or. Rêvant d’avoir de l’or jusque sur leurs organes intimes, dans une sorte de défi lancé à la misère.
Il travaille au rayon légumes d’un supermarché. Un jour, un collègue magasinier lui fait découvrir la poésie. Alors, Washington Cucurto se met à écrire des poèmes sur ses aventures. Un jour, dit-il, ma petite copine Idalina a voulu que je devienne le dieu maïs.
«Elle m’a tellement bassiné, Idalina, avec cette histoire. “C’est que tu as une […] idéale pour être recouverte d’or. Ni trop grande ni trop petite, mais extrêmement grosse, avec le gland comme une pomme. Allez ! On la fait en or ! Inventons l’affaire du Siècle : l’homme à la […] en or, séducteur de mulâtresses dominicaines. On pourrait même en faire une émission de télé. Je connais l’homme qui peut réaliser ce travail.“»
«Les Aventures du dieu maïs» commencent. C’est une auto-biographie (tout juste publiée aux éditions Le Nouvel Attila) en forme de poème héroïque, dans la lignée des récits d’initiation.
«Elle me bassinait toujours quand elle l’avait en elle. “Cúcu, cúcu… change-la en or, ah ah, change-la en or. Comme ça, tu pourras quitter cette horrible baraque et ce supermarché, et moi je quitterai la rue.“ »
A force d’insistance, Idalina obtient gain de cause. Washington Cucurto ne sait pas précisément ce qu’elle veut. Mais dit Oui…
«Le lendemain, Idalina, ma copine dominicaine, s’est levée du lit d’un bond. Elle a embrassé le bout de ma queue, comme tous les jours. Elle s’est signée face au Vénéré Boudin Noir. – Bonjour, mon Roi. Je vais chercher de l’or au Paraguay».
Comment résister à l’amour que les créatures les plus démunies vouent à l’or ? Autrefois les indiens faisaient des sacrifices humains au soleil. Fils d’indien, vivant en Argentine, Washington Cucurto dresse le portrait de toutes les personnes qu’il a croisées dans les conventillo (maisons communes pour les immigrants) et qui partagent cette fascination pour la couleur dorée de leurs rêves.
«L’or péruvien brille beaucoup. Si tu as la peau brune, tu le portes et tu as l’air d’un taxi, tu jettes des éclairs dans le métro et dans les rues du quartier. Tu peux pas sortir de la ville parce qu’à tous les coups tu te fais enlever. En plus, il est de très mauvaise qualité et il te laisse des taches vertes sur la peau. On dit que l’or péruvien attire les Noirs ; quand tu te laves et qu’il entre en contact avec l’eau, il libère une odeur qui excite les métisses. C’est pour ça que ce genre de métal est aussi apprécié par le monde gay de la nuit».
Ses mots coulent comme du sang et font traverser sous la forme de flashs étonnants ces ghettos de l’Amérique latine où se côtoient les filles perdues et les garçons magasiniers, tous clinquants, à la parade.
«L’or bolivien est le plus léger : on l’utilise pour des chaînettes et des petits bracelets, il porte chance, il contient un bon mélange de cuivre ce qui lui donne un éclat magnifique. En plus on dit qu’il attire les fées de la nuit. Les putes et les petites provinciales qui dansent dans les bals. Si par une nuit d’automne tu te balades dans Constitución avec une chaîne autour du cou, tu seras comme un fils du Président tout juste descendu du Paraguay. Ce sera toi le Roi de la Cumbia […] parce que la cumbia naît des sons produits par le frottement de ce métal. Tu vois, il y a encore un monde qui vit à l’Âge du Métal ! Et ce monde, c’est le nôtre».
L’auteur de ce livre d’amour éperdu, enfiévré, parle à la première personne. Il mélange le vrai et le faux, si habilement qu’il semble tout à fait plausible qu’il soit un jour allé chez le bijoutier de la 123 rue Libertad, pour se faire transformer en dieu maïs. Pourquoi pas ? Son récit raconte qu’à cette adresse, se trouve l’enseigne de la «Maison Roi-Soleil». C’était trois jours avant la Célébration du dieu maïs, dit-il. La bijouterie était tenue par un gay. Il a été endormi pour l’opération et quand il s’est réveillé… Entre les cuisses, «j’avais une brillante fulgurance d’or bolivien», d’une valeur de 45 000 dollars. Soit 6 mois de travail pour Idalina.
Quand la célébration du dieu maïs commence… Toutes les femmes viennent s’offrir à lui dans l’espoir que le dieu maïs les exauce. Elles mettent de l’argent dans ses poches avant de repartir et aucune d’entre elle ne voit ses voeux se réaliser. La vie est dure. Washington Cucurto le sait bien.
«Les heures de ma jeunesse ont toutes été gratos. Qu’est-ce que je pouvais y faire ? Je suis tombé en plein boom du néolibéralisme et je n’ai pas eu d’autre choix que de remplir une demande d’emploi dans une de ces agences d’intérim, ou de travail temporaire, comme ils appelaient ça à l’époque. Les mots “temporaire“ et “superpromo“ circulaient, je me souviens qu’on appelait plein de jolies filles “Superpromo“. Nous étions tous de la marchandise. […] Combien d’heures gratos de mes 17, 18, 19 ans ; des dimanches et des jours fériés et des week-end de Pâques à travailler à fond, à donner des heures au nom d’une promotion d’employés, au nom d’une croissance de l’entreprise qu’on ne voyait jamais. Qu’est-ce que je pouvais y faire !».
Son récit bifurque. Il parle des rayons de légume dont il est si fier de s’occuper et des laitues sur lesquelles il écrit des poèmes avec la pointe d’une carotte. Les clientes qui achètent leur salade pour mincir savent-elles qu’elles mangent bien plus que des feuilles vertes dopées à la vitamine A double dose pour le bronzage ? En réalité, ce qu’elles mangent est une «Laitue Pièce Maîtresse de la Poésie», couverte de cryptogrammes, «phrases inintelligibles pour le monde», qui recèlent le «secret merveilleux»…
«Les Aventures du dieu maïs» se lisent comme une sublime déclaration de sexe. Elles sont signées du nom d’auteur Washington Cucurto. «Son vrai nom est Santiago Vega, explique la traductrice, Adrienne Orssaud. Il est né dans la région de Buenos Aires, mais pas dans la capitale, ce qui est important pour lui, parce que Buenos Aires est assez européanisée, alors que la province reste plus “américaine“ et métisse, et c’est là l’Argentine qu’il revendique. Dans ses textes, il cherche à représenter une partie de la population et certains quartiers qui ne sont jamais ou très rarement présents dans la littérature argentine, alors qu’ils sont au centre de la réalité argentine. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en Argentine tous ceux qui ne sont pas blancs sont «noirs», y compris les indiens… une certaine négation des origines du pays…
«Cucurto vient d’une famille modeste, il a fait beaucoup de petits boulots. Il a entre autres travaillé dans des supermarchés, et il semble que ce soit un collègue de supermarché qui lui ait fait découvrir la poésie. Il a créé une maison d’édition il y a une quinzaine d’années, Eloisa Cartonera, un projet assez spécial, puisqu’il achète le carton récupéré par les cartoneros (des habitants des bidonvilles qui trient les poubelles en ville pour vendre ce qui ce recycle aux usines de recyclage) pour en faire les couvertures des livres et emploie des cartoneros pour la fabrication des livres».
A LIRE : Les Aventures du dieu maïs», de Washington Cucurto, éditions Le Nouvel Attila. Traduction : Adrienne Orssaud. Illustrations : Tom de Pékin.
ILLUSTRATION : Tom de Pékin.
Envie d’un moment de lecture « érotique, libre, sexy, curieux, impertinent, mutin »? Jessica Rispal a fait appareiller Le Bateau, bimensuel photographique et textuel, qui promet de trôner très vite sur les meilleures tables basses.
Que va-t-on retrouver tous les deux mois sur le Bateau?
Tous les deux mois on y retrouve les mêmes auteurs. Certains ont commencé des chroniques qu’ils vont continuer dans chaque numéro comme des épisodes : Romain Tord revisite par exemple l’histoire d’Adam et Eve en respectant le thème, Ju’ est parti pour un an au Japon en janvier et nous raconte ses découvertes dans les soirées libertines, fétichistes et bondage mais aussi sur la vie de tous les jours, De la Motte est expert en art et écrit une chronique sur le thème replacé dans l’histoire de l’art. En revanche Sixtine écrit une nouvelle érotique différente à chaque fois. Les illustrateurs et les photographes proposent aussi des images différentes à chaque fois. Parfois des histoires, parfois des mini reportages : Alain STHR nous livrait dans le N#1 une interview autour de la vente de culottes en ligne, je propose dans le N#2 deux récits de transexuels accompagnés de photographies.
A la lecture de votre présentation, je ressens comme une filiation avec feu l’Imparfaite dont le dernier numéro remonte à mai 2013 qui mêlait aussi textes et photos.
Je comprends la filiation avec l’imparfaite, que je ne connaissais pas. Cependant je crois que nous n’avons pas les mêmes envies en matière d’esthétique. L’imparfaite me semble un peu plus arty léché, un peu comme les galeries d’art en ce moment, un peu froid et tendance. Il me semble que Le Bateau a des racines plus underground de par ma propre culture. Je ne cherche pas à montrer le fétiche, le porno, le sexe ou le bondage de manière fashion comme le font tous les magazines depuis quelques temps. Les images de mode très froides me lassent, j’ai besoin de vie. J’aime le grain, la matière, la peau, je veux qu’on sente les corps, qu’ils bougent, à travers les textes comme les images.
Au départ ça semble un projet personnel, l’appeler le Bateau c’était pour y rassembler votre équipage?
Le Bateau, c’est effectivement pour rassembler mon équipage, mes amis, les personnes que je vois autour de moi faire de belles choses. Je suis quelqu’un de très solitaire mais de paradoxalement fédérateur. Je sais réunir des personnes, les motiver et réaliser des projets. Le cercle s’agrandira certainement, avec les pages « escales » qui accueilleront de nouveaux artistes dans la version digitale prévue pour avril.
C’est un projet avant tout artistique, mais est-il aussi militant?
C’est un projet artistique oui, militant peut être un peu aussi. Dans le sens de la liberté d’expression. Chaque contributeur est totalement libre de traiter le thème à sa façon. Il peut explorer des techniques, des styles, des envies pas toujours réalisables dans une commande professionnelle. Militant aussi pour explorer les sexualités sans tabou, exposer les corps aussi bien masculins que féminins.
Le thème est prétexte à être malmené, trituré et exploité afin de parler de sujets de société, de sexualités, de tabous, de clichés. Je ne veux pas en faire un magazine qui montre une image « mode » de sujets underground. Si on parle bondage et SM on fera pas du 50 shades. Quand je parle transexualité comme dans le #2, je n’enferme pas tout un tas de gens sous une étiquette bourrée de préjugés, j’essaie de donner à voir des visions qui ne sont pas identiques.
Comment votre diffusion décolle-t-elle ?
Le premier numéro se vend chaque jour, petit à petit, et je suis contente car les gens sont enthousiastes. Nous avons reçu de l’aide de quelqu’un qui a créé le site web pour nous, c’est un vrai coup de pouce ! Ce n’est pas facile de tout faire d’un coup car j’ai tout monté seule, je suis enceinte, maman d’une fille de 3 ans, j’ai déménagé et je viens de décrocher un job génial et épuisant… Mais j’adore ! On a qu’une vie et l’expérience est très stimulante!
Le gingembre, c’est une racine qui ne ressemble à … rien, mais qui est un élixir en or pour renforcer l’apport sanguin dans tous...
The post Une bonne partie de gingembre en l’air appeared first on Paris Derrière.
Bon je sais pas vous mais avec cette pluie qui recouvre une bonne partie de la France, on est en plein dimanche-grisaille… Alors pour s’égayer un peu :
Petite visite avec @EufratMai de l’usine qui a fabriqué son vagin pour @Fleshlight : http://t.co/hNraqcCgGU
— Pa Laume (@palaume) 23 Janvier 2015
De quoi parle-t-on quand on parle de beau sexe ?: L’épineuse question du jour. http://t.co/KFhQ4laNMN — Sexactu (@sexactu) 23 Janvier 2015
Bref, vulves et pénis sont tous servis! Bon dimanche, sous vos applaudissements!
This edition of Kink Your Kindle features some absolute showstoppers in the world of new erotic fiction — and the fiction genre, period. I’m not sure what changed in the past few months, but something certainly has in the world of erotica. The newest crop of hot, lit smut is deep, and I highly recommend each and every one of them. Best of all, most of these are indies, and self-published works, so we’re supporting the writers directly! YAY!
With the exception of any nonfiction titles, every selection in this post contains explicit sex, ranging from romantic trysts with hardcore sex to character-driven, thoughtful – but very nasty – porn. Expect unusual and rich stories, characters with complexity, riveting realistic sex, and skilled storytelling.
Searching for erotic Kindle books is a nightmare of poorly written (auto generated? plagiarized?) free books, most exploiting dated (and often offensive) stereotypes that are a turn-off. But they all rank high on Amazon’s search, page after page – making it impossible to find quality erotic titles. I hope that Kink Your Kindle helps to hack a path through the rip-offs and Kindle spammers, and that through this you discover new authors you grow to love.
NEW FROM ME
“What you need to know about Filthy Housewives is that it offers literary pornography at its finest. What’s masterful about this collection is the sheer erotic creativity it displays. Every single story might start off sounding like something you’ve read someplace, some time, but no—Filthy Housewives offers seven arousing, inventive sexual fantasies, and each one will provide you with at least one moment, one image or scent, that will stay with you long after you’ve finished reading.” (Amazon review)
“Anyone thinking Mad Men? I know I am. And yet, when you open Bisexual Husbands, and begin your journey, it’s nothing like anything you’ve ever read before. Between the covers are seven hot and kinky tales of husbands gone wild – pushed and prodded into it by their wild and kinky wives. Before they realize what’s going on, they’re caught up in something they never knew they wanted. In between stories, cleanse your palette with bits and bites from Violet herself – tips on how to kink up your bar, or the proper way to lube up. All tips feel like they should be published in Good Housekeeping, but it keeps with the feel of the collection. Old fashioned on the outside, but thoroughly modern and shiny new on the inside.” (Amazon review)
Previous Kink Your Kindle book lists:
Que faire quand une de mes belles lectrices me propose de m’envoyer de belles photos d’elle pour que je les publie sur le blog ? Et bien … je les publie Voici donc trois superbes photos érotiques d’Emylee. On pourra admirer le sens du détail et l’érotisme du cadrage. Allez, je vous les laisses admirer…
Cet article De l’érotisme du détail est apparu en premier sur NXPL.
Vous avez déjà sucé une fraise ? Léché une clémentine juteuse ? Caressé un kiwi ? Effeuillé une banane ? Oui, bien sûr, la « foodophilie » n’est pas encore punie par la loi et tout le monde a déjà exploré avec plus ou moins d’attention le potentiel érotique de la nourriture avec sa bouche, son nez et ses doigts…
Comment obtenir un parfait dosage entre cuisine et cul ? Ci-dessous quelques ingrédients….
Ils appellent ça le « sexy foooding » mais il n’existe pas vraiment de mot pour ce concept (wikipedia appelle ça« jeux avec de la nourriture », bref, il est urgent de lui donner un petit nom). Selon moi, c’est quand on « érotise » les aliments en bouche, que l’on est excité par ce que l’on va goûter. Attention je ne parle pas ici du phénomène des « stuffers », ces fétichistes de la prise du poids qui se goinfrent pour s’exciter sexuellement (oui, messieurs-dames, ça existe), ni de la « sitophilie », dans lequel le corps du partenaire est recouvert d’un aliment (souvent liquide) pour que son(a) copain(-pine) vienne le lécher et qui ne serait à lui seul être assez exhaustif pour résumer la pratique. Il s’agit là de développer la première étape de la sexualité infantile, le fameux « stade oral » de Freud, dans sa laaaarge globalité.
Oscillant entre l’infantilisation et cannibalisme, le sexy fooding peut-être un sacré booster de libido !
J’ai assisté récemment à un atelier de « sexy foooding » organisé par la célèbre enseigne Le Passage du Désir, une façon de faire découvrir leur nouvelle gamme de produits gourmands. Pour ce lovestore, avoir « faim » de son partenaire peut se concevoir de multiples façons : huiles pour le corps parfumées, bougies comestibles, sucettes, thé aphrodisiaque…
Ce qui est bien avec la nourriture et la gourmandise, c’est que ces jeux peuvent s’incorporer dans le cadre de multiples scénarios (massage, dîner romantique, jeux SM etc.).
Personnellement une des meilleures façons de le pratiquer reste « les yeux bandés »… je vous explique pourquoi !
Nathalie Giraud, sexothérapeute et fondatrice de Piment Rose, avait demandé à une dizaine de personnes de se bander les yeux et de goûter des aliments (liquides ou solides) qu’elle leur faisait passer. Arrivée un peu en retard (comme à mon habitude), j’ai vite noué un bandeau autour de mes yeux et Nathalie m’a fourré une fraise entre les mains sans rien dire. J’avais un peu faim, je l’ai mangée d’un coup. (J’ai bien assimilé le concept du stade infantile). Elle a repris ma main et m’a donné une deuxième fraise en me soufflant à l’oreille « Non Flore, tu ne la manges tout de suite, tu la lèches d’abord, tu la suces, tu te demandes si elle est froide ou chaude, tu cherches à savoir si elle est juteuse… bref, tu joues avec ta fraise ! »
Grondée comme une enfant, j’ai fait des aller-retour avec ma fraise dans la bouche, je l’ai léchée du bout de ma langue, je l’ai mordillée pour faire sortir un peu de jus, et bien -croyez le ou non- une fraise, les yeux bandés, c’est vachement excitant.
Pour Nathalie Giraud :
Quand on a les yeux bandés, les sens corporels se retrouvent exacerbés : l’ouïe, l’olfactif, le goût et le toucher se décuplent. Il faut dire que la vue coupe à peu près 25% des autres sens et c’est bien dommage ! Lorsque l’on voit un aliment, le cerveau a déjà établi son programme de sensation. Lorsque l’on supprime la vue, la relation avec l’aliment redevient nouvelle. C’est ton corps qui va découvrir l’aliment et pas ton mental et cela t’ouvre un champs des possibles incroyable !
Bref, ça m’a donné plein d’idées de jeux coquins à deux ! Et vous, comment pratiquez-vous pratiquez le « sexy fooding » ?
Leave Blank:Do Not Change:Your email:
Vous avez déjà sucé une fraise ? Léché une clémentine juteuse ? Caressé un kiwi ? Effeuillé une banane ? Oui, bien sûr, la « foodophilie » n’est pas encore punie par la loi et tout le monde a déjà exploré avec plus ou moins d’attention le potentiel érotique de la nourriture avec sa bouche, son nez et ses doigts…
Comment obtenir un parfait dosage entre cuisine et cul ? Ci-dessous quelques ingrédients….
Ils appellent ça le « sexy foooding » mais il n’existe pas vraiment de mot pour ce concept (wikipedia appelle ça« jeux avec de la nourriture », bref, il est urgent de lui donner un petit nom). Selon moi, c’est quand on « érotise » les aliments en bouche, que l’on est excité par ce que l’on va goûter. Attention je ne parle pas ici du phénomène des « stuffers », ces fétichistes de la prise du poids qui se goinfrent pour s’exciter sexuellement (oui, messieurs-dames, ça existe), ni de la « sitophilie », dans lequel le corps du partenaire est recouvert d’un aliment (souvent liquide) pour que son(a) copain(-pine) vienne le lécher et qui ne serait à lui seul être assez exhaustif pour résumer la pratique. Il s’agit là de développer la première étape de la sexualité infantile, le fameux « stade oral » de Freud, dans sa laaaarge globalité.
Oscillant entre l’infantilisation et cannibalisme, le sexy fooding peut-être un sacré booster de libido !
J’ai assisté récemment à un atelier de « sexy foooding » organisé par la célèbre enseigne Le Passage du Désir, une façon de faire découvrir leur nouvelle gamme de produits gourmands. Pour ce lovestore, avoir « faim » de son partenaire peut se concevoir de multiples façons : huiles pour le corps parfumées, bougies comestibles, sucettes, thé aphrodisiaque…
Ce qui est bien avec la nourriture et la gourmandise, c’est que ces jeux peuvent s’incorporer dans le cadre de multiples scénarios (massage, dîner romantique, jeux SM etc.).
Personnellement une des meilleures façons de le pratiquer reste « les yeux bandés »… je vous explique pourquoi !
Nathalie Giraud, sexothérapeute et fondatrice de Piment Rose, avait demandé à une dizaine de personnes de se bander les yeux et de goûter des aliments (liquides ou solides) qu’elle leur faisait passer. Arrivée un peu en retard (comme à mon habitude), j’ai vite noué un bandeau autour de mes yeux et Nathalie m’a fourré une fraise entre les mains sans rien dire. J’avais un peu faim, je l’ai mangée d’un coup. (J’ai bien assimilé le concept du stade infantile). Elle a repris ma main et m’a donné une deuxième fraise en me soufflant à l’oreille « Non Flore, tu ne la manges tout de suite, tu la lèches d’abord, tu la suces, tu te demandes si elle est froide ou chaude, tu cherches à savoir si elle est juteuse… bref, tu joues avec ta fraise ! »
Grondée comme une enfant, j’ai fait des aller-retour avec ma fraise dans la bouche, je l’ai léchée du bout de ma langue, je l’ai mordillée pour faire sortir un peu de jus, et bien -croyez le ou non- une fraise, les yeux bandés, c’est vachement excitant.
Pour Nathalie Giraud :
Quand on a les yeux bandés, les sens corporels se retrouvent exacerbés : l’ouïe, l’olfactif, le goût et le toucher se décuplent. Il faut dire que la vue coupe à peu près 25% des autres sens et c’est bien dommage ! Lorsque l’on voit un aliment, le cerveau a déjà établi son programme de sensation. Lorsque l’on supprime la vue, la relation avec l’aliment redevient nouvelle. C’est ton corps qui va découvrir l’aliment et pas ton mental et cela t’ouvre un champs des possibles incroyable !
Bref, ça m’a donné plein d’idées de jeux coquins à deux ! Et vous, comment pratiquez-vous pratiquez le « sexy fooding » ?
Leave Blank:Do Not Change:Your email:
Presque 50 ans après la révolution sexuelle, le net a t-il chamboulé les moeurs ? La toile permet une sexualité virtuelle en tout anonymat....
The post Avec internet, vivons-nous une seconde révolution sexuelle ? appeared first on Paris Derrière.
Meet indie erotica’s perfect couple: Filthy Housewives and Bisexual Husbands.
Thank you to our sponsor in Spain, Lust Cinema.
Thank you to our Dutch sponsor, Abby Winters.
#Cancersutra: A project that exists to help save lives…one tweak, thrust, moan & pant at a time. http://t.co/K8ujWveWEq
— Museum of Sex (@museumofsex) April 28, 2015
Thank you to our award-winning Australian sponsor, Bright Desire.
Pourquoi aimons-nous les lolita ? Parce qu’elles n’ont pas d’enfants. Eternellement jeunes et stériles, elles n’offrent rien d’autre que le plaisir du sexe, détaché de toute contingence biologique. Avec elles, pas de reproduction. Ouf !?
Du moment qu’elles tombent enceintes, les lolita meurent. Comme dans le roman de Nabokov, leur destin est de périr à l’instant même où elles donnent la vie. Pour Marika Moisseeff, chercheuse au CNRS, ethnologue et psychiatre, la lolita s’oppose radicalement à la figure de la mère et c’est la principale raison de son succès : en Occident, la génitrice est perçue comme une figure négative, associée de façon abusive à une forme de vie inférieure. On parle de «pondeuse», comme d’un serpent. On dit qu’elle a été «mise en cloque», comme si le foetus était une sorte d’excroissance bizarre. Le bébé est d’ailleurs souvent décrit à la façon d’un parasite. «Vingt minutes de plaisir, vingt ans d’ennuis», disent les plaisantins, penchés sur le berceau du nouveau-né dont les cris suscitent des réflexions consternées et des comparaisons peu flatteuses entre un bébé et une MST.
Dans l’imaginaire occidental, le bébé est souvent «présenté comme un corps étranger – un parasite – prenant possession du corps maternel et l’aliénant à ses propres désirs», explique Marika Moisseeff qui note également que les enfants sont souvent rebaptisés d’une sorte de nom d’insecte : on les nomme «chronophages», parce qu’ils consomment le temps et l’énergie de leurs parents, «tout particulièrement de leur maman, la métamorphosant en esclave totalement dévouée à son petit. Ce que Winnicott désignait sous l’expression de “préoccupation maternelle primaire“ : à la fin de la grossesse et pendant les quelques semaines qui suivent la naissance, la mère développerait un intérêt exclusif pour son nouveau-né.» Lorsqu’elle est mère, il est en effet courant de dire qu’une femme se change en créature purement faite d’instinct maternel, que le sexe n’intéresse plus. Terrifiante métamorphose qui la voit se replier sur le noyau fusionnel qu’elle forme avec sa progéniture, rompant avec son époux les liens que la culture avait noué, au profit d’archaïques pulsions. En Occident, la transformation de la femme en mère est conçue comme une métamorphose qui ramène la femme au stade très antérieur de l’évolution.
Faut-il y voir un hasard ? «Plus une espèce est évoluée sur le plan biologique, moins elle procrée». C’est un fait scientifique reconnu : à la différence des méduses qui lâchent des millions d’oeufs dans les flots, les escargots n’en pondent que des centaines. Les chats ont des portées de 5 à 8 petits, tandis que les humains n’ont, sauf exception, qu’un enfant à la fois. Pour le dire autrement : les organismes les plus récents dans la phylogénie génèrent une progéniture plus faible que les espèces les plus anciennes. Partant de ce constat, les adeptes du néo-darwinisme en ont déduit que, de la même manière, les sociétés les plus évoluées sur terre étaient certainement celles qui se reproduisaient le moins. D’une vérité scientifique, on a donc fait un préjugé. Il est d’ailleurs courant de penser que les familles nombreuses sont soit celles d’intégristes religieux qui vivent repliés en communautés, coupés du monde moderne, soit celles d’étrangers venus de pays sous-développés, dépourvus de sécurité sociale, où la progéniture représente l’équivalent d’une assurance-vie. Pour ces familles issues de milieux dits «passéistes» ou «retardataires», faire des enfants c’est se soumettre à des lois que les prétendus «modernes» qualifient de «rétrogrades».
La séduction de la lolita repose en grande partie sur ce système idéologique binaire qui, depuis la seconde guerre mondiale, associe la jeune fille à l’idéal du progrès et la mère à l’image négative d’une grosse truie (pour le dire gentiment).
Rattachée à l’univers technologique et hédoniste de la «culture» et de la raison, la lolita cristallise le désir de vivre dans un corps artificiellement maintenu en suspens dans toute sa splendeur juvénile. Elle est un réservoir d’énergie vitale pour ceux qui rêvent d’échapper aux contingences corporelles. Par opposition, la mère est devenue la figure repoussoir de notre société. Celle que, ailleurs, on vénère et respecte, chez nous n’est plus qu’une femelle guidée par l’instinct génésique qui la pousse à trouver un mâle protecteur, afin de pouvoir mettre au monde ses petits. La mère, ainsi que l’explique Marika Moisseeff, n’appartient d’ailleurs pas au genre humain dans notre imaginaire : la plupart des films et des livres font de la femelle gestante l’équivalent d’alien. Une machine létale, gluante, mi-sangsue mi-méduse. Comparée à l’alien, la lolita paraît plus attirante. Et pourtant… la lolita, elle aussi, relève d’un mythe de science fiction.
La toute première des lolita n’est en effet pas celle de Nabokov, mais celle d’un auteur de science fiction, Philip José Farmer. Ainsi que le révèle Marika Moisseeff, tout vient d’une nouvelle publié en 1952, ensuite réécrite en version longue sous le titre Les amants étrangers (The lovers). C’est l’histoire d’un ethnolinguiste banni sur une planète étrangère, qu’une très jeune fille issue du peuple des «lalithas» initie aux délices du sexe. Il la prend pour une humaine et ne perce son secret que le jour où, tombée enceinte, la jolie lalitha meurt. Tel est le destin de ces créatures extra-terrestres. Du moment qu’elles deviennent des mères, elle expirent. Nabokov a-t-il lu la nouvelle de Farmer ? Probablement. Dans son roman (publié en 1955), Lolita meurt… en 1952, année de publication de la nouvelle de Farmer.
Mais il est fort probable également que Nabokov se soit inspiré également d’une autre femme pour créer Lolita : la seconde épouse de Charlie Chaplin, nommée Lillita. Elle a 7 ans lorsqu’elle rencontre pour la première fois Chaplin : il fréquente le bar où se mère travaille comme serveuse. De leur histoire, on ne sait pas grand-chose. «Chaplin se contente tout d’abord de donner des petits rôles à Lillita. Mais en 1924, alors qu’elle a seize ans, elle tombe enceinte et son oncle fait opportunément remarquer à Chaplin, qui a alors trente-cinq ans, que des relations sexuelles avec une mineure équivalent, sur le plan juridique, à un viol. Le mariage s’impose donc immédiatement […]. Pendant les deux ans que dura son mariage, il sera contraint d’héberger la mère de son épouse – de même qu’Humbert Humbert est obligé d’endurer la mère de Lolita. Leur divorce, prononcé en 1927, sera sordide et Chaplin sera hospitalisé pour dépression nerveuse à New York ; sa chevelure aurait à cette occasion blanchi prématurément. Les journaux se repaîtront de cette scandaleuse histoire.» Difficile de croire que Nabokov et Farmer n’en aient jamais eu vent… Lorsque le mythe de la lolita naît, c’est donc sur fond de scandale hollywoodien, dans le contexte d’un essor économique qui voit l’American way of life répandre partout le poison d’un rêve collectif de jeunesse éternelle, de sexe sans danger et de corps… délivré.
A LIRE : «Les lolitas ou l’histoire d’une altérité structurelle», de Marika Moisseeff. Publié dans la revue Adolescence, numéro 49, en 2004 (p. 605-618).
POUR EN SAVOIR PLUS : Mamelle ou objet érotique ? ; La lolita, entre interdit et industrie ; Alien Tampon : femmes monstres et fins du monde ; Le massacre des lolitas ; Que faire face à la curiosité sexuelle des enfants ?
ILLUSTRATION : en haut, Mark Ryden, publié par Taschen. «Pinxit». Edition limitée à mille exemplaires, signés de l’artiste. Au milieu, illustration de Hélène Bruller, co-auteure avec Zep du Guide du zizi sexuel et auteure de Je veux le prince charmant, série satirique sur les femmes, les mères, les salopes, etc
Merci à Sophie, mère forte ; à Greg, père tendre ; à leur enfant Laërte.
Pourquoi aimons-nous les lolita ? Parce qu’elles n’ont pas d’enfants. Eternellement jeunes et stériles, elles n’offrent rien d’autre que le plaisir du sexe, détaché de toute contingence biologique. Avec elles, pas de reproduction. Ouf !?
Du moment qu’elles tombent enceintes, les lolita meurent. Comme dans le roman de Nabokov, leur destin est de périr à l’instant même où elles donnent la vie. Pour Marika Moisseeff, chercheuse au CNRS, ethnologue et psychiatre, la lolita s’oppose radicalement à la figure de la mère et c’est la principale raison de son succès : en Occident, la génitrice est perçue comme une figure négative, associée de façon abusive à une forme de vie inférieure. On parle de «pondeuse», comme d’un serpent. On dit qu’elle a été «mise en cloque», comme si le foetus était une sorte d’excroissance bizarre. Le bébé est d’ailleurs souvent décrit à la façon d’un parasite. «Vingt minutes de plaisir, vingt ans d’ennuis», disent les plaisantins, penchés sur le berceau du nouveau-né dont les cris suscitent des réflexions consternées et des comparaisons peu flatteuses entre un bébé et une MST.
Dans l’imaginaire occidental, le bébé est souvent «présenté comme un corps étranger – un parasite – prenant possession du corps maternel et l’aliénant à ses propres désirs», explique Marika Moisseeff qui note également que les enfants sont souvent rebaptisés d’une sorte de nom d’insecte : on les nomme «chronophages», parce qu’ils consomment le temps et l’énergie de leurs parents, «tout particulièrement de leur maman, la métamorphosant en esclave totalement dévouée à son petit. Ce que Winnicott désignait sous l’expression de “préoccupation maternelle primaire“ : à la fin de la grossesse et pendant les quelques semaines qui suivent la naissance, la mère développerait un intérêt exclusif pour son nouveau-né.» Lorsqu’elle est mère, il est en effet courant de dire qu’une femme se change en créature purement faite d’instinct maternel, que le sexe n’intéresse plus. Terrifiante métamorphose qui la voit se replier sur le noyau fusionnel qu’elle forme avec sa progéniture, rompant avec son époux les liens que la culture avait noué, au profit d’archaïques pulsions. En Occident, la transformation de la femme en mère est conçue comme une métamorphose qui ramène la femme au stade très antérieur de l’évolution.
Faut-il y voir un hasard ? «Plus une espèce est évoluée sur le plan biologique, moins elle procrée». C’est un fait scientifique reconnu : à la différence des méduses qui lâchent des millions d’oeufs dans les flots, les escargots n’en pondent que des centaines. Les chats ont des portées de 5 à 8 petits, tandis que les humains n’ont, sauf exception, qu’un enfant à la fois. Pour le dire autrement : les organismes les plus récents dans la phylogénie génèrent une progéniture plus faible que les espèces les plus anciennes. Partant de ce constat, les adeptes du néo-darwinisme en ont déduit que, de la même manière, les sociétés les plus évoluées sur terre étaient certainement celles qui se reproduisaient le moins. D’une vérité scientifique, on a donc fait un préjugé. Il est d’ailleurs courant de penser que les familles nombreuses sont soit celles d’intégristes religieux qui vivent repliés en communautés, coupés du monde moderne, soit celles d’étrangers venus de pays sous-développés, dépourvus de sécurité sociale, où la progéniture représente l’équivalent d’une assurance-vie. Pour ces familles issues de milieux dits «passéistes» ou «retardataires», faire des enfants c’est se soumettre à des lois que les prétendus «modernes» qualifient de «rétrogrades».
La séduction de la lolita repose en grande partie sur ce système idéologique binaire qui, depuis la seconde guerre mondiale, associe la jeune fille à l’idéal du progrès et la mère à l’image négative d’une grosse truie (pour le dire gentiment).
Rattachée à l’univers technologique et hédoniste de la «culture» et de la raison, la lolita cristallise le désir de vivre dans un corps artificiellement maintenu en suspens dans toute sa splendeur juvénile. Elle est un réservoir d’énergie vitale pour ceux qui rêvent d’échapper aux contingences corporelles. Par opposition, la mère est devenue la figure repoussoir de notre société. Celle que, ailleurs, on vénère et respecte, chez nous n’est plus qu’une femelle guidée par l’instinct génésique qui la pousse à trouver un mâle protecteur, afin de pouvoir mettre au monde ses petits. La mère, ainsi que l’explique Marika Moisseeff, n’appartient d’ailleurs pas au genre humain dans notre imaginaire : la plupart des films et des livres font de la femelle gestante l’équivalent d’alien. Une machine létale, gluante, mi-sangsue mi-méduse. Comparée à l’alien, la lolita paraît plus attirante. Et pourtant… la lolita, elle aussi, relève d’un mythe de science fiction.
La toute première des lolita n’est en effet pas celle de Nabokov, mais celle d’un auteur de science fiction, Philip José Farmer. Ainsi que le révèle Marika Moisseeff, tout vient d’une nouvelle publié en 1952, ensuite réécrite en version longue sous le titre Les amants étrangers (The lovers). C’est l’histoire d’un ethnolinguiste banni sur une planète étrangère, qu’une très jeune fille issue du peuple des «lalithas» initie aux délices du sexe. Il la prend pour une humaine et ne perce son secret que le jour où, tombée enceinte, la jolie lalitha meurt. Tel est le destin de ces créatures extra-terrestres. Du moment qu’elles deviennent des mères, elle expirent. Nabokov a-t-il lu la nouvelle de Farmer ? Probablement. Dans son roman (publié en 1955), Lolita meurt… en 1952, année de publication de la nouvelle de Farmer.
Mais il est fort probable également que Nabokov se soit inspiré également d’une autre femme pour créer Lolita : la seconde épouse de Charlie Chaplin, nommée Lillita. Elle a 7 ans lorsqu’elle rencontre pour la première fois Chaplin : il fréquente le bar où se mère travaille comme serveuse. De leur histoire, on ne sait pas grand-chose. «Chaplin se contente tout d’abord de donner des petits rôles à Lillita. Mais en 1924, alors qu’elle a seize ans, elle tombe enceinte et son oncle fait opportunément remarquer à Chaplin, qui a alors trente-cinq ans, que des relations sexuelles avec une mineure équivalent, sur le plan juridique, à un viol. Le mariage s’impose donc immédiatement […]. Pendant les deux ans que dura son mariage, il sera contraint d’héberger la mère de son épouse – de même qu’Humbert Humbert est obligé d’endurer la mère de Lolita. Leur divorce, prononcé en 1927, sera sordide et Chaplin sera hospitalisé pour dépression nerveuse à New York ; sa chevelure aurait à cette occasion blanchi prématurément. Les journaux se repaîtront de cette scandaleuse histoire.» Difficile de croire que Nabokov et Farmer n’en aient jamais eu vent… Lorsque le mythe de la lolita naît, c’est donc sur fond de scandale hollywoodien, dans le contexte d’un essor économique qui voit l’American way of life répandre partout le poison d’un rêve collectif de jeunesse éternelle, de sexe sans danger et de corps… délivré.
A LIRE : «Les lolitas ou l’histoire d’une altérité structurelle», de Marika Moisseeff. Publié dans la revue Adolescence, numéro 49, en 2004 (p. 605-618).
POUR EN SAVOIR PLUS : Mamelle ou objet érotique ? ; La lolita, entre interdit et industrie ; Alien Tampon : femmes monstres et fins du monde ; Le massacre des lolitas ; Que faire face à la curiosité sexuelle des enfants ?
ILLUSTRATION : en haut, Mark Ryden, publié par Taschen. «Pinxit». Edition limitée à mille exemplaires, signés de l’artiste. Au milieu, illustration de Hélène Bruller, co-auteure avec Zep du Guide du zizi sexuel et auteure de Je veux le prince charmant, série satirique sur les femmes, les mères, les salopes, etc
Merci à Sophie, mère forte ; à Greg, père tendre ; à leur enfant Laërte.
Certains souvenirs nous hantent. Ce sont des fantômes qui reviennent la nuit. Dans Théorème de l’assassinat, le romancier-poète Jean Streff explore le lien entre souvenirs traumatiques et rédemption, souffrance et masturbation.
«Toute exaction doit être exacte.
Comme l’horloge parlante,
dont je compose le numéro la nuit,
seul dans ma chambre,
pour entendre une voix».
Dans un roman constitué de cut-up, Jean Streff –auteur de nombreux ouvrages consacrés au SM (Le masochisme au cinéma)– déroule la trame obsessionnelle d’un fantasme de meurtre. Beaucoup d’enfants ont leurs premiers émois face à des photos de prédateurs, de cadavre ou de torture. D’autres se masturbent sur le souvenir qui les a traumatisé, pour en convertir positivement l’influence. Ce qui n’est pas sans rappeler l’usage que font certains mystiques des images représentant le Christ ensanglanté… Le héros du roman de Jean Streff leur ressemble. C’est un nabot qui médite. Enroulé dans «la couverture bleue ciel de son lit», comme dans le suaire de son enfance martyrisée, il rêvasse en contemplant le plafond de sa chambre et ses yeux y découvrent une faille jusqu’ici invisible. Des visions de fin de monde, de suicides et de meurtres alternent alors, au fil d’une poétique errance dans les méandres du cerveau.
«Combien d’années m’éloignent de la vision crépusculaire de cette foule grouillante qui désormais hurle chaque nuit dans mes rêves d’insectes rampants, […] d’enfants allaités par des femmes avortées, dont l’entrejambe cicatriciel coule encore du sang d’un immonde désastre».
Le nabot rêve de se planter un jour sur le trottoir d’une avenue, et debout au milieu d’un cerceau qui lui a offert sa maman quand il avait cinq ans (le même cerceau, mais en flammes, à travers lequel on demande aux lions de sauter dans les cirques), il rêve qu’il brandira une arbalète, à moins qu’il ne s’agisse d’un fusil-mitrailleur, face à la foule. Seul face à la foule comme le lion dans son arène circulaire et sans issue… Nous sommes tous enfermés dans ce cirque, comme les premiers saints, seuls à devoir affronter nos peurs.
«Au milieu d’un cordage faisant cercle sur le sol,
les jambes écartées, je tire sur cette foule compacte.
Les fantômes avancent vers moi.
En rangs serrés, ils marchent vers moi.
Cette foule hideuse, immonde,
sur laquelle je tire sans cesse,
abandonné dans le cercle de mon agonie.
[…] jusqu’à l’épuisement des chargeurs de ma mitraillette,
jusqu’à ce qu’ils m’assaillent à gauche,
tandis que les ultimes balles sifflent à droite,
jusqu’à ce qu’ils me piétinent,
m’éventrent, me lacèrent, m’écorchent vif».
Cette marée de fantômes sur laquelle il tire, «jusqu’à la fin des hommes et du temps» finit toujours par le déborder. Alors le nabot rêve qu’on lui retire sa peau. Le voilà écorché, tel un Christ abandonnant la chrysalide de son suaire derrière lui. Il ne reste dans la tombe qu’un tas de tissu (Evangile de Jean XX, 5-8 ; Evangile de Luc XXIV, 12) car, ainsi que l’écrit Thomas d’Aquin (qui cite l’Epître de Paul aux Philippiens) : Jésus a transformé «le corps de notre misère en corps de sa gloire», invitant les humains à suivre son exemple. Comme lui, nous devons nous transfigurer. Faut-il y voir un lien avec ces fantômes que la tradition populaire affuble d’un drap blanc ?
Dans un article intitulé «La peau du mort», l’anthropologue et philosophe Christine Bergé se penche sur toutes les enveloppes symboliques qui figurent, en Occident, les «revenant». Le Christ est le premier des revenants chrétiens, dit-elle, ce qui explique probablement pourquoi, sur son modèle, les morts reviennent drapés dans un tissu blanc qui semble flotter sur du vide. Ces tissus «manifestent un même travail psychique de cicatrisation : celui des endeuillés sécrétant à leur insu une sorte de “peau commune“ qui les relierait aux absents. Ainsi naissent ces enveloppes symboliques qui rendent la mort acceptable en tissant des formes de “vie“ intermédiaire.» Ainsi naissent également, dans «Théorème de l’assassinat», ces visions flottantes en lambeaux qui parlent de cicatrices semblables à des sexes. Elles sont autant de failles à sonder, toucher du doigt ou embrasser, afin qu’à travers elle une forme de réconciliation avec la souffrance puisse avoir lieu. Dans son roman, le nabot va à l’Eglise Sainte-Madeleine, pour y accomplir, toujours, le même rituel :
«Je m’agenouillais sur un prie-dieu devant l’effigie du fils sur la croix. Je le suppliais de me guérir […] :
— Aidez-moi, Seigneur, à discerner le bien du mal.
[…] Ou encore :
— Faîtes-moi mourir en criant mon amour à celle qui n’est jamais venue.
À la fin des oraisons, je sortais le couteau à cran d’arrêt de ma poche, en faisais jaillir la lame et la plantais dans la tunique du Christ. Cela me faisait rire à chaque fois quand je quittais le lieu saint. Avec mon couteau jaillissant de son bas ventre, on aurait pu croire que le fils de l’homme bandait».
Jésus Christ n’en finit jamais d’être percé et, en retour, de bander dans les textes qui parlent de ses apparitions. La première fois qu’il revient sur terre, les Evangiles disent qu’il dévoile ses blessures et demande à être «touché». Le plus célèbre tableau de cette scène représente une forme de pénétration. Saint Thomas enfonce deux doigts dans la plaie béante du Seigneur, plaie curieusement semblable à un oeil crevé. «C’est bien moi [dit Jésus], touchez-moi et constatez, car un esprit n’a ni chair ni os» [Luc, XXIV, 39]. Priant ses condisciples d’entrer en contact avec lui, l’apparition affirme : «Je ne suis pas un trompe-l’oeil». C’est yeux fermés qu’il faut aller vers lui. Christine Bergé cite, à ce propos, la mystique Angele de Foligno (1248-1309), qui, «le regard saturé des images du Christ en blessures, ferme les yeux et attend la rencontre». Les visions de cette sainte ont donc lieu sous ses paupières closes…
«J’étais debout dans la prière, dit-elle, le Christ se montra à moi et me donna de lui une image plus profonde. Je ne dormais pas. Il m’appela et me dit de poser mes lèvres sur la plaie de son côté. Il me sembla que j’appuyais mes lèvres, et que je buvais du sang, et dans ce sang encore chaud, je compris que j’étais lavée».
Christine Bergé commente : «Entre la vision corporelle et la vision intellectuelle, saint Augustin avait placé la vision spirituelle (imaginatio). C’est celle-ci que développent les mystiques, afin de percer le stade de l’image-miroir (['imago) jusqu’à venir toucher la chose même. Comme l’a montré Jean-Claude Schmitt [2002] l’image médiévale n’est pas une surface, elle est à la fois contact et profondeur. Elle garde quelque chose d’une magique appartenance, puisque la similitude qu’elle partage avec l’objet présenté est une façon de faire corps avec lui. L’image est donc bien plus qu’un support ; elle est un chemin dans lequel on entre par la voie de la méditation. Ce qu’on entend par le terme de méditation recouvre en grande partie une pédagogie du regard, elle-même reliée à une mise en condition corporelle qui vise à décentrer les sens de leur objet ordinaire. Focaliser le regard sur un être unique, opérer une forme de fixation hypnotique jusqu’à vivre la fusion avec l’objet regardé, c’est une prémisse ordinaire aux dévotions. L’exercice permet de se sentir progressivement “envahi par une présence vivante“ [Schmitt] ».
L’ardeur avec laquelle certains mystiques méditent semble d’ailleurs très proche de ces moment d’effusion au cours desquels nous nous plongeons tout entier dans ce qui nous fait peur et mal pour en tirer du plaisir. La vision de la souffrance devient alors source de délectation. C’est le propre du SM. A ce sujet, il est troublant de lire ces mots d’Angele de Foligno, qui explique à quel point elle guette la présence de Jésus, tendue vers lui. «J’étais abîmée tout entière dans le désir de trouver la puissance de faire le vide et de méditer plus efficacement», dit-elle, exaltée à l’idée de pouvoir non seulement voir sa «vision», mais aussi l’entendre, la goûter et la ressentir. Pour cela, la mystique contemple d’abord longuement des images de Jésus en croix, agonisant. Cette «contemplation des images, jointe aux “persévérances de la prière“ [Foligno], est ouverture au voyage de l’âme», explique Christine Bergé. Le monde disparaît dans le point de fuite hypnotique ; au-delà de l’image-écran vient un lieu dans lequel le corps et l’esprit se perdent et rapportent d’autres images : “Je vois ses yeux ; je vois sa face miséricordieuse ; il embrasse mon âme, il la serre contre lui, il la serre d’un embrassement immensément serré“ [Foligno]. Mots qui entrent en résonance étrange avec ceux de Jean Streff, lorsqu’il décrit, par les yeux du nabot, le spectacle d’humains qui meurent, «en vaine lutte contre une fin programmée» :
«J’étais serein, calme, apaisé, merveilleusement bien. J’aurais voulu que jamais cet anéantissement ne cessât. […] Seule une infinie passivité peut engendrer l’envie, plutôt le besoin, ce besoin infini. Comme si ma vie n’avait tendu qu’à cet accomplissement».
A LIRE : «Théorème de l’assassinat», de Jean Streff, éditions Les Ames d’Atala. Enrichi de 10 magnifiques dessins de Richard Laillier (pierre noire et gomme magique).
Vous pouvez à présent trouver l’ouvrage dans de très nombreuses librairies en France, et notamment à Paris, à La Musardine (122 rue du chemin vert), au Regard Moderne (10 rue Gît-le-coeur) et à la librairie La Friche (36 rue Léon Frot). Ou le commander directement à l’éditeur : Les Ames d’Atala <zamdatala@hotmail.com>
A LIRE EGALEMENT : «La peau du mort : enveloppes, écrans, ectoplasmes», de Christine Bergé, dans Ethnologie française, spécial « Voix visions, apparitions » (Octobre-Décembre 2003). Publié par: Presses Universitaires de France
ILLUSTRATIONS : Richard Laillier (pierre noire et gomme magique).