Ne vous fiez pas à la couverture sexy mais relativement sage de Cercle intime. Les pisse-froid en seraient pour leurs frais, car l’Argentin Atilio Gambedotti, persistant sur la voie tracée par Les 4 Amies (3 volumes parus chez le même éditeur), n’a pas son pareil pour mélanger amitié et étreintes fiévreuses.
Cercle intime conte les pérégrinations d’un groupe de jeunes ibères, qui partagent bien plus que leurs seuls états d’âme. La BD s’articule autour d’histoires courtes aux couleurs flashy et où les personnages cèdent invariablement à l’appel de la chair. Si elle peut parfois fatiguer, cette générosité dans l’acte fait plaisir à voir et rappellera aux connaisseurs les exubérances criardes du Hentai (en nettement moins singulier ou subversif).
Autant dire que les nanas y sont toutes « tankées » comme des pin-up et les mecs montés comme des mulets. On ne s’en plaindra pas forcément… Néanmoins, plus d’originalité scénaristique n’aurait pas fait de tort. Ici, la cocasserie des situations le dispute à la trivialité des parties de baise – via l’outrance de performances un peu trop calquées sur le gonzo – mais au final, c’est bien la bonne humeur qui prévaut. On prend plaisir à accompagner les héros dans leurs virées et on s’y attache. C’est bien là l’essentiel.