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Etude: Entre biologie et homophobie
Migrations: Pour les LGBT du Moyen-Orient, objectif: Canada
Buzz TV: Les misères de l’amour
Dossier: 2014, Tendance wild
Fêtes: Opération Noël
Rencontre: La beauté est une injonction insupportable
Musique: Costard de soir pour techno star
Lou Reed: Poésie de la transformation
Black Movie: L’évangile selon Roger
Cinéma: Couturier de légende
Portfolio: Paris Photo
D’un océan à l’autre
Et les chroniques habituelles:
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Canesi & Rahmani, respectivement originaires de Corse et d’Algérie, exercent en hôpital. Cet univers inspire la plupart de leurs romans. Après leur très beau roman Alger sans Mozart paru en 2012, les deux écrivains nous offrent une étrange histoire de famille : SIAMOISES.
EXTRAIT CHOISI :
Maman vient dormir dans ma chambre, elle dépose un matelas en mousse au pied de mon lit, je l’entends renifler.
- Pourquoi es-tu venue ?
- Pour rester avec toi, pour que tu ne te sentes pas trop seule.
C’est papa qui doit se sentir seul là-haut. Pourquoi n’est-elle pas avec lui ? Bientôt, Sophie vient nous rejoindre. Elle se glisse dans mon lit. Je surveille leur respiration. Maman ne renifle plus, elle doit dormir, Sophie aussi. Je regarde l’heure sur mon réveil Mickey, une heure et demie. Je me lève doucement, sans faire de bruit, j’enjambe la tête de lit et grimpe au premier, maman a encore fermé la chambre, la clé est toujours cachée sous le tapis. J’entre, ça pique encore un peu, j’ouvre la fenêtre. Il fait clair, la lune brille, elle éclaire papa. Il est allongé les bras croisés sur le ventre, je m’approche de lui, il sourit. Mon petit papa, je suis là, je ne t’abandonne pas, moi. Je m’allonge contre lui, je lui caresse les mains, les cheveux, j’aime ses mains pleines de poils et ses cheveux noirs et blancs. Poivre et sel, dit maman. Je l’embrasse sur les joues. Il pique, sa barbe a poussé.
Il n’est pas mort !
Il fait peut-être semblant de dormir.
Je t’aime, mon papa, tu es glacé, il faut que je te réchauffe, l’air du dehors est froid, je te frotte les jambes, les bras, j’enlève tes pantoufles et tes chaussettes, j’entoure tes pieds avec les miens. Je caresse encore tes cheveux, tu fais pareil quand tu me réveilles le matin, tu vas peut-être te réveiller aussi.
Tu es à moi, je défais les boutons de ta chemise, je touche ton ventre, ta poitrine, c’est doux. Je baisse la fermeture éclair de ton pantalon. La grosse dame t’a mis un caleçon de soie bleue.
Un oiseau chante, maman dit que c’est un rossignol, d’habitude il chante le printemps. Il est amoureux d’une rose ; moi aussi je t’aime, papa, je vais t’embrasser partout en chantant.
Je fredonne À la claire fontaine.
Tu ne respires plus, si je te faisais respirer, peut-être que tu te réveillerais ?
Tu as plein de coton dans la bouche, il faut le retirer, voilà, je mets mes lèvres sur les tiennes et je souffle, comme j’ai vu faire le docteur cet après-midi. Allez mon papa, respire s’il te plaît…
Tu ne veux pas respirer.
Je suis fatiguée, j’ai sommeil, je vais dormir sur ton épaule et demain on se réveillera tous les deux.
Maman m’a trouvée dans tes bras, entortillée dans le couvre-lit, elle a dit : « Oh, mon Dieu ! » en m’arrachant à toi.
Axelle Laffont évoque SIAMOISES, clip d\’Edouard Molinaro
MON AVIS :
Que j’aime retrouver l’écriture de CANESI & RAHMANI ! Leur jeu est si parfait qu’il est impossible de distinguer les raccords. Car, pour écrire à quatre mains deux têtes, il faut bien qu’un écrivain cède la place à l’autre et enchaîne l’histoire sans vouloir imposer son propre style. Or, je le répète, aucune différence n’est visible. Le tempo est juste, de la première page à la dernière, aucun mot n’est superflu. Quel travail d’orfèvre pour ce thriller psychologique !
A la suite de la mort brutale du père, Sophie trouve le réconfort auprès de sa sœur, Marie. A moins que ce ne soit l’inverse. Toutes les deux deviennent inséparables. La jolie mère dépressive retrouve la joie de vivre entre les bras d’un beau-père beaucoup trop affectueux pour être honnête.
De page en page, CANESI & RAHMANI entraînent le lecteur dans le sillage de Marie qui vit dans la terreur d’être séparée de sa sœur Sophie, comme ces deux petites siamoises Marocaines à qui on fait subir une opération pour les libérer l’une de l’autre.
Devenues adultes, chacune a choisi deux métiers différents. L’une est thanatopracteur, l’autre médecin anesthésiste. Depuis l’enfance, leur monde oscille sans cesse entre le rêve et la réalité jusqu’à la bascule finale dès lors que Marie disparaît après avoir annoncé qu’elle partait en vacances. Sophie est de plus en plus inquiète au fil des jours, elle ne peut pas vivre dans Marie. Le silence de sa sœur n’est pas normal, il se passe quelque chose. Mais quoi ?
Qui détient la vérité dans cette histoire ? Qui peut aider Sophie ? Ou Marie ?
SIAMOISES m’a rappelée certaines scènes de Lolita, Vol au-dessus d’un nid de coucou, Arizona Dream, Shutter Island… mais c’est surtout, grâce aux deux écrivains, une très belle histoire.
Ensoleillé et glauque, cruel et féérique, SIAMOISES devrait étonner et ravir plus d’un lecteur. Reste que ce thriller psychologique envoûtant pose une terrible question : à quel moment l’aidant - quel qu’il soit - doit stopper ses « soins » pour le bien-être de l’aidé ?
SIAMOISES, CANESI & RAHMANI, éditions NAÏVE 288 pages 20 €
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Une seule adresse, des centaines de points libraires !
Mercredi 27 novembre 2013, soirée organisée par le Zonta Club salle des Conférences à Martigues. Entrée gratuite, tout public.
La délégation des Bouches-du-Rhône intervient lors de cet événement consacré à la lutte contre les violences sexistes pour parler du système prostitutionnel.
NiceJeudi 5 décembre 2013, venez participer aux échanges animés par la délégation des Bouches-du-Rhône sur la question du système prostitueur à partir de 19h00, 22 rue de France à Nice.
L'entrée est gratuite été ouverte à tout public. Renseignements au 06 41 80 71 28 et auprès de la délégation des Bouches-du-Rhône->
5 décembre 2013
Gravure de Gustave Doré, illustration de l
Un chapeau de brume recouvre la plaine. Aujourd’hui, les températures sont redevenues positives. Ce sont bien les seules. La colère gronde dans la campagne.
Celles et ceux qui ont encore un emploi s’y accrochent désespérément, jalousés par les chômeurs de longues durées qu’on traite de feignants. C’est vrai, quoi ! Ils perçoivent des Assedic pour un montant quasi aussi élevé que leur ancien salaire et ils sont même pas fichus d’aller bosser ! Quoi, ils devraient se tapent 120 km de trajet par jour dans le meilleur des cas ? Et alors, ils seraient plus à la charge de la société, non ? Les bénéficiaires du RSA, eux tiens, les vrais, hein, pas les profiteurs, ils n’ont même plus la force d’envier qui que ce soit - leurs gamins ont encore les yeux qui brillent devant les rayons de jouets qui dégueulent, mais ça va pas durer. Les Smicards leur péteraient bien la gueule, à ces enculés de nantis ! Les petits salaires et les petites retraites aussi qui se serrent encore plus la ceinture après avoir découvert l’augmentation de leurs assurances, de leur taxe foncière, de leur taxe d’habitation et de leurs Impôts. Le chef d’une petite entreprise de rénovation d’habitat tranche : « J’aurai peut-être l’URSSAF sur le dos mais je ne vais pas passer des heures à calculer les différents montants de TVA qu’on m’impose ! Si je perds du temps à calculer ce qui se rapporte à du 7 % ou du 19,6 % pour remplir la paperasse, qui sera sur mes chantiers pour faire le travail ? Et vu les charges sous lesquelles je croule, je ne suis pas prêt d’embaucher ! Après, ils se plaindront du travail au noir ! »
Y en a qui disent : « Faut partir ! » Mais partir où qui répondent, les autres ? Leur maison est finie d’être payée, ils ont mis 20 ans à se saigner aux quatre veines pour rembourser les emprunts, c’est leur refuge, le fruit de toute une vie de labeur. Maintenant, c’est vrai, faut l’entretenir et retaper ce qui commence à se déglinguer et l’Etat qui voudrait remettre au goût du jour la taxe sur les loyers fictifs ! Et pis, ailleurs, ils connaissent personne, d’abord.
Certains changeraient bien de métier mais ne savent pas lequel leur garantirait un emploi immédiat. Ceux-là vendraient bien leur maison. A perte, vu le prix de l’immobilier ! Cependant, ce serait moins risqué qu’installer des locataires dedans qui finiraient par ne plus payer le loyer ou par tout casser, ou les deux, et qu’ils ne pourraient pas expulser avant plusieurs années. Si la procédure d’expulsion allait jusqu’au bout !
Oui, la campagne gronde, de plus en plus fort.
« Tu vois, je suis de gauche même si ça ne veut plus dire grand-chose de nos jours, mais j’ai pas voté pour ce fumier ! Il est pire que Sarko ! Il nous encule sans vaseline ! Je sais pas comment on va s’en sortir. Je suis dans le rouge tous les mois. En plus de toutes nos charges fixes, je paie le loyer de mon fils, l’assurance auto de ma fille. Comment font ceux qui ont plus de deux enfants jeunes adultes en emploi ? C’est bien la peine que les miens aient réussi leurs études et obtenu des Bac + 5 ! Hollande a de la chance de ne pas être roi, il risquerait d’être décapité dans les semaines à venir, c’est moi qui te le dis ! Et qu’on arrête de nous exposer les salaires exorbitants des footballeurs ! Putain ! Ils ont à peine posé le pied en bas de leur lit qu’ils ont déjà des mille et des cents sur leur compte en banque ! Et le vieux, là, Aznavour qui avoue avoir graissé la patte de personnes haut placées pour ne pas payer ses Impôts ! Il pouvait bien organiser des campagnes pour aider l’Arménie ! Moi aussi, j’en ai bavé pendant des années pour me faire ma toute petite place au soleil et quoi ? Je peux même pas en profiter ! Je demande juste de quoi vivre décemment, c’est-à-dire, manger à ma faim. Et je mange pas beaucoup ! Aujourd’hui, même la décence est hors de prix ! »
BAM ! BAM ! BAM !
Moi, je dirais que la décence, ça fait longtemps que ceux qui mènent le monde par les couilles, le nez et les oreilles, ils ne savent plus ce que c’est. Je suis indignée, oh oui.
Oui, le peuple est en colère, il gronde. Bientôt, il marchera en masse compacte vers les responsables. Je serai à ses côtés.
Pour rappel, un extrait d’une célèbre déclaration :
Article 23 de la Déclaration universelle des droits de l’homme
1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.
I loved her, and sometimes she loved me too!
(Picture by Ren Hang)
Les annonces de films se multiplient, de quoi écrire une liste bien fournie au Papa Noël pour déposer plein de chouettes DVDs sous les boules du sapin. Devil’s Film va sortir le 1er porno sur le twerking. Grande nouvelle. Le studio existe depuis 1997, sa pérennité montre la capacité de la boite à s’adapter aux nouvelles tendances. Spécialisés dans le gang bang et les trans, ils ont su donner une grande place au gonzo pour rester compétitif. Puis, le temps des parodies était venu, ils s’y sont collés aussi.
Le scandale de Miley Cyrus a mis en avant le twerking, on ne le répètera pas ici. Il fallait donc que le porn rebondisse sur cette opportunité et voici : You Twerk It, I’ll Jerk It!. Barrett Blade, le réalisateur, a de la bouteille dans le métier et il a senti le bon coup marketing. Certes, ce ne sera pas vraiment le tout 1er film où les filles vont twerker, mais il s’agit d’une œuvre inédite entièrement dédiée à ce tag. L’ex petit-ami de l’ancienne gloire du porno Devon souhaite sans doute devenir le nouveau Stagliano, l’homme qui inventa le bubble ass en plus du gonzo. On attendra de voir le film pour le juger digne du surnom de « Buttman ».
Prévu le 13 janvier 2014, You Twerk It, I’ll Jerk It! exhibera les applaudissements de fesses de Belle Noire (qui ne l’est pas, noire), Natalia Starr, Katie St. Ives, Savannah Fox (qui n’est pas une renarde) et Tori Avano. Espérons qu’elles produisent plus d’enthousiasme dans nos dessous que Miley.
L'association Le Nid défend la proposition de loi présentée par le gouvernement. A Tours, ses bénévoles reçoivent les confidences des habituées de la rue.
Je n'ai plus de fric, il faut que je retourne au tapin... : cette phrase, Magali Besnard, la permanente du Nid, l'a entendue la semaine dernière dans la bouche d'une prostituée tourangelle. Une ancienne bien connue des bénévoles de l'association. Et les exemples de ce genre ne manquent pas.
Là, c'est une mère seule avec son enfant qui se fait payer ses courses par son voisin en échange de faveurs sexuelles.
Ailleurs, c'est une étudiante africaine logée chez un vieil homme qui réclame des caresses en guise de loyer.
Le troc sexuel, ça existe, ici chez nous, explique Guy Joguet, président du Nid. Nous, nous sommes effectivement abolitionnistes car nous estimons qu'en effet, la prostitution est une violence. Ce n'est pas un système marchand comme un autre. L'histoire de vie des prostituées, les bénévoles du Nid la connaissent. La prostitution tant que c'est pour les autres, ça va, indique Guy Joguet. Mais si c'est votre mère, votre sœur... là, ça ne va plus. Souvent, les filles basculent dans la prostitution au terme d'un parcours douloureux, suite à une mauvaise rencontre. Il y a toujours une fragilité au départ et quelqu'un qui met en lien avec la prostitution.
Entre 2002 et 2004, l'association avait mené l'enquête au sujet des clients. Aujourd'hui, le Nid défend l'idée d'une responsabilité des clients.
Le corps de l'autre ne s'achète pas
Nous ne sommes pas contre les personnes, ajoute Guy Joguet. Mais nous considérons que les prostituées sont des victimes, donc il y a des auteurs... Le but, c'est surtout de responsabiliser les clients.
Mais pour autant, l'association ne veut pas jeter l'opprobre sur les clients pour qui elle voudrait que soient instaurés des lieux d'écoute. La permanente du Nid, elle, souligne que la pénalisation des clients n'est pas le seul pilier de ce projet de loi. Le but de cette proposition, c'est de poser un interdit social, commente Magali Besnard. Il s'agit de dire que le corps de l'autre ne s'achète pas.
Contrairement à ceux qui défendent l'idée d'une prostitution choisie, les bénévoles du Nid mettent l'accent quant à eux sur les effets destructeurs de la prostitution.
Même si elles disent qu'elles en vivent bien, la plupart des prostituées ont une piètre estime d'elles-mêmes, conclut Magali Besnard.Et elles considèrent l'argent qu'elles gagnent comme de l'argent sale.
la phrase La pénalisation des clients n'est qu'un des aspects du projet de loi. Le texte comporte quatre piliers dont la lutte contre les réseaux de la traite et du proxénétisme qui sont bien organisés sur internet.
C'est Magali Besnard, la permanente du Nid à Tours, qui explique ainsi les bases du projet de loi que défend l'association. Le grand public n'a en effet retenu que la question de la pénalisation des clients mais selon la bénévole du Nid, il contient d'autres pistes de travail. Le projet prévoit par exemple de mettre en place des alternatives à la prostitution ou encore de travailler le volet prévention et information des jeunes. Le texte, précise Magali Besnard, présente une approche globale du problème de la prostitution. Il s'agit de s'y attaquer dans son ensemble. Le Nid est pour sa part favorable à ce texte qui, par ailleurs, a suscité plusieurs pétitions.
Les propositions parlementaires des Vert’libéraux, consistant à mettre à plat toutes les communautés de vie, semblent prendre de court tout le monde, des associations LGBT (dont la réaction se fait attendre) aux partis politiques, en passant par les médias. Parmi ces derniers, seuls «24 Heures» et «La Tribune de Genève» font leur Une du «tabou brisé» du mariage pour tous. C’est le silence radio du côté des autres quotidiens – et singulièrement des alémaniques. Sans doute qu’à Genève et à Lausanne, le souvenir tout proche du débat français est davantage dans les esprits. Claude Ansermoz, dans un édito joliment provocateur intitulé «Qui sera la Frigide Barjot suisse?», estime qu’«il n’est pas sûr que la stabilité politique et économique de notre pays soit la garante d’un débat plus serein. Sur un thème de société aussi «révolutionnaire» – dans le sens qu’il bouscule un ordre établi depuis des siècles –, les émotions sont également à fleur de peau chez nous.»
Sérénité
On dirait que le débat qui s’annonce dérange. Isabelle Moret, pour le Parti libéral-radical, évacue la question en estimant que les élus de son parti auront tout loisir de s’exprimer individuellement. Dans les partis de gauche, l’accueil est extrêmement prudent. Le Valaisan Mathias Reynard (PS) rappelle que «l’Espagne ou l’Angleterre ont mené le débat dans la sérénité. De toute manière, le peuple tranchera. J’ai l’impression que sur ce sujet, le monde politique est en retard sur la société.» Sans surprise, l’UDC fulmine. «La société n’a rien à gagner au mariage homosexuel, lance Yves Nidegger. Au contraire, ce serait le chaos, parce qu’on réclamerait ensuite l’adaptation du droit qui régit la procréation assistée.»
Les Verts, traditionnellement en pointe sur les questions LGBT, apparaissent également à la traîne de leurs rivaux écolos de centre-droit. Adèle Thorens s’empresse d’expliquer que son parti s’apprête à déposer une interpellation sur l’initiative du PDC qui a précipité le débat, avec l’article de son initiative «Contre la pénalisation du mariage» qui prévoit incidemment de restreindre la définition du mariage aux couples hétéros. Les Verts veulent inciter le Conseil fédéral à rédiger un contre-projet sur cet aspect précis du texte des démocrates-chrétiens, afin de laisser la porte ouverte au mariage égalitaire. Pour plus tard.
Niche électorale
Et le PDC qui a, après tout, déclenché cette situation? Son président, Christophe Darbellay, reste sibyllin. «Il n’y a de notre part aucune volonté de discriminer les couples homosexuels», se contente-t-il d’assurer à «24 Heures» – toujours sans expliquer pourquoi son parti tient tant à verrouiller le mariage comme une institution hétérosexuelle. Comme si, dans cette nouvelle question de société qui émerge dans le débat suisse, aucune formation ne s’estimait prête à partir au combat. Aucune, sauf apparemment les Vert’libéraux. Ils trouvent peut-être ici une niche qui leur permettra de conquérir une base électorale un peu plus large que leurs 3 à 4% actuels.