L’endométriose est une maladie hormonale chronique, souvent récidivante, qui peut toucher toutes les femmes en âge de procréer et qui pourtant reste aujourd’hui méconnue du grand public.
On estime qu’une femme sur dix en France est atteinte d’endométriose, mais beaucoup vivent avec sans jamais le savoir. En effet, il s’agit d’une maladie complexe, difficile à déceler, qui lorsqu’elle est diagnostiquée l’est généralement avec 5 à 10 ans de retard.
Liée au cycle du corps féminin et à ses organes génitaux, l’endométriose se manifeste dans plus de 90% des cas par des règles, et parfois des ovulations, douloureuses. Or s’entendant si souvent marteler que les règles sont douloureuses beaucoup de femmes tentent de banaliser ces douleurs et les encaissent en silence. Des années de souffrances inutiles. Et des patientes parfois obligées de se battre pour que cette souffrance soit prise au sérieux par un médecin.
Rien n’explique réellement les causes de cette maladie. Les symptômes varient d’une femme à l’autre, selon la localisation de la maladie, et se manifestent de manière chronique ou périodique : douleurs lors des règles, lors des rapports sexuels, douleurs pelviennes, douleurs abdominales, douleurs aux lombaires pouvant éradiquer jusque dans la jambe, troubles digestifs et urinaires, défécation douloureuse… Bien que considérée comme bégnine l’endométriose peut dans certains cas, lorsqu’elle a le temps de faire des lésions importantes sur les ovaires, causer l’infertilité féminine. L’endométriose provoque des troubles initialement assez légers puis de plus en plus intenses et parfois même intolérables, cependant, il n’existe pas toujours de corrélation entre le degré de sévérité de la maladie et l’intensité des symptômes. Enfin la plupart des femmes atteintes présentent non seulement des douleurs à l’endroit des foyers actifs d’endométriose, mais aussi des symptômes non spécifiques qui peuvent perturber leur état général, comme par exemple une sensation de malaise général, une sensation de pesanteur abdominale, un manque d’élan vital, une fatigue chronique et des variations de l’humeur.
L’endométriose est due à la présence de cellules endométriales à l’extérieur de l’utérus. L’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus. Au cours du cycle, sous l’effet des hormones (oestrogènes), ce tissu s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse, et s’il n’y a pas fécondation, il se désagrège et est alors évacué lors des menstruations. Chez la femme atteinte d’endométriose, des cellules vont remonter et migrer via les trompes.Cet endomètre continue à vivre au rythme des hormones, comme s’il était au bon endroit. Ainsi, au moment des règles, il saigne, mais ce sang ne peut s’évacuer normalement par le vagin et reste dans le ventre. Ces saignements répétés entraînent une inflammation des tissus, et provoquent des lésions, des adhérences et des kystes ovariens, (endométriomes) dans les organes colonisés. Il arrive que ces cellules endométriales envahissent d’autres tissus ou qu’elles forment des filaments qui relient ensemble certains organes. Elles peuvent fabriquer un tissu cicatriciel qui provoque également des douleurs.
La maladie est généralement diagnostiquée à la suite de différents examens : examen gynécologique, échographie pelvienne, IRM et coelioscopie (intervention chirurgicale qui consiste en l’introduction d’une petite caméra via une incision de 5 à 10mm dans le nombril). Il n’existe pas aujourd’hui de traitements définitifs de l’endométriose, et même si la chirurgie et l’hormonothérapie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs années, un suivi à vie est nécessaire. Dans de rares cas d’endométriose, à un stade infime, une femme peut vivre sans aucun traitement particulier.
L’endométriose est une maladie hormono-dépendante, il convient donc de priver l’organisme de l’hormone qui va nourrir les cellules : l’oestrogène. Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent à dire que le traitement de base consiste à bloquer le cycle ovarien, empêchant ainsi la survenue des règles. Ainsi, donner une pilule en continu ou poser un stérilet libérant des hormones permet à certaines femmes de ne plus souffrir et de vivre normalement.
Dans certains cas, il convient de faire d’entamer des cures de ménopause artificielle plus ou moins longues, accompagnée d’une « add back therapy » pour pallier les effets secondaires liés à la ménopause (douleurs osseuses, bouffées de chaleur, sécheresse de la peau…). Il s’agit de réintroduire un peu d’oestrogène, sous contrôle médical, afin d’éviter une privation trop brutale pour l’organisme.
Enfin, le traitement peut être chirurgical si la femme n’est pas soulagée par l’hormonothérapie. Il s’agit alors d’une coelioscopie opératoire qui va permettre de nettoyer les lésions, adhérences et de retirer les kystes éventuels. Sous anesthésie générale, un gaz carbonique est introduit dans l’abdomen pour permettre une meilleure visualisation. En plus de l’incision dans le nombril qui va servir à introduire une petite caméra, d’autres incisions de 5 à 10mm sont effectuées sur le bas-ventre pour introduire des instruments de chirurgie. L’intervention nécessite généralement une hospitalisation de 2 à 3 jours.
Tout ceci ne saurait bien sûr se subsister à une consultation médicale, et chaque cas d’endométriose varie d’une patiente à l’autre.
Pour plus d’informations sur l’endométriose, vous pouvez consulter le site endofrance : http://www.endofrance.org/
Take care, girls !
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