Pourquoi se rendre à Bruxelles ? Voir pisser un môme en dégustant une gaufre ? Oui, mais pas seulement…Laissez-moi vous donner une autre raison d’y aller en courant.
Je reviens d’un week-end dans cette ville où j’ai participé à un atelier d’écriture libertine organisé par Le Coin Bleu (www.lecoinbleu.be).
Tout a commencé un samedi matin, attablée bien chastement dans une bibliothèque avec une douzaine d’inconnus pour lire, écrire et partager de l’érotisme pendant deux jours. Je mentirais si je disais que je n’étais pas gênée en arrivant. Je me cachais derrière ma tasse de thé me demandant comment chacun d’entre nous allait pouvoir dévoiler son intimité et ses fantasmes.
Ca me paraissait assez insurmontable jusqu’à ce que Sophie Barthélémy démarre l’atelier et nous invite à passer de l’autre côté du miroir en devenant des écrivains érotiques, sensitifs, lubriques, romantiques, drolatiques et parfois pornographiques.
Son secret ? Un éventail complet d’exercices et de jeux pour nous mettre à table ! Au menu, une mise en bouche avec lecture des classiques de la littérature libertine, à voix haute, pour apprivoiser le vocabulaire. Lire une fellation en public, ça peut être intimidant, mais quand c’est du Oscar Wilde et que tous les auditeurs se régalent, c’est un plaisir qui donne envie de faire des petits. Et c’est ce qui s’est produit, sur le papier, pendant deux journées enfiévrées. Suivant pas à pas les consignes et les encouragements de Sophie, nous avons tous produit et partagé des textes érotiques : du salé, du sucré en passant par l’épicé. Le tout, dans la bonne humeur, sous le signe du rire, de l’émotion, de la sensibilité, de l’écoute et du respect.
Me croiriez-vous si je vous disais que parmi ce petit monde il y avait un homme, dans une forme olympique du haut de ses “nonantes et un ans” ? Il m’a fait frissonner quand je l’ai écouté expliquer avec la plus grande courtoisie le plaisir qu’une personne de son âge éprouve en donnant du plaisir à une autre plus jeune, avec ou sans sex toy ? Et que dire de cette femme qui empruntait au vocabulaire de la tempête en mer pour nous faire tous chavirer dans une description allégorique d’un accouplement torride ? J’en passe, les anecdotes croustillantes se bousculent dans mes souvenirs, chaque participant offrait son univers et apportait sa touche au tableau que nous avons formé.
Moi qui ai beaucoup de plaisir à lire des textes libertins, érotiques ou pornographiques, j’ai éprouvé le temps d’un week-end celui de les écrire et de les voir se produire….un délice. J’y retournerai. Et vous, irez-vous ?