Tandis que notre société prône la liberté sexuelle à tout va, qu’il est mal vu de ne pas avoir essayé toutes les positions du Kamasutra dès notre 22ème année, que la bisexualité est en passe de devenir le must en matière de « réussite sexuelle » (car oui, on parle de « réussite sexuelle » comme on parle de « réussite professionnelle », la sexualité est devenue un domaine de performance et de compétitivité), je tenais à faire l’éloge d’une pratique amoureuse encore peu évoquée : l’amour platonique.
Pourquoi cet éloge me direz-vous? Parce qu’après avoir testé toutes les configurations possibles du sexe, du désir et du plaisir, je suis arrivée à la conclusion que l’amour platonique est un mode de jouissance intellectuel particulièrement fort, aphrodisiaque et aussi, voir plus, obsédant que l’amour physique.
Il est vrai que pour apprécier cette pratique il faut être profondément fleur bleue, perfectionniste, rêveur/se et un brin coincé(e)…pour ne pas craquer et se jeter, mort(e) de faim sur la personne.
UNE COURTE MAIS NEANMOINS PASSIONANTE DEFINITION
Wikipédia propose une définition claire de l’amour platonique : c’est une conception philosophique amoureuse datant de la Renaissance, en latin « Amor platonicus ». « Il s’agit d’un amour chaste de type intellectuel, sans que l’envie de relations sexuelles ne se distinguent. Il passe pour le plus puissant et le plus poétique des amours en opposition à l’amour vulgaire destiné à la reproduction de l’espèce humaine ».
L’AMOUR PLATONIQUE EXALTE
Mille occasions peuvent se présenter dans nos vies de rencontrer une personne, d’en tomber profondément amoureux(se) et que cet amour soit irréalisable ou plus étrangement n’arrive pas complétement à s’épanouir physiquement à cause d’interdits que l’un ou les deux protagonistes se posent. L’un peut être marié, trop vieux, du même sexe, d’une autre religion, d’une autre culture….
Le désir né de cet amour impossible devient alors source de mille joies et de mille souffrances toujours plus intenses à chaque retrouvailles avec l’être aimé. Si ces retrouvailles s’accompagnent de menus contacts physiques ou même simplement de regards appuyés, de frôlement de peaux, de mains, d’allusions verbales de toute sorte, l’extase amoureuse est alors totale, l’amour devient sublime et….la pression énorme!
Ce type d’amour marquant profondément l’esprit peut durer des mois et souvent des années et peut être le moteur d’un certain accomplissement. Mais souvent il finit par s’éteindre de n’avoir pu se concrétiser. Alors que peut bien nous apporter ce type d’amour?
LES LECONS DE L’AMOUR PLATONIQUE
D’aucun diront que l’amour platonique ne sert à rien, qu’il correspond à un « refus d’avancer », de concrétiser nos désirs, de se lâcher;
Selon mes expériences, l’amour platonique est bien autre chose :
Tandis que notre désir se fixe dans un premier temps sur un être en chair et en os avec lequel rien de sexuel ne peut se concrétiser, cette impossibilité et la frustration qui en découle nous pousse petit à petit à élargir notre vision. Nous voyons alors cet être différemment pour ce qu’il représente, son physique, son métier, ses goûts….
Nous comprenons alors que cette personne correspond à quelque chose à quoi nous aspirons, « le chemin à suivre » à un moment de notre vie. Nous pouvons par exemple découvrir que le métier de l’autre est notre vocation de cœur et changer notre orientation professionnelle, que son physique correspond à nos goûts et chercher alors un partenaire sexuel avec qui, cette fois, la relation sera possible.
C’est ainsi que cet amour peut nous faire grandir, évoluer. Voilà pourquoi l’amour platonique est devenu aussi important à mes yeux. C’est un sentiment qui touche au sublime et à l’accomplissement, bien différent de l’amitié, bien différent du plaisir sexuel. Il est une source formidable de connaissances de nous-même, de nos goûts et de nos fantasmes.