Chaque année, le mois d’octobre est consacré à la prévention du cancer du sein dans le cadre de l’opération Octobre Rose. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, ce cancer concerne une femme sur dix ce qui n’est pas rien.
Cette année encore, dès septembre on a vu fleurir sur les réseaux sociaux, des statuts étranges uniquement postés sur des murs féminins. Aux questions nombreuses des commentateurs, les femmes se voyaient éclairées par voie de messages privés et les hommes éconduire sous prétexte qu’il s’agissait-là uniquement d’une affaire de femmes.
Il s’agissait en fait d’une chaîne dont le but est sensé attirer l’attention sur l’importance du dépistage de ce fameux cancer, cause qui était détaillée dans les explications privées envoyées aux femmes sollicitées. Le genre de démarche que l’on pourrait trouver amusante si elle émanait d’adolescentes mais qui chez un public adulte, me laisse dubitative. Ne pourrait-on pas faire quelque chose d’explicite et ludique ? Surtout, ne pourrait-on pas faire une réelle campagne qui s’adresse à tout le monde ?
Parce que pour moi, le cancer du sein n’est pas qu’une histoire de femmes… Certes, ce sont elles qui sont majoritairement touchées par cette maladie (moins de 1 % d’hommes sont concernés), mais les couples, les familles en subissent les conséquences directes ou indirectes…
Les seins sont les symboles premiers de la féminité et de la maternité. La terreur première d’une femme à qui l’on annonce qu’elle a un cancer du sein, outre la peur de mourir, c’est la crainte de la mutilation, de l’amputation de cette féminité. Le sein (nourrissier), c’est le symbole de la vie qui d’un coup devient un vecteur de mort. La découverte d’un cancer du sein aura bien évidemment des répercussions sur la vie intime de la femme atteinte, sur sa vie de famille et donc devient l’affaire de chacun.
Avec la découverte d’un cancer du sein, la mort s’immisce dans le couple, dans ce qu’il a de plus intime. Comment ne pas penser à lui à chaque caresse ? Comment surpasser vision terrible de « faire l’amour avec la mort » ? Comment accepter sans répulsion la vision d’un corps amputé (dans le cas d’une masectomie) dans une société qui pousse à l’excès le culte de l’apparence ? Voilà des questions qui nous concernent toutes et tous.
Le corps médical a déjà beaucoup de mal à prendre en compte la sexualité de ses patients de façon générale et c’est encore plus vrai en cas de cancer. Car pour lui, c’est la lutte pour la vie qui prime, peu lui importe si à côté de cela il y a des dégâts collatéraux jugés le plus souvent accessoires. Mais on sait que dans la lutte contre le cancer le mental joue un rôle primordial. Et cela passe par une estime de soi qui ne soit pas laminée, par un soutien sans faille de l’entourage, par le regard que l’être aimé va poser sur soi…
Associer les hommes aux campagnes de sensibilisation au dépistage du cancer du sein
- C’est les amener à dépasser leurs peurs ou leurs répulsions, à les verbaliser pour mieux pouvoir les affronter si besoin
- C’est mettre plus de chances de son côté, parce que l’on est toujours plus fort à deux que seul quand il faut lutter pour la vie.
Et pour terminer sur une touche plus légère, les filles n’oubliez pas que vos hommes, par leurs caresses amoureuses de vos seins qu’ils connaissent très souvent par cœur, sont les mieux placés après vous pour y détecter la plus petite anomalie. Alors pourquoi les exclure avec un statut à la gomme posté sur votre Facebook, parce qu’il est dans l’air du vent de le faire ?