- Et pour dîner, je sais pas. Tu proposes quoi ?, m’as-tu demandé.
J’ai proposé. Tu as choisi.
- Passe quand tu veux.
Je suis venue.
Avant, j’avais abandonné mon jeans et opté rapidement pour une robe en soie noir, décolleté empire. Découverte sous une pile. Un rapide coup d’œil dans le miroir. Ouais, finalement, elle ne me portait pas trop mal.
Pas de maquillage, seulement mon parfum. Les cheveux encore humides de la douche.
Pas de talons. Ma peau trop blanche pour la saison.
Une bouteille de Pinot fait maison glisse sur le siège passager.
Et tu es là, devant moi. Les yeux rendus plus bleus parce que ta peau caramel. En jeans et en polo.
D’un coup, toutes mes tensions accumulées depuis des jours commencent à s’effacer.
Tu me fais parler. Je dis, tu écoutes attentivement.
Tu te racontes. Je t’entends.
Nous dînons. Nous fumons. Tranquilles.
Nous buvons. Un peu.
Nous rions. Beaucoup.
La pénombre nous entoure. C’est doux. Intime.
Allongée sur le canapé, une jambe relevée, je savoure ces instants. Tu te rapproches et murmures :
- Viens.
Envolée, la nonne. Nos corps se rappellent. De tout de nous.
Tu ronronnes toujours félin, animal sensuel.
- J’aime ton sexe qui prend le mien, feules-tu.
Alors, je t’ai mordu.
Les étoiles ont filé. Et la nuit aussi. Parce que tu, je suis restée.
- Ben… t’es où ?, tâtonnes-tu dans les draps.
Je ris, dans la nuit, et ton corps se colle au mien, ta main sur ma hanche.
- Ça doit être bon de te réveiller comme ça…, ta bouche contre ma nuque.
Je silence, souriant dans le noir.
Et nos sommeils qui se mélangent.
L’après-midi était largement entamée lorsque je suis partie.
Une course poursuite avec le vent, dans les dunes, peut-être un jour.
Qui sait ?