Ils en avaient souvent parlé, mais n’avaient jamais osé passer à l’acte. Ils étaient tous nerveux, assis sur les deux canapés qu’ils avaient poussés l’un devant l’autre dans le salon de Catherine. Ils burent un peu de vin. Des bribes de conversation conduisaient à de vifs éclats de rire nerveux, puis retombaient rapidement dans un silence lourd et opaque.
Estimant que tout cela n’aboutirait à rien si elle ne prenait pas les choses en main, Catherine décida de lancer le bal. Assise face à Carl, elle eut un sourire coquin et se mit à défaire un à un les boutons de son chemisier. Carl déglutit et contempla la danse sensuelle de ses doigts.
Alex posa furtivement son regard sur Édith. Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, il osa enfin étirer le bras et toucher le devant de son chemisier. Il n’eut pas trop de mal à faire sauter les boutons en commençant par celui du haut, celui près de sa gorge. Lorsqu’il put apercevoir le bord du soutien-gorge, elle se pencha vers l’avant.
Alex lui toucha la joue timidement en levant les yeux vers elle. Elle sourit et approcha son visage près du sien. Il pouvait sentir son parfum léger et fleuri. Il l’embrassa légèrement, de façon un peu gauche. Les lèvres d’Édith étaient sèches.
Elle rit timidement, son corps tremblant un peu, quand il glissa son nez contre sa nuque. Il déposa de nouveau ses lèvres contre sa bouche. Édith ferma les yeux. Lentement, ses lèvres s’humectèrent. Elle renversa sa tête et glissa ses doigts dans les cheveux d’Alex. Sa bouche s’entrouvrit.
Alex s’abandonna aux baisers Édith. Il se laissa perdre dans l’intimité de son corps. En l’embrassant, il lui caressa le dos et froissa son chemisier, puis se décida enfin à faire glisser mains de la taille d’Édith jusqu’à ses seins. Édith soupira, puis fit danser sa langue contre les dents de son amant.
Elle se laissa alors aller, les yeux toujours clos et les mains d’Alex sur sa poitrine. Sur le canapé devant eux, Carl et Catherine avaient enlevé tous leurs vêtements et étaient assis l’un à côté de l’autre. La main de Catherine, immobile, tenait fermement son pénis.
Alex se mordit les lèvres et dévisagea Édith. Il fit glisser la fermeture de son pantalon.
— Ensuite?
— Ensuite rien. C’est tout.
— Il manque l’essentiel, non?
— Je ne crois pas.
— Ah oui? C’était la fucking première fois que deux hommes me prenaient en même temps, ma première DP à vie… c’est quand même digne de mention, hein. Et Édith qui s’est évanouie à force de jouir comme une folle…
— Je ne sais que décrire les préliminaires. Et les tumultes de l’âme humaine.
— Pffff. Ça serait trop te demander d’être un peu plus explicite et excitant? Les écrivains ne sont que des agaces.
— C’est pour ça que tu m’aimes, avoue.
— Non, c’est uniquement pour ça.
Elle poussa la tête d’Alex entre ses cuisses pour qu’il puisse, pour une fois, rentabiliser un peu sa maîtrise de la langue.