Au Japon, des culottes parfaitement propres sont vendues comme "flacons" d’odeurs prélevées sur les aisselles de «femmes en rut». Ces culottes servent de supports à la présence humaine. Qui les fabrique, comment, pourquoi ?
Depuis décembre 2015, la firme japonaise Erox, spécialisée dans les déguisements et les lingeries sexy inonde le marché de boîtes estampillées Seishû (性臭, odeur sexuelle) contenant au choix une culotte de coton blanc, un string, une culotte à pois rose, un maillot de bain scolaire, un costume d’infirmière, une culotte avec une poche intérieure contenant un oeuf vibrant, des chaussettes, etc.
Chaque boîte est ornée d’un titre extrêmement long jouant sur la répétition des mots odeur ou puanteur : «Odeur sexuelle mélangée avec une odeur corporelle indécente – fournie avec l’odeur d’une femme en rut prise en pleine séance de sexe». «Odeur d’aisselles d’une jeune fille adorable qu’on peut respirer tout à son aise – fournie avec la puanteur axillaire d’une jeune fille».
De façon très révélatrice, alors que tout est fait pour nous faire croire que la culotte ou le costume ont été portés, il s’avère que ces pièces de vêtement sont neuves, parfaitement vierges donc de tout contact avec la peau humaine. L’odeur, en réalité, se trouve sur un petit morceau de papier blanc soigneusement agrafé dans l’étui contenant la culotte.
Qu’en est-il de ces odeurs ? Réponse de la firme Erox : la mise au point de 7 formules «confiées en sous-traitance à une compagnie spécialisée dans les cosmétiques» a nécessité six mois de travail. Les 7 formules olfactives correspondent à 7 types de fantasmes : ceux de la «lycéenne pure», la «jeune fille qui devient une femme» , la «femme en rut», la «femme perverse en manque», «l’infirmière qui a fait l’amour pendant son service de nuit» et la «jeune fille adorable qu’on peut respirer tout à son aise ». Ces 7 parfums ont demandé chacun la mise au point d’environ 10 prototypes.
Une fois les 7 parfums achevés, il ne restait plus à Erox qu’à les décliner en lingerie. Chez Erox, c’est celui qu’on désigne comme «le petit jeune» – MURAKAMI Shoichirô, âgé de 25 ans (en 2015) – qui se charge des parfums, parce qu’il aurait une meilleure sensibilité par rapport aux demandes des clients. Le public-ciblé est amateur de mangas. Pour Murakami, le concept le plus vendeur c’est d’ailleurs le fantasme n°1 dans les mangas : la lycéenne…
Murakami affirme que les ventes sont relativement bonnes : certains produits, notamment la culotte blanche, associée au parfum de «lycéenne pure» se vend à hauteur de 500 pièces par mois (ce qui est extrêmement peu à l’échelle d’un pays de 126 millions d’habitants !). La production est en flux tendu c’est-à-dire que les personnes chargées des envois s’occupent elles-mêmes d’imbiber un petit papier avec deux ou trois gouttes du parfum et de l’agrafer dans l’étui contenant la culotte. L’odeur est donc toujours « fraiche » quand elle parvient à destination.
Bonne nouvelle : depuis peu, la firme Erox vend aussi des boxers noirs imbibés par l'«odeur de sperme» (seishi no nioi) d’un bel homme.
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LES PRODUITS EROX
Merci à TAKAHASHI Sanae, directrice de la boutique Love Merci (Akihabara, Tôkyô) où l’on peut trouver tous ces produits.
Pour aller à LOVE MERCI : prendre la JR Yamanote. Station : Akihabara. Sortie : “Akihabara Electric Town Exit”. Sortir du côté sud (南). Prendre à droite. Love Merci est immédiatement visible de l’autre côté de la grande avenue : immeuble de 5 étages, avec le 1er étage (2F) réservé aux femmes et le 2e étage (3F) réservé aux hommes. Le rez de chaussée : costumes et lingeries. Etages 4 et 5 (5F et 6F) : vidéos pour adultes. Ouvert tous les jours de 10h à 22h.
Merci aussi à IWAMA Norikazu, KUBOTA Catherine et MURAKAMI Shoichirô (firme Erox).