Hier soir j’étais à la première du one man show d’Arnaud Demanche, ancien camarade des Gérard et actuel camarade de plein de trucs. Ca s’appelle « Arnaud Demanche – Le nouveau Schwarzenegger » et ça raconte l’histoire d’un jeune versaillais qui veut percer à Hollywood et se plie donc à l’exercice rituel du one man pour-se-faire-repérer-par-un producteur, dans lequel il décline à la fois son CV et ses différents registres de jeu pour montrer l’étendue de ses capacités : voix de pub débile pour sonnerie de smartphone, doublure de film de boule, dealer de crack black dans The Wire, multi-instrumentiste dans une chorale d’école primaire, second rôle de majordome dans une pièce de boulevard… Je vous épargne la liste exhaustive et j’en viens à l’essentiel: si vous aimiez Arnaud Demanche dans les Gérard, allez-y les yeux fermés. Tout ce qu’il y a expérimenté pendant huit ans, en terme de personnages, de registres humoristiques et de digressions farfelues, hystériques ou ordurières est là, mais dans une forme aboutie, c’est-à-dire réfléchie, construite, mise en scène (par Marie Guibourt et Olivia Moor, dont on mesure le travail) au service d’une histoire qui tient la route. Vous allez me dire que c’est mon pote, que je ne suis pas objectif, que gnagnagna, mais j’ai quand même une certaine objectivité, ne serait-ce que pour avoir vu, et le plus souvent subi, une tétrachiée de one man foireux comme il en existe des dizaines au quatre coin de Paris. Là c’est d’emblée plus consistant et solide, on rit sans discontinuer, c’est tellement énorme qu’on a parfois l’impression qu’Arnaud Demanche pèse 92 kilos (alors qu’en vrai il en pèse 37). Je vous flanque mon billet que ce spectacle aura tôt fait de quitter le (sympathique au demeurant) théâtre des trois bornes pour une salle plus grande, et ainsi de suite jusqu’à… ben jusqu’à Hollywood, suivez un peu. Mais c’est maintenant qu’il faut aller le voir, pour pouvoir dire « J’y étais! ».
C’est tous les mardis à 21h30, et on peut réserver ses places par exemple ici.