C’était le plus bel endroit pour s’aimer, une ville avec mille rues et mille chemins, des fleurs à tous les coins, et sur les places sans pareil des fontaines avec des bulles ; oui des bulles comme du savon. C’était une vie sans trêve, une ville de rêve loin de tous les impossibles, avec ses orages horizons et ses arcs-en-ciel nocturnes, une ville lumière, une ville génie.
C’était un bel endroit pour un amour aussi grand que le vôtre, un amour sans borne, sans limite, à l’image du temps, étirable, infini, pas de frontières. Une si belle ville pour vous qui vous aimiez tant et pour les autres qui vous regardaient avec l’envie naïve des enfants face aux vitrines aux milles couleurs des confiseurs.
De la Fontaine aux Rois à Invalide, de Sainte Catherine à Sainte Dominique, la Tour Maubourg, village Saint Paul, et puis parfois à Mouzaïa, passages secrets, sur l’herbe, la terre, dans tous les recoins de Paris.
Et votre amour lumineux, étouffant, votre amour dégueulasse à la vue des gens, et votre amour brûlant, aveuglant, beaucoup trop fort, sans aucun effort. Elle en a vu la capitale de l’amour nuptial et des flirts sans lendemains, mais vous deux qui vous teniez la main, jamais elle s’en serait lassée, Paris vous a dévoré, le cœur, le corps, penchés sur la Seine, dos à des balustrades, la nuit où tout vivait, la nuit où tout criait, et ce bout de femme à la guitare « be my baby » elle vous chantait, sous les étoiles qu’on voit jamais que dans les yeux des hommes allongés sur les quais, Paris la nuit, et pourtant clair comme le jour, tous les deux, votre amour.
Et dévaler cent fois, les mêmes escaliers à la hâte, se croiser dans le métro, se croiser dans le bus, se croiser à vélo, tomber, rire, escalader, trouver ces petites ruelles cachées…
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