T’es beau.
T’es beau parce que t’es courageux,
De regarder dans le fond des yeux,
Celui qui te défie d’être heureux. (Pauline Croze)
Oui, t’es beau, toi, l’ancien enfant malingre qui, complexé par un corps qui disait tant sur la misère que tu as subies, n’a pas vu qu’il avait évolué pour devenir un corps désirable et désiré.
Pour autant, en te libérant de la tristesse qui envahissait ton corps, tu n’es pas devenu un homme cynique qui aurait à prendre une revanche sur la vie et ces pourritures. Au contraire, et c’est ce qui m’a séduit chez toi : tu es devenu bienveillant pour ton prochain, parce qu’ayant vécu la souffrance, tu ne supportes plus de la voir chez l’autre.
T’es beau quand tu m’embrasses à pleine bouche dans la rue, que tu me prends la main sans honte devant tous ces gens et que tu me serres dans tes bras parce que j’ai peur. Parce que toi, tu n’as plus peur : tu es. Simplement.
T’es beau quand tu es taquin. Quand tu essaies de caresser sous ma jupe pour savourer la chaleur de mes cuisses ou pour t’assurer que j’aurais mis quelque pièces de lingerie, ou pas. Tu es aussi beau quand, coquinement, je passe ma main sous ta chemise et que je découvre ta cartographie : tes muscles, tes poils…
T’es beau quand je te caresse et que tes balafres se dévoilent à moi. La vie a malmené ton corps, et ton charme n’est pas accessible à tous. Mais voilà, je t’aime ainsi, nu, faible. De plus, ta peau est brûlante sous mes doigts. Oui, je t’assure, elle est brûlante, malgré le fait que tu frissonnes.
T’es beau quand tu me possèdes. Quand tu te promènes sur mon corps cabossé, quand tu me fais l’amour comme si ta vie en dépendait. Pour autant, tu n’es pas brusque ou brutal, tu prends le temps d’écouter ma chaleur, de l’attiser ou de la calmer selon ce que tu désires de moi. Ton sexe s’allie parfaitement au mien et rien au monde ne pourra briser cette complémentarité.
T’es beau enfin quand tu t’endors et que tu m’enlaces comme si j’allais pouvoir t’échapper. A quoi penses-tu quand, repu de mes baisers et de mes caresses, tu me serres contre ton cœur ? Finalement, je ne veux pas le savoir, je préfère savourer le plaisir d’entendre ton corps s’endormir contre moi.
T’es beau, tu sais. Parce que tu es à moi. Simplement.
(cc) Lauren Beck